Piano Passion avec complices - Archives
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Piano Passion avec complices - Archives
ne remet pas en question le thème et sa grille harmonique. Trop attaché à la mélodie pour abandonner la tonalité, il préserve celle-ci, mais imagine un discours très libre dans lequel sa virtuosité adamantine s’accorde à son romantisme. A partir des années quatre-vingt et pendant quinze ans, il explore de nouveaux territoires mélodiques et rythmiques au sein d’un trio exceptionnel qui réunit le regretté contrebassiste Jean-François JennyClark et le batteur Daniel Humair. Comme ce dernier, trop curieux pour rythmer les mêmes choses, le pianiste s’entoure ici de musiciens qui n’étaient pas nés lorsque son langage jazzistique se radicalisait dans les années soixante. Une initiative que l’on doit à Christophe Marguet, batteur et compositeur passé de la tradition du bop à une conception rythmique plus abstraite dans laquelle le rythme devient foisonnement de notes colorées, l’accompagnement se fait commentaire, réflexion sur la musique en train de se jouer. Avec Christophe Monniot, aux saxophones et Sébastien Boisseau à la contrebasse, tous deux membres du Bonus Boom d’Humair, le jeu collectif devient saut d’obstacles, prise de risques permanents. Les quatre hommes jouent avec le feu sur la corde raide d’une musique prête à se rompre. Tout à la fois lyrique et violente, turbulente et sensuelle, elle s’affirme inclassable et neuve, dérange autant qu’elle séduit. Rejoint par de jeunes musiciens qui n’ont pas froid aux yeux, Joachim Kühn, pianiste virtuose et sincère, va encore nous surprendre. Pierre de Chocqueuse, Jazzman mardi 18 novembre 2 008 Les Danse prochains rendez-vous du Grand T COMPAGNIE MARIE CHOUINARD vendredi 21 novembre à 20 h 30 – Le Grand T Théâtre Yaron Herman Matt Brewer Tommy Crane LA DOULEUR de Marguerite Duras mise en scène Patrice Chéreau, Thierry Thieû Niang vendredi 28 novembre à 20 h 30 – Le Grand T Théâtre COUTEAU DE NUIT écriture et mise en scène Nadia Xerri-L. du lundi 1er au vendredi 5 décembre à 20 h 30 – Théâtre universitaire de Nantes Le Grand T le site, informez-vous : www.legrandT.fr Pavec iano Passion complices Le Grand T le blog, laissez vos impressions : blog.legrandT.fr Au Grand T LIBRAIRIE LE BAR Ouverte avant et après chaque représentation ainsi que pendant les entractes, vous y trouverez : textes de théâtre, romans, biographies, revues culturelles… Il vous accueille avant et après chaque représentation. Possibilité de restauration légère. RESTAURANT Sur présentation de votre billet, vous bénéficierez gratuitement, le soir de votre spectacle, des transports de la TAN (validité 2 heures avant et après la représentation), y compris pour les spectacles présentés au T.U. À la fin de chaque soirée au Grand T, un bus spécial assure une liaison avec le centre de Nantes. Le Cou de la Girafe vous propose une cuisine familiale traditionnelle, avant chaque représentation (sauf les samedis et dimanches) et à l’heure du déjeuner du lundi au vendredi. Réservation possible au 02 51 81 98 26. TRANSPORT Le personnel d’accueil du Grand T est habillé par Marie Rebérat. Joachim Kühn Christophe Marguet Christophe Monniot Sébastien Boisseau Piano Passion avec complices Yaron Herman Yaron Herman piano Matt Brewer contrebasse Tommy Crane batterie et Joachim Kühn piano, saxo alto Christophe Marguet batterie Christophe Monniot saxophones Sébastien Boisseau contrebasse Durée du concert 2 h 30 plus entracte Ses doigts ébauchent une mélodie, questionnent, apportent des réponses, des rythmes qui enchantent, mais Yaron Herman joue aussi du piano avec son corps. Il faut le voir, debout, tendre ses bras loin devant lui comme pour atteindre des notes inaccessibles, ou encore penché en avant, le dos rond comme un gros chat, la tête près du clavier, comme s’il allait plonger dans les vagues de notes que ses deux mains façonnent. En Israël (il est né à Tel-Aviv le 12 juillet 1981), le basket accapare un moment son énergie. Yaron plie alors son grand corps pour lancer victorieusement un ballon dans un panier. Ses mains dribblent des sons plus monotones. Il a seize ans lorsqu’une mauvaise blessure le conduit à se mettre au piano. Elève surdoué, Yaron brûle les étapes et donne des concerts qui étonnent. Trois ans plus tard, la célèbre Berklee School of Music de Boston lui ouvre ses portes. Il les referme, rebuté par un enseignement par trop basé sur la compétition. L’avion qui le ramène en Israël fait escale à Paris. Il s’y installe, remporte le «Trophée des nouveaux talents » du Sunside, puis un Prix de Soliste au Concours de la Défense en 2005, récompenses complétées récemment par une Victoire de la Musique. Il enregistre un premier disque en duo (piano/batterie), un autre en solo. Yaron l’alchimiste cherche alors à percer les secrets des 88 touches d’ivoire et d’ébène qui s’offrent à ses doigts, vaste programme qui le conduit à se produire en solo à travers le monde. Vint le temps de constituer un trio, de faire vivre une de ces réunions à trois qui ponctuent l’histoire du jazz. Enregistré en 2007, A Time for Eveything n’est pas le disque d’un soliste et de deux accompagnateurs assurant sa rythmique, mais un groupement de trois voix, trois sensibilités parlant le même langage. Matt Brewer sort du corps plantureux de sa contrebasse des harmoniques inattendus. Tommy Crane découpe le temps avec finesse. Sa batterie se pose en médiateur, sert de lien, réunit les mouvements des deux autres instruments. Sting, Björk, Britney Spears, Leonard Cohen (le fameux Hallelujah immortalisé par Jeff Buckley), Yaron Herman s’approprie leurs mélodies, points de départ d’improvisations toujours nouvelles. Il faut l’entendre leur inventer de nouveaux rythmes sur un piano qu’il transforme en tambour. Il peut aussi bien plaquer des accords de stride, que jouer des ballades aux notes légères, des improvisations lumineuses comme des fusées de feux d’artifice qui transforment la nuit en plein jour. Joachim Kühn C’est à la découverte d’une musique différente, mais non moins profonde que nous convie Joachim Kühn, pianiste de formation classique converti au jazz par son frère aîné clarinettiste. Né à Leipzig, Allemagne de l’Est, le 15 mars 1944, il débute précocement une carrière de concertiste, passe dans le camp du jazz, devient professionnel et s’engage dans les rangs encore clairsemés des musiciens attirés par le free. Epris de liberté, artisan passionné d’une musique ouverte à la modernité, Joachim passe à l’Ouest, co-dirige à Hambourg un quintette avec son frère puis gagne Paris. Il s’y fait connaître, travaille avec Don Cherry, Gato Barbieri, Michel Portal, des hommes hésitant comme lui entre véhémence et lyrisme, lisibilité et abstraction, des chercheurs qui puisent dans leurs propres traditions musicales pour proposer des œuvres nouvelles. S’il pratique des ruptures de rythme au sein d’improvisations aux lignes discontinues, Joachim Kühn ne refuse pas les barres de mesure,