profession : luthier - Ville de Saint

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profession : luthier - Ville de Saint
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portrait
PROFESSION : LUTHIER
Clodoaldien depuis près de 25 ans, Nicolas Perrin traverse la Seine tous les jours pour rejoindre
son atelier à Boulogne-Billancourt. Rencontre avec un passionné de la belle facture.
C
’est en regardant l’émission de télévision Le Grand Échiquier, à l’âge de
10 ans, que la vocation est venue : « Ce
jour-là, Jacques Chancel recevait le violoncelliste Mstislav Rostropovitch et le célèbre luthier
Étienne Vatelot, se souvient Nicolas Perrin.
C’est là que j’ai eu le déclic : je jouais du violon
depuis l’âge de six ans et je me suis dit que je
serais luthier, même si plus jeune je rêvais
d’être chirurgien. Je ne me suis pas trop éloigné de mon objectif puisque je suis en quelque
sorte chirurgien des violons ! » Cinq ans plus
tard, le jeune garçon originaire de Vendée, fils
de musicien, est accepté avec cinq autres
heureux élus pour trois années de formation
à l’école de Mirecourt dans les Vosges, capitale française de la lutherie. Diplômé, il
intègre ensuite l’Atelier d’Étienne Vatelot à
Paris – l’élève rejoint le maître ! - et y travaille
pendant quinze ans, dont les trois dernières
années en tant que chef d’atelier. « Puis j’ai
eu envie de voler de mes propres ailes, ajoute
Nicolas Perrin. J’ai ouvert un atelier à Boulogne
il y a dix ans, avec mon épouse archetière et
un autre luthier salarié. »
Les différents aspects du métier
En plus du travail quotidien de Nicolas Perrin,
c’est-à-dire la réparation et la restauration
de violons, altos et violoncelles dont certains
appartenant à des clients internationaux
séduits par sa “carte de visite”, Nicolas
Perrin a d’autres casquettes, comme celle
d’expert judiciaire près la Cour d’appel de
« Le contact avec les
clients est primordial,
car certains d’entre eux
considèrent vraiment leur
instrument comme leur
propre enfant. »
Versailles : « Cela signifie que je peux être
appelé lors d’une affaire suite à un litige entre
un luthier et un musicien ou bien un problème
de succession de Stradivarius… » Certains
clients passent également dans son atelier
pour faire estimer un instrument ou obtenir
un certificat d’authenticité. « Et je suis également devenu membre du jury d’examen de
sortie de l’école de Mirecourt » ajoute le
luthier. Car même si la profession est “saturée”, les orchestres tendant à disparaître à
cause de la crise financière actuelle, les
candidats sont toujours aussi nombreux à
présenter leur dossier à l’unique école française formant à la lutherie. « C’est un métier
passion ! Puis il faut dire que de voir un musi-
cien pleurer de joie quand il retrouve son
violoncelle comme neuf après un accident,
c’est vraiment l’un des bons côtés de ma
profession. Le contact avec les clients est
primordial, car certains d’entre eux considèrent vraiment leur instrument comme leur
propre enfant. » Après de longues journées
passées dans l’atelier, Nicolas Perrin
retrouve son domicile du quartier de la Fouilleuse, « dans cette petite ville si bien située,
à la fois proche de Paris, de son quartier historique des luthiers à Saint-­Lazare mais également très tranquille, très verte ! » n
Renseignements auprès de l’Atelier Nicolas Perrin
au 01 49 11 04 16.
185, rue Aguesseau à Boulogne-Billancourt.