Le syndrome de Stockholm Par MM. Benoît Leblanc et Claude

Transcription

Le syndrome de Stockholm Par MM. Benoît Leblanc et Claude
Le syndrome de Stockholm
Rattaché au domaine de la médecine, le terme syndrome désigne l’association de plusieurs symptômes,
signes ou anomalies constituant une entité clinique reconnaissable, soit par l’uniformité de l’association
des manifestations morbides, soit par le fait qu’elle traduit l’atteinte d’un organe ou d’un système bien
défini (selon le Robert). On nomme également syndrome d’autres manifestations non reliées à la maladie,
comme le syndrome de Stockholm.
Dans son roman News, Arthur Hailey décrit bien ce dernier phénomène :
« Une chose qui se produit dans presque toutes les situations de piraterie ou de rapt, c’est qu’après un
certain temps quelques-uns des otages en viennent à aimer les terroristes. Parfois, les otages vont jusqu’à
considérer les terroristes comme leurs amis et la police ou l’armée à l’extérieur, qui essaient de les
délivrer, comme l’ennemi. »1
L’événement à l’origine de cette expression s’est produit à Stockholm en Suède le 23 août 1973. Un évadé
de prison, Jan-Erik Olsson, fit irruption, armé d’une mitraillette, dans la Sveriges Kreditbanken. Il garda
des otages, trois femmes et un homme, pendant six jours. Malgré les souffrances des personnes
détenues, une connivence s’établit entre elles et le ravisseur.
Hailey conclut :
« Les médecins qui avaient enquêté déclarèrent finalement que la réaction des otages était typique de
quiconque se trouvait pris dans des "situations de survie". Ils citèrent Anna Freud, qui décrivait de telles
réactions comme des identifications avec l’agresseur. Mais le drame de la banque suédoise eut comme
conséquence de créer une expression durable et mémorable : le syndrome de Stockholm. »2
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1
Arthur Hailey, News, Paris, pp. 539-540.
2
Id. p. 542.
Source : Omelette frites… et bien d'autres fiches linguistiques et terminologiques. LEBLANC, Benoît ;
TOUSIGNANT, Claude.