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Première ES
2015-2016
NB : c ce qui suit n'est qu'une proposition de plan, avec une sélection de documents. Ce fchier ne remplace
pas le cours, il le complète : l la participation et la prise de notes restent essentielles.
3. La guerre au XXe siècle
A. Guerres mondiales et espoirs de paix
A.1. Première Guerre mondiale c guerre totale et expérience combatante
A.2. Seconde Guerre mondiale c guerre d'anéantissement et génocides
A.3. Espoirs d'un ordre mondial c la SDN et l'ONU
B. De la guerre froide à de nouveaux confits
B.1. Guerre froide c Berlin, Cuba et Vietnam
B.2. Nouveaux confits c guerre du Golfe, Sarajevo et 11-Septembre
Guerres mondiales et espoirs de paix
- La Première Guerre mondiale c l'expérience combatante dans une guerre totale
- La Seconde Guerre mondiale c guerre d'anéantissement et génocide des juifs et des tziganes
- Les espoirs d'un ordre mondial au lendemain des confits c la SDN et l'ONU
16 à 17 heures
De la guerre froide à de nouvelles confictualités
- La guerre froide, confit idéologique, confit de puissances c un lieu (Berlin 1945-1989), une crise (Cuba 1962), un
confit armé (la guerre du Vietnam)
- De nouvelles confictualités depuis la fn de la guerre froide c un confit armé (la guerre du Golfe 1990-1991) l un
lieu (Sarajevo 1992-1995) l un acte terroriste (le 11 septembre 2001)
Programmes d'histoire et de géographie en classe de première générale, annexe du BO spécial n° 9 du 30 septembre
2010, consultable en ligne sur htpc//www.education.gouv.fr/
Devoirs de l'élève
1.1 Identifer et localiser
Localiser les lieux des combats
1.2 Changer les échelles
Diférence entre les échelles tactique, opérationnelle et stratégique
2.1 Exploiter des informations
Méthode de l'étude de document
2.2 Organiser et synthétiser
Méthode de la composition
2.3 Utiliser les TIC
Compléter les articles WP sur le thème
3.1 Expression et sens critique
Propagande et neutralité de point de vue
3.2 Travail autonome
Approfondissements, notamment sur la chronologie
1
A. Guerres mondiales et espoirs de paix
A.1. Première Guerre mondiale : g guerre totale et expérience combattante
→ htpsc//fr.wikiversity.org/wiki/Guerres_au_XXe_siècle/Première_Guerre_mondiale
Débuts et fns de la Première Guerre mondiale
Principales déclarations de guerre
28 juillet 1914, de l'Autriche-Hongrie à la Serbie
1er août 1914, de l'Allemagne à la Russie
3 août 1914, de l'Allemagne à la France et à la Belgique
4 août 1914, du Royaume-Uni à l'Allemagne
Cinq armistices
Cinq traités de paix
Salonique, 29 septembre 1918 (Bulgarie)
Moudros, 31 octobre 1918 (Otoman)
Villa Giusti, 3 novembre 1918 (Autriche-Hongrie)
Rethondes, 11 novembre 1918 (Allemagne)
Belgrade, 13 novembre 1918 (Hongrie)
Versailles, 28 juin 1919 (Allemagne)
Saint-Germain, 10 septembre 1919 (Autriche)
Neuilly, 27 novembre 1919 (Bulgarie)
Trianon, 4 juin 1920 (Hongrie)
Sèvres, 10 août 1920 (Otoman)
Problématique : c que vivent les combatants lors de cete guerre totale : Q
a. Une guerre totale : l b. l'expérience combatante
a. Une guerre totale
Premier emploi de l'expression « guerre totale » : c Léon Daudet en 1918.
Erich Ludendorf, Der totale Krieg, Munich, Ludendorfs Verlag, 1935.
Estimations du nombre de mobilisés
Belligérants
Mobilisés
Belligérants
Mobilisés
Russie
15 000 000
Bulgarie
950 000
Allemagne
13 000 000
Canada
630 000
Autriche-Hongrie
9 000 000
Serbie
450 000
France (+ colonies)
8 300 000
Australie
413 000
Royaume-Uni (+ colonies)
6 000 000
Belgique
380 000
Italie
5 615 000
Grèce
200 000
États-Unis
3 800 000
Nouvelle-Zélande
128 000
Turquie
2 850 000
Afrique du Sud
136 000
Inde
1 500 000
Portugal
60 000
Roumanie
1 000 000
Général J.E. Valluy et Pierre Dufourcq, La première guerre mondiale, Paris, Larousse, 1968, t. 2, p. 316.
2
Mobilisation générale vs Generalmobilmachung
Active, de 21 à 23 ans (classes 1911 à 1913)
Aktive, de 20 à 22 ans
Réserve, de 24 à 34 ans (classes 1900 à 1910)
Territoriale, de 35 à 48 ans (classes 1886 à 1899)
Résultats au 15 août 1914 : c 3 580 000 hommes
Reserve, de 22 à 27 ans
Landwehr I, de 28 à 32 ans
Landwehr II, de 33 à 38 ans
Landsturm, de 39 à 45 ans
Résultats au 15 août 1914 : c 3 820 000 hommes
L'apport colonial pour la France
Colonies
Algérie
Tunisie
Maroc
AOF
AEF
Madagascar
Indochine
soldats
travailleurs
173 019
78 800
80 339
35 500
40 398
35 500
168 550
17 900
41 355
5 500
48 922
51 000
Indochinois récoltant les
pommes de terre à la ferme
des Grésillons, Poissy
(Seine-et-Oise), dans
L'Illustration, 26 août 1916.
AUX FEMMES FRANÇAISES
[...] Le départ pour l'armée de tous ceux qui peuvent porter les armes laisse les travaux des champs interrompus : l la
moisson est inachevée, le temps des vendanges est proche.
Au nom du Gouvernement de la République, au nom de la Nation, toute entière groupée derrière lui, je fais appel à
votre vaillance, à celle des enfants que leur âge seul, et non le courage, dérobe au combat. Je vous demande de
maintenir l'activité des campagnes, de terminer les récoltes de l'année, de préparer celles de l'année prochaine : l
vous ne pouvez pas rendre à la Patrie un plus grand service. [...]
Debout donc femmes françaises, jeunes enfants, flles et fls de la Patrie : R Remplacez sur le champ du travail ceux
qui sont sur les champs de bataille. [...] Debout, à l'action : R Il y aura demain de la gloire pour tout le monde.
VIVE LA RÉPUBLIQUE : R VIVE LA FRANCE : R
René Viviani (président du Conseil des ministres), Appel aux femmes françaises, afche du 2 août 1914.
3
Watwoman et livreuse de charbon, 1917.
Les « munitionnetes » furent surtout de la main-d'œuvre féminine transférée de l'industrie textile
vers la métallurgie et la construction mécanique. Rappel : c 600 000 veuves et 1 000 000 d'orphelins en 1918.
Efectifs de l'industrie d'armement en 1918
afectés spéciaux
femmes
ouvrier civils
enfants
étrangers
coloniaux
prisonniers de guerre
mutilés
497 000
430 000
425 000
133 000
108 000
61 000
40 000
13 000
total
1 707 000
Gern Hardarch, « La mobilisation industrielle en 1914-1918 », dans Jean-Jacques Becker, Patrick Fridenson et alii,
1914-1918 :l l'autre front, Paris, Éditions ouvrières, 1977, collection « Cahiers du mouvement social », n° 2, 235 p.
Production annuelle de l'usine Renault de Billancourt1
1913
Voitures
Camions et tracteurs
Artillerie d'assaut (chars)
Moteurs d'avion
Obus (75 et 155 mm)
Superfcie des usines
Efectifs
Dont femmes
Bénéfces (indice)
1918
1 484
174
0
0
0
553
1 793
750
5 000
2 000 000
11,5 ha
34 ha
6 300
3,8 %
22 500
31,6 %
100
366
Chifre d'afaire (indice)
100
170
e
Jean-Michel Lambin, Histoire-géographie 5 :l initiation économique, Paris, Hachete, 1995, p. 23.
1
L'entreprise Renault possédait d'autres sites de construction. Total de la production d'août 1914 à novembre 1918 : c
8,6 millions d'obus, 11 000 voitures, 9 000 camions, 1 500 tracteurs, 13 500 moteurs d'avion (dont 5 600 moteurs F V12 de
300 ch), 2 200 chars (sans compter les FT Renault montés chez Berliet, SOMUA et Delaunay-Belleville), des avions (Breguet
XIV), des afûts d'artillerie et des pièces de fusil. Gérard Gastaut, Renault, entreprise d'armement, 1914-1918, Publications
histoire Renault, p. 38. → histoiregrouperenault/
4
Estimation des dépenses de guerre (en milliards de dollars)
France
Belgique
Canada
États-Unis
Royaume-Uni
Italie
Russie
Total
alliés
33
1,4
1,5
32
42
15,6
26,5
152
Allemagne
AutricheHongrie
Bulgarie
Turquie
Total
centraux
48
25
0,7
1,8
75,5
Bernard Schnetzler, Les erreurs stratégiques pendant la Première Guerre mondiale, Paris, Economica, 2006.
Afches de Faivre (1915) et de Tel (1918).
Contrôle par l'État de la production : l reconversion des entreprises grâce à des avances.
Union sacrée : c participation de la SFIO aux gouvernements d'août 1914 à septembre 1917 : c
Jules Guesde, Marcel Sembat et Albert Tomas deviennent ministres ou secrétaires d'État.
Un mouvement similaire se met en place en Allemagne : c le Burgfrieden.
Hier, pendant la paix, les industriels multipliaient les reproches à l'égard de l'État : l hier ils s'en allaient isolés,
de droite, de gauche, à l'aventure, au hasard de la concurrence. Aujourd'hui ils ont discipliné leurs eforts : l ils ont
répondu à l'appel de la nation, ils ont permis cete organisation d'ensemble que les plus audacieux d'entre nous
n'avaient pas osé rêver. Il s'est formé dans l'industrie comme une organisation supérieure d'État qui a su
coordonner toutes les initiatives, sans en étoufer aucune [...]. Entre les industriels, hier, c'était la concurrence, au
moins l'absence d'union, parfois la lute. [...] Tout cela s'est trouvé réglé par la volonté commune, pendant le temps
de guerre.
Albert Tomas, Discours devant le personnel des usines du Creusot, avril 1916.
NB : c 18 mai 1915, sous-secrétaire d'État à l'artillerie et à l'équipement militaire : l
12 décembre 1916, ministre de l'Armement et des fabrications de guerre.
Grèves salariales et pacifstes en France
Grèves
1913
1914
1915
1916
1917
1918
1073
690
98
314
697
499
Grévistes
220 000
162 000
9 000
41 000
294 000
176 000
Marc Ferro, La grande guerre 1914-1918, éditions Gallimard, 1969.
5
Toute ma politique ne vise qu'un seul but, le maintien du moral français à travers une crise comme notre
pays n'en a jamais vu. Nos hommes sont tombés par millions, les pères ont donné leurs fls, les malheureux
habitants des régions envahies ont subi des tortures telles qu'il n'en est pas de pareilles dans l'histoire. Voilà la
situation de ceux que nous aimons et vers qui nous tendons les bras. C'est pire que tout R
Et vous venez me parler de questions de personnes R Je ne les connais pas, je ne les connaîtrai pas R Qant à
nous, nous ne sommes pas au pouvoir pour assurer le triomphe d'un parti l nos ambitions sont plus hautes, elles
visent à sauvegarder l'intégrité de l'héroïque moral du peuple français. Voilà pourquoi je suis au gouvernement.
Vous voulez la paix Q Moi aussi. Il serait criminel d'avoir une autre pensée. Mais ce n'est pas en bêlant la paix qu'on
fait taire le militaire prussien.
Ma formule est la même partout. Politique intérieure Q Je fais la guerre. Politique étrangère Q Je fais la guerre.
Je fais toujours la guerre. Je cherche à me maintenir en confance avec nos alliés. La Russie nous trahit Q Je
continue à faire la guerre. La malheureuse Roumanie est obligée de capituler Q Je continue à faire la guerre, et je
continuerai jusqu'au dernier quart d'heure, car c'est nous qui auront le dernier quart d'heure R
Comptez-vous sur une contagion de vos idées pour arrêter la guerre Q L'exemple d'hier devrait vous
détromper. Vous voulez la paix démocratique Q Nous aussi. Vous nous demandez nos buts de guerre Q Nous vous les
avons dits, demandez donc ceux des Allemands. Je vous ai dit que la justice fera son œuvre. Le gouvernement fera
son devoir. Il poursuivra la guerre jusqu'à la paix victorieuse.
S'il y en a ici qui sont disposés à refuser les crédits de guerre, qu'ils le disent R
Georges Clemenceau, Discours à la Chambre, 8 mars 1918.
George Clemenceau est président du Conseil, ainsi que ministre de la Guerre, du 16 novembre 1917
(il a 76 ans) au 18 janvier 1920 (il démissionne suite au choix de Paul Deschanel à sa place comme candidat
des radicaux à la présidence de la République).
.
Mobilisation des esprits, la propagande et la neutralité de point de vue : c
→ htpc//juliendaget.perso.sfr.fr/Alain/1032_propagande.html
6
b. L'expérience combattante
Estimations du nombre de morts militaires (y compris de maladie ou d'accident)
Belligérants
Morts
Belligérants
Morts
Allemagne
1 950 000
Bulgarie
100 000
Russie
1 700 000
Inde
75 000
France (+ colonies)
1 320 000
Canada
62 000
Autriche-Hongrie
1 047 000
Australie
60 000
Royaume-Uni (+ colonies)
776 000
Belgique
44 000
Italie
530 000
Nouvelle-Zélande
18 000
Turquie
400 000
Grèce
12 000
Serbie
400 000
Afrique du Sud
9 000
Roumanie
158 000
Portugal
8 000
États-Unis
114 000
Général J.E. Valluy et Pierre Dufourcq, La première guerre mondiale, Paris, Larousse, 1968, t. 2, p. 316.
« Morts pour la France » : c de 1 329 640 à 1 457 000 hommes : l
parmi les morts, 240 000 cercueils rapatriés dans les tombes familiales.
Blessés français : c de 1 986 000 à 4 266 000 : l prisonniers et disparus : c de 490 000 à 537 000.
→ www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
Nombre de morts par jour de guerre : c 1 459 Russes, 1 303 Allemands, 900 Français et 457 Britanniques.
Les pertes d'un régiment allemand : c
3. Unter-Elsässiches Infanterie-Regiment Nr. 138 (42. ID :X XXI. AK)
Périodes (contextes)
Août à décembre 1914 (Morhange puis Ypres)
morts
disparus
blessés
302
525
1 695
Février 1915 (lacs Mazuries)
198
529
Mars à septembre 1915 (Pologne)
398
750
Octobre 1915 à septembre 1916 (Biélorussie)
105
302
Octobre 1916 à juin 1917 (Biélorussie)
8
34
25 juillet 1917 (ofensive Broussilov en Galicie)
63
138
Août à novembre 1917 (prise de Riga)
9
13
9/17 avril 1917 (ofensive de la Lys)
205
626
Mai 1917 au 25 juin 1918 (Lens)
25
86
18 juillet 1918 (Villers-Coterêts)
27 août au 20 octobre 1918 (Champagne)
54
168
289
741
165
Total d'août 1914 à novembre 1918
2 862
5 448
NB : c l'efectif de l'I.R. 138 après la mobilisation de 1914 était de 2 900 hommes.
7
Évaluation des pertes sur le front Ouest (tués, blessés, disparus et prisonniers)
Périodes
Principales batailles
Allemands
Français
Britanniques
Belgique, Morhange et Marne
677 000
854 000
84 000
Septembre à octobre 1914
Novembre à décembre 1914
course à la mer
mêlée des Flandres
170 000
254 000
17 000
Février à mars 1915
Avril à juin 1915
Septembre à novembre 1915
Champagne
Artois, Ypres
Champagne et Artois
114 000
233 000
186 000
240 000
449 000
410 000
33 000
119 000
95 000
Février à juin 1916
Juillet à novembre 1916
Novembre à décembre 1916
Verdun
Somme et Verdun
Verdun
334 000
537 000
92 000
440 000
341 000
93 000
118 000
453 000
60 000
Avril à juillet 1917
Août à décembre 1917
Vimy et Chemin-des-Dames
Flandres, Malmaison et Verdun
414 000
404 000
279 000
180 000
355 000
394 000
Mars à juillet 1918
Août à novembre 1918
ofensives Ludendorf
contre-ofensives alliées
688 000
785 000
433 000
531 000
418 000
411 000
Août à septembre 1914
Total des pertes du front Ouest
5 400 000 4 900 000
2 700 000
dont tués
1 500 000 1 300 000
684 000
Général J.E. Valluy et Pierre Dufourcq, La première guerre mondiale, Paris, Larousse, 1968, t. 2, p. 316.
Notions de brutalisation, d'ensauvagement, de banalisation de la violence
C'est la guerre du matériel brutal : l on écrase pendant des heures avec du 210, du 305 et du 380 et quand tout
paraît mort, quand il n'y a plus de fl de fer, plus de tranchées, et que les vivants sont réduits à l'état de fous, on
envoie des masses à l'ataque.
Letre d'un soldat français devant Verdun, juillet 1916.
Cete plaine est un extraordinaire charnier. Les cadavres y foisonnent. C’est comme un cimetière dont on
aurait enlevé le dessus. Des fumées noires d’obus montent en volutes : l des armées de corbeaux balayent le ciel. En
bas, parmi la multitudes des immobiles, voici, reconnaissables à leur usure et leur efacement, des zouaves, des
tirailleurs et des légionnaires de l’ataque de mai. L’extrême bord de nos lignes se trouvait alors à six kilomètres
d’ici. Dans cet assaut, ils étaient parvenus d’un seul élan, en courant, jusqu’ici. Ils formaient alors un point trop
avancé sur l’onde d’ataque et ils ont été pris de fanc par les mitrailleuses qui se trouvaient à gauche et à droite des
lignes dépassées.
Il y a des mois que la mort leur a crevé les yeux et dévoré les joues, mais même dans leurs restes disséminés,
dispersés par les intempéries et déjà presque en cendres, on reconnaît les ravages des mitrailleuses qui les ont
détruits, leur trouant le dos et les reins, les hachant en deux par le milieu. À côté de têtes noires et cireuses de
momies égyptiennes, grumeleuses de larves et de débris d’insectes, où des blancheurs de dents pointent dans des
creux : l à côté de pauvres moignons assombris qui pullulent là, comme un champ de racines dénudées, on découvre
des crânes netoyés, jaunes, coifés de chéchias de drap rouge dont la housse grise s’efrite comme du papyrus. Des
fémurs sortent d’amas de loques agglutinées par de la boue rougeâtre, ou bien, d’un trou d’étofes eflochées et
enduites d’une sorte de goudron, émerge un fragment de colonne vertébrale. Des côtes parsèment le sol comme de
vieilles cages cassées et, auprès, surnagent des cuirs mâchurés, des quarts et des gamelles transpercés et aplatis.
Henri Barbusse, Le feu, journal d'une escouade, 1916.
8
Un caporal, nouvel arrivé, pris de peur ou de folie, voulut se sauver : l il avait à peine fait quelques mètres
qu'un obus le couchait sur le sol : l il y est encore.
Et pourtant, en face de cete mort qui nous guete, j'ai vu une chose encore plus horrible ce matin. Un
prisonnier allemand, grièvement blessé, était soigné au poste de secours. Le major l'avait condamné. Il nous
regardait avait des yeux injectés de sang. Proftant d'un moment où il se croyait seul il parvint à se traîner auprès
d'un blessé français et se mit en devoir de l'étrangler. Nous parvînmes cependant à lui desserrer les mains, mais ce
ne fut pas sans peine. Cete haine en face de la mort m'a douloureusement impressionné. Le malheureux Boche est
mort peu après. Qe Dieu lui pardonne.
Antoine Marguin (sergent au 58e régiment d'infanterie), près de Vaux, 15 mars 1916.
Dans la cour d'honneur de l'ancien château, s'allongent deux fles de brancards : c
– la fle des blessés que les brancardiers ont, toute la nuit, arrachés au péril de leur vie à l'enfer du champ de
bataille. Et qui atendent pour être soignés, chacun leur tour, qu'une place soit libre en bas, dans la sape étroite : l
– la fle des blessés dont l'état a été jugé désespéré et qui vont agoniser là, puis mourir dans la nuit, sans même un
abri contre la mitraille.
Auprès d'eux se tiennent des infrmiers armés de bâtons : l ils ont pour mission de chasser les rats qui
pullulent et s'ataquent aux agonisants. Qant un de ces malheureux a rendu le dernier soupir, le corps est aussitôt
porté dans une grange dépendant du château. Dans un coin, auprès de croix de bois faites à l'avance, gisent des
cadavres qu'à la première accalmie de la bataille , on prendra le temps d'enterrer. À côté, s'amoncellent des jambes,
des bras arrachés, des morceaux de chair informes, sur lesquels grouillent les rats.
[…] L'atmosphère est saturée de poudre, de fumée. Une odeur d'incendie, de pourriture empeste l'air. De la
cour s'élèvent, lamentables, les cris de soufrance et de peur qui redoublent quand les obus tombent tout près,
quand les éclats ricochent sur les murs du château. Les blessés épouvantés cherchent en vain à remuer leur pauvre
corps meurtri pour fuir et se metre à l'abri. Des mains se tendent vers nous, s'agrippent à nos capotes, nous
montrent des plaies terribles d'où le sang gicle. Qelques-uns sanglotent comme des enfants. Plusieurs ont des
regards de déments. Certains implorent. D'autres menacent. Tous veulent vivre, vivre : R
Émile Vigaud (brancardier, château d'Esnes-en-Argonne près de la cote 304 et du Mort-Homme), mai 1916.
Oto Dix, Toter sappenposter, 1924.
9
Il faut netoyer ça. Je revendique alors l’honneur de toucher un couteau à cran. On en distribue une dizaine
et quelques grosses bombes à la mélinite. Me voici l’eustache à la main. C’est à ça qu’aboutit toute cete immense
machine de guerre. Des femmes se crèvent dans les usines. Un peuple d’ouvriers trime à outrance au fond des
mines. La merveilleuse activité humaine est prise à tribut. La richesse d’un siècle de travail intensif. L’expérience de
plusieurs civilisations. Sur toute la surface de la guerre on ne travaille que pour moi. [...] Et voilà qu'aujourd'hui j'ai
le couteau à la main. L'eustache de Bonnot. « Vive l'humanité : R » Je palpe une froide vérité sommée d'une lame
tranchante. J'ai raison. Mon jeune passé sportif saura sufre. Me voici les nerfs tendus, les muscles bandés, prêt à
bondir dans la réalité. J'ai bravé la torpille, le canon, les mines, le feu, les gaz, les mitrailleuses, toute la machinerie
anonyme, démoniaque, systématique, aveugle. Je vais braver l'homme. Mon semblable. Un singe. Œil pour œil, dent
pour dent. À nous deux maintenant. À coups de poing, à coups de couteau. Sans merci, je saute sur mon
antagoniste. Je lui porte un coup terrible. La tête est presque décollée. J'ai tué le Boche. J'étais plus vif et plus rapide
que lui. Plus direct. J'ai frappé le premier. J'ai le sens de la réalité, moi, poète. J'ai agi. J'ai tué. Comme celui qui veut
vivre.
Blaise Cendrars, J'ai tué, Paris, À la Belle Édition, 1918.
La guerre a fait de nous, non seulement des cadavres, des impotents, des aveugles. Elle a aussi, au milieu de
belles actions, de sacrifce et d'abnégation, réveillé en nous et parfois porté au paroxysme, d'antiques instincts de
cruauté et de barbarie. Il m'est arrivé [...] à moi qui n'ai jamais appliqué un coup de poing à quiconque, à moi qui ai
horreur du désordre et de la brutalité, de prendre plaisir à tuer. Lorsque, au cours d'un coup de main, nous
rampions vers l'ennemi, la grenade au poing, le couteau entre les dents comme des escarpes, la peur nous tenait
aux entrailles, et cependant une force inéluctable nous poussait en avant. Surprendre l'ennemi dans sa tranchée,
sauter sur lui, jouir de l'efarement de l'homme qui ne croit pas au diable et qui pourtant le voit tout à coup tomber
sur ses épaules R Cete minute barbare, cete minute atroce avait pour nous une saveur unique, un atrait morbide,
comme chez ces malheureux, usant de stupéfants, mesurant l'étendue du risque, mais ne pouvant se retenir de
prendre du poison.
« Discours de notre camarade Brana, directeur d'école à Bayonne, à l'occasion de la remise de la rosete qui lui était
faite », Cahiers de l'Union fédérale, 15 août 1936.
Heureux ceux qui sont morts dans une juste guerre,
Heureux les épis mûrs et les blés moissonnés.
Charles Péguy, lieutenant au 246e RI, tué en septembre 1914.
On observe la position adverse, bien familière, à la jumelle ou au périscope de tranchée, et souvent aussi on a
l'occasion de « faire un carton » à la lunete, avec la carabine de précision, réservée au pointage sur les têtes. Mais
il faut se méfer, car l'Anglais, lui aussi, a de bons yeux et de bonnes jumelles.
Un gueteur s'écroule tout d'une masse, ruisselant de sang. Balle dans la tête. Les copains lui arrachent de sa
capote le paquet de pansement et le bandent. « C'est plus la peine, Willem : R – Mais quoi, vieux, y respire encore : R »
Arrivent les brancardiers pour l'emporter au poste de secours. La civière cogne durement contre les traverses
disposées en chicane. À peine a-telle disparu que tout reprend son cours habituel. On jete quelques pelletées de
terre sur la faque rouge, et chacun retourne à ses occupations. Seul, un bleu s'appuie encore, tout blême, au
revêtement de bois. Il essaye de comprendre ce qui s'est passé. Tout a été si soudain, si afreusement surprenant, un
atentat d'une indicible brutalité. C'est impossible, cela n'a pas pu avoir lieu. Pauvre type, tu en verras d'autres…
Mais souvent aussi, tout se passe joyeusement. Nombre de nos hommes y metent une ardeur de Nemrod. Ils
contemplent avec une volupté de connaisseurs les efets de l'artillerie sur la tranchée adverse : c « Mon vieux, il est
bon comme la romaine. — Bon Dieu, regarde comme ça gicle : R Pauvre Tommy : R Sortez vos mouchoirs : R » Ils aiment
tirer des grenades à fusil et des mines légères contre les lignes ennemies, au grand mécontentement des timorés. «
Laisse donc tes conneries, on dérouille déjà assez comme ça. »
Ernst Jünger, Orages d'acier :l souvenirs du front de France, Paris, Payot, 1930.
10
L'ofensive du 21 mars 1918
Le grand moment était venu. Le barrage roulant s'approchait des premières tranchées. Nous nous mîmes en
marche.
[…] Ma main droite étreignait la crosse de mon pistolet et la main gauche une badine de bambou. Je portais
encore, bien que j'eusse très chaud, ma longue capote et, comme le prescrivait le règlement, des gants. Qand nous
avançâmes, une fureur guerrière s'empara de nous, comme si, de très loin, se déversait en nous la force de l'assaut.
Elle arrivait avec tant de vigueur qu'un sentiment de bonheur, de sérénité me saisit.
L'immense volonté de destruction qui pesait sur ce champ de mort se concentrait dans les cerveaux, les
plongeant dans une brume rouge. Sanglotant, balbutiant, nous nous lancions des phrases sans suite, et un
spectateur non prévenu aurait peut-être imaginé que nous succombions sous l'excès de bonheur.
Ernst Jünger, Orages d'acier :l souvenirs du front de France, Paris, Payot, 1930.
Je faisais autrefois, adolescent et jeune homme, le souhait de pouvoir prouver que, pour moi, l'enthousiasme
national n'était pas une vaine chimère. Il me paraissait souvent que c'était un péché de crier c hourrah ! sans en
avoir le droit intrinsèque l car qui peut se permetre d'user de ce mot sans l'avoir prononcé là où aucun badinage
n'est plus de mise Q Là où la main inexorable de la déesse Destinée commence à jauger les peuples et les hommes
d'après la sincérité de leurs sentiments Q Ainsi mon cœur, comme celui de millions d'autres, s'enfait d'un
orgueilleux bonheur de m'être enfn libéré de cete paralysante sensation. J'avais si souvent chanté Deutschland
über alles et crié à pleine gorge Heil !, qu'il me semblait avoir obtenu, à titre de grâce superfétatoire, le droit de
comparaître comme témoin devant le tribunal du Juge éternel pour pouvoir atester la véracité de ces sentiments.
Car il était évident pour moi dès la première heure que dans le cas d'une guerre - laquelle me paraissait inévitable j'abandonnerais d'une façon ou d'une autre mes livres. Je savais également bien que ma place devait être là où
m'avait déjà appelé une fois ma voix intérieure.
[…] Ainsi commença pour moi, ainsi que pour tout Allemand, le temps le plus inoubliable et le plus sublime
de toute mon existence terrestre. Devant les événements de cete lute gigantesque, tout le passé se réduisit à un
néant insipide. Avec une fère mélancolie je pense justement ces jours-ci, où pour la dixième fois revient
l'anniversaire de ce prodigieux événement, aux premières semaines de la lute de héros, à laquelle la faveur du sort
me permit de participer.
Comme si c'était hier seulement, déflent devant moi des images et des images, je me vois dans le cercle de
mes chers camarades, d'abord sous l'uniforme, puis sortant pour la première fois, à l'exercice, jusqu'à ce que vint
enfn le jour du départ pour le front.
Une seule inquiétude me tourmentait alors, ainsi que tant d'autres c celle d'arriver trop tard sur le front. Cela
m'empêchait souvent de trouver du repos. Ainsi, à la nouvelle de chacune de nos victoires et de l'héroïsme des
nôtres, ma joie était-elle mêlée d'une goute d'amertume, car chaque nouvelle victoire semblait augmenter le danger
que je n'arrive trop tard pour y participer.
Et voici qu'enfn arriva le jour où nous quitâmes Munich pour aller faire notre devoir. C'est ainsi que je vis
pour la première fois le Rhin, lorsque le long de ses fots paisibles, nous nous acheminions vers l'Ouest, afn de
protéger ce feuve allemand entre tous les feuves contre l'avidité de l'ennemi séculaire. Lorsqu'à travers les tendres
voiles du brouillard matinal, les premiers rayons du soleil frent briller à nos yeux le monument de Niederwald,
s'éleva de l'interminable train militaire vers le ciel matinal la vieille Wacht am Rhein, et ma poitrine devenait trop
étroite pour contenir mon enthousiasme.
Ensuite survint une nuit froide et humide en Flandre, à travers laquelle nous marchions en silence, et lorsque
le jour commença à se dégager des nuages, brusquement sifa par-dessus nos têtes un salut d'acier et entre nos
rangs frappèrent avec un bruit sec les petites balles fouetant le sol l mais avant que le petit nuage ne se fût dissipé,
retentit de deux cents gosiers le premier hourrah ! à la rencontre du premier messager de la mort. Alors
commencèrent les crépitements des balles et les bourdonnements des canons, les chants et les hurlements des
hommes, et chacun se sentit happé, les yeux févreux, vers l'avant, toujours plus vite, jusqu'à ce qu'enfn subitement
le combat se déclenchât l loin au-delà des champs de beteraves et des haies, le combat corps à corps. Mais de loin
arrivaient jusqu'à nos oreilles les accents d'un chant qui nous gagnait peu à peu, qui se transmetait de compagnie à
compagnie, et quand la mort commença ses ravages dans nos rangs, le chant s'empara de nous aussi, et nous le
transmîmes plus loin à notre tour c Deutschland, Deutschland über alles, über alles in der Welt ! Qatre jours après
nous revînmes en arrière. L'allure même était devenue tout autre. Des garçons de dix-sept ans paraissaient
maintenant des hommes faits.
Les volontaires du régiment List n'avaient peut-être pas appris à combatre selon les règles, mais tous
savaient mourir comme de vieux soldats.
11
C'était le commencement.
Adolf Hitler, trad. J. Gaudefroy-Demonbynes et A. Calmete, Mein Kampf, Mon combat, Paris, Nouvelles Éditions
latines, 1934, in-octavo, 688 p.
La nécropole de Dormans (Marne : l 3°38'E 49°04'N), 2008.
Films présentant certains aspects de l'expérience
combatante : c
Jean Renoir, La Grande Illusion, 1937 : l
Stanley Kubrick, Paths of Glory, 1957 : l
Delbert Mann, All Qiet on the Western Front, 1979 : l
Bertrand Tavernier, La vie et rien d'autre, 1987 : l
Bertrand Tavernier, Capitaine Conan, 1996 : l
Jean-Pierre Jeunet, Un long dimanche de fançailles, 2004 : l
Christian Carion, Merry Christmas, 2005.
Verdun, 22 septembre 1984.
12
A.2. Seconde Guerre mondiale : g guerre d'anéantissement et génocides
→ htpsc//fr.wikiversity.org/wiki/Guerres_au_XXe_siècle/Seconde_Guerre_mondiale
28 juillet 1937, début de la guerre sino-japonaise
1er septembre 1939, ataque allemande contre la Pologne
3 septembre 1939, déclaration de guerre du Royaume-Uni, de la France, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande à
l'Allemagne
6 septembre 1939, déclaration de guerre de l'Afrique du Sud à l'Allemagne
9 septembre 1939, déclaration de guerre du Canada à l'Allemagne
9 avril 1940, ataques allemandes contre le Danemark et la Norvège
10 mai 1940, ataques allemandes contre le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas
10 juin 1940, l'Italie déclare la guerre à la France et au Royaume-Uni
28 octobre 1940, ataque italienne contre la Grèce
6 avril 1941, ataque allemande contre la Yougoslavie
22 juin 1941, ataque allemande contre l'Union soviétique
7 décembre 1941, ataques japonaises contre Pearl Harbor, Hong Kong et Guam
11 décembre 1941, déclaration de guerre de l'Allemagne et de l'Italie aux États-Unis
2 juin 1942, déclaration de guerre du Mexique à l'Allemagne et à l'Italie
22 août 1942, déclaration de guerre du Brésil à l'Allemagne et à l'Italie
8 août 1945, déclaration de guerre de l'Union soviétique au Japon
8 septembre 1943, armistice avec l'Italie
12 septembre 1944, armistice avec la Roumanie
28 octobre 1944, armistice avec la Bulgarie
20 janvier 1945, armistice avec la Hongrie
7 mai 1945, capitulation allemande à Reims
8/9 mai 1945, capitulation allemande à Berlin
15 août 1945, discours de capitulation d'Hirohito
20 août 1945, armistice soviéto-japonais
2 septembre 1945, signature de la capitulation japonaise à Tokyo
→ Actes_de_capitulation_du_Troisième_Reich (German_Surrender_Document) : l Gyokuon-hoso : l
actes_de_capitulation_du_Japon (Japanese_Surrender_Document) : l Nuremberg_Trial (Opening_address)
« Guerre anti-japonaise » selon les Chinois : l
« Guerre de Qinze Ans » selon les Japonais : l
« Grande guerre patriotique » selon les Soviétiques puis les Russes.
Les États participants à la Seconde Guerre mondiale : c les Alliés avant Pearl en vert foncé, les Alliés après Pearl en vert
clair, l'Axe en bleu et les neutres en gris. Source : c htpc//commons.wikimedia.org/ (auteur : c Vob08).
Problématique : c comment se traduit la volonté d'anéantir et d'exterminer son adversaire : Q
a. Une guerre d'anéantissement : l b. les génocides
13
a. Une guerre d'anéantissement
Estimations des pertes
Nationalités
Militaires morts
Civils morts
Parts de la population
Union soviétique
8 800 000
13 600 000
14 %
Chine
3 à 4 millions
7 à 16 millions
2à4%
Allemagne
5 318 000
3 200 000
10 %
Pologne
240 000
5 580 000
16 %
Indes orientales néerlandaises
-
4 000 000
5%
Japon
2 120 000
1 000 000
4%
Indochine française
-
1 500 000
6%
Philippines
57 000
1 000 000
6%
Yougoslavie
446 000
581 000
6%
Roumanie
300 000
500 000
4%
Grèce
35 100
770 000
11 %
Hongrie
300 000
280 000
6%
France
217 600
350 000
1%
Italie
301 400
155 600
1%
Royaume-Uni
383 800
67 100
1%
États-Unis
416 800
1 700
0,3 %
Tchécoslovaquie
25 000
300 000
2%
Pays-Bas
17 000
284 000
3%
Birmanie
22 000
250 000
1%
Sur les 18,2 millions de soldats allemands de 1939 à 1945, 2 303 320 ont été tués au combat ou par
accident, 2 007 571 disparus, 6 035 000 blessés, 11 100 000 prisonniers (dont 459 475 sont morts en
captivité), 25 000 suicides et 11 000 exécutés (après cours martiale).
S'y rajoutent les morts de la Volsksturm (sur lesquels on n'a pas d'estimation fable).
Sur les 34,4 millions de soldats soviétiques de 1941 à 1945, 8 668 400 ont été tués au combat ou par
accident, 14 685 593 blessés, 4 059 000 prisonniers (dont 1 103 300 sont morts en captivité) et
157 000 exécutés (après cours martiale).
S'y rajoutent les 400 000 partisans (civils) morts et les 500 000 conscrits (pas encore inscrits comme
soldats) morts de 1941, ainsi que les 136 945 morts et 205 924 blessés en 1939-1940 contre le Japon, la
Pologne et la Finlande. La population soviétique passe de 196 millions d'habitants en juin 1941 à
170 millions en 1945.
Sources : c htpc//en.wikipedia.org/wiki/World_War_II_casualties : l Evgenij Michajlovicc Andreev, Leonid Evseevicc
Darskij et T. L. Char'kova, Население Советского Союза (Naselenie Sovetskogo Soiuza), 1922–1991, Moscou, Nauka,
1993 : l Grigoriy Fedotovich Krivosheyev, Soviet casualties and combat losses in the Twentieth Century, Greenhill
Books, 1997.
14
Lois et coutumes de la guerre sur terre
Article premier. Les Puissances contractantes donneront à leurs forces armées de terre des instructions qui seront conformes
au Règlement concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre, annexé à la présente Convention.
Article 2. Les dispositions contenues dans le Règlement visé à l'article 1er ainsi que dans la présente Convention, ne sont
applicables qu'entre les Puissances contractantes et seulement si les belligérants sont tous parties à la Convention.
Article 3. La Partie belligérante qui violerait les dispositions dudit Règlement sera tenue à indemnité, s'il y a lieu. Elle sera
responsable de tous actes commis par les personnes faisant partie de sa force armée. […]
Règlement concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre
Article Premier. Les lois, les droits et les devoirs de la guerre ne s'appliquent pas seulement à l'armée, mais encore aux milices
et aux corps de volontaires réunissant les conditions suivantes : c 1°. d'avoir à leur tête une personne responsable pour ses
subordonnés l 2°. d'avoir un signe distinctif fxe et reconnaissable à distance l 3°. de porter les armes ouvertement et 4°. de se
conformer dans leurs opérations aux lois et coutumes de la guerre. […]
Article 4. Les prisonniers de guerre sont au pouvoir du Gouvernement ennemi, mais non des individus ou des corps qui les ont
capturés. Ils doivent être traités avec humanité. Tout ce qui leur appartient personnellement, excepté les armes, les chevaux et
les papiers militaires, reste leur propriété. […]
Article 6. L'État peut employer, comme travailleurs, les prisonniers de guerre, selon leur grade et leurs aptitudes, à l'exception
des ofciers. Ces travaux ne seront pas excessifs et n'auront aucun rapport avec les opérations de la guerre.
Article 7. Le Gouvernement au pouvoir duquel se trouvent les prisonniers de guerre est chargé de leur entretien. À défaut
d'une entente spéciale entre les belligérants, les prisonniers de guerre seront traités pour la nourriture, le couchage et
l'habillement, sur le même pied que les troupes du Gouvernement qui les aura capturés.
Article 8. Les prisonniers de guerre seront soumis aux lois, règlements et ordres en vigueur dans l'armée de l'État au pouvoir
duquel ils se trouvent. […]
Article 9. Chaque prisonnier de guerre est tenu de déclarer, s'il est interrogé à ce sujet, ses noms et grade […].
Article 21. Les obligations des belligérants concernant le service des malades et des blessés sont régies par la Convention de
Genève.
Article 22. Les belligérants n'ont pas un droit illimité quant au choix des moyens de nuire à l'ennemi.
Article 23. Outre les prohibitions établies par des conventions spéciales, il est notamment interdit c a. d'employer du poison ou
des armes empoisonnées l b. de tuer ou de blesser par trahison des individus appartenant à la nation ou à l'armée ennemie l c.
de tuer ou de blesser un ennemi qui, ayant mis bas les armes ou n'ayant plus les moyens de se défendre, s'est rendu à
discrétion : l d. de déclarer qu'il ne sera pas fait de quartier l e. d'employer des armes, des projectiles ou des matières propres à
causer des maux superfus l f. d'user indûment du pavillon parlementaire, du pavillon national ou des insignes militaires et de
l'uniforme de l'ennemi, ainsi que des signes distinctifs de la Convention de Genève l […]. Il est également interdit à un
belligérant de forcer les nationaux de la Partie adverse à prendre part aux opérations de guerre dirigées contre leur pays, même
dans le cas où ils auraient été à son service avant le commencement de la guerre. […]
Article 25. Il est interdit d'ataquer ou de bombarder, par quelque moyen que ce soit, des villes, villages, habitations ou
bâtiments qui ne sont pas défendus. […]
Article 27. Dans les sièges et bombardements, toutes les mesures nécessaires doivent être prises pour épargner, autant que
possible, les édifces consacrés aux cultes, aux arts, aux sciences et à la bienfaisance, les monuments historiques, les hôpitaux et
les lieux de rassemblement de malades et de blessés, à condition qu'ils ne soient pas employés en même temps à un but
militaire. Le devoir des assiégés est de désigner ces édifces ou lieux de rassemblement par des signes visibles spéciaux qui
seront notifés d'avance à l'assiégeant.
Article 28. Il est interdit de livrer au pillage une ville ou localité même prise d'assaut. […]
Article 32. Est considéré comme parlementaire l'individu autorisé par l'un des belligérants à entrer en pourparlers avec l'autre
et se présentant avec le drapeau blanc. Il a droit à l'inviolabilité ainsi que le trompete, clairon ou tambour, le porte-drapeau et
l'interprète qui l'accompagneraient. […]
Article 46. L'honneur et les droits de la famille, la vie des individus et la propriété privée, ainsi que les convictions religieuses et
l'exercice des cultes, doivent être respectés. La propriété privée ne peut pas être confsquée.
Article 47. Le pillage est formellement interdit. […]
Article 50. Aucune peine collective, pécuniaire ou autre, ne pourra être édictée contre les populations à raison de faits
individuels dont elles ne pourraient être considérées comme solidairement responsables.
Convention de La Haye concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre, 18 octobre 1907.
→ htpc//avalon.law.yale.edu/ (the Laws of Wars) : l conventions de Genève en 1949.
15
Une guerre « jusqu’au boutiste » et idéologique
La fn de la Seconde Guerre mondiale en Europe possède une caractéristique rare dans l'histoire militaire : c elle ne
survient qu'avec l'anéantissement complet d'un des protagonistes. Point de négociations, pas de demande d'armistice,
rien que la bataille, jusqu'au suicide du chef forcé dans sa tanière. La volonté d'Hitler – et non pas l'exigence anglosaxonne d'Inconditional Surrender – est la cause de cete prolongation inutile (en gros, d'août 44 à mai 45) qui a entraîné
la mort de 5 à 6 millions d'Européens. D'Hitler seul : Q Non. Pas plus qu'il n'est seul à déclencher l'ataque contre la
Pologne ou contre l'Union soviétique, il n'est seul à exhorter son peuple au suicide. […] les chef de la Wehrmacht sont
coresponsables. Leur faillite morale et professionnelle est complète. Ils sacrifent en 1944-1945 des millions d'Allemands
non pas pour respecter leur serment au Führer – leur devanciers de 1918, encore plus fortement liés au Kaiser, ont
démontré que ce prétexte est ridicule – mais pour prolonger la vie d'un régime qui les a comblés, dont ils partagent la
vision du monde et la responsabilité de crimes massifs. La Wehrmacht est aussi nazie que l'Armée rouge est communiste.
Jean Lopez, Berlin Les ofensives géantes de l'Armée rouge :l Vistule – Oder – Elbe (12 janvier – 9 mai 1945), Paris,
éditions Economica, 2010.
Lebensraum et reprise du Drang_nach_Osten
Conquérir par l'épée allemande le sol où la charrue allemande devrait faire pousser le blé pour le pain quotidien
de la nation. […]
Par contre, nous autres nationaux-socialistes nous devons nous en tenir d'une façon inébranlable au but de notre
politique extérieure c assurer au peuple allemand le territoire qui lui revient en ce monde. Et cete action est la seule qui
devant Dieu et notre postérité allemande, justife de faire couler le sang c devant Dieu, pour autant que nous avons été
mis sur cete terre pour y gagner notre pain quotidien au prix d'un perpétuel combat, en créatures à qui rien n’a été
donné sans contrepartie, et qui ne devront leur situation de maîtres de la terre qu'à l'intelligence et au courage avec
lesquels ils sauront la conquérir et la conserver l devant notre postérité allemande, pour autant que l'on ne versera pas le
sang d'un seul citoyen allemand sans donner à l'Allemagne future des milliers de nouveaux citoyens. Le territoire sur
lequel les vigoureux enfants des générations de paysans allemands pourront un jour se multiplier, justifera le sacrifce
de nos propres enfants et absoudra les hommes d'État responsables, même persécutés par leur génération, du sang versé
et du sacrifce imposé à notre peuple.
[…] Ces résultats ne seront ateints ni par des prières au Seigneur, ni par des discours, ni par des négociations à
Genève. Ils doivent l'être par une guerre sanglante.
Adolf Hitler, trad. J. Gaudefroy-Demonbynes et A. Calmete, Mein Kampf, Mon combat, Paris, Nouvelles Éditions
latines, 1934, in-octavo, 688 p.
13 mai 1941, Kriegsgerichtsbarkeitserlass : c lois de la guerre invalidées pour le front de l'Est.
6 juin 1941, Kommissarbefehl : c ordre d'exécuter les commissaires politiques dès leur capture.
Zugführer Alfred Zech (12 ans), Goldenau
(Gołuchów, Silésie), mars 1945. Source : c
htpc//www.bild.bundesarchiv.de/
Déflé de volontaires de la Volksturm (armés de Panzerfaust, de
vieux fusils et de MG-34) devant Goebbels, Berlin, 12 novembre
1944. Source : c htpc//www.bild.bundesarchiv.de/
16
L'efet Nemmersdorf : c Lieber tot als rot
Nemmersdorf (aujourd'hui Maïakovskoïe, oblast de Kaliningrad 54°31'12''N 22°03'56''E),
21 octobre 1944. Source : c htpc//www.bild.bundesarchiv.de/
Te litle daughter’s on the matress,
Dead. How many have been on it
A platoon, a company perhapsQ
A girl’s been turned into a woman,
A woman turned into a corpse.
It's all come down to simple phrasesc
Do not forgetR Do not forgiveR
Blood for bloodR A tooth for a toothR
Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne, Прусские ночи, 1950 : l
Ostpreussische Nächte, Darmstadt, Luchterhand, 1976 : l
Prussian Nights, New York, Farrar Straus and Giroux, 1977, p. 113.
B-24 au-dessus de Ploieşti. Source : c htpc//www.nationalmuseum.af.mil/
→ Ploieşti : l Dresde (bundesarchiv.de) : l Hambourg : l Cologne : l Ruhr : l Tokyo : l Coventry
17
Cimetière sur Iwo jima.
Pertes américaines du 19 février au 26 mars 1945 : c 6 821 morts, 218 disparus et 19 217 blessés.
Pertes japonaises : c ~21 500 morts et disparus et 216 prisonniers.
Pertes le 6 août 1945 à Hiroshima selon la distance depuis Ground Zero
Distance
Morts
Blessés
Habitants ante
De 0 à 1 km
26 700 (86 %)
3 000 (10 %)
31 200
De 1 à 2,5 km
39 600 (27 %)
53 000 (37 %)
144 800
De 2,5 à 5 km
1 700 (2 %)
20 000 (25 %)
80 300
Total
68 000
76 000
256 300
A. W. Oughterson et S. Warren, Medical Efects of the Atomic Bomb in Japan, McGraw-Hill Book Co., 1956.
→ htpc//www.atomicarchive.com/ : l Nagasaki_Ground_view
Sixteen hours ago an American airplane dropped one bomb on Hiroshima, an important Japanese Army
base. Tat bomb had more power than 20.000 tons of T.N.T. It had more than two thousand times the blast power of
the British "Grand Slam" which is the largest bomb ever yet used in the history of warfare.
Te Japanese began the war from the air at Pearl Harbor. Tey have been repaid many fold. And the end is
not yet. With this bomb we have now added a new and revolutionary increase in destruction to supplement the
growing power of our armed forces. In their present form these bombs are now in production and even more
powerful forms are in development.
It is an atomic bomb. It is a harnessing of the basic power of the universe. Te force from which the sun
draws its power has been loosed against those who brought war to the Far East.
[…] We are now prepared to obliterate more rapidly and completely every productive enterprise the
Japanese have above ground in any city. We shall destroy their docks, their factories, and their communications.
Let there be no mistakel we shall completely destroy Japan's power to make war.
It was to spare the Japanese people from uter destruction that the ultimatum of July 26 was issued at
Potsdam. Teir leaders promptly rejected that ultimatum. If they do not now accept our terms they may expect a
rain of ruin from the air, the like of which has never been seen on this earth. Behind this air atack will follow sea
and land forces in such numbers and power as they have not yet seen and with the fghting skill of which they are
already well aware. […]
Déclaration du président Truman, 6 août 1945. Source : c htpc//www.atomicarchive.com/
18
b. Les génocides
Les entrées des camps d'Auschwitz I et d'Auschwitz II (Birkenau).
Dans les territoires annexés ou occupés par les Allemands, les populations juives doivent porter
l’étoile jaune et sont regroupées dans les ghetos (sans nourriture, ni hygiène), notamment à l'Est
(Varsovie, Cracovie, Lublin, Lodz, Bialystok, Minsk, Riga, Vilnius…) et les KZ (Konzentrationslager, tel que
Teresienstadt, etc.).
Qand la Wehrmacht entre en Pologne puis en URSS, elle est suivie par les Einsatzgruppen (« groupes
d'intervention », composés de SS ou de réservistes de la police) et les régiments de la Totenkopf (division
SS « Tête de mort », composée de gardiens de KZ), qui massacrent sur place les civils.
→ Article wiki à consulter : c Untermensch : l Einsatzgruppen
Gheto de Varsovie, 1942 (source : c htpc//commons.wikimedia.org/) : l
« Ukraine 1942 - Judenaktion in Iwangorod ».
Dans le cadre des opérations de l'armée et dans le but de préparer l'organisation politique et administrative,
le Reichsführer SS assume, au nom du Führer, la responsabilité des missions spéciales qui résulteront de la nécessité
de metre fn à l'afrontement entre deux systèmes politiques opposés. Dans le cadre de ces missions, le
Reichsführer agira en toute indépendance et sous sa seule responsabilité.
Generalfeldmarschall Wilhelm Keitel, chef de l'OKW, 13 mars 1941.
19
Les tentatives de netoyage de la part des éléments anticommunistes ou
antisémites dans les zones qui seront occupées ne doivent pas être gênées. Au
contraire, il faut les encourager, mais sans laisser de traces.
SS-Obergruppenführer Reinhard Heydrich, 29 juin 1941.
→ www.verbrechen-der-wehrmacht.de/ (exposition Crimes de la Wehrmacht, Hambourg, 2004)
Le 20 janvier 1942, les dirigeants nazis prirent la décision de procéder à la « Solution fnale du
problème juif » (lors de la Conférence de la Wannsee).
→ www.ghwk.de/deut/protokoll.pdf
Selon ce protocole, tous les Européens juifs doivent être déportés vers six KZ spécialisés : c
• Auschwitz II Birkenau (Oświęcim – Brzezinka) : l
• Treblinka II : l
• Belzec (Bełżec) : l
• Sobibór : l
• Kulmhof (Chełmno) : l
• Lublin (Majdanek).
Les déportés y sont massivement tués par gazage, puis les corps sont brûlés dans des fours et enfn
les cendres sont dispersées.
Une étiquete d'une boîte de pesticide de la Deutsche Gesellschaf für Schädlingsbekämpfung (« Société allemande
pour le combat contre la vermine »).
Répartition des victimes juives
Estimations
Morts dans les ghetos par suite des privations et exécutions
Morts par exécutions en plein air par les Einsatzgruppen
Morts dans les camps d'extermination
dont : c Birkenau
Treblinka
Bełżec
Sobibor
Chełmno
Majdanek
Morts dans les camps de concentration
Morts dans les camps croates (notamment Jasenovac)
800 000
1 300 000
3 000 000
1 000 000
750 000
550 000
200 000
150 000
50 000
150 000
150 000
total
5 100 000
20
→ Fichier kmz sur les camps nazis : c htpc//juliendaget.perso.sfr.fr/Alain/1053_Lager.html
Ces massacres de masse ne se limitent pas qu'aux Juifs, ils sont étendus aux Slaves (Polonais, Russes,
Ukrainiens, Tchèques…), aux Tsiganes, aux handicapés et aux prisonniers de guerre polonais et
soviétiques.
En Pologne, Biélorussie, Ukraine, Russie et dans les Pays baltes, les Allemands massacrent les élites
(ofciers, nobles, enseignants, clergé…), interdisent toute activité intellectuelle (écoles, théâtres, musées,
bibliothèques…), dans le but d’en faire une terre de colonisation où les esclaves serviront leurs maîtres.
Lors de la retraite de 1943-1945 est pratiquée une politique de terre brûlée : c 1 700 villes et 70 000
villages sont dévastés.
Enfn de 1937 à 1945, les Japonais s'en prirent largement aux civils et aux prisonniers chinois,
coréens, indonésiens, philippins, birmans, indochinois… Avec gazage, guerre bactériologique (peste,
choléra, anthrax, typhoïde…), vivisections, cannibalismes, « femmes de réconfort », principe des « Trois
tout » (« tue tout, brûle tout, pille tout »), etc.
Par exemple la ville de Nankin (Nanjing, en Chine) subit une mise à sac de cinq semaines (décembre
1937) qu'on estime à 260 000 morts.
Filmographie sur les massacres commis par les Japonais en Chine : c
Men Behind the Sun (Black Sun :l 731), 1988.
Black Sun :l Te Nanking Massacre, 1994.
Nanking, 2007.
John Rabe, 2009.
→ www.nankingtheflm.com : l www.john-rabe.com
21
A.3. Espoirs d'un ordre mondial : g la SDN et l'ONU
Problématique : c quels espoirs de paix portent la SDN et l'ONU : Q
a. La Société des Nations : l b. L'organisation des Nations unies
a. La Société des Nations
Programme en quatorze points de Wilson
1. [...] une diplomatie franche et transparente.
2. Liberté totale des mers en temps de paix comme en temps de guerre.
3. Suppression des barrières économiques, égalité en matière commerciale.
4. Réduction des armements.
5. Règlement des questions coloniales tenant compte des intérêts des populations.
6. Évacuation de la Russie par l'Allemagne, liberté au peuple russe de déterminer son avenir.
7. Restauration de l'indépendance de la Belgique.
8. Restitution de l'Alsace-Lorraine à la France, qui doit être évacuée par les Allemands.
9. Détermination des frontières de l'Italie en fonction des nationalités.
10. Faculté pour les peuples d'Autriche-Hongrie de développer leur autonomie.
11. Évacuation de la Roumanie, de la Serbie, du Monténégro : l accès à la mer pour la Serbie.
12. Limitation de la souveraineté otomane aux régions peuplées de Turcs.
13. Restauration d'une Pologne, avec accès à la mer.
14. Association générale des nations, avec garanties mutuelles d'indépendance politique et d'intégralité.
Discours de Woodrow Wilson devant le Congrès (joint session) le 8 janvier 1918 : l soumis au Parlement français le 11
janvier, adopté par 377 voix contre 113. Source : c htpc//en.wikisource.org/
Extrait des Conditions de paix, signées le 28 juin 1919 à Versailles
PACTE DE LA SOCIÉTÉ DES NATIONS
LES HAUTES PARTIE CONTRACTANTES,
Considérant que, pour développer la coopération entre les nations et pour leur garantir la paix et la sûreté, il
importe : c
d'accepter certaines obligations de ne pas recourir à la guerre : l
d'entretenir au grand jour des relations internationales fondées sur la justice et l"honneur : l
d'observer rigoureusement les prescriptions du droit international, reconnues désormais comme règle de conduite
efective des gouvernements : l
de faire régner la Justice et de respecter scrupuleusement toutes les obligations des traités dans les rapports
mutuels des peuples organisés : l
adoptent le présent pacte qui institue la Société des Nations.
Article 1. Sont membres originaires de la Société des Nations, ceux des signataires dont les noms fgurent dans
l'annexe au présent pacte [...].
Article 7. Le siège de la Société est établi à Genève. [...]
Article 10. Les membres de la Société s'engagent à respecter et à maintenir contre toute agression extérieure
l'intégrité territoriale et l'indépendance politique présente de tous les membres de la Société. En cas d'agression, de
menace ou de danger d'agression, le Conseil avise aux moyens d'assurer l'exécution de cete obligation.
Article 14. Le Conseil est chargé de préparer un projet de cour permanente de justice internationale [...].
ANNEXE. Membres originaires de la Société des Nations signataires du Traité de paix : c États-Unis d'Amérique,
Belgique, Bolivie, Brésil, Empire britannique, Canada, Australie, Afrique du Sud, Nouvelle-Zélande, Inde, Chine,
Cuba, Équateur, France, Grèce, Guatemala, Haïti, Hedjaz, Honduras, Italie, Japon, Libéria, Nicaragua, Panama,
Pérou, Pologne, Portugal, Roumanie, État serbe-croate-slovène, Siam, Tchéco-Slovaquie, Uruguay.
États invités à accéder au Pacte : c Argentine, Chili, Colombie, Danemark, Espagne, Norvège, Paraguay, Pays-Bas,
Perse, Salvador, Suède, Suisse, Venezuela.
Premier Secrétaire général de la Société des Nations : c l'honorable Sir James Eric Drummond.
Source : c htpc//www.herodote.net/ (texte intégral de 123 pages en 440 articles)
22
Institutions de la SDN : c
• un secrétariat avec un secrétaire général : l
• une assemblée (première le 15 novembre 1920) avec un président annuel : l
• un conseil composé de quatre puis cinq membres permanents (Royaume-Uni, France, Italie, Japon et
Allemagne) ainsi que de quatre, six, neuf puis onze membres non-permanents élus : l
• une cours permanente international de justice (La Haye).
Assemblée, mars 1926. Source : c
htpc//www.bild.bundesarchiv.de/
Conseil (Curtius, Grandi, Briand, Henderson et Q) janvier
1931. Source : c htpc//www.bild.bundesarchiv.de/
Traité de renonciation à la guerre : c htpc//juliendaget.perso.sfr.fr/Alain/1032_Briand.html
Membres temporaires : c Japon 1920-1933, Italie 1920-1937, Allemagne 1926-1933, Union soviétique
1934-1939, etc.
Crises : c Haute-Silésie 1919-1922, Vilna 1920, Memel 1923, Ruhr 1923, Corfou 1923, Mandchourie 1931-1933,
Sarre 1919-1935, Abyssinie 1935-1936, Espagne 1936-1939, désarmements.
Moral Suasion
Te Rabbitl My ofensive equipment being practically nil, it remains for me to fascinate him with the power of my eye.
Punch, or the London Charivari, 28 juillet 1920, p. 73. → htpc//www.gutenberg.org/
23
b. L'Organisation des Nations unies
1er janvier 1942, Déclarations des Nations unies signée à Washington par 26 États alliés.
→ 1942_Declaration_by_the_United_Nations
And as to peace-we are sure that our concord will win an enduring Peace. We recognize fully the supreme
responsibility resting upon us and all the United Nations to make a peace which will command the goodwill of the
overwhelming mass of the peoples of the world and banish the scourge and terror of war for many generations.
With our Diplomatic advisors we have surveyed the problems of the future. We shall seek the cooperation
and active participation of all nations, large and small, whose peoples in heart and mind are dedicated, as are our
own peoples, to the elimination of tyranny and slavery, oppression and intolerance. We will welcome them, as they
may choose to come, into a world family of Democratic Nations.
Roosevelt, Churchill et Staline, Declaration of the Tree Powers, Téhéran, 1er décembre 1943.
Source : c htpc//www.yale.edu/
Conférences de Moscou (18 octobre 1943 – 11 novembre 1943), de Dumbarton Oaks (21 août – 7 octobre
1944), de Yalta (4 – 11 février 1945) et de San Francisco (25 avril – 26 juin 1945).
→ Proposals_for_the_Establishment_of_a_General_International_Organization
26 juin 1945, signature de la Charte des Nations unies par 50 États (puis 51).
24 octobre 1945, entrée en vigueur de la Charte.
→ Liste_des_fondateurs : l Charter_of_the_United_Nations : l Universal_Declaration_of_Human_Rights
Drapeau des Nations unies de 1945 à 1947. Source : c htpc//commons.wikimedia.org/ (auteur : c Huhsunqu)
Institutions : c
• Secrétariat général (premier secrétaire : c Gladwyn_Jebb) : l
• Assemblée générale (liste_des_États_membres : l Soudan du Sud 193e depuis le 14 juillet 2011) : l
• Conseil de sécurité (quinze membres, dont cinq permanents) : l
• Cour internationale de justice.
Exemples de blocage du Conseil de sécurité
1956, retrait soviétique de Hongrie
véto soviétique
1968, retrait soviétique de Tchécoslovaquie
véto soviétique
1977, embargo sur l'Afrique du Sud
vétos français, britannique et étasunien
1980, retrait soviétique d'Afghanistan
Véto soviétique
1982, retrait israélien du Liban
véto étasunien
1989, retrait étasunien de Panama
vétos français, britannique et étasunien
1994, maintien de la paix en Bosnie-Herzégovine
véto russe
2001 et 2002, retrait israélien des territoires palestiniens véto américain
2011 et 2012, condamnation du gouvernement syrien
vétos russe et chinois
2014, intégrité de l'Ukraine
véto russe
Source : c http://www.un.org/fr/documents/sc_vetos.shtml
24
→ htpc//www.un.org/ : l htpc//www.unpacampaign.org/ : l htpc//www.unpo.org/
25
B. De la guerre froide à de nouveaux confits
B.1. Guerre froide : g Berlin, Cuba et Vietnam
Une guerre froide : c période de relations hostiles entre deux rivaux, pour lesquels un afrontement
direct est largement indésirable et à éviter. Source : c htpc//en.wiktionary.org/
Paix impossible, guerre improbable.
Raymond Aron, Le Grand Schisme, 1948.
7 novembre 1917, révolution bolchevique d'octobre à Petrograd
7 et 8 mai 1945, capitulations allemandes à Reims et Berlin
30 janvier 1946, début de la crise irano-soviétique
5 mars 1946, discours de Winston Churchill à Fulton
31 mars 1946, reprise de la guerre civile grecque
23 novembre 1946, début de la guerre d'Indochine
12 mars 1947, discours sur le Containment de Harry S. Truman
5 juin 1947, discours de George Marshall à Harvard annonçant un plan d'aide pour l'Europe
17 au 25 février 1948, prise du pouvoir par les communistes tchécoslovaques (Coup de Prague)
3 avril 1948, signature de l'European Recovery Program par Harry S. Truman
23/24 juin 1948, début du blocus de Berlin
22 septembre 1948, rapport d'Andreï Jdanov lors de la conférence de Szklarska-Poreba (Kominform)
15 août 1948, proclamation de la République de Corée (du Sud)
9 septembre 1948, proclamation de la République populaire démocratique de Corée (du Nord)
2 mai 1989, démantèlement du rideau de fer entre l'Autriche et la Hongrie
9 novembre 1989, ouverture des postes-frontière le long du mur de Berlin
12 septembre 1990, traité de Moscou (traité deux plus quatre)
3 octobre 1990, réunifcation (Accession de la RDA à la zone de validité de la Loi fondamentale de la RFA)
25 décembre 1991, démission de Gorbatchev de la présidence de l'URSS (dissolution de l'Union)
Looking at the world as a whole, the drif for many decades has been not towards anarchy but towards the
reimposition of slavery. We may be heading not for general breakdown but for an epoch as horribly stable as the
slave empires of antiquity. James Burnham's theory has been much discussed, but few people have yet considered
its ideological implications — that is, the kind of world-view, the kind of beliefs, and the social structure that would
probably prevail in a state which was at once unconquerable and in a permanent state of "cold war" with its
neighbors.
Had the atomic bomb turned out to be something as cheap and easily manufactured as a bicycle or an alarm
clock, it might well have plunged us back into barbarism, but it might, on the other hand, have meant the end of
national sovereignty and of the highly-centralised police state. If, as seems to be the case, it is a rare and costly
object as difcult to produce as a batleship, it is likelier to put an end to large-scale wars at the cost of prolonging
indefnitely a "peace that is no peace".
George Orwell, « You and the Atomic Bomb », dans Tribune, Londres, 19 octobre 1945. Source : c htpc//orwell.ru/
Let us not be deceivedc we are today in the midst of a cold war. Our enemies are to be found abroad and at
home. Let us never forget thisc Our unrest is the heart of their success. Te peace of the world is the hope and the
goal of our political systeml it is the despair and defeat of those who stand against us. We can depend only on
ourselves.
Bernard Baruch, speech at the House of Representatives, Columbia SC, 16 avril 1947.
Source : c htpc//www.history.com/
Walter Lippmann, Cold Warl a study in U. S. foreign policy, Harper & Brothers, 1947, 62 pages.
Problématique : c en quoi Berlin, Cuba et le Vietnam symbolisent-ils la guerre froide : Q
a. Berlin pendant la guerre froide : l b. la crise de Cuba : l c. la guerre du Vietnam
26
a. Berlin pendant la guerre froide (1945-1989)
Roberto Rossellini, Germania anno zero, 1948.
Trümmerfrauen, Jägerstrasse, juillet 1946.
Source : c htpc//www.bild.bundesarchiv.de/
Zwei Trümmerfrauen in Berlin, 1947. Source : c
htpc//commons.wikimedia.org/
→ htpc//en.wikipedia.org/wiki/Teufelsberg
27
21 avril 1946, fondation du SED (fusion KPD + SPD) en zone soviétique, interdit à l'ouest.
1er janvier 1947, création de la Bizone (zones britannique + américaine).
20 mars 1948, retrait soviétique du Conseil de contrôle allié.
16 avril 1948, Bizone et zone française admises à l'OEEC (OECE).
3 juin 1948, création de la Trizone (Bizone + zone française).
20 juin 1948, création du Deutsche Mark dans la Trizone.
24 juin 1948 au 12 mai 1949, blocus de Berlin, pont aérien et contre-blocus.
24 juillet 1948, création d'un second Deutsche Mark (Ostmark) dans la zone soviétique.
23 mai 1949, proclamation à Bonn de la RFA (BRD) sous occupation occidentale jusqu'en 1955.
7 octobre 1949, proclamation à Berlin de la RDA (DDR) sous occupation soviétique.
→ Efect of Soviet Restrictions on the US position in Berlin, 14 juin 1948.
Chars Chiefain britanniques (14th/20th King’s Hussars) déflant sur la Straße des 17. Juni (traversant le Tiergarten, passant
près de la Siegessaulte), 18 juin 1989. Source : c htpc//www.defenseimagery.mil/
Le Kurfürstendamm et la Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche, minuit le 20 août 1963. Source : c htpc//www.fickr.com/
(auteur : c Roger Wollstadt). L'église avant (1939) et après (1961) le bombardement.
→ htpc//www.kadewe.de/ (Kaufaus des Westens).
28
25 mars 1952, note de Staline proposant un traité de paix avec l'Allemagne neutre et réunifée.
16 au 23 juin 1953, manifestation, grèves puis émeutes à Berlin-Est, réprimées par l'Armée rouge.
→ RIAS (Rundfunk im amerikanischen Sektor) : l htpc//www.rferl.org/ : l htpc//www.voanews.com/
27 novembre 1958, note de Khrouchtchev proposant de démilitariser Berlin.
1949 à 1961, 3 300 000 Allemands de l'Est passent à l'Ouest.
4 août 1961, enregistrement des travailleurs frontaliers berlinois.
13 août 1961, fermeture de la frontière, installation de barbelés, puis construction du mur.
30 août 1961, mobilisation de la Garde nationale américaine.
→ Exchange of Notes on the Berlin Wall, 17 et 18 août 1961.
It's not a very nice solution, but a wall is a hell of a lot beter than a war.
John F. Kennedy, 1961.
Berliner Mauer (ofciellement « mur de protection antifasciste » protégeant la RDA contre l' « émigration, le
noyautage, l'espionnage, le sabotage, la contrebande et l'agression en provenance de l'Ouest »)
Panneau explicatif, Dorothäenstädtischen Friedhof, Berlin, 2010.
Source : c htpc//commons.wikimedia.org/
Carte de Berlin-Ouest.
Source : c htpc//www.lib.utexas.edu/
3 septembre 1971, accord quadripartite sur Berlin. → htpc//usa.usembassy.de/
26 mai 1972, accord sur le transit. → htpc//www.ddr-geschichte.de/
21 décembre 1972, Vertrag über die Grundlagen der Beziehungen zwischen der Bundesrepublik Deutschland
und der Deutschen Demokratischen Republik (traité concernant les relations de base entre la République
fédérale d'Allemagne et la République démocratique allemande, ratifé par les parlements en juillet 1973).
La RDA est reconnue par le Royaume-Uni et la France en février 1973, par la RFA en février 1974 et
par les États-Unis en décembre 1974. Les deux États allemands sont admis à l'ONU en septembre 1973.
→ htpc//germanhistorydocs.ghi-dc.org/ : l htpc//www.chronik-der-mauer.de/
29
John F. Kennedy, Ich bin ein Berliner, 26 juin 1963.
Source : c htpc//arcweb.archives.gov/
→ 1963 JFK Speech : l 1987 RR Speech
Ronald W. Reagan, Tear down this wall!, 12 juin 1987.
Source : c htpc//arcweb.archives.gov/
Déflé militaire de la Volksarmee et des Grenztruppen pour le 25e anniversaire de la construction du mur, 13 août
1986. Source : c htpc//www.bild.bundesarchiv.de/.
30
Manifestation sur l'Alexanderplatz, 4 novembre 1989.
Source : c htpc//www.bild.bundesarchiv.de/ (auteur : c Bernd Setnik).
Article Wiki à traduire : c Alexanderplatz-Demonstration
Günter Schabowski : c Les voyages à titre personnel vers l'étranger peuvent être entrepris sans conditions. Les
autorisations seront données dans de brefs délais. Les services compétents de la Volkspolizei ont pour ordre
d'accorder immédiatement les autorisations de quiter le territoire, même sans que les conditions pour une sortie
du pays soient remplies. […] Les sorties du pays sont possibles par tous les points de passage de la RDA vers la RFA
comme vers Berlin-Ouest.
Riccardo Ehrman : c Qand cela entre-t-il en vigueur Q
Günter Schabowski : c Pour autant que je sache, cela entre en vigueur… c'est maintenant, immédiatement.
Conférence de presse du 9 novembre 1989, 18 h 57.
Schabowski démissionne du Politburo le 3 décembre 1989, avant d'être expulsé du SED le 21 janvier 1990.
Brian Rose, Niederkirchnerstrasse et Ebertstrasse. Source : c htpc//www.brianrose.com/
31
b. La crise de Cuba (1962)
31 décembre 1958, Fulgencio Batista est remplacé par Fidel Castro à La Havane.
17-19 avril 1961, débarquement de la baie des Cochons.
21 mai 1962, envoie de troupes, d'avions, de sous-marins et de missiles soviétiques à Cuba.
Les missiles sont des R-12 (portée 2 080 km) et R-14 (3 700 km) : l ils arrivent à partir de juillet.
14 octobre 1962, un avion espion U2 photographie les rampes de lancement. → photos
16 octobre 1962, annonce à John Kennedy.
18 octobre 1962, rencontre entre John Kennedy et Andreï Gromyko. → htpc//avalon.law.yale.edu/
20 octobre 1962, concentration en Floride et décision de monter une quarantaine navale.
22 octobre 1962, discours radio et télévisé de Kennedy annonçant un la présence de missiles.
Good evening my fellow citizensc
Tis Government, as promised, has maintained the closest surveillance of the Soviet Military buildup on the
island of Cuba. Within the past week, unmistakable evidence has established the fact that a series of ofensive missile
sites is now in preparation on that imprisoned island. Te purpose of these bases can be none other than to provide a
nuclear strike capability against the Western Hemisphere. […]
Te characteristics of these new missile sites indicate two distinct types of installations. Several of them include
medium range ballistic missiles capable of carrying a nuclear warhead for a distance of more than 1.000 nautical miles.
Each of these missiles, in short, is capable of striking Washington, D.C., the Panama Canal, Cape Canaveral, Mexico
City, or any other city in the southeastern part of the United States, in Central America, or in the Caribbean area.
Additional sites not yet completed appear to be designed for intermediate range ballistic missiles--capable of
traveling more than twice as far--and thus capable of striking most of the major cities in the Western Hemisphere,
ranging as far north as Hudson Bay, Canada, and as far south as Lima, Peru. In addition, jet bombers, capable of
carrying nuclear weapons, are now being uncrated and assembled in Cuba, while the necessary air bases are being
prepared. […]
[…], I have directed that the following initial steps be taken immediatelyc
Firstc To halt this ofensive buildup, a strict quarantine on all ofensive military equipment under shipment to
Cuba is being initiated. […]
Secondc I have directed the continued and increased close surveillance of Cuba […]
Tirdc It shall be the policy of this Nation to regard any nuclear missile launched from Cuba against any nation
in the Western Hemisphere as an atack by the Soviet Union on the United States, requiring a full retaliatory response
upon the Soviet Union.
Fourthc As a necessary military precaution, I have reinforced our base at Guantanamo, […].
Fifhc We are calling tonight for an immediate meeting of the Organ of Consultation under the Organization of
American States, to consider this threat to hemispheric security and to invoke articles 6 and 8 of the Rio Treaty in
support of all necessary action. […]
Sixthc Under the Charter of the United Nations, we are asking tonight that an emergency meeting of the
Security Council be convoked without delay to take action against this latest Soviet threat to world peace. Our
resolution will call for the prompt dismantling and withdrawal of all ofensive weapons in Cuba, under the
supervision of U.N. observers, before the quarantine can be lifed.
Seventh and fnally c I call upon Chairman Khrushchev to halt and eliminate this clandestine, reckless and
provocative threat to world peace and to stable relations between our two nations. I call upon him further to abandon
this course of world domination, and to join in an historic efort to end the perilous arms race and to transform the
history of man. He has an opportunity now to move the world back from the abyss of destruction […]
Our goal is not the victory of might, but the vindication of rightl not peace at the expense of freedom, but both
peace and freedom, here in this hemisphere, and, we hope, around the World. God willing, that goal will be achieved.
Tank you and good night.
John F. Kennedy, Report to the American People on the Soviet Arms Buildup in Cuba, 22 octobre 1962, 19 h. Sources : c
htpc//www.jflibrary.org/ : l htpc//www.fordham.edu/
32
Carte utilisée lors de la réunion du 16 octobre 1962 à la Maison Blanche. La portée de 1020 NM correspond à celle
des missiles R-12, tandis que celle de 2000 NM celle des R-14. Source : c htpc//www.jflibrary.org/
Course à l'armement nucléaire
Modèles
États
En service
Types
Portées max.
Ogives
V-2
Allemagne
1944-1945
SRBM
320 km
conventionnelle (750 kg)
Gadget (test Trinity)
États-Unis
1945
bombe
0
20 kt
RDS-1 Pervaya molniya (Joe One)
Union soviétique
1949
bombe
0
22 kt
Mike (test Ivy Mike)
États-Unis
1952
bombe
0
10 Mt
RDS-37
Union soviétique
1953
bombe
0
1,6 Mt
MGR-1 Honest John
États-Unis
1953-1987
SRBM
48 km
2 à 20 kt
W19 (280 mm) et W23 (406 mm)
États-Unis
1955-1963
obus
25 et 38 km
15 et 20 kt
SSM-N-8 Regulus
États-Unis
1955-1964
SRBM
920 km
2 Mt
R-5 Pobeda (SS-3 Shyster)
Union soviétique
1956-1967
IRBM
1 200 km
30 kt
PGM-11 Redstone
États-Unis
1958-1964
SRBM
320 km
3,5 Mt
PGM-19 Jupiter
États-Unis
1958-1963 MRBM
2 400 km
1,4 Mt
R-7 Semyorka (SS-6 Sapwood)
Union soviétique
1958-1968
ICBM
8 800 km
2,9 Mt
PGM-17 Tor
États-Unis
1959-1963
IRBM
2 400 km
2 Mt
CGM-16 Atlas
États-Unis
1959-1965
ICBM
16 000 km
1,4 Mt
Tsar Bomba
Union soviétique
1961
bombe
0
57 Mt
UGM-27 Polaris
États-Unis
1961-1996
SLBM
4 600 km
600 kt
R-13 (SS-N-4 Sark)
Union soviétique 1961-1975 SLBM
600 km
SRBM : c Short-range ballistic missile : l MRBM : c Medium-range ballistic missile : l
IRBM : c Intermediate-range ballistic missile : l SLBM : c Submarine-launched balistic missile : l
ICBM : c Inter-continental ballistic missile : l MIRV : c Multiple independently targetable reentry vehicle.
1,2 Mt
33
22 octobre 1962, Defcon 3.
23 octobre 1962, Defcon 2 (jusqu'au 15 novembre) : l mise en alerte des forces du Pacte de Varsovie : l
mobilisation à Cuba.
→ Adlai Stevenson et Valerian Zorin, Cuban Missile Crisis Debate, UN Security Council, 23 octobre 1962.
24 octobre 1962, mise en place de la quarantaine navale : l télégramme de Krouchtchev à Kennedy
l'informant que « la quarantaine constitue un acte d'agression capable de propulser l'humanité dans
l'abysse d'une guerre nucléaire mondiale. »
25 octobre 1962, second débat au Conseil de sécurité de l'ONU.
Discours de l'ambassadeur Adlai Stevenson, David Parker montrant les documents.
Source : c htpc//www.nasm.si.edu/ → Speech to the UN Security Council, 25 octobre 1965.
26 octobre 1962, Nikita Krouchtchev annonce sur Radio-Moscou le retrait des missiles soviétiques de Cuba
contre ceux américains placés en Europe.
Deux patrouilleurs de l'US Navy surveillant le cargo soviétique Okhotsk, 6 décembre 1962.
Source : c htpc//www.vpnavy.com/
→ htpc//www.cubacrisis.net/ : l Meeting at the White House 16/10 : l Soviet analysis 22/10.
34
c. La guerre du Vietnam (1959-1975)
Viet Nam, Việt Nam (en vietnamien), Viêtnam, Viêt-nam, Vietnam ou Viêt Nam (selon l'IGN).
1945, proclamations de l'indépendance du Viêt Nam par l'empereur Bảo Đại et par Hồ Chí Minh.
1946-1954, guerre d'Indochine entre l'armée française et le Việt Minh.
7 mai 1954, reddition du camp retranché de Ðiện Biên Phủ.
21 juillet 1954, signature des accords de Genève, le Viêt Nam est divisé en deux par le 17 e parallèle.
Téorie des dominos
Q. Robert Richards, Copley Pressc Mr. President, would you mind commenting on the strategic importance of Indochina
to the free worldQ I think there has been, across the country, some lack of understanding on just what it means to us.
Te Presidentc You have, of course, both the specifc and the general when you talk about such things. First of all, you
have the specifc value of a locality in its production of materials that the world needs. Ten you have the possibility that
many human beings pass under a dictatorship that is inimical to the free world.
Finally, you have broader considerations that might follow what you would call the "falling domino" principle.
You have a row of dominoes set up, you knock over the frst one, and what will happen to the last one is the certainty
that it will go over very quickly. So you could have a beginning of a disintegration that would have the most profound
infuences.
Now, with respect to the frst one, two of the items from this particular area that the world uses are tin and
tungsten. Tey are very important. Tere are others, of course, the rubber plantations and so on.
Ten with respect to more people passing under this domination, Asia, afer all, has already lost some 450 million
of its peoples to the Communist dictatorship, and we simply can't aford greater losses.
But when we come to the possible sequence of events, the loss of Indochina, of Burma, of Tailand, of the
Peninsula, and Indonesia following, now you begin to talk about areas that not only multiply the disadvantages that you
would sufer through loss of materials, sources of materials, but now you are talking really about millions and millions
and millions of people.
Dwight D. Eisenhower, President's News Conference, 7 avril 1954. Source : c htpc//www.mtholyoke.edu/
US Army Advisor, 1961. James Lawton Collins, Te development and training of the South vietnamese Army, 1950-1972,
Washington DC, Department of the Army, 1991.
1er novembre 1955, formation de l'US Military Assistance Advisory Group in Vietnam.
24 octobre 1955, proclamation de la République du Viêt Nam à Saïgon par Ngô Đình Diệm.
26 septembre 1959, première bataille rangée entre les communistes et l'armée du Viêt Nam.
20 décembre 1960, création du Front national pour la libération du Sud Viêt Nam (« Viêt Cong »).
[…] the United States is determined to help Viet-Nam preserve its independence, protect its
people against Communist assassins, and build a beter life through economic growth.
John F. Kennedy, 1961.
35
1961, Kennedy envoie plus de conseillers (13 000 Military Aid Advisers).
2 et 4 août 1964, incidents du golfe du Tonkin : l raids aériens américains en réponse.
7 août 1964, vote de la résolution du golfe du Tonkin.
Résolution du golfe du Tonkin
Joint Resolution
To promote the maintenance of international peace and security in southeast Asia.
Whereas naval units of the Communist regime in Vietnam, in violation of the principles of the Charter of the
United Nations and of international law, have deliberately and repeatedly atacked United States naval vessels
lawfully present in international waters, and have thereby created a serious threat to international peacel and
Whereas theses atacks are part of a deliberate and systematic campaign of aggression that the Communist
regime in North Vietnam has been waging against its neighbors and the nations joined with them in the collective
defense of their freedoml and
Whereas the United States is assisting the peoples of southeast Asia to protect their freedom and has no
territorial, military or political ambitions in that area, but desires only that these peoples should be lef in peace to
work out their own destinies in their own wayc Now, therefore, be it
Resolved by the Senate and House of Representatives of the United States of America in Congress assembled,
Tat the Congress approves and supports the determination of the President, as Commander in Chief, to take
all necessary measures to repel any armed atack against the forces of the United States and to prevent further
aggression.
Section 2. Te United States regards as vital to its national interest and to world peace the maintenance of
international peace and security in southeast Asia. Consonant with the Constitution of the United States and the
Charter of the United Nations and in accordance with its obligations under the Southeast Asia Collective Defense
Treaty, the United States is, therefore, prepared, as the President determines, to take all necessary steps, including
the use of armed force, to assist any member or protocol state of the Southeast Asia Collective Defense Treaty
requesting assistance in defense of its freedom. […]
Gulf of Tonkin Resolution, 7 août 1964. Source : c htpc//en.wikisource.org/
→ Johnson speech of the gulf_of_Tonkin_Incident
2 mars 1965 au 1er novembre 1968, bombardements sur le Nord (opération Rolling Tunder).
8 mars 1965, débarquement des Marines à Da Nang.
14 au 18 novembre 1965, bataille de la Ia Drang.
30 janvier au 30 août 1968, ofensive du Têt.
20 août 1972, retrait des dernières troupes américaines au sol (doctrine Nixon : c Vietnamization).
9 mai au 29 décembre 1972, reprise des bombardements américains (operation Linebacker).
27 janvier 1973, signature de l'armistice de Paris.
2 mars 1973, signature des accords de paix de Paris, retrait total américain.
10 mars 1975, début de l'ofensive de l'Armée populaire vietnamienne au Sud.
30 avril 1975, prise de Saigon (Hô-Chi-Minh-Ville), capitulation de l'armée de la République du Viêt Nam.
2 juillet 1976, unifcation ofcielle de la République socialiste du Viêt Nam.
36
htpc//saturnic.livejournal.com/
Larry Burrows, lâché de napalm par l'aviation
vietnamienne, 1962. (LIFE) htpc//digitaljournalist.org/
Huynh Tanh My, capitaine Tach Qyen interrogeant un
prisonnier Viêt-Cong, delta du Mékong, 1965.
Pertes : c
RVN : c 266 000 morts
US : c 58 272 KIA, 1 687 MIA, 303 644 WIA
Corée : c 5 099 morts et 11 232 blessés
Australie : c 521 morts et 2 940 blessés
Taïlande : c 351 morts et 1 358 blessés
Nouvelle-Zélande : c 55 morts et 212 blessés
Philippines : c 7 morts
DRV : c 1 176 000 militaires morts
+ 2 000 000 civils morts
You can kill ten of our men
for every one we kill of yours.
But even at those odds,
you will lose and we will win.
Ho Chi Minh.
→ Vietnam Wall : l Role_of_the_United_States_in_the_Vietnam_War
37
Dick Swanson, 1st Air Cavalry loads up, 1966.
Larry Burrows, Artillery pounds, près de Khe Sanh, 1968.
Bombardement au napalm, sud de Saigon, 1965.
Source : c htpc//arcweb.archives.gov/
Henri Huet, With the 1st Cavalry division, 1966.
Robert Ellison, Artillery casings, Khe Sanh, 1968.
Bombardement au phosphore, 1966.
Source : c htpc//www.nationalmuseum.af.mil/
Napalm classique : c essence, naphtalène et palmitate de sodium.
Napalm B gélifé : c polystyrène, d'essence et benzène.
Agent orange : c défoliant (herbicide) contenant une dioxine (phocomélie, chloracné, etc.).
38
Huynh Cong Ut (Nick Ut, Associated Press), Phan_Ti_Kim_Phuc, Trang Bang, 8 juin 1972.
Eddie Adams, le général de brigade Nguyen Ngoc Loan exécutant le capitaine viêt-cong Nguyen Van Lem, Saïgon, 1 er
février 1968. Source : c htpc//www.cs.brown.edu/
Te general killed the Viet Congl I killed the general with my camera. Still photographs are the most
powerful weapon in the world. People believe them, but photographs do lie, even without manipulation. Tey are
only half-truths. What the photograph didn’t say was, what would you do if you were the general at that time and
place on that hot day, and you caught the so-called bad guy afer he blew away one, two or three American
soldiersQ […]
Tey found out that was the same guy who killed one of Loan’s ofcers and wiped out his whole family.
Eddie Adams, Time magazine. Source : c htpc//www.nationalreview.com/
39
→ Protesters-demonstrating-against-the-Vietnam-War-New-York-City-April : l
Opposition_to_the_US_involvement_in_the_Vietnam_War
Woodstock
Gimme an FR FR
Gimme an UR UR
Gimme an CR CR
Gimme an KR KR
What's that spell Q FUCKR
Yeah, come on all of you, big strong men,
Uncle Sam needs your help again.
He's got himself in a terrible jam
Way down yonder in Vietnam
So put down your books and pick up a gun,
We're gonna have a whole lota fun.
[Refrain : c] And it's one, two, three,
What are we fghting for Q
Don't ask me, I don't give a damn,
Next stop is Vietnaml
And it's fve, six, seven,
Open up the pearly gates,
Well there ain't no time to wonder why,
WhoopeeR we're all gonna die.
[Refrain]
Well, come on generals, let's move fastl
Your big chance has come at last.
Gota go out and get those reds —
Te only good commie is the one who's dead
And you know that peace can only be won
When we've blown 'em all to kingdom come.
Singing : c [Refrain]
Listen people, I don't know how you expect to ever stop the
war if you can't sing any beter than that. Tere's about
three hundred thousand of you fuckers out there. I want
you to start singing. Come on.
[Refrain]
Well, come on mothers throughout the land,
Pack your boys of to Vietnam.
Come on fathers, don't hesitate,
Send 'em of before it's too late.
Be the frst one on your block
To have your boy come home in a box.
Well, come on Wall Street, don't move slow,
Why man, this is war au-go-go.
Tere's plenty good money to be made
By supplying the Army with the tools of the trade,
Just hope and pray that if they drop the bomb,
All right : c [Refrain]
Tey drop it on the Viet Cong.
Country Joe and the Fish (Joseph McDonald), I Feel Like I'm Fixin' To Die Rag, 1969.
Source : c htpc//www.countryjoe.com/
Discographie
Tom Paxton, Lyndon Johnson told to the nation, 1965.
Jimi Hendrix, Te Star Spangled Banner, 1969.
Fugs, Kill for peace, 1966.
Creedence Clearwater Revival, Fortunate Son, 1969.
Simon and Garfunkel, 7 O'Clock News/Silent Night, 1966.
CCR, Run Trough the Jungle, 1970.
Bufalo Springfeld, For What It's Worth, 1967.
Edwin Starr, War, 1970.
Bob Dylan, All along the watchtower, 1967.
Terry Nelson, Te Batle Hymn of Lt. Calley, 1971.
Pete Seeger, Waist deep in the big muddy, 1967.
Te Stooges, Search and Destroy, 1973.
Petula Clark, Path of Glory, 1967.
Paper Lace, Billy Dont't Be a Hero, 1974.
Te Doors, Unknown Soldier, 1968.
Te Clash, Te Call Up, 1980.
John Lee Hooker, I don't wanna go to Vietnam, 1968.
Te Clash, Straight to Hell, 1982.
Jeferson Airplane, Volunteers, 1969.
Bruce Springsteen, Born in the USA, 1984.
→ List_of_anti-war_songs#Vietnam_War : l htpc//lire-ecouter-voir.blogspot.com
Filmographie
John Wayne, Green Berets, 1968.
Michael Cimino, Te Deer Hunter, 1978 (avec Robert De Niro).
Francis Ford Coppola, Apocalypse Now, 1979 (avec Martin Sheen).
Ted Kotchef, Rambo, 1982 (Sylvester Stallone).
Oliver Stone, Platoon, 1986 (avec Charlie Sheen).
Stanley Kubrick, Full Metal Jacket, 1987.
Barry Levinson, Good Morning Vietnam, 1987 (avec Robin Williams).
Oliver Stone, Born on the Fourth of July, 1989 (avec Tom Cruise).
Robert Zemeckis, Forrest Gump, 1994 (avec Tom Hanks).
Randall Wallace, We Were Soldiers, 2002 (avec Mel Gibson).
Ben Stiller, Tropic Tunder, 2008.
40
B.2. Nouveaux confits : g guerre du Golfe, Sarajevo et 11-Septembre
Problématique : c en quoi la guerre du Golfe, Sarajevo et le 11-Septembre montrent-ils les changements
post-guerre froide : Q
a. La guerre du Golfe : l b. Sarajevo : l c. les atentats du 11 septembre 2001
a. La guerre du Golfe (1990-1991)
Le golfe Persique (ou Arabo-persique) et l'Irak ont connu plusieurs confits depuis 1945 : c
– la guerre Iran – Irak de 1980 à 1988 (première guerre du Golfe) : l
– la confit Irak – Koweït de 1990 à 1991 (deuxième guerre du Golfe : l Gulf War) : l
– la guerre d'Irak de 2003 à 2011 (Iraq War : l Occupation of Iraq : l Operation Iraqi Freedom).
2 août 1990, invasion de l'émirat du Koweït par la République irakienne (prétentions sur Warba et Bubiyan,
réclamations sur le gisement de Rumaila, non-respect des quotas de l'OPEP).
Condamnation de l'invasion
Te Security Council, Alarmed by the invasion of Kuwait on 2 August 1990 by the military forces of Iraq,
Determining that there exists a breach of international peace and security as regards the Iraqi invasion of Kuwait, Acting
under Articles 39 and 40 of the Charter of the United Nations,
1. Condemns the Iraqi invasion of Kuwaitl
2. Demands that Iraq withdraw immediately and unconditionally all its forces to the positions in which they were
located on 1 August 1990l
3. Calls upon Iraq and Kuwait to begin immediately intensive negotiations for the resolution of their diferences and
supports all eforts in this regard, and especially those of the League of Arab Statesl
4. Decides to meet again as necessary to consider further steps to ensure compliance with the present resolution.
Conseil de Sécurité des Nations unies, Résolution 660, 2 août 1990.
Sources : c htpc//en.wikisource.org/ : l htpc//daccess-dds-ny.un.org/
Autorisation de l'usage de la force
Te Security Council, Recalling and reafrming its resolutions 660 (1990) of 2 August 1990, 661 (1990) of 6 August 1990,
662 (1990) of 9 August 1990, 664 (1990) of 18 August 1990, 665 (1990) of 25 August 1990, 666 (1990) of 13 September 1990,
667 (1990) of 16 September 1990, 669 (1990) of 24 September 1990, 670 (1990) of 25 September 1990, 674 (1990) of of 29
October 1990 and 677 (1990) of 28 November 1990,
Noting that, despite all eforts by the United Nations, Iraq refuses to comply with its obligation to implement resolution
660 (1990) and the above-mentioned subsequent relevant resolutions, in fagrant contempt of the Security Council,
Mindful of its duties and responsibilities under the Charter of the United Nations for the maintenance and preservation
of international peace and security,
Determined to secure full compliance with its decisions,
Acting under Chapter VII of the Charter,
1. Demands that Iraq comply fully with resolution 660 (1990) and all subsequent relevant resolutions, and decides, while
maintaining all its decisions, to allow Iraq one fnal opportunity, as a pause of goodwil, to do sol
2. Authorizes Member States co-operating with the Government of Kuwait, unless Iraq on or before 15 January 1991
fully implements, as set forth in paragraph 1 above, the above-mentioned resolutions, to use all necessary means to
uphold and implement resolution 660 (1990) and all subsequent relevant resolutions and to restore international peace
and security in the areal
3. Requests all States to provide appropriate support for the actions undertaken in pursuance of paragraph 2 of the
present resolutionl
4. Requests the States concerned to keep the Security Council regularly informed on the progress of actions undertaken
pursuant to paragraphs 2 and 3 of the present resolutionl
5. Decides to remain seized of the mater.
Conseil de Sécurité des Nations unies, Résolution 678, 29 novembre 1990.
Sources : c htpc//en.wikisource.org/ : l htpc//daccess-dds-ny.un.org/
→ Security Council Resolutions concerning the situation between Iraq and Kuwait
41
7 août 1990, envoie de troupes américaines en Arabie saoudite (Operation Desert Shield).
Coalition de 1990/1991. Source : c htpc//commons.wikimedia.org/ (auteur : c Ammar shaker).
Efectifs : c 575 000 Étatsuniens, 118 000 Saoudiens, 53 000 Britanniques, 20 000 Égyptiens, 40 000 Émiriens,
25 500 Omanais, 18 000 Français, 14 500 Syriens, 11 000 Koweïtiens, 4 900 Pakistanais, 4 500 Canadiens, etc.
Mirage F-1 qatarien, Mirage F-1 français, F-16 étatsunien, F18 canadien et un Alpha Jet qatarien, 1er avril 1991. Source : c
htpc//www.defenseimagery.mil/
F-15 du 4th Tactical Fighter Wing, 20 mai 1992. Source : c
htpc//www.dodmedia.osd.mil/
Une des trois brigades de la 3e division blindée étatsunienne sur sa ligne de départ, en février 1991.
16/17 janvier – 23 février 1991, bombardements aériens (Operation Instant Tunder).
24 au 28 février 1991, invasion terrestre (Operation Desert Sabre).
3 mars 1991, signature d'un armistice.
42
Operation Desert Sword (volée terrestre de Desert Storm). Source : c htpc//www.history.army.mil/
Comparaison entre les masses des munitions larguées par l'aviation pendant trois confits : c
• 3 400 000 tonnes pendant le Seconde Guerre mondiale (7 ans) : l
• 7 080 000 tonnes pendant la guerre du Viet Nam (12 ans) : l
• 88 500 tonnes pendant la guerre du Golfe (2 mois).
→ htpc//commons.wikimedia.org/
Estimations des pertes
Pertes
irakiennes
coalisées
Hommes
9 000 morts,
17 000 blessés et
86 000 prisonniers
392 morts, 776 blessés,
41 prisonniers
Avions de combat
104 (36 en combat
aérien, 68 au sol)
75 (15 par accident)
Hélicoptères
19 (6 en combat
aérien, 13 au sol)
23 (18 par accident)
Chars de combat
3 847
18
Transports blindés
1 450
20
Pièces d'artillerie
2 917
Source : c htpc//web.archive.org/
1
43
b. Sarajevo (1992-1995)
25 juin 1991, la Slovénie et la Croatie déclarent leur indépendance.
27 juin au 7 juillet 1991, guerre de Slovénie.
1er août 1991, guerre de Croatie.
3 mars 1992, la Bosnie-Herzégovine déclare son indépendance.
6 avril 1992 au 14 décembre 1995 (accord de Dayton/Paris), guerre de Bosnie-Herzégovine.
→ Breakup_of_Yugoslavia.gif
Carte de l'ancienne Yougoslavie. Source : c htpc//www.un.org/
Population et composition ethnique en 1991
(Bratstvo i jedinstvo/Братство и јединство, « fraternité et unité »)
Yougoslavie
Serbie
Kosovo
Voïvodine
Bosnie-H.
Croatie
Macédoine
Slovénie
Monténégro
23 229 846
5 582 611
1 956 196
1 996 367
4 377 033
4 784 265
2 033 964
1 913 355
615 035
Serbes
36,3 %
89,4 %
9,9 %
65 %
31,2 %
12,2 %
2%
2,5 %
9,3 %
Croates
19,7 %
0,2 %
0,4 %
2,7 %
17,4 %
78,1 %
-
2,8 %
1%
Musulmans
8,9 %
2,7 %
3,4 %
-
43,5 %
-
2%
1,4 %
14,6 %
Slovènes
7,8 %
-
-
-
-
0,5 %
-
88,3 %
-
Albanais
7,7 %
1,1 %
81,6 %
0,1 %
-
0,3 %
20 %
0,2 %
6,6 %
Macédoniens
6%
0,2 %
-
0,5 %
-
0,1 %
67 %
0,2 %
0,2 %
Monténégrins
2,6 %
0,6 %
1%
1,7 %
0,2 %
0,2 %
-
0,2 %
61,9 %
Hongrois
1,9 %
0,1 %
-
14,2 %
-
0,5 %
-
0,4 %
-
Tsiganes
0,7 %
1,4 %
2,3 %
1,4 %
0,2 %
0,1 %
2%
0,1 %
0,5 %
Turcs
0,5 %
-
0,5 %
-
-
-
4%
-
-
Slovaques
0,4 %
-
-
2,7 %
-
-
-
-
-
0,2 %
0,8 %
-
1,5 %
-
-
-
0,1 %
-
Population
Roumains
Sources : c www.cia.gov/ : l www.stat.si/ : l www.bhas.ba/ : l www.dzs.hr/ : l www.monstat.org/
44
Composition ethnique de la Bosnie-Herzégovine en 1991
Croates en brun, Serbes en bleu et Bosniaques en vert.
Source : c htpc//sr.wikipedia.org/ (auteur : c Tresnjevo)
Stade olympique (JO d'hiver de 1984) de Sarajevo, 9 juin 1995. Source : c htpc//www.defenseimagery.mil/
Bosnie-Herzégovine = Fédération de Bosnie-et-Herzégovine + République serbe (de Bosnie).
Un haut-représentant international en Bosnie-Herzégovine est nommé par l'ONU. → www.ohr.int/
45
c. Les attentats du 11 septembre 2001
Robert J. Fisch, UA 175 crashes into the south tower of the WTC, 11
septembre 2001. Source : c htpc//www.fickr.com/
Federal Emergency Management Agency, aircraf
debris impact. Source : c htpc//www.fema.gov/
Cedric H. Rudisill, AA 77 Impact point on the Pentagon, 14 septembre 2001. Source : c htpc//defenseimagery.mil/
Perte de la journée : c 2 992 morts de 93 nationalités, dont 2 203 occupants des tours, 343 pompiers,
213 passagers des vols, 125 occupants du Pentagone, 60 policiers, 33 membres d'équipage et 19 pirates de
l'air. S'y rajoutent 6 291 blessés.
→ names.911memorial.org/ : l htpc//www.vaed.uscourts.gov/ : l htpc//www.brianrose.com/ : l
htpc//www.rue89.com/desintox-11-septembre-2001/ : l htpc//www.9-11commission.gov/report/
→ Extraits INA : c du 13 décembre 2001 : l du 10 septembre 2002
46
Déclaration du Front islamique mondial pour la guerre contre les juifs et les croisés
(al-Jabhah al-Islamiya al-‘Alamiyah li-Qital al-Yahud wal-Salibiyyin)
Premièrement, depuis plus de sept ans les États-Unis occupent la terre d'islam dans sa partie la plus sainte, la
Péninsule arabique, pillant ses richesses, imposant sa volonté aux dirigeants, humiliant sa population, terrorisant
ses voisins et utilisant ses bases de la Péninsules comme fer de lance pour ataquer les peuples musulmans voisins.
Si quelques personnes ont dans le passé mis en cause l’occupation, toute la population de la péninsule l’a
maintenant reconnu. La meilleure preuve de ceci est l’agression continue des Américains contre le peuple irakien,
en utilisant la péninsule comme poste avancé, malgré le fait que les dirigeants soient opposé à l’usage de leur
territoire à cete fn, mais ils sont sans aide.
Deuxièmement, malgré la grande dévastation infigée au peuple irakien par l’alliance des croisés sionistes, et
malgré le nombre élevé de tués, qui a ateint plus d’un million… malgré tout cela, les Américains sont de nouveau
en train de répéter ces massacres horribles, car ils ne sont pas satisfaits du blocus prolongé imposé après une
guerre féroce et dévastatrice. Ainsi, ils sont prêts à anéantir ce qui reste de ce peuple et à humilier leurs voisins
musulmans.
Troisièmement, si les objectifs des Américains derrière ces guerres sont religieux et économiques, ils servent
aussi les intérêts de l’état juif et détournent l’atention de leur occupation de Jérusalem et le meurtre de
musulmans. La meilleure preuve en est leur acharnement à vouloir détruire l’Irak, le voisin arabe le plus puissant,
et leur manœuvre pour fractionner tous les états de la région comme l’Irak, l’Arabie Saoudite, l’Égypte et le Soudan
en de petits états de papier et qui par leur désunion et leur faiblesse garantissent la survie d’Israël, et permetent la
poursuite de la brutale occupation croisée de la péninsule
Cheikh Oussamah ben Mohamed ben Laden (al-Qaïda), Aïman al-Zawahiri (Groupe du Djihad en Égypte), Abou-Yasir
Rifa'i Ahmad Taha (Groupe islamique égyptien), Cheikh Mir Hamzah (Jamiat-ul-Ulema-e-Pakistan) et Fazlur Rahman
(Mouvement islamique au Bangladesh), Déclaration du Front islamique mondial, 23 février 1998. Source : c
htpc//www.terrorwatch.ch/. → Message de septembre 2007 aux Américains.
Actions de groupes s'inspirant d'al-Qaïda
Dates
Lieux
Mode opératoire
Pertes
26 février 1993
tour 1 du WTC
600 kg d'explosif dans le parking
6 morts et 1 042 blessés
25 juin 1996
Khobar Towers à Dahran
camion-citerne devant les bâtiments
20 morts et 372 blessés
7 août 1998
ambassades des États-Unis à
Nairobi et Dar-es-Salaam
Voitures piégées avec 900 kg d'explosif
224 morts et 5 585 blessés
12 octobre 2000
destroyer USS Cole à Aden
Bateau-suicide chargé d'explosifs
17 morts (plus les deux
auteurs) et 50 blessés
6 octobre 2002
Pétrolier Limburg dans le golfe
d'Aden
bateau-suicide chargé d'explosifs
1 mort (plus les auteurs) et
12 blessés
12 octobre 2002
Paddy's Bar et Sari Club à
Kuta, sur l'île de Bali
Suicide au sac à dos : l camionnete avec
une tonne d'explosif
202 morts (plus les auteurs)
et 209 blessés
15 et 20 novembre
2003
Synagogues puis HSBC et
consulat brit. à Istanbul
Camions-piégés suicides
57 morts et 700 blessés
27 février 2004
SuperFerry 14 au large de
Manille
Télé piégée au TNT
116 morts
11 mars 2004
trains de banlieue à Madrid
Dix bombes dans des sac à dos
192 morts et 1 858 blessés
29 mai 2004
Complexe pétrolier et
logements à al-Khobar
Prise d'otage et fusillade
21 morts
7 juillet 2005
transports urbains londoniens
Trois bombes dans le métro et une
dans un bus
56 morts et 700 blessés
23 juillet 2005
Bazaar et hôtels de Sharm elSheikh
Deux camions et une valise piégés
88 morts et 150 blessés
9 novembre 2005
Hayat Amman Hotel
bombes-suicides
60 morts (plus les trois
auteurs) et 100 blessés
→ Timeline_of_al-Qaeda_atacks
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Andrea Booher, Wreckage liters the streets surrounding the WTC, 13 septembre 2001. Source : c www.fema.gov
Discours de Georges W. Bush
Good evening. Today our fellow citizens, our way of life, our very freedom came under atack in a series of
deliberate and deadly terrorist acts. Te victims were in airplanes or in their ofcesc secretaries, business men and
women, military and Federal workers, moms and dads, friends and neighbors. Tousands of lives were suddenly
ended by evil, despicable acts of terror.
Te pictures of airplanes fying into buildings, fres burning, huge structures collapsing, have flled us with
disbelief, terrible sadness, and a quiet, unyielding anger. Tese acts of mass murder were intended to frighten our
Nation into chaos and retreat, but they have failed. Our country is strong.
A great people has been moved to defend a great nation. Terrorist atacks can shake the foundations of our
biggest buildings, but they cannot touch the foundation of America. Tese acts shatered steel, but they cannot dent
the steel of American resolve. America was targeted for atack because we're the brightest beacon for freedom and
opportunity in the world. And no one will keep that light from shining.
[…] Our frst priority is to get help to those who have been injured and to take every precaution to protect our
citizens at home and around the world from further atacks.
[…] America and our friends and allies join with all those who want peace and security in the world, and we
stand together to win the war against terrorism. Tonight I ask for your prayers for all those who grieve, for the
children whose worlds have been shatered, for all whose sense of safety and security has been threatened. And I
pray they will be comforted by a power greater than any of us, spoken through the ages in Psalm 23c "Even though I
walk through the valley of the shadow of death, I fear no evil, for You are with me."
Tis is a day when all Americans from every walk of life unite in our resolve for justice and peace. America
has stood down enemies before, and we will do so this time. None of us will ever forget this day. Yet, we go forward
to defend freedom and all that is good and just in our world.
Tank you. Good night, and God bless America.
Georges W. Bush, Address to the Nation, White House, 11 septembre 2001, 20 h 30.
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Le terrorisme est une guerre asymétrique des faibles contre les forts, même si les États peuvent aussi y avoir
recours (c'est alors du terrorisme d'État).
Source : c htpc//fr.wiktionary.org/
toute action […] qui a pour intention de causer la mort ou de graves blessures corporelles à des civils ou à
des non-combatants, lorsque le but d'un tel acte est, de par sa nature ou son contexte, d'intimider une population,
ou de forcer un gouvernement ou une organisation internationale à prendre une quelconque mesure ou à s'en
abstenir.
Source : c htpc//www.un.org/
→ Défnition du terrorisme par l'article 421-1 et 2 du code pénal français : l
htpc//fr.wikipedia.org/wiki/Défnition_du_terrorisme.
Liste des organisations terroristes selon le département d'État étatsunien, en septembre 2011
Abu Nidal Organization (ANO)
Libyan Islamic Fighting Group (LIFG)
Abu Sayyaf Group (ASG)
Moroccan Islamic Combatant Group (GICM)
Al-Aqsa Martyrs Brigade (AAMS)
Mujahedin-e Khalq Organization (MEK)
Al-Shabaab
National Liberation Army (ELN)
Ansar al-Islam (AAI)
Palestine Liberation Front (PLF)
Asbat al-Ansar
Palestinian Islamic Jihad (PIJ)
Aum Shinrikyo (AUM)
Popular Front for the Liberation of Palestine (PFLP)
Basque Fatherland and Liberty (ETA)
PFLP-General Command (PFLP-GC)
Communist Party of the Philippines (CPP/NPA)
al-Qaida in Iraq (AQI)
Continuity Irish Republican Army (CIRA)
al-Qa’ida (AQ)
Gama’a al-Islamiyya (Islamic Group)
al-Qa'ida in the Arabian Peninsula (AQAP)
HAMAS (Islamic Resistance Movement)
al-Qaida in the Islamic Maghreb (formerly GSPC)
Harakat ul-Jihad-i-Islami/Bangladesh (HUJI-B)
Real IRA (RIRA)
Harakat ul-Mujahidin (HUM)
Revolutionary Armed Forces of Colombia (FARC)
Hizballah (Party of God)
Revolutionary Organization 17 November (17N)
Islamic Jihad Union (IJU)
Revolutionary People’s Liberation Party (DHKP/C)
Islamic Movement of Uzbekistan (IMU)
Revolutionary Struggle (RS)
Jaish-e-Mohammed (JEM) (Army of Mohammed)
Shining Path (Sendero Luminoso, SL)
Jemaah Islamiya organization (JI)
United Self-Defense Forces of Colombia (AUC)
Kahane Chai (Kach)
Harakat-ul Jihad Islami (HUJI)
Kata'ib Hizballah (KH)
Tehrik-e Taliban Pakistan (TTP)
Kongra-Gel (Kurdistan Workers' Party, PKK, KADEK)
Jundallah
Lashkar-e Tayyiba (LT) (Army of the Righteous)
Army of Islam (AOI)
Lashkar i Jhangvi (LJ)
Indian Mujahideen (IM)
Liberation Tigers of Tamil Eelam (LTTE)
Current List of Designated Foreign Terrorist Organizations. Source : c htpc//www.state.gov/
→ Organisations terroristes selon le Département d'État : l par le Conseil de l'UE : l Liste des 344 personnes,
entités, groupes et entreprises associés à Al-Qaida selon l'ONU : l htpc//www.fi.gov/wanted/
Fonte de caractères utilisée : c Linux Libertine G. Cours et documents disponibles sur www.falba.fr
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