Saint-Quentin : rencontre multiconfessionnelle à la mosquée

Aisne Nouvelle 10.01.2015
Saint-Quentin : rencontre
multiconfessionnelle à la mosquée
Les représentants des différentes confessions religieuses se sont réunis hier après-midi à la
mosquée de Saint-Quentin. Chacun a pris la parole à tour de rôle dans la salle de prière,
comble, pour délivrer un message d’apaisement, pour inciter au dialogue et aux échanges, en
condamnant « la haine raciste des antimusulmans, des antichrétiens, l’antisémitisme ».
Une assemblée qui a réuni l’abbé de Hédouville et Mgr Giraud ; la pasteure de l’église
protestante Marie-Pierre Van den Bossche ; le représentant de confession israélite Paul Elkaïm
; Jean-Claude Vanaquer qui a parlé au nom des mormons de Saint-Quentin ; Lotfi Hamzaoui,
président de l’association du culte musulman… Tous se sont installés autour d’une table pour
boire le thé avec Xavier Bertrand, le maire de Saint-Quentin, et des élus, après les discours
prononcés aux fidèles.
« Il ne s’agit pas seulement de vivre ensemble, mais de bien vivre ensemble », « que chaque
communauté se remette en cause », « toutes les religions sont touchées », « chacun a le droit
d’avoir sa religion, ses idées », « éviter les amalgames », a-t-on pu entendre dans les différentes
prises de parole.
Les échanges ont beaucoup tourné autour de l’éducation, la préconisant notamment pour
déjouer les manipulations des recruteurs djihadistes. « Il faut attaquer le mal à la racine », lance
l’un qui vise ces derniers. Un autre évoque les « cellules dormantes » terroristes, avant de parler
de son propre rapport à l’islam : « Si c’est une religion qui tue quelqu’un juste parce qu’il l’a
insultée, je quitte l’islam. » Et de rappeler qu’une des victimes de la tuerie à Charlie Hebdo
était de confession musulmane.
Dans le but de « mieux se connaître » , de favoriser le dialogue, les représentants des
communautés catholique, musulmane et protestante se réunissent régulièrement autour d’une
table depuis plusieurs années à Saint-Quentin. Une habitude qui devrait être plus souvent
répandue en France, comme à l’étranger.
A.S.
Courrier Picard
Réunis à la mosquée contre la haine
Les représentants des différentes communautés religieuses,
dont l’évêque et le député-maire de Saint-Quentin, se sont
retrouvés vendredi 9 janvier à la mosquée, pour se parler.
L’unité, par-delà les différences, en ces heures sombres de la République. Les représentants des
différentes religions, catholiques, juifs, protestants, même de l’église mormone de « JésusChrist des Saints des derniers jours » et le député-maire Xavier Bertrand, ont répondu à
l’invitation de la communauté musulmane, à l’occasion de la prière du vendredi à la mosquée,
cité de Vermand, qui réunissait des centaines d’hommes. Chaque représentant, dont l’évêque
de l’Aisne, Hervé Giraud, ont pris la parole devant les fidèles agenouillés.
« Aucune religion, ni la vôtre, ni la mienne, ne peut permettre ce qui a été fait », a déclaré
Xavier Bertrand, en référence aux événements tragiques en cours. « Vous et moi, nous avons
des enfants, et je ne veux pas qu’ils vivent dans l’horreur, la peur de l’autre et la violence.
Chacun a le droit à ses convictions, mais nous devons réagir et agir ensemble pour défendre
notre vivre ensemble. »
Le maire, qui a conclu les interventions, a été applaudi. Au fond de la salle de prières, Ali, 23
ans, footballeur à l’OSQ, dénonce les attentats et les assassinats qui touchent le pays. « Ces
actes n’ont rien à voir avec nous. Moi et tout mon entourage nous sommes contre tout ce qui
se passe », insiste le jeune homme.
Réunis dans une salle annexe, les représentants des différentes confessions ont poursuivi
l’échange en partageant le thé.
Inciter les jeunes à se rencontrer
« Je suis Charlie, même si je n’ai pas partagé toutes les idées de ce journal, appuie le docteur
Wadah Jaber de la communauté musulmane. « Ces gens-là veulent la cassure », poursuit-il à
propos des terroristes. « On a aussi des jeunes qui nous posent des questions mais on essaie de
les encadrer et de les canaliser », avoue le responsable de la communauté musulmane.
« Il faut s’attaquer aux bourreaux qui manipulent les jeunes et ils ne doivent pas rester en
France, réagit Mohamed Diani. Nous, on essaie d’éduquer nos enfants du mieux possible dans
un pays qui nous a accueillis ».
Tous les responsables des différentes religions ont convenu de prendre des initiatives pour
réunir les jeunes des différentes communautés. « Toutes les nuances de gris existent et
heureusement. Il y a une vraie sensibilisation à faire auprès des jeunes », a prolongé le pasteur
Marie-Pierre Van Den Bossche. « Il faut une remise en question des uns et des autres pour
apaiser les tensions et ne pas abîmer le vivre ensemble », a redit le maire de Saint-Quentin, qui
a eu vent de frictions entre jeunes dans sa ville depuis la tragédie au journal Charlie Hebdo,
mercredi 7 janvier. Le fait que d’autres jeunes à Laon ont refusé de respecter la minute de
silence, jeudi 8 janvier à midi, lors de l’hommage national aux victimes, atteste que « le vivre
ensemble » demeure bien fragile.
N.T.