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Chants du Kurdistan
Songs from Kurdistan
De Soran à Hawraman
Groupe Musical
du Kurdistan
Chants du Kurdistan - Songs from Kurdistan
De Soran à Hawraman
Groupe musical du Kurdistan
C’est aux alentours de 2500 avant J C qu’a commencé le peuplement de la région située entre
l’Inde et la Turquie, berceau du peuple kurde. Au VIIe siècle, l’expansionnisme arabe apporte
l’Islam (80 % des Kurdes sont sunnites).
Au XVIe siècle, les Kurdes se rallient à l’empire ottoman pour s’opposer aux tentatives
d’annexion par les Perses. Mais leur division en fiefs et seigneuries empêche la naissance
d’un État Kurde.
Au lendemain de la première guerre mondiale, le traité de Sèvres, signé en 1920, reconnaît l’autonomie du Kurdistan turc. Ce traité ne sera jamais appliqué tout comme celui de
Lausanne (1923) qui prévoit que la Turquie respecte les droits des minorités. Le reste du
Kurdistan est rattaché à la Syrie (sous mandat français à l’époque), à l’Irak (sous domination britannique) et à l’Iran (sous domination britannique). Depuis la situation des Kurdes
en Turquie s’est dégradée. Le coup d’état de 1980 et le pouvoir des généraux au Kurdistan
amènent un certain nombre de mouvements kurdes à choisir la lutte armée.
En Irak, l’existence de la nation kurde est reconnue en 1970. Mais le non-respect de cet
engagement relance la lutte armée. 300 000 Kurdes sont déplacés vers le sud désertique du
pays. En 1991, les populations fuient la répression avant de rentrer en partie chez elles sous
la protection des Nations Unies.
En Iran, les Kurdes ont participé activement à la chute du Shah. Mais, très vite, les leaders de
la révolution islamique se retournent contre eux.
En Syrie, la minorité kurde n’a jamais été reconnue. Les 30 millions de Kurdes, sont
aujourd’hui très dispersés :
15 millions habitent en Turquie, 7 millions en Iran, 4 millions cinq cent mille en Irak, 1 million cinq cent mille en Syrie, 800 000 dans les Républiques du Caucase, 100 000 au Liban et
800 000 en Europe de l’Ouest dont 75 000 en France.
(Sources : Institut Kurde de Paris 106 rue La Fayette 75010 Paris.)
It was around 2500 before JC that the region located between India and Turkey, the birthplace of the Kurd people, began to be populated. In the VIIth century, Arab expansionism
brought Islam to the region (80 % of Kurds are Sunnites).
In the XVIth century, the Kurds join forces with the Ottoman empire to resist the attempts
made by the Persians to annex their region. But the Kurds were divided into many kingdoms,
making it impossible to give birth to a Kurd nation.
It was following the first world war, in the treaty of Sèvres, signed in 1920, that the autonomy
of Turkish Kurdistan was recognized. This treaty was never respected, the same as for the
treaty of Lausanne (1923) which stipulates that Turkey will respect the rights of minorities.
The rest of Kurdistan is attached to Syria (under French mandate at the time), Iraq (under
British control) and Iran (British control). Since then, the situation of the Kurds in Turkey
has deteriorated. In response to the military coup in 1980 when the generals came to power
in Kurdistan, a number of Kurd political groups chose to engage in an armed struggle.
In Irak, the existence of the Kurd nation was recognized in 1970. Here again the disrespect of
this situation brought the Kurd people to arms. 300,000 Kurds were displaced to the deserted southern part of the country. In 1991, the Kurd population fled repression before some
returned to their homes under the protection of the United Nations.
In Iran, the Kurds took an active part in the fall of the shah. But very quickly, the leaders of
the Islamic revolution turned against them.
The Kurd minority was never recognized in Syria.
There Kurd population is currently estimated at 30 million, and is quite dispersed geographically : 15 million live in Turkey, 7 million in Iran, 4.5 million in Irak, 1.5 million in Syria,
800,000 in the Caucase Republics, 100,000 in Lebanon and 800,000 in western Europe, of
which 75,000 in France.
Source : Kurdish Institute of Paris 106 rue La Fayette 75010 Paris.
Les chants interprétés ici proviennent des régions de Soran, Mukirian, Lak et Hawraman.
La musique kurde, tout comme celle des autres populations de la région est fondée sur le
système modal et comprend des modes principaux et des modes secondaires. Les modes
principaux sont les suivants : Bayati Türk, Séga, Mahur, Hijaz, Homayun, Haushari et
Dasht.
Au Kurdistan d’Iran et d’Irak les chants sont appelés «Gorani» sans doute en référence au
dialecte Gorani parlé dans la région de Mukirian au Kurdistan d’Iran, une région au patrimione musical particulièrement riche et varié.
Dans tous les chants kurdes on retrouve les thèmes ayant trait à l’amour, aux héros, à la
religion, à l’histoire et à la société. Les fêtes de mariage, qui durent parfois plusieurs jours,
deviennent une sorte «d’école pratique» où les musiciens apprennent les mélodies et les
chants traditionnels.
The songs interpreted here come from the regions of Soran, Mukirian, Lak and Hawraman.
Kurd music, as that of the other peoples of the region is based on the system of modes, using
primary modes and secondary modes. The primary modes are: Bayati Türk, Sega, Mahur,
Hijaz, Homayun, Haushari and Dasht.
In Irak and Iran the songs are called “Gorani” undoubtedly named after the Gorani dialect
which is spoken in the Mukirian region in Iran, a region which has a particularly rich and
varied musical background.
The themes found in all the Kurd songs are love, heroism, religion, history and society.
Wedding celebrations, which often last several days, offer a sort of schooling, where musicians learn the traditional melodies and songs.
Le Groupe Musical du Kurdistan s’est constitué en 1982 en Italie, il a participé à de
nombreux festivals en Europe. Installés en France, ses fondateurs approfondissent leur
recherche sur les spécificités musicales des régions kurdes et entretiennent notamment des
relations avec d’autres musiciens exilés en Europe.
The Musical Group of Kurdistan was formed in 1982 in Italy and has played in a number
of festivals in Europe. The founders, which are established in France, pursue their research
of the specific aspects of music in Kurd regions and maintain relationships with other musicians who are exiled in Europe.
Barzan Yassin (Saz) :
Il est né à Sulaimania au
Kurdistan. En 1964, il commence des recherches sur la
musique de son pays, il étudie le violon en Italie puis
l’ harmonie et la composition à Paris. Il dirige depuis
1982 le Groupe Musical du
Kurdistan.
Le saz est un luth à long manche dérivé du tambour. Ce
sont les Kurdes de Diarbakir
qui ont fabriqué les premiers
saz. Il possède une corde
triple et deux cordes doubles. Les Kurdes de religion
Yazidi et les Ahli Haqq le
considèrent comme un instrument sacré. Les Ahli Haqq l’utilisent dans leurs cérémonies
religieuses. Ils le jouent alors avec le bout des doigts.
Barzan Yassin (Saz):
He was born in Sulaimania in Kurdistan. In 1964 he began studying his country’s music,
violin in Italy, then harmony and composition in Paris. He has directed the Groupe Musical
du Kurdistan since 1982.
The saz is a long necked lute derived from the drum. The Kurds in Diarbakir were the first
to make the saz. It has one set of triple strings and two pairs of strings. For the Kurds of
the Yazidi religion and the Ahli Haqq the saz is a sacred instrument. The Ahli Haqq use the
saz in their religious ceremonies. They play with the tips of their fingers since they believe
that this part of the body is linked to the entire body and hence the “spirit” enters them
this way.
Osman Sarkar
(Clarinette et Balaban) :
Il est né lui aussi à Sulaimania
en 1957. Membre d’une famille
de musiciens il apprend la clarinette avec l’aide d’un de ses
frères et joue également d’un
instrument traditionnel kurde :
le balaban. C’est l’un des membres fondateurs du groupe.
Le balaban ou duduk a un
corps d’une longueur de 10 à
30 centimètres variable suivant
la tonalité, il est prolongé d’une
anche double en roseau. C’est
un instrument d’origine populaire et n’a pas de règles fixes.
Le musicien utilise une technique de souffle continu.
Osman Sarkar (Clarinet and Balaban):
He was also born in Sulaimania in 1957 to a family of musicians. He learned the clarinet
with the help of his brothers and plays a traditional Kurd instrument as well: the balaban.
He is one of the founding members of the group.
The Balaban or Duduk is a wind instrument the length of which varies from 10 to 30
centimetres depending on the tonality, and which ends in a double reed. This instrument
is of popular original and does not have any fixed rules. The musician uses a continuous
breathing method.
F. Nikzad (Kamâncha) :
Né en 1939 en Iran, il vit
depuis vingt ans en Europe
où il a étudié le violon et la
musicologie.
Le Djoza ou Kamâncha est
un instrument à cordes joué
avec un archet. Son nom vient
du persan, son origine est
contreversée : pour certains
persane, pour d’autres arabe.
Kiristibag, expert allemand,
considère qu’il est né au
Nord-Ouest de l’Iran et serait
d’origine kurde, peut-être de
la tribu des Bakhtiary.
F. Nikzad (Kamâncha):
He was born in Iran in 1939 and has lived in Europe for twenty years where he studied
violin and musicology.
The Djoza or Kamâncha is a string instrument played with a bow. Its name is Persian
but its origin is a subject of controversy. Some say it is Persian, other Arab. The German
expert, Kiristibag, considers that it comes from the north west of Iran and is of Kurd origin,
possibly from the Bakhtiary tribe.
Hossein Anvari (Nay) :
Il est né en 1945 à Hamadan en
Iran. Après des études d’histoire
et de sociologie il s’installe en
France en 1976 pour achever un
doctorat de sociologie. Depuis
son enfance il joue de la flûte
traversière et du nay.
Le nay est une flûte en roseau
(parfois l’instrument est fabriqué en bois, on l’appelle alors
Blûr et sert à accompagner le
récit des épopées kurdes). Le
nay au Kurdistan d’Iran est posé
contre les dents et contrôlé par
la langue comme en Iran. Dans
les autres régions du Kurdistan,
le nay est joué avec les lèvres
comme dans tous les autres pays
qui utilisent cet instrument.
Hossein Anvari (Nay):
He was born in 1945 in Hamadan in Iran. After studying history and sociology he settles
in France in 1976 to finish his doctorate degree in sociology. He has played the flute and
the nay since childhood.
The nay is a reed flute (sometimes the instrument is made of wood, in which case it is called
Blûr, and is used to accompany Kurd epic poems). In Iranian Kurdistan, the nay is placed
against the teeth and controlled by the tongue, as in Iran. In other regions of Kurdistan, the
nay is played with the lips, as in all other countries where this instrument is played.
10
Najmadini Xolami (Daf et Chant) :
Né en 1958 à Sina, au Kurdistan, dans une famille
ouvrière, il est initié au chant par son père, il apprend
alors les mélodies traditionnelles de sa ville, puis celles des autres régions de son pays. Najmadini Xolami
compose aussi des mélodies inspirées du folklore qui
évoquent le Kurdistan d’aujourd’hui et la lutte de son
peuple. Il s’accompagne au daf, instrument que son
père lui a également enseigné. Il s’est exilé en Suède
en 1985.
Le daf est une percussion composée d’un cadre circulaire en bois sur lequel est tendu une peau fine,
en général de gazelle durant la saison chaude et de
mouton (peau moins fine et plus grasse) durant la
saison froide, il conserve alors son accord plus facilement. Sur l’intérieur du cadre est fixé
une chaîne. A ce jour la trace la plus ancienne de cet instrument remonte à 2650 avant J.C.
Il figure sur une jarre rouge, conservée au musée de Bagdad, sur laquelle sont dessinées trois
femmes nues jouant du daf.
Najmadini Xolami (Daf and voice):
He was born in 1958 in Sina, Kurdistan, to a worker family. His father initiates him to music,
teaching him the traditional melodies of their city and those of the country’s other regions.
Najmadini Xolami composes melodies inspired by folklore which talk of Kurdistan today and
the struggle of his people. He plays the daf, an instrument also taught to him by his father.
He went into exile in Sweden in 1985.
The daf is a percussion instrument made of a wooden circular frame over which a thin membrane is stretched, usually gazelle skin in the hot season and sheep skin (thicker and fatter)
during the cold season, making it easier to keep the instrument in tune. A chain is attached
to the inside of the frame. The oldest trace of this instrument goes back to 2500 before JC.
It is pictured on a red vase on which three naked women are playing daf, now exhibited at
the Bagdad museum.
11
Ö jeune fille ! - Are Laoua
Comble-moi d’une rose ou de ton charme
Ô jeune fille ! Ô jeune fille !
Etre loin de toi m’attriste le cœur.
Ta bouche est pour moi une source où il fait bon boire,
Ta poitrine est un jardin dont je contemple les fruits !
Ô jeune fille !
Laisse-moi t’embrasser, écarte tes cheveux,
Approche de moi ta bouche, que je l’embrasse.
Laisse-moi poser mes mains sur ta poitrine,
Ô jeune fille !
Laisse-moi t’embrasser, écarte tes mains.
Lorsque que je pense à tes grains de beauté,
Ô célèbre amoureux, je souffre aussi !
Ô jeune fille !
Tu me demandes pourquoi je souffre ainsi ?
Pourquoi je suis triste, pourquoi j’ai le cœur serré ?
C’est à cause de toi jeune fille
Que je suis si malheureux !
Ô jeune fille !
Où que tu ailles, je suis amoureux de toi pour toujours.
(Texte : Folklore, Rythme : Garian, Mode : Séga)
12
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O Young Maiden ! - Are Laoua
Cover me with a rose or your charm
Oh young maiden! Oh young maiden !
Being far from you saddens my heart.
Your mouth to me is like a spring from which it is sweet to drink,
Your breast is a garden in which I admire the fruit !
O young maiden !
Let me kiss you, push back your hair,
Bring your mouth close to me so that I may kiss it.
Let me lay my hands on your breast.
Oh young maiden !
Let me kiss you, push back your hands.
When I think of your beauty marks,
Oh famous lover, I too suffer !
Oh young maiden !
You ask why I suffer so ?
Because I am sad, why does my heart ache ?
You are the cause young maiden
of my great sorrow !
Oh young maiden !
Wherever you may go, I am in love with you forever.
(Text : Folklore, Rhythm : Garian, Mode : Sega)
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Les yeux noirs - Siatchamana
Chaque fois que j’entends la douce musique du collier d’une belle,
dans le nid de sa bouche, l’espoir s’allume et s’envole aussitôt.
Les femmes de Hawraman sont vêtues de bijoux de pierres précieuses
et de perles scintillantes incomparables !
Oooh Toi, source de parfums enivrants...
Ces beaux yeux noirs, ce paradis d’ amour, Toi mon Kurdistan !
Depuis la nuit des temps, ta fraîcheur règne en déesse sur la nature asservie ! !
Ton corps splendide, ta douce chaîne, et le reflet de ces sourires
d’où naissent les étoiles brillantes.
Oooh l’agréable mélodie de ces chants pareils à ceux des oiseaux !
L’amour des nuits mystérieuses sur le chemin de la source offre des chants au fleuve,
je les ressents encore au plus profond de mon coeur.
La nuit tombe et le fleuve se couvre de son long manteau noir uniforme.
La voix de la belle n’en finit plus.
La lune rayonne au fond du village
et je crois entendre encore les gémissements de la belle Knalil.
Que l’élégance des femmes de Hawraman soit bénie à jamais !
(Texte : Goran, Rythme : Halgretin, Mode : Séga)
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Dark Eyes - Siatchamana
Each time I hear the sweet music of a pretty girl’s necklace,
in the nest of her mouth, hope arises and dies as quickly away.
The women of Hawraman wear incomparable jewellery of precious stones
and shining pearls!
Oh you, source of maddening perfume...
Those beautiful dark eyes, this paradise of love, You my Kurdistan!
Since the beginning of time, you are a goddess with nature at your feet!
Your beautiful body, your sweet chain, and the reflection of those smiles
where sparkling stars are born.
Oh the pleasant melody of those songs that sound like birds!
The love of mysterious nights on the trail of the source offers songs to the river,
I can still feel them deep down in my heart.
The night falls and the river takes on its long black cloak.
The voice of the maiden never stops.
The moon shines to the heart of the village
and I think I still hear the moans of the beautiful Knalil.
Let the elegance of the Hawraman women be blessed forever!
(Text : Goran, Rhythm : Halgrtin, Mode : Sega)
16
17
Oooh mon fleuve ! - Gul Aman
Toutes les nuits, les fleuves solitaires
Ouvrent leurs bras et embrassent la liberté.
Par la brise fraîche de l ‘aube, ils ravivent les bourgeons et les feuilles du jardin.
Il y a tant de regards gonflés de larmes qui désaltèrent
La plante de l’Amour.
Combien de jeunes gens aux larmes de sang, aux cheveux tressés
Et abîmés, au coeur attristé par tant de malheurs.
Dans le jardin de ton amour
Mon âme cueille les fleurs et les bourgeons avec une infinie douceur.
(Texte : Akhol, Rythme : Sépé, Mode : Séga)
Oh my river! - Gül Aman
Every night, the solitary rivers
Open their arms and welcome liberty.
They perk up the buds and the flowers in the garden by the fresh breeze of dawn.
There are so many eyes filled with tears that water the plant of Love.
How many young people with tears of blood, their hair in braids
And damaged, with hearts saddened by so much misfortune.
In the garden of your love
My soul picks the flowers and the buds with delicate care.
(Text : Akhol, Rhythm : Sepe, Mode : Sega)
18
Kanyan - Kanian
Ô...Douce jeune fille !
Auprès de tes beaux yeux si doux
Tels des saphirs étincelants
Qu’est-ce qui pourrait
soulager mon coeur
Qui ne cesse de saigner pour toi.
Oh... young maiden !
Next to your beautiful eyes, so soft
as shining sapphires
What could
relieve my heart
Which continues to bleed for you.
Je n’ai ni fortune ni domaine
Qui me permettent d’embrasser
tes joues si douces.
I have neither fortune nor domain
Which could allow me to kiss
your cheeks so soft.
Malheur à moi
d’être si loin de ton ombre
Et de devoir me priver de ta présence.
Misfortune on me to be
so far from your shadow
And to be deprived of your presence
Vous ! Venez m’expulser et me tuer
Ou alors, rendez moi mon aimée !
Que je reste auprès d’elle
pour l’éternité
You! Come throw me out or kill me
Or give my loved one back to me !
So that I may stay by her for all
of eternity
Contemplant la beauté de son corps
Et écoutant les douces paroles
de son coeur.
Contemplating the beauty of her body
And listening to the sweet words
of her heart.
(Texte : Folklore, Rythme Halgretin, Mode : Bayati türk)
(Text : Folklore, Rhythm : Halgrtin,Mode : Bayati Türk)
19
20
Saltana - Saltana
Laissez l’amour prendre mon âme
Qu’il fleurisse sur ton doux visage.
Aies pitié de moi, sois tendre,
Sans toi je serais perdu, englouti par le néant.
Ta taille est plus belle que celle d’un genévrier,
Ta poitrine me rappelle l’Allakhan* enneigé !
Alors qu’ en montagne le froid règne
Les fruits de ta poitrine mûrissent, ils sont bons à cueillir !
Ton sourire m’exalte le coeur et fait vibrer mon âme.
Tes boucles d’oreilles te rendent encore plus belle,
Qu’elles te portent bonheur !
Let love take my soul
So that it may flower on your face.
Take pity on me, be gentle,
Without you I am lost, thrown into nothingness.
Your waist is more beautiful than the juniper tree’s,
Your breast is like the snow-capped Allakhan*.
Those mountains are cold
While the mountains are cold
The fruit of your breast grow ripe, they are ripe to pick !
Your smile fills my heart and excites my soul.
Your earrings make you even prettier,
May they bring you luck !
*Montagne du Kurdistan. - Mountain in Kurdistan.
(Texte : Folklore, Rythme /Text : Folklore, Rhythm: Derwèchie, Mode Haushari)
21
22
L’ exilé
Ooh mon âme, dans la douceur du désir
Je suis près des bourgeons de fleurs,
Reine de la jeunesse des danses entraînantes
Je t’ai nourrie dans le berceau de mon coeur
Je t’ai chanté les petites chansons
Que seules les fleurs saisissent,
J’ai appris auprès de toi les leçons de l’amour.
Mais hélas, la roue de l’histoire souillée de sang
T’a arrachée à moi sans pitié.
Et maintenant mon rêve est anéanti.
Je me retrouve bien seul et démuni.
Nous voilà encore, l’oiseau du désir et moi, unis en un seul être,
Lui pleurant les fleurs
Moi inconsolable du sort de ma patrie.
(Texte : Akol, Mode Mahur)
23
The exiled - Khalei Rebuar
Oh my soul, in the sweetness of desire
I am close to the flower buds,
Queen of the young of seductive dances
I fed you in the crib of my heart
I sang you those little songs
that only flowers understand,
I learned with you the lessons of love.
But, alas, the wheel of history tainted with blood
tore you from me without pity.
And now my dream is dashed.
I am alone and at a loss.
Here we are again, the bird of desire is in me, united in a single being,
Him, weeping the flowers
Me, inconsolable on my country’s plight.
(Text : Akol, Mode : Mahur)
24
Tadarak (célébration du mariage)
Je me sacrifie
Pour embrasser ton beau visage
Je ne peux plus attendre
Tes promesses non tenues
O marié ! Que ton mariage soit heureux !
Voyez comme mon coeur est triste,
Il n’a que des chagrins et des regrets
D’être loin de Leyla.
Cette eau fraîche et légère
Est apportée par une jeune mariée,
Applaudissez mes amis !
Pour que les mariés soient heureux !
Montre toi un petit instant
Pour que je vienne te saluer
Ta chevelure et ta taille m’enflamment.
Je pense à cette taille fine
Qui m’est plus chère que mes propres yeux
Son amour m’a rendu fou !
(Texte : Folklore, Rythme : Chapi, Mode : Bayati türk)
25
Tadarak (wedding celebration)
I make a sacrifice
To kiss your face
I can no longer wait
For unkept promises
O bride ! Let your marriage be a happy one !
See how sad is my heart,
It only holds sadness and regrets
To be far from Leyla.
This clear, fresh water
is brought by the young bride,
Applaud my friends
So that the couple will be happy !
Show yourself a minute
So that I may pay my respects
Your hair and your waist set me on fire.
I think of that small waist
Which is more precious to me than my own eyes
This love has made me mad !
(Text : Folklore, Rhythm : Chapi, Mode : Bayati türk)
26
Remerciements
à l’Institut
Kurde de Paris,
aux habitants
et à la municipalité
de Rochy-Condé