Une alliance immémoriale et novatrice Avant d`être un joyau, une

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Une alliance immémoriale et novatrice Avant d`être un joyau, une
Une alliance immémoriale et novatrice
Avant d’être un joyau, une perle est l’association parfaite du minéral et de l’animal. Mais elle
n’est pas la seule : depuis plus d’un milliard d’années, ces deux règnes s’unissent pour le
meilleur… Des organismes microscopiques aux premières carapaces, jusqu’aux coquilles et
aux squelettes des vertébrés, toutes les formes de protection et de soutien se construisent
par cette alliance. Sans le savoir, nous utilisons la même recette : nos propres os sont, eux
aussi, forgés de cet assemblage inestimable !
Une guérison admirable
À la fois minéral et animal, réalisée par un mollusque, une perle résulte de la gêne que
produit l’intrusion d’un corps étranger dans la coquille. Dès lors commence la merveilleuse
aventure de la nacre secrétée par le coquillage, qui, par couches successives, va recouvrir cet intrus, l’enrober pour le faire oublier… Non seulement ce phénomène est rare mais
la forme, la couleur, la dimension, dépendent de tant de paramètres que seul un cas sur
100 000 donne un résultat splendide !
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Perles
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une histoire naturelle
du 25 octobre 2007 au 10 mars 2008
Tous les mollusques font-ils des perles ?
530 millions d’années d’évolution, 120 000 espèces actuelles en mer, en eau douce et sur
terre, les mollusques forment le groupe animal le plus abondant après les insectes ! En
théorie, tous les mollusques à coquille peuvent produire des perles, mais le phénomène est
plus rare chez ceux à coquille unique, les gastéropodes ; la majorité proviennent de mollusques bivalves : huîtres et moules. Des plus imposantes perles baroques aux exceptionnelles
perles rouges, les mollusques ne cessent de nous fasciner…
Les joyaux des océans
Dans les eaux des Caraïbes, de Ceylan, de Tahiti, du Japon, des Philippines ou d’Australie,
chaque espèce de mollusque perlier a une écologie et une biologie bien particulières. Des
environnements rares et fragiles, sensibles aux variations de température et à la pollution
diffusée par les courants marins. Des sites susceptibles de disparaître si de trop brusques
changements des équilibres environnementaux se produisaient.
Comme des gouttes de rosée…
Les moules des lacs et rivières de Chine, du Japon, des Etats-Unis et même d’Europe, ont
été utilisées au début du XXe siècle comme matière première des boutons et actuellement
pour façonner les noyaux des perles de culture. Mais ces mollusques produisent aussi des
perles pouvant rivaliser en diversité avec celles des bivalves marins. Malheureusement, la
pollution des eaux conduit à la disparition de certaines espèces.
Une quête éternelle
Depuis des millénaires les hommes plongent à la recherche de « la » perle, celle de leurs
rêves, celle de leur fortune. En apnée, les pêcheurs mettaient leur vie en péril, en scaphandre, ils mettaient en péril la vie des mollusques !
Les dangers et la rapide dévastation des sites de pêche ont conduit les hommes à développer
des procédés de perliculture dès le XVIIIe siècle. Mais ce n’est qu’au début du XXe siècle que
cette technique fût suffisamment maîtrisée pour produire des perles commercialisables.
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La gestion éco-responsable des fermes perlières, associée à la lutte contre le braconnage et la pêche illégale, permet le maintien de milieux dont la bonne santé profite à
toutes les populations environnantes à terre comme en mer et à la conservation de la
biodiversité.
Pour donner leurs plus belles perles, les huîtres exigent un environnement parfaitement
pur, exempt de pollution et riche en plancton. C’est pourquoi les fermes perlières sont
implantées dans des sites exceptionnels, éloignées des activités humaines polluantes.
Cependant l’environnement peut aussi être altéré par les techniques de pêche
destructives à la dynamite et au cyanure. Les perliculteurs se font alors protecteurs de
l’environnement en sensibilisant les populations locales et en incitant les pêcheurs à se
reconvertir en éleveurs d’algues ou de cocotiers. Les fermes et leurs abords deviennent
ainsi des havres de paix pour la biodiversité. C’est en particulier le cas des Philippines
où les alentours des fermes perlières de la société Jewelmer ont été déclarés parc
national.
3000 ans d’élégance
Qu’elles soient symbole de divinité, de royauté, de charme ou de luxe, les perles fascinent
et inspirent. Des histoires de rêve, des bijoux toujours plus extraordinaires ! De l’Antiquité
aux années folles jusqu’aux innovations contemporaines, les perles sont une source infinie
d’idées et d’usages : de l’accessoire le plus simple au bijou le plus impensable. Un voyage
enchanteur…
La nacre, notre plus précieuse alliée
A la charnière entre animal et minéral, merveilleuse source de molécules si semblables aux
nôtres, la nacre ne se contente pas d’être belle, elle nous aide à le rester ! Elle sauve notre
squelette du vieillissement, le répare de ses traumatismes et fait oublier son âge à notre
peau. Les chercheurs, et en particulier ceux du Muséum national d’histoire naturelle maîtrisent aujourd’hui parfaitement ces innovations qui ajoutent encore à notre fascination pour
la nacre et les perles.
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Perle issue d’une protubérance naturelle de nacre dans la coquille.
Unité de masse légale pour les gemmes, égale à 0,2 g et divisé en centièmes.
Dans une ferme perlière, lieu de naissance et d’élevage des larves d’huîtres.
Insertion d’un noyau et d’un morceau de manteau dans une huître pour réaliser une perle
de culture.
Unité de masse utilisée pour les perles fines, égale à ¼ de carat, soit 0,05 g.
Morceau de manteau d’huître inséré avec le noyau pour réaliser une perle de culture.
Perle issue d’une greffe dont seul le morceau de manteau a été conservé.
Brillance de la perle due à la réflexion de la lumière à sa surface.
Sans précision, signifie perle fine.
Perle issue d’une intervention humaine sur un mollusque.
Perle dont la formation est entièrement naturelle.
Terme japonais. Demi-perle de culture obtenue en posant une demi-bille de nacre sur la face
interne de la coquille d’une huître.
Bille taillée dans la coquille d’une moule perlière et insérée dans une huître pour réaliser une
perle de culture.
Irisation due à la décomposition de la lumière sur les cristaux d’aragonite de la perle.
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