Des températures qui descendent à moins 40 °C, aucun confort, des

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Des températures qui descendent à moins 40 °C, aucun confort, des
L‘aventurier des glaces
Des températures qui descendent à moins 40 °C, aucun
confort, des glaciers à perte de vue. Pour Nicolas Dubreuil, un
ancien maître de conférence en informatique, l‘Antarctique,
c‘est le paradis sur terre. Il raconte au journal Heckel son
parcours d‘aventurier professionnel.
Nicolas Dubreuil (42) entreprend des
excursions extrêmes et accompagne
les équipes de télévision et les scientifiques vers les peuples des régions
polaires. Il est ambassadeur de la
marque Heckel.
Heckel Journal : Monsieur Dubreuil,
qu‘est-ce qui fait le parfait aventurier ?
Dubreuil : On affirme souvent que les
aventuriers vivent loin de la réalité. Ce
n‘est pas vrai. Bien au contraire. Un
aventurier doit être à fond dans son
époque et se familiariser avec les technologies les plus modernes. Chaque
aventure réussie exige une bonne
préparation, sinon, elle tourne
rapidement à la catas­trophe. On prétend
également que les aventuriers sont
des solitaires, qu‘ils sont ténébreux
et peu causants. C‘est l‘inverse qui est
vrai : il faut beaucoup communiquer
pour obtenir les infor­mations nécessai­
res au moment où on en a besoin.
En outre, c‘est un avan­tage certain que
de parler plusieurs lan­gues et d‘avoir
de grandes connais­sances du pays que
l‘on traverse. Pas seulement sur sa
faune ou ses maladies, mais aussi sur
son histoire, sa culture et sa situation
politique. L‘expé­rience fait la différence.
Un bon aventurier est d‘ailleurs bien
souvent un vieil aventurier !
Journal Heckel : Que conseillez-vous
aux hommes et femmes qui veulent
vous imiter ?
Dubreuil : De manière générale, ma
vie fait rê­ver bien des gens. Beaucoup
disent vouloir faire la même chose,
mais très peu le tentent. Il faut être réaliste : cette vie n‘est pas faite pour
tout le monde. Il faut faire un changement radi­­cal qui n‘est pas sans danger,
pour soi et pour son entourage éga­
lement. Il doit partir d‘un besoin im­
périeux et non d‘une lubie passagère.
Mais j‘accompagne et je soutiens
Nicolas Dubreuil a entre autres testé pour Heckel le modèle de bottes d‘hiver Heckel MACPOLAR en phase
de développement lors d‘une de ses nombreuses expéditions dans le Groenland.
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Developpement de produit
Antarctica Flying Project
Exigence
Exigenceextreme
extreme –
tests
testsextremes
extremes
L'aventurier des glaces
De nouvelles normes
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Dans les conditions extrêmes
l‘équipement peut vous sauver la
vie. Nicolas Dubreuil teste
les chaussures de sécurité
Heckel dans les conditions
extrêmes. Il a notamment contribué à la mise au point de la
gamme MACSOLE® EXTREM 2.0.
Le village Kullorsuaq au Groenland est la patrie d‘élection de
Nicolas Dubreuil. En été, les températures montent rarement
au-dessus de 0 °C, en hiver, elles peuvent descendre jusqu‘à
moins 45 °C. 444 personnes y vivent. Il n‘y a pas de système de santé sur place, même pas un dispensaire pour les
malades. Celui qui est malade ou qui se blesse sérieusement,
peut seulement espérer que l‘hélicoptère pourra voler.
quelques jeunes (et même quelques
moins jeunes) qui ont décidé de se
lancer dans l‘aventure.
Heckel Journal : Il semblerait que
dans toutes vos
expéditions, vous
aimez surtout le
froid extrême.
Pourquoi ?
votre livre une rupture de glace qui
a failli vous coûter la vie.
Dubreuil : Un moment terrible. La banquise s‘est brisée tout simplement sous
mes pieds. Je suis tombé à l‘eau. Par
moins 2 °C. La barre d’aluminium qui
me reliait à ma pulka
(la pulka est un traineau traditionnel des
expéditions polaires)
maintenait ma tête
sous l‘eau. J‘avais
si froid que j‘avais
l‘impression que mes
yeux brûlaient, que
ma tête se broyait, je n’entendais plus
rien. L‘eau gelait sur mon visage, pénétrait dans mes vêtements et commençait à me paralyser. Quand j‘ai mis les
mains dans l‘eau pour enlever mes skis
je me suis coupé avec une carre. J’ai
compris que mes mains étaient gelées :
elles saignaient et je ne sentais rien. J‘ai
réussi à m‘en sortir, mais c‘était tout
« Confucius a dit que
nous avions deux vies.
La deuxième commence quand on se
rend compte qu‘on n‘en
n‘a qu‘une. Il a raison. »
Dubreuil : Je suis
attiré par ces
grandes étendues
glacées et désertes.
Elles obligent à
l‘essentiel. C‘est
aussi vivre sur le fil du rasoir en permanence. La moindre erreur peut être
fatale. Par moins 35 °C avec du vent,
la paire de gants qui n‘est pas attachée s‘envole et, voilà les doigts qui
partent.
Heckel Journal : Çà peut être vraiment risqué. Vous racontez dans
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Developpement de produit
juste. Après de mois de soins j‘ai finalement pu conserver mes doigts, un miracle.
Heckel Journal : On rapporte que
vous avez certaines prédispositions
avec le froid. Qu‘est-ce qu‘il y a de
vrai ?
Dubreuil: Après mon accident, j‘ai eu
l‘occasion de réaliser des tests dans
des laboratoires spécialisés sur la résistance au froid. Et j‘ai toujours eu
d‘excellents résultats qui ne ces­saient
d‘étonner les médecins. Je pense qu‘il
s‘agit en partie de caractéristiques physiologiques : j‘ai toujours les mains et
les pieds chauds grâce à une bonne circulation sanguine et aussi une bonne
dose de couche graisseuse, ce qui me
permet de repousser le moment où vient le frisson. J‘ai aussi de bonnes dispositions psychologiques. Je ressens le
froid comme tout le monde, mais je ne
le gère pas de la même manière. Parfois, il me mord terriblement, mais je
Antarctica Flying Project
Exigence extreme –
« Le Groenland, c‘est un
peu comme mon bureau.»
sais par expérience, que je peux tenir
encore un peu plus longtemps. Un bon
équipement, c‘est le B A - BA et pour
cela, on a besoin de partenaires comme Heckel. Car, il s‘agit de travailler en
sécurité et de rester sain et sauf, et non
d‘en endurer un maximum comme dans
les films d‘Hollywood.
Heckel Journal : Y a-il une chose
que vous pourriez conseiller aux futurs
aventuriers professionnels ?
Dubreuil : Celui qui décide de vivre
sa vie comme moi la mienne, doit
aimer le pays et sa population et ne
doit pren­dre aucun risque. Le risque,
il viendra tout seul.
tests extremes
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