Passim - (france) - t2g theatre de gennevilliers centre dramatique
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Passim - (france) - t2g theatre de gennevilliers centre dramatique
© Brigitte Enguerand Théâtre du Radeau Passim [26 septembre – 18 octobre] Représentations : mardi, jeudi 19h30, mercredi, vendredi, samedi 20h30, dimanche 15h, relâche lundi Tarifs : de 7€ à 24€ Réservation : sur place ou par téléphone au 01 41 32 26 26 / du mardi au samedi de 13h à 19h ou [email protected] et en ligne sur : www.theatre2gennevilliers.com Service de presse : Théâtre de Gennevilliers — Philippe Boulet — 01 41 32 26 10 — [email protected] Festival dʼAutomne à Paris — Christine Delterme, Carole Willemot — 01 53 45 17 13 Théâtre du Radeau Passim [26 septembre – 18 octobre] mise en scène et scénographie, François Tanguy élaboration sonore, François Tanguy, Eric Goudard lumière, François Tanguy, François Fauvel, Julienne Havlicek Rochereau avec Laurence Chable, Patrick Condé, Fosco Corliano, Muriel Hélary, Vincent Joly, Carole Paimpol, Karine Pierre, Jean Rochereau et la participation dʼAnne Baudoux régie générale, François Fauvel régie lumière, François Fauvel régie son, Eric Goudard construction, décor, François Fauvel, Vincent Joly, Julienne Havlicek Rochereau, François Tanguy, Eric Goudard et lʼéquipe du Radeau administration, intendance, Pascal Bence, Leila Djedid, Annick Lefranc, Franck Lejuste, Martine Minette, Nathalie Quentin, Sonny Zouania et lʼaccompagnement de Claudie Douet durée : 1h45 Coproduction Théâtre du Radeau (Le Mans) ; Théâtre National de Bretagne-Centre Européen Théâtral et Chorégraphique ; MC2, Maison de la Culture de Grenoble ; Le Grand T, Théâtre de Loire-Atlantique (Nantes) ; LU-le lieu unique, Scène Nationale de Nantes ; Centre Dramatique National de Besançon-Franche-Comté Coréalisation T2G – Théâtre de Gennevilliers, centre dramatique national de création contemporaine ; Festival dʼAutomne à Paris Le Théâtre du Radeau est subventionné par la Direction Régionale des Affaires Culturelles des Pays de la Loire, le Conseil Régional des Pays de la Loire, le Conseil Général de la Sarthe et la Ville du Mans. Il reçoit le soutien de Le Mans Métropole. En 2014, le Théâtre du Radeau bénéficie dʼun soutien dans le cadre des années thématiques du Conseil Régional des Pays de la Loire. Avec le soutien de lʼAdami Ce spectacle fait partie du projet dʼéducation artistique et culturelle Parcours dʼauteurs soutenu par la SACD. Spectacle créé le 7 novembre 2013 au Théâtre National de Bretagne dans le cadre du Festival Mettre en Scène L'Adami gère les droits des artistes-interprètes (comédiens, chanteurs, musiciens, chefs d'orchestre, danseurs...) et consacre une partie des droits perçus à l'aide à la création, à la diffusion du spectacle vivant et à la formation professionnelle continue des artistes. ++ [samedi 18 octobre à 18h] Rencontre philosophique 1/4 : « Voix extimes » Emmanuel Alloa invite Gwenaëlle Aubry en regard du spectacle Passim (entrée libre sur réservation) Le Théâtre de Gennevilliers est subventionné par le ministère de la Culture et de la Communication, la Ville de Gennevilliers et le Conseil Général des Hauts-de-Seine. Passim Cʼest une méditation merveilleuse, une expérience quʼil nous est donné de vivre dans lʼabandon et lʼeffroi que suscitent les songes peuplés de revenants familiers, dʼéclats de paroles troublées, de musiques divines, dʼimages impalpables et sensuelles. La scène sera moyenâgeuse, antique également, mystique par instants, divine à dʼautres, comique ou tragique. Elle glissera sous vos yeux portée par des musiques sublimes, Schubert, Beethoven, Haendel, John Cage, Sibelius ou Verdi, tandis que les acteurs, en queue de pie, robe longue, chapeau melon ou pauvres haillons, paysans et sorcières, maîtres et serviteurs, reines dʼun jour, artisans, murmureront des bribes de textes fondateurs, mêlant théâtre, littérature, faisant poème, formant œuvre. Chaque spectacle de François Tanguy est un cérémonial majestueux et énigmatique où dʼimmenses cadres de bois brut dansent un ballet magique, ouvrant le regard à de fabuleux tableaux, livrant à lʼétonnement dʼéphémères tranches de vie. Passim, du latin passim, « partout », « ça et là en différents endroits » est une grotte tapissée dʼarrières pays qui nous sont familiers. On y puise sensualité, plénitude et inquiétude. Là, les ombres dévorent les silhouettes, ici, les comédiens prennent le soleil, les lumières fluctuent en douceur, au gré des chuchotis et des pas esquissés au plateau. Le plateau lui même nʼest que métamorphose. On sʼy retrouve chez soi, dans un curieux et double effet dʼhypnose et de conscience accrue. François Tanguy, créateur de ce temps autre, à vivre pleinement, comme une expérience partagée, est un artiste rare par les temps qui courent. A lui le mot de la fin : Ce nʼest pas un spectacle. On ne peut même pas décrire ce qui se passe. Il nʼy a rien à décrire. En tournée 2014 5 au 15 novembre 25 au 29 novembre Centre Dramatique National de Besançon - Franche-Comté La Fonderie au Mans 2015 7 au 16 janvier 21 au 31 janvier 5 au 12 février Théâtre Garonne, Toulouse Théâtre National de Strasbourg MC2, Maison de la Culture de Grenoble Ruinant par avance toutes en une tentative ce qui serait dʼune sûre idée, à plonger dans la stupeur, seule idée dʼun embarcadère de fait, ni de hasard ou fougue et fugue aux vagues puis tourbillons dont pirogue, chalands, longs, renforce à la traverse et passe le courant, disons préférer la sente et la broussaille aux mâts dʼenvergure toutes voiles rétrécies aux bruissements des vents, poreux dʼéventails, dit entre le vent et lʼentaille, la mince taille, à couper, découper des rêves dans la même épaisseur quʼà y regarder de près, voit, rêve, réel, pelletées. Ramasser à coup à tâtons lʼentame, lʼassurance rassure dʼair en vol ainsi le chardonneret piaulant par orage pointe de cercle jaillit à peine, la tourbe, et ressort - soit lʼécume puis tempêtes, sillages, à la renverse. François Tanguy, à propos de la prochaine création Théâtre du Radeau 2013. Il faut laisser surgir une mémoire involontaire, passive mais obsédante, qui devient lieu de jonction, pour le spectateur, un lieu où il aurait déjà été, un rappel, un instant qui se répète, se repropose à la mémoire. Quelle est cette mémoire qui fait des fragments passés un lieu du présent ? Comment se reconstruit-elle sur scène sous la pression inconsciente dʼune attitude mentale qui suppose quelque chose de non formulé qui, justement-là, dans ce théâtre, prend forme ? Comment lʼintellect qui rêve donne-t-il forme à ces pensées qui deviennent figures et dessins obsédants, pris dans des devenirs dessinés ? Cʼest dans cette consistance quʼil faut repérer la mise en forme et sa mise en scène : le texte de théâtre devient une digression sans fin et continue du penser la chose théâtrale. Attribuer alors aux matières une plasticité qui leur est accordée après-coup, quand lʼimaginaire potentiellement réalisable a pris corps, quʼil sʼest dit, quʼil sʼest répété. […] Laisser ainsi apparaître quelque chose de têtu : lʼacteur ouvrier de sa scène — geste constant, inlassablement répété, souligné par les bruitages des panneaux déplacés, transformés en de purs encadreurs-décadreurs dont lʼintérieur vide ne surgit que pour organiser les limites optiques des divers moments de scène. Bruitage ouvrier dʼun labeur insistant et redit, appuyé, jusquʼà lʼépuisement de sa matière en elle-même, par elle-même. Ferraillements du quotidien de lʼacteur, ferraillements cinglants de la scène agie qui encrasse la ligne musicale et la ligne de lʼoralité en des endroits dispersés mais réguliers. Ce serait un théâtre des recoins dans lesquels furtivement il se passe quelque chose qui est simplement la préparation au mettre en scène de la mise en scène […] Jean-Paul Manganaro Texte élaboré à partir de « Ça qui nʼest pas là » © Brigitte Enguerand Paroles Élaboration sonore Fragments choisis dans les œuvres suivantes Ludwig Von Beethoven Penthésilée Heinrich Von Kleist Traduction Julien Gracq / Édition José Corti Anton Bruckner John Cage Le massacre à Paris Christopher Marlowe Traduction Jean Vauthier / NRF Gallimard Orlando Furioso Arioste Version originale / Seuil Bernard Cavanna Friedrich Cerha Marc-André Dalbavie Le roi Lear William Shakespeare Traduction Jean Michel Déprat / Folio La tentation de Saint Antoine Gustave Flaubert La Pléiade Hanns Eisler Christoph Willlibald Gluck Olivier Greif Sonnets William Shakespeare Traduction Pierre Jean Jouve / Poésie Gallimard Rimes et Plaintes Le Tasse Traduction Michel Orsel / Fayard Georg Friedrich Haendel Jonathan Harvey Mauricio Kagel Jerusalem libérée (Armide vaincue) Le Tasse Traduction Jacques Audiberti / Imprimerie Nationale Le Misanthrope Molière Éditions de Crémille György Kurtág Helmut Lachenmann Francisco Lopez Dialogue avec Leuco Cesare Pavese Traduction Mario Fusco / Quarto Gallimard La vie est un songe Pedro Calderón de la Barca Version originale / G. Flammarion Viatcheslav Ovtchinnikov Krzysztof Penderecki Werner Pirchner Les métamorphoses Ovide Traduction Olivier Sers / Les Belles Lettres Le conte dʼhiver William Shakespeare Traduction Yves Bonnefoy / Folio Alberto Posadas Jean-Philippe Rameau Franz Schubert Hamlet William Shakespeare Traduction André Markowicz / Babel Actes Sud Les Trois sœurs / La Mouette / Ivanov Anton Pavlovitch Tchekhov Traduction André Markowicz / Babel Actes Sud Eugène Onéguine Alexandre Pouchkine Traduction André Markowicz / Babel Actes Sud Jean Sibelius Iannis Xenakis Hans Zender Entretien avec François Tanguy Passim nous plonge dans un océan de textes appartenant à des styles, des époques, des genres hétérogènes : comment cette tapisserie a-t-elle été composée ? François Tanguy : Personnellement, je nʼappellerais pas cela des textes. Plutôt des fuseaux... des fuseaux qui traversent des corps. Enfin, je dis “fuseaux” parce que le mot mʼest venu. Ce nʼest peut-être pas la qualification exacte. Ce sont aussi des sites : sites des corps qui les traversent et qui en sont traversés... ce corps qui profère ou qui est agi par les mots. Tout est affaire de contraste... il sʼagit de produire un parcours... tenter de creuser lʼintervalle entre lʼobjet du dire et ce qui tente de se déplacer entre... ce qui veut se frayer un chemin, qui sʼaffirme dans lʼacte de proférer... faire en sorte quʼil ne soit pas lʼobjet dʼune signification... Mais bon, tout ça, cela reste du verbiage. Pour moi, seul lʼacte compte, pas le commentaire qui nous fait tomber dans des pièges dialectiques : est-ce que cʼest désincarné ou pas... est-ce que cʼest abstrait ou concret... Dès quʼon commence à commenter, on crée des ellipses partout... Vous essayez de déprendre la théâtralité dʼune signification, dʼun sens surplombant – qui serait celui de lʼauteur, du contexte, des personnages ou de la dramaturgie ? Lʼacte même, la théâtralité bute précisément là-dessus : il faudrait faire sens de quelque chose qui ne pourrait avoir lieu si on ne le mettait pas en scène... Bien sûr, on peut rapporter tout cela à des correspondances, des analogies... mais cʼest du domaine de la perception... ce sont des flux qui se relient... Il reste à creuser lʼintervalle, de telle sorte que cet événement qui procède de ce quʼon appelle la “scène” nʼoccupe pas la place, nʼenvahisse, nʼemplisse pas... mais désoccupe, désengage, pour dégager la possibilité à ce que le renversement soit luimême dʼune certaine manière le protagoniste... Du coup, au-delà de la question du sens des textes où des associations quʼils convoquent, comment travaillez-vous – de manière presque “artisanale” ? Lʼimportant, cʼest quʼil nʼy a pas de préalable. Nous ne nous disons pas : “on va commencer par là, puis passer par là... on va prendre tel fragment, et le coller avec tel autre”... On va à la rencontre... on fait se rencontrer, par incidence, par nappes... des événements... Cela ne procède pas nécessairement de la matière de tel fragment... dʼautant plus quʼil est détaché de son contexte relatif... Il sʼagit dʼy infliger une directionnalité qui à chaque fois essaie de sʼen déprendre. Je ne veux pas dire que ça arrive par hasard... et que tout ça flotte... comme des blocs qui naviguent à la dérive... Ce nʼest pas un espèce dʼaléatoire ouvert à tout. Il y a une conduction qui se fait, entraînée par le processus. Après, encore une fois cʼest la perception qui les superpose, les met en rapport... encore que... mettre en rapport oui – mais par rapport à quoi ? Parfois, on va saisir un mot au vol et il va construire une agrégation... essayer de retenir, dʼaffermir... un éclat, à tel instant... Mais on ne peut pas dire que parce quʼon a entendu ça – là, quand on y est – il va falloir le mettre en écho avec un autre rebondissement... Dès quʼune chose rentre, se fait entendre – dans lʼinstant, on ne sʼen aperçoit pas forcément... mais il y a la durée. Et cʼest parfois dʼailleurs un piège. Quelque chose comme une signification, un signifiant, peut venir sʼinsérer et organiser la durée... donner lieu à des scènes qui se succèdent... Cʼest très difficile de casser cette logique des scènes... Il faut réussir à rester dans lʼintervalle. Au fond, cʼest le tout organique des corps, du décor, des mots, de la musique qui permet de tenir à distance cette découpe du sens, des scènes ? Oui, tout au moins de lʼébranler. Il faut rester en alerte... Là encore, cela ne peut être décrit comme une visée préalable : « il faudrait faire ceci ou cela afin de casser le mécanisme ». Ça arrive par « voie de fait » on va dire. “Ce qui reste”, ce sont les textes qui sʼimposent, à force de durée, de répétition ? Il faut quʼil y ait de la résistance, afin que cette ouverture, cet écart se maintienne – ce qui nʼest pas le cas de toute matière... même si elle peut être très attractive en tant que telle. On peut opérer une réappopriation des propriétés inductives des signifiants par exemple... de la situation dans laquelle ils sont pris, du référent, etc. Cʼest une manière de recoaguler... dans lʼéventualité où cela puisse se dilater, ailleurs... Enfin... ailleurs, pas un ailleurs lointain, mais un ailleurs là. En navigant entre ces textes, on ressent leur intensité propre, mais on a beau en connaître certains, on se retrouve malgré tout en face dʼéléments tout à fait nouveaux... inouïs... Oui, ou des situations prises à la renverse... On peut reconnaître une scène du Roi Lear... mais dans la reproduction synthétique de la scène du Roi Lear en tant que cʼest cette scène là, et que cʼest le Roi Lear, et que cʼest cette forme de théâtralité – on peut rencontrer, et traverser une question... une tripartition fictive de lʼespace de la représentation... Cela ne peut arriver que si ce nʼest pas le résultat dʼune décision. Ça rentre par effraction... comme la plupart des choses adviennent les unes par rapport aux autres par effraction... Et tout en étant en même temps, comme à la limite – il faudrait dire à lʼheure indue – brodées, rebordées par des lignes qui semblent sʼassocier à des mouvements... On peut repérer malgré tout des nœuds, autour desquels ces textes se rencontrent : la mort, le choix, la solitude, la mort, lʼamour... Est-ce que ces “thèmes” correspondent à des obsessions ? La mort, lʼamour... ce nʼest sans doute pas plus obsessionnel que ce qui traverse nos corps... Cʼest une forme de déflagration... Il faudrait plutôt jouer – sans sʼen rendre compte très bien – de lʼhybridité de toute représentation... Et lʼhybridité ce nʼest pas vraiment lʼhybris... cʼest plutôt une forme de décalage qui se fissure... Il faut amener à chercher les failles... pour sortir... sʼen sortir... Comment travaillez-vous à maintenir cette faille ouverte, afin de ne pas laisser les mécanismes classiques de la représentation reprendre le dessus ? Ce que je dis, ce nʼest pas pour faire les malins ou les originaux. Il faut que cela corresponde au minimum à un élan... Pour remettre tout ça en ordre et faire une scène correctement... encore faut-il pouvoir et savoir le faire – et vouloir... ce qui est tout à fait légitime je ne le nie pas. Mais pour moi, il est impossible dʼy trouver une quelconque nécessité. Je ne pourrais pas vraiment décrire comment il pourrait en être autrement... seulement cʼest comme ça... Pour moi lʼanomalie cʼest de faire théâtre... Et je ne dis pas cela pour régler des comptes non plus... Ce nʼest pas une bagarre ostentatoire. Ce serait encore pire, si il y avait une prétention à faire croire quʼon se positionnerait contre... quʼil y aurait quelque chose à repousser. Que cette manière de faire correspondrait à un autre tremplin, un autre essor. Ça ne se pense pas comme ça du tout... je ne sais même pas si ça se pense. Sauf que dans le mouvement, il faut bien buter... rebuter... et toucher ces zones... dʼun “se faisant” et pas dʼun “déjà fait”. Dans ce rassemblement de fragments, on retrouve plusieurs textes dʼauteurs italiens, notamment Arioste et Le Tasse, quʼon a rarement lʼoccasion dʼentendre sur scène. Est-ce quʼils ont une place particulière dans la composition générale ? Dans leur étrangeté oui. Dʼautant quʼon les entend en langue originale, qui nʼest pas lʼitalien moderne. Cʼest une langue qui dans son baroquisme a fait sauter des tas de choses. Alors bon il y a là quelque chose dʼune acuité qui a du mal à se confondre avec une récitation. Elle porte quelque chose de déclamatif, peut-être... lʼappareillage dʼune théâtralité mais... dans son étrangeté... dans son étrangèreté... cʼest de la matérialité... Je crois dʼailleurs quʼon pourrait se contenter de ça... de cette matérialité. Avec lʼidéalité en embuscade... planquée... diffusant par émanations suggestives des restes quʼon ne pourrait pas dire et exprimer autrement... A la fin apparaissent également les voix de Ezra Pound et de Paul Celan. Quʼest-ce qui se joue pour vous dans le fait de laisser résonner la voix fantomatiques de ces auteurs ? Lʼimportant nʼest pas que le poème soit Todesfugue... cʼest la voix elle-même, celle de Paul Celan... Cʼest ce déchirement... qui passe dans la voix de Paul Celan... Il y a là un espèce de leg... Un hommage aussi : à un champ poétique, à la description dʼun état de poétique qui correspond à une opération interne. La langue sʼénonce © Brigitte Enguerand dans cet écart... lʼaction étant dans la voix même... Cʼest à la fois un hors-champ et un champ quʼon plante dans le temps, dans la temporalité immédiate. Pas un lointain ou un haut-lieu – mais un glissement, là, à la crête... Les extraits musicaux utilisés semblent intervenir selon la même logique de décentrement et de refus du commentaire que les textes. Sʼagit-il pour vous dʼun autre forme de “site” ? Effectivement, les musiques ne commentent pas... elles écartent le sens... A certains moments on pourrait dire que des similitudes peuvent sʼétablir, une ambiance sʼinstaller... mais cʼest avant tout pour décoller... continuer à décoller les matières les unes des autres, même si elles cohabitent à la surface... Ça ne constitue pas non plus une langue – même parallèle... Cʼest plutôt un frottement... Et en même temps curieusement la langue est comme chargée par le fait musical dʼun pathos qui forme un trait... Ce quʼon pourrait appeler le pathos des corps... une part exclue en apparence du mouvement... qui nʼest pas la simulation dʼun état... mais plutôt des biseaux... qui taillent... Là encore, il nʼy a aucun préalable. Tout est à lʼintérieur des segments, formant lʼactivité du cycle sonore, comme une multitude de superpositions... Ce nʼest jamais, ou très rarement des continuités... et quand ça lʼest, cʼest comme si cʼétait un écart... enfin un écart : des paradoxes plutôt. Lʼinsistance sur le fait quʼil nʼy ait “pas de préalable” me fait penser à lʼimage dʼun feu dans lequel vous jetteriez au fuir et à mesure des matériaux... Comme une sorte de combustion permanente. Dans ce mouvement, quelque chose est emporté oui... Quand on enlève le “s” de signification, il reste “ignification”... Propos recueillis par Gilles Amalvi pour le Festival dʼAutomne à Paris Le Théâtre du Radeau Le Théâtre du Radeau a été créé au Mans en 1978. François Tanguy en devient le metteur en scène en 1982. En 1985, la compagnie sʼinstalle de manière apparemment provisoire, dans un petit espace dʼune ancienne succursale automobile, rue de la Fonderie. Aménagée pas à pas dans son ensemble architectural, en une dizaine dʼannées, La Fonderie ainsi nommée, prend forme et devient lieu dʼhospitalité, de fabrique, de rencontres aussi. Parallèlement, depuis 1997, les créations de François Tanguy sont mises en œuvre dans un espace situé en dehors de la ville, la Tente; et si elles ne sʼacheminent pas dʼune année sur lʼautre, (15 depuis Dom Juan en 1982), cʼest parce que le temps dʼélaboration peut aller de 4 à 6 mois, dans un agencement qui met jour après jour, la recherche de tous les matériaux en contemporanéité les uns avec les autres : espace, lumière, son, fragments de textes, acteurs, sans préalable textuel ou thématique. www.lafonderie.fr Le Théâtre du Radeau et François Tanguy au Théâtre de Gennevilliers : 1996 Bataille de Tagliamento (dans le cadre du Festival dʼAutomne à Paris) 2011 Onzième (dans le cadre du Festival dʼAutomne à Paris) © Brigitte Enguerand Infos pratiques Théâtre de Gennevilliers Fondateur Bernard Sobel Direction Pascal Rambert 41 avenue des Grésillons 92230 Gennevilliers Standard + 33 [0]1 41 32 26 10 www.theatre2gennevilliers.com Réservation sur place ou par téléphone au +33 [0]1 41 32 26 26 du mardi au samedi de 13h à 19h télépaiement par carte bancaire Vente en ligne sur : www.theatre2gennevilliers.com Revendeurs habituels : Fnac — Carrefour 0 892 683 622 (0,34 euros/min), fnac.com, Theatreonline.com, 0 820 811 111 (prix dʼune communication locale), Starter Plus, Billetreduc, Kiosque jeune, Crous et billetteries des Universités Paris III, VII, VIII, X, Maison du Tourisme de Gennevilliers, Maison du Tourisme dʼAsnières-sur-Seine Accessibilité Salles accessibles aux personnes à mobilité réduite. Navettes retour vers Paris Certains soirs, après la représentation, une navette gratuite vous raccompagne vers Paris. Arrêts desservis : Place de Clichy, Saint-Lazare, Opéra, Châtelet et République. Accès Métro Ligne [13 ] direction Asnières-Gennevilliers, Station Gabriel Péri [à 15 mn de Place de Clichy] Sortie [1] puis suivre les flèches rayées rouges et blanches de Daniel Buren Accès Bus Ligne [54] direction Gabriel Péri ; arrêt Place Voltaire Accès voiture - Depuis Paris - Porte de Clichy : Direction Clichy-centre. Tourner immédiatement à gauche après le Pont de Clichy, direction Asnières-centre, puis la première à droite, direction Place Voltaire puis encore la première à droite, avenue des Grésillons. - Depuis lʼA 86, sortie n° 5 direction Asnières / Gennevilliers-centre / Gennevilliers le Luth. Parking payant gardé à proximité. Le FoodʼArt Restaurant au sein du T2G, ouvert avant et après le spectacle Tel. + 33 [0]1 47 93 77 18