Stop à la cigarette: une vraie économie

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Stop à la cigarette: une vraie économie
BIEN-ÊTRE
l'approche douce, se heurte à un grave
problème: ils s'aperçoivent que ce dont
leurs patients ont besoin, ce n'est pas
d'un nouveau médicament, d'un progrès technologique, mais d'un soutien
humain, pour les motiver à changer de
mode de vie. Ce pourquoi personne n'a
pensé à les former en faculté de médecine, où la sélection s'est faite sur les
mathématiques… Car, il est, évidemment, très difficile de modifier, en profondeur, le mode de vie d'une personne.
Même un accompagnement quotidien,
par un «coach», peut ne pas suffire. À
notre époque, tout particulièrement,
nous sommes, souvent, pris dans un
cycle infernal, qui rend l'idée même de
faire, régulièrement, du sport et se mitonner de bons petits plats bio, totalement utopique.
Michel de Lorgeril donne l'exemple suivant, dans son livre «Prévenir l'infarctus
et l'AVC»: «Pour tenir le coup, je fume,
pour me relaxer, je fume; pour tenir le
coup, je sacrifie la qualité des repas,
pour gagner du temps, je saute les
repas; et prendre le temps de faire un
jogging, deux ou trois fois par semaine,
est bien la dernière de mes intentions,
puisque je fume et que ma mauvaise
nutrition me met dans un état de fatigue
chronique» [7]
On mesure là, en effet, toute l'étendue
du problème, et la tentation, parfois
irrésistible, qui existe, pour les cardiologues, de simplement prescrire des
médicaments faisant baisser la pression
sanguine, le taux de cholestérol et la
coagulation, chez leurs patients et de
proposer des opérations chirurgicales.
Les médicaments, tout le monde peut
aller les chercher à la pharmacie et les
avaler, deux ou trois fois par jour, avec
un verre d'eau. Les opérations, ça coûte
très cher; mais, là encore, il «suffit» de
prévoir un créneau, au bloc opératoire.
Le patient arrive le matin, se fait anesthésier, et sort quelques jours plus tard.
Notre système médical est organisé
pour cela.
En revanche, modifier en profondeur son
mode de vie demande des efforts considérables et généralement, tout un travail, sur le sens de la vie du patient, que
plus personne n'est capable ou désireux
de faire. Parce que cela remet trop de
choses en question. Pourquoi devraisje faire des efforts ? Qu'est-ce qui me
motiverait, réellement, à me lever tous
les matins, pour sortir et faire de l'exercice ? Comment renoncer à toutes ces
nourritures, dont je sais qu'elles nuisent
à ma santé; mais qui, pourtant, me sont
indispensables, pour garder le moral et
supporter les agressions et les frustrations de ma vie quotidienne ? Où trouver l'énergie, pour changer de métier et
aller vivre dans un endroit où je gagnerai moins, sans doute, où je serai moins
«reconnu», mais où je mènerai une vie
saine, qui me permettra de vivre plus
longtemps et en meilleure santé ? Au
fond, ai-je vraiment envie d'aller mieux ?
Pour répondre à ces questions, malheureusement, une simple ordonnance ne
suffit pas, ni même quelques entretiens
avec un psy. C'est toute une réflexion
sur «pourquoi je vis» et «pour quoi je
vis» qu'il faut mener. Reprendre, parfois
à zéro, des mauvais choix professionnels, éducatifs, conjugaux, familiaux, qui
ont été faits. Et où trouver des conseils
dignes de confiance ? Comment éviter
les manipulateurs et les incompétents,
qui n'en veulent qu'à notre argent ?
Références
[1] Voir études de Framingham, Wolfson Institute, MR-
FIT, Honolulu, etc.
[2] Voir «Étude de Rotterdam» publiée ce mois d’avril
2014.
[3] Voir étude ILLUMINATE de 2007, publiée dans le
New England Journal of Medicine.
[4] S. Sultan and N. Hynes, «The Ugly Side of Statins.
Systemic Appraisal of the Contemporary Un-Known
Unknowns,» Open Journal of Endocrine and Metabolic
Diseases, Vol. 3 No. 3, 2013, pp. 179-185. doi: 10.4236/
ojemd.2013.33025.
[5] Le cholestérol est essentiel dans la fabrication des
neurones, or les statines réduisent le taux de cholestérol. D’autre part, les statines augmentent le ratio
oméga-6/oméga-3, ce qui favorise le déclin cognitif,
selon Michel de Lorgeril, «Cholestérol, Mensonges et
Propagande», Thierry Souccar Editions, page 211.
[6] Voir étude suédoise publiée en juin 2013 dans la
revue scientifique PlosOne.
[7] Thierry Souccar Editions. Voir page 199.
Stop à la cigarette: une vraie économie
Un paquet de cigarettes, par jour, revient à 2 482 euros annuels; l’équivalent
en cigarettes électroniques coûte entre 1
150 et 2 138 euros (Institut national de
la consommation).
Utilisés pour pallier le manque de nicotine, les substituts nicotiniques (patch,
gommes à mâcher…) reviennent à
moins cher, sur le long terme, que le
tabac. Mais, qu’en est-il de la cigarette
électronique ? A l’unité, la cigarette
électronique coûte entre 40 et 90 euros
et entre 6 à 10 euros, par recharge. Non
répertoriée comme médicament par la
loi, elle ne bénéficie d’aucun remboursement. Mais, selon l’Institut National de
la Consommation (INC), substituer l’ecigarette au tabac, pendant un an, permet d’économiser, en moyenne, 1 000
euros, chez un fumeur consommant
un paquet, par jour; lequel revient à 50
euros, par semaine; soit, 200 euros par
mois et 2 400 euros, par année.
Selon le Dr Marie-Pierre Humeau, «malgré le manque de preuves scientifiques,
évaluant son rapport bénéfice-risque,
l’e-cigarette constitue, aujourd’hui, une
alternative, intéressante, au besoin, incontrôlé, de fumer et présente l’avantage
de ne délivrer ni monoxyde de carbone;
ni aucun des 4 000 produits toxiques,
contenus dans la cigarette classique»
N°31 - Juin 2014 Santé-MAG
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