Chapitre 7 La Globalisation financière Bibliographie Introduction

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Chapitre 7 La Globalisation financière Bibliographie Introduction
Chapitre 7 La Globalisation financière
Bibliographie
Bastidon Gilles C., Brasseul J. et P. Gilles, Histoire de la globalisation financière, Armand Colin.
Bourguinat H., Teïletche J. et M. Dupuy, Finance internationale, Dalloz.
Brender A. et F. Pisani, La Crise de la finance globalisée, Repères, La Découverte.
Orléan A. (2009), De l’Euphorie à la panique : penser la crise financière, CEPREMAP, Editions de la
Rue d’Ulm.
Reinhart C. et K. Rogoff (2010), Cette fois, c’est différent. Huit siècles de folie financière, Pearson.
Introduction : définition, facteurs et mesures de l’intégration financière
A retenir. « L’émergence d’un réseau financier global, fonctionnant en continu sur la quasitotalité des fuseaux horaires » (Jacques Adda). Facteurs d’intégration financière : forte
mobilité des capitaux, forte substituabilité des actifs. Obstacles à l’intégration : coûts de
transaction, fiscalité, primes de risque. Mesures de l’intégration financière : approches
par les prix (PTI), par la corrélation de l’épargne et de l'investissement (Feldstein et
Horioka (1980) : « dans un monde où il y a parfaite mobilité des capitaux, il ne doit pas y
avoir de relation entre l’épargne nationale et l'investissement national : l’épargne, dans
chaque pays, répond à la demande mondiale d’investissement alors que
l'investissement dans chacun d’eux est financé par les capitaux du monde »), par
l’information.
I. Les grandes étapes de la globalisation financière de 1870 aux années 1970
1) 1870-1913 : la première globalisation financière
A retenir. Forte croissance du stock d’actifs étrangers détenus par les pays industrialisés. Les
investissements de portefeuille (80% des exportations de capitaux) (principalement à
long terme) l’emportent sur les IDE. Domination européenne (90% des capitaux
exportés, près de 50% pour l’Angleterre) ; rôle des banques : Rothschild, la ‘pieuvre
germanique’ (4D) (…). Principaux pays d’accueil : Etats-Unis, Canada, Argentine,
Australie (pas le Japon). Facteurs : généralisation de l’étalon-or, développement du
transport maritime, essor des communications.
2) De la première guerre mondiale aux années 1970 : un recul de la globalisation financière
A retenir. Effondrement de la mobilité internationale des capitaux au cours de la 1GM puis
reprise limitée jusqu’en 1929 (Reinhart et Rogoff, Cette fois c’est différent. Huit siècles
de folie financière (2010)). Diminution du rapport actifs étrangers / PIB entre la 1GM et
la 2GM (Taylor et Obsfeld (2004)). Fort contrôle des capitaux au sein du système de
Bretton-Woods. Limite : développement des eurodollars à partir des années 1960 
intégration financière « par contournement » (Bourguinat).
II. Depuis les années 1970 : la seconde globalisation financière
1) Le tournant des années 1970
a) Les chocs pétroliers des années 1970 : une impulsion déterminante
A retenir. Chocs pétrolier et recyclage des pétrodollars (faible capacité d’absorption des pays de
l’OPEP). 80% des pétrodollars se dirigent vers les pays de l’OCDE, 40% sous forme
liquide (placements auprès des banques occidentales). Cette offre de fonds prêtables
rencontre la demande émanant des PED (financement du développement) et des pays
développés (déficits publics).
b) L’« explosion » des transactions sur les marchés des changes
A retenir. Croissance des opérations de change plus rapide que celle des transactions
commerciales  multiplication des opérations de couverture et de spéculation dans un
contexte de changes flottants.
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c) Un tournant décisif : la politique monétaire de Paul Volcker
A retenir. Envolée des taux d'intérêt américains (près de 20% en 1980-81) et déficit budgétaire,
crise de la dette dans les PED (Brésil, Argentine en 1982) ⇒ réorientation des capitaux
internationaux vers les Etats-Unis (effet d’éviction à l’échelle mondiale).
2) Les « 3 D » et l’approfondissement de la globalisation financière
A retenir. Les « 3D » : désintermédiation, déréglementation, décloisonnement.
a) La désintermédiation et le financement sur les marchés de capitaux internationaux
A retenir. Taux d’intermédiation en France : 75% au milieu des années 1970 à moins de 50% à la
fin des années 1990 (sens étroit), de 80% au milieu des années 1970 à moins de 60%
dans les années 2000 (sens large).
b) La déréglementation et la libéralisation des activités financières
A retenir. Levées du contrôle des changes, des restrictions aux mouvements internationaux de
capitaux... (Indice de Chinn et Ito). Rôles des innovations financières, de la baisse des
coûts de communications.
c) Le décloisonnement des systèmes financiers
A retenir. Décloisonnements externe et interne. Big bang de la Bourse de Londres (1986).
Contournement puis abrogation (1999) du Glass Steagall Act (loi Gramm-Leach-Bliley,
suite à la fusion donnant naissance à Citigroup). Loi bancaire de 1984 (France)…
d) Des économies dominées par la finance ?
A retenir. Financiarisation = « processus qui, sur la base de la libéralisation des marchés financiers
et de la sophistication grandissante des techniques, fait pénétrer la finance dans tous les
secteurs de la vie économique et tend à lui donner un rôle moteur dans la
globalisation » (Bourguinat et al. (2007)). Pouvoir étendu des créanciers qui
« désormais, allaient faire la loi » (Bastidon Gilles et al. (2010), Histoire de la
globalisation financière) (pressions en faveur des politiques de lutte contre l’inflation, de
libéralisation…).
3) L’intégration financière a-t-elle progressé ?
A retenir. Approfondissement de l’intégration financière (unité de temps, de lieu, d’action).
Approches par la loi du prix unique (baisse des coûts de transaction) ou par
l’information (le coefficient de corrélation entre le Dow-Jones et l’Euro stoxx passe de
0.2 en 1970 à 0.7 en 2006 selon Borgy et Mignon (2009)) ⇒ forte croissance de
l’intégration financière. Nuance apportée par le paradoxe Feldstein-Horioka (1980) :
forte corrélation entre investissement et épargne domestiques sur la pérode 1960-1974
pour 16 pays de l’OCDE (coefficient de 0.9) ; coefficient de 0.58 pour 30 pays de l’OCDE
sur la période 1975-2001 (Blanchard et Giavazzi (2002)).
III. Que faut-il attendre de la globalisation financière ?
1) Les avantages escomptés sont ceux d’une libéralisation financière
A retenir. L’efficience allocative (capital, risques) et informationnelle des marchés financiers.
Fama (1965, 1970). Efficience faible (information sur l’historique des cours), semi-forte
(toute l’information publique) ou forte (toute l’information publique et privée) ⇒
impossibilité de ‘battre le marché’. La diversification des portefeuilles ⇒ diminution du
risque (variance) à rendement moyen (espérance mathématique) donné (Markowitz
(1952), Tobin (1958)). Biais en faveur d’un ‘habitat national’ : fort aux E-U et au Japon,
faible au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. La discipline de marché : pression en faveur de
la lutte contre l’inflation (et de l’indépendance des banques centrales), de la modération
budgétaire ; pression d’autant plus forte que les détenteurs des titres de la dette
publique sont étrangers (+ de 80% pour l’Irlande, 70% pour la France, 30% pour les E-U,
8% pour le Japon). La question de la causalité entre développement financier et
croissance économique (Levine (2005), « Finance and Growth : theory and evidence »).
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2) Une globalisation financière facteur de croissance et d’allocation optimale de l’épargne au
niveau international ?
a) La domination des flux Nord-Nord et l’isolement des pays les moins avancés
A retenir. Théoriquement : les pays peu abondants en capital (PED) attirent les capitaux (mieux
rémunérés que dans les PD). Paradoxe de Lucas (1990). Cas des pays les plus pauvres :
attirent très peu de capitaux (en dehors de l’aide au développement ou des transferts
de fonds des migrants).
b) Le cas des pays émergents
A retenir. Entrées de capitaux venant des pays développés (fin des années 1970, début des
années 1990, puis au lendemain de la crise des subprimes) suivies de retraits brutaux
(sudden stops). OCDE (2011), ‘Tirer le meilleur parti des flux de capitaux internationaux’
(in Perspectives économiques de l’OCDE) : « Des entrées de capitaux aussi massives
posent un véritable défi macroéconomique à ces pays, parce qu’elles créent des risques
d’appréciation excessive du change et de flambées du crédit suivies d’un effondrement,
mais aussi d’une interruption soudaine de ces flux. » A partir de la fin des années 1990 :
des capitaux vont des pays émergents vers les pays développés (autoassurance) ; Anton
Brender et Florence Pisani, in La Crise de la finance globalisée : le sens des transferts
mondiaux d’épargne est allé « à l’exact opposé de celui attendu : loin d’aller du Nord
vers le Sud, ces transferts ont été… du Sud vers le Nord ! ».
3) La globalisation financière, la spéculation déstabilisante et les imperfections de
l’information
a) La spéculation déstabilisante
A retenir. Remise en cause des vertus stabilisatrices (Friedman) de la spéculation en présence
d’irrationalités et/ou d’imperfection de l’information.
b) La récurrence des bulles (et des krachs)
A retenir. Kindleberger (1978, 2005), Histoire mondiale de la spéculation financière. Spéculation
sur les tulipes aux Pays-Bas (1630-1636), South Sea Bubble (1710-1720), Bulle du
Mississippi (1717-1720), Boom des chemins de fer aux Etats-Unis (1868-1873), Bulles
boursières américaines (1920-1929, 1960-1969 et 1982-1987), Bulle immobilière et
boursière japonaise (1985-1990), Bulle immobilière et boursière des pays nordiques
(1985-1990), Bulle asiatique (1990-1997), Bulle Internet (1995-2000), Bulle des
subprimes (2003-2007).
c) Incertitude radicale et comportements mimétiques
A retenir. Les concours de beauté : « Au troisième degré où nous sommes déjà rendus, on
emploie ses facultés à découvrir l’idée que l’opinion moyenne se fera à l’avance de son
propre jugement. » (Keynes (1936)). Anticipations autoréalisatrices. La demande d’actif
croissante en fonction du prix (Orléan) ; invalidation de la loi de l’offre et de la
demande : des negative feedbacks aux rétroactions positives.
d) Irrationalité et instabilité (la finance comportementale)
A retenir. Noise traders (De Long et al. (1990)). La finance comportementale. Kahneman, Slovic et
Tversky (1982), Heuristics and Biaises. Exemple d’heuristique : l’ancrage et l’ajustement.
Exemples de biais : conservatisme, sur-réaction (‘loi des petits nombres’), excès de
confiance. Marchés expérimentaux : alors que les marchés (expérimentaux) de biens
tendent à être efficaces (Smith (1962), des bulles se forment sur les marchés financiers
(expérimentaux) (Smith et al. (1988)).
e) Asymétries d’information, inefficacité et instabilité au sein de la sphère bancaire et
financière
A retenir. Asymétries d’information ⇒ aléa moral et sélection adverse. Sélection adverse : la
firme bancaire fixe des taux d'intérêt élevés ⇒ les ‘bons’ emprunteurs se retirent
(modèle de Stiglitz et Weiss (1981)). Bernanke, B. (1983), "Non Monetary Effects of the
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Financial Crisis in the Propagation of the Great Depression", The American Economic
Review. La garantie des dépôts limite le risque de ruée aux guichets (modèle de
Diamond et Dybvig (1983)) mais incite à la prise de risque par les banques. Le prêteur en
dernier ressort (Thornton (1802), Bagehot (1873)) limite les effets dominos mais se
heurte également à l’aléa moral, notamment pour les banques d’importance
systémique (too big to fail et/ou too interconnected to fail).
IV. Les crises de la globalisation financière
1) Les crises financières : typologie et panorama
a) Cinq types de crises financières
A retenir. Difficulté de la définition (« ce virus est comme le grand amour : impossible à définir
mais reconnaissable à la première rencontre » (Kindleberger (2005)) : face à la grande
diversité des crises financières dans l’histoire (« L’histoire est particulière, tandis que
l’économie est générale. » (Kindleberger (2005)), soit on se contente de définitions très
générales (« Rupture dans le fonctionnement du système financier. ») soit on préfère
opter pour des typologies. La typologie de Reinhart et Rogoff, Cette fois, c’est différent.
Huit siècles de folie financière : crises des dettes souveraines (internes et/ou externes),
crises bancaires, crises de change, krachs boursiers de « type Kindleberger », accès
marqués d’inflation.
b) Indice des crises financières de Reinhart et Rogoff et panorama
A retenir. Indice élevé (en moyenne) avant la 2GM, quasi nul dans les trente glorieuses (pour
l’échantillon constitué de 18 pays avancés), ré-augmente à partir des années 1970,
retrouve ses niveaux record de l’Entre-deux-guerres avec la crise des subprimes.
L’avant Seconde Guerre mondiale
A retenir. Crise bancaire de 1907, crises d’inflation et d’endettement associées à la Première
Guerre mondiale, crise de 1929.
L’après Seconde Guerre mondiale
A retenir. Chocs pétroliers (accès d’inflation). Crise suédoise (1991-92). Crise japonaise des
années 1990. Eclatement de la bulle Internet : « exubérance irrationnelle » (Greenspan,
déc 1996) ; Dow Jones : 6300 points en déc 1996 à 11700 points en déc 1999 ; Nasdaq :
1300 points en déc 1996 à 5400 points en déc 1999. Crise des subprimes : « qui n’a pas
eu de parallèle (loin s’en faut) dans les soixante et quelques années écoulées depuis la
seconde guerre mondiale. » (Reinhart et Rogoff). Cas des PED : crise de la dette des pays
latino-américains (Mexique, Brésil) en 1982 (« aussi étendue et aussi sévère que les
accidents des années 1930 » (Reinhart et Rogoff)) puis crises des pays émergents dans
les années 1990.
2) Les crises financières dans les pays émergents à partir des années 1990
a) Trois générations de modèles explicatifs
A retenir. Modèles de 1ère génération : Krugman (1979), déséquilibres dans la sphère réelle,
baisse des réserves de change puis attaque spéculative contre la monnaie. Modèles de
2e génération (Obstfeld (1994)) : équilibres multiples et anticipations autoréalisatrices.
Modèles de 3e génération (Krugman (1998)) : crises jumelles (bancaire et de change)
dans un contexte favorisant l’excès de crédit ; indicateur clé du risque de crise = poids
des liquidités (plutôt que niveau des réserves de change).
b) Eléments descriptifs
La crise mexicaine (1994-1995)
A retenir. Mise en place de politiques restrictives et d’ouverture à la fin des années 1980
(consensus de Washington). Afflux de capitaux étrangers (court terme). Dégradation de
la balance courante et des finances publiques. Déclenchement de la crise de change en
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décembre 1994. « Onde téquila » : Argentine, Brésil, Philippines… Plan de sauvetage du
FMI (52 mds USD).
La crise asiatique (1997)
A retenir. Banque mondiale (1992), Le miracle Est asiatique. Afflux de capitaux étrangers (à court
terme). Surinvestissement, opacité et faiblesse du système financier (aléa moral),
appréciation du taux de change réel (dégradation de la balance courante). Flottement
du THB (2 juillet 1997) et dépréciation : contagion à l’Indonésie, la Malaisie, les
Philippines puis Singapour, Corée du Sud… Effondrement des cours boursiers. Faillites
bancaires. Aides du FMI (plus de 100 mds USD) contre ajustement structurel.
La crise russe (1998)
A retenir. Une crise d’abord interne : déficits publics (entre 5 et 10% du PIB dans les années 1990)
et endettement des banques en devises. Déclenchement de la crise  défaut de
paiement, effondrement du rouble.
La crise argentine (2001-2002)
A retenir. Le contexte : arrimage au dollar (currency board) depuis 1991 permettant d’éradiquer
l’inflation mais engendrant une perte de compétitivité ; dégradation des finances
publiques ; crises mexicaine, russe et brésilienne (1999). Récession et chômage à partir
de la fin des années 1990 (rôle des mesures conditionnant les aides du FMI). Décembre
2001 : défaut sur la dette et décrochage du peso ; rupture avec le FMI.
Une nouvelle crise financière dans les pays émergents (Inde, Indonésie, Turquie, Brésil,
Argentine, Russie) à partir de 2013-2014 ?
3) La crise des subprimes
a) Le déroulement de la crise financière
Préambule : la « révolution financière » de la titrisation et des CDS
A retenir. Titrisation (transformation d’actifs non négociables sur les marchés financiers en
instruments de placement négociables adossés à ces actifs) : des GovernmentSponsored Enterprises (Fannie Mae, Freddie Mac) aux SPV (Special Purpose Vehicules).
ABS (Asset Backed Securities) ; structuration (tranching) (equity, mezzanine, senior) ;
notation (Standard and Poor’s, Moody’s, Fitch) ; MBS (Mortgage-Backed Securities) ;
CDO (Collaterized Debt Obligations). CDS (Credit Default Swaps). Orléan (2009), De
l’Euphorie à la panique : penser la crise financière.
La double bulle, le retournement du marché immobilier et le krach de l’été 2007
A retenir. Prêts primes, Alt-A, subprimes. « moteur à deux temps » (Orléan) : spéculation
immobilière et spéculation sur les MBS et les CDO. Augmentation des prix de
l’immobilier de 171% entre 1997 et 2007 (indice Case-Shiller). Augmentation des taux
de défaut sur les prêts hypothécaires à taux variables courant 2006. Quasi-faillite de
deux fonds spéculatifs le 20 juin 2007 (injection de 3,2 mds USD par Bear Stearns), gel
de SICAV monétaires par BNP Paribas le 9 août. Contagion de la défiance (flight to
quality, course à la liquidité) au sein du secteur bancaire et des marchés interbancaires.
Faillites ou rachats de banques spécialisées dans les prêts hypothécaires (New Century
fait faillite en avril 2007, Countrywide Financial rachetée par Bank of America en janvier
2008, Indymac fait faillite en juillet 2008) et difficultés de refinancement pour d’autres,
américaines ou non (Citigroup, UBS, Deutsche Bank…).
Les interventions des autorités monétaires et l’approfondissement de la crise
A retenir. Deux types d’intervention : injections de liquidités (faciliter le refinancement bancaire)
et sauvetages de banques (apports de capitaux voire nationalisations). Injections
massives de liquidités sur le marché interbancaire dès août 2007 (Fed, BCE…).
Elargissement des possibilités de refinancement bancaire : élargissement des banques
autorisées à se refinancer auprès de la banque centrale et des collatéraux (actifs
exigibles en contrepartie du refinancement) ; allongement des échéances ; injections
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coordonnées entre les banques centrales ; swap de devises entre banques centrales.
Sauvetages de Bear Stearns (prêt de la Fed à JP Morgan permettant le rachat), de la
Northern Rock (prêt d’urgence par la BoE en septembre 2007, nationalisation en février
2008). Faillite de Lehman Brothers (15 septembre 2008) ⇒ renforcement de la crise de
liquidités sur le marché interbancaire, chute des cours boursiers. Plan Paulson (oct 2008,
700 mds USD) : rachats d’actifs ‘pourris’, apports de capitaux (actions préférentielles),
garanties d’emprunt.
b) Les causes de la crise financière
L’abondance de liquidités
A retenir. Deux sources : politique monétaire d’Alan Greenspan (et d’autres banquiers centraux
dans un contexte de ‘grande modération’), l’épargne des pays émergents (⇒ 2000 mds
USD de réserves de change en 2008 pour la Chine). Artus et Virard (2010), La Liquidité
incontrôlable.
Les déséquilibres internationaux et les dysfonctionnements du SMI
A retenir. Excès de dépenses aux Etats-Unis : taux d’épargne des ménages inférieur à 4% au
début des années 2000, augmentation du déficit public. Excès d’épargne dans les pays
émergents d’Asie (taux d’épargne atteignant 50% en Chine dans les années 2000) et les
pays exportateurs de pétrole. Un saving glut (Bernanke (2005)) incitant à la
multiplication de produits financiers. Une résorption des déséquilibres depuis la crise
des subprimes ?
Inégalités de revenu et crise financière : causalité ou concomitance ?
A retenir. Rajan (2010), Fault Lines: How Hidden Fractures Still Threaten the World Economy.
Kumhof et Rancière (2010), « Endettement et inégalités ». Parallèle entre la période
précédant la crise de 1929 (la part du revenu revenant aux 5% les plus riches : de 24%
en 1920 à 34% en 1928 aux Etats-Unis) et celle précédent la crise des subprimes (la
même part passe de 22% en 1983 à 34% en 2007). Tendance à l’accroissement de
l’endettement (des plus défavorisés) et incitation à l’intermédiation.
La dérèglementation et les innovations financières
A retenir. Corrélation entre forte mobilité du capital et fréquence des crises bancaires (Reinhart
et Rogoff). Le rôle de l’endettement privé dans les crises financières chez Fisher (1932),
Booms and depressions. L’hypothèse d’instabilité financière de Minsky : tendance à la
montée de la fragilité financière (de la hedge finance à la speculative finance puis la
Ponzi finance) dans les périodes de prospérité (paradoxe de la tranquillité) ; Minsky H.P.
(1977), « The financial instability hypothesis : an interpretation of Keynes and an
alternative to ‘standard theory’ ». Les cycles financiers ; Drehmann, Borio et Tsatsaronis
(2012), “Characterizing the financial cycle: don’t lose sight of the medium term”.
c) Les canaux de transmission vers la sphère réelle
A retenir. Risque systémique (l'ensemble du secteur financier ainsi que l’économie réelle sont
affectés). Récession en 2009 dans les pays de l’OCDE (-3,5%) et dans certains pays
émergents (thèse du découplage infirmée), progression du taux de chômage (8,6% dans
les pays de l’OCDE en 2010). Effet de richesse. Rationnement du crédit (credit crunch).
4) La réglementation
a) Le G20 et la gouvernance mondiale
A retenir. Rôle du G20 (instauré en 1999) renforcé dans le contexte de la crise des subprimes
(sommets des chefs d’Etat). G20 de Washington (novembre 2008) et de Londres (avril
2009). Aspects monétaires et financiers : refondre l’architecture financière mondiale
(paradis fiscaux, shadow banking…) et élaborer un ‘nouveau Bretton Woods’
(renforcement du rôle du FMI…). Au-delà du G20 : proposition d’un ‘Global economic
coordination council’ (GECC) par le rapport Stiglitz sur les réformes du système financier
et monétaire international (2009), « Par définition, sans coordination, les pays n’ont pas
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d’incitations suffisantes à investir dans des biens publics régionaux et globaux (par
exemple, la stabilité économique, la stabilité financière et la stabilité de l’écosystème) ».
b) L’accord dit de « Bâle III »
A retenir. Comité de Bâle créé en 1974 (faillite d’Herstatt). Ratio Cooke (Bâle I, 1988) : fonds
propres / crédits pondérés par les risques > 8%. Bâle II (1998) : risque de crédit,
opérationnel et de marché. Bâle III (2010) : renforcement des ratios de solvabilité (Core
tier one à 4.5%), matelas contracyclique, ratio de levier, ratios de liquidité,
renforcement des ratios prudentiels portant sur les institutions financières d’importance
systémique ; réglementations micro et macroprudentielles. Le lobbying bancaire :
tentative d’affaiblir et de retarder l’application de la réglementation (Drazen (2014) et la
« capture cognitive » : le régulateur adopte peu à peu la manière de penser de
l’industrie qu’il régule).
c) Etats-Unis : la loi Dodd-Frank
A retenir. Loi Dodd-Frank (juillet 2010) : identifier les établissements systémiques (too big to fail)
et organiser leur démantèlement en cas de faillite, réintroduction d’une certaine
séparation entre activités bancaires et financières (règle Volcker)…
d) La réforme de la régulation financière en Europe
La refonte de l’architecture de la réglementation
A retenir. Niveau européen : CERS + SESF (ABE, AEMF, AEAPP). France : AMF, ACPR.
Les domaines de la nouvelle réglementation
A retenir. Réglementation des hedge funds et fonds de private equity. Séparation des activités
bancaires et financières (Loi de juillet 2013 en France). Réglementation des agences de
notation.
L’Union bancaire
A retenir. Union bancaire (BCE comme superviseur unique, mécanisme de résolution).
e) La lutte contre les paradis fiscaux et l’optimisation fiscale
A retenir. Zucman G. (2013), La Richesse cachée des nations. Projet Beps (Base Erosion and Profit
Shifting). Prix de transfert, reporting fiscal… Le FATCA (Foreign Account Tax Compliance
Act) aux Etats-Unis.
f) Limiter la circulation internationale des capitaux ?
(Re)fermer le compte de capital (dans les PED) ?
Taxer les transactions financières (dans les pays avancés) ?
A retenir. La proposition de taxe Tobin (1978) : « mettre des grains de sable dans les rouages de
la finance internationale » (limiter les mouvements de capitaux en taxant les
transactions sur le marché des changes) ; difficultés : affectation du produit de la taxe,
passager clandestin, distinguer les mouvements spéculatifs des placements longs. Le
projet européen : 11 pays, 0.01% sur les produits dérivés, 0.1% sur les actions et
obligations. Principes de résidence et de lieu d’émission.
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