QUI VIVE

Transcription

QUI VIVE
qui
vive
Cie l’escalier C
réation
2012/2013
Texte Christophe Manon
éditions Dernier Télégramme, 2010
Direction artistique et mise en scène
Avec
Assistante à la mise en scène
Création musicale et spatialisation
Scénographie et vidéo
Lumières
Coproducteurs
CCAM
Scènes Vosges
Transversales
Théâtre de la Mauvaise Tête
Cie l’escalier
Sandrine Gironde
Jean-Marc Bourg
Sibel Kilerciyan
Nicolas Déflache
Olivier Irthum
Jérôme Lehéricher
Scène nationale - Vandoeuvre lès Nancy
Scène conventionnée - Epinal
Scène conventionnée - Verdun
Marvejols
Nancy
Partenariat avec la cie sound track cie conventionnée musique - Champagne-Ardenne
Avec le soutien de
La Maison de la Poésie
Espace B.M. Koltès
TGP
Les TAPS
Paris
Scène conventionnée - Metz
Scène conventionnée - Frouard
Strasbourg
Contact // Sandrine Gironde - Nancy / 06 63 14 52 70 / [email protected] / www.cie-escalier.fr
“
Les pauvres mots que tu entends, pleins de fureur et de douceur,
violents et touchants, frissonnant d’une tendre barbarie encore
mal domptée, claquant dans la nuit comme des coups de feu,
nous ont été légués par l’Histoire, avec son impitoyable brutalité
coutumière, sa terrifiante démesure, son incrédible et pesant
humour, par les spectres immenses que les siècles ont laissés dans
l’espace, par ceux qui ont disparu derrière le temps, ceux qui n’ont
pas été ensevelis, qui n’ont pas été dénombrés, ceux qui ont connu
les bourreaux et ne les ont pas craints, qui ont résisté longuement
aux persécutions et n’ont pas renoncé, qui ont payé le prix élevé
pour le simple droit de rester homme
...
”
“
Pleure camarade. Maintenant tu le peux. Ton visage est celui de
l’agneau, du lapin, de l’escargot, de tous les animaux qui ont les courbes
de la lune. Pleure. Laisse monter en toi le flot noir de ta détresse et de
ta colère face à l’absurdité des hommes et de la guerre
...
”
Christophe Manon
Extraits de Qui vive
Regard sur Qui vive
par Sandrine Gironde
J’ai trouvé en Qui vive, et dans l’ensemble de l’oeuvre de
Christophe Manon, une écriture qui s’engage et qui engage,
une parole active qui tente de maintenir une forme de colère et
qui persiste à croire en la nécessité d’être et de se tenir debout
et en éveil.
Il fait partie d’un ensemble de textes qui traitent tous de luttes
d’émancipation situées dans l’avenir, mais qui s’inspirent
d’événements historiques réels.
Dans ce récit humaniste, politique et poétique, la parole est
adressée à l’espèce humaine. Christophe Manon y dépeint le
cynisme et la cruauté de l’Histoire. Il interroge notre terrifiante
ambivalence, en ce que nous sommes capables d’une indicible
violence mais aussi du plus sensible, du plus doux.
Il « convoque les ombres ». Celles-ci viennent nous parler de ceux
qui ont payé, du prix de leur vie, le simple droit de rester homme.
Elles viennent interroger « notre propre conscience et la juste
compréhension des catastrophes que nous orchestrons ».
Elles nous murmurent de croire en un avenir possible.
Qui vive raconte l’histoire de celui qui, dans un désir révolutionnaire
en train de se faire, doute et persévère.
Ce texte rencontrera la scène pour la première fois.
(S.G.)
mettrechristophe manon
en scène qui vive
De quoi peut rêver un auteur,
sinon que d’autres s’emparent de ses écrits pour leur insuffler de
nouveaux sens ? En vertu du principe d’échange qui fonde tout
travail d’écriture, un livre est en effet un champ de possibles qui
s’activent en fonction des lectures qu’on en fait. Chacun l’investit à
sa façon, l’interprète et le fait sien. Je suis ainsi très désireux de voir
et d’entendre ce que cet échange produira sur scène.
Particulièrement sensible aux lectures publiques (que je pratique
régulièrement à partir de Qui vive ou d’autres textes), je déploie
une écriture rythmée, conçue pour être dite à haute voix, chacun
de mes livres passant par le filtre de la lecture orale au moment
même de sa rédaction. Je ne peux donc qu’être enthousiaste à
la perspective d’entendre ce récit résonner par la voix d’un autre
interprète, de le voir prendre une dimension spatiale et temporelle.
D’autant que la démarche des artistes à l’initiative de ce projet me
semble proche de la mienne, notamment par leur travail respectif
sur le champ poétique contemporain. J’ai ainsi pu apprécier, à la
Maison de la poésie de Paris, la mise en scène et l’interprétation
de Jean-Marc Bourg de Une Phrase pour ma mère de Christian Prigent.
Quant à Sandrine Gironde, son travail, notamment au sein du Groupe
de Recherche des Poétiques Sonores, présente une très forte parenté
avec le mien. Je leur fais donc entière confiance pour donner
à Qui vive un écho saisissant.
Dans les échanges déjà nombreux et fructueux que nous avons
eu avec Sandrine Gironde, j’ai pu constater qu’elle a une vision à la
fois sensible et précise du texte s’attachant à en rendre la pensée,
l’ambiguïté et le dénuement qui le constituent.
Mon souhait est que chacune des personnes qui interviendra
dans ce projet puisse se l’approprier et le faire sien. Pour ma
part, cette expérience nourrira sans aucun doute mon travail à
venir et m’inclinera peut-être à écrire une œuvre spécifiquement
dramatique…
(C.M.)
notes
d’écriture
& d’intention
Christophe Manon
Sandrine Gironde
Olivier Irthum
Nicolas Déflache
notechristophe manon
d’écritures
Qui vive
est un récit d’anticipation sous forme de fragments. Il fait partie
d’un cycle de textes traitant tous de luttes d’émancipation.
Se trouvant dans un espace intermédiaire entre rêve et réalité,
entre vie et mort, entre présent et souvenirs, le «personnage»,
misérable et pourtant volontaire, vit ou imagine tour à tour des
scènes de fin du monde où le désordre règne et des scènes de
contemplation de l’être aimé avant les violences. Résolument
ancré dans un discours politique de la fraternité, ce récit salue la
lutte que l’on n’abandonne pas et la foi en la vie, même si cette
dernière prend ici un contour délabré, presque lamentable. En
quelque sorte, il s’agit de rendre hommage à celles et ceux qui ont
lutté pour l’idée révolutionnaire.
Car ce livre chante aussi la fragilité, les faiblesses et les désarrois
de l’homme pour tenter d’en adoucir le destin et de manifester
une certaine confiance en son avenir. Caresser, consoler, adresser
un salut fraternel à l’espèce humaine, telle est l’intention profonde
de ce texte. Une attention portée aux choses et aux créatures.
Comme disait Paul Celan : « Je ne vois pas de différence de principe
entre une poignée de main et un poème. »
Une des tâches assignées à l’écriture consiste à entretenir l’espoir et
frayer une voie vers un avenir possible. Mais la condition première
de cet objet est une juste compréhension des catastrophes
que nous orchestrons constamment. Dans cette perspective,
il est nécessaire de tenir registre des événements. Consigner
la catastrophe. Recenser les vaincus. Convoquer les ombres.
Redonner vie aux spectres, pour un instant, dans une sorte de
tremblement. Un peu comme si des voix surgies des profondeurs
du temps, de l’histoire, se mettaient à parler.
(C.M.)
notesandrine gironde
de mise en scène
Qui vive
est un récit poétique et narratif, adressé au « tu ».
Questionner ce récit, interroger sa réception, sa rencontre avec la
scène, ses limites, ses contraintes, la liberté que révèle sa capacité à
être exploré, de même que la liberté que révèlent ses résistances.
La relation au spectateur est le point de départ de ma réflexion :
Je le souhaite au plus près de ce qui est réellement dit, de ce
qui a vraiment lieu, comme si le spectacle était aussi en lui. Je
nommerais cet état : « une présence à soi-même ».
J’imagine le spectateur en réception de chaque instant, de manière
attentive et active.
Pour cela :
- Une lecture précise et radicale du texte, une façon de penser le
rapport à la langue : travailler sur les rythmes du texte, du flux
à l’étirement, promettant de croire aux « jaillissements » du (des)
sens, à la diversité et à la densité des espaces-temps de la parole.
Pour aussi nous révéler une autre dimension, celle qui ne nous
parvient pas uniquement ou totalement par les mots. Celle qui
nous invite à nous poser à l’intérieur de nous-même, celle qui
s’installe ou qui remue dans les creux, celle qui créée mouvement
et circulation entre conscient et inconscient.
Celle qui nous met en action.
- Une réflexion sur la relation au temps et à l’espace, une mise en
tension d’un tout, une sorte de transformation, ou de déplacement
du réel sont aussi des façons de mettre en mouvement la pensée
et produire du saisissement dans la perception : circulations de
l’adresse et déplacements de la parole permis grâce à différentes
localisations de la voix, présence absence de la lumière…
Aujourd’hui, cette étrangeté attendue dans le rapport à la langue, à
l’espace, au temps, au spectateur entre en résonance avec l’écriture
de Qui vive et avec ce que ce récit vient et doit interroger en chacun
de nous.
Toujours être dans le sensible empreint parfois de rudesse et de rugosité.
(S.G.)
notes pour la scénographie
d’ intention
Ma première lecture de Qui vive
s’est terminée avec la nette impression d’avoir traversé un cauchemar, une vision
apocalyptique, mais poétique du monde.
Ce personnage qui s’adresse à nous est pris entre deux feux. D’une part, le désir de l’acte
révolutionnaire voire terroriste qui fait verser le sang, acte injustifiable mais réel. Et d’autre
part, le refus du sang versé par les pouvoirs et les dictatures tout aussi injustifiable au
regard de l’humain. Le texte de Christophe Manon nous fait voyager, pris dans l’étau de
ce questionnement au travers d’un monde quasi irréel mais empreint de la réalité de la
violence de nos guerres.
Il y est question de sang, de cendre, de boue, d’arbres calcinés, de mort. L’évocation
d’images fantasmagoriques, proche de l’univers science-fictionnel.
Quand l’auteur parle de “rite magique“, de tracé de cercles et d’inscription de signes, on
pense à Faust. La tragédie est là, présente. L’humain seul face à la violence du monde y est
tiraillé, tourmenté, torturé prisonnier de l’éternel recommencement.
J’ai pensé à l’arène, au cercle, forme infinie qui renvoie aussi à la mort.
J’ai pensé à la peinture de Francis Bacon, à ses figures torturées dans des espaces circulaires
où les parois verticales sont comme des structures d’écrans, de fenêtres.
J’ai pensé à des horizons, des panoramas, telles ces descriptions de paysages de désolation,
de bâtiments détruits, de guerre, de mer.
J’ai donc imaginé un espace circulaire, sorte d’arène qui enfermerait l’acteur. Les gradins
de cette arène feraient référence au monde, aux autres, à l’assemblée. Ils seraient des
parois inclinées formant autour de l’acteur un panorama, le lieu de la projection d’images.
L’espace circulaire vide symboliserait une forme d’utopie.
C’est en tout cas mon axe de recherche pour la scénographie de Qui vive.
L’image est ici
Olivier Irthum
considérée comme espace scénographique. Elle enferme physiquement le personnage
tout en étant les lieux de sa pensée, de son ambivalence. Elle suscitera la mise en présence
du visible et du caché, de l’horreur et du beau. Elle sera aussi la rumeur du monde, celle
que manifeste la dimension universelle de Qui vive.
Sandrine Gironde
notes pour la création musicale
d’ intention
La création musicale
envisagée pour Qui vive est indissociable de l’oeuvre scénique. Elle a pour origine le
texte. Un son est une matière, un élément sémantique et un objet sonore, élément d’une
partition acousmatique qui prend en compte le comédien, son timbre vocal, son rythme,
ainsi que l’espace scénographique dans lequel il évolue.
Le spectateur est amené à entendre la valeur musicale et plastique de chaque silence et
chaque son, comme chaque silence et chaque mot prononcé constituent le texte. Qu’ils
soient dits par le comédien, amplifiés, enregistrés, transformés ou mis en espace, les mots
trouvent un support, un dialogue et une extension dans les sons.
Ceci suppose un travail précis, et une écoute réciproque entre le comédien et le
musicien.
Par la mise en espace, le lieu du son est utilisé comme un élément de langage. La palette
sonore joue du in et du off, l’intérieur et l’extérieur, le danger, le masquage et la clarté.
Le texte, qui place le personnage hors du temps et dans un lieu entre le rêve et le réel, invite
à la constitution d’environnements abstraits. Des paysages en illusion par leur mobilité et
leurs effets de masquage : évolutions de couleurs harmoniques, jeux subtils de perception,
demi-silences. Ils invitent le spectateur à bouger dans son imaginaire.
La poésie est dans un mouvement de découverte de sensations intérieures : l’inquiétude,
l’angoisse et la difficulté d’avancer dans l’inconnu, inéluctablement vers les profondeurs
de l’horreur. Dire ce qu’il y a d’obscur dans l’être humain, et de secret dans le monde. Le
sonore touche de près à la sensation, il révèle les contradictions.
Une rémanence, une pédale, le «spectre de l’histoire» s’est construit dans le temps, et ses
composantes colorent aujourd’hui le réel : l’horizontal cède la place au vertical. Faire
entendre comment le temps et l’espace masquent la catastrophe et son origine, comment
on s’habitue à cette verticalité, puis permettre à l’auditeur de la déconstruire, et de faire le
chemin menant à cette hyper-conscience du réel qui conduit le héros à l’action.
Nicolas Déflache
La création musicale de Qui vive,
ou comment susciter différents endroits de perception, pour que l’écriture se déploie, que
la ligne du récit se fractionne.
Convaincue que bousculer les codes habituels de l’écoute permet au spectateur d’être
dans une autre forme de présence, que créer des troubles de la perception revient parfois
à en révéler l’amplitude. De ce déplacement du réel et de cette relation particulière au
temps et à l’espace, naît une étrangeté et suscite une écoute en tension.
Sandrine Gironde
bio
graphies
Christophe Manon
Sandrine Gironde
Jean-Marc Bourg
Nicolas Déflache
christophe
manon
Biographie :
Né en 1971 à Bordeaux, Christophe Manon vit et travaille à Paris.
Il tente de placer son écriture au point de convergence de la pensée, du politique et du
chant, dans ce qu’il appelle « lyrisme de masse » ou « lyrisme expérimental ». Il a publié
récemment Univerciel (NOUS, 2009), Qui vive (Dernier télégramme, 2010), Ballades du temps
jadis et Heureux qui n’en a pas (Derrière la salle de bain, 2010) et a participé notamment à
l’anthologie Le Jardin ouvrier présentée par Ivar Ch’Vavar (Flammarion, 2008). Depuis 1999,
il a collaboré à de nombreuses revues papier ou sur Internet (Fusées, Java, Action poétique,
L’Etrangère, Grumeaux, remue.net…) et se produit régulièrement dans des lectures publiques
en France et à l’étranger. De 2005 à 2010, il a codirigé les éditions ikko et la revue MIR.
Bibliographie :
Ruminations, Atelier de l’agneau, 2002
Cyberhaïku, L’Attente, 2004
La Mamort, (avec Michel Valprémy), Atelier de l’agneau, 2004
Grande Beuverie de poètes au ciel, Le Clou dans le fer, 2006
l’éternité, Dernier Télégramme, 2006
Constellations, avec un CD, musique motif_r et yod, Ragage éditeur, 2006
Fiat lux, MIX., 2006
l’idieu, ikko, 2007
Victoire sur les ténèbres, Dernier Télégramme, 2008
Protopoèmes, Atelier de l’agneau, 2009
Univerciel, NOUS, 2009
Testament, d’après Villon, publie.net, 2010
Qui vive, Dernier Télégramme, 2010
Ballades du temps jadis, Derrière la salle de bain, 2010
Heureux qui n’en a pas, Derrière la salle de bain, 2010
anthologies
Le Jardin ouvrier, Ivar Ch’Vavar & camarades, Flammarion, 2008
sous pseudo (Gottfried Gröll)
Vie & opinions, Le Quartanier, 2007
En revues : remue.net, Overwritting
Bourses et résidences :
- 2005 : Bourse d’encouragement, Centre national du livre.
- 2007 : Bourse de création, Centre national du livre.
- 2009 : Mission Stendhal, Cultures France (résidence d’un mois en Russie).
- septembre 2011-juin 2012 : Résidence d’écrivain en Île-de-France.
Nombreux ouvrages soutenus par le Centre National du Livre.
sandrine
gironde
Sandrine Gironde
est metteur en scène :
Elle assure la direction artistique de la Cie l’escalier :
Je travaille sur les croisements et les rencontres possibles entre théâtre poésie et musique,
sur la musicalité de la langue et le rapport son/sens.
Je défends les écritures contemporaines, en particulier le récit poétique et la poésie
contemporaine, matières textuelles avec lesquelles je tente la rencontre avec la scène, pour
la liberté que révèlent toutes leurs possibilités à être investies, de même que m’intéressent
leurs contraintes et leurs résistances.
Je suis attachée à cette force que peut avoir le langage à exprimer l’indicible. Mais
aussi son infirmité, son incapacité à dire, qui nous laisse en suspens, en silence,
en questionnement.
La dimension sonore (création musicale, traitement et spatialisation des voix) a une place
très importante dans chacun de mes spectacles.
Mes deux précédentes créations :
La Vie est courbe de Jacques Rebotier et La maladie de la mort de Marguerite Duras.
En 2010, je suis à l’initiative et assure la coordination de l’événement Les yeux verts, consacré
aux écritures de M. Duras. Je prépare actuellement un autre événement, celui-ci autour
des écritures poétiques contemporaines qui aura lieu en 2014.
Depuis 2004, je crée des liens étroits avec le champ des poésies sonores, rencontre et
m’entretiens avec de nombreux poètes dont Bernard Heidsieck. Je décide de fonder le
G.R.P.S. Groupe de Recherche des Poétiques Sonores : ce collectif d’une dizaine de
personnes a existé pendant 5 ans - lieu d’échanges, de tentatives, de propositions.
Sandrine Gironde
est aussi improvisatrice vocale :
Cette « écriture » de la voix est influencée et impulsée depuis plusieurs années à la fois
par mon travail de metteur en scène et par mes recherches sur les poésies sonores.
C’est l’invention d’une langue constituée de nombreuses sonorités vocales, de chants
singuliers et de bruits de bouche.
Ce travail pourrait être défini comme une poétique de la voix et de la langue.
De nombreux stages (du chant lyrique au chant contemporain et improvisé), j’ai été formée
entre autres par David Moss à Berlin.
Je m’associe à des poètes, des musiciens et des performeurs. Nos interventions sont
essentiellement des performances.
Par ailleurs, j’interviens en tant que conseillère artistique ou metteur en scène pour
d’autres compagnies ou formations musicales et encadre des ateliers et des stages autour
de l’écriture, de la lecture à voix haute, des poésies sonores et du théâtre.
jean-marc
bourg
Jean-Marc Bourg
est comédien :
Jean-Marc Bourg a joué sous la direction de Daniel Mesguich, Pascal Jouan, Jacques
Falguières, Jean-Claude Fall, Jacques Kraemer, Frédéric Révérend, Pierre-Etienne Heymann,
Arlette Téphany, Jean-Claude Amyl, Antoine Caubet, Jeanne Champagne, Nathalie Sultan,
Michel Touraille, Jacques Allaire, Julien Bouffier, Didier Mahieu, Fabrice Andrivon, Michel
Simonot, Didier Théron, Marc Ducret/Franck Vigroux, Luc Sabot.
metteur en scène :
Il a mis en scène les textes de P. Claudel, Marivaux, Pirandello, Horvàth, Guilleragues, Sophocle,
Shakespeare, F. Bon, S. Beckett, Villiers de l’Isle-Adam, M. Glück, D. Lemahieu, E. Darley, L. Gaudé,
R. Schneider, C. Prigent, G. Granouillet, P. Sales / D. Lescot, S. Plath.
lecteur :
Lectures publiques de très nombreux textes littéraires, français et étrangers, classiques
et contemporains : récit, roman, théâtre et poésie (notamment au Festival des Voix de la
Méditerranée à Lodève).
Jean-Marc Bourg a été
directeur de la compagnie abattoir
(1993-1998)
Collectif de création. Metteurs en scène : Jean-Marc Bourg et Jacques Allaire.
écrivain associé : Daniel Lemahieu.
Créations : Guilleragues, Sophocle, Shakespeare, Bon, Beckett, Villiers de l’Isle-Adam.
directeur de la compagnie labyrinthes
(1985-1993 et 1998-2007)
Durant la deuxième période,
la compagnie a été conventionnée avec l’Etat (DRAC Languedoc-Rousillon),
en résidence entre autres au Théâtre des Treize Vents – CDN de Montpellier.
écrivains associés : Emmanuel Darley et Michaël Glück.
Organisation de nombreuses manifestations :
Résidences d’écrivains, commandes d’écriture pour créations et laboratoires…
Créations : Glück, Lemahieu, Aubert, Darley, Debernard, Laurens, Gaudé, Prigent, Griselin,
Granouillet, Sales, Lescot, Schneider.
nicolas
déflache
Nicolas Déflache
est créateur son et interprète de musique électroacoustique :
Formé comme musicien-ingénieur du son au Conservatoire National Supérieur de
Musique de Paris, il intervient dans des productions instrumentales, théâtrales ou
chorégraphiques, des installations et des spectacles multimédia.
Il collabore avec la C ompagnie Le G rain T héâtre de la Voix (opéra sur les textes
de Daniil Harms, composition d’Oscar Strasnoy, au Théâtre National de Bordeaux), ainsi
qu’avec les metteurs en scène Philippe Boronad (Alaska Forever, théâtre arts-numériques)
et Thierry Poquet (textes de Christophe Tarkos, musique de Sphota).
Il pratique l’improvisation électronique en temps réel avec, par exemple, le poète
Jacques Rebotier, la chanteuse de P’ansori Min Hye-sung et les flûtes andines et d’Europe
centrale de Leonardo Garcia.
La dialectique art/technique est pour lui une évidence :
« Mon travail rejoint celui de plusieurs compositeurs et metteurs en scène qui, appuyés
sur un texte, explorent la dramaturgie, le son, la voix, et les rapports de l’électronique à la
présence des corps. Je poursuis un cheminement artistique indépendant, qui passe par
les mouvements de l’absurde, l’abstraction et la recherche d’une certaine respiration. »
Nicolas Déflache est aussi
réalisateur informatique musical et ingénieur du son
spécialisé dans la création musicale contemporaine
Il est entre 2003 et 2007, responsable studio du C.I.R.M. (Centre National de Création
Musicale de Nice) : « Je construis des outils de traitement et de spatialisation qui peuvent
remettre en cause les usages, pour s’adapter parfaitement à la nécessité artistique. »
Il collabore aujourd’hui avec des compositeurs de musique savante comme
Martin Matalon, Raphaël Cendo, Jean-Luc Hervé ou Benjamin de la Fuente, et joue
régulièrement les oeuvres du répertoire dans les grandes institutions et les festivals
musicaux européens.
la cie
l’escalier
Aujourd’hui,
la Cie l’escalier s’attache à défendre des formes telles que le récit et la poésie. Parce que les
écritures poétiques, de part leur histoire et leur évolution, suscite une remise en question
du langage, grâce à l’émancipation des contraintes de la langue et à la reconnaissance de
ses dimensions sonores et musicales.
Interroger ces écritures, les déplacer de par la rencontre avec la scène, réfléchir sur leur
réception, observer et travailler avec leurs limites, leurs contraintes et leurs libertés, sont
autant de choses qui constituent nos expériences, nos désirs et ce que nous sommes
aujourd’hui.
La Cie l’escalier construit un théâtre où les écritures textuelles tentent une grande
proximité avec la musique, parce que littérature et musique sont pour nous intimement
liées. Le texte devient à sa façon partition.
La relation au spectateur est aussi une préoccupation importante. Ouvrir ses perceptions,
jusqu’au trouble parfois, révèle l’amplitude de son écoute, de sa présence. Ainsi, nos projets
s’accompagnent d’une réflexion sur les codes habituels de la représentation et sur une
autre façon d’envisager la relation au temps et à l’espace. Le rapport à la musique, au son
et à leur spatialisation y participent, de même que le travail sur l’image et sur la lumière.
Histoire & cheminement :
Au départ et durant des années, la compagnie était presque exclusivement un lieu
d’expérimentations, en marge des institutions, où les pratiques se croisaient. Un espace de
recherche, d’écritures collectives, de tentatives. Dans l’ombre. Nous nous sommes nourris
des œuvres d’ Artaud, de Michaux, de St John Perse, de Bourdieu, de Barthes, de Neruda, et du
théâtre de Kantor, de régy...
Sont arrivés des poètes plus contemporains, plus sonores aussi tels que Luca, Juarroz, Tarkos,
Parant, et bien d ‘autres.
Ici s’est exprimée clairement la nécessité de la convergence entre texte et son : une autre
façon d’entrevoir le rapport à la langue et la place importante qu’il occuperait dès lors au
sein de notre travail. Puis, de manière évidente : la poésie sonore et le théâtre musical. D’où
l’idée de fonder un groupe de recherche en 2005 : le G.R.P.S. - Groupe de Recherche des
Poétiques Sonores, collectif d’artistes qui existera durant 5 ans. S’en suivent les précieuses
rencontres et la correspondance avec Bernard Heidsieck et l’émergence de l’important
travail vocal de Sandrine Gironde, responsable artistique de la Compagnie, qu’elle met
au service de l’improvisation avec musiciens, performers et poètes. Travail plus que jamais
actif aujourd’hui au travers de performances en duo et en trio.
Dès 2007, le choix de mettre en scène un texte n’est motivé que par une vraie rencontre,
celle d’une écriture. Celle d’être une évidence. L’œuvre de Rebotier qui participe de la
poésie et de la musique s’est imposée à nous et s’est concrétisée entre autres par la mise
en scène de La Vie est courbe.
D’une toute autre façon, le travail sur Marguerite Duras nous met en mouvement. Parce
que nous sommes aussi attachés à cette force que peut avoir le langage à exprimer
l’indicible, son infirmité, son incapacité à dire, qui nous laisse en suspens, en silence, en
questionnement. La compagnie l’escalier met alors en scène La maladie de la mort et
assure la coordination de l’événement «Les yeux verts» consacré à la littérature et au
cinéma de Duras. Y sont réunis de nombreux de partenaires et d’intervenants tels que
artistes, universitaires et étudiants.
«Les yeux verts» fut un moment important, très formateur en terme de coordination
d’événement, de mise en partenariat et en réseau.
Désireux de poursuivre ce type d’initiative, nous travaillons aujourd’hui à un nouvel
événement pour 2014 sur les écritures poétiques contemporaines associant également
partenaires artistiques (lieux , festivals déjà existant), institutionnels et universitaires.
Après les aventures durasiennes, se recentrer sur les écritures contemporaines et s’associer
avec un auteur vivant était important. La découverte de l’œuvre de Christophe Manon,
poète contemporain, a été déterminante dans le choix d’une nouvelle création. Qui vive,
un de ses récits, sera créé en janvier 2013. Manon est auteur associé au projet.
De part et d’autre de son histoire, des moments forts et décisifs ont permis d’inscrire et
de défendre aujourd’hui une esthétique de compagnie que nous souhaitons cohérente
et précise : faire découvrir de nouvelles écritures, de nouveaux auteurs ; se saisir de ces
textes, participer à leur déploiement du fait de leur rencontre avec la scène et d’un travail
exigent sur la langue.
Tout en restant soucieux que nos propositions artistiques, contemporaines, rencontrent
un large public.
(S.G.)
“
Je crois que le théâtre doit dire ce qu’il y a de plus obscur dans l’être humain. Mais aussi ce
qui touche au plus secret des actions qui se font dans le monde.
”
Claude Régy