QUI VIVE
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QUI VIVE
qui vive Cie l’escalier C réation 2012/2013 Texte Christophe Manon éditions Dernier Télégramme, 2010 Direction artistique et mise en scène Avec Assistante à la mise en scène Création musicale et spatialisation Scénographie et vidéo Lumières Coproducteurs CCAM Scènes Vosges Transversales Théâtre de la Mauvaise Tête Cie l’escalier Sandrine Gironde Jean-Marc Bourg Sibel Kilerciyan Nicolas Déflache Olivier Irthum Jérôme Lehéricher Scène nationale - Vandoeuvre lès Nancy Scène conventionnée - Epinal Scène conventionnée - Verdun Marvejols Nancy Partenariat avec la cie sound track cie conventionnée musique - Champagne-Ardenne Avec le soutien de La Maison de la Poésie Espace B.M. Koltès TGP Les TAPS Paris Scène conventionnée - Metz Scène conventionnée - Frouard Strasbourg Contact // Sandrine Gironde - Nancy / 06 63 14 52 70 / [email protected] / www.cie-escalier.fr “ Les pauvres mots que tu entends, pleins de fureur et de douceur, violents et touchants, frissonnant d’une tendre barbarie encore mal domptée, claquant dans la nuit comme des coups de feu, nous ont été légués par l’Histoire, avec son impitoyable brutalité coutumière, sa terrifiante démesure, son incrédible et pesant humour, par les spectres immenses que les siècles ont laissés dans l’espace, par ceux qui ont disparu derrière le temps, ceux qui n’ont pas été ensevelis, qui n’ont pas été dénombrés, ceux qui ont connu les bourreaux et ne les ont pas craints, qui ont résisté longuement aux persécutions et n’ont pas renoncé, qui ont payé le prix élevé pour le simple droit de rester homme ... ” “ Pleure camarade. Maintenant tu le peux. Ton visage est celui de l’agneau, du lapin, de l’escargot, de tous les animaux qui ont les courbes de la lune. Pleure. Laisse monter en toi le flot noir de ta détresse et de ta colère face à l’absurdité des hommes et de la guerre ... ” Christophe Manon Extraits de Qui vive Regard sur Qui vive par Sandrine Gironde J’ai trouvé en Qui vive, et dans l’ensemble de l’oeuvre de Christophe Manon, une écriture qui s’engage et qui engage, une parole active qui tente de maintenir une forme de colère et qui persiste à croire en la nécessité d’être et de se tenir debout et en éveil. Il fait partie d’un ensemble de textes qui traitent tous de luttes d’émancipation situées dans l’avenir, mais qui s’inspirent d’événements historiques réels. Dans ce récit humaniste, politique et poétique, la parole est adressée à l’espèce humaine. Christophe Manon y dépeint le cynisme et la cruauté de l’Histoire. Il interroge notre terrifiante ambivalence, en ce que nous sommes capables d’une indicible violence mais aussi du plus sensible, du plus doux. Il « convoque les ombres ». Celles-ci viennent nous parler de ceux qui ont payé, du prix de leur vie, le simple droit de rester homme. Elles viennent interroger « notre propre conscience et la juste compréhension des catastrophes que nous orchestrons ». Elles nous murmurent de croire en un avenir possible. Qui vive raconte l’histoire de celui qui, dans un désir révolutionnaire en train de se faire, doute et persévère. Ce texte rencontrera la scène pour la première fois. (S.G.) mettrechristophe manon en scène qui vive De quoi peut rêver un auteur, sinon que d’autres s’emparent de ses écrits pour leur insuffler de nouveaux sens ? En vertu du principe d’échange qui fonde tout travail d’écriture, un livre est en effet un champ de possibles qui s’activent en fonction des lectures qu’on en fait. Chacun l’investit à sa façon, l’interprète et le fait sien. Je suis ainsi très désireux de voir et d’entendre ce que cet échange produira sur scène. Particulièrement sensible aux lectures publiques (que je pratique régulièrement à partir de Qui vive ou d’autres textes), je déploie une écriture rythmée, conçue pour être dite à haute voix, chacun de mes livres passant par le filtre de la lecture orale au moment même de sa rédaction. Je ne peux donc qu’être enthousiaste à la perspective d’entendre ce récit résonner par la voix d’un autre interprète, de le voir prendre une dimension spatiale et temporelle. D’autant que la démarche des artistes à l’initiative de ce projet me semble proche de la mienne, notamment par leur travail respectif sur le champ poétique contemporain. J’ai ainsi pu apprécier, à la Maison de la poésie de Paris, la mise en scène et l’interprétation de Jean-Marc Bourg de Une Phrase pour ma mère de Christian Prigent. Quant à Sandrine Gironde, son travail, notamment au sein du Groupe de Recherche des Poétiques Sonores, présente une très forte parenté avec le mien. Je leur fais donc entière confiance pour donner à Qui vive un écho saisissant. Dans les échanges déjà nombreux et fructueux que nous avons eu avec Sandrine Gironde, j’ai pu constater qu’elle a une vision à la fois sensible et précise du texte s’attachant à en rendre la pensée, l’ambiguïté et le dénuement qui le constituent. Mon souhait est que chacune des personnes qui interviendra dans ce projet puisse se l’approprier et le faire sien. Pour ma part, cette expérience nourrira sans aucun doute mon travail à venir et m’inclinera peut-être à écrire une œuvre spécifiquement dramatique… (C.M.) notes d’écriture & d’intention Christophe Manon Sandrine Gironde Olivier Irthum Nicolas Déflache notechristophe manon d’écritures Qui vive est un récit d’anticipation sous forme de fragments. Il fait partie d’un cycle de textes traitant tous de luttes d’émancipation. Se trouvant dans un espace intermédiaire entre rêve et réalité, entre vie et mort, entre présent et souvenirs, le «personnage», misérable et pourtant volontaire, vit ou imagine tour à tour des scènes de fin du monde où le désordre règne et des scènes de contemplation de l’être aimé avant les violences. Résolument ancré dans un discours politique de la fraternité, ce récit salue la lutte que l’on n’abandonne pas et la foi en la vie, même si cette dernière prend ici un contour délabré, presque lamentable. En quelque sorte, il s’agit de rendre hommage à celles et ceux qui ont lutté pour l’idée révolutionnaire. Car ce livre chante aussi la fragilité, les faiblesses et les désarrois de l’homme pour tenter d’en adoucir le destin et de manifester une certaine confiance en son avenir. Caresser, consoler, adresser un salut fraternel à l’espèce humaine, telle est l’intention profonde de ce texte. Une attention portée aux choses et aux créatures. Comme disait Paul Celan : « Je ne vois pas de différence de principe entre une poignée de main et un poème. » Une des tâches assignées à l’écriture consiste à entretenir l’espoir et frayer une voie vers un avenir possible. Mais la condition première de cet objet est une juste compréhension des catastrophes que nous orchestrons constamment. Dans cette perspective, il est nécessaire de tenir registre des événements. Consigner la catastrophe. Recenser les vaincus. Convoquer les ombres. Redonner vie aux spectres, pour un instant, dans une sorte de tremblement. Un peu comme si des voix surgies des profondeurs du temps, de l’histoire, se mettaient à parler. (C.M.) notesandrine gironde de mise en scène Qui vive est un récit poétique et narratif, adressé au « tu ». Questionner ce récit, interroger sa réception, sa rencontre avec la scène, ses limites, ses contraintes, la liberté que révèle sa capacité à être exploré, de même que la liberté que révèlent ses résistances. La relation au spectateur est le point de départ de ma réflexion : Je le souhaite au plus près de ce qui est réellement dit, de ce qui a vraiment lieu, comme si le spectacle était aussi en lui. Je nommerais cet état : « une présence à soi-même ». J’imagine le spectateur en réception de chaque instant, de manière attentive et active. Pour cela : - Une lecture précise et radicale du texte, une façon de penser le rapport à la langue : travailler sur les rythmes du texte, du flux à l’étirement, promettant de croire aux « jaillissements » du (des) sens, à la diversité et à la densité des espaces-temps de la parole. Pour aussi nous révéler une autre dimension, celle qui ne nous parvient pas uniquement ou totalement par les mots. Celle qui nous invite à nous poser à l’intérieur de nous-même, celle qui s’installe ou qui remue dans les creux, celle qui créée mouvement et circulation entre conscient et inconscient. Celle qui nous met en action. - Une réflexion sur la relation au temps et à l’espace, une mise en tension d’un tout, une sorte de transformation, ou de déplacement du réel sont aussi des façons de mettre en mouvement la pensée et produire du saisissement dans la perception : circulations de l’adresse et déplacements de la parole permis grâce à différentes localisations de la voix, présence absence de la lumière… Aujourd’hui, cette étrangeté attendue dans le rapport à la langue, à l’espace, au temps, au spectateur entre en résonance avec l’écriture de Qui vive et avec ce que ce récit vient et doit interroger en chacun de nous. Toujours être dans le sensible empreint parfois de rudesse et de rugosité. (S.G.) notes pour la scénographie d’ intention Ma première lecture de Qui vive s’est terminée avec la nette impression d’avoir traversé un cauchemar, une vision apocalyptique, mais poétique du monde. Ce personnage qui s’adresse à nous est pris entre deux feux. D’une part, le désir de l’acte révolutionnaire voire terroriste qui fait verser le sang, acte injustifiable mais réel. Et d’autre part, le refus du sang versé par les pouvoirs et les dictatures tout aussi injustifiable au regard de l’humain. Le texte de Christophe Manon nous fait voyager, pris dans l’étau de ce questionnement au travers d’un monde quasi irréel mais empreint de la réalité de la violence de nos guerres. Il y est question de sang, de cendre, de boue, d’arbres calcinés, de mort. L’évocation d’images fantasmagoriques, proche de l’univers science-fictionnel. Quand l’auteur parle de “rite magique“, de tracé de cercles et d’inscription de signes, on pense à Faust. La tragédie est là, présente. L’humain seul face à la violence du monde y est tiraillé, tourmenté, torturé prisonnier de l’éternel recommencement. J’ai pensé à l’arène, au cercle, forme infinie qui renvoie aussi à la mort. J’ai pensé à la peinture de Francis Bacon, à ses figures torturées dans des espaces circulaires où les parois verticales sont comme des structures d’écrans, de fenêtres. J’ai pensé à des horizons, des panoramas, telles ces descriptions de paysages de désolation, de bâtiments détruits, de guerre, de mer. J’ai donc imaginé un espace circulaire, sorte d’arène qui enfermerait l’acteur. Les gradins de cette arène feraient référence au monde, aux autres, à l’assemblée. Ils seraient des parois inclinées formant autour de l’acteur un panorama, le lieu de la projection d’images. L’espace circulaire vide symboliserait une forme d’utopie. C’est en tout cas mon axe de recherche pour la scénographie de Qui vive. L’image est ici Olivier Irthum considérée comme espace scénographique. Elle enferme physiquement le personnage tout en étant les lieux de sa pensée, de son ambivalence. Elle suscitera la mise en présence du visible et du caché, de l’horreur et du beau. Elle sera aussi la rumeur du monde, celle que manifeste la dimension universelle de Qui vive. Sandrine Gironde notes pour la création musicale d’ intention La création musicale envisagée pour Qui vive est indissociable de l’oeuvre scénique. Elle a pour origine le texte. Un son est une matière, un élément sémantique et un objet sonore, élément d’une partition acousmatique qui prend en compte le comédien, son timbre vocal, son rythme, ainsi que l’espace scénographique dans lequel il évolue. Le spectateur est amené à entendre la valeur musicale et plastique de chaque silence et chaque son, comme chaque silence et chaque mot prononcé constituent le texte. Qu’ils soient dits par le comédien, amplifiés, enregistrés, transformés ou mis en espace, les mots trouvent un support, un dialogue et une extension dans les sons. Ceci suppose un travail précis, et une écoute réciproque entre le comédien et le musicien. Par la mise en espace, le lieu du son est utilisé comme un élément de langage. La palette sonore joue du in et du off, l’intérieur et l’extérieur, le danger, le masquage et la clarté. Le texte, qui place le personnage hors du temps et dans un lieu entre le rêve et le réel, invite à la constitution d’environnements abstraits. Des paysages en illusion par leur mobilité et leurs effets de masquage : évolutions de couleurs harmoniques, jeux subtils de perception, demi-silences. Ils invitent le spectateur à bouger dans son imaginaire. La poésie est dans un mouvement de découverte de sensations intérieures : l’inquiétude, l’angoisse et la difficulté d’avancer dans l’inconnu, inéluctablement vers les profondeurs de l’horreur. Dire ce qu’il y a d’obscur dans l’être humain, et de secret dans le monde. Le sonore touche de près à la sensation, il révèle les contradictions. Une rémanence, une pédale, le «spectre de l’histoire» s’est construit dans le temps, et ses composantes colorent aujourd’hui le réel : l’horizontal cède la place au vertical. Faire entendre comment le temps et l’espace masquent la catastrophe et son origine, comment on s’habitue à cette verticalité, puis permettre à l’auditeur de la déconstruire, et de faire le chemin menant à cette hyper-conscience du réel qui conduit le héros à l’action. Nicolas Déflache La création musicale de Qui vive, ou comment susciter différents endroits de perception, pour que l’écriture se déploie, que la ligne du récit se fractionne. Convaincue que bousculer les codes habituels de l’écoute permet au spectateur d’être dans une autre forme de présence, que créer des troubles de la perception revient parfois à en révéler l’amplitude. De ce déplacement du réel et de cette relation particulière au temps et à l’espace, naît une étrangeté et suscite une écoute en tension. Sandrine Gironde bio graphies Christophe Manon Sandrine Gironde Jean-Marc Bourg Nicolas Déflache christophe manon Biographie : Né en 1971 à Bordeaux, Christophe Manon vit et travaille à Paris. Il tente de placer son écriture au point de convergence de la pensée, du politique et du chant, dans ce qu’il appelle « lyrisme de masse » ou « lyrisme expérimental ». Il a publié récemment Univerciel (NOUS, 2009), Qui vive (Dernier télégramme, 2010), Ballades du temps jadis et Heureux qui n’en a pas (Derrière la salle de bain, 2010) et a participé notamment à l’anthologie Le Jardin ouvrier présentée par Ivar Ch’Vavar (Flammarion, 2008). Depuis 1999, il a collaboré à de nombreuses revues papier ou sur Internet (Fusées, Java, Action poétique, L’Etrangère, Grumeaux, remue.net…) et se produit régulièrement dans des lectures publiques en France et à l’étranger. De 2005 à 2010, il a codirigé les éditions ikko et la revue MIR. Bibliographie : Ruminations, Atelier de l’agneau, 2002 Cyberhaïku, L’Attente, 2004 La Mamort, (avec Michel Valprémy), Atelier de l’agneau, 2004 Grande Beuverie de poètes au ciel, Le Clou dans le fer, 2006 l’éternité, Dernier Télégramme, 2006 Constellations, avec un CD, musique motif_r et yod, Ragage éditeur, 2006 Fiat lux, MIX., 2006 l’idieu, ikko, 2007 Victoire sur les ténèbres, Dernier Télégramme, 2008 Protopoèmes, Atelier de l’agneau, 2009 Univerciel, NOUS, 2009 Testament, d’après Villon, publie.net, 2010 Qui vive, Dernier Télégramme, 2010 Ballades du temps jadis, Derrière la salle de bain, 2010 Heureux qui n’en a pas, Derrière la salle de bain, 2010 anthologies Le Jardin ouvrier, Ivar Ch’Vavar & camarades, Flammarion, 2008 sous pseudo (Gottfried Gröll) Vie & opinions, Le Quartanier, 2007 En revues : remue.net, Overwritting Bourses et résidences : - 2005 : Bourse d’encouragement, Centre national du livre. - 2007 : Bourse de création, Centre national du livre. - 2009 : Mission Stendhal, Cultures France (résidence d’un mois en Russie). - septembre 2011-juin 2012 : Résidence d’écrivain en Île-de-France. Nombreux ouvrages soutenus par le Centre National du Livre. sandrine gironde Sandrine Gironde est metteur en scène : Elle assure la direction artistique de la Cie l’escalier : Je travaille sur les croisements et les rencontres possibles entre théâtre poésie et musique, sur la musicalité de la langue et le rapport son/sens. Je défends les écritures contemporaines, en particulier le récit poétique et la poésie contemporaine, matières textuelles avec lesquelles je tente la rencontre avec la scène, pour la liberté que révèlent toutes leurs possibilités à être investies, de même que m’intéressent leurs contraintes et leurs résistances. Je suis attachée à cette force que peut avoir le langage à exprimer l’indicible. Mais aussi son infirmité, son incapacité à dire, qui nous laisse en suspens, en silence, en questionnement. La dimension sonore (création musicale, traitement et spatialisation des voix) a une place très importante dans chacun de mes spectacles. Mes deux précédentes créations : La Vie est courbe de Jacques Rebotier et La maladie de la mort de Marguerite Duras. En 2010, je suis à l’initiative et assure la coordination de l’événement Les yeux verts, consacré aux écritures de M. Duras. Je prépare actuellement un autre événement, celui-ci autour des écritures poétiques contemporaines qui aura lieu en 2014. Depuis 2004, je crée des liens étroits avec le champ des poésies sonores, rencontre et m’entretiens avec de nombreux poètes dont Bernard Heidsieck. Je décide de fonder le G.R.P.S. Groupe de Recherche des Poétiques Sonores : ce collectif d’une dizaine de personnes a existé pendant 5 ans - lieu d’échanges, de tentatives, de propositions. Sandrine Gironde est aussi improvisatrice vocale : Cette « écriture » de la voix est influencée et impulsée depuis plusieurs années à la fois par mon travail de metteur en scène et par mes recherches sur les poésies sonores. C’est l’invention d’une langue constituée de nombreuses sonorités vocales, de chants singuliers et de bruits de bouche. Ce travail pourrait être défini comme une poétique de la voix et de la langue. De nombreux stages (du chant lyrique au chant contemporain et improvisé), j’ai été formée entre autres par David Moss à Berlin. Je m’associe à des poètes, des musiciens et des performeurs. Nos interventions sont essentiellement des performances. Par ailleurs, j’interviens en tant que conseillère artistique ou metteur en scène pour d’autres compagnies ou formations musicales et encadre des ateliers et des stages autour de l’écriture, de la lecture à voix haute, des poésies sonores et du théâtre. jean-marc bourg Jean-Marc Bourg est comédien : Jean-Marc Bourg a joué sous la direction de Daniel Mesguich, Pascal Jouan, Jacques Falguières, Jean-Claude Fall, Jacques Kraemer, Frédéric Révérend, Pierre-Etienne Heymann, Arlette Téphany, Jean-Claude Amyl, Antoine Caubet, Jeanne Champagne, Nathalie Sultan, Michel Touraille, Jacques Allaire, Julien Bouffier, Didier Mahieu, Fabrice Andrivon, Michel Simonot, Didier Théron, Marc Ducret/Franck Vigroux, Luc Sabot. metteur en scène : Il a mis en scène les textes de P. Claudel, Marivaux, Pirandello, Horvàth, Guilleragues, Sophocle, Shakespeare, F. Bon, S. Beckett, Villiers de l’Isle-Adam, M. Glück, D. Lemahieu, E. Darley, L. Gaudé, R. Schneider, C. Prigent, G. Granouillet, P. Sales / D. Lescot, S. Plath. lecteur : Lectures publiques de très nombreux textes littéraires, français et étrangers, classiques et contemporains : récit, roman, théâtre et poésie (notamment au Festival des Voix de la Méditerranée à Lodève). Jean-Marc Bourg a été directeur de la compagnie abattoir (1993-1998) Collectif de création. Metteurs en scène : Jean-Marc Bourg et Jacques Allaire. écrivain associé : Daniel Lemahieu. Créations : Guilleragues, Sophocle, Shakespeare, Bon, Beckett, Villiers de l’Isle-Adam. directeur de la compagnie labyrinthes (1985-1993 et 1998-2007) Durant la deuxième période, la compagnie a été conventionnée avec l’Etat (DRAC Languedoc-Rousillon), en résidence entre autres au Théâtre des Treize Vents – CDN de Montpellier. écrivains associés : Emmanuel Darley et Michaël Glück. Organisation de nombreuses manifestations : Résidences d’écrivains, commandes d’écriture pour créations et laboratoires… Créations : Glück, Lemahieu, Aubert, Darley, Debernard, Laurens, Gaudé, Prigent, Griselin, Granouillet, Sales, Lescot, Schneider. nicolas déflache Nicolas Déflache est créateur son et interprète de musique électroacoustique : Formé comme musicien-ingénieur du son au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, il intervient dans des productions instrumentales, théâtrales ou chorégraphiques, des installations et des spectacles multimédia. Il collabore avec la C ompagnie Le G rain T héâtre de la Voix (opéra sur les textes de Daniil Harms, composition d’Oscar Strasnoy, au Théâtre National de Bordeaux), ainsi qu’avec les metteurs en scène Philippe Boronad (Alaska Forever, théâtre arts-numériques) et Thierry Poquet (textes de Christophe Tarkos, musique de Sphota). Il pratique l’improvisation électronique en temps réel avec, par exemple, le poète Jacques Rebotier, la chanteuse de P’ansori Min Hye-sung et les flûtes andines et d’Europe centrale de Leonardo Garcia. La dialectique art/technique est pour lui une évidence : « Mon travail rejoint celui de plusieurs compositeurs et metteurs en scène qui, appuyés sur un texte, explorent la dramaturgie, le son, la voix, et les rapports de l’électronique à la présence des corps. Je poursuis un cheminement artistique indépendant, qui passe par les mouvements de l’absurde, l’abstraction et la recherche d’une certaine respiration. » Nicolas Déflache est aussi réalisateur informatique musical et ingénieur du son spécialisé dans la création musicale contemporaine Il est entre 2003 et 2007, responsable studio du C.I.R.M. (Centre National de Création Musicale de Nice) : « Je construis des outils de traitement et de spatialisation qui peuvent remettre en cause les usages, pour s’adapter parfaitement à la nécessité artistique. » Il collabore aujourd’hui avec des compositeurs de musique savante comme Martin Matalon, Raphaël Cendo, Jean-Luc Hervé ou Benjamin de la Fuente, et joue régulièrement les oeuvres du répertoire dans les grandes institutions et les festivals musicaux européens. la cie l’escalier Aujourd’hui, la Cie l’escalier s’attache à défendre des formes telles que le récit et la poésie. Parce que les écritures poétiques, de part leur histoire et leur évolution, suscite une remise en question du langage, grâce à l’émancipation des contraintes de la langue et à la reconnaissance de ses dimensions sonores et musicales. Interroger ces écritures, les déplacer de par la rencontre avec la scène, réfléchir sur leur réception, observer et travailler avec leurs limites, leurs contraintes et leurs libertés, sont autant de choses qui constituent nos expériences, nos désirs et ce que nous sommes aujourd’hui. La Cie l’escalier construit un théâtre où les écritures textuelles tentent une grande proximité avec la musique, parce que littérature et musique sont pour nous intimement liées. Le texte devient à sa façon partition. La relation au spectateur est aussi une préoccupation importante. Ouvrir ses perceptions, jusqu’au trouble parfois, révèle l’amplitude de son écoute, de sa présence. Ainsi, nos projets s’accompagnent d’une réflexion sur les codes habituels de la représentation et sur une autre façon d’envisager la relation au temps et à l’espace. Le rapport à la musique, au son et à leur spatialisation y participent, de même que le travail sur l’image et sur la lumière. Histoire & cheminement : Au départ et durant des années, la compagnie était presque exclusivement un lieu d’expérimentations, en marge des institutions, où les pratiques se croisaient. Un espace de recherche, d’écritures collectives, de tentatives. Dans l’ombre. Nous nous sommes nourris des œuvres d’ Artaud, de Michaux, de St John Perse, de Bourdieu, de Barthes, de Neruda, et du théâtre de Kantor, de régy... Sont arrivés des poètes plus contemporains, plus sonores aussi tels que Luca, Juarroz, Tarkos, Parant, et bien d ‘autres. Ici s’est exprimée clairement la nécessité de la convergence entre texte et son : une autre façon d’entrevoir le rapport à la langue et la place importante qu’il occuperait dès lors au sein de notre travail. Puis, de manière évidente : la poésie sonore et le théâtre musical. D’où l’idée de fonder un groupe de recherche en 2005 : le G.R.P.S. - Groupe de Recherche des Poétiques Sonores, collectif d’artistes qui existera durant 5 ans. S’en suivent les précieuses rencontres et la correspondance avec Bernard Heidsieck et l’émergence de l’important travail vocal de Sandrine Gironde, responsable artistique de la Compagnie, qu’elle met au service de l’improvisation avec musiciens, performers et poètes. Travail plus que jamais actif aujourd’hui au travers de performances en duo et en trio. Dès 2007, le choix de mettre en scène un texte n’est motivé que par une vraie rencontre, celle d’une écriture. Celle d’être une évidence. L’œuvre de Rebotier qui participe de la poésie et de la musique s’est imposée à nous et s’est concrétisée entre autres par la mise en scène de La Vie est courbe. D’une toute autre façon, le travail sur Marguerite Duras nous met en mouvement. Parce que nous sommes aussi attachés à cette force que peut avoir le langage à exprimer l’indicible, son infirmité, son incapacité à dire, qui nous laisse en suspens, en silence, en questionnement. La compagnie l’escalier met alors en scène La maladie de la mort et assure la coordination de l’événement «Les yeux verts» consacré à la littérature et au cinéma de Duras. Y sont réunis de nombreux de partenaires et d’intervenants tels que artistes, universitaires et étudiants. «Les yeux verts» fut un moment important, très formateur en terme de coordination d’événement, de mise en partenariat et en réseau. Désireux de poursuivre ce type d’initiative, nous travaillons aujourd’hui à un nouvel événement pour 2014 sur les écritures poétiques contemporaines associant également partenaires artistiques (lieux , festivals déjà existant), institutionnels et universitaires. Après les aventures durasiennes, se recentrer sur les écritures contemporaines et s’associer avec un auteur vivant était important. La découverte de l’œuvre de Christophe Manon, poète contemporain, a été déterminante dans le choix d’une nouvelle création. Qui vive, un de ses récits, sera créé en janvier 2013. Manon est auteur associé au projet. De part et d’autre de son histoire, des moments forts et décisifs ont permis d’inscrire et de défendre aujourd’hui une esthétique de compagnie que nous souhaitons cohérente et précise : faire découvrir de nouvelles écritures, de nouveaux auteurs ; se saisir de ces textes, participer à leur déploiement du fait de leur rencontre avec la scène et d’un travail exigent sur la langue. Tout en restant soucieux que nos propositions artistiques, contemporaines, rencontrent un large public. (S.G.) “ Je crois que le théâtre doit dire ce qu’il y a de plus obscur dans l’être humain. Mais aussi ce qui touche au plus secret des actions qui se font dans le monde. ” Claude Régy