Grossesse précoce : Ma fille, ma force, mon combat 14.01.2016
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Grossesse précoce : Ma fille, ma force, mon combat 14.01.2016
16 JEUDI 14 JANVIER 2016 LE NOUVELLISTE jcp SANTÉ Ma fille, ma force, mon combat Ma fille, ma MÈRE-FILLE Elles sont tombées enceintes sans le vouloir alors qu’elles étaient en formation. Elles ont choisi de garder leur enfant et racontent leur parcours. MÈRE-FILLE Elles sont tombées enceintes sans le vouloir alors qu’elles étaient en formation. Elles ont choisi de garder leur enfant et racontent leur parcours. LYSIANE FELLAY Kelly. Cette discussion l’a apaisée et amenée petit à petit à envisager toujours travaillé. Aujourd’hui, je LYSIANE FELLAY Elles sont jeunes, insouciantes et en formation. Tomber enceinte? Impossible, pourtant, ça leur est arrivé. Ces jeunes femmes ont dû rapidement faire un choix: garder l’enfant, le faire adopter ou interrompre la grossesse. Nous avons rencontré TÉMOIGNAGE DE KELLY DUAY de commerce avec maturité professionnelle. deux jeunes femmes qui ont choisi de garder leur bébé. Sans autonomie financière, elles ont dû trouver du soutien et de l’aide pour assumer leur choix. Les parents, le centre SIPE (Sexualité, information, prévention et éducation), et des associations leur ont notamment apporté leur aide. Témoignages. TÉMOIGNAGE DE NATACHA* Elles sont jeunes, insouciantes mère-fille banque des enfants. Ça a cassé mon rêve et de garder ce bébé. Une maman battante et déterminée Ras-le-bol de l’étiquette Pour la suite, elle a déjà trouvé je me suis retrouvée confrontée à la et en formation. Tomber en- Son copain, lui, A 18 ans, Kelly Duay était au col«Jestage sortais un gars Quant depuis réalité. Ensuite, Natacha a vécu un acun dansavec une banque. ceinte? Impossible, pourtant, ça préférait Toutefois, le choix de garder la soludresse Kelly. Pour lège est de Saint-Maurice. Elle sortait deux ans. ilOnn’aétait amoureux. couchement et difficile. au papa, pas fous vraiment sou- ma leur arrivé. Ces jeunes fem- tion fille a été long naturel pour moi.«J’ai Je l’avorteelle, del’accoucheUn avecont sondû copain depuis un an. un «Je ment. Quand j’ai su que enceinte, beaucoup Lorsque j’ai enfin haité prendre sonj’étais rôle au sérieuxil pense mes rapidement faire quesouffert. je me serai suicidée si ment représente stage supportais mal lal’enfant, pilule. Ellelemefaire ren- «Finalement, m’a demandé de choisir entre et j’avais vu Nora*, j’ai étéconfie heureuse et fière de et voit épisodiquement sa lui fille. choix: garder avorté», Natacha. A me le début deje son dans dait malade je ne la prenais ré- suis le bébé.estJ’ai choisi le bébé, sans rela découvrir de se la brouille sentir. C’était Kelly fière de son parcours et cette adopter ou etinterrompre la pas grospériode,etelle avec dit, je «J’aimerais le garde et combat. une gulièrement. Je voulais changer de on grets», raconte mafamille récompense pourlatout le combat est fière de saNatacha* fille quiquia souau- sa sesse. Nous avons rencontré deux et quitte maison. Elle bien. me J’étais en queverra la société consimoyen femmes de contraception. J’ai pris haite rester5 ans. anonyme. Ellefemme a alors aque j’avais dû mener pendant ma jourd’hui La jeune jeunes qui ont choisi de paix passé ensuite six mois dans un moi-même. dèreavec comme une mèreLà,à rendez-vous chez mon et j’ai mon 17 estest en apprentissage. grossesse. bataille «C’était que j’avais deans 24 et ans profondément«Ça re- foyer garder leur bébé. Sansgynéco autonomie pourUne immigrés. un copain Jem’a quittée. part entière. ne veux pas arrêté la pilule deux Je n’ai aconnaissante été un moment difficile. mes peu gagnée.» Natacha envers sesTous parents financière, elles ontsemaines. dû trouver du J’étais glauque. J’ai toutestderestée même chez contrès triste», comme se souêtre considérée pas prisetdedeprécaution idéaux se sont moraécrou- tinué ses parents un anJ’ai avant qui l’ontd’adolescente toujours soutenue soutien l’aide pourparticulière assumer vient-elle. à vivrependant normalement. pu Difficile une adolescente incaavecchoix. mon copain. Inconsciemment, lés: former un couple, avoirIIsune de prendre appartement. Elle lement et financièrement. lui compter leur Les parents, le centre pour surunplusieurs personnes pable.elle J’ai led’assumer sentiment je pensais que ça n’arrivait qu’aux sa maison et desdeenfants. Je une me suis re- pour a assumé les fraisau pour sa fille ont permis devenir jeune SIPE (Sexualité, information, me soutenir travail et avec mes colquegrossesse je dois au prouver autres. J’ai euetunéducation), retard de règles. J’ai lège. trouvée confrontée à la réalité. Le amies son salaire d’apprentie. femme accomplie. prévention et des ne m’ont jamais lâchée», en 4e tous Alors les jours queanje choix de garder continue Natacha. La jeune fait deux tests qui née, associations leur de ont grossesse notamment a tenté suis elle capable. On Faire mieux que également les autres de ma fille a été femme étaient négatifs. Je me suis dit que je tout apporté leur aide. Témoignages. a trouvé de n’est pas plus La jeune se SIPE met de beaunaturel pour l’aide devais souffrir d’un dérèglement hor- même auprèsmaman du centre sa bête que de les coup dede pression. «J’ai choisi deetla moi. Je région, monal. Ensuite,1 j’ai eu mon rendez- trouver Témoignage SOS futures mères un autres parce garder alors je me suis promise de pense que de vous chez le gynéco et il m’a dit d’at- arrangel’association Choisir la vie. Six qu’on est Kelly en ras-le-bol de l’im- ment faire encore mieux les autres. je me se- mois tendre mesarègles pour mettre plus tard, sesque parents l’ont tombéepour enl’étiquette mère-fille J’étudiais uniquement quand rai suici- recontactée plant. Un mois plus tard, je ne les aménager et l’ont invitée à ren-je ceinte par Kellytoujours Duay pas avait 18J’étais ans.crevée Elle ses l’avais mise auIls lit.lui Je apportent ne voulais du pas dée si trer avais eues. chez eux. horaires accident! Je était au collège de Saint-Maurice. gaspiller du temps avec elle pour faire j’avais et dormais beaucoup. Après une de soutien. Ensuite, Natacha a vécu cours, suis une maElle sortait avec copain de- sans des choses que j’auraislong dû faire avant avorté», un consultation chezson mon médecin, accouchement et diffiman succès. avant puis un an.que «Jejesupportais mal la qu’elle arrive.» Pour réussirsouffert. à tout confie j’apprends suis enceinte de Elle cile. «J’ai beaucoup tout.s’estJedirigée m’ocpilule. Elle me rendait malade gérer, Natacha estvu aussi très organiNatacha. huit semaines. Pour moi, c’étaitetladu fin vers Lorsque j’ai enfin Nora*, j’ai été école cupeune de ma fille,pride coup, je ne laJ’aiprenais sée. «Je planifiais Je regardais A cette pé- heureuse du monde. appelépas monforcément copain. Il vée et fière detout. la découvrir et jusqu’à jeson accouma maison, travaille et régulièrement. touslales bons C’était plans pour riode, elle se de ne m’a pas cru. Je Onvoulais a passé changer la nuit à chement. sentir. ma économiser.» récompense Puis, après la j’ai toujours travaillé. Si tout pas forcément de moyenOndea finalement contraception. Témoignage brouille avec pour discuter. décidéJ’ai de naissance tout len’acombat que j’avais été dû de sajefille, Aujourd’hui, suiselleena simple pour elle, elle se plaint donc pris rendez-vous 2 famille et mener sa ne pas garder l’enfant.»chez mon gy- décidé pendant manegrossesse. mettre entre train dedefinir une formade rien.une «Pour moi, que ça a j’avais été unegarénéco et j’ai décidé d’arrêter la pilule parenthèses quitte la maison. C’était bataille études. tion», insisteses Kelly qui «C’était Natacha, vélation de suis devenir maman.» Après pour deux l’horreur» semaines. Je n’ai pas pris C’est Elle a passéune ensuite gnée. Je me dit que je n’avais pas termineen sadécembre dernière allait de moins en moins en qu’est maman son apprentissage, a trouvéest radeElle précaution particulière avec six moisbattante dans un souffert pour rien.»elle Natacha la petite année néed’apprentiscourscopain. et y pensait tout le temps. et déterminée pidement un poste mon Inconsciemment, je Emma. foyer pour immi- restée ensuite chez d’aide-compses parents «Je suis tomsage d’employée de «Je sortais un pendant «J’avaisque 18 ça ans. Je ne voulais pas bée table. Enunparallèle, suit aupensais n’arrivait qu’aux augrés. «C’étaitavec un peu an avantelle de prendre raide avec dingue commerce magars depuisJ’ai deuxtout ans. On avoirJ’ai d’enfant. C’était de l’horreur.» Le amoureuse jourd’hui une formation pour tres. eu un retard règles. J’ai glauque. de son propre appartement. Elleoba de ma fille. turité professionnelle. était amoureux. collège parde contacter sesqui pa- C’est mon rayon de sotenir unlesbrevet fédéral. ne fait deuxfinit tests grossesse même fous continué à vivre assumé frais pour sa fille«Je avec Un stage Quand j’ai su que rents. négatifs. «Ma mère appelée. J’ai leil», compte pasd’apprentie. m’arrêter là. «Je Je veux enétaient Dum’a coup, je me suis normalement. J’ai j’étais pu son salaire voulais note dans avec tenune banque enceinte, sur il m’aplusieurs demandéperde me pleuré. Elle m’a dit: «qu’est-ce qu’il y dresse coredébrouiller faire un diplôme, dit que je devais souffrir d’un dérècompter seule.» un master et Kelly. Pour elle, Pour la suite, elle repréa déjà choisir pour entreme lui soutenir et le bébé. a, tu es enceinte?». J’ai dit oui… glement hormonal. Ensuite, j’ai euJe l’accouchement sonnes au peut-être un doctorat.» Faire mieux que les autres trouvéle un stage une J’ai choisi le amies bébé, ne sans reme suis fait engueuler. mèreetm’a mon rendez-vous chez leMa gynéco il sente travail et mes m’ont début de dans son com«J’ai de la chance» La jeune maman se met beaubanque. Quantque aulapapa, grets», lâfait dit la morale. Puis,mes ellerègles m’a dit:pour «tu bat. m’a d’attendre jamais «J’aimerais sociétéil Natacha assume sonêtre choix et coup de pression pour au top n’a pas vraiment souhaité raconte peux lel’implant. garder, onUn estmois là pour sou- me mettre plustetard, chée.» considère comme une prendre mère à trouvesades récompenses aulaquotifille. «J’ai choisi de garson entière. rôle au Je sérieux etpas voitêtre épisodiC’est arrivé à d’autres filles part jetenir. ne les avais toujours pas eues. Elle a pour ne veux con- suis en dienalors auprès sa promise fille. «En der je medesuis detête faireà quement sa fille. est fièreinde train de fiavant crevée toi». Mon papa a beaucoup. ajouté: «tu sidérée J’étais et dormais trouvé comme uneKelly adolescente tête au restau, dernièreencore mieux elle que m’a les dit autres mason parcours et est fièreque de je sadois fille nir une forse rend malademon pourgénéraun en- capable. Jesais, suisonallée consulter égaleJ’ai le sentiment ment: «t’es maman. Je suisunitrop Par belle exemple, j’étudiais qui a aujourd’hui ans.jeLasuis jeune Natacha* qui souhaite ano- mans. fant On qu’on n’a pas, pasde pour un en- prouver liste. a refait un test grossesse. ment de l’aide auprès rester du centre tous les jours5 que ca- mation», amoureuse du cœur de toi». de quand je l’avais mise J’ai au lit. femme 24pas ansplus estbête profondényme.deElle a alors 17 est en quement fantlequ’on a».tombe: La discussion l’a apai- pable. Là, verdict j’étais enceinte SIPE sa région, deans SOSetfutures Onde n’est que les insiste Kelly la ne chance, rend du meilleure voulaiselle pasme gaspiller temps ment parce reconnaissante envers enses qui termine apprentissage. «Ça a étéChoisir un moséehuit et petit à petit,Pour elle envisage de autres de semaines. moi, c’était mères et de l’association la Je qu’on est tombée chaque termine Natacha. ellejour», pour faire des choses que parents l’ont toujours mentSixdifficile. Tous idéaux avec bébé.J’aiSon copain, lui, ceinte lagarder fin du ce monde. appelé mon covie. mois plus tard,mes ses parents parqui accident! Je suis unesoutema- sa dernière anElle a aujourd’hui 21 ansqu’elle et sa fille dû faire avant arnue avant moralement et financièred’adolescente se sont écroulés: for-à j’aurais préférait la solution dea passé l’avortepain. Il ne m’a pas cru. On la man l’ont recontactée et l’ont invitée tout. Je m’occupe de ma née d’apprentisconnusàdetout la rédaction 3 ans. Pour réussir gérer, ment. mer un couple, avoir une maison et rive.» ment. nuit à discuter. On a finalement dé- fille, rentrer chez eux. de ma } maison, je travaille et j’ai sage d’employée } *Noms Natacha est aussi très organisée. «Finalement, je me l’enfant», suis dit, jera-le cidé de ne pas garder «Je planifiais tout. Niveau courses, garde Kelly. et on verra bien. J’étais en paix conte je regardais tous les bons plans pour avec moi-même. Là, mon copain m’a «C’étaitJ’étais l’horreur» économiser.» Si tout n’a pas forcéquittée. très triste», se sou- CENTRES SIPE TROUVER DU SOUTIEN, UNE ÉCOUTE ET DES POINTS DE REPÈRE Elle allait Difficile de moinspour en moins en ment été simple vient-elle. elle d’asVendredi 15 janvier, Kelly et Natacha ont toutes deux fait appel au centre SIPE (Sexualité, informa- luer les personnes-ressources qui l’entourent (père du futur bébé, parents, gycours y pensait toutaule collège. temps. pour elle, elle ne se sumeretsa grossesse l’émissionde L’antidote «J’avais Je elle ne voulais pas tion, prévention, éducation) de leur région. Elles y ont trouvé des profession- nécologue, professeurs, employeur). Dans un deuxième temps, en fonction plaint rien. Elle Alors en18 4eans. année, a tenté tout «Dysfonction érectile, seul avoir d’enfant. Le nelles à l’écoute qui leur ont apporté du soutien. «Nous les accompagnons sur des besoins, tout un réseau en lien avec la périnatalité va se mettre en place est heureuse. «Pour de même de C’était trouverl’horreur.» un arrangeau monde» seraune diffusée collège a contacté moi, ça a été révément pour aménagerses ses parents horaires leur chemin. Nous les aidons à parler à leurs parents et au géniteur. Ensuite, (sage-femme, pédopsychologue, pédiatre, etc.)», note Isabelle Tschopp, assissur Canal 18 h 30, 19 h 30, etc., puis à parce qu’elle ses s’est cours. de9 àdevenir maman.» Après de cours, sans séchait succès. Elle di- nous les informons rapidement sur les possibilités. Elles peuvent garder l’en- tante sociale en périnatalité au centre SIPE de Martigny, soulignant que tout un lation 20 h les samedi et dimanche soirs suivants. «Ma m’a appelée. J’ai pleuré. rigéemère vers une école privée jusqu’à fant, le faire adopter ou interrompre la grossesse», explique Jacqueline Fellay, réseau se met alors en marche. Ces jeunes sont accompagnées au fil des son apprentissage, elle a trouvé Elle dit: «qu’est-cePuis, qu’il yaprès a, tu esla conseillère en santé sexuelle au centre SIPE de Sion. Les conseillères reçoivent questions et des besoins. «Nous regardons également ensemble quels types rapidement un poste d’aidesonm’a accouchement. enceinte?». J’aisaditfille, oui… suis également les parents. «Ils peuvent parler et trouver du soutien et des pistes d’aides financières elles peuvent demander étant donné qu’elles sont en for- POUR ALLER LOIN naissance de elleJeame décidé chez nous.» Le centre est un lieu de parole ouvert qui aide à trouver des repè- mation. Nous avons aussi un fond financier pour venir en aide à ces jeunes fait Ma parenthèses mère m’a faitses la de engueuler. mettre entre Vous souhaitez res dans cette période agitée. La jeune femme sera soutenue et accompagnée mamans», poursuit Isabelle Tschopp. Les questions d’ordre juridique peuvent morale études.pendant deux heures. Puis, avoir plus d’infos? elleC’est m’a en dit:décembre «tu peux le garder, qu’est néeonla quelle que soit sa décision. Si elle décide de garder l’enfant, elle ne se retrou- également être abordées (quel droit aura le père de l’enfant? Comment va se vera pas seule dans l’aventure. Elle pourra bénéficier d’un accompagnement passer la reconnaissance du bébé? Etc.). Les jeunes femmes vont ensuite être est là pour te soutenir. arrivé à petite Emma. «Je suisC’est tombée raide Les centres SIPE. d’autres filles avant de toi». dingue amoureuse maMon fille.papa C’est personnalisé. «Petit à petit, avec l’accord de la jeune femme, nous allons éva- sensibilisées au rôle de mère et aux réalités du quotidien. } www.sipe-vs.ch amon ajouté: «tudesais, on senote rendavec malade rayon soleil», tentre SIPE (Sexualité, infor- comptable. En parallèle, elle suit pour un enfant qu’on n’a pas, pas Kelly et Natacha ont toutes deux fait appel au cenpour un enfant qu’on a», raconte DOSSIER COMPLET + PARTENARIAT + DSSC Service cantonal de la santé publique www.vs.ch/sante Retrouvez l’ensemble des articles sur ce sujet: sante.lenouvelliste.ch www.promotionsantevalais.ch www.addiction-valais.ch