Classer ses produits dans la nomenclature douanière
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Classer ses produits dans la nomenclature douanière
Trois règles fondamentales du dédouanement vont vous permettre de définir: 1. L’espèce d’un produit en le classant dans la nomenclature douanière, au moyen d’une codification numérique, 2. L’origine d’un produit, c’est-à-dire une, voire plusieurs nationalités, 3. La valeur d’un produit, sur la base de la facture de vente ou d’achat. Dans cette fiche, vous trouverez une brève présentation des règles de classement des produits. Ceci ne concerne donc pas les services. Tout produit doit être définit selon les règles douanières, c’est-à-dire codifié dans une nomenclature en vue d’un dédouanement à l’entrée ou en sortie du territoire douanier commun des 28 pays membres de l’Union Européenne. Le classement a un double objectif : (i) pour les opérations d’exportation, il s’agit de vérifier s’il existe une règlementation européenne qui limite, restreint, contrôle, voire interdit le flux de vos produits à destination de pays tiers ; (ii) Pour les opérations d’importation, le calcul des droits de douane s’appliquera dans le pays de destination, en fonction du classement 1 de votre produit, et les règlementations en matière de droits antidumping, suspensions tarifaires ou autres seront implémentées.. Le classement des administratif unique communautaire. produits est requis ou « DAU », le pour renseigner document de le document dédouanement Il est également requis pour établir la liste de colisage qui permet aux douanes du pays d’import, de distinguer les différents classements de produits afin d’y appliquer les droits de douane ou les taxes prévus à cet effet. Les exportateurs et importateurs européens moins 5 types de nomenclatures. : peuvent être concernés par au La nomenclature internationale du système harmonisé (ou SH) à 6 chiffres, en vertu de la convention internationale sur le système harmonisé qui unifie les six premiers chiffres de la nomenclature entre tous les états signataires (voir site de l’organisation mondiale des douanes) ; La nomenclature combinée (NC) à 8 chiffres crée en 1987 avec plus de 9000 codes de produits qui affine la description douanière du produit grâce aux sous-positions, les produits en fonction des droits de douanes et d’appliquer des réglementations informatives à l’entrée ou la sortie de certains produits. La nomenclature du Tarif Intégré des Communautés Européennes (TARIC) à 10 chiffres, en vigueur depuis 1991, il permet l’application des restrictions, des prohibitions, des quotas, licences ou certificats particuliers ; Deux nomenclatures nationales à 11 ou 12 chiffres : une nomenclature générale des produits à 11 chiffres (NGP) et une nomenclature pour le dédouanement des produits à 12 chiffres (NDP). 2 En dehors de l’Union Européenne, les nomenclatures harmonisées sur le SH doivent être identiques sur les 6 premiers chiffres, dès lors que le pays ou la zone douanière adhère à la convention du Système Harmonisé. En revanche, elles peuvent se différencier sur la suite numérique du classement et en conséquence, aboutir à des droits de douanes différenciés, ce qui peut modifier le prix de revient import du produit dans le pays de destination. Vérifiez sur la base européenne TARIC, ou bien la base française RITA (des Douanes et sur le site douanier hors UE, s’il existe des différences de classement. Pour trouver les sites douaniers hors UE, consultez le site de l’Organisation mondiale des douanes (www.wcomd.org). 3 Le Système Harmonisé est la nomenclature la plus utilisée dans le commerce international. Il se compose de 21 sections qui constituent les catégories de marchandises produites dans un même secteur économique. Les sections se déclinent ensuite en 99 chapitres, depuis les animaux vivants jusqu’aux produits les plus transformés. Elles recoupent plus ou moins les secteurs agro-alimentaires ou industriels. Les chapitres sont eux-mêmes subdivisés en 1241 positions à 4 chiffres, puis en sous-positions à 6 chiffres et ainsi de suite. Par exemple, si l’on veut classer un téléphone filaire dans la nomenclature du TARIC en vue de son importation en EU, on trouve : - En section XVI, au chapitre 85, « les machines et appareils et leurs parties ; les appareils d’enregistrement ou de reproduction du son machines, appareils et matériels électriques et leurs parties; appareils d'enregistrement ou de reproduction du son, appareils d'enregistrement ou de reproduction des images et du son en télévision, et parties et accessoires de ces appareils », position 85 17, les « Postes téléphoniques d'usagers, y compris les téléphones pour réseaux cellulaires et pour autres réseaux sans fil; autres appareils pour l'émission, la transmission ou la réception de la voix, d'images ou d'autres données, y compris les appareils pour la communication dans un réseau filaire ou sans fil (tel qu'un réseau local ou étendu), autres que ceux des n$o$s|8443, 8525, 8527|ou 8528 - A la - A la sous-position 85 17 11 00 00, les « postes téléphoniques d’usagers par fil à combinés sans fil » - En fonction de ce classement, le taux de droit de douane applicable « erga omnes », donc à tous les opérateurs qui importent en UE est de 0%. Le plus souvent, classer un produit dans une nomenclature ne pose pas de problème pour les produits courants. La nomenclature harmonisée fait l’objet de révisions environ tous les six ans en fonction de l’évolution et la commercialisation des produits. Pour les produits mélangés à d’autres ou les produits nouveaux, il n’est cependant pas superflu de rappeler les règles fondamentales de classement qui s’appliquent au SH. Le principe essentiel est de classer un produit en fonction du libellé des positions et les notes de sections ou de chapitres. Attention, les titres de sections, de chapitres ou de sous chapitres n’ont aucune valeur juridique. Si toutefois, cette règle ne permet pas de classer le produit, vous devrez alors appliquer successivement les règles 2, 3, 4, 5 puis 6. Pour les produits incomplets ou non finis, qu’ils soient pris individuellement ou combinés à d’autres, ils sont classés comme celui de l’article complet ou fini, à la condition d’en posséder les caractéristiques essentielles. Par exemple, une voiture sans moteur, sera classée sous la position « véhicule ». 4 Cette règle s’applique aux ébauches de produits mais pas aux produits semi-manufacturés. Elle s’applique aussi aux produits démontés ou non montés. Enfin, cette règle permet de classer les produits combinant des articles incomplets ou non finis avec des articles démontés ou prêts à être assemblés. Par exemple, une bicyclette sans selle sera classée à « bicyclette ». Pour les produits mélangés ou les articles composites, on les classe à la position d’un des composants du mélange sous réserve qu’une telle position existe lorsque ce composant est lui-même mélangé à d’autres. Si l’application de cette règle n’aboutit pas à déterminer une position douanière, on doit recourir à la règle suivante. Pour les produits qui relèvent de plusieurs positions, en particulier les assortiments ou les trousses diverses, il convient alors de recourir successivement aux 3 méthodes suivantes. On classe le produit en fonction de la position qui décrit le mieux le produit. Par exemple un pare-brise d’automobile formé de feuilles contrecollées en 7007 ou en 8708 pour les parties et accessoires de véhicule ? La réponse est en 7007 au verre de sécurité en verre trempé ou formé de feuilles contrecollées. On classe le produit en fonction du caractère essentiel du produit, c’est-à-dire en fonction du volume, du poids, de la valeur de ses composants, de l’importance de ses éléments au regard de son utilisation. Par exemple, un nécessaire de coiffure comprenant une tondeuse électrique, un peigne, une paire de ciseau dans un étui en cuir sera classé au 8510 car la tondeuse est l’élément essentiel de l’assortiment. On classe le produit dans la dernière position pouvant être retenue, par ordre de numérotation. Par exemple, un étui avec 10 stylos billes de couleur sera classé à la position des « crayons » en 9609. Les produits que l’on ne peut classer selon précédentes feront appel au classement de produits c’est-à-dire en fonction de leur dénomination, caractéristiques ou de leur usage. Par exemple, la les règles analogues, de leurs cigarette à 5 partir de feuille de laitue pour arrêter de fumer au chapitre des « tabacs et succédanés du tabac fabriqués » plutôt qu’au chapitre des légumes. Elle s’applique aux emballages. Les emballages présentés avec leur contenu, spécialement aménagés pour recevoir un article ou les assortiments vendus avec le contenant ou conçus pour celui-ci et susceptibles d’un usage prolongé, d’une sorte habituellement vendue avec les contenants, sans leur conférer un caractère essentiel, sont classés à la position de leur contenu. Par exemple, les chemises sous plastique et dans des cartons sont classées aux « chemises ». Les emballages vides, susceptibles d’être réutilisés comme les fûts, les palettes et les caisses, sont codifiés sous ces intitulés. Ainsi, les fûts de bière pleins doivent être classés sous 2 positions, l’une aux fûts et l’autre à la bière. Elle reprend les règles précédentes chronologiquement aux sous-positions. qu’elle applique Trois possibilités se présentent : (i) Votre commissionnaire, mandataire ou votre système permet de classer votre produit dans une sous-position fourre-tout « autres », proche du produit qui se rapproche de celui que vous souhaitez classer. Cette technique est très utilisée mais risquée car le classement peut être interprété et attribué ultérieurement à un produit spécifique, différent du vôtre. En cas de vérification douanière, votre entreprise pourrait alors être redressée pour défaut de classement. (ii) Interrogez votre bureau des douanes mais pas opposable à l’administration douanière. le classement ne sera 6 (iii) Utilisez la procédure de demande de renseignement tarifaire contraignant ou « RTC » sur le site européen http://ec.europa.eu/taxation_customs/dds2/ebti ou sur le site des douanes françaises à http://www.douane.gouv.fr/articles/a11938formulaires-operations-commerciales-echanges-commerciaux Cette procédure gratuite vous permettra d’obtenir une décision de classement de votre produit, qui sera opposable pendant 6 ans à l’administration douanière, sans risquer un redressement en cas d’interprétations divergentes entre les états membres Votre contact Enterprise Europe Network Nord de France Marie-Luce DIXON, Juriste Entreprise Europe Mail : [email protected] Téléphone : 03 59 56 22 32 7