vainqueursdu1er tour - CIES Football Observatory

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vainqueursdu1er tour - CIES Football Observatory
24
0123
Dimanche 27 - Lundi 28 juin 2010
Les Amériques
er
vainqueurs du 1 tour
Amérique latine
6 qualifiés sur 7
S
ix équipes qualifiées sur sept.
L’Amérique latine frise le carton plein à l’issue du premier
tour du Mondial. L’aventure se
poursuit pour l’Argentine, le Brésil,
le Chili, le Paraguay, l’Uruguay et le
Mexique, si l’on repousse un peu
les frontières du sous-continent
pour y inclure cette autre terre de
foot latine. Seul le voisin hondurien, dont c’était la deuxième apparition dans une phase finale, fait
défection. Dernier de son groupe
après les rencontres du 25 juin, le
Hondurasstoppeàcestade sonparcours sud-africain.
« La légère domination du football latino-américain » qu’avait
constatée le sélectionneur espagnol Vicente Del Bosque au cours
du premier tour mériterait désormais le qualificatif de domination
éhontée,tantl’Amériquelatinesurclasse les autres continents. Elle
réussit mieux qu’aux trois dernièreséditions(4 enhuitièmesdefinale en 2006, 3 en 2002, 5 en 1998).
Afrique
duSud
2010
t Le bilan du premier tour
L’Amérique latine en verve,
l’Europe en berne. Page 24
La chronique technique
de Gérard Houllier. Page 26
t Le Ghana survit
C’est le dernier pays d’Afrique
dans la compétition. Page 25
t L’Espagne tremble
Le chemin vers les sommets plus dur
que prévu. Page 25
t Les échos du Mondial
Roselyne Bachelot et Jean-Pierre
Escalettes, Paul la pieuvre,
Michael Ballack… Page 26
t Les guerriers oubliés
Enquête sur les guérilléros de l’ANC.
Page 27
t La lettre du Mondial
Où l’on se plonge dans le passé
des Afrikaners. Page 28
t Sur Lemonde.fr
En exclusivité, le 3e épisode
de « la chanson du dimanche »
«Le niveau technique
de ces équipes est très
élevé, cela fait partie
de la culture
sud-américaine»
Raffaele Poli
Centre international d’étude
du sport de l’université
de Neuchâtel
Après l’Uruguay et l’Argentine,
leBrésiltermineentêtede sapoule.
A défaut d’avoir comblé de bonheur ses supporteurs, vendredi
25 juin à Durban, la Seleçao a « fait
le métier » : un match nul contre le
Portugal (0-0), sans panache et
sans risque, qui suffit à consolider
sa première place. Le public a sifflé
les dernières actions mollassonnes
des Auriverde, mais qu’importe. Le
Chili, battu par l’Espagne (2-1), s’appuie sur ses victoires précédentes
pourmonterdans letraindesqualifications. La veille, le Paraguay,
auteurd’unmatchnulfaceàlaNouvelle-Zélande (0-0), avait pris lui
aussila têtedeson groupe. LeMexique s’est contenté un peu plus tôt
d’un billet en seconde classe.
« Les parcours du Brésil, de l’Argentine et de l’Uruguay ne sont pas
des surprises. A eux trois, ces pays
totalisent neuf titres de champion
du monde », rappelle Yann Roche,
professeur à l’université du Québec et coauteur de Géopolitique de
la Coupe du monde de football 2010
(Septentrion, 224 p., 32 ¤). « Le Chili
a fini la phase de qualification à la
2e place, à un point seulement du
Brésil», souligne le géographe.
«Le Paraguay a changé d’entraîneuret de joueurs, maisc’est sa quatrième Coupe du monde consécutive avec le même encadrement et les
mêmes méthodes, pointe le sélectionneur uruguayen Oscar Tabarez. Quant à nous, on n’a pas toujoursétébons, maisons’estbienpréparés. » Le technicien uruguayen
aurait pu évoquer aussi la longue
Europe
6 qualifiés sur 13
histoire de son pays avec la Coupe
du monde. L’Uruguay, double
champion olympique (1924 et
1928) fut en 1930 le premier pays
hôte d’un Mondial et son premier
vainqueur. Il pouvait s’appuyer sur
uneConfédérationsud-américaine
de football (Conmebol) active
depuis 1916. L’Union européenne
de football (UEFA) ne verra le jour
qu’en 1954.
«Le niveau technique de ces équipesesttrèsélevé,celafaitpartie dela
culturesud-américaine, avanceRaffaele Poli, du Centre international
d’étudedusport(CIES)del’université de Neuchâtel, en Suisse. Dans
une compétition comme celle-ci, la
maîtrise technique paye. » Au-delà
du talent évident de joueurs comme l’Argentin Lionel Messi, Ballon
d’or 2009 ou, moins connu mais
terriblement efficace, le Chilien
Humberto Suazo, meilleur buteur
desqualifications de la zone Amérique du Sud, c’est le niveau global
descollectifsquiaprogressé.Laprésence de nombreux Latino-Américains dans les plus grands championnats européens n’y est pas
étrangère. Rafael Marquez, le capitaine du Mexique, le reconnaît :
« Peut-être que l’Argentine était
meilleure que nous [en 2006], mais
à l’époque, on n’avait pas autant de
joueurs évoluant en Europe. »
Aujourd’hui, près de la moitié
des coéquipiers de Rafael Marquez
poursuivent leur carrière dans les
championnats européens. Leur
nombre est plus élevé encore dans
les rangs de l’Uruguay (15 sur 23), de
l’Argentine (17) et du Brésil (20). Sur
les 736 footballeurs qui disputent
le Mondial, 550 jouent dans un
championnat de l’UEFA, contre 38
Le calendrier
des huitièmesde finale
Samedi 26 juin
Uruguay - Corée du Sud 16 h 00
Etats-Unis - Ghana 20 h 30
Dimanche 27 juin
Allemagne - Angleterre 16 h 00
Argentine - Mexique 20 h30
Lundi 28 juin
Pays-Bas - Slovaquie 16 h 00
Brésil - Chili 20 h 30
Mardi 29 juin
Paraguay - Japon 16 h 00
Espagne - Portugal 20 h 30
Asie
2 qualifiés sur 3
De haut en bas : l’Argentine,
les Pays-Bas, la Corée du
Sud, le Ghana, les Etats-Unis.
DUNHAM/AFP ; HUTCHINGS/REUTERS ;
LEE JAE-WON/REUTERS ; UGARTE/AFP ;
CLARY/AFP
dans un championnat du Conmebol, détaille l’Association des clubs
européens dans un rapport diffusé
le 25juin.
« Depuis l’arrêt Bosman de 1995
sur la libre circulation des joueurs
au sein de l’UE, le contingent de
joueurs expatriés qui croît le plus
vite est celui des Latino-Américains,
confirme Raffaele Poli. Actuellement, un étranger sur trois évoluant dans les championnats européens les plus cotés vient du continent sud-américain. Avant l’arrêt,
cette proportion était d’un sur six. »
UnpasséricheenCoupedumonde, une grosse technique et l’expérience du haut niveau. Telle est
apparemment la formule gagnante de l’Amérique latine. «J’y ajouteraisunfacteur conjoncturel,la composition des poules, complète
Yann Roche. Le Mexique et le Paraguay ont notamment profité de la
méforme des deux finalistes de
2006, la France et l’Italie. » Le journaliste brésilien Oscar Valporto est
plus catégorique encore : «La clé de
ce succès n’est pas tant dans la force
des collectifs latino-américains que
dans la faiblesse des équipes européennes.» p
Simon Roger (à Durban)
Afrique
1 qualifié sur 6
Amérique du Nord
1 qualifié sur 1