ICWACTUALITÉ

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ICWACTUALITÉ
NUMÉRO 28 JANVIER-FÉVRIER 2005
ICW
ACTUALITÉ
❛Ensemble et
unies pour que nos
rêves deviennent
réalité.❜
Alice Welbourn
Défendre, collaborer,
organiser : rien pour
nous sans nous
Dans ce numéro:
les moments forts de 2004; s’organiser et se soutenir les unes les autres en Tanzanie,
en Amérique latine, en Ouganda ; des jeunes femmes swazies ; la transmission du virus
de la mère à l’enfant ; des lettres ; et plus encore.
»»»
L A C O M M U N A U T É I N T E R N AT I O N A L E D E S F E M M E S V I V A N T A V E C L E V I H - S I D A ( I C W )
02 (nouvelles)
Succès et conférences
Bienvenue à
bord Beri Hull
ICW
a le plaisir d’annoncer la nomination de l’Américaine Beri Hull
en qualité de nouvelle Conseillère pour l’accès universel aux soins et
aux traitements (Global Advocacy Officer for Access to Care, Treatment
and Support : ACTS). Ce poste fut créé avec le soutien de l’Onusida,
avec ICW en tant que co-responsable avec l’OMS (Organisation
mondiale de la Santé) de la branche Accès aux traitements et aux soins
(ACTS) de la Coalition mondiale sur les femmes et le sida (Global
Coalition on Women and AIDS).
’arrive à ce poste en tant
qu’adhérente de longue date d’ICW
et militante et éducatrice de santé
pour les personnes vivant avec le VIH
et l’hépatite C. Ancienne usagère de
drogue par voie intraveineuse, j’ai été
diagnostiquée séropositive en 1993.
Je possède une licence en gestion des
affaires. J’ai commencé en militant
pour les usagers de drogues et les
personnes vivant avec le VIH. Au
début, je me suis focalisée sur la
prévention du VIH puis, par la suite, je
me suis orientée vers la question des
soins, traitements holistiques,
traitements et longévité des personnes
vivant avec le VIH à travers le monde.
Je siège au sein d’une commission
de prévention, ‘Prevention Works’, un
programme d’échange de seringues à
J
Washington. Je siège également au
sein d’un groupe des Nations unies
(United Nations reference Group on
HIV prevention and care among
injection drug users) qui conseille le
Secrétariat de l’Onusida et cosponsorise des actions de prévention
et de soutien pour les usagers de
drogues par voie intraveineuse dans
les pays en développement.
Je pense que le rôle des femmes
séropositives en tant que militantes a
été sous-représenté dans le domaine
du soin, du traitement et du soutien.
En tant que femme noire vivant avec
le VIH, j’espère pouvoir aider à
modifier cette situation et je continuerai
à militer pour l’amour et la tolérance
envers toutes les personnes vivant
avec le VIH. ●
Deux conférences
Lima, Pérou
La 12ème conférence internationale
pour les personnes vivant avec le VIHsida et la 7ème conférence
internationale sur la prise en charge
communautaire et à domicile des
personnes vivant avec le VIH-sida
(Home and Community Care for Poeple
Living with HIV-AIDS) ont franchi une
nouvelle étape en décidant de joindre
leurs efforts. Ces deux conférences se
dérouleront en même temps, du 9 au
14 octobre 2005, à Lima, au Pérou.
ICW est l’un des partenaires de cette
entreprise.
La conférence internationale pour
les personnes vivant avec le VIH-sida
est la seule conférence dans laquelle
nous, la communauté entière, planifions
complètement l’agenda. La conférence
internationale sur la prise en charge
communautaire et à domicile se
focalisera sur des questions très
souvent négligées et encouragera le
travail en partenariat d’associations et
de militants de terrain. Fin 2005, ces
conférences conjointes donneront
l’opportunité aux personnes vivant avec
le VIH et à leurs communautés de
mesurer les progrès accomplis, non
seulement en regard de l’objectif de
l’OMS de soigner trois millions de
personnes d’ici la fin 2005 dans les
pays en développement, mais
également en regard de la manière dont
les États auront répondu à la pandémie
du VIH dans le cadre de la Déclaration
d’engagement sur le VIH-sida adoptée
à l’unanimité par les Etats membres de
l’Assemblée générale des Nations unies
en juin 2001 (UNGASS-United Nations
General Assembly Special Session).
Dans les prochains mois, ICW vous
informera sur cette conférence et les
modalités d’inscription.●
De beaux
succès !
Martine Somda
e veux partager avec vous toutes
le fait d’avoir été faite, par le
Président du Burkina Faso, Knight of
Order of Merit (Chevalier de l’Ordre du
Mérite), le 1er décembre dernier à
Dedougou. C’est un grand honneur
d’obtenir cette distinction officielle
pour mon action contre le VIH. Je suis
extrêmement fière et je voulais
partager cette joie avec vous ainsi
qu’avec toutes les adhérentes d’ICW.
J
Angeline
Chiwetani
ngeline, adhérente d’ICW et l’une
des militantes zimbabwéennes les
plus déterminées pour l’accès aux
traitements a reçu la récompense 2004
de la Fondation Letten (Letten
Foundation Award 2004) en
reconnaissance du rôle-clé qu’elle a
joué pour la réduction de la
stigmatisation et des discriminations
ainsi que pour la défense des thérapies
antirétrovirales. Cette récompense lui a
été décernée en novembre 2004, à
Barcelone, en Espagne. ●
A
2006
Conférence internationale
sur le sida de 2006
ela peut paraître difficile d’y penser alors que la
conférence de Bangkok commence seulement
à s’effacer des mémoires. Pourtant, ICW est déjà
en train de discuter de son implication dans cet
événement prévu en août 2006 à Toronto, Canada.
La vice-présidente d’ICW, Ale Trossero, siège au
comité organisateur. Ce comité s’est récemment
réuni et des représentants des associations
ICASO, GNP+, International AIDS Society (IAS)
ainsi que du gouvernement canadien étaient
présents. ICW adresse un message important aux
femmes séropositives du monde entier : si vous
voulez être à Toronto en août 2006, organisez-vous
et rassemblez des fonds dès maintenant ! ICW
concentrera ses efforts afin d’aider des femmes
séropositives à soumettre des propositions
d’intervention pour cette conférence. Pour des
nouvelles fraîches sur Toronto 2006, consultez nos
prochains numéros.
C
Photo de couverture : une séance à Buenos
Aires en octobre 2004 (formation pour la
région Amérique latine et Caraïbes).
(moments forts de 2004) 03
Visibilité, voix, visions : 2004,
une année qui fera date
Chères adhérentes d’ICW,
vient de vivre une année bien remplie et intense avec des progrès sur plusieurs fronts, dont une meilleure
sensibilisation du grand public aux nombreux problèmes rencontrés par les femmes séropositives, mais également
une année pleine d’une profonde tristesse devant le continuel déferlement de droits de la personne bafoués, de maladies et de
décès de millions de femmes séropositives dans le monde entier.
ICW
Le premier de nos progrès est qu’ICW a
grossi en nombre grâce au fort engagement
et à l’énorme travail du staff international et
de l’équipe des volontaires. Grâce à leur
soutien, nous avons produit plus de
publications, organisé plus de rencontres
internationales, rassemblé plus de fonds,
acquis de nouveaux membres, et sommes
devenues plus visibles et mieux impliquées
sur la scène internationale. Les moments
forts de 2004 ont vu la publication d’un
nouveau document sur les ‘Visions d’ICW’
(document que j’espère vous avez toutes
reçu), l’organisation de rencontres de jeunes
femmes (Young women’s dialogue) en
Afrique australe et subsaharienne, la
rédaction de rapports consacrés aux
rencontres latino-américaines “Voces
Positivas” et “Voices and Choices” (il en sera
de même bientôt pour l’Afrique francophone
et la Thaïlande), la parution régulière de notre
Lettre d’information avec une pagination
doublée, le lancement du projet de
recherche “Silent Voices” (Les Voix
silencieuses) sur les problématiques des
usagères de drogues séropositives, la
nomination d’une nouvelle coordinatrice
régionale à plein temps pour l’Afrique
subsaharienne (et bientôt pour l’Afrique
australe) ainsi que d’une nouvelle conseillère
pour un accès universel aux traitements
(Global Advocacy Officer for Access to
Treatment), et enfin notre implication directe
en qualité de co-responsable avec l’OMS
(Organisation mondiale de la Santé) de la
branche Accès aux traitements et aux soins
(ACTS) de la Coalition mondiale sur les
femmes et le sida (Global Coalition on
Women and AIDS : GCWA).
ICW a co-organisé la conférence
internationale de Bangkok, rencontre où les
problématiques hommes-femmes furent
mieux abordées que par le passé. Des
membres d’ICW ont participé à de
nombreux meetings-clé à travers le monde,
dont le UN Secretary-General’s Task Force
on Women and AIDS in Southern Africa et
des rencontres spécifiques appelant à une
coopération plus étroite entre les services
consacrés au VIH et les actions pour une
sexualité et une procréation sans risque. Le
partenariat d’ICW avec d’autres associations
a commencé à porter ses fruits. Les
associations World Girl Guides et Girl Scouts
nous ont généreusement offert leurs locaux
de conférence à Londres pour notre
rencontre stratégique. L’Ecumenical
Advocacy Alliance a inclus des membres
d’ICW d’Amérique Latine, d’Afrique et d’Asie
dans leur pré-rencontre de Bangkok, pour
s’assurer que leurs voix seraient entendues
dans les discussions des organisations
spiritualistes. La parole des membres d’ICW
commence aussi à être écoutée de manière
plus consistante par les décideurs politiques
internationaux. L’Onusida, en particulier, a
pris la tête de ce mouvement en lançant la
Coalition mondiale femmes et sida (GCWA),
un groupe international composé de
représentants des Nations unies, d’ONG et
d’autres associations, tous décidés à relever
le défi mondial posé par les énormes
inégalités hommes-femmes qui attisent et
alimentent la pandémie du VIH-sida. Enfin,
l’OMS et l’Onusida ont fait appel aux
compétences d’ICW pour la nouvelle
formulation de leur politique sur l’égalité
d’accès aux traitements pour les femmes.
Pourtant beaucoup reste à faire.
Répercutant tous vos témoignages, le
dernier rapport de l’Onusida met en lumière
la progression continue des infections, les
inégalités hommes-femmes, les violations
scandaleuses des droits des femmes
séropositives et les positions trop simplistes
de l’approche dite ABC (Abstain, Be faithful,
Use a Condom – Abstinence, fidélité,
préservatif). De plus, nous continuons à
rencontrer une énorme résistance de la part
de nombreuses personnes, organisations et
gouvernements quant à accepter que la
question hommes-femmes est énorme et
extrêmement complexe, qu’elle doit être
traitée comme un problème de Droits de
l’homme et que l’implication et l’expérience
des associations de femmes séropositives
ne peuvent être que déterminantes pour
l’efficacité de leurs réponses. ICW doit
toujours faire face à des problèmes
financiers et de capacité. En tant que
réseau, bien plus doit être entrepris pour
soutenir celles d’entre-nous usagères de
drogues par voie intraveineuse, travailleuses
de l’industrie du sexe, détenues, réfugiées,
Meilleurs vœux pour 2005
à tous les membres d’ICW
vivant en zones de guerre, ou subissant tout
autre handicap ou situation mal acceptée
(lesbianisme, bisexualité). Nous ne sommes
toujours pas parvenues à convaincre les
médias internationaux que les maladies et
les morts causées par le sida sont les
conséquences de décisions politiques et
financières des pays du Nord, non le résultat
de comportements librement choisis de la
part de femmes. Pire que tout, chaque
année, nous continuons d’assister à la mort
d’un million de femmes à cause d’un
manque d’accès aux soins, aux traitements,
à un soutien. Pour autant, nous trouvons le
réconfort en sachant que nous faisons ce
voyage toutes ensemble, que ce merveilleux
travail, accompli par chacune d’entre vous,
au sein de vos foyers, de vos communautés,
fera de notre rêve collectif, une réalité pour
nous toutes.
Avec tous mes meilleurs vœux, Alice
Welbourn, présidente du comité
d’administration. ●
Mary Robinson :
première protectrice
d’ICW
est très honorée d’avoir pour
première protectrice, Mary
Robinson, avocate des Droits de l’homme,
ancienne présidente d’Irlande, ancienne Haut
Commissaire des Nations unies aux Droits de
l’homme, et à présent directrice de l’Ethical
Globalization Initiative (Initiative pour une
mondialisation éthique). Nous
accueillons chaleureusement
et apprécions la solidarité
que Mary et les associations
mentionnées ici, montrent
envers ICW.
ICW
Mary Robinson
sur le stand d’ICW
à Bangkok
04 (défendre, collaborer)
Défendre, collabore
rien pour nous sans
Pour le numéro 28 d’ICW Actualité, nous avions demandé des
articles sur les méthodes d’action des femmes séropositives dans leurs communautés,
leurs pays, dans le monde. Les articles ci-dessous reflètent la riche diversité des projets
et des perspectives au sein desquels nous sommes engagées.
Les déplacements de Gcebile en
Tanzanie: établir des liens
Du 9 au 15 août, Gcebile
Ndlovu, coordinatrice régionale d’ICW
pour l’Afrique subsaharienne,
parcourut la Tanzanie pour rencontrer
des membres d’ICW et pour faire
connaître ICW à d’autres femmes
séropositives.
10 août :
des participantes à la première
rencontre de Dar es Salaam
10 août
Rencontre d’une officielle de l’Onusida
et de l’association UNDP et de son
équipe. Je leur fais connaître la vision
et la mission d’ICW. Elles s’engagent à
soutenir les actions d’ICW en Tanzanie.
11 août:
Des femmes vivant
avec le VIH au ‘Moshi
Centre of Hope’
(KIWAKKUKI). 75
participantes ont
exprimé le désir de
rejoindre ICW
Rencontre avec TACAIDS
(commission tanzanienne
de lutte contre le sida)
Le Docteur Temba
apprécie nos vues sur les
questions des femmes en
affirmant que l’inégalité
des genres a
définitivement besoin
d’être abordée.
Dar es Salaam
Mon premier meeting avec des
femmes séropositives. Elles sont plus
de 62. Trois d’entre elles sont déjà
membres d’ICW. Les femmes sont
enthousiastes et toutes veulent
adhérer. Elles ont besoin de matériel
(dont le Kit de survie) traduit dans
leurs langues. De nombreuses autres
femmes auraient voulu venir mais peu
avaient les moyens de payer le prix du
trajet en bus. Après cette rencontre,
six furent sélectionnées afin de rester
en contact avec moi et d’obtenir tous
les numéros d’ICW Actualité.
SHEDEPHA+
Quarante-trois femmes séropositives
sont présentes. Les préoccupations
prioritaires sont la pauvreté et
l’impossibilité d’avoir accès aux
médicaments. Elles s’inquiètent qu’il y
ait encore beaucoup de femmes qui
restent isolées.
11 août
ZACAIDS (commission du Zanzibar
de lutte contre le sida)
Les préjudices sont encore très forts.
Une association de personnes
séropositives existe mais elle manque
de moyens.
Nous rencontrons quinze femmes
vivant avec le VIH. Elles expliquent
que c’est la première fois que d’autres
personnes séropositives leur rendent
visite. Les visiteurs habituels viennent
seulement lire des livres concernant le
virus. Elles me disent que ma visite
symbolise l’espoir. Elles me racontent
qu’en tant que femmes, elles sont
continuellement blâmées à cause de
cette épidémie. Quand elles vont faire
des tests, elles y vont seules car les
hommes refusent. Elles débordent
d’affection pour les malades de la
communauté. Si seulement elles
pouvaient être assurées de trois
repas par jour, elles retrouveraient
la paix de l’esprit. Ces femmes
fabriquent un savon qu’elles
vendent difficilement car les
gens ne veulent rien acheter
aux personnes
séropositives par peur
d’être infectés. A la fin
de la rencontre, les
11 août :
femmes remplissent des
des femmes
formulaires d’adhésion à
séropositives du
ICW.
Zanzibar rencontrent
la coordinatrice
régionale
(défendre, collaborer) 05
er, organiser :
nous
11 août
Arusha ALPHA+
Des 25 femmes que je rencontre et
qui nous attendent depuis 10 heures
du matin, aucune n’a entendu parler
d’ICW. Elles s’inquiètent du paiement
de la cotisation à ICW. Mes
explications sur la gratuité de
l’adhésion pour les femmes
séropositives sont chaleureusement
accueillies. Cet autre groupe est
majoritairement composé de veuves.
Beaucoup ont été chassées loin de
chez elle après la mort de leur mari.
13 août
Ministère du développement
communautaire, du genre et des
enfants (Ministry of Community
Development, Gender and Children)
Je rencontre le Directeur des
ressources humaines et le Directeur
de la planification et du contrôle.
J’explique ce que je suis allée faire en
Tanzanie et j’indique mon espoir d’une
collaboration avec eux.
Gcebile
14 août
Dar es Salaam
Les femmes que je rencontre
demande une réunion avec ICW
afin de rencontrer des femmes
d’autres pays.
En résumé
À part avoir affronté les réalités de la
pauvreté, de la stigmatisation, de
l’analphabétisme, du veuvage et de
l’inaccessibilité aux antirétroviraux, je
retiens plusieurs leçons de cette visite.
Le soutien du programme de
l’Onusida (UNAIDS Programme
Associate) fût utile et permit de
gagner du temps. Il est clair que le Kit
de survie de la femme positive d’ICW
profiterait à beaucoup s’il était traduit
dans les langues locales. Les femmes
désirent un forum où elles pourraient
rencontrer d’autres femmes et
discuter de leurs problèmes. Il me fut
impossible de couvrir toute la
Tanzanie mais le comité de six
femmes s’assurera qu’ICW continuera
d’établir des contacts avec les
femmes tanzaniennes séropositives.
Si les femmes vivant avec le VIH-sida
étaient pourvues de formations leur
permettant de militer pour leurs droits,
on n’aurait plus besoin de se
demander de quelles façons accroître
leurs compétences.
Je salue toutes les femmes qui ont
laissé tout de côté pour assister à ces
rencontres d’ICW. Je leur promets
que nous travaillerons ensemble pour
nous faire entendre d’une seule voix
et pour donner aux femmes
séropositives une meilleure place dans
le monde. Unies, nos voix portent
plus. Merci à l’Onusida : ils ont agi
dans le cadre d’un véritable
partenariat. ●
»»
06 (défendre, collaborer)
Nos expériences : du militantisme de
base à des positions de haut niveau
Kate Thomson et Philippa Lawson se sont rencontrées par le biais d’ICW : Kate est une des
membres fondatrice de 1992 et Philippa adhère à l’association en 1994 lors de la conférence internationale de Yokohama. Par la
suite, Kate devient Administratrice et volontaire et Philippa prend les fonctions de Responsable du développement au bureau de
Londres de 1997 jusqu’en décembre 2000. Bien que toutes deux occupent à présent des postes dans le cadre de la lutte contre
le sida, elles restent des membres engagés d’ICW. Lors d’une rencontre récente à Londres, elles ont accepté de parler d’ICW et
de leur implication dans des organisations de lutte contre le sida.
“Les femmes
séropositives
ont tendance
à militer
différemment
des hommes.
Pour les
femmes, il
s’agit plus de
se connecter
à d’autres
femmes. Pour
les hommes, il
s’agit plus de
se connecter
aux ‘mecs
importants”,
là où semble
résider le
pouvoir.” Kate
Kate : En 1992, quelques femmes
néerlandaises séropositives liées à un
petit groupe épars international de
femmes séropositives organisent une
rencontre pour nous toutes en dehors
d’Amsterdam. Nous y allons dans le
but de partager et d’apprendre de
chacune d’entre-nous à travers nos
diverses expériences, nos différences
culturelles, linguistiques. Nous
décidons de former une association.
Rédiger les 12 articles fondant ICW fut
une tentative de clarifier ce que nous
voulions accomplir et ce que cette
nouvelle association devait être.
Nous pouvions voir le besoin énorme
des femmes en matière de soutien de
la part d’autres femmes. Nombre
d’entre nous n’avions aucun groupe
auprès duquel obtenir un soutien.
Mais ceux que nous connaissions
furent d’importants modèles. En
tentant l’expérience, les femmes
séropositives, y compris moi-même,
ont trouvé la confiance et la
compréhension auprès de ces
groupes de soutien. C’est ce qui a fait
que nous avons pu explorer d’autres
niveaux de militantisme. Les bases
que les groupes de soutien procurent
à quelqu’un qui démarre ne doivent
pas être sous-estimées. Sans cela, il
est facile en tant que militante de
devenir individualiste et d’agir au nom
d’opinions personnelles. Un réel
contact avec le groupe confère une
légitimité pour militer à un niveau
supérieur. Depuis le début, toute
femme séropositive dans le monde
est la bienvenue lorsqu’elle rejoint
ICW. Nous savions que nous serions
plus fortes ensemble.
Une implication positive
Kate : Bien souvent,
des femmes sont
amenées à
Des amies de
longue date
s’engager plus avant dans ICW par le
biais d’une rencontre avec d’autres
femmes, de la mise en place d’une
formation, en assurant un espace de
dialogue pour explorer des questions.
Il s’agit d’encourager des femmes à
désirer découvrir ce qu’elles sont
capables de faire pour elles-mêmes.
ICW doit être visible, à un niveau
national. Les premières adhérentes
d’ICW firent ce travail à un niveau
national de façon naturelle. D’une
certaine façon, vous vous sentiez ICW
et vous pouviez faire en sorte que les
choses arrivent. Des femmes
sentaient qu’elles pouvaient faire des
choses au niveau de leur
communauté au nom d’ICW, sans la
permission du bureau de Londres.
C’était très excitant et important et
j’espère que cela continue de se
passer.
❛Il faut consulter
les femmes au
sein de leurs
communautés.❜
Philippa : Je crois qu’il est possible
pour un réseau grandissant comme
ICW à la fois de développer et de
nourrir l’activisme de femmes à un
niveau communautaire et à un niveau
plus courant, et par ailleurs de leur
donner une importance égale au sein
de l’association. La difficulté réside
dans la coordination de ces différents
styles et lieux d’action.
Le contrôle et l’évaluation sont des
outils essentiels pour responsabiliser
les personnes. Par exemple, dans de
nombreux pays, l’accès aux
traitements antirétroviraux est en train
de devenir une réalité politique. Mais
quand nous allons sur le terrain et
parlons aux femmes, nous
découvrons aisément que les
antirétroviraux sont refusés aux
usagères de drogues. Aussi, l’accès
universel aux antirétroviraux, même si
cela sonne bien, n’inclut pas les
usagères de drogues séropositives.
Travail général de lutte contre le sida
Philippa : Je suis actuellement
agacée par ce qu’on appelle le GIPA*.
Nombre d’organisations emploient
quelques personnes séropositives et
revendiquent ainsi qu’elles satisfont
aux principes du GIPA. Les donateurs
et les organisations décident des
programmes et des priorités
concernant nos vies, et pourtant, il est
rare que nous parvenions à des
décisions ou à l’autorisation de leur
exécution. Parfois, je me retrouve être
la seule femme séropositive dans un
forum de haut niveau. Mais je suis
toujours consciente de mes contacts
essentiels avec les autres femmes
vivant avec le VIH-sida. En tant que
“professionnelles”, nous ne sommes
pas toujours en contact avec les
“populations” que nous sommes
sensées représenter, nous plus que
les associations parlant en leur nom
pour lesquelles nous travaillons.
Je suis fière d’ICW et mon
appartenance à cette association me
tient à cœur. Mon sens des
responsabilités me vient avec force de
tous mes proches qui sont décédés.
Ces femmes continuent d’être pour
moi des mentors. Honnêtement, je ne
sais pas pourquoi je suis toujours en
vie aujourd’hui et pourquoi elles sont
toutes mortes. Leur présence
continuelle m’aide, dans ma vie, à me
préserver de tout repli égocentrique
dans lequel je pourrais facilement
tomber. Cela et des amies comme
Kate. ●
* GIPA : Greater Involvement of People
Living with HIV/AIDS (Pour une plus grande
implication des personnes vivant avec le VIHsida). Cet engagement proclamé au sommet
de Paris en 1994 a été signé par 42 pays.
Son but est d’assurer à tous les niveaux la
participation et la consultation des personnes
vivant avec le VIH-sida dans les initiatives de
lutte contre le VIH-sida.
(défendre, collaborer) 07
Programme kenyan de lutte contre
le sida : ‘Rien pour nous sans nous’
d’ICW et de WOFAK, Monique Wanjala décrit à
Fiona Hale, le programme kenyan (en instance de
ratification) de prévention et de contrôle du VIH-sida (HIV/AIDS Prevention
and Control Bill). Elle explique pourquoi les femmes séropositives font
pression en faveur d’une prise en compte de leurs questions.
Membre
Parle-nous de ton récent travail sur
ce programme ?
En septembre 2004, vingt-sept
femmes venues de toutes les régions
du Kenya participèrent à un atelier de
travail à Kisumu afin d’étudier de près
cette proposition. Cet atelier organisé
par les associations WOFAK,
NEPHAK, SWAK, KENWA et KANCO*
bénéficiait du soutien du
gouvernement japonais et de
l’UNIFEM (United Nations
Development Fund for Women). En
tant que femmes séropositives, nous
soutenons les buts de ce programme,
particulièrement son volet préventif.
Mais nous ressentons (nous disons
cela avec humilité) également une
insuffisante prise en compte de nos
positions et de nos aspirations. C’est
pourquoi nous nous sommes
rassemblées et avons étudié ses
manques et ses silences.
Comment avez-vous eu
connaissance de ce texte ?
En 1997, le consortium des ONG
kenyanes de lutte contre le sida
(Kenya AIDS NGO Consortium) dont
WOFAK était membre, créa une
branche spéciale chargée d’examiner
les questions relatives au VIH-sida.
Dorothy Odiambo fut choisie pour y
siéger en tant que représentante des
personnes vivant avec le VIH-sida.
C’est ainsi que nous avons suivi la
genèse de cette initiative. Par ailleurs,
comme son entrée en vigueur tardait,
nous décidâmes en tant que femmes
vivant avec le VIH-sida, d’étudier de
près si elle répondait à nos besoins.
Jusque là, nous ne l’avions pas
étudiée en détail.
Quand sera promulgué ce
programme ?
Il devait entrer en vigueur fin 2003.
Nous sommes en 2004 et ce n’est
toujours qu’une proposition. Nous
espérons que grâce aux pressions,
une fois en place, ce programme
nous aidera dans notre combat contre
le VIH et le sida.
Que recouvre ce texte ?
Notre principale critique est qu’il
criminalise la transmission en
connaissance de cause du VIH-sida.
Si cela reste en l’état, nombre
continueront de cacher leur statut
sérologique et les personnes comme
nous, contaminées et en parlant
ouvertement, seront réellement
stigmatisées.
Nous avons fait des
recommandations. Nous disons :
“Rien pour nous sans nous!” Ce
programme recommande la mise en
place d’une Commission équitable sur
le VIH-sida qui devra statuer sur les
plaintes et les appels déposés une
fois que ce programme sera texte de
loi. Pour une prise en compte de nos
problèmes, nous recommandons une
représentation des femmes vivant
avec le VIH-sida au sein de cette
commission.
Quelles sont les principales
craintes des femmes vivant avec le
VIH-sida au sujet de ce texte ?
Les personnes infectées et le vivant
ouvertement pourraient être
criminalisées si elles infectent d’autres
personnes en toute connaissance de
cause. Les mères séropositives
enceintes pourraient aussi être
criminalisées. Pour les jeunes gens
séropositifs, est-ce que cela signifie
qu’ils n’auront pas le droit de se
marier ou de fonder une famille ? Pour
moi, cette situation serait une violation
flagrante des Droits de l’homme.
Le consentement avisé est une autre
question. Les femmes associées à
des recherches biomédicales ont
besoin d’être correctement informées
si nous voulons qu’elles puissent
donner leur accord en toute
connaissance de cause. Cela n’est
pas le cas. Les informations
personnelles générées par la
recherche doivent être traitées
confidentiellement et nos droits
doivent être respectés.
Le soutien à domicile est un autre
problème car le plus souvent, ce sont
les femmes qui l’assument. Pour
autant, ce rôle n’est pas reconnu par
le gouvernement ou ce texte. D’après
la loi, même les conseillers des
services de conseil et de test
volontaire ne sont pas reconnus
comme des prestataires de services
de santé. Aussi, nombre d’entre eux
perdront leur emploi si la loi est votée
en l’état.
Que se passe-t-il à présent ?
Nous avons organisé une conférence
de presse et rendu publique nos
recommandations. Des journalistes
de Nation, East Africa Standard et
Kenya News Agency étaient présents.
Nous espérons que nos
recommandations seront entendues
avant la promulgation du texte.
Toutes les femmes ayant participé à
l’atelier de travail se sont engagées à
mobiliser d’autres femmes infectées
afin d’expliquer le texte et ses
lacunes. Ainsi, ensemble, nous
aurons plus de poids. ●
* National Network of People Living with
HIV/AIDS in Kenya (NEPHAK)
Women Fighting AIDS in Kenya (WOFAK)
Society for Woman and AIDS in Kenya (SWAK)
Kenya Network of Women with AIDS (KENWA)
Kenya AIDS NGOs Consortium (KANCO)
Kenya: une rencontre
de femmes
08 (défendre, collaborer)
Travailleuses de l’industrie du
sexe en Amérique latine : sans
Droits de l’homme, nous
n’aurons aucun pouvoir
Elena Reinaga, Argentine,
a rencontré Carmen
Tarrades. Elle lui parle des travailleuses de l’industrie du sexe, de leur
lutte pour l’autonomie et leurs droits en Amérique latine, deux attitudes
vitales pour la prévention du VIH parmi cette catégorie de la population.
suis une travailleuse de
l’industrie du sexe. Je suis
Secrétaire générale du syndicat des
travailleuses de l’industrie du sexe en
Argentine et Présidente du réseau
latino-américain des travailleuses de
l’industrie du sexe. Nous nous
sommes organisées afin de défendre
les droits de ces femmes en âge de
travailler et exerçant leur activité de
leur plein gré. Notre action vise à
l’amélioration de la qualité de vie de
nos camarades par le biais d’ateliers
sur la prévention des MST (maladies
sexuellement transmissibles) et du
VIH-sida, sur l’estime de soi,
l’autonomie, l’action politique et
syndicale. Nous agissons sur le terrain
par le biais d’ateliers : nous
n’attendons pas que les gens
viennent à nous. Il y a énormément de
discriminations et d’exclusion et il est
parfois difficile pour ces personnes de
venir à nous.
Je
‘A cause de la
répression,
nous n’osons
pas être libres.’
Le droit à la liberté
Pendant deux ans, j’ai travaillé en tant
que consultante et j’ai facilité des
ateliers sur l’autonomie pour des
travailleuses de l’industrie du sexe au
Honduras, au Pérou, en Équateur, au
Salvador. Je me sers de cette
expérience pour renforcer le réseau
latino-américain. Dans la majorité des
pays, nos camarades travaillent
intensément sur les questions des
Droits de l’homme et de l’engagement
militant. Pendant de nombreuses
années, la priorité était l’utilisation des
préservatifs. Mais en Argentine, nous
pensons que sans le droit
fondamental à la liberté, il est illusoire
d’aborder le droit à la santé. Nous
avons organisé nombre de formations
sur le militantisme. Nous faisons
pression sur les législateurs pour des
changements politiques et nous
sensibilisons les organisations des
droits de l’Homme afin d’obtenir
leur soutien.
Nous nous servons de ces
expériences dans les autres pays du
continent afin d’obtenir les mêmes
droits que les autres travailleurs. Aussi
longtemps que la prostitution restera
clandestine, l’exploitation et le trafic
des femmes continueront. Au regard
de l’épidémie du VIH-sida, nous
n’avançons pas. La société, avec ses
vues fantasques et morbides sur les
travailleuses de l’industrie du sexe,
croit que la majorité d’entre nous
sommes infectées par le VIH. C’est
curieux, car les travailleuses de
l’industrie du sexe ont une bonne
connaissance du VIH, même si elles
ne savent ni lire, ni écrire : comme
notre corps est notre instrument de
travail, nous savons que nous devons
prendre soin de nous.
❛Les jeunes filles
contaminées le
sont par le biais
de l’amour.❜
Infectée à travers l’amour, pas à
travers le travail
Pourquoi insistons-nous si fortement
sur la question des Droits de l’homme
et du respect de soi? En général, je
crois que nous ne prenons pas soin
de nous quand nous tombons
amoureuses. Nous pensons que
l’amour immunise contre le sida. Nous
avons tant d’exemples de camarades
contaminées par leur partenaire. Elles
n’ont pas été infectées au travers de
leur travail. La même situation est
visible dans les autres pays
d’Amérique latine. Je ne peux pas
parler pour le reste du monde mais je
peux parler de ce que je sais. Elles
n’ont pas une grande estime d’ellesmêmes. Elles ont confiance en leur
partenaire et puis, souvent, celui-ci
finit par être infidèle, il ne se protège
pas, il ment. Ici, en Argentine,
Elena Reinaga
beaucoup de femmes découvrent leur
infection quand leur mari entre à
l’hôpital et est déjà au plus mal.
C’est pourquoi nous insistons sur
l’importance de devenir réellement
autonome et d’agir avec d’autres
associations de femmes. Même si
nous avons progressé, la société
argentine reste une société machiste.
En ce moment, une proposition de loi
recommande des programmes
d’éducation sexuelle à l’école
primaire. Evidemment, l’Église a
protesté. Cette situation est similaire
dans tous les pays d’Amérique latine
mais surtout en Équateur, au Salvador
et en Amérique centrale, là où l’Église
a un grand pouvoir.
Je souris quand on dit que “le sida
est une punition de Dieu” ou qu’être
homosexuel ou travailleuse de
l’industrie du sexe sont “une punition
de Dieu”. Je suis certaine que non :
Dieu est Amour, il ne nous punit pas.
Nous ne sommes pas autonomes et
nous ne demandons pas à nos
partenaires d’utiliser des préservatifs
car nous taisons ce qui nous arrive,
nous ne disons rien de ce que nous
voulons, de la façon dont nous le
voulons. Nous avons besoin
d’éducation sexuelle. Si nous ne
sommes pas libres en tant qu’adultes,
imaginez ce que nous allons
transmettre à notre jeunesse, aux
enfants, aux adolescents. Nous ne
pouvons pas lutter contre l’épidémie
du VIH sans éducation sexuelle et
sans franchise. ●
(défendre, collaborer) 09
Intense et exemplaire : des femmes
séropositives latino-américaines
et caraibéennes s’organisent pour
progresser
La récente formation pour les femmes d’Amérique latine vivant avec le VIH-sida
(Buenos Aires, octobre 2004) est la manifestation la plus récente de l’action soutenue et innovatrice d’ICW
dans cette région du monde. Carmen Tarrades y assistait en tant qu’observatrice internationale. Elle décrit le
succès de cet événement qui s’inscrit dans un projet de mise en place de centres de conseil pour des
femmes séropositives.
but de cette rencontre était
double : d’une part, arriver à
des accords nationaux et régionaux
sur les meilleurs moyens de
combattre les problèmes sociaux liés
au VIH-sida, d’autre part, former les
participantes aux techniques de
défense et d’application des droits de
la personne humaine. Cette rencontre
s’inscrit dans le cadre d’un accord de
coopération entre la Fondation Ford
et la branche latino-américaine d’ICW
afin de lutter contre le VIH-sida.
Ensemble, ces deux associations ont
pour but de développer dans 17
pays un programme intitulé
“Femmes, Droits de l’homme et sida”.
Les deux premiers jours étaient
consacrés à l’information sous la
forme de lectures structurées et
conduites par quatre expertes de la
question ‘sida, Droits de l’homme et
loi’. Toutes ont insisté sur les diverses
déclarations internationales des Droits
de l’homme rappelant les droits des
personnes vivant avec le VIH-sida,
ainsi que sur les mécanismes locaux
et régionaux pouvant être utilisés
pour revendiquer une totale
application de ces droits. Toutes ont
également rappelé la nécessité d’une
volonté politique et d’une
participation des personnes vivant
avec le VIH-sida et des acteurs de la
société civile à toutes les discussions
concernant ces droits.
Le troisième jour était consacré
au développement de nos nouvelles
connaissances en un guide pratique
pour les projets de la branche latinoaméricaine d’ICW dans les 17 pays
concernés. Patricia Perez,
administratrice internationale d’ICW,
présenta le projet dans le détail
(financement, questions de temps).
S’ensuivit un débat sur la meilleure
façon de considérer le rôle d’un
Le
Un atelier en
Amérique latine
soutien aux femmes séropositives
dans le cadre général des Droits de
l’homme. Mery, Péruvienne, présenta
un projet de son pays en accord
avec nos plans, et Irene dirigea un
débat sur le travail restant à
accomplir, dont la nomination des
personnes responsables des services
de conseil.
Le quatrième jour fut une autre
journée de travail intense pour toutes
les déléguées séropositives. Toutes
présentèrent leurs réalisations et
évaluèrent le travail accompli. Des
femmes du Mexique, du Guatemala,
de l’Honduras, du Salvador, du
Nicaragua, du Costa Rica, de
Panama, de Colombie, du Brésil, du
Venezuela, du Pérou, de la Bolivie, de
la République dominicaine, du Chili,
d’Uruguay, de l’Équateur et
d’Argentine s’exprimèrent. Il fut
réconfortant d’apprendre que la
majorité des pays envisagent un
début des projets dès janvier 2005.
Enfin, nous revîmes une première
version d’une Déclaration et cette
dernière reçut une large couverture
médiatique en conférence de presse.
Le dernier jour, les participantes
étaient fatiguées mais revigorées.
Comme l’atelier de travail touchait à
son terme, beaucoup de larmes se
virent sur le visage des participantes
lorsque nous contemplâmes tout ce
que nous avions réussi et réalisâmes
combien notre collaboration avait été
étroite. Patricia eut quelques mots
éloquents pour chacune, puis
l’Argentine Teresita entonna l’Abrazo
Caracol sur la musique de l’hymne
de la branche latino-américaine
d’ICW. Ceci fut un grand moment
d’émotion. L’Onusida, FEIM, des
groupes de femmes, des associations
féministes, les ONG engagées dans
la lutte contre le VIH-sida et Oscar
Carson du Global Trade Union
assistèrent à la cérémonie de
clôture. Après l’interprétation du
chant latino d’ICW, nous nous
saluâmes et embrassâmes, et
cette extraordinaire rencontre
ferma ses portes. ●
10 (défendre, collaborer)
ICW et World YWCA :
travailler en partenariat
Ennita Manyumwa
est une jeune adhérente zimbabwéenne de l’association World YWCA basée à
Genève. Elle vient juste de terminer un stage au bureau international d’ICW (ICW International Support Office). Elle
dialogue ci-dessous avec Kanjoo Mbaidjikua, jeune adhérente namibienne d’ICW à présent associée pour un
an à l’association YWCA à Genève. Toutes deux discutent de leur implication respective dans les deux associations.
Ennita est séronégative. Kanjoo est séropositive. Toutes deux ont vingt-six ans.
Quand avez-vous pour la première fois entendu
parler du VIH ?
Kanjoo : Au début des années 1990 quand une troupe
théâtrale est venue dans notre école primaire. Leur slogan
était ‘le sida est l’ennemi’ et leur message, le sida une
maladie de la prostitution. Aussi, on chantait et dansait,
pensant être à l’abri de cette maladie.
Ennita
Ennita : J’avais 18 ans quand je me suis renseignée sur le
VIH-sida. J’étais en formation auprès de l’association
YCWA pour devenir conseillère. Je pensais qu’il n’était pas
nécessaire de faire un test car je n’avais pas de relation
sexuelle. Puis en 2001, j’ai rencontré ce garçon. Je l’aimais,
et bien que très informée sur les dangers du VIH-sida, nous
avons eu des rapports non protégés. Immédiatement, je
suis allée faire un test, et une seconde fois quand je suis
arrivée à Genève en 2003. L’un et l’autre étaient négatifs.
Quand avez-vous décidé de faire le test ?
Kanjoo : Tout commence en avril 2000 quand je rencontre
un garçon et commence une relation avec lui. Fin octobre,
nous sommes un couple très soudé. Je propose donc
d’aller faire un test. Quand je vais chercher les résultats deux
semaines plus tard, la religieuse commence un entretien
psychologique. Je ne suis pas intéressée car je veux prendre
mes résultats et partir : dans l’après-midi, je dois passer une
épreuve de mathématique. Pour capter mon attention, elle
répète plusieurs fois que je suis séropositive. Je ne peux pas
décrire le choc et la peur paralysante. Le soir même, je
mettais fin à ma relation car j’allais mourir. Pendant deux
ans, j’ai vécu isolée, seule, dans la peur, la honte, la
confusion, la colère. C’est seulement l’année dernière que
j’ai pu me confier à ma sœur.
Ennita : Je me souviens quand je suis allée faire mon
premier test. J’ai pensé : “O.K., j’ai toujours prêché et
distribué les préservatifs. Maintenant, si je suis séropositive,
que va dire la société ?” Je me rappelle aussi le slogan “le
sida est une maladie qui tue”. La prise de conscience du VIH
et du sida dans les années 1980 s’est faîte avec beaucoup
de stigmatisation, et pas assez d’information pour que les
personnes puissent prendre des décisions avisées.
Comment en es-tu arrivée à militer, Kanjoo ? Qu’estce qui t’a fait croire que tu pouvais devenir une
activiste et qu’est-ce qui te donne cette force ?
Kanjoo : A la fin 2002, je suis allée au centre
de Lilonga Eparu. Je cherchais quelque
chose à faire. J’étais très fragile. Aussi ils
m’ont soutenue psychologiquement et je
suis devenue une volontaire. Promise Mthembu m’avait
renseignée et ce fut le début de mon engagement
significatif dans la lutte contre le VIH-sida et auprès d’ICW.
Je suis vraiment sortie renforcée du Dialogue des
Jeunes Femmes (Young’s Women Dialogue) auquel j’ai
assisté en Afrique du sud, en avril 2004. Nous avons
toutes réalisé la nécessité d’écouter les jeunes femmes. Ce
qu’elles ont besoin, c’est d’être motivées, informées,
d’avoir un espace de parole et des opportunités. Être une
militante demande de la responsabilité, de la patience et
de la créativité.
Je suis rentrée chez moi et j’ai demandé un entretien
avec l’épouse du Premier ministre. En Namibie,
stigmatisation et discrimination sont toujours un gros
problème. C’est pourquoi une action gouvernementale
contribuerait à démystifier la maladie. A la fin, nous avons
obtenu une audience avec le Premier ministre et il a
répondu positivement à nos demandes. J’ai eu ensuite
l’opportunité d’aller au parlement kenyan et de prendre
connaissance de leur programme de lutte (AIDS Bill). Cela
m’a donné l’idée d’une telle initiative légale en Namibie.
Je suis rentrée chez moi et j’ai proposé à plusieurs
partenaires une action commune pour la mise en place
d’un programme national namibien de lutte (Namibien AIDS
Bill). Nous avons lancé notre action au cours de la Journée
mondiale du sida 2004.
Croyez-vous que le fait de vous associer à YWCA
International, en étant déjà membres d’ICW,
augmentera vos capacités de leaders et votre
engagement à soutenir d’autres femmes
séropositives pour des changements ?
Kanjoo : Si je regarde en arrière, je sais qu’ICW m’a
donné l’opportunité et l’espace pour grandir. Le
programme de YWCA Internationale met en valeur ce qui a
déjà été entrepris. Je crois que leur programme me
donnera la possibilité de reconnaître et de développer les
capacités d’action d’autres femmes.
Ennita : L’une de nous est infectée, l’autre est affectée.
Mais nous travaillons toutes deux pour le changement. A
travers le partenariat, nous renforçons nos voix. C’est
pourquoi, je respecte tant le partenariat entre ICW et
YWCA Internationale.
Où vous situez-vous dans le mouvement global
de lutte ?
Ennita : J’ai décidé de m’exprimer et de travailler pour que
ça change. En Shona, nous disons “Mwana askinga
chemeanofira mumbereko.” Cela signifie : ‘Personne ne
viendra et ne nous aidera si nous ne faisons pas de bruit.”
Kanjoo
Kanjoo : Je croirai toujours au changement. Je veux
être là où je peux agir avec l’audace nécessaire, où je
sais pouvoir atteindre les décideurs politiques et les
personnes influentes pour des changements. L’égalité doit
devenir une réalité. ●
(défendre, collaborer) 11
Un dialogue de jeunes femmes swazies :
résoudre les problèmes, aller de l’avant
responsable de projet
d’ICW Luisa Orza nous
présente un dialogue récent de
jeunes femmes du Swaziland.
La
En novembre dernier, le premier
forum national pour les personnes
vivant avec le VIH-sida au
Swaziland (Young Women’s
Dialogue) a rassemblé 19 femmes
vivant avec le VIH âgées de 18 à
30 ans et six bébés de moins d’un
an. Cette rencontre était une
opportunité pour ces jeunes
femmes de parler de leurs
expériences et de leur réalité
quotidienne. Par le biais de
grandes affiches, ces femmes ont
parlé de leur éducation et de leur
enfance, de leurs relations avec
leurs parents ou tuteurs, de la mort
des proches ou de la séparation
d’avec des membres de leur cercle
intime, de la pauvreté, du
diagnostic et des périodes de
maladie, du décès des enfants,
amies ou partenaires, des périodes
de colère, d’aigreur ou de
dépression, et enfin de
l’acceptation de leur sérologie, bien
souvent grâce à leur participation à
un groupe de soutien
Réalités quotidiennes
Elles ont évoqué également la
réalité quotidienne des jeunes
femmes séropositives au
Swaziland : difficultés de dire
sa séropositivité, relations
amoureuses, négocier des relations
sexuelles protégées, allaitement,
coût exorbitant des médicaments,
manque d’accès à l’information,
chômage et stress, préjudices,
discriminations des femmes pour
soi-disant être les vecteurs de
l’épidémie. Il a été aussi question
des pratiques culturelles et de la
question du droit à l’héritage, du
mariage forcé et de la pression des
belles-familles pour qu’elles aient
des enfants.
Pour la majorité, les questions
les plus pressantes sont les
problèmes quotidiens : prise en
charge de l’enfant, création de
revenus, rester en bonne santé,
bonne nutrition, accéder à des
centres d’aide et des services de
soutien psychologique. Pour
certaines s’y ajoutent deux autres
problématiques : comment
maintenir la satisfaction du
partenaire afin de ne pas être
battues, comment protéger les filles
des pères afin de ne pas être
violées ? Pour affronter ces
problèmes, les femmes ont besoin
de connaissances, d’information,
de propositions de financement,
d’argent, de formations
professionnelles, de soutien
psychologique et de groupes de
soutien.
Droits des femmes, besoins
des femmes
ICW agit pour une société sans
violation des droits des femmes.
Cela nécessite un changement
“stratégique” et cela est encore
plus difficile que d’exposer nos
problèmes quotidiens. Pourtant, à
la fin de la semaine, les jeunes
femmes swazies ont identifié trois
domaines-clé pour lesquels se
mobiliser : droits sexuels et
reproductifs, accès aux soins,
traitements et soutien, et réelle
participation des femmes
séropositives aux décisions
affectant leurs vies. Toutes ont
reconnu qu’il s’agit là des
questions affectant la vie de toutes
les jeunes femmes vivant avec le
VIH au Swaziland. Mais les
premières étapes en vue d’une telle
mobilisation ont besoin d’inclure de
nombreuses formations : nutrition,
soins à domicile, questions
pratiques concernant la divulgation
d’une séropositivité et l’aide aux
autres femmes pour une telle
action, soutien psychologique,
création de groupes de soutien,
mise en place de projets viables
générateurs de ressources,
prévention de la transmission du
virus de la mère à l’enfant
(PMTCT : Preventing Mother-toChild Transmission), droits des
femmes.
Notre marche sera longue mais
nous avons commencé à avancer.
Et ce commentaire ne cesse de me
revenir : “pour la façon dont nous
autres mères, nous avons été
traitées, pour la manière dont nous
avons eu accès à ce dont nous
avions besoin, nourriture pour les
bébés, commodités pour la toilette,
baby-sitters : merci ! Que Dieu
vous protège !” Ce qu’ICW peut
espérer, c’est qu’en prenant soin
des besoins des nourrissons
pendant cette formation, les mères
ont pu réfléchir à leurs droits. ●
Les adhérentes d’ICW Gcebile,
Promise et Luisa Orza assistaient
à cette rencontre. Elle était animée
par Vicci Tallis, consultante
indépendante sur la parité
hommes-femmes et le sida. Cet
événement était financé par
l’UNIFEM.
Réunion de
jeunes femmes
swazies
12 (défendre, collaborer)
Préparation au traitement :
Un exemple en Amérique latine
premier sommet international sur la
préparation au traitement (International
Treatment Preparedness Summit : ITPS) a eu
lieu au cours de la conférence internationale
de Barcelone sur le sida, en 2002. Bertha
Chete, contact guatémaltèque d’ICW, nous
parle d’une récente rencontre latinoaméricaine consacrée à la préparation au
traitement. Cette rencontre était organisée par
des associations latino-américaines, dont
ESVIHSIDA Advocacy, Red Hispana de PVVIH
(Hispanic Network of People Living with
HIV/AIDS : Réseau hispanique des personnes
vivant avec le VIH-sida), et REDLA+ (Latin
American Network of People Living with
HIV/AIDS : Réseau latino-américain des
personnes vivant avec le VIH-sida).
Le
Le processus de sélection
Le comité de sélection comprenait Oswaldo
Rada (Colombie), Patricia Pérez (Argentine),
Odir Miranda (Salvador), Violeta Ross
(Bolivie), Rodrigo Pascal (Chili). Trente-deux
personnes originaires de 17 pays
d’Amérique latine ont été sélectionnées. Stu
Flavell (de l’association GNP+) et Nina
Ferendic (de l’Onusida) agissaient en qualité
d’observatrices. Des experts sur des thèmes
spécifiques étaient également invités.
Le programme
Le programme couvraient :
● Accès aux traitements et aux soins
● Fonds mondial
● Initiative ‘3 millions d’ici 2005’
● Accords de libre commerce, propriété
intellectuelle et brevets
● Militantisme (Advocacy)
Cette rencontre n’était pas une formation ou
un atelier de développement. Cette rencontre
était une opportunité d’organiser une action
militante en faveur de l’accès aux traitements,
d’une qualité des médicaments à bas prix, de
la continuité de la prise en charge, et enfin de
la réalisation des engagements et des accords
ratifiés par nos pays respectifs en relation avec
les Droits de l’homme et le VIH-sida.
Un groupe de travail en ligne sur les accords
de libre commerce a été mis en place car
nous pensons que ces accords sont
mauvais pour la qualité de vie de tous,
particulièrement pour celle des personnes
vivant avec le VIH-sida. Nous avons rédigé
une déclaration sur l’accord de libre
commerce pour l’Amérique centrale (Central
America Free Trade Agreement).
Nous avons adressé cette
déclaration au Dr Peter
Piot (Directeur exécutif de
l’Onusida) et à Kofi
Annan. Enfin, nous avons
convenu de plans et de
délais d’action. ●
Europe et VIH-sida :
nouveaux défis, nouvelles opportunités
Cette seconde conférence s’est tenue en septembre 2004 à Vilnius, en Lituanie.
Carmen Tarrades y assistait. Elle nous livre ses impressions.
J’ai été diagnostiquée
séropositive en 1989 et la
question de la prévention de
l’infection par le biais de
méthodes spécifiques me tient
particulièrement à cœur. Je
suis allée à cette conférence
afin d’obtenir d’associations
de lutte des informations sur la
consommation de drogues et
les techniques de réduction
des risques, les programmes
de réduction des risques et la
façon dont -s’ils le sont- ils
sont adaptés aux besoins des
femmes vivant avec le VIHsida.
Il est positif de constater
que l’OMS, l’Onusida et
l’Union européenne agissent,
développant à une plus
grande échelle des traitements
pour les usager(ère)s de
drogues, la prévention de
nouvelles infections,
l’amélioration des soins et du
soutien. Les responsables
politiques semblent admettre
le besoin criant d’un meilleur
accès aux soins et aux
traitements pour les
usager(ère)s de drogues par
voie intraveineuse. Plus de
pays de l’Europe de l’Est
doivent bénéficier des fonds
du Fonds mondial, fournir des
thérapies de substitution pour
les usager(ère)s de drogues,
s’attaquer à la stigmatisation
et à la discrimination, et enfin
sensibiliser et former les
communautés touchées aux
traitements, thérapies et
stratégies de prévention.
Mais l’aspect le plus
intéressant de cette
conférence fut une réunion
d’usager(ère)s de drogues
venus de toute l’Europe de
l’Est à laquelle j’ai assisté
après la conférence. De leur
point de vue, peu de choses
sont en place pour répondre à
leurs besoins –cela en
contradiction avec ce qui
venait d’être dit pendant la
conférence- et nombre de
législations de leurs pays
contredisent les positives
recommandations de l’OMS.
J’ai été choquée d’entendre
que les usagères de drogue
sont discriminées par les
usagers de drogues quand
elles continuent l’usage de
drogues durant leur
grossesse. Pendant des
années, une grossesse m’a
semblé totalement
inenvisageable. A présent, je
sais que je pourrais avoir des
enfants si je le voulais. Nous
avons toutes ce droit. Et nous
pouvons toutes être de
bonnes mères si nous
sommes informées et
soutenues pour une grossesse
sans risque et un résultat
positif.
Il existe beaucoup de
mythes autour des
usager(ère)s de drogues par
voie intraveineuse. Nous avons
besoin d’une information
sérieuse sur les effets ‘peutêtre’ nuisibles des drogues,
légales ou illégales, et sur la
prise de drogues au cours de
la grossesse. Nous avons
besoin de combattre les idées
préconçues sur les
usager(ère)s de drogues par
voie intraveineuse. ●
Déclaration de Vilnius :
www.aidsfonds.nl/aids
actioneurope
In Memoriam
L’Ougandaise Faith Akiiki,
une grande militante
pour la parité
Lydia Mungherera, membre d’ICW, nous
a écrit le 28 novembre.
J’ai de mauvaises nouvelles. Faith
Akiiki a été renversée par une voiture la
nuit dernière. Elle est morte sur le coup
près de chez elle à Jinja. Faith siégeait au
comité du Forum national des personnes
vivant avec le VIH-sida en Ouganda. Elle
était également adhérente des
associations NACWOLA et ICW.
Conseillère psychologique, elle était une
grande militante pour la cause des
femmes. On se souviendra de son
soutien sans faille envers ses camarades
vivant avec le VIH-sida. Même sans
moyens suffisants, elle s’efforçait
d’accomplir sa tâche. Elle était connue du
gouvernement et de tous les officiels des
Nations unies en Ouganda pour son
combat obstine en faveur d’une présence
des personnes vivant avec le VIH-sida.
Elle se battait avec détermination pour
que le principe d’une plus grande
implication des personnes infectées
(GIPA) devienne une réalité. Que son âme
repose en paix pour l’éternité !
ICW présente toutes ses
condoléances à sa famille ainsi qu’à
ses amies et collègues. ●
✑
Lettres
✎
(défendre, collaborer) 13
✒ ✉
Chères amies d’ICW,
Chère ICW,
Merci de l’intérêt que vous nous témoigné, à nous,
femmes vivant avec le VIH-sida. Nous apprécions
vos efforts pour que nos voix soient entendues. Je
suis veuve depuis juin 1990. Mon mari m’a laissée
avec quatre enfants : un garçon et trois filles. Je
suis heureuse d’être toujours en vie. Et je sais qu’il
me reste encore de nombreuses années à vivre,
que je verrai mes arrières petits enfants. Je prie
Dieu pour le cadeau de la vie.
J’ai rejoint Reach Out en tant que cliente. Puis
nous avons mis en place un atelier de confection,
The Roses of Mbuya. J’ai débuté comme stagiaire
avant d’être promue superviseur. A présent, je suis
la coordinatrice principale de l’ensemble de
l’atelier. Nous confectionnons différents articles :
des vêtements pour dames, des chemises
d’hommes, des tenues d’intérieur, des vêtements
d’enfants. Nous voudrions juste mieux les vendre.
Le projet a débuté en novembre 2002. Nous
sommes en train de le transformer en centre de
formation pratique. Ainsi, d’autres clientes sont
formées et peuvent ensuite travailler
indépendamment grâce à des machines à coudre
mises à leur disposition. Cela les aide à ne
dépendre que d’elles-mêmes. Celles
particulièrement douées sont sélectionnées pour
devenir formatrice.
J’ai une expérience à partager avec vous.
J’étais invitée à une réunion organisée dans un
institut médical (Médical National Institute) à
Washington en juin 2004. Je bénéficiais d’une
bourse et d’un billet d’avion. Les frais d’hôtel et de
conférence étaient pris en charge. Quand je suis
allée à l’ambassade américaine pour le visa, il m’a
été refusé. Trois fois ! Ils m’ont dit que si j’allais
aux Etats-Unis, je risquais de contaminer des
gens, ou alors que j’avais l’intention de rester dans
le pays. J’ai écrit pour dire que j’étais sous
antirétroviraux en Ouganda et par conséquent, ne
pouvais pas rester aux Etats-Unis. J’aime mon
travail, mes quatre enfants et ma communauté.
J’ai finalement réussi à partir le 15 juin (avec un
jour de retard) après une longue bataille et l’appui
de mon docteur qui a contacté des personnes
influentes.
Je veux juste rassurer le monde entier. J’ai reçu
suffisamment de soutien psychologique et je
connais suffisamment les risques liés au VIH-sida
pour refuser de faire courir un risque à quiconque.
Nous devons bénéficier de la liberté de
déplacement quand une occasion comme celle-là
se présente, exactement comme les personnes
séronégatives. J’ai été très gênée que mon visa
soit refuser du seul fait de ma séropositivité. Une
telle attitude ne fait qu’encourager les gens à
cacher leur statut. Toutes ces discriminations
contre nous doivent cesser.
Je suis une infirmière du secteur
publique au Nigeria. Je travaille à l’Army
Barracks Clinic. Dans cette clinique, il y
a de nombreux patients, hospitalisés ou
non, qui sont soignés ainsi que des
personnes vivant avec le VIH-sida. Ces
personnes ont aussi besoin
d’information, de soutien
psychologique, de soins et de soutien.
En principe, on leur conseille de se
protéger contre toute forme d’infections
sexuellement transmissibles et d’éviter
de contaminer d’autres personnes au
cours de rapports non-protégés. On
leur conseille de dire leur séropositivité à
leurs conjoints et à ceux qu’elles
respectent, tout comme de se nourrir
correctement et de se reposer. Il leur
est également conseillé de recevoir un
soutien psychologique pendant la
grossesse, et ce pour la santé à la fois
de la mère et de l’enfant à naître.
La discrimination et la stigmatisation
des femmes vivant avec le VIH-sida
devraient être évitées. Les femmes ont
besoin de soins et de soutien, et leurs
droits doivent être respectés. Elles
doivent être associées aux décisions et
aux actions qui affectent leurs vies. Le
sida n’est pas une question morale.
C’est une question de santé publique et
un problème de développement. Les
personnes vivant avec le VIH-sida ont
les mêmes droits fondamentaux que
toute autre personne. Les éducateurs
de la santé, comme moi, doivent militer
pour les droits humains des personnes
vivant avec le VIH-sida.
Que Dieu vous bénisse !
Vôtre, Jane Nabwire, Ouganda.
P.S. : A Washington, j’ai rencontré plusieurs
dames qui ont été très amicales avec moi. ●
Mwo Nasidi Ado, Nigeria. ●
Ecrivez-nous !
Vos contributions à ICW Actualité sont
les bienvenues! Soyez concise et
indiquez clairement votre accord pour
une publication. Autrement, nous
serons dans l’impossibilité de publier
votre texte. Dites-nous sous quel nom
vous souhaitez voir votre texte être
publié car de nombreuses personnes
seront amenées à le lire. N’hésitez
pas à utiliser un pseudonyme si vous
le désirez. Ecrivez à ‘ICW News
Letters’, soit à l’adresse d’ICW, soit
par e-mail à [email protected] en
indiquant sur la ligne sujet ‘ICW News
Letters’.
*Nous ne pouvons garantir à
l’avance une publication et nous nous
réservons le droit d’effectuer des
coupures.
Vient d’être publié !
Un livre remarquable intitulé “Human
Rights and AIDS in Latin America and
the Caribbean – from the perspective of
HIV women in the region’ (Droits de
l’homme et sida en Amérique latine et
dans les Caraïbes – une réflexion de
femmes séropositives) vient d’être publié
par Patricia Perez et une collègue. Ce
livre de la branche latino-américaine
d’ICW aborde les droits de la personne
humaine dans le cadre de l’épidémie du
sida. Il contient également des
informations pratiques, des listes
d’associations, ainsi qu’une législation
détaillée pays par pays.
Un nouveau partenariat
entre les branches nordaméricaines d’ICW et de GNP+
NA (ICW Amérique du Nord) et le Global Network of Poeple
Living with HIV-AIDS – North America : GNP+NA (Réseau
mondial des personnes vivant avec le VIH-sida – Amérique du Nord) ont
passé un accord afin de favoriser l’organisation d’activités, de projets et de
programmes en Amérique du Nord. GNP+NA, basée à Amsterdam, est la
filiale nord-américaine de l’association GNP+. L’administratrice internationale
d’ICW, Antigone Hodgins, fait partie du groupe d’activistes convaincus de la
nécessité d’une telle collaboration. Beri Hull, d’ICW, assistait également à la
première réunion stratégique. Elle nous annonce les trois priorités de cet
accord : comment l’Amérique du Nord s’intègre dans l’agenda mondial, quel
est son rôle dans l’éducation des autres personnes vivant avec le VIH-sida
sur le continent, comment mieux l’impliquer dans les forums internationaux
de lutte contre le sida.
ICW
14 (soutien et maternité)
Grossesse et principes moraux,
test et discrimination : un dilemme
pour les femmes séropositives
nombre d’entre vous le savent, bien souvent, les femmes infectées par le VIH découvrent leur séropositivité lors
d’un examen prénatal. Tout d’un coup, on vous dit que vous êtes atteinte d’une maladie mortelle et que votre
bébé est peut-être également infecté. Pire, le mari ou les beaux-parents sont informés en premier, cela en complète violation de vos
droits. Le personnel hospitalier peut également ne pas vous ménager, comme si votre séropositivité était de votre “faute”. On peut
vous menacer d’un avortement ou d’une stérilisation, que vous désiriez ou non l’enfant. Et cela par les personnes qui devraient vous
informer afin de vous aider à décider de ce qui est le mieux pour vous. Cette situation est particulièrement dévastatrice pour celles
d’entre nous qui avons été mariées par nos parents à des hommes mûrs, ou qui n’ont pas eu d’autres relations sexuelles avant le
mariage. Dans la grande majorité des cas, il s’avère que le mari est également séropositif. Et pourtant, on continue d’assumer –de
façon illogique et injuste- que puisque vous avez été testée en premier, vous êtes le vecteur de l’infection.
Ci dessous, Alice Welbourn rappelle la réalité des femmes séropositives enceintes ainsi que les revendications d’ICW. Puis, Asha
relate son histoire de femme népalaise.
Comme
Pour que l’accès aux traitements
soit un succès, nous avons aussi
besoin de soins et de soutien
a récemment pris la coprésidence de la branche Accès
aux traitements et aux soins (ACTS) de la
Coalition mondiale sur les femmes et le sida
(Global Coalition on Women and AIDS). Dans
le cadre de ce rôle, l’une de nos
préoccupations majeures est d’assurer non
seulement l’accès aux traitements pour les
femmes séropositives mais également le suivi
des soins et le soutien nécessaire. Et bien
évidemment, tout ce qui concerne les façons
d’éviter une infection du bébé.
A présent, le principal point d’entrée
identifié par l’OMS, pour les femmes
récemment diagnostiquées ou débutant un
traitement, est les examens prénataux : c’est
le moment le plus susceptible pour une
femme d’être en contact avec les services de
santé. Malheureusement, les services de santé
dans le monde manquent si cruellement de
moyens qu’il est improbable que de tels
examens de routine soient offerts à l’ensemble
ICW
Alice
de la population féminine, ou encore que la
majorité des femmes de tout âge et nonenceintes en bénéficient. Même si les femmes
enceintes veulent protéger leur futur enfant du
VIH, nombre d’entre elles ne retournent pas
chercher leurs résultats ou ne débutent pas un
traitement du fait de l’attitude irrespectueuse et
sans compassion du personnel des cliniques.
Dans le cadre de notre nouveau rôle, nous
demandons donc aux prestataires de santé du
monde entier de prendre en compte la santé
aussi bien mentale que physique des femmes,
et de promouvoir :
a) des services de dépistage pour les futures
mères avant qu’elles ne conçoivent ; cela
afin qu’elles puissent décider si oui ou non,
elles veulent un enfant.
b) des services de dépistage pour les futurs
pères ainsi que pour les futures mères ; cela
afin qu’ils comprennent leurs responsabilités
communes au regard du VIH.
c) des services de dépistage à la fois pour les
futures mères et pour leurs partenaires ;
cela afin de les amener à conjointement
assumer la responsabilité d’un diagnostic
positif.
d) une information complète et objective,
un soutien et des soins pour toutes les
femmes enceintes séropositives ; cela
afin qu’elles puissent décider pour ellesmêmes, si oui ou non, elles désirent
continuer leur grossesse.
En Afrique subsaharienne et ailleurs, le
programme de l’université de Columbia sur la
transmission verticale du virus (de la mère à
l’enfant) promeut soins et soutien non
seulement aux femmes enceintes et aux futurs
nourrissons, mais également soins et
traitements, selon les besoins, aux partenaires
et aux autres enfants de la famille. En
attendant que le test prénatal devienne une
option réalisable, une telle approche permet
aux femmes séropositives d’une part d’être
moins blâmées pour soi-disant être les
vecteurs du VIH dans la famille, d’autre part de
ne pas être les seules à bénéficier de
traitements. ICW est consciente que nombre
d’agents hospitaliers dans le monde sont des
femmes : bien souvent elles anticipent ce qui
va leur arriver dans leur lit conjugal, mais de
peur de perdre leur emploi, elles refusent de
faire le test. Est-il possible que certaines
projettent leur anxiété sur leurs patientes quant
à la façon dont elles seraient traitées si ellesmêmes se révélaient séropositives ?
En ne perdant de vue aucun de ces
éléments, ICW demande aux prestataires de
santé du monde entier de développer des
politiques de soutien en milieu professionnel,
cela afin d’assurer le respect, le soutien et la
sauvegarde des emplois du personnel
hospitalier séropositif. Quand le personnel
hospitalier se sentira valorisé et respecté, quel
que soit son statut, il sera à même de
répondre positivement aux tensions et au
stress inhérents au soutien et à la prise en
charge respectueuse des personnes
infectées par le VIH. ●
(soutien et maternité) 15
Asha: Quand les
choix ne sont pas
disponibles !
Asha a 28 ans
et est née à Katmandu au
Népal, pays où elle continue de résider. Elle est
séropositive depuis huit ans.
majorité des femmes
séropositives au Népal sont
veuves et/ou abandonnées par leur
famille. Cela signifie qu’elles ont de
nombreux soucis en plus de leur
santé sexuelle et procréatrice.
Rester en vie et en bonne santé
est leur priorité. Dans mon cas,
deux ans après mon diagnostic,
j’ai épousé un homme séropositif.
J’ai de la chance car il me soutient
et coopère avec moi : nous
pouvons parler de la sexualité et
de la procréation à moindre risque.
Malheureusement, peu de choix
nous sont offerts.
Même si je désirais un enfant,
je n’en aurais pas. Avant, je
pensais que sans névirapine pour
combattre une contamination de la
mère à l’enfant, le bébé serait
infecté. Pourtant, bien que ce
médicament soit depuis peu
disponible à Katmandu (ce n’est
pas le cas dans le reste du pays),
je crains toujours un mauvais
accouchement suite à mon état de
santé. De plus, mon mari et moi
n’avons pas les moyens d’avoir un
bébé. C’est déjà difficile pour nous
deux de survivre. De toutes façons,
je suis très affaiblie et j’ai
développé une allergie à la plupart
des aliments que je peux acheter.
Les soins constants que nécessite
une infection sont impossibles pour
la majorité des femmes
séropositive au Népal, y compris
pour moi. Prendre correctement
soin de soi est trop onéreux.
J’ai peur de prendre des
antirétroviraux car cela demande
un engagement sur une longue
durée. En tant que femme
séropositive népalaise, je ne suis
pas certaine de pouvoir bénéficier
d’un tel traitement de façon
permanente. Il y a à présent 25
personnes vivant avec le VIH-sida
qui sont enrôlées dans un nouveau
programme gouvernemental de
La
délivrance gratuite d’antirétroviraux.
Je ne peux pas acheter de tels
traitements. Si j’accepte de
m’enrôler dans un tel programme
et que le gouvernement décide de
l’arrêter, que ferai-je? Récemment,
une amie, une autre femme
séropositive, a commencé une
thérapie antirétrovirale dans le
cadre d’une initiative
gouvernementale. Elle ne l’a pas
tolérée et aucune alternative n’était
disponible. A présent, obligée de
se procurer de nouveaux
traitements, elle doit les payer. Elle
ne pourra pas se le permettre
pendant longtemps sauf si
quelqu’un accepte de l’aider
financièrement.
Ma vie a été complètement
bouleversée quand j’ai appris ma
séropositivité. Je n’envisage pas le
long terme, mais tant que je suis
en vie, je désire agir pour aider les
autres femmes séropositives
népalaises. Grâce à mes
compétences intellectuelles et
manuelles, j’aide d’autres femmes
séropositives. J’espère que cela
leur permettra de générer un peu
d’argent afin de survivre.
Les centres de soins familiaux
pourraient nous faciliter l’accès à la
névirapine ou à d’autres
traitements contre les infections
opportunistes. Ils pourraient aussi
sensibiliser et renforcer les femmes
comme moi. Ainsi, nous pourrions
choisir si oui ou non, nous désirons
un enfant, si oui ou non, nous
acceptons des rapports sexuels
avec un homme. Ce serait bien si
les femmes népalaises pouvaient
faire ces choix.●
Asha
associations ‘The International Planned
Parenthood Federation’ et ‘ICW’ ont lancé
de concert au cours de la Journée mondiale du sida
2004 un bel et nouveau document intitulé ‘Rêves et
désirs’. Ce document porte sur le droit à une santé
sexuelle et procréatrice pour les femmes infectées
par le VIH. Le témoignage d’Asha est repris avec sa
permission de ce document. www.ippf.org
Les
Merci
à Abbott
International pour leur soutien
aux pages de cette lettre
d’information consacrées à la
prévention de l’infection de la
mère à l’enfant.
Remerciements
à:
Fiona Hale, Luisa Orza, Alice Welbourn, Fiona
Pettitt, Philippa Lawson, Kate Thomson, Carmen
Tarrades.
ICW ACTUALITÉ 28
Sue O’Sullivan :
Directrice de la publication
DS Print & Redesign :
Impression et conception
graphique
Appel aux jeunes femmes
séropositives du monde entier
La prochaine lettre d’information sera
consacrée aux jeunes filles vivant avec le
VIH-sida et inclura 1) des articles sur les
méthodes d’advocacy et de formation 2)
des exemples de soutien entre jeunes
femmes 3) des témoignages personnels
sur la vie, l’amour, les peurs et les espoirs.
Nous recherchons des articles courts (200
à 400 mots) et nous devons les recevoir à
ICW Actualité au plus tard le 22 février.
Nous ne pouvons garantir à l’avance une
publication. Envoyez vos contributions
par poste ou email à Sue O’Sullivan à
ICW : [email protected]
Date limite : 22 février 2005
16
Administratrices de région internationales/
Contact & Information
Antennes d’ICW
La Communauté Internationale des Femmes vivant avec le VIH-sida (ICW) est le
seul réseau international animé par et pour des femmes séropositives. ICW fut fondée d’une part pour
répondre à un manque de soutien, d’informations et de services adéquates pour les femmes séropositives
du monde entier, d’autre part pour agir et peser sur le développement des politiques en leur faveur. ICW
est une association à but non lucratif enregistrée au Royaume-Uni.
Administratrices Asie-Pacifique
de région
Afrique
MARTINE SOMDA
REVS+ 01 BP 382
Bobo-dioulasso, BURKINA FASO
Tél./Fax: 002 269 70517 (bureau)
E-mail: [email protected]
[email protected]
LYNDE FRANCIS
The Centre
PO Box A930,
24 Van Praagh Avenue
Harare, ZIMBABWE
Tél.: 263 4724 494 (bureau)
Fax: 263 4732 965/6
E-mail: [email protected]
DOROTHY ONYANGO
c/o WOFAK
PO Box 35168
00200 City Square
Nairobi, KENYA
Tél.: 254 020 2730952
Fax: 254 020 2725455
E-mail: [email protected]
BEV GREET
c/o VACHO
PO Box 1328, Collingwood
Victoria 3066, AUSTRALIE
Tél.: 613 9419 3350
Fax: 613 9381 2447
E-mail: [email protected]
P. KOUSALYA
Positive Women Network (PWN+)
23, Brindavan Street
West Mambalam
Chennai – 600033
Tamil Nadu, INDE
Tél.: +91 44 23711176, 24717363
E-mail: [email protected]
HILDA ESQUIVEL
Aramberri 706 ote.
Centro de Monterrey,
Nuevo León, MEXIQUE
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E-mail 1: [email protected]
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MARIJO VAZQUEZ
SANTS no 2-4
1st Floor
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Tél./Fax: +34 9343 14548
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Amérique
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du Nord
Amérique latine
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Sarandi 215 1o “A”
(1081) Buenos Aires, ARGENTINE
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ANTIGONE HODGINS
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Fax: +268 4047701
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pour les droits
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