Telécharger le document au format pdf

Transcription

Germivoire 4/2016
ISSN 2411-6750
Le fait religieux à l’épreuve des commentaires en ligne
Jean-Claude OULAI, Université Alassane Ouattara (Bouaké-Côte d’Ivoire)
/
Khan KOUAME, Université Alassane Ouattara (Bouaké-Côte d’Ivoire)
RESUME :
Si « le développement de la presse du papier vers l’électronique remonte à la fin
des années 90[…] » (Khaled Zouari, 2007 : 84), le boom Internet a pourtant
colonisé et organisé les changements en matière de pratique journalistique. Une
telle mutation du dispositif technicoéconomique du journalisme a favorisé l’essor
d’une presse sur Internet, dont le dynamisme remarquable aujourd’hui.
Grâce aux commentaires, l’analyse sémantico-communicationnelle du fait
religieux, montrent que ces énoncés discursifs sont sous-tendus par des aspérités
fortement subjectives. Ainsi, on observe à partir de la combinaison entre l’analyse
conversationnelle et la métaphore de l’hypertexte que les productions secondaires
inhérentes aux faits journalistiques donnent lieu à des conversations parfois
difficiles. La plupart du temps, ces productions se détachent de l’hypertexte pour
puiser leur ancrage sémantique selon le contexte sociopolitique inhérent à la
production de l’hypertexte. Ou alors, elles sont l’émanation du voile numérique
dont se servent les internautes pour proférer des propos incendiaires sous le
sceau des pseudonymes.
MOTS CLES:
Presse en ligne, commentaire, commentarisme, religions, Côte d’Ivoire, Internet
ABSTRACT :
If « the development of the press of the paper towards the eetronics goes back to
the end of the 90s […] » (Khaleb Zouari, 2008 : 84), the Internet bom nevertheless
colonized and organied the changes regarding journalistic practice. Such a
transfer of the device technico economic of the journalism favored the
development of a press on the Internet, the stammerings of which observed at the
first hours in Côte d’ivoire gave way to a remarkable dynamism.
Thanks to commments, analysis semantico-communicational of the religious fact,
show that these discursive statements are underlain bystrongly subjective
harshness. So, we observe from the combination between the interactive analysis
and the metaphor of the hyprtext that the secondary productions inherent to the
journalistics facts give rise to sometimes difficult conversations. Most of the time,
these productions get loose from the hypertext to draw their semantic anchoring
according to the sociopolitical context inherent to the production of the hypertext.
Or then they are the emanation of the digital veil which use the Internet users to
utter inflammatory words under the seal of the pen names.
KEYWORDS:
On-line Press, Comment, Commentarisme, Religions, Côte d’Ivoire, Internet
Jean-Claude OULAI / Khan KOUAME : Le fait religieux à l’épreuve des commentaires en ligne
http://germivoire.net/?ivoire=detailart&idart=465&rub=179
Germivoire 4/2016
INTRODUCTION
Si « le développement de la presse du papier vers l’électronique
remonte à la fin des années 90[…] » (Khaled Zouari, 2007 : 84), le boom Internet
a pourtant colonisé et organisé les changements en matière de pratique
journalistique. Une telle mutation du dispositif technicoéconomique du journalisme
a favorisé l’essor d’une presse sur Internet, dont les balbutiements observés aux
premières heures en Côte d’Ivoire ont laissé place à un dynamisme remarquable.
Mais parallèlement à l’essor de ce qu’il est convenu d’appeler la presse
ligne, l’on constate également l’affirmation des mouvements inclusifs liés à
l’activité des internautes. De ce fait, contrairement à la presse papier, la presse en
ligne revêt un intérêt particulier dans la mesure où elle permet à l’internaute de
s’exprimer à chaud sur l’article. C’est ainsi qu’on observe l’essor des
commentaires liés à la publication des articles. Si ce constat dénote d’une
démocratisation médiologique1, elle ne cache pas cependant des dérives
inhérentes aux cloisonnements, au fanatisme et autre parti-pris.
Un tel constat est observé particulièrement lorsque les articles publiés
concernent des faits religieux. On assiste dans cette dynamique à de nombreuses
joutes verbales confirmant la rigidité des positions lorsqu’il s’agit d’engager un
débat objectif sur un sujet d’ordre religieux. Entre le fanatisme, l’hostilité et
l’idolâtrie, le commentaire prend d’autres aspérités. Il s’entend désormais comme
la matérialisation de la capabilité2 des internautes à produire, à commenter un
sujet donné en alliant l’échange avec d’autres internautes.
Dès lors, la question principale qui se pose est de savoir quelles sont les
inférences sémantico-communicationnelles des commentaires postés à la suite de
la publication d’article portant sur un fait religieux ? En quoi ces commentaires
sont-ils le prolongement des cloisonnements discursifs entre les internautes ?
Quel lien « le commentaire» entretient-il avec la construction des identités
numériques des internautes?
1
Médiologie est un néologisme apparu en 1979 dans l’ouvrage de Régis Debray, Le pouvoir intellectuel en France. 2
Amartya Sen, économiste et prix Nobel d’économie en 1998 est le père de la théorie des capabilités. Une capabilité est un vecteur de mode de fonctionnement exprimant la liberté pour un individu, de choisir entre différentes conditions de vie Jean-Claude OULAI / Khan KOUAME : Le fait religieux à l’épreuve des commentaires en ligne
65 Germivoire 4/2016
Un tel questionnement la pensée de Mikhaïl Bakhtin « là où il n’y a pas
de texte, il n’y a pas non plus d’objet de recherche et de pensée » Souchier
Emmanuel (1998 : 137).
Vu sous cet angle, le commentaire peut être considéré comme un énoncé
discursif et par conséquent comme un texte à part entière pouvant faire l’objet
d’une analyse textuelle. Dans cette dynamique, le foisonnement de textes (long ou
court) implique selon Souchier Emmanuel que le chercheur soit mu par le désir de
chercher le sens caché de ces derniers.
Partant, l’objectif de cet article est d’extraire le sens sémantico-communicationnel
des commentaires centrés sur les faits religieux. En outre, notre but est de
montrer le lien entre la production des commentaires et la projection identitaire de
leur producteur. L’hypothèse qui commande une telle posture tient de l’ancrage
subjectif des commentaires lorsqu’ils concernent le fait religieux.
La démarche convoquée afin de résoudre le questionnement énoncé
s’articule suivant deux points essentiels. Premièrement, nous énonçons le cadre
de référence théorico-méthodologique situant la prise en compte des
commentaires en ligne comme des corpus d’analyse. Dans un second temps,
l’analyse porte sur les différentes interprétations liées au corpus de l’étude. Dans
ce sens, nous avons répertorié une dizaine d’articles dont le fait majeur est centré
sur des faits religieux. Il s’est agi de construire un cadre d’analyse rigoureux
permettant de mobiliser les principes de l’analyse conversationnelle liée au
discours de presse. Les mécanismes de ce modèle d’analyse ont permis d’aboutir
aux résultats de cette étude car elle s'applique à toute forme de communication,
de discours... Son but étant de décrire « comment s’élaborent dynamiquement les
conversations et comment sont engendrés des effets sémantiques et
pragmatiques qui n’étaient pas programmés en l’état avant que n’entrent en
interaction les sujets compétents ». (Teodora Cristea, 2003 : 145) Cependant, Ces
discours ne sont pas interrogés sous l'angle de leurs propriétés structurales et
argumentatives, mais plutôt sous leur aspect dynamique, c’est-à-dire le jeu qui
s’opère dans la prise de parole. Sans verser dans une analyse exclusivement
linguistique, nous essayons de montrer que les commentaires sont liés aux
contingences du contexte de leur production ainsi que la croyance que les actions
sociales sont produites en référence au contexte local immédiat. Comme le
souligne Alex Mucchielli (1997 : 18) :
« l’analyse de l’ensemble des commentaires recueillis n’est pas une
analyse de contenu banale. C’est une analyse de recherche de
signification par contextualisation. On sait depuis toujours, en science de
la communication, que le sens nait d’une mise en relation. Le sens, dans
le constructivisme, théorie dans laquelle s’inscrit la métaphore de
l’hypertexte, n’est pas une donnée du monde extérieur. Il émerge de la
confrontation des interactions ou de l’activité intellectuelle des acteurs en
situation. »
C’est pourquoi, l’analyse conversationnelle a été combinée à la méthode
de la métaphore de l’hypertexte réduit d’Alex Mucchielli (1997, Op. cit.). La
métaphore de l’hypertexte génère quant à elle un modèle constructiviste de la
communication. Dans ce modèle, on considère en effet, que le sens final donné à
la communication en question est le résultat de l’ensemble des commentaires faits
sur cette communication. Dans ce sens, le sens de l’hypertexte (article de journal)
au-delà du fait d’actualité qu’il est censé rapporter peut émerger de l’ensemble
des hypo textes (commentaires) qui lui sont liés.
I.
LA PRESSE EN LIGNE ET LA CONTRIBUTION DES INTERNAUTES
Le cadre théorique général, développé dans cette recherche, lie la notion
de commentaire avec la problématique de la conversation sur Internet à partir de
l’ancrage autour du fait religieux. A cette effet, les contributions des internautes
sur les sites d’information ont déjà fait l’objet de nombreuses recherches dans les
contextes européen, nord-américain (Degand & Simonson 2011, Falguères 2008,
Paulussen & Ugille 2008, Rebillard & Touboul 2010, Calabrese 2014) ou africain
(Marie-frère Soleil, 2015). Une telle vitalité de l’intérêt porté à la recherche sur les
commentaires en ligne naît de ce que, « la grande majorité des sites d'information
en ligne offrent désormais la possibilité aux internautes de réagir à l'actualité par
le biais de commentaires en marge des articles ». Dupret et al (2010 : 295).
Pour ces auteurs, même si la littérature académique concernant les
contenus produits par les utilisateurs sur le web est relativement importante
aujourd'hui, (blogs, fora, réseaux sociaux...), le commentaire, et plus encore le «
commentaire à chaud de l'actualité » (Dupret et al. 2010, Op.cit) reste peu étudié.
Pour Guillaume Carbou (2014) les travaux qui l'abordent mettent l'accent sur des
dimensions pragmatiques (contenus idéologique qui renseignent sur la monde) ou
formelles (objet d’étude), mais rares sont ceux qui s'intéressent au contenu propre
de ces discours tels qu'ils sont suscités par les dispositifs interactifs des médias
en ligne.
Pour Guillaume Carbou (2014, Op.cit), le contenu des commentaires en
ligne renseigne sur les formes d’appréhension du monde pouvant circuler dans
l’espace public. Dans cette perspective, le commentaire devient un discours social
pouvant faire l’objet d’une approche analytique qualitative, de sorte que le lien
sociopolitique entre l’énoncé et le fait social soit appréhendé comme une nouvelle
façon de comprendre la dynamique discursive sur la plateforme numérique. Une
telle approche facilite, selon Guillaume Carbou, le regard posé sur la société de
l’information et ses nombreuses variantes : geek, bloggeurs, journalistes
professionnels, internautes…
Ce constat montre que le commentaire en ligne est un objet d’étude qui
suscite bien heureusement un intérêt grandissant à l’égard de la communauté
scientifique. Si un tel regain d’intérêt sensibilise sur le niveau de pénétration de la
presse en ligne en Afrique et notamment en Côte d’Ivoire, il met l’accent sur la
démocratisation de l’espace numérique public. Marie-frère Soleil affirme en ce
sens que les commentaires sont « révélateurs de la situation paradoxale des
journalistes et de la liberté d’expression au sein de la presse quotidienne ».
(Marie-frère Soleil, 2015 : 164)
Si la presse papier traditionnelle a favorisé la naissance de la « titrologie »
dans les années 1990, force est de reconnaître que ce phénomène a pris d’autres
aspérités suivant les mutations et les transformations des modèles économiques
de la presse en général. De la titrologie, les usagers de la presse sont passés aux
commentaires en ligne. La favorabilité de l’internaute à ce nouveau genre discursif
est démontrée par l’activité que suscitent les publications journalistiques sur le net
car elle permet la duplication du fait langagier classique vers une déclinaison
scripturale numérique. Toutefois comme le souligne (Dupret, 2010, Op.cit), les
contenus de ces commentaires demeurent à ce jour peu étudiés.
Notre démarche tient à contribuer à la recherche sur la portée sémanticocommunicationnelle des commentaires sur Internet, et notamment lorsque ceux-ci
concernent le traitement journalistique des faits religieux. La contribution de
l’internaute peut s’appréhender alors comme le prolongement de sa compétence
linguistique sur le web, ce qui nous emmène par ailleurs à nous intéresser aux
éventuels problèmes de « compétence conversationnelle ». (Dupret, 2010 : 301)
II.
LE COMMENTAIRE EN LIGNE COMME SOURCE DE L’ANALYSE
CONVERSATIONNELLE
« […] Dans la mesure où la langue sert de moyen de communication aux
acteurs sociaux dans leur vie de tous les jours, il devient pertinent de l’étudier
dans son usage en contexte plutôt que sous une forme abstraite pour en
comprendre les mécanismes. » (Pochon-Berger, 2011 : 127). En effet, le
commentaire dans sa quintessence pose sa reconsidération comme corpus
d’analyse conversationnelle car selon Diane Vincent, (2001 : 178) :
« l’analyse conversationnelle porte sur des activités nettement plus
diversifiées […]puisque les règles qui ont été dégagées dans ce cadre
s’appliquent dès lors que deux individus sont en présence et qu’ils entrent
dans une dynamique interactive telle qu’ils produisent en alternance des
tours de parole; elle englobe des conversations relevant tant des sphères
publique ou privée que personnelle ou professionnelle. »
Ainsi, la prise en compte des commentaires dans un projet d’étude impose
de définir les critères d’application de l’analyse conversationnelle. L’on peut
souligner que les commentaires s’apparentent à quelques degrés près, au forum
de discussion. Pour ce faire, nous considérons les commentaires suivant les
critères définis par Michel Marcoccia (2006). Ce dernier affirme que :
« les forums de discussion peuvent être définis comme des dispositifs
hybrides de communication interpersonnelle de masse (Baym, 1998 : 39)
dans la mesure où ils permettent à la fois l’échange interpersonnel (A
répond à B) et la communication de masse (A poste un message lisible
par un nombre potentiellement illimité d’internautes).»
Toujours est-il que le but premier du commentaire en ligne n’est pas de
répondre à un individu A, mais de porter un point de vue sur un fait, lequel point
de vue peut entraîner une réaction en chaîne d’un interlocuteur, d’où la naissance
de la conversation. Sur cette base, les corpus sélectionnés pour cette étude
tentent de remplir ces conditions (réaction de l’internaute A à un hypertexte,
réaction de l’internaute B à l’énoncé de l’internaute A).
Ils ont été sélectionnés à partir d’articles de presse portant sur des faits
religieux. Par fait religieux, nous entendons, tous faits relatifs aux agissements
d’une communauté religieuse ou un de ses représentants (« homme de Dieu »),
rapportés par un organe de presse en ligne. Ces articles sont commentés par au
moins deux internautes afin de respecter le critère de l’échange interpersonnel ou
A répond à B ou C. Par ailleurs, comme le souligne Michel Marcoccia, « le nombre
de participants est un critère apparemment suffisant pour considérer les forums de
discussion comme des polylogues médiatisés par ordinateur. (Michel Marcoccia,
2006, op.cit.) . Nous avons pour ce faire, répertorié 120 commentaires liés à 12
articles de presse portant sur des faits religieux.
II.1. Du traitement du fait religieux au dialogisme numérique
Les caractéristiques des énoncés sélectionnés permettent d’observer une
première catégorisation dialogique des locuteurs. Ce fait est imputable à la
transposition des comportements de « titrologie»3 au domaine numérique en
général et à celui du fait journalistique en ligne en particulier. Il consolide en fait, la
naissance d’un modèle systémique inclusif de la presse en ligne. Un tel modèle
situe le journaliste et son article d’un côté et les internautes et leurs commentaires
de l’autre. Par conséquent, la perspective interactionnelle du commentaire impose
l’idée d’échange et suppose un ou plusieurs locuteurs.
En effet, les articles de presse relatifs aux faits religieux ont la particularité
d’entraîner des réactions discursives en chaîne. On observe ainsi, la constitution
de corpus dialogiques nés de la confrontation ou de l’enchevêtrement d’un avis
avec d’autres avis. Le commentaire dès lors prend des allures de discussions, de
plateformes d’échanges, de chat, etc.,
au même titre que les forums de
discussions. C’est pourquoi, la systémique communicationnelle mobilisée afin de
saisir le sens de ces interactions discursives structure les interactions sous la
forme de joutes verbales, d’interpellations, de sermons, de monologues…
II.2. Le commentaire du fait religieux comme cadre participatif du
dialogisme religieux
Les commentaires sont des énoncés discursifs à part entière. Rapportés
au traitement journalistique du fait religieux, ils agissent comme des corpus
dialogiques. Mais contrairement aux forums de discussions (Marcoccia, 2004,
Op.cit), [les commentaires des articles de presse] définissent un cadre participatif
particulier. Ils admettent en effet, deux rôles participatifs: [le commentateur passif
qui se contente juste de poster un avis, une opinion], et le [commentateur actif qui,
en plus de d’émettre une opinion s’active à la défendre]. Une telle catégorisation
implique trois niveaux dans le format de production du commentaire.
Contrairement aux trois niveaux décrits par Michel Marcoccia, à savoir (animateur,
auteur, responsable), le jeu participatif inhérent à la production d’énoncés
discursifs propose une systémique discursive incluant soit un énonciateur et/ou un
récepteur sans nécessairement conduire à la conversation entre les producteurs
des énoncés.
3
Acte qui consiste à commenter la une des journaux
L’extrait suivant illustre cette configuration.
:
Source :
http://www.camer.be/51789/10:1/togo-un-faux-pasteur-qui-faisait-de-
faux-miracles-avec-des-comediens-senfuit-apres-la-decouverte.html Vraigars
Tous ces bonbons-pasteurs le font plus ou moins de la même
façon. Allez demander à Tsalla Essomba ou à Kamdem Dieu
ne dort, vous serez édifiés. Une fois, on a parlé d'un certain
pasteur Émile à Yaoundé qui est tombé du plafond parce qu'il
s'y est glissé avant les Fidèles pour qu'à l'heure de la prière, il
imite la voix de Dieu (comme si quelqu'un la connaissait) afin
que les fidèles croient que c'est Dieu en personne qui leur a
parlé.
Wiseman
Ahahahahahah, Je n'ai absolument aucune compassion pour
les victimes de ce "pasteur" car elles étaient complices de leur
propre servitude!!!! Il y a qu'en Afrique que ce genre de choses
peut
arriver...Les
imbéciles
ont
vocations
a
être
trompés...quand quelqu'un se comporte comme un poulet
dans la vie, il ne faut pas qu'il s'étonne d'être rôti un
jour...Quand des adultes sont tellement accroches a leurs
croyances idiotes qu'ils en arrivent à oublier qu'il faut faire des
efforts pour gagner son pain quotidien, qu'une maladie fut-elle
mentale n'est pas forcement la résultante d'une attaque
spirituelle...On croit qu'il suffit de prier toute la nuit pour trouver
des billets de banque déposés par Dieu sous son oreiller au
petit matin...il y a de quoi ce genre d'ineptie peut prospérer...
IL N'Y A PAS UNE MALADIE PLUS DANGEREUSE QUI
DECIME UN PEUPLE COMME LE DEFICIT OU L'ABSENCE
DE CULTURE GENERALE!!!
Dans cet extrait, les deux énonciateurs réagissent au contenu de l’article
dont le fait majeur se résume en deux groupes de mots : pasteur-imposteur,
fidèles-grugés.
Le premier énonciateur (Vraigars) se prononce sur le contenu de
l’article. Il atteste de la réalité des faux pasteurs en illustrant son argumentaire par
des exemples
« Tous ces bonbons-pasteurs le font plus ou moins de la
même façon. Allez demander à Tsalla Essomba ou à
Kamdem Dieu ne dort, vous serez édifiés. Une fois, on a
parlé d'un certain pasteur Émile à Yaounde qui est tombé
du plafond parce qu'il s'y est glissé avant les Fidèles pour
qu'à l'heure de la prière […] »
(Extrait :
http://www.camer.be/51789/10:1/togo-un-fauxpasteur-qui-faisait-de-faux-miracles-avec-des-comedienssenfuit-apres-la-decouverte.html) L’énoncé dans ce contexte s’appuie sur l’hypertexte principal.
L’énonciateur semble ici converser avec l’auteur de l’article et confirmer les faits
rapportés comme étant vérifiés. Le second énonciateur (Wiseman), choisit, quant à lui, de rire de
l’infortune des fidèles grugés par un pseudo pasteur. Son énoncé s’attèle à
pourfendre la crédulité de certains fidèles devant « les hommes de dieu ». Sans
interagir entre eux, les deux énonciateurs se muent en récepteur de l’hypertexte
principal (l’article). Leur positionnement contribue à la consolidation des niveaux
structurels des discours (interactions, structures, enchaînements) et des relations
entre ces niveaux. Ils répondent de façon indirecte à l’auteur de l’article en
confirmant l’originalité des faits rapportés car le journaliste a pour vocation de
rapporter fidèlement les faits de société. III.
LA TRANSPOSITION DU CLOISONNEMENT IDEOLOGIQUE DANS LA
PRODUCTION DES COMMENTAIRES
III.1. Les Commentaires et la contingence contextuelle
Les commentaires ont certes vocation à donner l’opinion des internautes
sur certains faits. Néanmoins, ils visent également à affirmer l’interactionnisme au
niveau des énoncés produits. Cette orientation met en exergue la capabilité
discursive des internautes à interagir sur le fait religieux et conduit bien souvent à
la matérialisation d’une sémantisation contextuelle du commentaire d’une part et
du cloisonnement des positions religieuses des interlocuteurs d’autre part. Un tel
constat est observé dans les prises de positions contrastées. Dans l’article intitulé
« Côte d'Ivoire : Une statue de la vierge Marie en larme ! » publié sur le site
http://koaci.com/cote-divoire-statue-vierge-marie-larme--76984.html,
le
cloisonnement religieux s’expose comme la matérialisation de l’interactionnisme
conversationnelle car selon Catherine Kerbrat-Orecchioni (1998, p13), tout
discours est essentiellement une co-construction.
L’article rapporte le fait qu’une statue de la vierge Marie aurait coulé des
larmes dans la paroisse Saint Antoine de Padoue de Moossou. Le Site du Journal
www.koaci.com enregistre 33681 Visite(s) et 15 commentaire(s) à la date de
publication de l’article, c’est-à-dire le 20/08/2012.
L’analyse
des
commentaires
montre
que
leur
contenu
est
fondamentalement influencé par le contexte de production de l’hypertexte. En
effet, les faits décrits par l’auteur de l’article se produisent en 2012, quelques mois
à peine, après la fin de la crise post-électorale de 2010-2011.
Le rapprochement entre le contexte sociopolitique et le fait rapporté est aussitôt
établit à travers les 15 commentaires des 11 interlocuteurs recensés suite à la
publication de l’article.
Le premier locuteur affirme à la suite de l’article :
KBD
Encore des illuminés!!On se croirait en 2010 et 2011!
Tanguiguy
Vous voulez un miracle de Dieu, réalisons le: Pardonnons
les uns aux autres et réconcilions nous. Et nous verrons ce
qu'est un miracle.
Petit Boulanger
@KBD Mon frère, je ne te fais pas dire. Il ne reste plus
qu'à mettre à côté une grande marmite de sauce graine
avec un peu de nuage, le tout assaisonné de show géré
par DJ Malachie.
Gustozam
Bande d'incrédules! La très sainte vierge Marie a depuis
son enlèvement corps et âme auprès de DIEU effectué
des apparitions en différents endroits de notre planète.
C'est ce qu'on appelle les visitaions de Marie. La vierge en
larmes, je ne sais pas ce que cela peut bien signifier ma...
Legroin
JE SERAI BREF. IL EST MIEUX ET SAGE POUR UN
ETRE HUMAIN DE CRAINDRE DIEU S.IL VEUT LA
BENEDICTION ET LA PROTECTION DIVINE. C.EST
QUAND ON EST RASSASIE QU.ON BLASFEME.
ATTENTION. AVANT L.ENTREE DES FRCI A ABIDJAN
DES SIGNES ET NON DES MOINDRES ONT ETE
APERCUS EN COTE D.IVOIRE. LA...
Dabakala
DE MARIE EN LARME, DU RIRE AUX LARMES DES
INCREDULES -Un moule, une ossature métallique, du
plâtre, de la peinture à eau ou vinylique et de nombreuses
heures de travail pour concevoir une statue à l’effigie de
Marie et exposée dans une église cath...
Srika Blah
Et puis c'est a Moossou(chez Ehivet Simone Gbagbo)......
.... Le Pape Benoit XVI va bientot se rendre a Moossou
pour effectuer un pelerinage.........................Dieu et sa fille
la vierge Marie, n'ont pas trouve un autre endroit mieux
pour se manifester que Moossou.............
KBD
@ LEGROINCelui qui est bossonniste, de confession
musulmane ou même évangélique doit croire à ces
sornettes pour vivre longtemps?Ces fameux signes de
2010 ou 2011 étaient apparus dans quel sens? Il faut nous
interpretter celui-ci sinon cela ne fait pas sérieux dans un
pays dit ...
Packetmoney
Les larmes de la vierge Marie n est pas un bon signe pour
le pays.Lorsque la vierge Marie ce manifeste de la sorte, c
est qu il ya un evenement grave et douleur qui attend le
pays. Que Dieu qui est dans les cieux nous épargne des
catastrophes et des malheurs que les Refondus veul...
Me khauney
Pourquoi pleure-t-elle? Surement qu'elle ne veut plus que
Simone Gbagbo revienne à Moossou
(Extrait de « Côte d'Ivoire : Une statue de la vierge Marie
en larme ! » http://koaci.com/cote-divoire-statue-viergemarie-larme--76984.html)
On observe dans cet extrait que le premier commentaire fait une référence
directe au contexte sous-jacent à la production et à la compréhension de l’article
« encore des illuminés. On se croirait en 2010 et 2011 ». Une telle opinion met en
relation deux contextes : celui du fait principal (fait mystérieux ou miraculeux) et
celui de l’interprétation (un contexte sociopolitique antérieur). Elle prend son
ancrage dans la situation sociopolitique de la crise postélectorale. En effet, durant
cette période, une certaine presse (pro-Gbagbo) s’est faite l’écho de prophéties
annonçant la défaite des pro-Ouattara. Partant, le cloisonnement des idéaux
politiques a été associé à la religion. Les pro-Gbagbo associés à la chrétienté et
les pro-Ouattara à l’islam. Même si un tel argument ne résulte d’aucune
objectivité, il a nourri et contribué à renforcer les prises de positions claniques.
C’est ce que montre le commentaire de Legroin « je serai bref. Il est mieux et
sage pour un être humain de craindre dieu s.il veut la bénédiction et la protection
divine. C’est quand on est rassasie qu’on blasphème. Attention. Avant l’entrée des
FRCI à Abidjan des signes et non des moindres ont été aperçus en cote d’ivoire.
la... »
Par ailleurs, le terme « refondu » employé par Packetmoney dénote
clairement de la dénomination attribuée aux pro-Gbagbo par ceux du camp
opposé. Une telle référence aux refondateurs (qualificatif attribué aux membres du
parti de L’ex-Président de la République, Laurent Gbagbo, illustre assez bien le
lien entre la production du discours et le contexte sous-jacent à sa production.
Dès lors, on ne s’étonne guère qu’une année après la sortie de crise, un
fait se produisant dans une église catholique soit associé dans son interprétation à
la situation sociopolitique ayant prévalu quelques années auparavant.
Parallèlement au principe de la contingence contextuelle, la production des
commentaires réaffirme également le cloisonnement des positions et doctrines
religieuses.
III.2. Le commentaire du fait religieux à l’épreuve du cloisonnement
des doctrines religieuses
Le cloisonnement des doctrines se définit par la rigidité des positions entre
les interlocuteurs, née de leur adossement à leur parti-pris religieux. Très souvent,
ce cloisonnement est affiché entre les adeptes de la chrétienté et ceux de l’islam.
Une telle situation est mise en lumière dans les articles portant sur des faits se
rapportant à l’islam. C’est le cas dans les commentaires qui ont suivi la publication
de l’article suivant : « La Côte d’Ivoire face à la menace djihadiste: Un imamprêcheur malien en partance pour Korhogo expulsé… Interdiction de prêches et
de construction de mosquées… », publié sur le site http://malijet.com/actualitepolitique-au-mali/flash-info/132714-la-c%C3%B4te-d%E2%80%99ivoire-face%C3%A0-la-menace-jihadiste-un-imam-pr%C3%AAcheur-mal.html.
20
commentaires sont liés à cet article, ce qui démontre par ailleurs de l’intérêt d’une
telle thématique pour les internautes. L’on y observe la matérialisation du
cloisonnement religieux. L’article rappelle les faits portant sur l’arrestation d’un
imam N’Diaye Ama soupçonné d’appartenir à un des mouvements Djihadistes. Il a
été expulsé de Ouangolo, localité située à la frontière ivoiro-malienne et ivoiro-
burkinabè, vers son pays d’origine, le Mali. Les autorités ivoiriennes ont dès lors
décidé d’interdire toutes séances de prêches d’étrangers et la construction de
nouvelles mosquées dans la région.
A la suite de cette publication, les commentaires (20 au total) prennent des
orientations différentes. Si bon nombre semblent d’accord avec la mesure prise
par le gouvernement ivoirien d’expulser l’imam mis en cause, d’autres par contre
se démarquent par des prises de positions radicales voir radicalisées. C’est le cas
de Marentou :
Mon cher, tu oubli qu'il y a des chrétiens
terroristes aussi. A mon avis après control si
l'imam à toutes les pièces pour l'identifier pour
quoi l'expulser?
De façon systématique, son commentaire suscite la réaction
d’un internaute sous couvert de l’anonymat :
@ Marentou, Tu crois que c'est partout le
bordel comme au Mali. Tu crois que tout le
monde a les idées de coq à l'âne comme tu le
fais ici. Un prêcheur musulman est expulse de
la Cote d'Ivoire, qu'est-ce que le christianisme
à y voir dedans? Les dirigeants maliens ont été
laxistes en y laissant installer les djihadistes de
tous acabits, et voilà les conséquences sont la
aujourd'hui: des voyous sous le couvert de la
religion
musulmane
terrorisent
toute
la
population malienne. C'est le bordel malien
que tu veux en Côte d'Ivoire? Les dirigeants
ivoiriens ne sont pas laxistes, et ils ne se
laisseront pas faire! Même demain tout individu
soupçonné de faire du djihadisme sera mis a la
porte, même si il a tous les papiers en règle.
Tu es dégoutante sur Malijet. Tu crois que tout
le monde est de moralité légère comme tu es:
tu n'as même pas honte de dire sur Malijet que
tu es celibataire et que si Faure Gnasimgbe
veut une femme tu es partante! Deuguelace de
comportement, et c'est en jeun que tu tiens un
tel propos! C'est ça la dignité de la malienne?
Ou est ce que vous Avez vu les Chrétiens
terroristes tu Crains pas Dieu
Répondre à10 Juillet 2015
Marientou, tu racontes n'importe quoi là, le
sujet n'est pas là, l'actualité n'est pas celle-là
non plus. Ne pas mélanger pas les sujets et
chercher la zizanie
La première réaction de Marentou a suscité la réaction des autres
internautes déclenchant ainsi le processus de l’interactionnisme
discursif. Comme l’administrateur du site www.malijet.com permet la
réaction aux commentaires sous couvert d’anonymat, les réactions à
Marentou ne portent pas d’identité. Toutefois, leur contenu est
explicite à plus d’un titre et démontre combien le fait religieux peut
entrainer des débats détournés.
Répondre à ZANKE BARTHELEMI MALLE
10 Juillet 2015
Oui rien à voir avec question de musulmanchrétien, le sujet est autre, comment garder
ces types qui se disent musulmans sous
contrôle par l'état malien.
Répondre
à
ZANKE
BARTHELEMI
MALLE 10 Juillet 2015
OU EST CE QUE TU AS VU LES CHRETIENS
TERRORISTES DANS CE MONDE? TU NE
CRAINDS PAS DIEU,OU TU VEUX GATER
LE NOM DES CHRETIENS C'EST CA?
Répondre à ZANKE BARTHELEMI MALLE
09 Juillet 2015
@ Seydou.bgr Est-ce que tu peux foutre la
paix aux gens avec tes histoires de coran?
N'est-il pas dit dans coran que si un musulman
tue un non-musulman sa récompense sera 70
vierges? N'est-ce pas au nom des 70 vierges
qu’il y a tous ces attentats?
Ces deux commentaires expriment que la conversation a pris des
allures d’échanges entre chrétiens et musulmans. Le rôle interlocutif
se manifeste à travers l’échange entre Marentou défendant la cause
de l’islam et les contradicteurs.
III.3. Commentaires et fractionnement identitaire
Si le commentaire concrétise la démocratisation du discours sur Internet, il
conditionne également la fragmentation identitaire des internautes. Par
fragmentation identitaire, nous entendons le refus pour l’internaute d’afficher son
identité réel lorsqu’il publie un commentaire sur un fait religieux.
Aujourd’hui avec les réseaux sociaux, les identités numériques se
développent parallèlement à l’identité physique de l’individu (Robin Recours,
2011). A partir de ce moment, les locuteurs internautes ne sont pas obligés
d’afficher leur identité réelle. Sur les 10 articles sélectionnés comme corpus, 65
internautes utilisent des pseudonymes fantaisistes (KBD, Legroin, Petit
gagnoa…). Bien entendu, il apparait que les administrateurs des sites en ligne ne
peuvent vérifier totalement l’identité des individus. Mais en choisissant des
pseudonymes fantaisistes, les internautes semblent vouloir protéger leur identité
réelle. La production d’opinions personnelles contradictoires peut justifier de cette
volonté à vouloir se cacher.
Par ailleurs, le fait que certaines identités soient construites sur une
taxinomie classique (nom + prénom) ne garantit pas réellement du lien avec
l’individu qui la porte. L’hybridation de l’identité dans ces conditions tient de la
sensibilité du fait religieux et du manque de volonté pour l’internaute à assumer
ses positions lorsqu’il porte sur le fait religieux.
III.4. Du dialogisme au « commentarisme religieux»
Le commentaire en ligne s’appréhende mieux à travers les interactions
entre internautes, il s’avère que bien souvent cette démocratisation de la parole
prend des allures de libertinages. C’est ce que nous qualifions de commentarisme.
Il s’agit alors de décrire les déterminants sous-jacents des commentaires
confligènes :
@ Seydou.bgr Est-ce que tu peux foutre la paix aux gens
avec tes histoires de coran? N'est-il pas dit dans coran que
si un musulman tue un non-musulman sa récompense
sera 70 vierges? N'est-ce pas au nom des 70 vierges qu’il
y a tous ces attentats? ...mais tu n'es pas philosophe. Tu
as appris. Mais non plus tu as retenu que du vide. Sinon tu
as appris sans savoir et connaitre. Philo.
Issa Koloba Camara Alain zola le vide se trouve dans ta
tête de hors sujet regarde-moi ce ignare comme vous avez
vu écrit que j'étais un philosophe si vous n'avez rien à dire
pour faire avancer le débat fermer votre bouche de mal
élevée ne venez pas chercher à faire bonne impression
devant la Mélanie soyez un jour intelligents ne n'insulte
jamais en premier lieu mouton …
Jean Bahi Gnaore · domi lilas, ou bien mariane, aie le
courage de t, identifier d, abord pour qu, on se parle. l,
imam a preche dans une mosque , pas en tant que
membre de la, commission electorale. c, est celui qui a
ecrit qui nous a informé qu, il est membre de la cei, quoi de
plus normal que de prier pour une personne qu, on
supporte? je veux juste dire que les cartons rouge doivent
etre distribues ailleurs .depuis tous evenements il n, y a
aucun imam qui a pris position pour officiellement pour
gbagbo , mais mgr ahouana l, a fait pour allassane.
identifie toi pour parler avec les gens courageux domi lilas
, mariane
Yed Nomel rien ne doit etonner desormais en CI si les
mosquees ont ete la cache d'armes des rebels de ouattara
J’aime · Répondre ·
2 · 18 juillet 2015 06:50
Amed Doumbia ·
Higher Colleges of Technology
C'est pour toutes ces âneries que Koudou a été capturé et
expédié à la CPI au moment ou personne ne s'y attendait
le moins....Malgré tout ses milliards d'armes...Malgré ses
dizaines de milliers de mercenaires Libériens...Angolais
Sierra Léonnais et Rwandais....Ces animateurs d' " Agoras
" et autres " parlements "....Des vas nus pieds qui disaient
du n'importe quoi et n'importe où, à la grande joie du
gourou de la secte.....Et après tout ça ils ont pris leurs
sales pieds à leur coup pour se retrouver chez les
autres...... Ceux qu'ils vilipendaient à longueur de
journée...De rentrer chez eux....Certains y ont même élu
définitivement domicile pour ne plus jamais revenir à
Babi.....Leur pays qu'ils disaient aimer plus que tout au
monde.....Alors qu'au premier coup de pétard.... Ils ont pris
la tangente....Par la lagune...Par la forêt ... Sans
honte.....Sans vergogne.... Amed D.( Londres )
J’aime · Répondre ·
1 · 18 juillet 2015 10:16 · Modifié
Joel Ziki ·
President fondateur à Travail a son propre compte
je voulais que vous mettez dans vos tetes qu il auras un
grand match retour dans ce pays.car le vrais proprietaire
reprendras sa place.
Ces extraits des commentaires sont liés à l’article « Côte d’Ivoire:
Carton rouge à l’imam Ousmane Diakité de la mosquée du Mont Arafat à Cocody
».
http://www.connectionivoirienne.net/111946/cote-divoire-carton-rouge-a-limamousmane-diakite-de-la-mosquee-du-mont-arafat-a-cocody illustre bien la portée
conflictuelle, confligène et crisique de ces énoncés. Une telle variation du
commentaire vers le commentarisme religieux est également illustré à travers les
commentaires liés à l’article intitulé : « Côte d'Ivoire : Drame de la Mecque, 14
ivoiriens parmi les morts » publié sur
http://koaci.com/cote-divoire-drame-
mecque-ivoiriens-parmi-morts-91768.html
Source :
http://koaci.com/cote-divoire-drame-mecque-ivoiriens-parmi-morts-
91768.html
Commentaires
Pour commenter ce contenu veuillez vous connecter
Voir ses contributionsSRIKA BLAH
Quand tu vas parler de conneries dans nos religions certains ne tarderont pas a te
lancer des pierres.
Voir ses contributionsFMK
Morts à la Mecque c'est tous les ans et ils continuent de s'y presser... Les
moutons...
Voir ses contributionsdramani
Quand on dit aussi que ces gens aiment le désordre et l'indiscipline... même pour
aller au paradis...
Ces trois commentaires démontrent de leur caractère extrêmement confligènes.
Les intervenants Srika Blah, Fmk et Dramani, sous couvert de leur nom
d’emprunt, se permettent d’émettre des opinions frustrantes vis-à-vis des fidèles
de la communauté musulmane endeuillée à la Mecque. De tels propos
irrévérencieux peuvent être déclencheurs de conflits religieux pour un pays en
pleine reconstruction comme la Côte d’Ivoire. L’on se demande alors pourquoi, les
administrateurs de ce titre en ligne ont pu laisser publier de tels propos. Un tel fait
pose par conséquent la problématique de la gestion des commentaires en ligne
par les organes de presse.
C’est pourquoi à l’instar d’Amandine Degand, Mathieu Simonson (2011 : 68), nous
pensons que « […] le participatif n’a pas rempli toutes ses promesses et se désole
de voir les espaces de discussion se transformer en défouloirs ».
CONCLUSION
Comme énoncé à l’entame de cette recherche, les commentaires liés aux faits
religieux dans la presse en ligne sont sous-tendus par des aspérités fortement
subjectives. On observe à partir de la combinaison entre l’analyse
conversationnelle et la métaphore de l’hypertexte que les productions secondaires
inhérentes aux faits journalistiques donnent lieu à des conversations parfois
difficiles. La plupart du temps, ces productions se détachent de l’hypertexte pour
puiser leur ancrage sémantique selon le contexte sociopolitique inhérent à la
production de l’hypertexte. Ou alors, elles sont l’émanation du voile numérique
dont se servent les internautes pour proférer des propos incendiaires sous le
sceau des pseudonymes.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
-
Adjovi C. « togo-un-faux-pasteur-qui-faisait-de-faux-miracles-avec-descomediens-senfuit-apres-la-decouverte »,
http://www.camer.be/51789/10:1/togo-un-faux-pasteur-qui-faisait-de-fauxmiracles-avec-des-comediens-senfuit-apres-la-decouverte.html,
[20.09.2016] -
Carbou G. (2014), « Analyser les commentaires d'actualité sur le web :
difficultés
méthodologiques
et
intérêt
sociopolitique »,
https://sfsic2014.sciencesconf.org/30846/document [20.09.2016] -
Cristea T., (2003), « L’analyse conversationnelle », Dialogos, 8/pp. 138151
-
Dagiral É., Parasie S. (2010), « Presse en ligne : où en est la recherche ?
», Réseaux, 160-161 (2), pp. 13-42.
-
De Ceglie A., Recours R., (2011) « La construction d’une identité
numérique via un jeu vidéo online politiquement incorrect », pp. 12-33
-
Degand A., Simonson M., (2011), « La modération des fils de discussion
dans la presse en ligne », Les Cahiers du journalisme, no22/23, pp. 56-73
-
Degand, A., Simonson, M., (2011), « La modération des fils de discussion
dans la presse en ligne », Les Cahiers du journalisme, n° 22/23, automne,
pp. 56-73
-
Dupret B. (2010), Commenter l’actualité sur internet : la structure
d’intelligibilité d’un forum de discussion arabe », Réseaux n° 160-161
-
Fakara F., (2015), « La Côte d’Ivoire face à la menace djihadiste: Un
imam-prêcheur malien en partance pour Korhogo expulsé… Interdiction de
prêches et de construction de mosquées… », disponible sur le site
http://malijet.com/actualite-politique-au-mali/flash-info/132714-lac%C3%B4te-d%E2%80%99ivoire-face-%C3%A0-la-menace-jihadiste-unimam-pr%C3%AAcheur-mal.html, [23.09.2016] -
Kadio S. (2012), « Côte d’Ivoire : Une statue de la vierge Marie en larme
! »,
http://koaci.com/cote-divoire-statue-vierge-marie-larme--76984.html,
[14.02.2016]
-
Karamaoun A-S., (2015), « La religion sur Internet, ou la complémentarité
des
libertés
d’expression
et
de
croyance »,
http://www.lorientlejour.com/rubrique/1-liban, [15.09.2016]
-
Leroy Y. « Côte d’Ivoire, la vierge Marie apparaît dans un bureau à Daloa,
http://abidjan911.com/plus-d-actus/cote-divoire-la-vierge-marie-apparaitdans-un-bureau-a-daloa-1602/, [26.07.2016]
-
Marcoccia M. (2004), « L’analyse conversationnelle des forums de
discussion : questionnements méthodologiques », Les Carnets du
Cediscor [En ligne], URL : http://cediscor.revues.org/220, [23.09.2016] -
Marie-Soleil F., (2015) « Quand l’internaute bouscule la rédaction :
Mutations journalistiques liées aux commentaires en ligne au Burkina Faso
», Sur le journalisme, About journalism, Sobre jornalismo [En ligne], Vol 4,
n°2,
https://www.researchgate.net/publication/286453985_Quand_l'internaute_
bouscule_la_redaction_Mutations_journalistiques_liees_aux_commentaire
s_en_ligne_au_Burkina_Faso [20.09.2016] -
Mucchielli A., (1997), « Une méthode des sciences de la communication
pour saisir les débats. Implicites aux organisations : l’analyse des
commentaires selon la métaphore de l’hypertexte réduit », Communication
et
organisation
[En
ligne],
URL :
http://
communicationorganisation.revues.org/1941, [23.09.2016] -
Souchier E. (1998), « Pourquoi des médiologues ? », Les Cahiers de
médiologie, 1998/2, n°6, Paris, Gallimard
-
Toé M. « Côte d’Ivoire: Carton rouge à l’imam Ousmane Diakité de la
mosquée
du
Mont
Arafat
à
Cocody
»
publié
sur
http://www.connectionivoirienne.net/111946/cote-divoire-carton-rouge-alimam-ousmane-diakite-de-la-mosquee-du-mont-arafat-a-cocody,
[21.09.2016]
-
Traoré C. M. (2015), « La Côte d’Ivoire face à la menace djihadiste: Un
imam-prêcheur malien en partance pour Korhogo expulsé… Interdiction de
prêches et de construction de mosquées… », disponible sur le site
http://malijet.com/actualite-politique-au-mali/flash-info/132714-lac%C3%B4te-d%E2%80%99ivoire-face-%C3%A0-la-menace-jihadiste-unimam-pr%C3%AAcheur-mal.html, [23.09.2016]
-
Zouari K., (2007), « La presse en ligne : vers un nouveau média ? », Les
enjeux de l’information et de la communication, Gresec, pp. 81-92
86

Telécharger le document au format pdf

Transcription

Documents pareils

Marché d`articles religieux au Burkina Faso

en PDF - Accueil - Barreau de Toulouse

press release

Rencontrer le fait religieux Ã l`Ã©cole

Investissement dans le patrimoine religieux : La ministre Christine St

Conférence d`Emmanuel Todd

textes de Loi

Karel Bosko - Culture religieuse et humaniste à l`école laïque

Les religions dans les médias : témoignage et propositions

ce qui se cache derrière le « retour du religieux