Le résumé d`une publication ou d`une communication en médecine

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Le résumé d`une publication ou d`une communication en médecine
Le résumé d’une publication ou d’une communication
en médecine générale : Règles de bonnes pratiques.
Dr Najoua BESBES-BOUZGAROU **, Dr Mohamed Hechmi BESBES *
**Chef de service d’hygiène et de sécurité des soins à la clinique dentaire de Monastir
[email protected]
*Vice président de la société des médecins généralistes de Tunisie (SMGT)
[email protected] ou [email protected]
Le médecin généraliste exerçant en Tunisie dans le secteur public, est souvent appelé au cours
de sa carrière professionnelle et pour des besoins promotionnels de passage de grade à avoir
des publications et/ou des communications orales ou affichées. Les auteurs rappellent dans cet
article les bonnes pratiques rédactionnelles du résumé ou abstract, le résumé est un temps fort
de la rédaction scientifique pour attirer le lecteur, il est le plus lu du travail scientifique, il
comporte le titre, les auteurs et les mots clés, il doit être informatif et structuré IMRAD, son
but est de présenter au lecteur dans un espace réduit le contenu de la publication ou de la
communication.
Mots clés : communication, publication, résumé, titre, IMRAD.
INTRODUCTION
Le médecin généraliste de la santé publique est appelé, pour sa promotion professionnelle de
passage de grade, à publier des articles et / ou présenter des communications orales ou
affichées, ces travaux scientifiques comptent au maximum 7 points sur 40 dans la grille
d’évaluation du dossier scientifique et professionnel du candidat au concours de recrutement
des médecins principaux de la santé publique et au maximum 11 points sur 70 dans la grille
d’évaluation du dossier scientifique et professionnel du candidat au concours de recrutement
des médecins majors de la santé publique.
Pour l’acceptation de ces travaux scientifiques, il est tenu d’adresser des résumés au comité de
lecture de la revue ou de la manifestation scientifique ; ce résumé doit répondre à plusieurs
critères.
Nous nous proposons dans cette publication d’éclairer nos confrères concernant les
recommandations d’usage pour la bonne présentation d’un résumé afin que le comité
scientifique et le comité de lecture puissent accepter le travail. Ce résumé peut ultérieurement
servir au jury des différents concours pour évaluer la qualité des travaux et leur intérêt pour la
santé publique et la médecine générale.
Nous utilisons dans cet article le mot « communication » pour signifier travail ou article
scientifique ou publication dans une revue ou communication orale ou affichée.
Il ya deux types de résumés : les résumés indicatifs ou d’intention, ils sont à bannir et à
refuser et les résumés informatifs structurés IMRAD qui sont exploitables, incitent à la lecture
et sont les plus diffusés.
Les résumés peuvent être adressés par mails, par fax, par voie postale ou par porteur, ces
résumés doivent respecter les recommandations du comité scientifique concernant la taille, les
caractères et les interlignes. Si le comité scientifique recommande le courrier électronique, ces
résumés doivent être en pièces jointes ou en attaches car leur envoi sur l’espace réservé pour
l’écriture des mails nécessiterait des manipulations par le secrétariat ce qui pourrait amputer
ou déformer certaines parties du texte et avoir des suites défavorables sur l’appréciation du
comité de lecture.
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LA TAILLE : La taille du résumé varie entre 100 et 300 mots, titre, auteurs, coordonnées du
premier auteur compris soit environ une page en double ligne, caractère Times New Roman
ou Courrier. Le groupe de Vancouver recommande des résumés structurés de 250 mots
LE TITRE : le titre doit être clair, concis, précis, court, attractif, informatif, voire
provocateur pour retenir l’attention, ce titre annonce le contenu de la communication le lieu
et le nombre de cas étudiés sans dépasser quarante caractères. C’est le palier que le lecteur
franchit pour entrer dans l’article. Trop concis risque de ne pas refléter le contenu de l’article,
trop précis il risque d’être trop long, court s’il a dix à quinze mots. Quand les auteurs utilisent
des mots clés de l’index médicus, le titre est accessible directement dans la revue des titres ou
indirectement, dans une banque bibliographique, par mots clés.
Les mots utilisés doivent être informatifs, les mots les plus importants doivent occuper une
position forte en début ou à la fin du titre : « le médecin généraliste en France et Ramadhan »,
les vocables vagues et les mots creux (étude de, approche de, contribution à) doivent être
larguées dans un sous titre. Souvent les auteurs construisent une première rédaction du titre
sans limitation de longueur puis élaguent. « Résultats préliminaires d’une étude
multicentrique rétrospective à propos des effets de l’aponévrotomie plantaire gauche sur les
pubalgies essentielles des joueurs de domino. 307 cas » serait mieux attractif
ainsi « inefficacité de l’aponévrotomie plantaire gauche dans la pubalgie essentielle du joueur
de domino » avec le sous titre : résultats préliminaires d’une étude multicentrique
rétrospective sur 307 cas »
LES AUTEURS :
Respecter les recommandations du groupe de Vancouver qui sont les suivantes :
Pour être auteur il faut avoir participé activement à toutes les étapes de la communication
depuis la conception jusqu’à l’acceptation. Ainsi, est auteur toute personne qui a contribué à
l’enquête: protocole, validation, saisie, analyse et interprétation des données ainsi qu’à la
rédaction des versions successives de la révision du texte et avoir approuvé la version finale.
Ne sont pas auteurs : les personnes enquêtées, les fournisseurs des données brutes
(observations, et dossiers des malades), les personnes qui ont procuré une aide technique ou
supervisés le groupe de recherche (techniciens des laboratoires d’analyse, secrétariat,
traitement informatique et analyses statistiques), les collecteurs des crédits et les bailleurs de
fonds ; toutes ces personnes peuvent êtres remerciées dans un encadré à part mais pas dans le
résumé.
L’ordre des noms est important il témoigne de l’engagement de chacun dans la
communication, pour les jurys des concours de recrutement des médecins principaux et des
médecins majors de la santé publique les premiers, deuxièmes et troisièmes auteurs des
communications orales ou affichées sont mieux côtés que les quatrièmes et plus ; les premiers
et deuxièmes auteurs des publications sont mieux côtés que les troisièmes et quatrièmes qui
sont mieux côtés que les cinquièmes et plus.
Il est de coutume d’avoir au maximum six auteurs, au delà du sixième la contribution pourrait
être douteuse pour ne pas dire perplexe et dubitative, mais il est à noter que l’US National
Library of Medicine enregistre maintenant jusqu’à 25 auteurs et plus (les 24 premiers et le
dernier)
Le premier rang est souvent accordé à celui qui a effectué l’essentiel du travail, les auteurs
suivants seront cités selon l’ordre de leur engagement scientifique et intellectuel dans
l’accomplissement de la communication. Le dernier auteur c’est souvent le chef d’équipe, si
sa notoriété le lui permet, sauf s’il est l’auteur principal de la communication.
L’ordre des auteurs est souvent discuté au début du travail mais reste flexible en fonction de
l’avancement des différentes étapes de l’enquête, de la saisie et de l’analyse des résultats ;
ainsi que le suivi de la communication.
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Tout auteur doit être capable de remplacer le premier auteur à une présentation orale ou
affichée.
Il est de coutume de citer d’abord les prénoms ou initiales des prénoms suivis des noms, ces
prénoms et noms sont séparés par des virgules, alors que dans la bibliographie ou les
références on cite d’abord les noms puis les initiales des prénoms. La deuxième ligne est
réservée aux coordonnées des différents auteurs, adresse complète ou adresse électronique de
la personne à laquelle doit être adressée la correspondance relative à la communication. Aux
noms des auteurs doivent être évidemment adjoint le nom du département service ou
institution d’où émane la communication.
BUT DU RESUME :
C’est d’abord pour postuler auprès d’un jury l’acceptation de la communication. Le but du
résumé est de présenter au lecteur, dans un espace réduit, l’importance du sujet, la substance
des informations de la communication. Attiré par le titre le lecteur lira d’abord le résumé pour
décider s’il doit poursuivre ou abandonner. C’est la partie la plus diffusée et la plus lue. Le
résumé a une valeur d’appel et d’information pour retenir le lecteur mais aussi une valeur de
documentaire d’archivage. Il est le fondement de l’analyse que les documentalistes des
grandes bases de données feront de la communication au moment de la référencier, il est ainsi
un produit d’exportation à traiter avec le soin requis et à annexer par un résumé
soigneusement traduit en anglais.
LE FOND DU RESUME :
Dans un résumé la méthode doit être valide, les tests et le schéma d’étude doivent être
adaptés, la sélection des sujets adéquate, les mesures des variables correctes, les groupes
comparables ; le résumé doit privilégier les résultats plutôt que la discussion, ces résultats
doivent être intéressants et apporter une réponse pertinente, le résumé doit concorder avec la
présentation, le contenu doit être adapté aux lecteurs et à l’auditoire.
LA FORME DU RESUME :
La construction du résumé reprend la structuration IMRAD ; I : introduction (pourquoi le
travail a été fait ?), M : matériel et méthode d’étude ou malades et méthodologie (comment le
travail a-t-il été réalisé ?), R : résultats (ce qui a été observé), A : analyse ou and, D :
discussion (ce que je pense de mon travail). Le résumé doit se terminer par une brève
conclusion. La dernière ligne du résumé sera réservée aux mots clés, cinq mots clés sont
recommandés pour faciliter le catalogage des articles et leur recherche dans une base de
données. Il est recommandé de choisir des mots clés ne figurant pas dans le titre pour que la
recherche soit plus performante. Un soin particulier doit être accordé aux résumés ainsi
qu’aux traductions anglaise et arabe pour certaines revues et manifestations scientifiques.
STYLE :
Le style scientifique diffère du style littéraire, il est souhaitable de présenter des phrases
courtes avec un vocabulaire simple et clair, une phrase pour une idée. La première phrase du
résumé doit reprendre l’idée forte et directrice de l’introduction, elle ne doit pas répéter le
titre, la dernière phrase du résumé doit contenir la conclusion de l’étude.
Six à huit paragraphes sont identifiés : but de l’étude, protocole et méthode de l’étude, lieu de
l’étude, méthode de sélection, méthode d’intervention, méthode d’évaluation, critères de
jugement principal, résultats et conclusion.
Les temps utilisés sont le passé (imparfait ou passé composé) pour tous les évènements
survenus dans le passé, et le présent pour les notions bien établies. Il est d’usage d’utiliser le
passé pour l’introduction, la méthodologie, les variables manipulées, les analyses utilisées et
les résultats. Le présent pour les hypothèses et la conclusion.
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Le résumé ne doit pas comporter d’abréviations ni de références. Toute abréviation quand elle
est utilisée doit être indiquée entre parenthèses à son premier emploi dans le texte du résumé
après le mot ou l’expression qu’elle abrège : grossesses compliquées d’hypertension artérielle
(HTA) ou virus d’immunodéficience humaine (VIH).
Les abréviations des unités de mesure et des symboles chimiques doivent êtres conformes à
celles internationalement reconnues, les mesures de longueur, hauteur, poids et volume sont
exprimés dans le système métrique (m, g, l) ou leurs multiples (km, cm, mm, m2, m3, kg, mg,
μg, ηg, ml). Les températures sont exprimées en degrés Celsius, les pressions en mm de
mercure (mmHg). Les mesures hématologiques et biochimiques sont exprimées dans le
système international (SI)
INSTRUCTIONS DU JURY :
Souvent le jury fournit un cadre ou un formulaire standardisé limitant le nombre de mots,
d’espace ou de signes, la taille et le type de la police, cet encadré est souvent surmonté de
deux autres cadres réservés au titre, sous titre et auteurs. La reproduction se fera souvent
identique.
CONCLUSION :
Il ya beaucoup de bonnes raisons pour faire un bon résumé: retenir l'attention du lecteur, lui
fournir les informations essentielles concernant le travail et le pousser à découvrir l'intégralité
de l'article ou de la communication, structuré IMRAD, il permet à chaque lecteur de retrouver
rangées les informations qui lui seraient utiles là où il a l’habitude de les trouver, il permet
aussi aux documentalistes des grandes bases de données de référencier le travail et de
l’archiver par mots clés. C’est une mini-version de la communication qui doit être rédigé avec
soin et attention particulière pour le marketing du travail et la promotion des auteurs.
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