Correction du DM 1
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Correction du DM 1
Correction du DM 1 À rendre le 17 novembre. Exercice 1. Déterminer la borne inférieure et la borne supérieure des fonctions suivantes. Sont-elles atteintes ? Si oui, en quel(s) point(s) ? — ∀x ∈ [−2, 2], f (x) = 3x4 − 4x3 − 12x2 . Correction La fonction f est continue et dérivable sur [−2, 2] et pour tout x ∈ [−2, 2] : f 0 (x) = 12x3 − 12x2 − 24x = 12x(x + 1)(x − 2). Donc f 0 s’annule en −1, 0 et 2. Les points d’extrema globaux de f sont donc nécessairement dans {−2, −1, 0, 2}. Or : f (−2) = 32, f (−1) = 5, f (0) = 0, f (2) = −32. Donc le maximum global de f est 32, atteint en −2, et le minimum global de f est −32, atteint en 2. — ∀x ∈]0, 2], f (x) = −x log(x) (indice : quel est le signe de f sur ]0, 1] ?). Correction f est continue et dérivable sur ]0, 2], et pour tout x ∈]0, 2] : f 0 (x) = −(1 + log x). Donc f 0 ne s’annule qu’en 1/e. Elle est strictement positive sur ]0, 1/e[ et négative sur ]1/e, 2], donc f est strictement croissante sur ]0, 1/e[ et strictement décroissante sur ]1/e, 2]. Cela suffit pour dire que le maximum global de f est atteint en 1/e, et vaut donc 1/e. Par ailleurs, cela suffit également pour dire que le minimum de f sur [1, 2] est atteint en 2, et vaut donc −2 log 2, qui est strictement négatif. Et comme f est positive sur ]0, 1], le minimum global de f est bien −2 log 2, atteint en 2. πx−3 — ∀x ∈ [0, +∞[, f (x) = cos . 2 x+5 Correction Tout d’abord, pour tout x ∈ [0, +∞[ (et même pour tout x ∈ R) : x − 3 < x + 5. Donc pour tout x ∈ [0, +∞[ : x−3 < 1 (car x + 5 > 0). x+5 Par ailleurs (tracer les graphes de x 7→ x − 3 et x 7→ −x − 5 si vous n’êtes pas convaincus), pour tout x ∈ [0, +∞[ : x−3 x − 3 > −(x + 5), et donc > −1. x+5 En conséquence, pour tout x ∈ [0, +∞[ : πx−3 ∈] − π/2, π/2[. 2 x+5 1 Donc pour tout x ∈ [0, +∞[ : cos et : πx−3 2 x+5 cos πx−3 2 x+5 ∈]0, 1], = 1, si et seulement si : πx−3 = 0, 2 x+5 c’est à dire si et seulement si x = 3. Donc le maximum global de f est 1, atteint en x = 3. Enfin : π πx−3 = , lim x→+∞ 2 x + 5 2 donc : lim f (x) = 0, x→+∞ et donc la borne inférieure de f est 0 et n’est pas atteinte. Exercice 2 (Dérivées à gauche et à droite). Soit f une fonction continue de [−1, 1] dans R, dérivable en 0. On considère la fonction g de [0, 1] dans R définie pour tout x ∈ [−1, 1] par : g(x) = f (x) + |x|. 1. Montrer que g admet des dérivées à gauche et à droite en 0, c’est à dire que les limites : lim h→0, h<0 g(h) − g(0) h et lim h→0, h>0 g(h) − g(0) h existent. On les note respectivement gg0 (0) et gd0 (0). Donner leurs valeurs. Correction Soit h < 0. On a : g(h) − g(0) f (h) − f (0) −h f (h) − f (0) = + = − 1. h h h h Or : f (h) − f (0) h converge quand h → 0 (que h reste négatif ou pas), et sa limite est f 0 (0). Donc : lim h→0, h<0 g(h) − g(0) h existe et vaut : gg0 (0) = f 0 (0) − 1. On montre de la même façon que : gd0 (0) = f 0 (0) + 1. 2. Montrer que si gg0 (0) est strictement négative, alors il existe > 0 tel que : ∀x ∈ [−, 0[, g(x) > g(0). Montrer un résultat analogue si gd0 (0) est strictement positive. 2 Correction Si gg0 (0) < 0, soit a < 0 tel que gg0 (0) < a. Par la définition des limites, il existe ε > 0 tel que pour tout x ∈ [−ε, 0[ : g(x) − g(0) ≤a x et donc comme x < 0 : g(x) − g(0) ≥ ax > 0 En particulier, pour tout x ∈ [−ε, 0[, g(x) > g(0). De la même façon, si gd0 (0) > 0 il existe δ > 0 tel que pour tout x ∈]0, δ] : g(x) > g(0). 3. En déduire que si |f 0 (0)| < 1, alors g admet un minimum local strict en 0. Correction Si |f 0 (0)| < 1, alors : gg0 (0) = f 0 (0) − 1 < |f 0 (0)| − 1 < 0, gd0 (0) = f 0 (0) + 1 > −|f 0 (0)| + 1 > 0. Donc on peut prendre ε et δ strictement positifs comme dans la question précédente. En prenant η := min(ε, δ), pour tout x ∈ [−η, η] différent de 0 : g(x) > g(0). Donc 0 est un minimum local strict de g. 4. Expliquer sans démonstration pourquoi ce n’est pas le cas quand |f 0 (0)| > 1. Correction Si |f 0 (0)| > 1, alors on a soit f 0 (0) > 1, soit f 0 (0) < −1. Si f 0 (0) > 1, alors gg (0) = f 0 (0)−1 > 0. On peut alors montrer de la même façon qu’à la question 2 que pour x négatif suffisamment proche de 0, g(x) < f (0). 0 n’est donc pas un point de minimum local de g. De la même façon, si f 0 (0) < −1, pour x positif suffisamment proche de 0, g(x) < f (0) et 0 n’est pas un point de minimum local de g. 5. Donner un exemple de fonction f satisfaisant les conditions de l’énoncé telle que |f 0 (0)| = 1 et telle que 0 ne soit pas un minimum local de g. Correction On peut prendre par exemple pour tout x ∈ [0, 1], f (x) = −(x + x2 ). En effet, f est bien continue et dérivable, f 0 (0) = −1. De plus, si x ∈]0, 1] : g(x) = |x| + f (x) = x − (x + x2 ) = −x2 < 0 = g(0). Donc 0 n’est pas un point de minimum local de g. Exercice 3 (Les fonctions convexes sont continues à l’intérieur de leur domaine de définition). Soit f une fonction convexe d’un intervalle I de R, à valeurs dans R et x un point intérieur de I. On va montrer que f est continue en x. 1. Expliquez pourquoi on peut trouver a et b des points de I tels que a < x < b. 3 Correction Comme x est un point intérieur de I, x 6= sup I. Donc il existe > 0 tel que x+ < sup I. Donc x + ∈]x, sup I[, donc x + ∈ I. On prend donc b = x + . On peut de la même façon trouver a en raisonnant avec la borne inférieure de I. On pose alors : |f (x) − f (a)| |f (b) − f (x)| , . M = max x−a b−x 2. Le but de cette question est de montrer que pour tout y ∈ [a, b] : |f (y) − f (x)| ≤ M |y − x| (i) Que dire du cas y = x ? Correction Dans le cas y = x, on a 0 des deux côtés de l’inégalité. Elle est donc satisfaite. (ii) Soit y ∈]x, b]. Montrer que : f (y) − f (x) f (b) − f (x) ≤ . y−x b−x Correction Si y ∈]x, b], alors x < y < b et par le lemme 9.2 du cours : f (y) − f (x) f (b) − f (x) ≤ . y−x b−x (iii) Soit y ∈]x, b]. Montrer que : f (x) − f (a) f (y) − f (x) ≥ . y−x x−a Correction Si y ∈]x, b], on a a < x < y, donc par le lemme 9.2 : f (x) − f (a) f (y) − f (a) ≤ . x−a y−a On a également par la deuxième inégalité du lemme 9.2 du cours : f (y) − f (x) f (y) − f (a) ≤ . y−a y−x En mettant ces deux inégalité bout à bout, on obtient l’inégalité demandée. (iv) En déduire que (1) est vraie pour tout y ∈]x, b]. Correction Soit y ∈]x, b]. Si f (y) − f (x) ≥ 0, y−x alors : f (y) − f (x) f (y) − f (x) f (b) − f (x) f (b) − f (x) = ≤ ≤ ≤ M. y−x y−x b−x b−x À l’inverse, si f (y) − f (x) ≤ 0, y−x alors : f (y) − f (x) = − f (y) − f (x) ≤ − f (x) − f (a) ≤ f (x) − f (a) ≤ M. y−x x−a y−x x−a Dans les deux cas, on a bien : |f (y) − f (x)| ≤ M |y − x|. (v) Conclure dans le cas général. 4 (1) Correction Les inégalités que l’on trouve de la même façon quand y ∈ [a, x[ sont : f (x) − f (a) f (x) − f (y) ≤ , x−a x−y f (b) − f (x) f (x) − f (y) ≤ . x−y b−x On peut donc conclure de la même façon que dans la question précédente. 3. En déduire que f est continue en x. Correction Soit (xn )n∈N une suite qui tend vers x. Par définition de la limite d’une suite, il existe N ∈ N tel que pour tout n ≥ N , xn ∈ [a, b]. Donc pour tout n ≥ N : |f (xn ) − f (x)| ≤ M |xn − x|. En particulier, la suite (f (xn ))n∈N converge vers f (x). Comme c’est vrai pour n’importe quelle suite convergeant vers x, f est continue en x. 4. Dessiner un exemple de fonction convexe qui ne soit pas continue. Correction La fontion suivante convient. 1 0 1 Figure 1 – Un exemple de fonction convexe de [0, 1] dans R qui n’est pas continue. Les points où cette fonction n’est pas continue sont sur les bords de son domaine de définition. 5. On suppose que I = R et que f atteint son minimum, noté m. Montrer que l’ensemble des points où f vaut m est un intervalle fermé. Correction On a montré dans le TD 1 que l’ensemble des points où f vaut m est un intervalle (non vide par hypothèse). On le note J. On pose u := inf J et v := sup J. Montrons que J est fermé, c’est à dire que si u est fini, alors il appartient à J, et si v est fini, alors il appartient à J. D’abord, si u = v, alors ils sont finis et J = {u = v}, qui est bien un intervalle fermé. On peut donc traiter le cas u < v. L’intérieur de R est R tout entier, donc f est continue sur tout R. Si v est fini, on peut visiblement trouver (xn )n∈N une suite d’éléments de J convergeant vers v (par exemple les termes de la suite (v − 1/n)n∈N∗ pris à partir d’un certain rang). Par continuité de f : f (v) = lim f (xn ) = m. n→+∞ Donc v ∈ J. On raisonne de la même façon pour u. 5