Pilier noo 1 : Une vision nord-américaine
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Pilier noo 1 : Une vision nord-américaine
Série de la stratégie de transport – avril 2009 Stratégie de transport Pilier noo 1 : Une vision nord-américaine Introduction Le transport est un inducteur économique, fournissant un cadre qui permet aux secteurs à valeur ajoutée de prendre de l’expansion, de créer des emplois et de s’ouvrir à la concurrence. Reconnaissant l’importance du transport, le gouvernement du Canada a mis en œuvre plusieurs initiatives et politiques au fil des ans, mais celles-ci n’ont pas été guidées par une stratégie prévisible et à long terme. Notre infrastructure de transport exige d’importants investissements tandis que le contexte réglementaire des transports, fondé sur des exigences fiscales et opérationnelles inefficaces et le partage des responsabilités entre les paliers de gouvernement, doit être modernisé. L’an dernier, la Chambre de commerce du Canada et une coalition de 22 organismes de gens d’affaires ont élaboré le cadre d’une stratégie nationale de transport. Après de vastes consultations, nous avons déterminé que pour doter le Canada d’un réseau de transport multimodal efficace et viable et en faire une porte d’entrée en Amérique du Nord, la stratégie devait être fondée sur quatre principes directeurs, c’est-à-dire : • être axée sur une vision nord américaine; • prévoir un investissement dans l’infrastructure de transport multimodal; • reposer sur un contexte réglementaire et fiscal concurrentiel; • être viable sur le plan économique, social et environnemental. L’élaboration de la stratégie n’exige pas cinq ans de travail, mais plutôt des directives de la part de notre gouvernement et des recommandations pratiques quant à sa mise en œuvre. Ce rapport fait fond sur le pilier noo 1, Une vision nord-américaine et présente au gouvernement des recommandations pratiques pour ce volet de la stratégie. En 2009, nous publierons des rapports détaillés sur les trois autres piliers. Pilier noo 1 : Une vision nord-américaine Étant donné l’intégration profonde des économies canadienne et américaine, nous devons envisager la frontière comme un des éléments de la chaîne d’approvisionnement et du système de voyages. Si la frontière est efficace, nos économies pourront prendre de l’expansion et appuyer les sept millions d’emplois aux États-Unis et les trois millions au Canada qui comptent sur notre partenariat1. Nous devons envisager le secteur des transports canadien dans l’optique d’un système multimodal unique et d’un réseau de transport nord-américain. Une vision solide d’un réseau de transport nord-américain : • • Prévoit le maintien d’une frontière sécuritaire et efficace qui facilite la circulation des marchandises et des personnes préapprouvées. Établit un cadre de coopération axée sur l’utilisation efficace et le renforcement de la capacité actuelle de la frontière et sur l’intégration de nos réseaux de transport. La mise en œuvre d’une vision nord-américaine exige une collaboration entre les départements et organismes ayant une influence sur les politiques en matière de transports et de frontières aux plus hauts niveaux du gouvernement. Ainsi pourra-ton traiter la frontière comme un des éléments de la chaîne d’approvisionnement et du système de 1 voyages plutôt que comme une entité distincte. Les compétences les plus élevées des deux pays doivent s’engager à formuler la vision. Une fois la politique établie, nous pourrons utiliser pleinement notre capacité frontalière, élargir l’infrastructure frontalière et intégrer nos réseaux de transport. La mise en œuvre de cette vision respecte les objectifs nord-américains communs de sécurité et d’efficacité commerciale tout en atteignant les principaux objectifs de la stratégie nationale de transport, à savoir : • Édifier le système de transport multimodal le plus sûr et efficace. • Faire du Canada une porte d’entrée concurrentielle pour les marchandises et les voyageurs en provenance et à destination de l’Amérique du Nord et des autres régions du globe. • Avoir un réseau de transport viable sur le plan social et environnemental. • Créer un partenariat productif avec le secteur privé. • Miser sur les initiatives gouvernementales actuelles et passées. Ambassade canadienne aux États-Unis. 2008. La Chambre de commerce du Canada 2 Coopération sur la frontière et le transport canado-américain à l’échelon le plus élevé Pour mettre en place d’un réseau de transport nord-américain, nous devons élaborer une politique en matière de transports fondée sur une démarche holistique qui inclut la frontière. Nos passages terrestres, ferroviaires, maritimes et aériens jouent un rôle vital dans les opérations de notre réseau de transport. Des marchandises valant 1,6 milliard de dollars et 300 000 voyageurs2 traversent la frontière chaque jour et toute perturbation de la frontière est ressentie dans l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement et du système de voyages. L’incidence est amplifiée dans le secteur manufacturier au sein duquel un tiers des échanges bilatéraux porte sur la livraison intracompagnie de produits auxiliaires. L’établissement d’une vision nord-américaine exige le regroupement des différentes politiques qui régissent la frontière, la réglementation, le transport et l’infrastructure. Tandis que l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et Customs and Border Protection (CBP) sont responsables de la sécurité de la frontière et des échanges commerciaux, d’autres ministères gouvernementaux comme la Food and Drug Administration (FDA), le département de l’Agriculture (USDA) et l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) sont chargés de surveiller les cargaisons de produits agricoles. Au Canada, onze ministères et organismes différents ont un mandat lié à la frontière. L’infrastructure et la réglementation sont également réparties entre de nombreux ministères et organismes gouvernementaux et, même, entre différents 2 paliers de gouvernement. Ces ministères et organismes doivent se regrouper et adopter une vision commune. Les préoccupations sur le plan de la sécurité et l’application fragmentaire des procédures frontalières augmentent les coûts des passages aux postes frontaliers aériens, terrestres et maritimes. Les coûts comprennent les temps d’attente plus longs, le recoupement des programmes frontaliers, les dépenses additionnelles associées à la participation aux programmes pour expédi-teurs et voyageurs préapprouvés et les périodes d’inspection prolongées. Les délais ou coûts associés aux passages à la frontière éliminent les gains réalisés grâce à la livraison juste-à-temps et à la fabrication intégrée entre nos deux pays. Pour pouvoir promouvoir le Canada comme porte d’entrée en Amérique du Nord, nous devons faire concorder les politiques en matière de frontières et de transports. Le Canada perd tout avantage que lui confère, par rapport aux États-Unis et au Mexique, la proximité de ses ports à l’Asie et à l’Europe si les marchandises et les personnes sont retardées à la frontière canado-américaine pendant de longues périodes. Par exemple, la nouvelle politique relative à la ventilation des conteneurs de l’ASFC peut retarder un conteneur en provenance de Chine à destination des États-Unis pendant environ deux jours, à un coût de deux mille dollars. Il en est de même pour les longues files d’attente à la Ambassade canadienne aux États-Unis. 2008. La Chambre de commerce du Canada 3 frontière. Tout d’un coup, les avantages découlant de l’emplacement de la porte d’entrée et de coûts ont disparu. Nous devons nous assurer que les politiques gouvernementales individuelles appuient la vision globale. Un nombre infini de ministères et d’organismes sont responsables des différents volets de la politique nord-américaine en matière de transports. Le Partenariat américain pour la sécurité et la prospérité (PSS) a certes réuni les politiques relatives au commerce et à la sécurité, mais il n’a pas examiné l’ensemble de la politique en matière de transport. Les compétences les plus élevées des deux pays doivent se pencher sur la frontière et le réseau de transport. Une vision généralisée émergera uniquement lorsque les représentants des plus hauts niveaux des deux côtés de la frontière collaboreront. Recommandation • Avec l’engagement de leurs compétences les plus élevées, le Canada et les États-Unis devraient collaborer à l’élaboration d’une vision nord-américaine des transports réunissant les politiques en matière de frontières et de transports. Cette vision devrait mener à un cadre commun de coopération avec le secteur privé en vue d’assurer la sécurité, l’utilisation efficace et l’amélioration de notre capacité frontalière ainsi que l’intégration de nos réseaux de transport. La Chambre de commerce du Canada 4 Utilisation de la capacité frontalière actuelle Tout système d’infrastructure a ses limites et, notamment, les postes frontaliers aériens, terrestres et maritimes entre le Canada et les ÉtatsUnis. Les chaînes d’approvisionnement et les systèmes de voyages nord-américains seront plus efficaces si les autorités frontalières du Canada et des États-Unis travaillent ensemble afin de sécuriser la frontière à l’aide d’une technologie qui accélérera l’écoulement de trafic et d’assortir les ressources frontalières aux heures d’opération des entreprises. à présenter une demande à deux programmes et à en assumer les frais pour devenir un expéditeur préapprouvé en Amérique du Nord. Des progrès ont été réalisés, mais nous devons modeler les programmes pour expéditeurs préapprouvés sur les programmes NEXUS et EXPRES. Nous devrions également élargir ces programmes pour que les entreprises régies par l’ACIA, la FDA et l’USDA puissent également y participer. Plus les participants à ces programmes seront nombreux, plus nos chaînes d’approvisionnement et nos systèmes de voyages seront sécuritaires. Nos deux pays ont adopté une démarche axée sur le risque à l’égard de la frontière, mais nous pouvons rendre celle-ci plus sûre et efficace en éloignant de la frontière les procédures qui peuvent être effectuées ailleurs. Le Canada et les États-Unis ont d’ailleurs déjà commencé à le faire. En effet, nos gouvernements ont pris des mesures en vue de sécuriser les chaînes d’approvisionnement et les systèmes de voyages. Les entreprises et les particuliers peuvent entreprendre les procédures rigoureuses de demande et de test pour devenir des expéditeurs et voyageurs préapprouvés dont le passage à la frontière est accéléré. Les autorités frontalières peuvent ainsi se concentrer sur le commerce et les voyages inconnus, ce qui permet aux expéditeurs et aux voyageurs de confiance de traverser rapidement la frontière. Le dédouanement préalable du trafic trans frontalier est une autre excellente mesure. Outre le dédouanement préalable terrestre survenant lorsqu’un pays établit des lieux d’inspection de l’autre côté de la frontière à cause de contraintes d’infrastructure, on peut également mener des inspections dans les usines de production d’une entreprise. Par exemple, les inspecteurs de l’ACIA qui exercent leurs activités en vertu d’un Protocole d’entente avec la FDA et l’USDA travaillent dans des usines de transformation canadiennes. Ils pourraient facilement inspecter les envois à l’usine et dédouaner les marchandises au préalable de l’autre côté de la frontière. Le dédouanement préalable sécuriserait la frontière et accélérerait le flux des échanges. Le Canada et les États-Unis devraient travailler de concert pour promouvoir ces programmes, les rendre rentables et veiller à ce qu’ils offrent aux participants les avantages promis. Le Canada et les États-Unis s’associent dans le cadre de plusieurs programmes, notamment NEXUS et EXPRES pour voyageurs préapprouvés. Et pourtant, d’autres programmes comme le C-TPAT des États-Unis et le PEP du Canada ont été mis en œuvre séparément, obligeant une entreprise On peut dire la même chose sur l’amélioration des exigences concernant les rapports relatifs aux exportations et importations dans les deux pays. À l’heure actuelle, divers ministères gouvernementaux utilisent des systèmes distincts, soit électroniques ou fondés sur le papier, pour la présentation des rapports des importateurs et exportateurs. L’utilisation de plusieurs systèmes multiplie les procédures frontalières et entrave le partage de renseignements entre les ministères La Chambre de commerce du Canada 5 gouvernementaux et nos deux pays. Un système uniforme assurerait que les renseignements sur le commerce transfrontalier sont plus exacts et faciles d’accès pour les ministères et organismes gouvernementaux. Il serait logique, en prochaine étape, que le Canada et les États-Unis mettent en place un système de douanes entièrement sécuritaire et compatible destiné à améliorer la modélisation des risques et la prévisibilité de la frontière. La technologie joue également un rôle important dans la sécurité de la frontière et la circulation fluide des marchandises et des personnes. La technologie d’identification par radio-fréquence (IRF) installée aux kiosques frontaliers, conjuguée à des documents munis de puces d’IRF, pourrait éventuellement diminuer considérablement les temps d’attente à la frontière. Par exemple, on estime que les autorités douanières prennent huit secondes pour ramasser les documents des occupants d’un véhicule et 15 secondes pour traiter l’information3. Si l’on multiplie ces chiffres par mille passages à la frontière, il n’est pas étonnant que les temps d’attente soient si longs. La technologie d’IRF de proximité, dont les cartes NEXUS et EXPRES sont munies, et les permis de conduire améliorés élimineront presque complètement les délais de traitement puisque les renseignements sur les occupants apparaîtront sur l’ordinateur des autorités frontalières dès que ceux-ci arriveront au kiosque, fournissant aux douaniers des renseignements exacts tout en accélérant l’écoulant du fret et du trafic à la frontière. Si tout le monde possédait une carte d’IRF de proximité et que les kiosques frontaliers possédaient la technologie requise, le délai d’attente moyen au passage diminuerait de 65 minutes à huit minutes. Grâce aux cartes d’IRF lisibles à proximité – le document d’identité doit être passé dans un lecteur de cartes par glissement comme un passeport – le délai d’attente moyen sera de 26 minutes4. Les États-Unis ont promis de mettre en œuvre la technologie d’IRF à 39 3 4 points frontaliers, couvrant 95 p. 100 du trafic transfrontalier américain. Le Canada doit en faire de même. Une autre façon d’utiliser pleinement la capacité frontalière actuelle consiste à s’assurer que les kiosques frontaliers et les lieux d’inspection des postes aériens, terrestres et maritimes sont ouverts durant toutes les heures d’opération. Les chaînes d’approvisionnement et les systèmes de voyages commerciaux et transfrontaliers sont exploités 24 heures sur 24, sept jours par semaine, mais la dotation des services frontaliers ne permet pas de répondre à cette demande. Nous devons voir à ce que les heures d’exploitation des frontières correspondent aux heures d’ouverture des entreprises et, notamment, offrir des services 24 heures sur 24, sept jours par semaine, à tous les principaux postes frontaliers. On pourrait regrouper toutes ces idées en mettant en place une frontière cogérée modelée sur les autres cadres communs Canada-États-Unis réussis comme NORAD. Une gestion cogérée assurerait une planification uniforme des procédures frontalières qui coordonne les ressources des organismes, relie les projets d’infrastructure transfrontalière et renforce la sécurité, l’application des lois et les interventions en cas d’incident aux ports (et entre les ports). Nous recommandons la mise à l’essai de cette idée à un port d’entrée ou sa mise en œuvre parallèlement à d’autres mesures à un port existant, comme c’est le cas pour NEXUS. Une réussite pourrait éventuellement créer des pratiques exemplaires applicables dans l’ensemble du 49e parallèle. La gestion commune de la frontière, l’utilisation des technologies disponibles à la frontière et la mise en correspondance des ressources des services frontaliers et des opérations commerciales répondent aux objectifs de notre stratégie nationale de transport. Nos chaînes d’approvisionnement et Public Border Operators Association. 2007. US-VISIT Time Study fournie par la Can/Am Border Trade Alliance. La Chambre de commerce du Canada 6 nos systèmes de voyages seront plus sécuritaires et nos marchandises et voyageurs à faible risque circuleront plus rapidement à la frontière. Le Canada sera une porte d’entrée concurrentielle pour l’Amérique du Nord et l’empreinte de carbone du secteur des transports diminuera grâce à une baisse de la congestion et de la marche au ralenti inutile des moteurs à la frontière. Recommandations • Le Canada devrait travailler avec les États-Unis pour déplacer les procédures frontalières plus en amont de la chaîne d’approvisionnement et du système de voyages, et ce, grâce à la reconnaissance mutuelle des programmes pour expéditeurs préapprouvés des deux pays, à l’adoption de procédures douanières de dédouanement préalable et à la mise en place d’un système de douanes compatible. • Le Canada devrait travailler avec les ÉtatsUnis pour installer une technologie comme le lecteur d’IRF à tous les principaux postes frontaliers, afin de sécuriser et d’accélérer les procédures de traitement. • Le Canada devrait travailler avec les États-Unis pour assurer que le personnel qui assure les services frontaliers, y compris ceux des autres ministères gouvernementaux, soit suffisant pour répondre aux exigences du secteur privé. Cela inclut la prestation de services 24 heures sur 24, sept jours par semaine, à tous les principaux postes frontaliers. • Le Canada devrait travailler avec les ÉtatsUnis pour lancer un projet pilote de gestion commune de la frontière à un important port d’entrée pour accélérer la circulation des marchandises et des personnes à faible risque. La Chambre de commerce du Canada 7 Intégration de nos réseaux de transport La création d’un réseau de transport nordaméricain exige l’étude de nouvelles options de transport multimodal, le rapprochement de nos cadres réglementaires et l’examen des débouchés sur le plan de l’échange de services de transport. Nous pouvons rendre notre réseau de transport plus efficace en renforçant les débouchés en matière de services de transport offerts aux expéditeurs et aux voyageurs. L’Union européenne élargit actuellement ses options de transport dans le plan d’action portant sur la création d’une zone de transport maritime sans frontières. Le plan d’action a pour but de créer une zone de transport maritime sans frontières afin que le transport maritime puisse concurrencer le transport par camion, par train et par avion pour l’acheminement des marchandises et des personnes à l’échelle du continent européen. Le commerce et les voyages au Canada et aux États-Unis sont dominés par le transport terrestre et aérien. Or, dans certaines régions, le transport maritime à courte distance pourrait acheminer le fret rapidement et écologiquement. Par exemple, il permettrait aux expéditeurs d’éviter les corridors les plus congestionnés en traversant les Grands Lacs. Malheureusement, la taxe sur l’entretien des ports des États-Unis, les règlements concernant la présentation de rapports sur le fret 24 heures à l’avance de CBP et le tarif de 25 p. 100 du Canada sur les vaisseaux importés rendent le transport maritime à courte distance impraticable. À l’instar de l’UE, le Canada devrait travailler avec les ÉtatsUnis pour élargir les services de transport offerts aux expéditeurs et aux voyageurs. Une intégration accrue est également requise sur le plan de la réglementation, car les petites différences entre les règlements canadiens et américains nuisent considérablement à notre réseau de transport. Par exemple, 64 compétences en Amérique du Nord réglementent le secteur du camionnage. Les règlements sur l’eau de ballast varient dans la région des Grands Lacs, huit états ayant adopté des règles différentes. Les règlements concernant le dépistage des bagages aériens au Canada ne sont même pas reconnus aux ÉtatsUnis. Les conteneurs d’expédition vides importés sont réglementés différemment dans les deux pays. Dans le cadre d’une vision nord-américaine, nous devons engager les États Unis et éliminer la les petites différences coûteuses qui marquent nos régimes de réglementation en matière de transport afin de faciliter l’acheminement des marchandises et des personnes d’une région à l’autre en Amérique du Nord. L’utilisation efficace de la main-d’œuvre et du capital du secteur des transports profitera aux expéditeurs et aux voyageurs nord-américains. Ainsi, les restrictions du cabotage limitent le type de mouvements de transport dans chaque pays. En effet, les conducteurs de camion étrangers doivent quitter les États-Unis avec la même remorque qu’à l’arrivée et ne peuvent repositionner les remorques vides aux endroits où elles sont requises. Les mêmes règles s’appliquent au Canada. Nous croyons qu’il faut modifier ces règles pour autoriser le repositionnement des remorques vides dans le même pays et permettre ainsi aux entreprises de camionnage de gérer efficacement le mouvement de leurs actifs. En fait, La Chambre de commerce du Canada 8 on devrait aller plus loin et éliminer les restrictions du cabotage dans le secteur du camionnage à long terme. Les professeurs Richard Beilock et Barry Prentice ont recommandé d’autoriser le cabotage, sous réserve d’une disposition de temporisation, dans le cadre d’un projet pilote en Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Minnesota, Dakota du Nord et du Sud, Montana et Idaho. Le cabotage permettrait aux entreprises frappées de pénuries chroniques de travailleurs compétents d’utiliser efficacement leur main-d’œuvre et leurs capitaux. L’acheminement de remorques vides coûte cher. Or, l’allègement des restrictions du cabotage diminuerait l’éventualité de voyages de retour avec des cargaisons vides. Les tarifs des voyages de retour augmenteraient à cause de la demande accrue et les prix des voyages d’aller baisseraient parce que le risque de voyages de retour vides diminuerait. Outre les avantages économiques évidents, le retrait des camions avec remorques vides de la route profite à l’environnement puisqu’il réduit les émissions de gaz à effet de serre5. Recommandations • Le Canada devrait travailler avec les ÉtatsUnis pour éliminer les obstacles réglementaires au transport maritime à courte distance. • Le Canada devrait travailler avec les États-Unis pour éliminer les différences réglementaires au sein de nos réseaux de transport. Les domaines exigeant une coopération accrue sont les suivants: les règlements en matière de camionnage, les dispositions relatives à l’eau de ballast, le dépistage des bagages aériens et la circulation des conteneurs vides importés. • Le Canada devrait travailler avec les ÉtatsUnis à la mise en œuvre d’un projet pilote dans la région des Prairies pour tester le cabotage dans le secteur du camionnage nord-américain. L’intégration de nos réseaux de transport est un des objectifs de notre stratégie nationale de transport. Le transport maritime à courte distance et l’allègement des restrictions du cabotage dans le secteur du camionnage rendront notre réseau de transport multimodal plus efficace et écologiquement viable. Les marchandises et les personnes pourront circuler plus facilement entre le Canada et les États-Unis, condition clé pour devenir une porte d’entrée concurrentielle en Amérique du Nord. 5 Beilock, Richard et Prentice, Barry E. 2007. « A Single North American Trucking Market Experiment: The Open Prairies Proposal ». North American Transportation Competitiveness Research Council. La Chambre de commerce du Canada 9 Élargissement de l’infrastructure frontalière Un réseau de transport nord-américain exige la mise en place d’une infrastructure capable d’accommoder la demande croissante des expéditeurs et voyageurs. Notre frontière commune empêche les deux pays de développer une infrastructure frontalière par eux mêmes. Après tout, on ne peut bâtir la moitié d’un pont entre Windsor et Detroit! Les deux pays doivent travailler ensemble à l’édification d’une infrastructure frontalière. Qui plus est, étant donné l’intégration de nos économies, cette tâche devrait relever d’une démarche concertée en matière de transport de la part des membres du Cabinet. En première étape, le Canada et les États-Unis doivent convenir d’élaborer une vision nord américaine des transports, puis formuler un plan d’infrastructure axé sur le financement commun de projets prioritaires. Cette idée n’est pas nouvelle. En effet, la région Arizona Sonora a déjà établi un plan d’infrastructure commune. Le 2015 Border Infrastructure Plan est un projet de sept ans à l’appui d’une coordination transfrontalière complète de tous les projets d’amélioration des ports d’entrée entre les États-Unis et le Mexique. Après avoir mis en place un plan d’infrastructure frontalière commun, nous devrions travailler avec les États-Unis pour effectuer des investissements à long terme par le truchement de nos procédures budgétaires et d’autorisation respectives. Nos investissements devraient porter sur les principaux postes frontaliers terrestres, aériens et maritimes canado américains. Parmi les projets prioritaires figurent un nouveau passage Windsor-Detroit, un nouveau tunnel ferroviaire sur la rivière Detroit pour les conteneurs gerbés et les gros wagons pour automobiles, un deuxième pont entre Fort Erie (Ontario) et Buffalo (New York) et le prolongement à des fins d’accessibilité des voies réservées aux expéditeurs et aux voyageurs préapprouvés aux principaux postes frontaliers. 6 Le lancement d’un plan d’infrastructure frontalière Canada-États-Unis nous permettra d’élargir celle-ci stratégiquement. La circulation sera plus fluide et les émissions de véhicules roulant au ralenti diminueront. Les personnes et les marchandises traverseront rapidement la frontière, augmentant ainsi l’efficacité de nos chaînes d’approvisionnement et de nos systèmes de voyages tout en stimulant le tourisme transfrontalier si nécessaire à l’établissement du Canada comme porte d’entrée concurrentielle en Amérique du Nord. En outre, l’investissement dans des projets d’infrastructure crée des emplois. Chaque investissement d’un milliard de dollars dans l’infrastructure crée environ 35 000 emplois6. Recommandations • Dans le cadre d’un engagement des compétences les plus élevées à l’égard d’un réseau de transport nord américain, le Canada et les États-Unis devraient mettre en place un plan d’infrastructure frontalière à long terme pour coordonner les projets d’infrastructure. Les projets prioritaires incluent les suivants : un investissement dans les infrastructures des postes frontaliers Canada États Unis où la demande du trafic de marchandises et de voyageurs le justifie; un nouveau passage entre Windsor et Detroit; un nouveau tunnel ferroviaire sur la rivière Detroit pour accommoder les conteneurs gerbés et les gros wagons pour automobiles; un deuxième pont entre Fort Erie (Ontario) et Buffalo (New York); le prolongement des voies réservées aux expéditeurs et voyageurs préapprouvés aux principaux postes frontaliers entre le Canada et les États Unis. North American Centre for Transborder Studies. 2009. « North America Next: A Report to President Obama on Building Sustainable Security and Competitiveness ». Arizona State University. La Chambre de commerce du Canada 10 Recommandations • Coopération sur la frontière et le transport nord-américain à l’échelon le plus élevé Avec l’engagement de leurs compétences les plus élevées, le Canada et les États-Unis devraient collaborer à l’élaboration d’une vision nord-américaine des transports réunissant les politiques en matière de frontières et de transports. Cette vision devrait mener à un cadre commun de coopération avec le secteur privé en vue d’assurer la sécurité, l’utilisation efficace et l’amélioration de notre capacité frontalière ainsi que l’intégration de nos réseaux de transport. privé. Cela inclut la prestation de services 24 heures sur 24, sept jours par semaine, à tous les principaux postes frontaliers. Le Canada devrait travailler avec les ÉtatsUnis pour lancer un projet pilote de gestion commune de la frontière à un important port d’entrée pour accélérer la circulation des marchandises et des personnes à faible risque. • Intégration de nos réseaux de transport Le Canada devrait travailler avec les ÉtatsUnis pour éliminer les obstacles réglementaires au transport maritime à courte distance. • Utilisation de la capacité frontalière actuelle Le Canada devrait travailler avec les ÉtatsUnis pour déplacer les procédures frontalières plus en amont de la chaîne d’approvisionnement et du système de voyages, et ce, grâce à la reconnaissance mutuelle des programmes pour expéditeurs préapprouvés des deux pays, à l’adoption de procédures douanières de dédouanement préalable et à la mise en place d’un système de douanes compatible. Le Canada devrait travailler avec les ÉtatsUnis pour installer une technologie comme le lecteur d’IRF à tous les principaux postes frontaliers, afin de sécuriser et d’accélérer les procédures de traitement. Le Canada devrait travailler avec les États-Unis pour assurer que le personnel qui assure les services frontaliers, y compris ceux des autres ministères gouvernementaux, soit suffisant pour répondre aux exigences du secteur Le Canada devrait travailler avec les États-Unis pour éliminer les différences réglementaires au sein de nos réseaux de transport. Les domaines exigeant une coopération accrue sont les suivants : les règlements en matière de camionnage, les dispositions relatives à l’eau de ballast, le dépistage des bagages aériens et la circulation des conteneurs vides importés. Le Canada devrait travailler avec les ÉtatsUnis à la mise en œuvre d’un projet pilote dans la région des Prairies pour tester le cabotage dans le secteur du camionnage nord-américain. • Élargissement de l’infrastructure frontalière Dans le cadre d’un engagement des compétences les plus élevées à l’égard d’un réseau de transport nord américain, le Canada et les États-Unis devraient mettre en place un La Chambre de commerce du Canada 11 plan d’infrastructure frontalière à long terme pour coordonner les projets d’infrastructure. Les projets prioritaires incluent les suivants : Commanditaires principaux un investissement dans les infrastructures des postes frontaliers Canada États Unis où la demande du trafic de marchandises et de voyageurs le justifie; un nouveau passage entre Windsor et Detroit; un nouveau tunnel ferroviaire sur la rivière Detroit pour accommoder les conteneurs gerbés et les gros wagons pour automobiles; Commanditaires du projet un deuxième pont entre Fort Erie (Ontario) et Buffalo (New York); le prolongement des voies réservées aux expéditeurs et voyageurs préapprouvés aux principaux postes frontaliers entre le Canada et les États Unis. Commanditaires d’appui Canadian Transportation Equipment Association CentrePort Canada Dominion Warehousing & Distribution Services Ltd. Calgary Airport Authority Frito Lay Canada Seaway Marine Transport Pour plus de renseignements, communiquer avec : Ryan Stein, Directeur, international et de transport politique | [email protected] | 613.238.4000 poste 250 La Chambre de commerce du Canada 12