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2008 Le Point Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable à la Chambre des communes MARS Le point de vue du commissaire — 2008 Points saillants — Chapitres 1 à 14 Annexes Bureau du vérificateur général du Canada Le rapport Le Point de mars 2008 du commissaire à l’environnement et au développement durable comporte le point de vue du commissaire, les points saillants des chapitres, des annexes et 14 chapitres. La table des matières principale du Rapport se trouve à la fin du présent document. Dans le présent Rapport, le genre masculin est utilisé sans aucune discrimination et uniquement dans le but d’alléger le texte. Le Rapport est également diffusé sur notre site Web à l’adresse www.oag-bvg.gc.ca. Pour obtenir des exemplaires de ce rapport et d’autres publications du Bureau du vérificateur général, adressez-vous au : Bureau du vérificateur général du Canada 240, rue Sparks, arrêt 10-1 Ottawa (Ontario) K1A 0G6 Téléphone : 613-952-0213, poste 5000, ou 1-888-761-5953 Télécopieur : 613-943-5485 Numéro pour les malentendants (ATS seulement) : 613-954-8042 Courriel : [email protected] This document is also available in English. © Ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux du Canada 2008 No de catalogue FA1-4/2008-0F ISBN 978-0-662-08155-5 Commissaire à l’environnement et au développement durable du Canada Commissioner of the Environment and Sustainable Development of Canada Bureau du vérificateur général du Canada • Office of the Auditor General of Canada À l’honorable Président de la Chambre des communes, Au nom de la vérificatrice générale du Canada, j’ai l’honneur de transmettre par la présente mon rapport à la Chambre des communes pour 2008, qui doit être déposé devant la Chambre conformément aux dispositions du paragraphe 23(3) de la Loi sur le vérificateur général. Le commissaire à l’environnement et au développement durable par intérim, Ron Thompson, FCA OTTAWA, le 6 mars 2008 Message au lecteur Je vous invite à me faire part de vos commentaires et suggestions sur ce rapport et sur toute autre question liée à l’environnement et au développement durable. Veuillez transmettre vos commentaires à l’adresse suivante : Ron Thompson Commissaire à l’environnement et au développement durable par intérim 240, rue Sparks Ottawa (Ontario) K1A 0G6 Pour des questions ou des commentaires généraux, veuillez joindre la Direction des communications en composant le 613-995-3708 ou le 1-888-761-5953 (sans frais). Tables des matières Point de vue du commissaire — 2008 Introduction 1 Quels sont les sujets abordés dans le présent rapport? 1 Qu’avons-nous constaté? 2 Que faut-il changer? 3 Conclusion 4 Points saillants — Chapitres 1 à 14 Gestion des produits chimiques Chapitre 1 L’évaluation des substances aux termes de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) 7 Chapitre 2 La sécurité et l’accessibilité des pesticides 9 Chapitre 3 Les sites fédéraux contaminés 12 Écosystèmes Chapitre 4 Les aires protégées fédérales pour les espèces sauvages 14 Chapitre 5 La protection des espèces en péril 16 Chapitre 6 Le contrôle des espèces aquatiques envahissantes 18 Chapitre 7 Les secteurs préoccupants du bassin des Grands Lacs 22 Outils de gestion et engagements du gouvernement Chapitre 8 Les accords internationaux en matière d’environnement 25 Chapitre 9 L’évaluation environnementale stratégique 27 Chapitre 10 L’écologisation des activités du gouvernement 30 Vérifications de suivi des réponses à des pétitions en matière d’environnement Chapitre 11 L’assurance responsabilité pour les exploitants d’installations nucléaires 32 Chapitre 12 L’inscription des espèces sur la Liste des espèces en péril 33 Chapitre 13 Les dépotoirs militaires 35 Chapitre 14 Les poissons génétiquement modifiés 37 Annexes A. Extraits de la Loi sur le vérificateur général 41 B. Rapport qui découle de la vérification du rapport Dépôt des rapports des sociétés d’État au Parlement du président du Conseil du Trésor 45 Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 iii Point de vue du commissaire — 2008 Point de vue du commissaire — 2008 Introduction Au cours de la dernière décennie, les commissaires à l’environnement et au développement durable ont présenté plus de 70 rapports de vérification et études au Parlement. Dans ces rapports, ils ont examiné les progrès réalisés par les ministères et les organismes relativement à la gestion des questions qui touchent à l’environnement et au développement durable. © Photo: Couvrette/Ottawa Pour ce rapport, nous avons procédé un peu différemment. Nous avons fait le suivi des progrès réalisés à l’égard de certaines recommandations et constatations tirées de rapports précédents, et ce, afin de déterminer s’ils sont satisfaisants. Nous avons tenu compte du temps qui s’est écoulé depuis la vérification initiale, de la complexité des mesures correctives prises par le gouvernement et du niveau de difficulté lié à leur application. Ron Thompson, FCA Commissaire à l’environnement et au développement durable par intérim Les rapports Le point continuent d’examiner les suites données aux recommandations et aux constatations d’importance tant que les problèmes soulevés n’ont pas été traités et réglés. Ces rapports fournissent au Parlement des renseignements pertinents que divers comités permanents utiliseront pour demander aux ministères et aux organismes de rendre compte des mesures prises et prévues. Quels sont les sujets abordés dans le présent rapport? Les recommandations et les constatations que nous avons choisi d’examiner pour le présent rapport visent des questions, qui selon nous, doivent être portées à l’attention des parlementaires en raison de leur importance et de leur pertinence, à l’heure actuelle et dans les années à venir. Les vérifications de suivi portent sur des sujets très variés. Elles portent notamment sur la gestion des substances chimiques, la protection des espèces en péril et de leur habitat, le contrôle des espèces aquatiques envahissantes comme la moule zébrée, la restauration des secteurs fortement pollués du bassin des Grands Lacs et l’utilisation, par les ministères et les organismes, des outils de gestion visant à prévoir et à réduire au minimum les problèmes environnementaux futurs. À ces sujets s’ajoutent les mesures qui ont été prises en réponse aux pétitions en matière d’environnement. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 1 POINT DE VUE DU COMMISSAIRE — 2008 Les recommandations et les constatations examinées dans le présent rapport ont été formulées à l’intention des gouvernements qui se sont succédé au pouvoir depuis une dizaine d’années. Elles ont aussi été présentées dans les rapports que les commissaires ont soumis au Parlement au cours de cette période. À quelques exceptions près, les gouvernements étaient en accord avec nos recommandations et se sont engagés à prendre les mesures nécessaires. Qu’avons-nous constaté? Nous constatons que les ministères et les organismes ont réalisé des progrès mitigés à l’égard des recommandations et des constatations examinées dans le présent rapport Le Point. Des quatorze chapitres du rapport, cinq font état de progrès satisfaisants et neuf, de progrès insatisfaisants. Nous relevons quatre facteurs de réussite liés à la réalisation de progrès satisfaisants. Ces facteurs sont : des objectifs réalistes, un engagement ferme de la haute direction, une orientation claire et des ressources adéquates. Nous observons cependant que quelques-uns ou la totalité de ces facteurs étaient absents lors de la réalisation de progrès insatisfaisants. L’examen des mesures prises par les ministères et les organismes révèle des progrès satisfaisants pour les trois chapitres sur la gestion des produits chimiques, le chapitre sur l’assurance responsabilité pour les exploitants d’installations nucléaires et celui sur les dépotoirs militaires. Nous relevons d’ailleurs les quatre facteurs de réussite dans chacun de ces chapitres. Par exemple, le chapitre 3 fait ressortir les mesures prises par le gouvernement dans son examen des mines abandonnées dans le Nord. Ce dernier a recensé les principaux sites, exercé une gestion centrale dans la prise en charge de ces sites de concert avec les ministères et organismes fédéraux, établi un plan de travail détaillé à échéances et octroyé un financement important. Malheureusement, les progrès se révèlent insatisfaisants pour les autres sujets traités dans le présent rapport. Dans chaque cas, nous observons un manque d’engagement de la haute direction et un financement souvent inadéquat. Les constatations présentées dans nos chapitres qui traitent de la protection des espèces en péril et de leur habitat, du contrôle des espèces aquatiques envahissantes et de la restauration des secteurs préoccupants du bassin des Grands Lacs, qui sont fortement pollués, font clairement ressortir ces lacunes. 2 Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 POINT DE VUE DU COMMISSAIRE — 2008 Un aspect particulièrement préoccupant est la piètre application, par les ministères et les organismes, du processus d’évaluation environnementale stratégique au moment de l’élaboration des propositions de politiques et de programmes. Ces évaluations sont nécessaires lorsque des propositions soumises au Cabinet ont des répercussions sur l’environnement. Les résultats de ces évaluations doivent être rendus publics. Nos constatations en matière d’évaluation environnementale stratégique ressemblent à celles observées en octobre dernier lors de l’examen des stratégies de développement durable. Encore une fois, le manque d’engagement de la haute direction constitue une des principales causes de ces problèmes. Il faut avant tout redynamiser l’approche liée aux évaluations environnementales stratégiques et aux stratégies de développement durable pour que le gouvernement règle les problèmes environnementaux du passé, évite qu’ils ne se répètent et assure le développement durable. Que faut-il changer? Le gouvernement ne peut pas relever les nombreux défis environnementaux en même temps et avec la même intensité. En plus des problèmes soulevés dans le présent rapport Le Point, le gouvernement est confronté à d’autres enjeux, dont celui des changements climatiques, qui est le thème du Rapport du commissaire de 2006. Il importera donc que le gouvernement se fixe des objectifs globaux clairs, réalistes de même que précis et mesurables, assortis de cibles et d’échéances. Ces objectifs lui permettront de veiller à ce que les ministères et les organismes traitent les nombreux défis environnementaux de façon pratique et coordonnée. Lorsqu’un plan d’ensemble sera en place, il faudra, pour qu’il porte fruit, l’accompagner d’objectifs ministériels précis et réalistes, d’un engagement ferme de la haute direction, d’une orientation claire et d’un financement adéquat. Il faut certes prêter attention aux défis environnementaux actuels. Il est cependant tout aussi important de prévoir les possibilités et les défis qui pourraient éventuellement survenir. Procéder ainsi permettra au gouvernement de prendre les devants et d’élaborer des politiques et des programmes afin d’atténuer les difficultés et de tirer parti des possibilités. Les évaluations environnementales stratégiques et les stratégies de développement durable sont des outils de gestion qui doivent aider les ministères et les organismes en ce sens. Malheureusement, ceux-ci n’utilisent pas ces deux outils comme ils le devraient. Il faut donc corriger la situation. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 3 POINT DE VUE DU COMMISSAIRE — 2008 Conclusion Nous espérons que le présent rapport fournira des renseignements pertinents au Parlement et qu’ils pourront être utilisés par les comités permanents pour demander aux ministères et aux organismes de rendre compte de la qualité de leur gestion des questions qui touchent à l’environnement et au développement durable. Comme toujours, nous serions ravis d’aider ces comités à réaliser ces importants travaux dans l’intérêt de tous les Canadiens. 4 Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 Points saillants — Chapitres 1 à 14 Gestion des produits chimiques L’évaluation des substances aux termes de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) Chapitre 1 Points saillants Objet Environ 23 000 substances chimiques utilisées sur le marché canadien ont été inscrites dans un inventaire publié en 1994 et intitulé « Liste intérieure des substances ». En vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) [LCPE (1999)], Environnement Canada et Santé Canada sont chargés de déterminer lesquelles de ces substances présentent des risques inacceptables pour la santé humaine ou l’environnement. Une fois désignée toxique, une substance est régie en fonction du degré de risque qu’elle présente. En 1995, le gouvernement avait inscrit sur cette liste 69 substances ou groupes de substances à évaluer en priorité. Dans notre rapport de 2002, nous avions mentionné qu’Environnement Canada et Santé Canada mettaient trop de temps à terminer l’évaluation des 69 substances et à publier leurs décisions à cet égard pour pouvoir prendre des mesures de contrôle visant à en gérer les risques. Dans le cadre de la présente vérification de suivi, nous avons examiné les progrès réalisés par Environnement Canada et Santé Canada dans la gestion des évaluations de risques aux termes de la LCPE (1999), notamment en ce qui concerne les 69 substances d’intérêt prioritaire. Nous avons également examiné l’initiative mise en place par les ministères pour s’occuper des nouvelles priorités en matière d’évaluation des risques concernant les 23 000 substances inscrites sur la Liste intérieure des substances. Pertinence Des substances chimiques provenant de diverses sources se retrouvent dans l’air, les eaux, les sols et les aliments. Comme les Canadiens ne sont pas toujours en mesure de déterminer avec quelles substances chimiques ils sont susceptibles d’entrer en contact, ils comptent sur le gouvernement pour veiller à ce que les substances sur le marché canadien ne présentent aucun risque inacceptable pour leur santé ou l’environnement. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 7 POINTS SAILLANTS — CHAPITRES 1 À 14 Constatations • Le gouvernement fédéral a réalisé des progrès satisfaisants depuis 2002 pour ce qui est de gérer les évaluations des risques associés aux substances chimiques potentiellement toxiques. • En septembre 2006, à la suite d’un examen initial de la Liste intérieure des substances, Environnement Canada et Santé Canada ont déterminé que 4 300 substances devaient faire l’objet d’une nouvelle évaluation. Pour terminer les évaluations d’ici 2020, les ministères ont rajusté le processus d’évaluation des risques en se fondant sur les leçons tirées d’évaluations antérieures, établi des objectifs et des échéanciers clairs et déterminé les priorités. Ils prennent également des mesures afin de s’assurer de disposer de ressources suffisantes pour mener les travaux à bien. • Les évaluations des risques associés aux substances d’intérêt prioritaire qui étaient en cours en 2002 sont pour la plupart terminées. Toutefois, les évaluations concernant trois de ces substances ne sont pas encore terminées — même si les ministères ont des preuves que deux d’entre elles sont probablement toxiques et présentent des risques pour la santé humaine et l’environnement. Tant que le gouvernement n’aura pas tiré de conclusion quant à la toxicité des substances chimiques dont les évaluations restent à terminer, aucune mesure ne pourra être prise, aux termes de la LCPE (1999), pour gérer les risques qu’elles peuvent présenter. Réaction des ministères. Environnement Canada et Santé Canada ont accepté notre recommandation. Leurs réponses détaillées suivent la recommandation dans le présent chapitre. 8 Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 Gestion des produits chimiques La sécurité et l’accessibilité des pesticides Chapitre 2 Points saillants Objet L’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire de Santé Canada est l’organisme fédéral responsable de la réglementation des pesticides au Canada. Son objectif principal est d’éviter que la population et l’environnement soient exposés à des risques inacceptables liés à l’utilisation des pesticides. Pour s’acquitter de cette tâche, l’Agence évalue les nouveaux pesticides proposés et approuve l’homologation de ceux dont elle juge acceptable l’utilisation au Canada. Elle s’emploie aussi à réévaluer les anciens pesticides en regard des normes actuelles en matière de santé humaine et d’environnement. En outre, elle établit les concentrations maximales de résidus de matières actives qui sont admissibles dans les aliments. Pour sa part, l’Agence canadienne d’inspection des aliments joue un rôle en effectuant des tests de dépistage dans les fruits et les légumes frais importés, ainsi que dans ceux destinés à l’exportation ou au commerce interprovincial. Elle vérifie ainsi si les résidus de matières actives qui sont utilisées dans les pesticides sont présents à des concentrations qui se situent dans les limites permises. La présente vérification avait pour objet d’évaluer les progrès réalisés par le gouvernement fédéral, depuis notre vérification de 2003, à l’égard d’aspects choisis de la gestion des pesticides sur le plan de la sécurité et de l’accessibilité. Nous avons examiné comment l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire applique ses procédures d’évaluation et d’homologation des nouveaux pesticides, sa procédure de réévaluation des anciens pesticides homologués au Canada ainsi que le temps requis pour que des pesticides nouveaux, peut-être moins dangereux, soient mis sur le marché. Nous avons également vérifié les progrès réalisés par l’Agence canadienne d’inspection des aliments pour élargir la portée de son programme visant à dépister les résidus de matières actives dans les fruits et les légumes frais. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 9 POINTS SAILLANTS — CHAPITRES 1 À 14 Pertinence Constatations 10 De nombreux pesticides sont conçus de manière à être toxiques pour les organismes nuisibles. Ils jouent un rôle important dans le maintien de l’approvisionnement alimentaire du Canada, en protégeant les cultures alimentaires. Les Canadiens utilisent aussi des pesticides pour lutter contre les mauvaises herbes dans leur pelouse, contre les insectes dans leur jardin et leur maison, et contre les parasites de leurs animaux de compagnie. À l’heure actuelle, il existe environ 5 000 pesticides qui sont homologués au Canada et peuvent y être utilisés. S’ils sont appliqués de manière inappropriée, les pesticides peuvent avoir des effets graves sur la santé humaine (depuis des problèmes respiratoires jusqu’au cancer) et sur l’environnement (par exemple, la mort de poissons ou d’oiseaux). • Depuis notre vérification de 2003, le gouvernement fédéral a fait des progrès satisfaisants à l’égard d’aspects choisis de la gestion des pesticides sur le plan de la sécurité et de l’accessibilité. Nous avons conclu, d’après notre échantillon de pesticides nouvellement homologués, que l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire a appliqué sa procédure d’évaluation des nouveaux pesticides de manière uniforme et complète et a documenté ses évaluations de façon adéquate. L’Agence veille à ce que les entreprises qui demandent l’homologation d’un nouveau pesticide présentent tous les renseignements dont elle a besoin pour évaluer les risques associés à ce pesticide et s’assure que ces renseignements satisfont aux normes de qualité établies. L’Agence a réduit le temps qu’elle prend pour évaluer les nouveaux pesticides, tout en respectant les diverses étapes de son processus d’évaluation. Elle a pris les mesures nécessaires pour que les producteurs canadiens aient accès à des pesticides nouveaux, plus efficaces et peut-être moins dangereux — particulièrement à des pesticides à usage limité (ceux utilisés en petites quantités ou sur les cultures pour lesquelles il existe peu de moyens de lutter contre les organismes nuisibles), que les fabricants ont tendance à ne pas faire homologuer au Canada en raison du faible potentiel de vente. • L’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire applique de façon uniforme sa procédure de réévaluation des anciens pesticides qui avaient été homologués avant l’entrée en vigueur des nouvelles normes, en 1995. Bien qu’elle ait réévalué un certain nombre de pesticides depuis notre dernière vérification, il lui en reste beaucoup d’autres à réévaluer et son échéancier à cet égard continue de changer. De plus, l’Agence n’a jamais élaboré de plan d’action détaillé pour l’aider à respecter ses échéances. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 POINTS SAILLANTS — CHAPITRES 1 À 14 • L’Agence canadienne d’inspection des aliments a augmenté le nombre de matières actives qu’elle vérifie dans le cadre de son programme de dépistage de résidus dans les fruits et les légumes frais. Elle dispose maintenant d’une information plus abondante sur les matières actives qui ne sont pas visées par son programme de dépistage. L’Agence en est aux premières étapes de l’évaluation visant à déterminer lesquelles de ces matières requièrent une attention prioritaire, selon leur toxicité et la probabilité que la population y soit exposée. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 11 Gestion des produits chimiques Les sites fédéraux contaminés Chapitre 3 Points saillants Objet En octobre 2007, le gouvernement fédéral avait recensé environ 17 800 sites dont il a la responsabilité et dont la contamination par diverses substances, y compris par des produits pétroliers, par des métaux lourds et par des produits chimiques est connue ou présumée. Les sites connus ont été contaminés par des activités courantes du gouvernement fédéral, par des occupants de ses terres et par d’autres entités, pendant des décennies d’utilisation, en l’absence des normes environnementales d’aujourd’hui. Le gouvernement fédéral a également assumé la responsabilité de certains autres sites contaminés, comme les mines abandonnées situées au nord du 60e parallèle. En 2002, nous avions signalé que, 13 ans après s’être attaqué au problème des sites contaminés, le gouvernement fédéral ne savait pas combien il en avait et il ne connaissait ni les risques que ces sites représentaient pour la santé et l’environnement, ni les coûts probables de leur assainissement. En outre, il n’exerçait pas de leadership au niveau central ni ne disposait d’un plan de prise en charge des sites à risque élevé. Dans le cadre de la présente vérification de suivi, nous avons examiné les progrès réalisés depuis 2002 par quatre ministères responsables de sites contaminés qui représentent ensemble environ 89 p. 100 des sites fédéraux dont la contamination est connue ou présumée. Nous avons aussi vérifié si un leadership plus vigoureux avait été exercé au niveau central dans la prise en charge des sites prioritaires, tant sur le plan de l’évaluation ou de la gestion du risque qu’en matière d’assainissement. Pertinence 12 S’ils ne sont pas gérés adéquatement, les sites contaminés peuvent avoir une incidence néfaste sur les eaux, le sol et l’air environnants et menacer la santé humaine et l’environnement. De plus, ils empêchent l’utilisation productive de terres précieuses et peuvent mettre en péril le mode de vie de ceux dont la subsistance dépend des ressources naturelles. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 POINTS SAILLANTS — CHAPITRES 1 À 14 Constatations • Le gouvernement a réalisé des progrès satisfaisants dans la gestion de ses sites contaminés. Il a affecté initialement environ 1,5 milliard de dollars sur cinq ans à titre de premier versement sur les 3,5 milliards annoncés dans le budget pour la gestion des sites contaminés prioritaires. Le gouvernement a aussi élaboré le Plan d’action pour les sites contaminés fédéraux, dont les objectifs consistent à éliminer efficacement d’ici 2020 le passif financier lié à ses sites contaminés et à réduire les risques pour la santé humaine et l’environnement. Il a déterminé que les sites contaminés dont il est responsable représentent une obligation d’environ 3,1 milliards de dollars (ce qui exclut environ 2,9 milliards destinés au déclassement d’installations nucléaires). • Les quatre ministères que nous avons vérifiés déploient d’importants efforts pour gérer leurs sites contaminés. Ils ont assaini quelque 340 sites et s’affairent à en assainir environ 480 autres. Ces ministères se sont tous dotés de plans de gestion qui comportent des engagements assortis d’échéances concernant leurs sites contaminés, en vue d’atteindre l’objectif du programme visant à réduire les risques que ces sites posent pour la santé humaine et l’environnement. Lors de notre vérification, le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada a donné des directives supplémentaires aux ministères pour les aider à assurer que leurs actions prévues s’harmonisent et contribuent à l’objectif fédéral consistant à éliminer efficacement d’ici 2020 le passif financier qui se rattache aux sites connus. • Le gouvernement fédéral a constaté qu’environ 66 p. 100 des sites contaminés connus dont il a la responsabilité sont contaminés par des produits pétroliers. Un règlement obligeant les ministères fédéraux à tenir un répertoire de leurs réservoirs de stockage de produits pétroliers avait été établi en 1997, mais il comportait des lacunes importantes et les ministères ne s’y conformaient pas toujours. Un nouveau règlement les obligeant à prendre des mesures relativement à leurs réservoirs de stockage de produits pétroliers a été proposé en 2007 — quatre ans plus tard que promis. Même si le règlement proposé prévoit le retrait immédiat des réservoirs non étanches, ses effets ne se feront pleinement sentir que jusqu’à quatre ans après l’entrée en vigueur du règlement. Les réservoirs auxquels on attribue un risque élevé de fuite pourraient demeurer en service jusque-là. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 13 Écosystèmes Les aires protégées fédérales pour les espèces sauvages Chapitre 4 Points saillants Objet Environnement Canada est chargé de gérer 51 réserves nationales de faune et 92 refuges d’oiseaux migrateurs. Ces sites créés en vertu de la loi visent à protéger les habitats importants pour les espèces sauvages, notamment les espèces en péril et les oiseaux migrateurs. Notre vérification s’est axée sur ces aires protégées fédérales pour les espèces sauvages. En 2001, nous avions constaté qu’Environnement Canada disposait de peu de plans de gestion ou d’inventaire des espèces à jour pour ses aires protégées situées dans le bassin des Grands Lacs et du Saint-Laurent. Nous étions également préoccupés par le fait que l’application des règlements qui touchent ces aires n’était pas convenablement assurée. Nous avions alors recommandé qu’Environnement Canada évalue l’état de ses aires protégées dans le bassin, élabore une stratégie pour en assurer la gestion et fasse régulièrement rapport de leur condition et de leur gestion. Environnement Canada était d’accord avec nos recommandations et il s’était engagé à prendre les mesures nécessaires, à condition que ses ressources le permettent. Dans le cadre de la présente vérification de suivi, nous avons examiné les progrès réalisés par Environnement Canada relativement à la mise en œuvre de nos recommandations. Notre vérification de 2001 portait sur le bassin des Grands Lacs et du Saint-Laurent. Toutefois, comme le Ministère gère ses activités à l’échelle nationale, notre vérification de suivi a porté sur sa gestion des aires protégées dans l’ensemble du pays. Pertinence 14 Le gouvernement fédéral a souvent fait valoir qu’il est primordial d’avoir une saine gestion des ressources naturelles et de la biodiversité du Canada pour assurer le bien-être social et économique de la population et la santé de l’environnement. Toutefois, selon Environnement Canada, les habitats fauniques qui font partie du patrimoine naturel du pays se perdent. Aujourd’hui, la perte et la dégradation de l’habitat sont les principales menaces pour les plantes et les animaux du Canada. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 POINTS SAILLANTS — CHAPITRES 1 À 14 La protection et la conservation de l’habitat sont essentielles aux efforts déployés par le Canada pour conserver la biodiversité. Le réseau des aires protégées d’Environnement Canada vise à offrir un refuge aux oiseaux, à abriter les espèces en péril et à protéger les milieux humides qui sont nécessaires à la préservation de la qualité et de la quantité de l’eau. Pour que la biodiversité du Canada soit sauvegardée, l’intégrité écologique du réseau doit être protégée activement contre les menaces grandissantes que représentent les perturbations anthropiques, les pressions du développement, les espèces envahissantes, la pollution et les changements climatiques. Constatations • Environnement Canada a fait des progrès insatisfaisants dans la mise en œuvre de nos recommandations concernant les réserves nationales de faune et les refuges d’oiseaux migrateurs. Ces aires sont en péril. • Environnement Canada a cerné les menaces propres à chacune de ses aires protégées, mais il n’a pas déterminé si les conditions de ces dernières s’améliorent ou se dégradent. Le Ministère n’a pas utilisé l’information recueillie pour éliminer ces menaces en fonction des priorités. • Environnement Canada a élaboré une stratégie nationale pour orienter la gestion des sites de son réseau d’aires protégées. Cette stratégie n’est toutefois pas entièrement mise en œuvre. Par exemple, la plupart des aires protégées ne disposent toujours pas de plans de gestion à jour. • Environnement Canada n’a pas fixé d’attentes précises en matière de rendement par rapport auxquelles il pourrait évaluer ses progrès. Le Ministère ne surveille pas de façon exhaustive la gestion de son réseau d’aires protégées ni les conditions dans lesquelles se trouvent ces dernières, pas plus qu’il ne fait régulièrement rapport à ce sujet. • Selon ses propres analyses, Environnement Canada n’a pas affecté suffisamment de ressources humaines et financières pour répondre aux besoins urgents ou pour exécuter les travaux liés à la préservation des sites et à l’application des règlements dans les aires protégées. Réaction du Ministère. Environnement Canada accepte la recommandation. Sa réponse détaillée fait suite à la recommandation présentée dans le chapitre. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 15 Écosystèmes La protection des espèces en péril Chapitre 5 Points saillants Objet Au mois de juin 2007, 389 espèces étaient inscrites sur la Liste des espèces en péril figurant à l’Annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril. Aux termes de cette loi, le ministre de l’Environnement et le ministre des Pêches et des Océans sont responsables de la préparation de programmes de rétablissement, de plans d’action ainsi que de plans de gestion pour les espèces en péril qui relèvent de leur compétence. En 2001, nous avions constaté que le gouvernement avait besoin d’une meilleure information de base pour gérer efficacement les espèces en péril. Par conséquent, nous avions recommandé que trois organisations — Environnement Canada, Pêches et Océans Canada, et Parcs Canada — dressent un inventaire détaillé des espèces en péril qui relevaient de leur compétence; nous avions également recommandé qu’elles veillent à l’élaboration et à la mise en œuvre de programmes de rétablissement pour ces espèces. Les trois organisations avaient accepté nos recommandations. Notre vérification de 2001 portait sur les activités fédérales dans le bassin des Grands Lacs et du Saint-Laurent. Cependant, comme ces trois organisations gèrent leurs activités à l’échelle nationale, nous avons examiné, pour la présente vérification de suivi, les progrès accomplis par les organisations compétentes dans une perspective nationale. Nous avons également examiné la conformité de leurs activités à certains articles de la Loi sur les espèces en péril de 2002, entrée en vigueur après notre dernière vérification, qui ont trait à nos recommandations. Ces articles énoncent des exigences précises en ce qui concerne les programmes de rétablissement. Pertinence 16 Outre sa valeur en tant que partie intégrante de notre patrimoine naturel, la biodiversité du Canada, y compris la diversité des plantes et des animaux sauvages, représente une grande richesse en ressources biologiques. Les espèces animales et végétales coexistant dans les écosystèmes aquatiques et terrestres sont interdépendantes, si bien que le maintien de la diversité écologique est essentiel au maintien de la santé et de l’intégrité de l’environnement. Même si elle peut passer inaperçue pour la plupart des gens, la perte d’une ou de deux espèces Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 POINTS SAILLANTS — CHAPITRES 1 À 14 clés peut avoir des répercussions dans l’ensemble d’un écosystème et des effets importants sur notre qualité de vie. Selon diverses sources scientifiques, les activités humaines au cours des dernières décennies ont augmenté considérablement le taux de disparition des espèces. Constatations • Les progrès accomplis par Environnement Canada et Pêches et Océans Canada sont insatisfaisants en ce qui concerne notre recommandation de 2001 visant la préparation d’un inventaire détaillé des espèces en péril. Parcs Canada, pour sa part, a fait des progrès satisfaisants pour donner suite à cette recommandation. • Les progrès réalisés par les trois organisations sont insatisfaisants pour ce qui est de notre recommandation de 2001 concernant l’élaboration de programmes de rétablissement. Les organisations n’ont pas respecté certains délais fixés par la Loi sur les espèces en péril. Au mois de juin 2007, des programmes de rétablissement auraient dû être établis pour 228 espèces en péril, mais les programmes achevés à cette date ne visaient que 55 de ces espèces. • Aux termes de la Loi, les organisations sont également tenues de déterminer, dans la mesure du possible, l’habitat essentiel nécessaire à la survie ou au rétablissement des espèces en péril. Au mois de juin 2007, l’habitat essentiel avait été déterminé pour 16 des 228 espèces en péril pour lesquelles des programmes de rétablissement devaient avoir été élaborés. • En dépit des progrès observés à Parcs Canada, les progrès accomplis par le gouvernement fédéral dans son ensemble sont insatisfaisants en ce qui concerne nos recommandations de 2001 visant l’établissement d’un inventaire détaillé des espèces en péril et l’élaboration de programmes de rétablissement. Alors que le gouvernement travaille à établir des ententes de partage des données avec des tierces parties, notamment avec les gouvernements provinciaux et territoriaux et des organisations non gouvernementales comme Nature Serve, mais la collecte des données d’inventaire varie à travers le pays. Une amélioration continue de la qualité et de la cohérence des données s’avère nécessaire. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 17 Écosystèmes Le contrôle des espèces aquatiques envahissantes Chapitre 6 Points saillants Objet Les espèces aquatiques envahissantes sont des organismes aquatiques dont l’introduction et la prolifération peuvent menacer l’environnement, l’économie ou la société, y compris la santé humaine. Dans la Stratégie canadienne de la biodiversité de 1995, le gouvernement fédéral s’est engagé à prévenir l’introduction d’espèces envahissantes qui menacent les écosystèmes et l’économie du Canada, notamment les espèces aquatiques envahissantes, à contrôler ces espèces ou à les éradiquer. En 2002, nous avions examiné la gestion des espèces envahissantes par le gouvernement fédéral. Nous avions alors recommandé que Pêches et Océans Canada, ministère responsable de la protection des poissons et de l’habitat du poisson au Canada, élabore et mette en œuvre des méthodes pour recenser et évaluer les risques liés aux espèces aquatiques envahissantes. Nous recommandions aussi qu’il tire parti de ces méthodes pour établir les priorités et les objectifs en matière de prévention, d’éradication et de contrôle des risques. Enfin, nous recommandions au Ministère qu’il mette en place un mécanisme de suivi et de communication des résultats afin d’évaluer l’efficacité des mesures prises pour atteindre ses objectifs en matière d’espèces aquatiques envahissantes et qu’il rende compte chaque année des progrès réalisés. Transports Canada avait accepté nos recommandations et indiqué que les travaux menés en vue de les mettre en œuvre seraient terminés à l’automne 2003. Puisque l’eau des ballasts, ou eau de lest, est une voie d’entrée très importante des espèces aquatiques envahissantes et que Transports Canada est responsable de la réglementation et du contrôle de l’eau de lest des navires commerciaux au Canada, nous avions aussi recommandé que ce ministère définisse les pratiques de gestion optimales visant l’eau de lest et établisse des règlements exigeant l’application de ces pratiques. Enfin, nous avions recommandé que le Ministère élabore et mette en pratique des moyens d’assurer un suivi de la conformité, de tenir des registres à cet égard et de rendre compte chaque année de cette conformité. Transports Canada avait accepté nos recommandations et s’était engagé à réglementer la gestion de l’eau de lest et à assurer un suivi de la question. 18 Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 POINTS SAILLANTS — CHAPITRES 1 À 14 Cette année, pour notre vérification de suivi, nous avons cherché à déterminer si les deux ministères — Pêches et Océans Canada, et Transports Canada — avaient réalisé des progrès satisfaisants à l’égard de nos recommandations. Pertinence Les espèces aquatiques envahissantes peuvent fondamentalement transformer le milieu dans lequel elles vivent et, par conséquent, réduire les utilisations bénéfiques de ce milieu et donc sa valeur économique. Par exemple, elles peuvent transformer un plan d’eau libre et limpide en un lit d’algues ou de plantes aquatiques; elles peuvent aussi encroûter une plage sablonneuse de coquillages, la rendant ainsi dangereuse. De tels changements ont un effet d’entraînement qui peut perturber ou détruire l’écologie indigène et, par le fait même, nuire aux utilisations récréatives et commerciales existantes. Outre sa valeur intrinsèque pour la beauté et le patrimoine naturels du Canada, la biodiversité, tant végétale qu’animale, est une source de nombreux « biens et services écologiques »; c’est pourquoi sa valeur potentielle est considérable. Les spécialistes en sont venus à la conclusion que les espèces envahissantes constituent, après la destruction de l’habitat, la cause la plus importante de perte de biodiversité, y compris l’extinction locale d’espèces. Les études menées jusqu’ici indiquent que les espèces envahissantes occasionnent chaque année des dommages à l’économie canadienne qui se chiffrent en milliards de dollars. Par exemple, une étude publiée en 2006 estimait que les dégâts causés par seulement six espèces aquatiques envahissantes s’élevaient à plus de 343 millions de dollars par année. Actuellement, quelque 185 espèces étrangères ont envahi les Grands Lacs. Lorsque l’habitat d’une espèce importante du point de vue commercial est détruit, ou qu’une espèce envahissante supplante cette espèce en occupant son espace ou en consommant sa nourriture, les personnes qui dépendent de l’espèce voient leur moyen de subsistance menacé. La lamproie marine, par exemple, a eu une incidence néfaste sur les pêches dans les Grands Lacs. Son comportement agressif est en grande partie responsable de l’effondrement des populations de poissons tels que la truite, le doré et l’esturgeon. La moule zébrée est peut-être la plus tristement notoire de toutes les espèces aquatiques envahissantes au Canada. Elle est bien connue pour avoir causé une perte de biodiversité et entraîné des coûts économiques directs pour l’industrie. Par exemple, en 2002, la société Ontario Power Generation a estimé que la moule zébrée était la cause directe de l’augmentation annuelle des coûts d’exploitation de 500 000 $ pour la centrale nucléaire de Darlington et de 1 000 000 $ pour celle de Pickering. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 19 POINTS SAILLANTS — CHAPITRES 1 À 14 Constatations 20 • Pêches et Océans Canada n’a pas réalisé de progrès satisfaisants à l’égard de la mise en œuvre de nos recommandations de 2002. Bien que le Ministère ait identifié certaines espèces aquatiques envahissantes qui posent des risques importants pour le Canada et mis en place des lignes directrices sur l’évaluation des risques biologiques, le taux d’établissement des nouvelles espèces étrangères dépasse la cadence à laquelle le Ministère effectue ses évaluations. En outre, le Ministère n’a pas réussi à évaluer les risques économiques et sociaux et n’a pas établi de priorités et d’objectifs de prévention, de contrôle et d’éradication des risques liés aux espèces aquatiques envahissantes. • En outre, Pêches et Océans Canada n’a pas mis en place de plans ni de mécanismes de détection précoce ou d’intervention rapide pour les espèces aquatiques envahissantes; par conséquent, le Ministère n’est préparé ni à prévenir, ni à contrôler, ni à éradiquer les nouvelles espèces aquatiques envahissantes. Il n’a pas fait de suivi de l’efficacité des mesures de prévention, de contrôle et d’éradication des espèces aquatiques envahissantes qu’il a identifiées, et n’a pas fait de rapport à cet égard. • Transports Canada a réalisé des progrès satisfaisants dans la mise en œuvre de l’une de nos recommandations de 2002. Un règlement sur le contrôle et la gestion de l’eau de lest adopté en vertu de la Loi sur la marine marchande du Canada est entré en vigueur en 2006. Ce règlement constitue un pas marquant vers la résolution du problème des espèces aquatiques envahissantes. Les navires qui entrent en eaux canadiennes sont maintenant tenus par la loi de prendre des mesures pour gérer leur eau de lest afin de réduire la probabilité d’introduction d’espèces aquatiques envahissantes. • Transports Canada n’a pas réalisé de progrès satisfaisants quant à la mise en œuvre de notre recommandation de 2002 concernant la surveillance de la conformité et la communication des résultats à ce sujet. Bien que le Ministère ait mis au point les outils dont il a besoin et recueille des renseignements sur la conformité à sa réglementation des navires pénétrant dans les Grands Lacs, il n’en demeure pas moins que des lacunes subsistent en matière de surveillance de la conformité à l’échelle nationale et de communication des résultats à cet égard. • Nous avons constaté que les risques posés par les espèces aquatiques envahissantes n’ont pas été adéquatement évalués ni efficacement gérés. Le gouvernement fédéral n’est toujours pas en mesure de prévenir, de contrôler ou d’éradiquer les espèces aquatiques envahissantes qui menacent le plus les écosystèmes aquatiques et Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 POINTS SAILLANTS — CHAPITRES 1 À 14 l’économie du pays. Le gouvernement a encore beaucoup de travail à faire pour remplir les engagements qu’il a pris dans la Stratégie canadienne de la biodiversité de 1995. Réaction de Pêches et Océans Canada et de Transports Canada. Les deux ministères acceptent nos recommandations. Leurs réponses suivent chacune de nos recommandations tout au long du chapitre. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 21 Écosystèmes Les secteurs préoccupants du bassin des Grands Lacs Chapitre 7 Points saillants Objet En 1987, à la suite de changements apportés à l’Accord Canada– États-Unis relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs, les deux pays signataires se sont engagés à élaborer et à mettre en œuvre des plans d’action visant à assainir les endroits dans le bassin des Grands Lacs où l’environnement naturel avait subi une grave détérioration. Ces endroits sont appelés secteurs préoccupants, et il en existe actuellement quinze au pays. Le gouvernement fédéral est le principal responsable de la restauration des secteurs préoccupants au Canada; Environnement Canada agit à titre de ministère directeur. Des plans d’assainissement, élaborés de concert avec les provinces, les municipalités, les Premières nations et les organismes non gouvernementaux, guident les efforts de restauration et de protection dans chacun des secteurs préoccupants. Un secteur perd sa désignation de secteur préoccupant, c’est-à-dire il est retiré de la liste des secteurs préoccupants, quand les utilisations bénéfiques, telles que la baignade et la pêche, ne sont plus menacées et que la qualité de son environnement a été restaurée. En 2001, nous avions signalé qu’Environnement Canada n’avait pas clairement établi les priorités d’intervention. Nous avions décelé des lacunes dans la gestion et la gouvernance et constaté que les objectifs de restauration et de retrait de la liste des secteurs préoccupants n’avaient pas été atteints. On ne savait pas trop quand ni comment le gouvernement entendait restaurer les secteurs préoccupants et les retirer de la liste. Nous avions recommandé à Environnement Canada de préciser ses rôles et ses responsabilités et ceux de ses partenaires, ainsi que d’élaborer et d’appliquer des plans visant à retirer les secteurs préoccupants de la liste, en accordant une attention particulière à l’assainissement des sédiments contaminés et à la surcharge des réseaux d’égout municipaux. Le Ministère avait accepté nos recommandations et s’était engagé à élaborer et à mettre en œuvre des plans d’assainissement. Dans cette vérification de suivi, nous avons examiné les progrès accomplis par Environnement Canada depuis notre dernière vérification. Nous avons vérifié si le Ministère avait précisé les rôles 22 Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 POINTS SAILLANTS — CHAPITRES 1 À 14 et les responsabilités de tous les partenaires, élaboré et appliqué des plans visant à retirer les secteurs préoccupants de la liste, suivi et communiqué les progrès de la mise en œuvre des plans d’assainissement conformément à l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs et assuré la pertinence des plans en les modifiant au besoin. Nous avons également examiné dans quelle mesure les interventions ont permis d’atteindre les objectifs du gouvernement et de restaurer la qualité de l’environnement dans les secteurs préoccupants. Pertinence Le bassin des Grands Lacs a une grande importance sur le plan écologique, et la qualité de son environnement est vitale pour des millions de Canadiens. C’est là que vit environ le tiers de la population canadienne et que l’on retrouve 8 des 20 principales villes du pays. De plus, le bassin fournit l’eau potable à plus de 8 millions de résidents de l’Ontario. Il joue un rôle essentiel dans la vie sociale et économique du Canada. On lui attribue près de 40 p. 100 du produit intérieur brut du pays, 25 p. 100 de la production agricole et plus de 50 p. 100 des activités manufacturières. On y retrouve aussi une riche diversité biologique et des pêches importantes. Les Grands Lacs revêtent également une importance internationale puisqu’ils constituent environ 20 p. 100 des réserves d’eau douce de la Terre. Comme l’indique l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs, l’accroissement démographique et le développement économique qui ont caractérisé le bassin des Grands Lacs au cours du 20e siècle ont entraîné une détérioration de la qualité de l’environnement. Cette détérioration menace l’économie de la région et la qualité de vie des gens qui y habitent. Depuis plus de 20 ans, le Canada et les États-Unis s’efforcent de restaurer les utilisations bénéfiques dans les secteurs préoccupants des Grands Lacs. Constatations • Environnement Canada a fait des progrès insatisfaisants quant au suivi de questions que nous avions soulevées dans notre vérification de 2001. Il n’a pas assuré l’établissement de critères régissant le retrait des secteurs ciblés de la liste des secteurs préoccupants au Canada. Et même s’il vient récemment de préciser certaines responsabilités, il n’a pas clairement indiqué qui devait prendre les mesures d’assainissement requises, qui en assumera les frais et dans quels délais ces mesures seront prises. Enfin, il n’a pas convenablement évalué le degré de rétablissement des utilisations bénéfiques dans chaque secteur préoccupant ni communiqué les progrès à la Commission mixte internationale, alors qu’il s’agit d’une exigence de l’Accord relatif à la qualité de l’eau dans les Grands Lacs. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 23 POINTS SAILLANTS — CHAPITRES 1 À 14 • Après plus de 20 ans, seulement 2 des 17 secteurs préoccupants originaux au Canada ont été retirés de la liste, le dernier en 2003. Les interventions prioritaires ont été complétées dans un autre secteur que le gouvernement considère maintenant « en voie de rétablissement ». La plupart des facteurs nuisant aux utilisations bénéfiques dans les secteurs préoccupants sont toujours présents aujourd’hui. • Deux sources principales de contamination continuent d’empêcher le gouvernement de progresser en vue de retirer les secteurs préoccupants de la liste : les sédiments contaminés, dont l’assainissement pourrait coûter 150 millions de dollars selon Environnement Canada; et les réseaux d’eaux usées municipaux surchargés, dont la réfection pourrait entraîner une facture de 2,4 milliards de dollars. La résolution de ces problèmes est essentielle à la restauration de la plupart des secteurs préoccupants. Réaction du Ministère. Environnement Canada accepte nos recommandations. Une réponse détaillée fait suite à chaque recommandation présentée dans le chapitre. 24 Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 Outils de gestion et engagements du gouvernement Les accords internationaux en matière d’environnement Chapitre 8 Points saillants Objet Le Canada a signé plus de 100 accords internationaux en matière d’environnement au fil des ans, dont le Protocole de Kyoto, dans le cadre desquels il s’engage à prendre des mesures quant aux enjeux cruciaux comme la pollution des océans, la conservation des ressources halieutiques et la protection des espèces menacées d’extinction. En 2004, nous avions signalé que les principaux ministères chargés des accords que nous avions examinés disposaient d’un niveau variable d’information quant aux objectifs atteints. Certains ministères ne connaissaient pas toujours les résultats environnementaux qu’ils obtenaient dans le cadre des accords ou, dans certains cas, ceux qu’ils étaient censés atteindre. De plus, ce n’étaient pas tous les ministères qui communiquaient les résultats qu’ils avaient obtenus. En 2005, nous avions observé que le gouvernement n’avait toujours pas de plan d’action pour respecter les engagements pris en 2002 au sommet mondial sur le développement durable. Dans la présente vérification de suivi, nous avons examiné la gestion, assurée par le gouvernement fédéral, des renseignements sur les accords internationaux en matière d’environnement afin d’évaluer les progrès qu’il a réalisés depuis 2004. Nous nous sommes penchés sur 20 accords internationaux en matière d’environnement dont sont chargés quatre ministères, à savoir Environnement Canada, Pêches et Océans Canada, Transports Canada et Affaires étrangères et Commerce international Canada. Nous avons évalué la disponibilité et la fidélité des renseignements de ces ministères sur les objectifs des accords, les moyens auxquels ils ont recouru pour les atteindre, leurs cibles actuelles et leur communication des progrès. Nous avons en outre examiné comment le gouvernement planifie et rend compte des progrès réalisés par rapport aux engagements pris au Sommet mondial sur le développement durable. Nous n’avons pas abordé la question de la mesure dans laquelle les accords ont été respectés. Nous nous sommes plutôt demandé si les parlementaires et les autres Canadiens intéressés disposent de renseignements suffisants pour déterminer si le Canada respecte Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 25 POINTS SAILLANTS — CHAPITRES 1 À 14 les engagements en matière d’environnement qu’il a pris envers la communauté internationale. Pertinence Constatations Compte tenu de l’accroissement de la sensibilisation mondiale à l’égard des dangers que représentent les activités humaines pour l’environnement, la réputation internationale du Canada à ce chapitre repose en partie sur la crédibilité qu’il établit en respectant ses engagements internationaux en matière d’environnement et sur sa capacité de démontrer les résultats environnementaux qu’il obtient dans le cadre des accords. Possédant un des plus vastes territoires au monde et disposant d’abondantes ressources naturelles, le Canada a en outre beaucoup à gagner en respectant ses accords internationaux en matière d’environnement — et une obligation correspondante. • Le gouvernement a accompli des progrès insatisfaisants relativement à la présentation d’un tableau complet et compréhensible des résultats prévus en vertu des accords internationaux en matière d’environnement qu’il a signés. En règle générale, Environnement Canada, Pêches et Océans Canada, Transports Canada et Affaires étrangères et Commerce international Canada communiquent des renseignements sur les obligations du Canada conformément aux accords, mais ils en fournissent moins sur les programmes et les moyens mis en place pour respecter ces obligations. De plus, les ministères ne communiquent habituellement pas de renseignements complets et faciles à comprendre sur les résultats que le gouvernement prévoyait obtenir et sur ceux qu’il a obtenus afin de remplir ses obligations dans le cadre des accords. • Le gouvernement a réalisé des progrès insatisfaisants à l’égard de la planification, du suivi et de la communication de la mesure dans laquelle le Canada respecte les engagements qu’il a pris en 2002 au Sommet mondial sur le développement durable. Il a suivi la méthode de surveillance et de communication des renseignements de la Commission du développement durable des Nations Unies. Toutefois, il n’a toujours pas de plan à long terme qui lui permette de veiller à la communication des progrès importants en ce qui concerne ses engagements, tout en tenant compte du calendrier d’examen établi par les Nations Unies. Réaction des ministères. Les ministères acceptent notre recommandation. Leurs réponses détaillées suivent la recommandation dans le présent chapitre. 26 Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 Outils de gestion et engagements du gouvernement L’évaluation environnementale stratégique Chapitre 9 Points saillants Objet L’évaluation environnementale stratégique est obligatoire depuis 17 ans pour les ministères et organismes fédéraux. Elle constitue le principal mécanisme dont le gouvernement fédéral dispose pour tenir compte des effets environnementaux de ses propositions de politiques, de plans et de programmes. En 1990, une directive du Cabinet a rendu l’évaluation environnementale stratégique obligatoire pour toutes les propositions qui sont soumises à l’approbation du Cabinet ou d’un ministre et dont les effets environnementaux seraient probablement importants. En 2004, le Cabinet a rendu obligatoire la préparation d’une déclaration publique après la tenue d’une évaluation détaillée des effets environnementaux. À trois reprises depuis 1998, nous avons vérifié la façon dont les ministères et les organismes se conforment à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes et nous avons signalé des lacunes à cet égard. Dans le cadre de la présente vérification, nous avons examiné les progrès réalisés par certains ministères et organismes à l’égard de la mise en œuvre de l’évaluation environnementale stratégique, et ce, depuis 2004. Nous avions alors signalé que la plupart des organisations fédérales vérifiées n’avaient pas pris de mesures sérieuses pour appliquer la Directive. Nous avions attribué cette situation en grande partie à l’engagement insuffisant de la haute direction, au manque de prise en charge par les organismes centraux et au fait que personne ne s’était vu confier la responsabilité et l’autorité requises pour assurer la qualité et l’uniformité du processus d’évaluation. Nos travaux dans le cadre de cette vérification de suivi ont porté sur 15 des ministères et organismes visés par notre vérification de 2004. Nous avons examiné si certaines organisations fédérales choisies ont amélioré leur gestion et leur application de l’évaluation environnementale stratégique, et si elles préparent des déclarations publiques sur les évaluations détaillées qu’elles effectuent, conformément à l’exigence de la Directive du Cabinet. De plus, nous avons observé si des progrès ont été accomplis pour assurer la reddition de comptes relativement au respect de la Directive. Nous avons Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 27 POINTS SAILLANTS — CHAPITRES 1 À 14 examiné si l’Agence canadienne d’évaluation environnementale fournit aux ministères et aux organismes une orientation et un soutien adéquats. Nous avons également examiné certains cours offerts par l’École de la fonction publique du Canada afin de déterminer s’ils traitent à présent de l’évaluation environnementale stratégique. Pertinence Constatations 28 Le recensement des effets environnementaux possibles des politiques, des plans et des programmes gouvernementaux avant leur mise en œuvre permet aux décideurs de prévoir, de prévenir ou d’atténuer les effets négatifs potentiels sur l’environnement et d’accroître les effets positifs. Nos rapports antérieurs ont mis en évidence certains problèmes tels que les dommages environnementaux causés par les mines abandonnées du Nord et les coûts d’assainissement élevés connexes, ainsi que le déclin des pêches de l’Atlantique. Ce sont là des exemples des conséquences possibles du manque de prévoyance en matière d’environnement. • Les progrès réalisés pour donner suite aux observations et recommandations formulées dans notre rapport de vérification de 2004 sont insatisfaisants. Malgré des améliorations évidentes dans certains secteurs, nous avons constaté que la reddition de comptes et la transparence, éléments essentiels d’une saine gestion, comportent des lacunes. Nous n’avons trouvé aucune preuve de la présence d’un mécanisme visant à tenir responsables les ministères et organismes qui n’appliquent pas dûment la Directive. De plus, nous n’avons trouvé aucune indication montrant que le Bureau du Conseil privé pose aux ministères et aux organismes des questions sur la mise en application de la Directive lorsqu’ils soumettent des propositions au Cabinet. • La plupart des ministères et organismes que nous avons examinés ne préparent pas de déclarations publiques sur leurs évaluations environnementales stratégiques détaillées, alors que la Directive du Cabinet l’exige. Lorsqu’ils le font, leurs déclarations sont généralement difficiles à trouver et elles ne sont pas assez précises pour garantir aux parties intéressées et au public que les décideurs ont tenu compte des facteurs environnementaux — ce qui est l’objectif explicite de l’exigence. • Parmi les organisations réexaminées qui, lors de notre dernière vérification, présentaient des lacunes importantes, l’Agence canadienne de développement international ainsi que Pêches et Océans Canada ont fait des progrès satisfaisants dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un système de gestion de l’évaluation environnementale stratégique. Quant à Santé Canada, ses progrès sont insatisfaisants. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 POINTS SAILLANTS — CHAPITRES 1 À 14 • Nous avons observé des lacunes dans l’exécution et le suivi des évaluations environnementales stratégiques d’un bon nombre des 12 ministères dont nous avions examiné les systèmes de gestion en 2004. Nombre de ces organisations n’exécutent même pas systématiquement la première étape obligatoire du processus d’évaluation environnementale stratégique. Nous avons aussi observé que certaines propositions n’étaient pas assorties d’une évaluation détaillée, malgré la possibilité d’effets environnementaux importants. En outre, seules trois des douze organisations respectent pleinement l’obligation prévue par la Directive de préparer des déclarations publiques sur les effets environnementaux. • La formation et l’orientation offertes relativement à l’évaluation environnementale stratégique ont été améliorées et sont accessibles dans le cadre de cours offerts par l’École de la fonction publique du Canada et l’Agence canadienne d’évaluation environnementale. De plus, les trois organisations que nous avons examinées en détail — l’Agence canadienne de développement international, Pêches et Océans Canada, et Santé Canada — fournissent aussi à leurs employés de la formation et une orientation. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 29 Outils de gestion et engagements du gouvernement L’écologisation des activités du gouvernement Chapitre 10 Points saillants Objet Dans son document intitulé Guide de l’écogouvernement, publié en 1995, le gouvernement fédéral fournissait aux ministères qui préparaient leur première stratégie de développement durable des directives pour amorcer l’écologisation de leurs activités (opérations), de leurs politiques et de leurs programmes. Le Guide intégrait aussi l’initiative d’écologisation des opérations gouvernementales, qui venait d’être mise en œuvre. Nous avons depuis vérifié différents aspects des efforts déployés en matière d’écologisation des activités du gouvernement et constaté qu’il y avait peu de progrès à signaler. Plus récemment, dans notre chapitre de 2005 sur l’approvisionnement écologique, nous avions fait les observations suivantes : les directives et l’orientation centrales données aux ministères sur les achats écologiques étaient inadéquates; Travaux publics et Services gouvernementaux Canada n’avait pas saisi toutes les occasions de faire progresser l’approvisionnement écologique au moyen des offres à commandes utilisées pour les achats; et les stratégies de développement durable n’étaient pas utilisées efficacement en tant qu’outil servant à augmenter la proportion des achats écologiques. Nous avons aussi déjà fait rapport sur l’étendue des directives gouvernementales pour les ministères qui préparent des stratégies de développement durable. Ainsi, dans le chapitre sur les stratégies de développement durable de 2005, nous décrivions les mesures prises à cet effet, y compris les initiatives d’écologisation des activités du gouvernement. Compte tenu de ces travaux antérieurs, pour la présente vérification de suivi, nous avons examiné les progrès accomplis par le gouvernement en matière de directives sur l’écologisation des activités du gouvernement pour les ministères qui préparent des stratégies de développement durable. Nous avons aussi examiné les progrès réalisés par Travaux publics et Services gouvernementaux Canada en matière d’écologisation de la gestion des biens et des services. 30 Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 POINTS SAILLANTS — CHAPITRES 1 À 14 Pertinence Constatations En tant que l’un des plus importants employeurs, acheteurs et propriétaires du Canada, le gouvernement fédéral s’est engagé à faire preuve de leadership dans la promotion des pratiques environnementales et de développement durable au Canada. Il a le pouvoir de réduire considérablement les répercussions environnementales de ses activités en achetant des biens éconergétiques, ou qui sont produits sans utiliser de substances toxiques ou sans en émettre, ou qui peuvent être recyclés. En achetant des produits et des services écologiques, il peut aussi contribuer à en augmenter l’offre et stimuler l’innovation. Récemment, lors de la préparation de la dernière série de stratégies de développement durable, le gouvernement a défini trois secteurs prioritaires pour l’écologisation des activités du gouvernement, soit les parcs automobiles, l’approvisionnement écologique et l’économie de l’énergie dans les bâtiments. • Les progrès du gouvernement en ce qui concerne l’établissement de directives sur l’écologisation des activités, à l’intention des ministères qui préparent des stratégies de développement durable, sont insatisfaisants. Les cibles pangouvernementales qu’il a fixées pour les ministères lorsque ceux-ci élaborent leur stratégie n’étaient pas précises, répétaient des objectifs précédents ou laissaient place à interprétation, et les ministères n’étaient pas tenus de les utiliser. Par conséquent, les ministères n’ont pas toujours intégré les cibles dans leur stratégie, et le gouvernement n’est pas en mesure de connaître les progrès qu’il a accomplis dans l’écologisation de ses activités. • Le gouvernement a accordé beaucoup d’importance à sa nouvelle approche de gestion de l’approvisionnement en biens et services. Compte tenu du temps qui s’est écoulé depuis sa mise en place, nous avons constaté que Travaux publics et Services gouvernementaux Canada fait des progrès satisfaisants dans l’écologisation des biens et des services que nous avons examinés. Par contre, il a fait peu de progrès en ce qui concerne l’élaboration de plans complets et intégrés de gestion des biens et services prévue dans le Cadre de gestion des biens et des services. Sans de tels plans complets et intégrés, le Ministère ne peut prouver qu’il atteint un équilibre optimal entre l’écologisation et les autres facteurs dont il faut tenir compte dans le processus d’approvisionnement, comme le traitement équitable des fournisseurs et les économies de coûts. Réaction de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC). TPSGC a accepté nos recommandations et prend des mesures pour répondre aux préoccupations exprimées dans le chapitre. Une réponse détaillée suit chaque recommandation du chapitre. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 31 Vérifications de suivi des réponses à des pétitions en matière d’environnement L’assurance responsabilité pour les exploitants d’installations nucléaires Chapitre 11 Points saillants 32 Objet Nous avons cherché à déterminer si Ressources naturelles Canada a réalisé des progrès pour donner suite à la recommandation de notre vérification de 2005 qui portait sur la réponse à une pétition présentée en 2003. Cette pétition concernait la question de l’assurance pour les exploitants d’installations nucléaires. Dans sa réponse, le ministre avait accepté de réviser la Loi sur la responsabilité nucléaire afin d’actualiser les exigences en matière d’assurance. En 2005, nous avions recommandé que Ressources naturelles Canada entreprenne les travaux préparatoires de la révision de la Loi et soumette au ministre des propositions de politique avant la fin de 2005. Le Ministère avait accepté de mettre en œuvre la recommandation. Pertinence La Loi sur la responsabilité nucléaire est entrée en vigueur en 1976. Elle prévoit que des fonds soient disponibles pour indemniser les personnes ayant subi des blessures ou des dommages à la suite d’un accident nucléaire survenu à une installation, comme une centrale nucléaire. Cette loi prévoit que l’exploitant d’une installation nucléaire est l’unique responsable de tout dommage résultant de rejets radioactifs. La Loi limite toutefois à 75 millions de dollars la responsabilité d’un exploitant. Notre vérification de la réponse à la pétition portant sur ce sujet, effectuée en 2005, avait permis de constater que ce montant avait été établi il y a plus de 30 ans et qu’il était nettement inférieur à la couverture exigée dans 12 autres grands pays industrialisés. Constatations Les progrès sont satisfaisants. Au cours de cette vérification de suivi, nous avons constaté que Ressources naturelles Canada a préparé un projet de loi, qui a été déposé au Parlement en octobre 2007 sous le titre projet de loi C-5. Ce projet de loi contient notamment une révision des exigences en matière d’assurance qui sont imposées aux exploitants d’installations nucléaires. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 Vérifications de suivi des réponses à des pétitions en matière d’environnement L’inscription des espèces sur la Liste des espèces en péril Chapitre 12 Points saillants Objet Nous avons cherché à déterminer si Environnement Canada a réalisé des progrès pour donner suite à une constatation importante que nous avions faite dans le cadre de notre vérification de 2005 qui portait sur la réponse à une pétition présentée en 2002 concernant l’élaboration de lignes directrices pour l’inscription d’une espèce sur la Liste des espèces en péril. Dans sa réponse, le ministre de l’Environnement avait accepté de préparer de telles lignes directrices. Lors de notre vérification de 2005, nous avions indiqué que le Ministère comptait mettre en œuvre de telles lignes directrices avant la fin de 2006. Pertinence La Loi sur les espèces en péril est l’un des fondements juridiques de la protection de la faune et de la flore au Canada, contribuant à protéger les espèces et, en définitive, la biodiversité. En vertu de la Loi, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation des espèces et conseille d’ajouter ou non une espèce à la Liste des espèces en péril. Une espèce qui n’est pas inscrite sur la Liste n’est pas protégée par la Loi. À l’heure actuelle, le gouvernement et le ministre n’ont pas de lignes directrices officielles pour les guider dans leur prise de décision lorsqu’ils envisagent de ne pas inscrire sur la Liste une espèce que le Comité considère comme étant en péril. Des lignes directrices définitives aideraient à faire en sorte que le processus décisionnel du gouvernement pour la protection des espèces en péril soit uniforme, systématique et transparent. Constatations Les progrès sont insatisfaisants. Environnement Canada n’a pas encore achevé ses lignes directrices visant les cas où le ministre recommande de ne pas inscrire sur la Liste des espèces en péril une espèce qui, selon l’évaluation du COSEPAC, est en péril. Le Ministère a rédigé des ébauches de lignes directrices, mais il ne les a pas rendues publiques. Il les a modifiées au fil du temps et ne les a pas appliquées uniformément ni systématiquement. Entre-temps, 20 espèces considérées par le COSEPAC comme étant en péril n’ont pas été inscrites à la liste, soit pour des raisons socioéconomiques ou parce que d’autres consultations doivent être menées auprès du Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 33 POINTS SAILLANTS — CHAPITRES 1 À 14 Réaction d’Environnement Canada. Environnement Canada accepte notre recommandation. La réponse détaillée du Ministère suit le texte de la recommandation dans le chapitre. 34 Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 Vérifications de suivi des réponses à des pétitions en matière d’environnement Les dépotoirs militaires Chapitre 13 Points saillants Objet Nous avons tenté de déterminer si le ministère de la Défense nationale a réalisé des progrès dans la mise en œuvre des principales observations sur les dépotoirs militaires au large de la côte canadienne de l’Atlantique formulées dans le cadre de notre vérification de 2004. Nous avions alors remarqué que les divers ministères touchés prenaient des mesures pour recenser et évaluer les risques posés par ces sites, conformément à leur réponse à une pétition présentée en 2002. Le ministère de la Défense nationale avait indiqué qu’il comptait terminer la mise en œuvre du projet d’étude sur les munitions non explosées en milieu sous-marin avant la fin de 2006 et celle du Projet de disposition des agents de guerre, avant la fin de 2008. Dans le cadre de la vérification de 2004, nous n’avions pas formulé de recommandation, car il était trop tôt pour déterminer si le Ministère réussirait à respecter les échéances qu’il s’était fixées. Pertinence Les diverses activités militaires menées par le Canada au cours du siècle dernier, sur terre et au large des côtes, ont laissé des vestiges, notamment des agents de guerre (substances chimiques et biologiques) et des munitions explosives non explosées. Par le passé, ces sites posaient peu de risques pour les Canadiens, en raison de leur éloignement géographique. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, cependant, l’exploration pétrolière en mer, la pêche au chalut et les autres activités empiètent sur ces sites. Il faut savoir que les munitions explosives non explosées ont entraîné des blessures et un certain nombre de décès depuis 1940. Constatations Les progrès sont satisfaisants. Le ministère de la Défense nationale a réalisé des progrès satisfaisants pour donner suite à ses engagements de recenser et d’évaluer les risques posés par les dépotoirs marins contenant des munitions explosives non explosées et des agents de guerre chimiques ou biologiques. Cependant, nous avons remarqué que le recensement et l’évaluation de ces sites ne constituent que les premiers jalons d’une stratégie de gestion à long terme qui touche désormais près de 700 sites marins et plus de 700 sites terrestres comportant des munitions explosives non explosées. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 35 POINTS SAILLANTS — CHAPITRES 1 À 14 Réaction de la Défense nationale. Le Ministère accepte notre recommandation concernant l’établissement d’une méthode uniforme pour cartographier les sites sous-marins contenant des munitions explosives non explosées. Il a commencé à donner suite à cette recommandation. 36 Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 Vérifications de suivi des réponses à des pétitions en matière d’environnement Les poissons génétiquement modifiés Chapitre 14 Points saillants Objet Nous avons tenté de déterminer si Pêches et Océans Canada a fait des progrès en vue de donner suite à une recommandation formulée dans le cadre de notre vérification de 2004; nous avions alors constaté que le Ministère avait réalisé peu de progrès dans l’élaboration d’une réglementation et d’un cadre stratégique visant le poisson génétiquement modifié. Il s’agit d’engagements qu’il avait pris dans sa réponse à une pétition reçue en 2001. Dans sa réponse à une recommandation de notre vérification, Pêches et Océans Canada avait accepté de définir une stratégie en matière de réglementation et une nouvelle politique avant la fin de 2005. Pertinence La recherche sur le poisson et d’autres organismes aquatiques génétiquement modifiés (GM), aussi appelés organismes transgéniques, a commencé au début des années 1980 et elle s’est rapidement étendue partout dans le monde. Les poissons génétiquement modifiés sont utilisés à des fins médicales, pour déceler la pollution et comme poissons d’aquarium. L’industrie de l’aquaculture met également au point des poissons GM qui se développent plus rapidement que les poissons sauvages ou qui tolèrent mieux les températures froides. On s’inquiète des répercussions écologiques possibles de la dissémination accidentelle de poissons GM dans les écosystèmes naturels. En effet, de tels poissons à croissance rapide pourraient, par exemple, s’approprier la nourriture et le territoire des poissons sauvages. Les règlements en vigueur dans ce secteur au Canada comportent des lacunes. Constatations Les progrès sont insatisfaisants. Depuis l’instauration du Cadre fédéral de réglementation de la biotechnologie en 1993, Pêches et Océans Canada s’est souvent engagé à élaborer un règlement sur les organismes aquatiques transgéniques, y compris les poissons génétiquement modifiés. Même si les travaux à cet égard sont en cours depuis 1993, le Ministère n’a pas réalisé de progrès satisfaisants en vue d’achever ce règlement. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 37 POINTS SAILLANTS — CHAPITRES 1 À 14 Réaction de Pêches et Océans Canada. Le Ministère accepte notre recommandation. Pêches et Océans Canada a décidé que la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) forme le cadre réglementaire pour le poisson génétiquement modifié. Le Ministère participe à un examen réglementaire de la Loi, qui devrait régler les questions soulevées dans la présente vérification. 38 Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 Annexes ANNEXES Annexe A Extraits de la Loi sur le vérificateur général Loi concernant le Bureau du vérificateur général du Canada et le contrôle du développement durable DÉFINITIONS Définitions 2. « commissaire » « commissaire » Le commissaire à l’environnement et au développement durable nommé en application du paragraphe 15.1 (1). Les définitions qui suivent s’appliquent à la présente loi. ... « développement durable » « développement durable » Développement qui permet de répondre aux besoins du présent sans compromettre la possibilité pour les générations futures de satisfaire les leurs. « ministère de catégorie I » « ministère de catégorie I » a) Tout ministère mentionné à l’annexe I de la Loi sur la gestion des finances publiques; b) tout ministère ayant fait l’objet de la directive prévue au paragraphe 24(3); c) tout ministère mentionné à l’annexe. « ministre compétent » « ministre compétent » S’entend au sens de l’article 2 de la Loi sur la gestion des finances publiques. ... « stratégie de développement durable » « stratégie de développement durable » Stratégie comportant les objectifs et plans d’action d’un ministère de catégorie I en vue de promouvoir le développement durable. FONCTIONS Examen 5. Le vérificateur général est le vérificateur des comptes du Canada, y compris ceux qui ont trait au Trésor et, à ce titre, il effectue les examens et enquêtes qu’il juge nécessaires pour lui permettre de faire rapport comme l’exige la présente loi. Rapports à la Chambre des communes 7. (1) Le vérificateur général établit à l’intention de la Chambre des communes un rapport annuel; il peut également établir à son intention — outre les rapports spéciaux prévus aux paragraphes 8(1) ou 19(2) et le rapport établi par le commissaire en application du paragraphe 23(2) — au plus trois rapports supplémentaires par année. Dans chacun de ces rapports : a) il fournit des renseignements sur les activités de son bureau; b) il indique s’il a reçu, dans l’exercice de ces activités, tous les renseignements et éclaircissements réclamés. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 41 ANNEXES Idem (2) Dans le rapport mentionné au paragraphe (1), le vérificateur général signale tout sujet qui, à son avis, est important et doit être porté à l’attention de la Chambre des communes, notamment les cas où il a constaté que : a) les comptes n’ont pas été tenus d’une manière fidèle et régulière ou des deniers publics n’ont pas fait l’objet d’un compte rendu complet ou n’ont pas été versés au Trésor lorsque cela est légalement requis; b) les registres essentiels n’ont pas été tenus ou les règles et procédures utilisées ont été insuffisantes pour sauvegarder et contrôler les biens publics, assurer un contrôle efficace des cotisations, du recouvrement et de la répartition régulière du revenu et assurer que les dépenses effectuées ont été autorisées; c) des sommes d’argent ont été dépensées à d’autres fins que celles auxquelles le Parlement les avait affectées; d) des sommes d’argent ont été dépensées sans égard à l’économie ou à l’efficience; e) des procédures satisfaisantes n’ont pas été établies pour mesurer et faire rapport sur l’efficacité des programmes dans les cas où elles peuvent convenablement et raisonnablement être mises en œuvre; f) des sommes d’argent ont été dépensées sans égard à l’effet de ces dépenses sur l’environnement dans le contexte du développement durable. PERSONNEL DU BUREAU DU VÉRIFICATEUR GÉNÉRAL Nomination du commissaire 15.1 (1) Le vérificateur général nomme, conformément à la Loi sur l’emploi dans la fonction publique, un cadre supérieur relevant directement du vérificateur général et appelé commissaire à l’environnement et au développement durable. Fonctions (2) Le commissaire aide le vérificateur général à remplir ses fonctions en matière d’environnement et de développement durable. DÉVELOPPEMENT DURABLE Mission 21.1 Le commissaire a pour mission d’assurer le contrôle des progrès accomplis par les ministères de catégorie I dans la voie du développement durable, concept en évolution constante reposant sur l’intégration de questions d’ordre social, économique et environnemental, et tributaire, notamment, de la réalisation des objectifs suivants : a) l’intégration de l’environnement et de l’économie; b) la protection de la santé des Canadiens; c) la protection des écosystèmes; d) le respect des obligations internationales du Canada; 42 Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 ANNEXES e) la promotion de l’équité; f) une approche intégrée pour la planification et la prise de décisions, grâce à l’évaluation des solutions économiques en fonction de leurs effets sur l’environnement et les ressources naturelles, et l’évaluation des solutions écologiques en fonction de leurs effets sur l’économie; g) la prévention de la pollution; h) le respect de la nature et des besoins des générations à venir. Pétition 22. (1) S’il reçoit d’une personne résidant au Canada une pétition portant sur une question environnementale relative au développement durable et relevant de la compétence d’un ministère de catégorie I, le vérificateur général ouvre un dossier et transmet la pétition, dans les quinze jours suivant sa réception, au ministre compétent du ministère concerné. Accusé de réception (2) Dans les quinze jours suivant celui où il reçoit la pétition, le ministre en accuse réception et transmet copie de l’accusé de réception au vérificateur général. Réponse du ministre (3) Dans les cent vingt jours suivant celui où il reçoit la pétition, le ministre fait parvenir au pétitionnaire sa réponse et en transmet copie au vérificateur général. Il peut toutefois, dans ce délai, prolonger celui-ci en avisant personnellement le pétitionnaire, avec copie de l’avis au vérificateur général, qu’il lui est impossible de s’y conformer. Plusieurs signataires (4) S’il y a plusieurs signataires, il suffit au ministre de transmettre l’accusé de réception, l’avis, le cas échéant, et sa réponse à l’un d’entre eux. Contrôle 23. (1) Le commissaire effectue les examens et enquêtes qu’il juge nécessaires pour : a) contrôler la mesure dans laquelle chaque ministère de catégorie I a réalisé les objectifs prévus par sa stratégie de développement durable, une fois celle-ci déposée conformément à l’article 24, et mis en œuvre les plans d’action de celle-ci; b) assurer le suivi des réponses transmises par les ministres en application du paragraphe 22(3). Rapport du commissaire (2) Le commissaire établit au nom du vérificateur général et à l’intention de la Chambre des communes un rapport annuel sur toute question environnementale ou autre relative au développement durable qui, à son avis, doit être portée à la connaissance de la chambre, notamment : a) la mesure dans laquelle chaque ministère de catégorie I a réalisé les objectifs prévus par sa stratégie de développement durable, une fois celle-ci déposée conformément à l’article 24, et mis en œuvre les plans d’action de celle-ci; b) le nombre de pétitions reçues aux termes du paragraphe 22(1), leur objet et l’état du dossier; c) les cas d’exercice des pouvoirs conférés au gouverneur en conseil par les paragraphes 24(3) à (5). Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 43 ANNEXES Dépôt du rapport (3) Le rapport est présenté au président de la Chambre des communes, puis déposé devant la chambre dans les quinze premiers jours de séance de celle-ci suivant la réception du rapport. Dépôt de la stratégie de développement 24. (1) Le ministre compétent de chaque ministère de catégorie I dépose devant la Chambre des communes la stratégie de développement durable de celui-ci dans un délai de deux ans à compter de l’entrée en vigueur du présent paragraphe. Toutefois, dans le cas du ministère qui devient un ministère de catégorie I après l’entrée en vigueur du présent paragraphe, la stratégie doit être déposée avant soit le second anniversaire de la date où il l’est devenu, soit, si elle est antérieure à cet anniversaire, la date fixée par le gouverneur en conseil en application du paragraphe (4). Révision de la stratégie et dépôt (2) Le ministre compétent fait réviser au moins tous les trois ans la stratégie de développement durable du ministère de catégorie I en cause et fait déposer la stratégie révisée devant la Chambre des communes dans les quinze premiers jours de séance de celle-ci suivant la révision. Assujettissement (3) Sur recommandation du ministre compétent d’un ministère qui n’est pas mentionné à l’annexe I de la Loi sur la gestion des finances publiques, le gouverneur en conseil peut assujettir, par une directive à cet effet, le ministère aux obligations prévues aux paragraphes (1) et (2). Date fixée par le gouverneur en conseil (4) Pour l’application du paragraphe (1), le gouverneur en conseil peut, sur recommandation du ministre compétent, fixer la date avant laquelle doit être déposée devant la Chambre des communes la stratégie de développement durable du ministère qui devient un ministère de catégorie I après l’entrée en vigueur du présent paragraphe. Règlements (5) Le gouverneur en conseil peut par règlement, sur recommandation du ministre de l’Environnement, prescrire la forme et le contenu de la stratégie de développement durable. ANNEXE (article 2) Agence canadienne de développement international Canadian International Development Agency Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec Economic Development Agency of Canada for the Regions of Quebec Agence de promotion économique du Canada atlantique Atlantic Canada Opportunities Agency Agence du revenu du Canada Canada Revenue Agency Agence Parcs Canada Parks Canada Agency 44 Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 ANNEXES Annexe B Rapport qui découle de la vérification du rapport Dépôt des rapports des sociétés d’État au Parlement du président du Conseil du Trésor Rapports annuels et résumés des plans d'entreprise et des budgets des sociétés d'État mères, présentés au Parlement En vertu de l'article 152 de la Loi sur la gestion des finances publiques (la Loi), le président du Conseil du Trésor doit faire déposer chaque année, au plus tard le 31 décembre, devant chacune des chambres du Parlement, un rapport qui renferme des renseignements sur les dépôts au Parlement, par les ministres de tutelle, des rapports annuels et des résumés des plans d'entreprise et des budgets des sociétés d'État. La Loi exige également que la vérificatrice générale vérifie l'exactitude des renseignements contenus dans le rapport sur les délais à observer pour les dépôts au Parlement et qu’elle rende compte de cette vérification dans son rapport annuel à la Chambre des communes. Le rapport sur les dépôts au Parlement du président du Conseil du Trésor faisait partie du Rapport annuel au Parlement : Les sociétés d'État et autres sociétés dans lesquelles le Canada détient des intérêts de 2007, qui a été déposé le 16 janvier 2008. Au moment de l'envoi de notre Rapport d’octobre 2007 chez l'imprimeur, il nous a été impossible d'inclure les résultats de la vérification susmentionnée, étant donné que le rapport du président du Conseil du Trésor n'était pas encore terminé. Notre rapport du vérificateur a par la suite été joint au rapport du président. Nous le reproduisons dans le présent rapport au Parlement. Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 45 ANNEXES RAPPORT DU VÉRIFICATEUR À la Chambre des communes Conformément au paragraphe 152(2) de la Loi sur la gestion des finances publiques, j'ai vérifié, pour l'exercice terminé le 31 juillet 2007, les renseignements présentés dans le rapport Dépôt des rapports des sociétés d'État au Parlement inclus dans le Rapport annuel au Parlement : Les sociétés d'État et autres sociétés dans lesquelles le Canada détient des intérêts de 2007. La responsabilité de ces rapports incombe au président du Conseil du Trésor. Ma responsabilité consiste à exprimer une opinion sur les renseignements contenus dans le rapport visé par l'article 152 en me fondant sur ma vérification. Ma vérification a été effectuée conformément aux normes relatives aux missions de certification établies par l'Institut Canadien des Comptables Agréés. Ces normes exigent que la vérification soit planifiée et exécutée de manière à fournir l'assurance raisonnable que les renseignements divulgués dans le rapport sont exempts d'inexactitudes importantes. La vérification comprend le contrôle par sondages des éléments probants à l'appui des dates et des autres éléments d'information fournis dans le rapport. À mon avis, les renseignements présentés dans le rapport intitulé Dépôt des rapports des sociétés d'État au Parlement sont exacts, à tous les égards importants, conformément à sa section « Délais prescrits pour le dépôt au Parlement et les résultats obtenus». Pour la vérificatrice générale du Canada, Richard Flageole, FCA vérificateur général adjoint Ottawa, Canada Le 23 novembre 2007 46 Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable — Mars 2008 Le Point — Rapport du commissaire à l’environnement et au développement durable à la Chambre des communes — Mars 2008 Table des matières principale Le point de vue du commissaire — 2008 Points saillants — Chapitres 1 à 14 Annexes Gestion des produits chimiques Chapitre 1 L’évaluation des substances aux termes de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) Chapitre 2 La sécurité et l’accessibilité des pesticides Chapitre 3 Les sites fédéraux contaminés Écosystèmes Chapitre 4 Les aires protégées fédérales pour les espèces sauvages Chapitre 5 La protection des espèces en péril Chapitre 6 Le contrôle des espèces aquatiques envahissantes Chapitre 7 Les secteurs préoccupants du bassin des Grands Lacs Outils de gestion et engagements du gouvernement Chapitre 8 Les accords internationaux en matière d’environnement Chapitre 9 L’évaluation environnementale stratégique Chapitre 10 L’écologisation des activités du gouvernement Vérifications de suivi des réponses à des pétitions en matière d’environnement Chapitre 11 L’assurance responsabilité pour les exploitants d’installations nucléaires Chapitre 12 L’inscription des espèces sur la Liste des espèces en péril Chapitre 13 Les dépotoirs militaires Chapitre 14 Les poissons génétiquement modifiés