Les sources d`information du controle de gestion
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Les sources d`information du controle de gestion
Les sources d’information du contrôle de gestion Analyse de leurs pertinences et des incidences de la normalisation comptable Champ et objet du contrôle de gestion • Le champ = La performance de l’organisation – – – – – – – Economique Financière Sociale Sociétale Environnementale Innovation Etc. • L’objet = Contrôle et pilotage de la performance M.PENDARIES 2 Définition du Contrôle de gestion 1 • « Un système de contrôle peut se définir comme un système d’assurance qualité des décisions doté de deux objectifs : une évaluation de la performance et un repérage et une réduction des dysfonctionnements » (H.Bouquin, 1989). Cette définition met avant deux dimensions du contrôle : la décision et la mesure. M.PENDARIES 3 Définition du Contrôle de gestion 2 • Le contrôle c’est aussi un ensemble de mécanismes et de processus qui permettent à une organisation de s’assurer que les décisions et les comportements développés en son sein sont en cohérence avec ses finalités. Et pour y parvenir, il utilise deux types de mécanismes : un mécanisme de coordination de la décision (Performance du système décisionnel) et un mécanisme d’animation (Performance dans le comportement des acteurs). M.PENDARIES 4 Du contrôle au pilotage … 2 Organisation Contrôle Paradigme de la mesure 4 Pilotage Passage de la mesure à l’interprétation (P.Lorino) Approches contingentes Paradigme de l’interprétation 3 1 Vers une définition du pilotage … M.PENDARIES 5 Définition du pilotage (Proposée par M.Pendaries) • Un système de pilotage peut se définir comme un système agrégé « décision - action », basé sur la responsabilité, la représentation et l’interprétation des acteurs de l’organisation, intégrant les objectifs stratégiques de l’organisation, et doté de deux objectifs : – Agir sur les performances et – Contribuer à améliorer la cohésion et la cohérence au sein de l’organisation. Avec cette définition nous élargissons les finalités du Contrôle de gestion … M.PENDARIES 6 Finalités du contrôle de gestion et de ses instruments • Finalité « Comptable et économique» – La littérature a depuis longtemps mis en évidence les dérives instrumentalistes du CdG. • Finalité « Organisationnelle et stratégique» – Maintien de la convergence des buts au sein de l’organisation (Finalité reconnue depuis longtemps : Rose 1954, Anthony 1965, …) – S’assurer en permanence de la cohésion et de la cohérence au sein de l’organisation (Finalité reconnue plus récemment : Fiol & Lebas 1998, Pech 2003) M.PENDARIES 7 Sources d’information du CdG L’information comptable et financière • Le bilan et le compte de résultat - Sources d’information sur la création de valeur – Destinée aux actionnaires (Shareholders) avec l’accroissement de l’actif net – Destinée aux « Parties prenantes » (stakeholders) avec l’accroissement du résultat net • Les informations de gestion – Sources d’information sur la performance organisationnelle M.PENDARIES 8 Information & Comportement des acteurs • Concept de la rationalité limitée des acteurs de l’organisation qui porte sur l’étude du comportement d’un individu (acteur) face à un choix : – Son comportement est rationnel (si A est préféré à B, si B est préféré à C alors A est préféré à C) – Limitée, en terme de capacité cognitive et d’information disponible surtout en cas de choix complexe • L’acteur réagit aux stimuli informationnels, • Le manager qui décide influe sur l’exécutant, • Le choix d’un plan d’action implique le renoncement à un autre. • La réflexivité comme alternative à la rationalité limitée. M.PENDARIES 9 Les sources d’informations traditionnelles (1) • Contrôle de la performance financière – La rentabilité du capital investi et la profitabilité • La rentabilité économique (ROI,ROA)= Résultat net avant frais financiers/Actif économique engagé (capitaux investis) • La rentabilité financière (ROE)= Résultat net/Capitaux propres • La profitabilité = Résultat (#SIG)/Chiffre d’affaires HT – La création de valeur pour l’actionnaire • Dès les années 50 : Le bénéfice résiduel = Bénéfice – taux de rentabilité exigée x Capitaux investis • Depuis les années 90 : L’EVA = (Taux de rentabilité économique – Coût moyen pondéré du capital) x Capitaux investis M.PENDARIES 10 Les sources d’informations traditionnelles (1) • Contrôle de la performance commerciale – Mesure du dynamisme commerciale (Nouveaux marchés, Nouveaux clients) et la capacité à conserver un client grâce aux informations internes (Statistiques commerciales, Enquête de satisfaction client, Rapports de visite client, Carnet de commandes, Motifs des avoirs établis, etc.). – Mesure également l’adéquation de l’E à ses marchés grâce aux informations externes obtenues grâce à une veille concurrentielle ou/et une démarche benchmarking (Prix de marché/Prix cible, Evolution des parts de marché, Image de marque, Notoriété, etc.). • Contrôle de la performance en production – Mesure de l’efficience des ressources et compétences utilisées. • L’approche par les ressources (E..Penrose 1959, 1995 ; Grant 1991). • Les normes internationales de qualité utilisées (Iso, En, Jar, …) ainsi que les rapports d’assurance qualité sont des sources d’information essentielles. – Mesure également l’adéquation de l’organisation productive aux contraintes du marché. • Les coûts de revient, les délais de fabrication, la qualité des produits, etc. • Les coûts cachés, les coûts de non qualité grâce à la Théorie socioéconomique des organisations (H.Savall et V.Zardet). M.PENDARIES 11 Les sources d’informations traditionnelles (2) • Contrôle de la performance en R&D et en conception de nouveau produit – La capacité d’innovation avec le nombre de brevets déposés et exploités. – La capacité de « réponse au client » avec le temps de cycle de développement des nouveaux produits et l’adéquation des solutions aux critères attendus du marché. – Etc. • Contrôle de la performance Logistique – Mesure de la création de valeur dans la supply chain : Le taux de service, … – Mesure de création de valeur dans la supply chain inversée : Le taux de récupération des produits usagés, le taux d’écoemballage utilisé, … M.PENDARIES 12 Les sources d’informations récentes • Contrôle de la performance sociale (normes OIT) – Conditions de travail – Conduite du changement organisationnel – Etc. • Contrôle du degré de responsabilité sociale de l’entreprise (loi NRE, Normes OMC) – Commerce équitable, – Ethique, – Critères sociaux dans le référencement de nouveaux fournisseurs (origine des ressources, traçabilité, …) – Etc. • Contrôle du degré de protection de l’environnement (normes ISO, EN) – Ecodéveloppement, – Eco-production M.PENDARIES 13 Les composantes de la performance globale Performance globale Performance sociale Performance économique et financière Performance environnementale CF : M.Marchesnay M.PENDARIES 14 Piloter la performance c’est piloter la complexité • La complexité n’est pas la complication : – Un système compliqué, on peut le simplifier pour découvrir son « intelligibilité » (explication), – Un système complexe, on doit le modéliser¹ pour construire son « intelligibilité » (compréhension) (1) Modèle = Représentation intelligible artificielle M.PENDARIES 15 Le pilotage de la performance : un processus horizontal Performance commerciale Performance organisationnelle Performance stratégique Performance en production Performance d’exploitation Pilotage de la performance par les acteurs de l’organisation et les autres parties prenantes Performance en R&D et Conception Performance Logistique Performance technologique & d’innovation produit …….. M.PENDARIES Performance globale Performance patrimoniale Performance opérationnelle 16 Performance économique et financière Incidence de la normalisation comptable • La « Juste valeur » (cadre conceptuel de l’IASB, 2005) comme nouvelle logique dans le reporting comptable de la performance. • Existence de deux écoles : – L’école britannique, avec la théorie de la valeur, qui retient la valeur actuelle (coût de remplacement). La finalité du système d’information comptable est de mesurer le retour sur investissement pour les actionnaires. Les sources de résultat sont, outre la création de valeur par les transactions commerciales, toutes les formes d’accumulation de valeur ( plusvalues latentes des éléments du patrimoine). – L’école allemande, avec la théorie de la transaction, qui retient la convention du coût historique. Un profit n’est envisageable que par un accroissement de la capacité opérationnelle entre le début et la fin de la période. Les transactions entre l’entreprise et ses partenaires sont les seules sources de performance. M.PENDARIES 17 Synthèse des acceptions de la Juste Valeur (S.Giordano-Spring & M.Lacroix, CCA 2007) (1) IASB 2005 CNC Market prices Valeur de marché Valuation models and techniques Définitions Modèles et techniques d’évaluation généralement admis Montant pour lequel un actif peut être échangé entre parties informées et consentantes lors d’une transaction normale M.PENDARIES Commentaires Valeurs observables sur des marchés externes ou transactions comparables à la date d’évaluation Modèles d’évaluation d’actifs avec prises en compte des paramètres de marché 18 Synthèse des acceptions de la Juste Valeur (S.Giordano-Spring & M.Lacroix, CCA 2007) (2) IASB 2005 CNC Définitions Commentaires Net realizable value Valeur vénale Valeur de revente d’un actif lors d’une transaction normale nets des coûts de sortie de l’actif Non prise en compte des charges financières et de la charge d’impôt Current cost Coût actuel Coût d’acquisition d’un actif similaire ou de l’équivalent de sa capacité productive Valeurs observables sur des marchés externes secondaires (coût de remplacement) Value in use Valeur d’usage Valeur des avantages économiques attendus de l’utilisation de l’actif et de sa sortie Actualisation des flux futurs attendus de l’utilisation de l’actif (y compris la revente) Historical cost Coût d’acquisition Montant de trésorerie, ou équivalents de trésorerie, payé pour la contrepartie reçue (avant amortissement et dépréciation) Prix enregistré sur la base d’une facture. M.PENDARIES Somme de dépenses engagées. 19 Capital/Juste valeur/Bénéfice Actif et passif exigibles de l’E Evolution du capital nominal Actif et passif exigibles de l’E Evolution de la capacité productive Evaluation en Valeur de marché Evaluation en Coût de remplacement Résultat « élargi » intégrant les variations de « Justes valeurs » Résultat n’intégrant pas les variations de « Justes valeurs » Concept de Capital financier Concept de Capital physique Promouvoir le concept de Comprehensive income (CI) (IASB 2007) M.PENDARIES 20 Le compte de résultat élargi ou global • Résultat de l’année • Autres éléments de résultat global – Différences de conversion des opérations réalisées en monnaie étrangère, – Actifs financiers à la vente, – Opérations de couverture, – Réévaluations d’immobilisations corporelles, – Actualisation des plans de retraite, – Participations des entreprises liées. • Impôt • Bénéfice global M.PENDARIES 21 Deux conceptions du CdG (voir schéma de la performance diapo n°16). • Vision partagée du pilotage de la performance entre le CdG (pilotage de la performance d’exploitation) et le DAF (pilotage de la performance patrimoniale), mais où est la limite des responsabilités. • Vision agrégée du pilotage de la performance (CdG/DAF) pour un pilotage commun de la performance globale et vers une fongibilité des responsabilités. M.PENDARIES 22 Vers un nouveau reporting de la performance Théorie de la transaction Théorie de la valeur Finalité du modèle comptable Conservation du capital physique Conservation du capital financier Bénéfice/Résultat Augmentation de la capacité de production Augmentation de l’actif net Objet de la mesure Efficience de l’outil de production Efficacité du placement financier Unité de mesure Le coût historique La valeur actuelle Champ du CdG Performance d’exploitation Performance patrimoniale M.PENDARIES 23 Analyse critique de ce changement d’indicateur de performance 1. 2. 3. 4. Il repose sur une focalisation exclusive des besoins d’information des investisseurs financiers (actionnaires, créanciers financiers, analystes, …). Le concept de Résultat global s’oppose à la théorie financière. Une mesure de la performance assise sur l’accroissement de la richesse actionnariale ne justifie en rien de retenir le principe de rattachement des charges aux produits sur l’exercice, ce que n’abandonne pas le FASB. Alors … L’état de performance globale symbolise et entérine la progression de la « financiarisation » de l’économie centrée sur les valeurs boursières. La crise financière mondiale depuis septembre 2008, va-t-elle modifier les choses ? M.PENDARIES 24