L`Eros Center en perdition

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L`Eros Center en perdition
La Libre Belgique, 01/07/2011, page/bladzijde 25
l Prostitution | Liège
L’Eros Center en perdition
P Aucun
accord n’a été
trouvé comme prévu à ce
sujet au sein de la
majorité liégeoise.
P Et
les prises de position
négatives se succèdent.
M
algré ce qu’il avait promis
en janvier dernier, le bourgmestre de Liège Willy Demeyer (PS) n’a pas encore pu dégager un accord au sein de sa majorité
au sujet du projet d’Eros Center.
Depuis la fermeture des salons de
prostitution du centre-ville survenue en 2009, les édiles communaux
sont à la recherche, sur demande du
secteur associatif, d’une solution visant à permettre aux prostituées de
disposer d’un nouveau lieu pour
exercer leur métier. Une ASBL dénommée Isatis (Initiative sociale
d’aide aux travailleurs indépendants du sexe) fut même créée afin
de réfléchir à cette problématique
complexe et sensible.
Aussi, l’idée de mettre sur pied une
structure de type Eros Center, sur le
modèle de ce qui se fait depuis 2005 à
Anvers, où une “Villa Tinto” est gérée
par le privé mais en confiant sa gestion au secteur associatif, s’est vite imposée dans le chef du bourgmestre
Demeyer. Reste que ce projet d’Eros
Center, rebaptisé depuis lors Center
Isatis, ne compte pas, loin s’en faut,
que des partisans et divise profondément tant les associations concernées
que la classe politique dans son ensemble.
Il y a un mois, la “Gazette” faisait le
point sur ce dossier, évoquant des divergences intra-partis et une absence
d’accord. Une absence de solution
toujours de mise à l’heure actuelle au
sein de la majorité communale. Et si le
bourgmestre Demeyer temporise,
évoquant des aspects techniques et
déontologiques à régler et renvoyant à
la rentrée pour une solution à ce sujet,
on peut émettre des doutes sur sa capacité à en trouver d’ici là. Ainsi, si la
libérale Elisabeth Fraipont croit encore au projet, arguant d’un soutien
du parquet et de la police et estimant
qu’il existe “un vide au niveau liégeois”,
ses collègues administrateurs de
l’ASBL Isatis sont moins confiants. Il
en est ainsi tant de Véronique De Keyser (PS), pour qui “les pierres d’achoppement sont multiples” et “les choses ne
sont pas encore claires sur les objectifs à
atteindre”, que de Serge Carabin
(CDH), lequel épingle plusieurs difficultés juridiques et financières et affirme que “ce projet d’Eros Center a
clairement du plomb dans l’aile”.
Il faut aussi tenir compte du fait que,
ces derniers temps, les prises de position négatives quant à ce projet se
sont succédé. Il en fut ainsi de la sortie
récente de la présidente nationale
des Femmes CDH relative à la volonté d’interdire la prostitution,
vue comme “une atteinte à la dignité
humaine”. Mais on peut aussi évoquer celles de la Commission communale “Femmes et Ville”, dont la
présidente s’est exprimée dans nos
colonnes, et du Conseil des femmes
francophones, pour qui la création
d’un Eros Center “ne répond pas aux
nuisances liées à la prostitution” et
“toute marchandisation du corps humain” est insupportable.
Bruno Boutsen
3QUESTIONSÀ
ALAIN MATHOT
1
A Liège, le projet d’Eros Center
semble patiner mais ce n’est
pas le cas à Seraing.
2
BRUNO DEVOGHEL
Je reçois de nombreuses réactions à
ce projet mais je le répète, l’Eros
Center est la moins
mauvaise solution pour
régler un problème
ponctuel. Pourquoi ne
pas imaginer un débat à
l’échelle nationale au
sujet de la prostitution,
mais j’entends régler un
problème important à
Seraing.
Vous disposez d’une
majorité absolue…
Même si je dispose d’une majorité
absolue, j’ai souhaité associer l’ensemble des conseillers communaux
et j’ai mis en place une commission
chargée d’accompagner le projet.
Pour le reste, le dossier a déjà été
évoqué au Conseil communal où il
fut décidé l’implantation du futur
centre au lieu-dit “la cour des
miracles”. On en est maintenant à
la réflexion relative aux expropriations à mener et à l’élaboration du
cahier des charges du projet. Je viens
d’ailleurs de recevoir une première
esquisse et il nous reste un problème à
régler, à savoir le parking.
3
Vous avez opté pour un modèle
de gestion associatif. Est-il
tenable si Liège ne réalise pas son
Eros Center et cette
dernière option est-elle
envisageable ?
Soit Seraing adhère à
l’ASBL Isatis si Liège poursuit le projet, soit une ASBL
sérésienne sera créée.
L’idée est que celle-ci se
compose de représentants
du monde associatif et
politique mais avec une
primauté du politique. Il
existe un principe qui dit “qui paye
décide”, auquel je rajouterais “qui
décide paye”. Les élus présents dans
l’ASBL le seraient non pas an nom de
la Ville mais bien de leur parti. J’entends également placer à la gestion
financière de cette ASBL un ou plutôt
une Sérésienne. Quant à Liège, j’espère vraiment qu’une solution sera
trouvée d’ici la rentrée, sinon ce serait
dommage du point de vue de la
communauté urbaine.
B.B.
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BRUNO DEVOGHEL
Député-bourgmestre de Seraing
(PS)
Pour Femme et Ville, “toute marchandisation du corps humain est insupportable”.
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