Mise en page 1

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Mise en page 1
Abbaye
de La Celle
Patrimoine du Département du Var
Le monastère féminin de La Celle
est un remarquable témoignage de l’art
roman religieux de Provence.
Construit entre la seconde moitié du XIIe
siècle et la première moitié du XIIIe siècle,
il est classé Monument Historique depuis 1886.
Devenu propriété du Conseil Général du Var
en 1990, il fait l’objet d’importants travaux
de restauration pour une reconstitution et
une valorisation des bâtiments conventuels.
Les origines du Monastère
Au XIe siècle, l'abbaye Saint-Victor de Marseille reçoit
en don l'église Sainte-Perpétue. L’existence d’un prieuré
est attestée en 1074 et en 1076, lorsque le pape
Grégoire VII confirme ces biens qui comprenaient en
outre l'église Sainte-Marie, consacrée en 1056. Le
monastère bénédictin abritait d'un côté les moines
qui desservaient l'église Sainte-Perpétue, de l'autre
les moniales qui utilisaient l'église Sainte-Marie.
Un site occupé dès la fin de l’Âge
de fer
Des fouilles préventives liées aux campagnes de restauration des bâtiments ont été réalisées entre 2010
et 2012. Elles ont permis de confirmer l’occupation
du site dès la fin de l’Âge du fer et à l’époque
romaine, avec la mise au jour des vestiges d’une villa
(grande propriété agricole) qui a été occupée jusqu’au VIe siècle au moins. En témoignent une installation viticole (pressoir) dans la cuisine médiévale,
des murs dans le réfectoire, les galeries du cloître et
la salle capitulaire. Après une période d'abandon, le
site a été occupé au XIe siècle par un habitat dont les
traces ont été trouvées dans les galeries est et sud du
cloître.
église Sainte-Perpétue
église Sainte-Marie
ENTRÉE
Fouilles, réfectoire.
Légende
4
Monastère II
XIIIe siècle
1
Salle Capitulaire
2
Réfectoire
Foyer de la cuisine du
monastère II
3
Cuisine
4
Galerie nord
5
6
Galerie est
Galerie sud
7
Galerie ouest
Monastère I
XIIe siècle
Habitat du
XIe
siècle
Construction du
Haut Moyen Âge
Villa d'époque romaine
occupée jusqu'au
VIe siècle
1
7
jardin du cloître
5
6
4m
3
2
Un monastère féminin de grande
renommée
Le premier témoignage d’une présence de moniales
à La Celle se trouve dans un document daté de
1099. Au XIIe siècle, le monastère s’affirme comme
une fondation féminine importante dans l’espace
religieux provençal. En 1267 il accueillait plus de 100
moniales, issues de familles aristocratiques du sud de
la France. Les bénédictines de La Celle possédaient
des biens fonciers propres ou reçus en donation de
nobles locaux. Elles entendaient les faire fructifier
elles-mêmes, ce qui engendra des conflits avec l'abbaye
de Saint-Victor à partir de la seconde moitié du XIVe
siècle. Elles ont également connu des différends avec
les moines de l’abbaye du Thoronet et la population
locale. Dès le XVe siècle, la discipline bénédictine se
relâche et les religieuses se font construire des logements
plus confortables.
En 1660, le cardinal Mazarin, alors abbé de Saint-Victor,
décide de transférer à Aix-en-Provence les moniales
encore présentes à La Celle. Certaines choisissent de
rester, mais le monastère ne pouvant recevoir de
novices s’éteint peu à peu.
En 1791, les bâtiments sont vendus comme bien
national. L’église Sainte-Marie est réaffectée au culte
en 1833 mais le bâtiment conventuel se ruine progressivement. Une exploitation agricole s'y installe.
Le sarcophage de Garsende
de Sabran : une légende ?
Le Conseil Général du Var a acquis en 1999 un sarcophage daté de 1125-1150 qui se trouvait à l'origine
dans le cloître. Du fait d'une inscription funéraire
située dans la galerie nord du cloître (Ici est inhumée
une reine...), on a attribué de manière erronée ce
sarcophage à Garsende de Sabran, comtesse de Provence et de Forcalquier, mère de Raymond Bérenger V.
Personnalité importante et influente, Garsende de
Sabran a largement contribué à la notoriété de l’abbaye de La Celle lorsqu’elle a décidé de s’y retirer
après son veuvage, en 1225.
Exceptionnel exemple de sarcophage sculpté dans
le style roman provençal, il représente la « Dormition
de la Vierge ». Classé Monument Historique, il est
actuellement visible dans l’église Sainte-Marie.
Architecture et restaurations
Un premier monastère (Monastère I) est construit à
partir de la fin du XIe siècle. Ses puissantes fondations
ont été retrouvées dans le réfectoire et les galeries
est et sud du cloître, ainsi que dans la salle capitulaire.
Cette première construction a utilisé une partie des
murs de la villa romaine. Dans l'angle sud-est du cloître
a été retrouvé en 2012 l'espace de circulation dallé
entourant le lavabo du premier monastère.
Au début du XIIIe siècle, un plan architectural plus
ambitieux conduit à reconstruire le monastère (Monastère II) avec une forte influence du style cistercien en
cours à l’abbaye du Thoronet.
La galerie sud du cloître est alors érigée perpendiculairement à la galerie est, détruisant le premier lavabo.
La galerie ouest, quant à elle, conserve l'orientation de
l'habitat antique.
La cuisine et le réfectoire, dont les voûtes et une partie
des murs étaient totalement écroulés ont été fouillés
et restaurés. Les fouilles ont mis à jour des banquettes
latérales dans le réfectoire et des zones de cuisson
dans la cuisine qui se composent de 3 foyers sur sole
d’argile circulaire à même les bétons des sols antiques.
Les travaux de restauration se poursuivent pour reconstituer l’ensemble des bâtiments conventuels : le dortoir, le réfectoire, et la cuisine qui seront aménagés pour
accueillir des expositions et diverses manifestations
culturelles et de médiation. La dernière tranche de
travaux prévoit la fouille et la reconstruction de l’aile
ouest du cloître qui abritera l'accueil du monument.
Détail du sarcophage du XIIe siècle.
Laissez-vous guider…
INFOS PRATIQUES
Visites
à 11 h, 14 h 30, 15 h 30 et 16 h 30
Visites de groupes ou thématiques :
sur rendez-vous
Tél. 04 94 59 19 05
[email protected]
Durant la poursuite des travaux,
le monastère est accessible au public
uniquement à l’occasion
de visites guidées ou commentées
à partir du 12 avril 2014
du mardi au dimanche
(fermé les lundi, 1er janvier,
1er mai et 25 décembre).
GPS : 43°23’40N / 6°02’22E
Direction de la communication du Conseil général du Var
Photos : L. Trouillas ; N. Lacroix ; A. Conte
Mise en page : RM. Conti
Plan et cartographie : F. Laurier - Direction des affaires culturelles
Impression : Messages- Mars 2014 - 10 000 exemplaires