cepa - fear and accountability opinion editorial
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cepa - fear and accountability opinion editorial
Le jeu dangereux de la peur Il ne fait aucun doute que les méthodes de persuasion et d’influence exercées sur le public sont de puissants outils. Mais ce savoir s’accompagne d’une responsabilité. Les constatations fondées sur des faits et les études scientifiques sont les méthodes choisies par notre association pour communiquer avec les Canadiens sur les questions relatives aux pipelines. D’autres préfèrent toutefois créer des mythes sur la performance de notre industrie en matière de sécurité. Leur intention, ou leur tactique, semble être de susciter la peur parmi le public et de représenter les membres de notre industrie comme les exploitants irresponsables d’une infrastructure énergétique critique. Au cours des deux dernières années, un mythe fabriqué de toutes pièces a prétendu que le bitume dilué est corrosif pour les pipelines. Cela a commencé par un rapport rédigé par le Conseil de défense des ressources naturelles (en anglais Natural Resource Defense Council ou NRDC), qui a essayé de « prouver » que le bitume dilué est plus corrosif que le pétrole brut classique. Nous savons que c’est faux, mais c’est un mythe facilement crédible à la lecture d’un rapport apparemment authentique et scientifique. En réalité, bon nombre des allégations du rapport NRDC sont complètement erronées, et notamment celle qui se rapporte au bitume dilué. Depuis plus de 60 ans, les pipelines assurent le transport souterrain des produits pétroliers et gaziers de façon sécuritaire et n’ont subi que très peu d’incidents. La plupart du temps, le public ne se rend même pas compte qu’ils fonctionnent sous ses pieds. Toutefois, la création d’un mythe dans l’espoir d’empêcher les projets pipeliniers d’accéder à de nouveaux marchés et de contribuer ainsi à notre économie canadienne semble à ces organismes un bon moyen de faire naître la peur et l’inquiétude. Et avec l’avènement des médias sociaux grâce auxquels la vitesse de l’information se mesure aujourd’hui en nanosecondes, un tel mythe devient très vite la vérité présumée. Cela ressemble au jeu du téléphone sans fil auquel jouent les enfants. Le problème, c’est que nous ne sommes pas des enfants et qu’il ne s’agit pas d’un jeu. Les scientifiques sérieux ne créent pas de mythes et ne prennent rien pour acquis. Ils sont méticuleux. Ils sont méthodiques. Et ils respectent la neutralité de point de vue dans leur recherche de réponses à des questions ardues. L’organisme NACE International, précédemment connu sous le nom de National Academy of Corrosion Engineers, est un exemple de scientifiques sérieux à la recherche de la vérité. À l’automne dernier, NACE International a cité 16 études remontant à plus de 20 ans, qui comparaient les taux de corrosion du brut classique et du bitume dilué. Aucune de ces études n’a découvert de preuves permettant de déterminer que le bitume dilué était plus corrosif que le brut classique. NACE International est l’organisme mondial le plus réputé dans le domaine de la corrosion. Par ailleurs, une étude indépendante entreprise par Alberta Innovates Technology Future et effectuée par des scientifiques et d’autres experts dont plusieurs sont de renommée mondiale dans leur domaine d’étude, a conclu que le transport de bitume dilué ne pose pas plus de risques que celui du brut classique. Enfin, si cela ne suffit pas, notre propre association, l’Association canadienne de pipelines d’énergie, a commandé son propre rapport remontant aux 42 dernières années, qui a examiné plus de 40 études. Effectué par le Penspen Integrity Group, un organisme de renommée internationale basé au R.-U., ce rapport a conclu que le bitume dilué n’est pas plus corrosif que le brut classique. On pourrait espérer que toutes ces preuves suffiraient enfin à éradiquer ce mythe. Pourtant, même si nos opposants ont enfin été convaincus que le bitume dilué n’est pas plus corrosif que le brut classique, d’autres mythes pouvaient être créés dans le but d’éroder encore une fois la confiance du public envers notre industrie. Qui donc doit-on tenir responsable de la propagation d’allégations et de mythes? Toute entreprise qui ment sciemment pour servir ses propres intérêts risque de perdre sa licence d’exploitation. Les entreprises sont tenues de se conformer aux lois, règlements, audits et doivent rendre des comptes aux actionnaires. Dans le secteur public, les gouvernements sont tenus responsables au moyen d’élections et de contrôles pour assurer la transparence et l’équité, comme par exemple le vérificateur général et les systèmes judiciaires. Il semble pourtant qu’il existe très peu de mesures de reddition de comptes s’appliquant aux organismes tels que le NRDC. À mon avis, de telles tactiques sont fondamentalement contre-productives à la création d’un débat national qui aiderait à trouver un équilibre entre le développement de nos ressources naturelles, la protection de l’environnement et le soutien de la qualité de vie des Canadiens. À cet égard, les pipelines demeurent un mode de transport essentiel au bon fonctionnement d’une société moderne. Si l’on y réfléchit, il est de fait que c’est grâce à un pipeline et aux produits qu’il a acheminés qu’on peut se déplacer en avion, en train, en autobus, en voiture, à bicyclette ou même mettre des chaussures pour se rendre au travail à pied. Les exploitants pipeliniers que représente notre association prennent leur rôle très au sérieux et assurent la livraison la plus sûre et la plus fiable possible des produits pétroliers et gaziers. En 2011, nos sociétés membres ont acheminé environ 5,3 billions de pieds cubes de gaz naturel et 1,2 milliard de barils de pétrole brut et de produits raffinés. Et 99,999 % de ces produits sont arrivés à destination sans incident. En conclusion, le public mérite un débat constructif. Chez la CEPA, nous sommes prêts à relever tous les défis et à répondre aux contestations. Pour être justes, les Canadiens devraient aussi contester les dires de nos opposants. Pour plus de renseignements sur les pipelines, nous vous invitons à visiter www.aboutpipelines.com. Brenda Kenny, PhD Présidente et chef de la direction Association canadienne de pipelines d’énergie