lin et chanvre en Bretagne - culture-patrimoine

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lin et chanvre en Bretagne - culture-patrimoine
Lin et chanvre en Bretagne au XVIII e siècle.
Le point sur ce patrimoine dans le Cap Sizun …
Jeudi 9 juillet 20h30 Théâtre Madec
L’histoire du Cap est liée à celle du lin et du chanvre
Cette conférence s’adresse aux personnes intéressées par l’histoire du Cap Sizun dans le contexte plus
général de la Bretagne rurale du XVIIIe siècle. En 150 ans des traditions se sont définitivement perdues, des
habitudes alimentaires ont été modifiées en profondeur, des bâtiments de ferme, des fours et des lavoirs
ont trouvé des usages différents, chassant de nos mémoires le souvenir de leur première vie. Restent
quelques noms de parcelles (Poul lin, Parc a lin, liors Kanap…), quelques objets et des inventaires après
décès (IAD)
« Dans les inventaires après décès, il y a dans quasiment toutes les maisons, un dévidoir ou une charrette à
dévider le fil, des cribles ou peignes à peigner la filasse, des écheveaux d’étoupe, du fil blanc ou cru
trainent partout. Les quenouilles ou quenelles ou encore poupées, les fuseaux sont présents également,
ainsi que des brayes, des pezelles. Toutes les femmes savaient filer le lin, le chanvre, la laine, le
crin…parfois les fils sont mélangés, ils peuvent être teur (tournés). Le rouet est assez rare au XVIIIe s. on file
à l’aide de quenouilles. Le tissu appelé pillou est un mélange de laine et de chanvre. Les troupeaux de
moutons sont importants dans tout le Cap Sizun au XVIIIe s. » Précise Brigitte Priol adhérente de Culture &
Patrimoine et membre de l’association « Lin & chanvre en Bretagne »
Le Cap Sizun, une terre à lin ou à chanvre ?
« Le Cap Sizun est une terre à chanvre plutôt qu’à lin. Esquibien, Primelin, Goulien et Plogoff sont plutôt
des terres à chanvre, Cléden se démarque par une culture presqu’exclusive du lin » nous dit Brigitte Priol.
Retrouver le patrimoine lié à la culture de ces plantes à fibres.
C’est l’objectif de l’association « Lin et Chanvre en Bretagne » qui souhaite, dans une démarche
participative, faire un inventaire du patrimoine mobilier et immobilier lié aux activités de transformation
de ces plantes : chaque élément est enregistré à partir de relevés de données effectuées sur le terrain ou
dans des archives : l’opération menée depuis de longues années fait état d’une richesse et d’une diversité
de ce patrimoine.
Pourquoi le XVIIIe siècle ?
Il correspond à « l’âge d’or» de la culture linière et chanvrière en Bretagne. S’il a été à l’origine de
l’industrie toilière dans la partie Nord du Finistère, le Sud du département est resté, lui en retrait (sauf
Locronan- Pouldavid). Le Cap Sizun, trop éloigné des grands centres urbains, sans axe de communication,
est passé à côté de ce décollage économique. L’activité est donc restée familiale et locale. Toutes les
femmes savaient filer à l’aide de quenouilles, le rouet étant assez rare au XVIIIe s. Elles confectionnaient
d’écheveaux sur dévidoirs puis faisaient appel aux tisserands qui allaient de ferme en ferme, emportant ces
écheveaux pour les travailler sur leurs métiers à tisser. Ces derniers rapportaient ensuite les aunes de
toiles à la ferme.
Apprendre à reconnaître les outils utilisés à l’époque
1/ Les bassins à rouir. Assez rares dans le Cap du fait que l’on utilisait l’eau des ruisseaux et des prairies.
Il suffit de creuser un espace à la dimension voulue, l’eau apparaît, les tiges sont immergées et maintenues
grâce à des pierres de lestage.
2/ le teillage. Plus nombreux sont les objets qui ont résisté au temps : peignes à filasse, brayes, brisoires,
bancs, cribles…
3/ le filage. On trouve encore des dévidoirs, fuseaux, rouets…
4/ maison à four (ou âtre) et puits rapproché. C’est l’opération de blanchiment qui nécessite cet
équipement pour se procurer de l’eau chaude afin de faire tremper les fibres dans une cuve en pierre ou
en bois : on y ajoute de la cendre pour faire blanchir la fibre et on répète l’opération afin d’obtenir une
fibre la plus blanche possible, donc plus chère à la vente.
Que reste t-il de cette ancienne activité ?
Tous ces objets en bois ont souvent disparu, brûlés, recyclés, jetés ou mis dans un coin du grenier pour le
plus grand bonheur des vers.
Il reste parfois un ancien « douet », bassin à rouir caché sous la broussaille. Nettoyé, on retrouve sa forme
grâce à l’entourage de pierres qui le fait ressembler à un lavoir.
Les auges en pierre percée sont toujours là : on les confond parfois avec des abreuvoirs pour les vaches ou
des auges à piler la lande.
En conclusion, cette activité a périclité il y a bien longtemps face à la mondialisation qui nous apporte des
tissus de toutes sortes et contre quoi, l’artisanat local ne pouvait se défendre.
Brigitte Priol
Tradition et modernité du lin et chanvre
Par l’association « lin et chanvre en Bretagne »
La Bretagne doit au commerce des toiles de lin et de chanvre une grande partie de sa richesse
patrimoniale.
Enclos paroissiaux, maisons de négociants ou de tisserands, bassins à rouir et « kanndi », témoignent de la
prospérité que ces plantes ont apportée à la région.
Le chanvre et le lin ne s’inscrivent pas uniquement dans le passé mais sont encore cultivés et employés
dans l’alimentation, le textile, l’éco-construction ou les matériaux composites et semblent promis à un
bel avenir grâce à leurs qualités techniques et environnementales.
Lin & Chanvre en Bretagne se donne pour objectif de faire de la connaissance et de la valorisation de ce
patrimoine un élément de compréhension du présent et de réflexion pour demain.
L'association a répondu à l’appel à projet de la Région Bretagne intitulé « Participer à l’Inventaire du
patrimoine culturel en Bretagne ». L’objectif est de mener un inventaire du patrimoine linier et chanvrier de
2013 à 2015 sur l’ensemble des quatre départements bretons. Ce projet s’appuie à la fois sur la
connaissance du terrain et des archives locales dont bénéficient les adhérents de l’association et habitants
des différents territoires et sur la méthodologie et l’expertise développées par le Service de l’Inventaire du
Patrimoine Culturel.
L’action vise à compléter la connaissance du patrimoine linier et chanvrier, préalable essentiel à la
valorisation culturelle, patrimoniale et touristique.
Ces recherches sont reliées peu à peu aux dossiers enregistrés depuis 50 ans par le Service de l’Inventaire
et rendues visibles sur le portail Internet public : www.patrimoine.bzh
Andrée Le Gall-Sanquer, passionnée par la culture et l'histoire locale du Pays de Landerneau-Daoulas,
fonde l'association Dourdon en 1987. Au travers des recherches en archives avec les bénévoles de cette
association, elle découvre peu à peu l'importance du commerce des toiles de lin dans le Nord-Finistère. En
2005, l'événement et l'édition de l'ouvrage l'Or Bleu permettent de révéler cette histoire.
Des échanges avec des associations et structures valorisant le patrimoine linier ou de chanvrier dans
d'autres territoires bretons se nouent et donnent naissance à l’association Lin & Chanvre en Bretagne en
2007 dont Andrée est la présidente.
Lin & Chanvre en Bretagne
Place François Mitterrand
29800 Landerneau
02 98 21 61 50
[email protected]
Conférence à ne pas manquer ! Merci à Andrée le Gall-Sanquer
et à l’association qu’elle préside pour sa venue à Esquibien

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