AMA, un Touareg au LeGTA de ST Germain en Laye
Transcription
AMA, un Touareg au LeGTA de ST Germain en Laye
AMA, un Touareg au LeGTA de ST Germain en Laye Les jeunes de nos établissements reçoivent de l'information de diverses sources notamment via Internet et la télévision. L'an ne peut aborder un thème avec eux sans qu'ils aient l'impression de déjà vu ... déjà entendu ... déjà connu ... et inévitablement ils comparent notre approche avec ce qu'il croient connaÎtre. Ainsi notre tâche, notamment en E5( de leur donner des outils d'analyse et de les aider à développer une réflexion sur l'information, devient de plus en plus complexe. Dans ce contexte où l'information est omniprésente, les études ne suscitent plus l'étonnement et le plaisir de la découverte. En réponse à cette situotion j'essaie de réveiller chez les jeunes la curiasité et l'attroit de l'inconnu en leur faisant rencontrer des représentants d'autres cultures, si possible les plus différentes de la leur. Dans le cadre des projets en terminale BacPro, j'ai choisi de réaliser des productions artistiques. Pendant l'année scolaire 2000-01, j'ai inscrit celles-ci dans le thème : ''l1la rencontre d'autres cultures selon les points cardinaux". Un groupe a réalisé un paysage islondais [Nord], un autre un jardin japonais [Est], un autre une exposition photo et une maquette d'un village indien d'Amérique du Nord [Ouest], le dernier un campement Touareg [5ud]. En ce qui concerne l'étude de la culture Touareg, naus avons trovaillé avec une association [Association-Touareg] qui mène des actions de développement dans la zone Touareg du Niger. Ama, un Touareg de cette région était en Fronce au moment des réalisations, il a donc assuré une conférence sur sa culture et monté le campement Touareg avec les jeunes. Il faut imaginer un Touareg arrivant dans un lycée agricole: voilé, vêtu de la longue djellaba, le port altier, la démarche assurée et ce calme intérieur caroctéristique des nomades du désert, il ne pouvait passer inaperçu! Un élève d'une autre classe me dit en aparté: "Vous avezfait venir un vroi Touareg ?" Pour les jeunes un personnage de légende était arrivé au lycée et l'émerveillement afonctionné d'emblée. 5ur un tableau Ama a dessiné la zone Touareg, pas très à l'échelle et il a rajouté des dessins à chaque fois qu'il racontait une étape de l'histoire de son peuple. Nais aussi le présent : la maraÎchage seulement avec les méthodes bio, ils ont connu trop d'expériences nocives qui ont appauvri la terre. Très vite les idées préconçues ont été balayées quand les jeunes ont questionné Ama sur le mode de vie, la structure de lafamille, la place de la femme, le divorce ... et le rôle de la tente, véritable symbole de sa place dans le groupe. [ela a été la rencontre de deux cultures si différentes mais grâce au témoignage direct et surtaut à la présence que diffuse Ama, l'acceptation de l'inconnu, de l'autre s'est faite naturellement. Quelle n'a pas été la surprise pour des jeunes de lycée agricole d'apprendre que dans le désert la propriété foncière n'existe pas: la surface de terre appartient à celui qui lafructifie, quand il cesse de la cultiver il en perd la jouissance. Et puis quand nous avons demandé à Ama ce qui le choquait en France, il a répondu: ''je ne comprends pas pourquoi les gens qui habitent le même immeuble ou le même quartier ne se disent pas bonjour... ". > 92 Pholographies : Paquila Gasquez Ainsi en l'espace d'une matinée, les jeunes de terminale BacPro ont compris la notion de référents culturels et que leur culture n'est pas une aune paur évaluer celle des autres mais qu'au cantraire, elle aussi, peut paraÎtre étronge au regard de ceux-ci. En fait, grâce à la découverte de la différence, ces jeunes ant pu accéder à un recul par rapport à leur propre culture. Ensuite un groupe de huit jeunes a construit avec Ama un campement Touareg. Au départ c'était le défi technique qui les avait incité à choisir ce projet [ reproduire le désert sur une pelouse, monter une tente ... j. Nais avec Ama ce n'était plus ces bases-la, ils ont construit avec lui un habitat et compris, en callaborant physiquement que dans la culture Touareg tout est important et respecté. [ela a été une expérience enrichissante pour les jeunes. ['est la méthode que j'ai trouvée pour les reconnecter au plaisir de l'étonnement, de la découverte de l'inconnu bien loin de cette information stérilisée que distillent quotidiennement nos média. Par la suite nous avons reçu dans l'établissement le directeur du centre agraire de cette zone et des actions de prolongement sont envisagées notamment dans un premier temps des échanges de stagiaires : des étudiants Touareg pouvant venir pratiquer dans un lycée agricole et des jeunes de BT5 pauvant réaliser leur stage pratique dans ce centre agraire. Paquita GASQUEZ ProFesseur d'Education Socio[ulturelle / LEGTA St Germain en Laye