Hommage à Léo Malet : La Nuit de Saint-Germain-des-Prés
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Hommage à Léo Malet : La Nuit de Saint-Germain-des-Prés
La Nuit de Saint-Germain-des-Prés Fiche technique et artistique 1977 Réal. Bob Swaim Sc. Alain Petit, Robert Rea, Bob Swaim, d’après Le sapin pousse dans les caves de Léo Malet Dial. Pierre Fabre Prod. Filmologies, Oliane Productions, Peri Films Prod. dél. Joël Foulon Dir. prod. Bernard Marescot Mus. Christian Gaubert, Mort Shuman Dir. phot. Yves Lafaye Mont. Claudio Ventura Décors Hilton McConnico Cost. Annie Périer Maq. Christian Gruau, Elaine Marcus Sortie 1er juin 1977. Int. Michel Galabru (Nestor Burma), Mort Shuman (Germain Saint-Germain), Chantal Dupuy (Taxi), Daniel Auteuil (Rémy), Alain Mottet (le journaliste Marc Covet), Manuela Gourary (Marcelle), Annick Alane (Hélène, la secrétaire de Burma), Gabriel Jabbour (Brandonnel), Jean Rougerie (le capitaine), Fernand Berset (le patron de la « Cave bleue »), André Julien (Tintin), Jenny Clève (Mireille), André Lacombe (Jacquot), Jeanne Herviale, Antoine Mozin, Pierre Frag, Claude Villers, Christian Zanetti, Jean-Paul Muel, Geoffrey Carey, Dominique Goron, Bertrand Hautot, Dominique Goron, Fanny Cottençon, Dorine Olivier, Suzan Wolf. . Résumé Saint-Germain-des-Prés dans les années 50. Alors que le détective Nestor Burma enquête sur des bijoux volés pour le compte d’une compagnie d’assurances, un musicien noir est retrouvé assassiné dans sa chambre. Burma fait vite le rapprochement entre son affaire et le meurtre. Il s’introduit alors dans le milieu nocturne de SaintGermain-des-Prés, où il rencontre le riche romancier Germain St-Germain, le jeune poète Rémy Brandwell, dont le père est inspecteur de police, le peintre Lebailly et l’égérie du groupe "Taxi". La mort de Lebailly, qui devait lui faire des révélations, confirme bientôt Burma dans ses soupçons et, bien que les bijoux lui aient été mystérieusement expédiés, il poursuit ses investigations chez St-Germain, et découvre les liens qui unissent celui-ci à Rémy. Ce dernier se sentant traqué tue la trop curieuse "Taxi" et tente d’éliminer Burma quand son père survient et l’abat pour éviter le déshonneur. Entretien avec Léo Malet « Je suis reconnaissant à Bob Swain d’avoir essayé d’adapter un de mes livres ; maintenant, j’ai l’impression que le film n’est pas à la hauteur des ambitions qu’il nourrissait. Il fallait un type comme Jean Rochefort ! Allons plus haut : quelqu’un comme Montand. Galabru n’est pas le personnage. C’est un excellent acteur, mais quand il se met à poursuivre un bonhomme, par exemple, il lui faut vingt-cinq minutes pour prendre le vent ». (Renaud Bezombes, François Cuel, « Entretien avec Léo Malet », Cinématographe n°63, décembre 1980, p. 24). Hommage à Léo Malet - un parcours découverte CNC-AFF en ligne sur www.cnc-aff.fr page 1/2 Revue de presse « En hommage à Boris Vian, Bob Swaim module une « simple fantaisie » et dédie ce premier film doux-amer à une des mythologies les vivaces de l’immédiate après-guerre. Deux mondes, symbolisés par deux générations, s’affrontent. La petite bourgeoisie (le détective Nestor Burma que joue Michel Galabru) et la grande (le faux gentleman esthète Mort Shuman) se faufilent également dans les caves et les ateliers hantés par les jeunes. Une intrigue policière classique et conduite avec efficacité débusque comme autant de curiosité quasiarchéologiques, des images chères à la période existentialiste » (B. V., Cinématographe n°28, juin 1977, p. 56). ************************** « Le premier souci de Bob Swaim a été de retrouver l’atmosphère germano-pratine des années 50, avec ses cafés à la mode, ses caves, son existentialisme pittoresque, ses poètes ratés, tout cet univers qui nous renvoie une fois encore à Jacques Becker et à son Rendez-vous de juillet. Bien que refusant de jouer le jeu du « rétro » et sans doute aussi limité par un budget relativement peu important, Swaim est parvenu à saisir l’essence d’une époque et d’un genre à l’aide de quelques images archétypiques, traitées à la manière de vignettes stylisées : asphalte humide, crieurs de journaux, marchands de marrons, caves enfumées, bistrots pour jouer aux dominos, atmosphère du marbre à l’heure où l’on boucle la première édition » (Gilles Cèbe, Ecran n°59, 15 juin 1977, p. 54-55). ************************** « Bien que d’une écriture classique et d’une facture conventionnelle, La Nuit de Saint-Germain-des-Prés constitue en ce sens une heureuse surprise, une nouveauté certaine. Pour ce premier long métrage, Bob Swaim, que l’on connaissait pour ses courts métrages, et notamment Autoportrait d’un pornographe, prend lui aussi pour base de départ un roman policier. Mais pas n’importe lequel, et pas n’importe comment. Auteur méconnu, Léo Malet se trouve en quelque sorte réhabilité par ce film inspiré d’un de ses Nouveaux Mystères de Paris, et avec lui tout un courant littéraire, tel qu’il connut ses heures de gloire au XIXème siècle. C’est sans doute pour la première fois, tout au moins une des premières, que le genre est adapté et illustré par le cinéma parlant avec respect et à des fins non spectaculaires, sans l’esprit de pillage qui transforma notamment les Fantômas en vulgaires et débiles pantalonnades et autres produits racoleurs » (Gilles Colpart, Cinéma 77 n°223, juillet 1977, p. p. 116-117). ************************** « La « manière » de Bob Swaim n’a que de lointains rapports avec le roman. Le déroulement d’une action policière relativement simple : quête de bijoux volés, rencontre de quelques cadavres, dénouement brutal et relativement inattendu devient dans le film un imbroglio assez, confus d’où émergent des personnages disparates, à la typologie aussi sommaire qu’apparemment complexe. Ils évoluent dans un Saint-Germain-desPrés reconnaissable par quelques lieux, les deux magots du bistrot, un hôtel minable, quelques rares rues entrevues. Surtout la nuit, bien sûr. Le dialogue, assez lourd, est censé colorer la personnalité de chacun d’un piment germano pratin et situer le film à l’époque du roman, 1955 » (Jacqueline Lajeunesse, La Revue du cinéma / Image et son n°319, septembre 1977, p. p. 109-110). ************************** « Michel Galabru, renfrogné, tenace, fugitivement honteux de la lourdeur, la charge d’un désespoir « existentiel » jamais explicité. Sa composition sensationnelle devrait l’arracher aux routines de la comédie (prétendument) alimentaire-digestive. Un surprenant contrepoint lui est fourni par Mort Shuman, dans un rôle retaillé sur mesure mais où il est étonnant de naturel et d’autorité » (Gérard Legrand, Positif n°197, septembre 1977). Hommage à Léo Malet - un parcours découverte CNC-AFF en ligne sur www.cnc-aff.fr page 2/2