Balade savoureuse autour de la canne Juillet 2014
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Balade savoureuse autour de la canne Juillet 2014
Ki jan an pémètkannadanmanjé an mwen ? Stéphanie TOLLETMardi 29 juillet 2014 Les grillades de Marie-Élisabeth Daanen, à la mélasse ou cuites sur feu de canne, servies avec une sauce toujours à base de canne, ont été applaudies après dégustation. Le pays de la Canne à Beauport a proposé, ce dimanche, une savoureuse balade gustative autour de la canne. De l'apéritif au digestif, le menu de dégustation a séduit, surpris et ravi les papilles de tous les convives. Dès 7heures, Marie-Élisabeth Daanen et Émilie Onesta, animatrices au Pays de la Canne et initiatrices du projet, et FinédyBoulate, stagiaire de la Région, ont transformé le laboratoire de Beauport en cuisine. Plus l'heure avance, plus ils s'activent. C'est qu'il y a du pain sur la planche ou plutôt des tiges sur le plan de travail! À midi, un menu complet à base de canne doit être proposé en dégustation à une cinquantaine de visiteurs. Heureusement, quelques collègues viennent prêter main forte et, à l'arrivée du petit train, tout est fin prêt pour ce voyage culinaire inédit. Émilie Onesta accueille les convives devant une magnifique table où tous les mets préparés sont présentés comme un alléchant tableau. L'objectif de cette savoureuse balade est de faire découvrir le potentiel de la canne en cuisine, car ce dernier est encore peu exploité. L'animatrice en profite pour présenter la plante, et notamment sa tige, avant de passer à la dégustation. DE L'APÉRITIF AU DIGESTIF En apéritif : ti punch sucré au sirop de batterie (quatre rhums agricoles de Guadeloupe au choix) et jus de canne glacé, trois parfums différents : citron, menthe ou gingembre. « Le jus est délicieux, mais je ne sens presque pas le gingembre, estime une dame. Peut-être n'a-t-il pas assez macéré ou alors faudrait-il le râper plutôt que de le mettre en morceaux. » Avant de passer à l'entrée, une limonade (eau glacée, citron, sirop de batterie, glaçons) est servie pour se rafraîchir. La verrine de crudités (chou, carotte, courgette) à assaisonner avec deux vinaigrettes au choix (à base de vinaigre de canne ou de sirop de batterie) a eu son petit succès. « Il y a dans ce vinaigre un arrière-goût épicé qui va très bien avec les crudités » , constate un des convives. « Avec le sirop de batterie, ça donne ce petit côté sucré-salé qu'on retrouve dans la cuisine asiatique. Ça ressemble un peu à du vinaigre balsamique. » « Je n'aurais jamais pensé à faire une vinaigrette avec des dérivés de la canne, commente une dame. Mais je réutiliserai cette découverte. » Les ailes de poulet grillées au charbon de bois et morceaux de canne ou à la mélasse et les brochettes de boeuf piquées sur une tige de canne, le tout servies dans des assiettes en fibres de canne (pach) ont été, quant à elles, carrément applaudies. Et malgré toutes les bonnes choses goûtées avant, les desserts (sobèkann, kakabèf épi krèpsiwòbatwi), n'ont pas fait long feu. Pas de menu d'exception sans digestif, un rhum vieux agricole ou industriel, au choix, a clos la dégustation. Réfléchir autrement Cette initiative, une première au Pays de la Canne, a totalement atteint ses objectifs. Le public a découvert des exemples d'utilisation de dérivés de la canne. Enfants comme adultes ont goûté à tout, et ont souvent été étonnés et charmés. Cependant, la petite boutique proposant à la vente les produits utilisés dans la dégustation n'a pas fonctionné à hauteur du succès du repas. « C'est dommage, s'indigne un monsieur. On propose aux gens des produits de qualité qu'ils viennent de tester et qu'ils ont apprécié, et au lieu de saisir l'opportunité offerte, ils préfèrent dépenser en cochonneries et en toxiques moins chers toute l'année. Je trouve que l'on pourrait réfléchir autrement ».