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F R A N C E P I T T O R E S Q U E . D é p a r t e m e n t d ' I n d r e - e t- L o i r e . (Ci-devant Touraine.) HISTOIRE. Lorsque César fit la conquête des Gaules, la Touraine était habitée par les Turones peuples guerriers qui entrèrent dans la ligue formée par Vercingetorixi. Les Turones donnèrent leur nom au pays ainsi qu'à sa capitale. Sous Honorius, cette province fut comprise dans la troisième Lyonnaise. — De la domination romaine, elle passa sous celle des Visigoths en 475, puis des Francs en 507, et fut gouvernée longtemps par des comtes particuliers, qui, d'amovibles qu'ils étaient d'abord, se rendirent plus tard héréditaires, à condition néanmoins de reversion à la couronne, faute d'hoirsii mâles ou en cas de félonie.— Geoffroi Martel, comte d’Anjou s'en empara en 1044, sous prétexte qu'elle avait fait partie du domaine de ses prédécesseurs, et la transmit à ses descendants, comtes d'Anjou et rois d'Angleterre. — Mais Philippe-Auguste en prit possession en 1202, comme des autres fiefs confisqués sur Jean-sans-Terre. — Jean 1er érigea la Touraine en duché-pairie en 1356, en faveur de Philippe son fils, depuis duc de Bourgogne. Elle servit dès lors d'apanage à plusieurs fils de France, et même à des reines. Marie Stuart, devenue veuve de François II, fut nommée duchesse de Touraine; mais de son vivant même la province lui fut enlevée et donnée en apanage au frère de Henri III, François, duc d'Alençon, après la mort duquel elle fut pour toujours réunie à la couronne. Avant la division par départements, en 1790, la Touraine formait une des trente-deux provinces ou grands gouvernements de France, et donnait son nom à une des vingt-cinq généralités, qui comprenait, outre cette province, l’Anjou, le Maine et une partie du Bas-Poitou. ANCIENNES MONNAIES. — Tours possédait un hôtel des monnaies qui fut supprimé en 1772. Cet hôtel était après celui de Paris le plus ancien de France, quoique Tours, par sa lettre distinctive E, n'occupât que le cinquième rang. Toutes les pièces frappées à Tours s'appelaient jadis Tournois (nom qui se retrouve fréquemment dans les anciens titres), de même qu'on appelait Parisis celles fabriquées à Paris. La monnaie de Tours existait déjà du temps des Romains. Bonterone a fait graver quelques-unes des pièces qui y avaient été frappées, dans sonTraité des monnaies de France. On en frappait encore sous les rois de la première race, et Grégoire de Tours rapporte un miracleiii arrivé de son temps à l'occasion de la femme d'un monnayeur de Tours. Cette ville n'était pas d'ailleurs la seule de la province qui eût le privilège de battre monnaie. De vieux titres prouvent qu'on en a frappé à Loches et à Chinon. Il existe encore quelques T.I I.—13. monnaies de Chinon, sur lesquelles on lit : Caïno Castrum, et qui semblent appartenir au règne de Louis-d'outre-Mer. ANTIQUITÉS Le département renferme quelques antiquités druidiques, parmi lesquelles on remarque les dolmens de Marcilly, de Saint-Antoine-du-Rocher, de Charnizay et de Crouzille. — On voit à Ferrières des restes d'une forge et quelques pierres celtiques. — Le village de Louans, dont toutes les habitations sont construites en terre, soutenues par des traverses de bois et couvertes en chaume, offre l'aspect d'un de ces bourgs (pagus) qui renfermaient les habitations des Gaulois. — Dans la plaine de Champeigne, se trouvent deux monticules qui, d'après la tradition, auraient servi de limites aux états de Clovis roi des Francs, et d'Alaric roi des Visigoths. Quelques auteurs prétendent que ces tumulus étaient des tombeaux en effet 1a plaine où ils se trouvent a été plusieurs fois le théâtre de sanglants combats. — II existe, comme monument de l'alliance qui unit pendant quelque temps Clovis et Alaric, d'anciens sous d'or frappés à Amboise en 505 : d'un côté on y voit l’effigie du roi des Francs, et de l'autre une croix. Outre des autels, des fragments de colonnes et de sculptures, des médailles, des vases, des ustensiles, des statuettes découvertes en différentes localités, on trouve parmi les monuments qui appartiennent à l'époque romaine des vestiges de voies militaires (à Saint-Avertin, à Noizay,à Saint-Lenoch et Barou-sur-Creuse), de camps (à Boussay et à Cinais), d'aquéducs iv (à Chambourg). — On a long-temps v montré à Tours, comme étant le tombeau de Turnus auquel on attribuait la fondation de cette ville, un bloc de pierre long de 9 pieds, et large de 2, sans aucune inscription, mais orné de sculptures, et qui paraît avoir appartenu à là frise de quelques-uns des édifices que les Romains avaient élevés dans cette ville. C'est dans le département que se trouve, près du village de Miré, le champ de bataillevi où Charles-Martel, en 732, défit les Sarrasins commandés par Abdérame, et près de Bourgueil celui où, en 990, Hugues-Capet remporta une victoire signalée sur Guillaume de Poitiers, dit Fier-à-Bras. — L'ancienne église de Sainte-Catherine de Fierbois était celle où, en 1429, Jeanne-d'Arc envoya chercher dans le tombeau d'un ancien chevalier l'épée de Charles-Martel ; elle a été démolie sous François Ier, et remplacée par une église nouvelle, joli monument de la renaissance. On rencontre dans la Touraine, conservés ou en ruines, un grand nombre de châteaux riches en souvenirs historiques, tels sont: Plessis-lez-Tours, triste demeure du sombre Louis XI, Amboise, qui i ii iii Sic. Hoir = héritier Aranei-Orbis n'a pas pu identifier le miracle en question. Quelqu'un peut-il nous renseigner ? Pour prendre contact, iv v vi recopiez l'adresse en italiques dans la barre d'adresse de votre navigateur : http://www.chez.com/araneiorbis/General/Contacts.html Sic. Sic. A certaines époques, la bataille aujourd'hui dite de Poitiers était placé près de Tours. Aujourd'hui, je ne connais pas d'historien soutenant cette localisation. Aranei-Orbis recommande la lecture de La Bataille de Poitiers par JeanHenri Roy et Jean Deviosse, Gallimard, Paris, 1996. Ce document a été reproduit par Aranei-Orbis.