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Afrik.com Drague et séduction : quand les Camerounaises prennent
Drague et séduction : quand les Camerounaises prennent les choses en main
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Yaoundé, 2008-08-08 (Afrik.com) - New Page 2
Drague et séduction : quand les
Camerounaises prennent les choses en main
Source: Afrik.com
Vendredi 8 août 2008, par Dorothée Ndoumbè
“ Quel derrière bien emballé ! ”, “ Ma fille tu as de beaux lolos ”, voici
quelques uns des compliments sur lesquels les Camerounais comptent
pour attirer l’attention des femmes dans la rue. Entre blagues et
drague, il arrive que l’on s’y perde un peu en matière de séduction.
Sauf les femmes. Elles se font de plus en plus belles et n’hésitent pas à
faire le premier pas en matière de séduction.
Les Camerounais utilisent les méthodes les plus diverses pour draguer
où qu’ils se trouvent. Dans la rue, certains, les plus courageux,
n’hésitent pas à prendre par le bras une femme qui leur a fait de l’effet.
Tandis que d’autres, plus discrets ou timides, la suivent pour lui dire
quelques mots doux ou lui demander son numéro de téléphone.
Mathieu est un habitué de la drague en pleine rue. Il est vendeur dans
une rue grouillante de la ville de Yaoundé appelée Avenue Kennedy. “
Lorsque j’ai une femme devant moi, je n’hésite pas à lui dire qu’elle
me plaît si c’est le cas. Les réactions sont souvent inattendues. Il m’est
arrivé de rencontrer de jeunes filles qui m’ont donné leur numéro de
téléphone. Mais très souvent, je tombe sur des femmes très difficiles
voire froides alors je n’insiste pas ! ”
Les femmes à l’attaque
Pourtant, elles sont nombreuses ces femmes qui se font belles pour
aguicher. Thérèse, 51 ans, travaille dans une école de formation
professionnelle. Avant de sortir chaque matin, elle prend tout le temps
nécessaire pour se faire belle. “ Quand je me regarde dans un miroir, si
je fais un pas, il faut que je ressente moi-même l’effet que je peux
avoir sur les autres. Surtout les hommes, je sais alors que je suis belle
et je me sens vivre. ” Mariée depuis de nombreuses années et après
plusieurs maternités, elle tient à rester belle et à séduire son mari
comme au premier jour. Plus qu’une affaire de coquetterie, c’est une
question de bien-être. “ Je prends soin de moi. Je fais du sport, du
sauna, des massages, de la pédicure, de la manucure, bref tout ce qui
peut me rendre séduisante ”.
Sarah et Loïc sont mariés depuis deux ans et c’est elle qui a fait le
premier pas. “ J’ai été séduite par l’expression de son visage. J’aime
les hommes qui ont de la personnalité. Quand je l’ai vu, je suis allée
vers lui et je lui ai dit je te veux. Et je l’ai eu ! ”, raconte Sarah.
Aujourd’hui, elle continue de se faire belle pour lui plaire mais aussi
pour plaire à d’autres… Tout se passe dans le regard. “ Je regarde un
homme longtemps, s’il baisse les yeux avant moi, alors, je comprends
que je peux l’avoir. Je fonce. Et en général, ça se passe bien. ” Elle
n’hésite pas à recommencer souvent pour s’assurer qu’elle peut encore
séduire, avoir de l’effet sur d’autres hommes. “ Quand je passe toute
une journée au bureau, avant de rentrer le soir, je me fais une petite
beauté et je vais prendre un pot dans un snack, pour m’amuser un peu,
pour draguer ” avoue-t-elle en souriant.
Sois coquette et tu seras courtisée, ma fille !
Michelle est de la trempe de Sarah. Comme cette dernière, elle
n’hésite pas à faire le premier pas quand un homme lui plaît. Elle lui
déclare sa flamme même si cela ne marche pas. “ Au moins, je me
sens libérée d’un poids ”, dit-elle. “ Nous ne sommes plus à l’époque
de nos grands parents où il revenait à l’homme de faire la cour à la
femme. ” Au quotidien, elle prend soin d’elle. Car dit-elle, il ne faut
pas que “ son homme ” aille voir ailleurs ce qu’elle peut lui offrir. “
Une femme qui n’est pas attirante, c’est n’importe quoi ! Autant je suis
exigeante envers les hommes qui me plaisent, autant, je suis exigeante
envers moi-même ! ”, insiste-t-elle. Tout y passe. Soins de visage,
pédicure, manucure, coiffure, achat de nouvelles tenues, perles aux
reins, chaînes aux pieds, mini-jupes, tenues aguichantes, culottes... tout
est bon pour séduire et faire de l’effet, dans la rue comme à la maison.
De son côté, Edwige déteste draguer. “ Je préfère étouffer ce que je
ressens pour un homme, je suis même prête à mourir pour ne pas
déclarer ma flamme à un homme ! C’est un peu africain. Ça dépend
aussi de l’éducation reçue, mais c’est ainsi ! ” Se faire belle pour
soi-même et pour séduire pourquoi pas, mais jamais draguer un
homme. C’est son principe. “ J’aime être coquette, me sentir bien dans
ma peau. Je présume qu’il y en a à qui ça fait un effet et d’autres que
cela laisse indifférent, mais je me fais belle pour moi et je me dis je
vais certainement plaire à quelqu’un ”, confie-t- elle.
Des lieux de prédilections et des techniques peaufinées
Dans l’imagerie populaire au Cameroun, les “ chantiers et circuits ”
(restaurants en plein air ) sont les lieux par excellence de drague.
Devant du poisson ou du poulet braisé et une bière, les plus timides
prennent du courage pour déclarer leur flamme. Pour les autres, la
rencontre est une question d’instant. Elle peut se faire dans un taxi, sur
un banc d’école, dans un stade de football, au marché, lors d’un deuil...
Pour Benoît, tout dépend de l’endroit où il rencontre la femme et de
son tempérament du moment. Les mots viennent en fonction des
situations et de l’environnement. Fan de Robert de Niro, qui pour lui
est un as de la drague, il dit très souvent s’inspirer des techniques et
belles paroles de l’acteur de cinéma. À condition que la femme “ soit
naturelle, noire (pas dépigmentée), sans trop d’artifices ”. Il déploie
alors tout son art. “ Les femmes ont besoin de rêver. J’utilise les
paroles, les mots qui font rêver. C’est une corruption morale mais c’est
une technique qui marche encore. De belles paroles, de belles
promesses, cela fait partie du rêve…et parfois ça marche ! ”
La dépigmentation, un repoussoir pour les Camerounais
Alphonse, quant à lui, considère que le regard comme la première
arme de séduction. “ Moi je regarde longtemps la femme que je veux
séduire et si elle cligne des yeux avant moi, alors je vais vers elle, je
lui fais des compliments. Puis je l’invite à dîner ou à déjeuner. ” Il
s’agit d’une sorte d’attaque chez lui, une entrée en jeu, et le reste vient
tout seul. Cependant, sa drague est réservée “ aux femmes noires ébène
” qu’il aurait rencontré dans un lieu précis. Il n’est pas question, pour
lui, de draguer une femme dans la rue.
Thierry s’est rappelé de son passage au séminaire avant d’adopter sa
devise en matière de drague. “ Chaque lieu de la vie est un endroit où
on peut rencontrer la personne de sa vie. ” Il ne fait donc aucune
fixation sur le lieu de la rencontre. Toutefois, comme Alphonse et
Benoît, Thierry déclare aimer “ les femmes au teint bien noir et sans
artifices Une poitrine lourde qui lui rappelle celle de sa mère et un
physique agréable à la vue ”. Lui-même s’impose une certaine “
fraîcheur ”, nécessaire pour séduire les femmes avec panache.