Définitions du sepsis (Conférence commune SCCM/Esicm/ACCP
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Définitions du sepsis (Conférence commune SCCM/Esicm/ACCP/ATS/Sis, 2001) et concept PIRO I. Boyadjiev et C. Martin Le concept de SIRS (syndrome inflammatoire de réponse systémique) est aujourd’hui largement adopté par les médecins et les chercheurs. Ainsi, une recherche Medline entre janvier et mai 2002 trouvait près de 800 publications comportant le terme SIRS. Bone et al. ont proposé de définir le sepsis comme l’association d’un SIRS à une infection, le sepsis sévère comme un sepsis avec dysfonction d'au moins un organe, hypoperfusion ou hypotension, et le choc septique comme un sepsis avec hypotension artérielle persistante en dépit d’une expansion volémique adaptée (1). La pertinence de ces définitions a été discutée et il est proposé de les modifier afin de mieux refléter nos nouvelles connaissances sur la physiopathologie de ces syndromes (2). Dans ce but, une nouvelle conférence internationale s’est déroulée en 2001, sous l’égide des principales sociétés savantes concernées (SCCM/Esicm/ACCP/ATS/Sis) pour proposer de nouvelles définitions (3). SIRS Le SIRS correspond à une réponse inflammatoire systémique, qui peut être déclenchée par une variété de conditions infectieuses ou non infectieuses. Le rapport de la conférence de consensus de l'ACCP/SCCM de 1992 a introduit le concept de SIRS dans le langage commun (4). Ce sigle a ainsi fourni un motvalise pour les phénomènes complexes qui résultent de l'activation systémique de la réponse inflammatoire innée. La Conférence de consensus souligne que le SIRS peut être déclenché par une infection localisée ou généralisée, un traumatisme, lors d’une brûlure ou d’un processus inflammatoire stérile, tels que la pancréatite aiguë. Le diagnostic de SIRS est porté lorsque le patient présente au moins deux des éléments cliniques suivants : température corporelle > 38 °C ou < 36 °C, fréquence cardiaque > 90 min-1, hyperventilation avec fréquence 14 Sepsis sévère et choc septique respiratoire > 20 min-1 ou pression artérielle en CO2 (PaCO2) < à 32 mm Hg, hyperleucocytose > 12 000 cellules µL-1 ou neutropénie < 4 000 cellules µL-1. Cependant, les critères proposés dans ces définitions sont trop peu spécifiques pour le diagnostic étiologique de SIRS (2, 3). Les manifestations cliniques de l'inflammation systémique sont protéiformes. Leur caractérisation biochimique peut donc être plus concrète. Les différents auteurs rapportent des taux circulants élevés d'interleukine (IL-6) (5), d’adrénomédulline (6), de CD14 soluble, d’ELAM-1, de MIP-1 (7), de phospholipase A2 extracellulaire (8) et de protéine C-réactive (9) chez les patients répondant aux critères de SIRS. À l'avenir, il devrait donc être possible d'employer des critères purement biochimiques et/ou immunologiques, plutôt que cliniques, pour identifier la réponse inflammatoire. Il est probable que des taux circulants élevés d'IL-6, de procalcitonine (10-12), et/ou de protéine C-réactive correspondent à la présence d'inflammation. Cependant, à ce jour, aucune grande étude ne soutient une telle conclusion. Sepsis Contrairement au SIRS, il est très important que les cliniciens et les chercheurs disposent d’outils précis pour diagnostiquer rapidement le sepsis. En effet, des thérapies anti-infectieuses efficaces sont largement et aisément disponibles. Le sepsis est le syndrome clinique défini par la coexistence d'une infection et d'une réponse inflammatoire systémique. Ces critères doivent être communs aux cliniciens et aux chercheurs chargés des études épidémiologiques et des essais cliniques pour améliorer la compréhension de la physiopathologie et le traitement du sepsis. Ils doivent être assez sensibles, tout en restant spécifiques, et être faciles à mémoriser. Tous les critères paracliniques doivent reposer sur des examens aisément disponibles ou susceptibles d'être aisément disponibles dans un proche avenir. Les critères doivent être applicables à l'adulte, à l’enfant et aux patients prématurés. Infection L'infection se définit comme un processus pathologique provoqué par l'invasion d’un tissu, d’un liquide ou d’une cavité normalement stériles par des micro-organismes pathogènes ou potentiellement pathogènes. Cependant, cette définition n’est pas univoque. Par exemple, l’infection colique provoquée par Clostridium difficile résulte du développement excessif de ce micro-organisme dans le côlon, qui est un milieu septique. De plus, les manifestations cliniques ne sont pas dues aux bactéries, mais aux effets cytopathogènes d'une exotoxine sécrétée par Clostridium difficile. Définitions du sepsis 15 Il est également important de préciser que, fréquemment, on peut suspecter fortement une infection, sans avoir de confirmation microbiologique. En conséquence, on peut seulement suspecter fortement un sepsis (c’est-à-dire une infection et sa réponse systémique). Réponse inflammatoire systémique à l’infection En raison des limites de la définition du SIRS discutées ci-dessus, il a été établi en 2001 une liste de signes probablement présents lors de l'inflammation systémique en réponse à l'infection (tableau I). Ce résumé propose des critères Tableau I – Critères diagnostiques de sepsis (3). Infectiona, documentée ou suspectée, et ce qui suit : Critères généraux • Fièvre (température centrale > 38,3 °C) • Hypothermie (température centrale < 36 °C) • Fréquence cardiaque > 90 min-1 ou > 2 DS au-dessus de la valeur normale pour l’âge • Tachypnée • Syndrome confusionnel • Œdèmes ou balance liquidienne positive (> 20 mL/kg en 24 heures) • Hyperglycémie (glycémie > 120 mg/dL ou 7,7 mmol/L) en l'absence de diabète Critères inflammatoires • Leucocytose (GB > 12 000 µL-1) • Leucopénie (GB < 4 000 µL-1) • Compte leucocytaire avec plus de 10 % de formes immatures • Protéine C-réactive plasmatique > 2 DS au-dessus des valeurs normales • Procalcitonine plasmatique > 2 DS au-dessus des valeurs normales Critères hémodynamiques • Hypotension artérielleb (PAS < 90 mmHg, PAM < 70 mmHg, ou une diminution de PAS > 40 mmHg chez l’adulte ou de PAS < 2 DS au-dessous de normale pour l’âge chez l’enfant) – b • SvO 2 > 70 % • Index cardiaque > 3,5 L.min-1.M-2b Critères de dysfonctionnement d’organe • Hypoxémie (PaO2/FIO2 < 300) • Oligurie (urine produite < 0,5 ml/kg-1/h-1 ou 45 mmol/l pendant au moins 2 heures) • Augmentation aiguë de la créatininémie > 5 µg/ml • Coagulopathie (INR > 1,5 ou TTa > 60 sec) • Iléus (absence de bruits hydro-aériques) • Thrombopénie (compte plaquettaire < 100 000 µl-1) • Hyperbilirubinémie (bilirubine totale > 40 mg/l ou 70 mmol/l) Critères de perfusion tissulaire • Hyperlactatémie (> 1 mmol/l) • Durée de recolloration capillaire diminuée ou marbrures – GB : globules blancs ; PAS : pression artérielle systolique ; PAM : pression artérielle moyenne ; SvO 2 : saturation veineuse mêlée en oxygène ; INR : international normalized ratio ; TTa : temps de thromboplastine activée. a. Infection définie comme processus pathologique induit par un micro-organisme ; – b. SvO 2 > 70 % est normale chez l’enfant (75-80 %) et IC 3,5-5,5 est normal donc, NI L'UN NI L'AUTRE ne doivent être employés comme signes de sepsis chez le nouveau-né ou chez l’enfant ; les critères diagnostiques de sepsis dans la population pédiatrique sont la présence de signes d'inflammation plus une infection avec hyper- ou hypothermie (température rectale > 38,5 °C ou < 35 °C), tachycardie (peut être absente en cas d’hypothermie) et au moins un des signes suivants de défaillance viscérale : syndrome confusionnel, hypoxémie, hyperlactatémie ou pouls bondissant. 16 Sepsis sévère et choc septique diagnostiques qui permettent de conclure qu'un patient infecté est septique. Les signes de défaillance précoce d'un organe peuvent être les premiers symptômes de cette évaluation. C'est pourquoi des éléments tels que l'instabilité hémodynamique, l’hypoxémie, l'oligurie, la coagulopathie et l’altération des fonctions hépatiques sont des critères employés pour établir le diagnostic de sepsis. Seuls les éléments non attribuables à d'autres causes doivent être inclus. Il est important de souligner qu'aucun des éléments du tableau 1 n'est spécifique du sepsis. Si aucune source d'infection évidente n'existe, le clinicien doit débuter une recherche étiologique de sepsis. Sepsis sévère (sepsis avec défaillance d’organe) La définition du sepsis sévère demeure inchangée et se rapporte au sepsis compliqué de défaillance d'un ou plusieurs organes. Le sepsis sévère est considéré comme la cause de mortalité la plus commune dans les réanimations non cardiaques. Approximativement 150 000 décès en Europe et 200 000 aux États-Unis lui sont attribuables (13). La défaillance d'organe peut être évaluée en utilisant les définitions développées par Marshall et al. (14) ou les scores d'évaluation des défaillances d'organe (SOFA) (15). Choc septique Le choc septique de l’adulte est un état de défaillance circulatoire aiguë, caractérisé par l'hypotension artérielle persistante et non expliquée par d'autres causes. L'hypotension est définie comme une pression artérielle systolique inférieure à 90 mm Hg (ou, chez les enfants, inférieure à 2 DS de la normale pour l’âge), une pression artérielle moyenne inférieure à 60 mm Hg ou une réduction de la pression artérielle systolique de plus de 40 mm Hg par rapport à la pression artérielle de base, en dépit d’une expansion volémique adaptée, et en l'absence d'autres causes d'hypotension. Les enfants et les nouveau-nés maintiennent un tonus vasculaire plus élevé que les adultes. Par conséquent, l'état de choc est présent bien avant l’apparition de l'hypotension. Le choc septique chez les patients pédiatriques se présente comme une tachycardie (qui peut être absente en cas d’hypothermie) avec des signes d’hypoperfusion comprenant des temps de recoloration capillaire > 2 secondes, des extrémités marbrées ou froides et/ou une oligurie (16). L'hypotension est un signe tardif de choc décompensé chez l’enfant. Définitions du sepsis 17 Développement d’un système de classification du sepsis Les définitions du sepsis, du sepsis grave et du choc septique données ci-dessus ne tiennent pas compte de la classification par gravité des patients. Un système médicalement utile de classification doit prendre en compte les antécédents et facteurs de risque ainsi que la qualité de la réponse thérapeutique. De tels systèmes formels sont largement utilisés en médecine. Le modèle le mieux développé et le plus explicite de classification est probablement celui développé en oncologie. Le système TNM, développé par Pierre Denoix en 1946 (17), classe les tumeurs malignes. Il est basé sur des description de la tumeur primaire (T), des adénopathies (N) et des métastases (M). Chaque élément est évalué pour noter l'évolution de la pathologie. Pour chaque type de tumeur, la survie est corrélée à l’évaluation TNM. En s’inspirant de l'approche TNM, une classification appelée PIRO a été développée pour le sepsis. Les patients sont classés sur la base de leurs Prédispositions, la nature et l’ampleur de l'Infection, la nature et l’importance de la Réponse de l’hôte, et le nombre de défaillances Organiques concomitantes (tableau II). Il est important de souligner que le concept PIRO est rudimentaire ; des travaux supplémentaires sont nécessaires avant son application courante en pratique clinique. Prédisposition Les antécédents médicaux ont un impact important sur l’évolution du sepsis et l'approche thérapeutique à adopter. Ce point est souligné par la découverte du déterminisme génétique face au sepsis et son influence sur le risque de mortalité prématurée (18). Cependant, et au-delà de la variabilité génétique, la gestion et l’évolution des patients en sepsis sont influencées par des facteurs tels que leur état de santé antérieur, la réversibilité des maladies concomitantes et les convictions religieuses et culturelles qui influencent l'approche de la thérapie. Par exemple, l'immunosuppression peut augmenter le risque infectieux, mais diminuer l'importance de la réponse inflammatoire, et n'avoir aucune influence directe sur le dysfonctionnement d'organe. Inversement, un polymorphisme génétique tel que l'allèle TNF2 peut avoir comme conséquence une réponse inflammatoire plus agressive à un agent pathogène. Ce qui diminue le risque infectieux mais augmente le risque de réponse inflammatoire excessive et potentiellement nocive à l’infection. Il est donc intéressant de continuer à explorer plus en avant l'interaction complexe entre les multiples facteurs qui prédisposent au sepsis. 18 Sepsis sévère et choc septique Tableau II – Le système PIRO pour la classification du sepsis (3). Présent Futur Rationnel Prédisposition Antécédents avec faible probabilité de survie à court terme. Convictions culturelles ou religieuses, âge, sexe. Polymorphismes génétiques dans les composants de la réponse inflammatoire (par exemple TLR, TNF, IL-1, CD14) ; interactions entre agents pathogènes et réponses de l’hôte Les antécédents influencent la morbidité et la mortalité attribuables au sepsis ; conséquences déterminantes de la prédisposition génétique. Infection Cultures ; sensibilité aux agents pathogènes. Recherche de marqueurs biologiques (LPS, mannane, ADN bactérien). Types de gènes transcrits. Les différentes thérapies anti-infectieuses nécessitent la caractérisation de l’infection. Réponse SIRS, autres signes de sepsis, choc, PCR. Marqueurs non spécifiques de l'inflammation (par exemple PCT ou IL-6) ou de la réponse altérée de l’hôte (par exemple HLA-DR) ; détection spécifique de la cible thérapeutique (par exemple protéine C, TNF, PAF). Le risque de mortalité et le potentiel de répondre à la thérapie varient en fonction du degré de sévérité de la maladie. Organe Nombre de défaillances d'organes Mesures dynamiques de la réponse cellulaire à l’infection : apoptose, hypoxie, stress cellulaire. Réponse à la thérapie de priorité (par exemple visant le micro-organisme ou le premier médiateur) impossible si lésions déjà existantes. TLR : toll-like receptor ; TNF : tumor necrosis factor ; IL : interleukine ; LPS : lipopolysaccharide ; SIRS : syndrome de réponse inflammatoire systémique ; PCR : protéine C-réactive ; PCT : procalcitonine ; HLA-DR : human leukocyte antigen-DR ; PAF : platelet-activating factor. Infection Le site, le type et l'ampleur de l'infection ont un impact significatif sur le pronostic. Ainsi, une broncho-pneumonie bilatérale ou une péritonite stercorale sont des processus plus extensifs qu'une pneumonie localisée ou une appendicite. Elles sont associées à un plus gros risque de mortalité. Les patients présentant une bactériémie nosocomiale tardive supportent une plus lourde mortalité que ceux ayant une bactériémie sur cathéter (19). De même, la réponse de l’hôte diffère en fonction de l’agent pathogène, selon qu’il s’agit d’une bactérie à Gram positif ou à Gram négatif (20). Les travaux utilisant des anticorps anti-endotoxines suggèrent leur efficacité chez les patients infectés par des bactéries à Gram négatif (21) ou endotoxémiques (22) mais aussi leur nocivité chez les patients infectés par des bactéries à Gram positif (23). Définitions du sepsis 19 Réponse Les thérapies modernes du sepsis visent la réponse de l’hôte plutôt que l'agent infectieux. Or il est difficile de caractériser la réponse de l’hôte. Les marqueurs biologiques de sévérité de la réponse incluent, entre autres, les taux circulants de procalcitonine (11, 24) et d'IL-6 (25, 26). Lorsqu’un nouveau médiateur est identifié, des études épidémiologiques doivent être menées pour déterminer si les mesures du composé peuvent être utiles pour la classification des patients septiques. Défaillance d'organes Par analogie avec le système de TNM, la présence de défaillances viscérales dans le sepsis peut être assimilée à la présence de métastases en oncologie. La sévérité du dysfonctionnement d'organe est un élément pronostique déterminant (14, 27). Par contre, l’intérêt de la sévérité de la défaillance dans la classification thérapeutique est moins clair. À l'évidence, la neutralisation du TNF, au sommet de la cascade inflammatoire, est plus efficace chez les patients sans dysfonctionnement significatif d'organe (28), tandis que la drotrécogine alpha activée est utile aux patients plus graves (29). Les scores modernes d'évaluation de la défaillance d'organe peuvent être employés pour décrire quantitativement le degré de défaillance (30). L’intérêt du modèle PIRO est de pouvoir distinguer la morbidité liée à l'infection et la morbidité liée à la réponse à l'infection. Les interventions thérapeutiques visant à moduler la réponse à l’inflammation peuvent peser défavorablement sur l’évolution de l’infection. Inversement, les interventions thérapeutiques visant à moduler l'infection seront peu efficaces si la morbidité dépend de la réponse de l’hôte à l’inflammation. Les antécédents représentent un risque de base, indépendant du processus infectieux, alors que le dysfonctionnement acquis d'organe(s) est un des éléments évolutifs à prévenir. Le système PIRO est proposé comme modèle en cours d’élaboration pour la recherche, plutôt que comme modèle à adopter tel quel. Sa mise en place définitive exigera l'évaluation étendue de l'histoire naturelle du sepsis, afin de définir les situations à évolution défavorable, ainsi que la réponse thérapeutique probable de chaque sous-classe. Les paramètres choisis peuvent changer selon l'aspect étudié du sepsis, tel que le traitement antibiotique d’une pneumonie, l'évaluation d'un inhibiteur de tyrosines kinases ou l’optimisation de la micro-circulation. Le défi méthodologique est au moins aussi grand que celui relevé par des oncologues avec la création du système TNM, qui continue d’évoluer plus d’un demi-siècle après son introduction. 20 Sepsis sévère et choc septique Conclusion La conférence de 2001 peut mener à un changement important de la définition du sepsis, basée sur des marqueurs biologiques. Après un travail bibliographique basé sur des travaux de haut niveau de preuve, les participants ont conclu que l'utilisation des marqueurs biologiques pour le diagnostic de sepsis est prématurée. La première question abordée concernait l'importance d'un diagnostic précis de sepsis au lit du malade. Les outils diagnostiques doivent être prioritaires sur des critères standardisés pour inclusion du sepsis dans les essais cliniques. Un ensemble normalisé de signes et de symptômes qui peuvent faciliter l'inclusion dans des essais randomisés reste cependant à développer. Les conclusions peuvent être récapitulées comme suit (tableau III). Tableau III – Conférence internationale commune SCCM/Escim/ACCP/ATS/Sis pour la définition du sepsis, 2001. (Publication en 2003, réf. 3) Principaux points du consensus • Les concepts courants de sepsis, sepsis sévère et choc septique, sont des définitions princeps et doivent rester telles que décrites il y a dix ans. • Ces définitions ne permettent pas de graduer la réponse de l’hôte à l'infection. • Les signes et les symptômes du sepsis sont plus variés que les critères initiaux établis en 1991. • Une liste de ces signes et symptômes est établie pour le diagnostic de sepsis. • Le développement futur d’un système de classification de la progression du sepsis, le système PIRO, permettra de définir la réponse de l’hôte à l'infection. SCCM : Society of Critical Care Medicine ; ESICM : European Society of Intensive Care Medicine ; ACCP : American College of Chest Physicians ; ATS : American Thoracic Society ; SIS : Surgical Infection Society ; PIRO : classe les patients selon leurs Prédispositions ou antécédents, la gravité de l'Infection, la nature et l'importance de la Réponse de l’hôte et le nombre de défaillances d'Organes. 1. Les concepts usuels de sepsis, de sepsis grave, et de choc septique demeurent utiles aux cliniciens et aux chercheurs. Ces définitions de la réponse de l’hôte à l'infection doivent demeurer telles que décrites il y a dix ans. 2. Ces définitions ne permettent pas de classification ou de pronostic en fonction de la réponse de l’hôte à l'infection. 3. Tandis que le SIRS reste un concept utile, les critères diagnostiques de SIRS édités en 1992 sont peu sensibles et non spécifiques. 4. Une liste exhaustive des signes et symptômes du sepsis peut mieux refléter la réponse clinique à l'infection. 5. Les définitions en vigueur du sepsis peuvent être revues et améliorées à mesure que nous accroîtrons notre compréhension des caractéristiques immunologiques et biochimiques de ces états. 6. L’amélioration des soins apportés aux patients présentant des infections sévères suivra le développement d'un système de classement du sepsis. Celui-ci permettra de mieux caractériser le syndrome, en se basant sur les antécédents médicaux, la nature de l'infection, les caractéristiques de la réponse de l’hôte et l'ampleur des défaillances d'organe. Définitions du sepsis 21 Ce rapport ne présente pas de nouvelle définition pour le sepsis. Ceci reflète le fait qu’aucun élément, hormis l’amélioration de la liste des signes et symptômes du sepsis et l’expérience clinique, ne peut soutenir un changement des définitions. Ce constat vient souligner le défi à relever pour les cliniciens et les chercheurs afin d’améliorer le diagnostic de sepsis. La conférence de 2001 fournit une base de travail, le modèle PIRO, pour la future recherche. Références 1. Bone RC (1995) Sepsis, sepsis syndrome, and the systemic inflammatory response syndrome (SIRS). Gulliver in Laputa. JAMA 273: 155-6 2. Marshall JC (2000) SIRS and MODS: What is their relevance to the science and practice of intensive care? Shock 14: 586-9 3. Levy MM, Fink MP, Marshall JC et al. (2003) 2001 SCCM/ESICM/ACCP/ATS/SIS International Sepsis Definitions Conference. Crit Care Med 31: 1250-6 4. Members of the American College of Chest Physicians/Society of Crit Care Med Consensus Conference Committee: American College of Chest Physicians/Society of Crit Care Med Consensus Conference (1992) Definitions for sepsis and organ failure and guidelines for the use of innovative therapies in sepsis. Crit Care Med 20: 864-74 5. 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