Mars 2015
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L G L G Mars 2015 A NALYSE M ATH ÉMATIQUE É VALUATION FORMATIVE Prof. Éric J.M.DELHEZ Ce test vous est proposé pour vous permettre de faire le point sur votre compréhension du cours d’Analyse Mathématique. Il est purement facultatif. Les résultats, bons ou mauvais, ne seront en aucun cas pris en compte. Pour que l’exercice vous soit réellement profitable, il vous est conseillé de vous placer autant que possible dans les conditions d’une interrogation normale : répondez aux questions tout(e) seul(e), sans l’aide des notes, sans interrompre votre travail, dans un délai maximum de deux heures. Pour faciliter le travail des correcteurs, répondez aux trois questions sur des feuilles séparées. Rendez une feuille blanche avec votre nom et le numéro de la question pour les questions auxquelles vous ne répondez pas. Consultez également les conseils pour une bonne présentation des copies disponibles sur http://www.mmm.ulg.ac.be/enseignement/MATH0013/presentation . Les copies seront reprises lors du cours ex-cathedra d’analyse du 10 mars. Question I Étudiez la convergence de la série ∞ ∑ (−1)k k=1 2 + cos k k2 Question II La fonction de Bessel de première espèce d’ordre 0 est définie par ∞ J0 (x) = (−1)k x2k k 2 k=0 4 (k!) ∑ i. Montrez que J0 (x) est indéfiniment continûment dérivable sur R. ii. Montrez, en justifiant, que J0′ (x) = α J1 (x) où J1 (x) = 1 ∞ (−1)k x2k+1 ∑ 4k (k!)2 (k + 1) 2 k=0 est la fonction de Bessel de première espèce d’ordre 1 et où α est une constante réelle à déterminer. Question III i. Étudiez la convergence de la suite {xk } définie par x1 = 0.2, xk+1 = xk xk − 1 (k ≥ 1) ii. Si la suite {uk } converge (où uk ∈ C), que peut-on dire de la convergence de la suite {|uk |} ? iii. Soit la suite { fk } des fonctions réelles x fk (x) = 1 + k x2 (a) Montrez que la limite de la suite définit une fonction f sur R. (b) Les hypothèses du théorème de dérivation terme à terme d’une suite de fonctions sontelles vérifiées sur un intervalle du type [α, β] ⊂ R ? (c) Peut-on écrire fk′ → f ′ sur [−1, 1] ? S OLUTION Question I Le terme général de la série étant de signe variable, on étudiera la convergence absolue de la Considération de la série. Remarquons que les hypothèses du théorème sur la convergence des séries alternées ne sont pas série des modules : vérifiées car le terme général ne décroı̂t pas monotonement. 1 pt Application corLe module du terme général peut être majoré selon recte d’un critère : 3 2 + cos k 2 pts ≤ (−1)k k2 k2 où 3/k2 est le terme général d’une série de Riemann convergente. En conclusion, vu le critère de comparaison, la série étudiée est absolument convergente. Conclusion : 2 pts (dont 1 pt pour De façon alternative, on peut justifier la convergence par le critère en kα en observant que le qualificatif ‘ab 2 + cos k 1 k solu’) (−1) =O , (k → ∞) k2 k2 Total QI : 5 pts Question II i. Appliquons le critère du quotient à la série des modules correspondant à la série de puissances Application cordéfinissant J0 (x) : recte d’un critère à la série des |x|2k+2 4k (k!)2 |x|2 1 modules : 2 pts lim = lim =0<1 k→∞ 4k+1 ((k + 1)!)2 |x|2k 4 k→∞ (k + 1)2 Intervalle de convergence : 1 pt Nous déduisons que la série de puissances donnée converge pour tout x ∈ R. Son intervalle de convergence est donc R. Justification du caPuisque toute série de puissances est indéfiniment continûment dérivable sur son intervalle de ractère C∞ par apconvergence, il en résulte que J0 (x) ∈ C∞ (R). pel aux propriétés des séries de puissances : 2 pts ii. Comme toute série de puissances est dérivable terme à terme sur son intervalle de convergence, Total i. : 5 pts Valeur de la dérivée il vient ∞ ∞ k 2k x2k−1 k x2k−1 (−1) (−1) 1 terme à terme simJ0′ (x) = ∑ = ∑ k−1 k (k!)2 2k 4 2 4 ((k − 1)!) plifiée ou pas : 1 pt k=1 k=1 Justification puis, en posant k − 1 = n, théorique : 1 pt 1 ∞ (−1)n x2n+1 1 ∞ (−1)n+1 x2n+1 ′ Manipulations de =− ∑ n = −J1 (x) J0 (x) = ∑ n 2 n=0 4 (n!)2 (n + 1) 2 n=0 4 (n!)2 (n + 1) la série : 2 pts ′ Valeur de α : 1 pt ce qui démontre la relation annoncée J0 (x) = αJ1 (x) avec α = −1. Total ii. : 5 pts Total QII : 10 pts Question III i. Examinons d’abord les premiers termes de la suite : x1 = 0.2 x2 = 0.2 1 0.2 = = − = −0.25 0.2 − 1 −0.8 4 x3 = −0.25 0.25 1 = = = 0.2 −0.25 − 1 1.25 5 2 Détermination des termes de la suite (en extension ou en compréhension) : 2 pts Vu que x3 = x1 , nous aurons x4 = x2 et puis Conclusion sur la convergence : 1 pt. x2k+1 = x1 = 0.2 et x2k = x2 = −0.25 Pas de point pour la précision des deux La suite donnée est {0.2, −0.25, 0.2, −0.25, 0.2, −0.25, · · · } et ne converge pas. (Elle est sous-suites. composée de deux sous-suites convergeant vers des limites différentes.) Total i. : 3 pts ii. Si la suite {uk } converge vers a ∈ C, alors (∀ε > 0)(∃N)(∀k ≥ N) : |uk − a| ≤ ε Or |uk | − |a| ≤ |uk − a| donc (∀ε > 0)(∃N)(∀k ≥ N) : |uk | − |a| ≤ ε et la suite {|uk |} converge vers |a|. N.B. Nous avons donc montré que si une suite converge, la suite des modules converge vers le module de la limite de la suite. Le sens de l’implication est donc inversé par rapport au cas des séries. Rappelons que la convergence de la série des modules (convergence absolue) entraı̂ne la convergence de la série sans module. iii. (a) On a ∀x 6= 0, x =0 lim k→∞ 1 + k x2 et fk (0) = 0, ∀k ∈ N Écriture mathématique de la convergence vers a : 1 pt Démonstration de la convergence de la suite des modules : 2 pts Conclusion ou intuition correcte par rapport à la convergence vers |a| : 1 pt Total ii. : 4 pts Valeur de la limite si x 6= 0 : 1 pt Traitement du cas x = 0 : 1 pt Nous déduisons donc que lim fk (x) = 0, k→∞ ∀x ∈ R En conclusion, la limite de la suite { fk } définit la fonction f (x) = 0 sur R. Conclusion : 1 pt Total (a) : 3 pts (b) Passons en revue les hypothèses du théorème. Hyp. de continue dérivabilité : 1 pt – Puisque fk (x) ∈ C∞ (R), nous avons fk (x) ∈ C1 ([α, β]) pour tout [α, β] ∈ R. Hyp. de conver– Puisque { fk (x)} converge vers 0 pout tout x ∈ R, c’est aussi le cas en particulier pour gence en un point : un x0 ∈ [α, β]. 1 pt – La dernière hypothèse vise la convergence uniforme de la suite des dérivées Valeur de fk′ : 1 pt 2 − x(2kx) 2 1 + kx 1 − kx fk′ (x) = = (1 + kx2 )2 (1 + kx2 )2 Cette suite converge (simplement) sur R vers la fonction ( 1 si x = 0 1 − kx2 ′ g(x) = lim fk (x) = lim = k→∞ (1 + kx2 )2 k→∞ 0 si x 6= 0 Convergence pas La convergence ne peut être uniforme sur un intervalle [α, β] contenant l’origine uniforme sur [α, β] puisque g est discontinue en x = 0. En effet, si la convergence était uniforme sur un si 0 ∈ [α, β] : 1 pt tel intervalle, la limite de la suite des fk′ ∈ C0 ([α, β]) serait continue. La suite des fk′ converge par contre uniformément vers 0 sur tout intervalle [α, β] tel que 0∈ / [α, β] puisqu’on peut alors rendre la différence entre fk′ et sa limite arbitrairement 3 petite simultanément pour toutes les valeurs de x ∈ [α, β], i.e. (∀ε > 0)(∃N)(∀x ∈ [α, β], ∀k ≥ N) : ′ 1 − kx2 1 + kx2 1 fk (x) − 0 = (1 + kx2 )2 ≤ (1 + kx2 )2 = 1 + kx2 ≤ ε en choisissant N≥ Convergence uniforme sur [α, β] si 0 6∈ [α, β] : 2 pts 1−ε ε max(α2 , β2 ) En conclusion, les hypothèses du théorème de dérivation terme à terme d’une suite de Conclusion : 1 pt fonctions sont vérifiées sur tout intervalle du type [α, β] ne contenant pas l’origine. Total (b) : 7 pts (c) Les hypothèses du théorème de dérivation terme à terme d’une suite de fonctions sont des conditions suffisantes pour pouvoir affirmer que la limite de la suite des dérivées converge vers la dérivée de la limite de la suite de fonctions. Ces hypothèses n’étant pas vérifiées sur [−1, 1], nous ne pouvons rien conclure a priori. Effectuons alors une vérification directe. D’une part Valeur de f ′ (x) : ′ f (x) = 0, ∀x 1 pt D’autre part g(x) = lim fk′ (x) = k→∞ 1 si x = 0 0 si x 6= 0 Valeur de lim fk′ (x) : 1 pt k→∞ Conclusion : 1 pt Nous concluons donc fk′ 6→ f ′ sur [−1, 1] Total (c) : 3 pts Total iii. : 13 pts Total QIII : 20 pts 4 E RREURS LES PLUS FR ÉQUENTES Question I • Les différents critères permettant d’étudier la convergence des séries (critère du quotient, de la racine, en kα et de comparaison) ne peuvent s’appliquer qu’à des séries à termes positifs. Il convient donc de les appliquer à la série des modules. Quand cette série converge, la série est dite absolument convergente. • Les hypothèses du théorème sur la convergence des séries alternées ne sont pas vérifiées par la série donnée car son terme général ne décroı̂t pas monotonement. • Le critère de comparaison demande de comparer les termes généraux de deux séries à termes positifs et pas les séries elles-mêmes (qui n’ont de sens que si elles convergent). On écrira donc ici (−1)k 2 + cos k ≤ 3 k2 2 k et pas ∞ 3 k 2 + cos k ∑ (−1) k2 ≤ ∑ k2 k=1 k=1 ∞ pour justifier que la série converge absolument. • L’application du critère du quotient à la série des modules demande de calculer 2 + cos(k + 1) k2 k→∞ 2 + cos k (k + 1)2 lim qui n’existe pas. Ce critère ne permet donc pas de conclure dans cet exercice. • La présence du cosinus dont les valeurs oscillent entre −1 et 1 dans l’expression du terme général de la série des modules fait en sorte que celui-ci n’est pas asymptotique au terme général d’une série de Riemann. En particulier, il n’existe pas de constante C ∈ R telle que C 2 + cos k ∼ 2, 2 k k (k → ∞) puisque (∀C 6= 0) 2 + cos k 2 + cos k k2 lim = lim 6∃ C k→∞ k→∞ C k2 de sorte que la limite ne peut être égale à 1. Question II i. • Les différents critères permettant d’étudier la convergence simple des séries (critère du quotient, de la racine, en kα et de comparaison) ne peuvent s’appliquer qu’à des séries à termes positifs. Il convient donc de les appliquer à la série des modules. • La conclusion de cette sous-question demandait de faire appel au résultat suivant relatif aux séries de puissances : toute série de puissances est indéfiniment continûment dérivable sur son intervalle de convergence. ii. • La dérivation terme à terme de la série doit être justifiée en utilisant le résultat suivant relatif aux séries de puissances : toute série de puissances est dérivable terme à terme sur son intervalle de convergence. • La constante réelle α à déterminer ne pouvait évidemment dépendre ni de x, ni de k. 5 Question III Alors que les trois sous-questions concernaient la convergence de suites (numériques ou de fonctions), un certain nombre d’étudiants font référence à des séries ou utilisent des critères qui, comme les critères du quotient, de la racine ou en kα , s’appliquent exclusivement aux séries. Il convient de ne pas confondre les notions de suites et de séries, que ce soit dans la présentation de la réponse et l’utilisation des termes ”série” et ”suite” ou dans l’exploitation des résultats applicables aux unes et aux autres. i. Sur le fond, cette question n’appelle pas de grand commentaire. On notera cependant qu’on ne peut justifier la divergence de la suite par le fait que celle-ci n’est pas croissante (resp. décroissante) et bornée supérieurement (resp. inférieurement). Ces deux conditions constituent ensemble des conditions suffisantes de convergence mais ne sont pas nécessaires à la convergence. ii. La formulation de la question impliquait d’énoncer clairement la relation entre la convergence des suite {|uk |} et {uk } et de démontrer rigoureusement cette relation. Pour mener cette démonstration générale, il convenait de repartir de la définition de la convergence des suites. iii. (a) Une suite de fonctions fk définit une fonction pour toutes les valeurs de x pour lesquelles lim fk (x) existe. Pour de tels x, on pose k→∞ f (x) = lim fk (x) k→∞ Cette expression définit la fonction f . Avec la suite de fonctions considérée, le calcul de cette limite devait être réalisé en deux fois. En effet, x fk (x) = 1 + k x2 n’est une fonction décroissante de k que si x 6= 0. Un raisonnement spécifique devait donc être mis en œuvre pour calculer la limite dans le cas où x = 0. (b) L’hypothèse centrale pour appliquer le théorème relatif à la dérivation terme à terme porte sur la convergence uniforme de la suite des dérivées. Il ne suffisait pas de montrer la convergence de la suite des dérivées ; il fallait encore montrer que cette convergence était uniforme. Comme en (a), l’examen de la convergence de { fk′ } demandait de considérer séparément les cas x 6= 0 et x = 0. Cette procédure permettait de mettre en lumière la discontinuité en x = 0 de g(x) = lim fk′ (x) k→∞ (♥) Cette discontinuité a échappé à la grande majorité des étudiants qui n’ont dès lors pas perçu non plus la nécessité de discuter les cas 0 6∈ [α, β] et 0 ∈ [α, β]. (c) Le théorème relatif à la dérivation terme à terme présenté à la page 4.39 du syllabus ne définit que des conditions suffisantes. Il n’est donc pas correct d’affirmer que le nonrespect de ces conditions entraı̂ne le caractère illicite de la dérivation terme à terme. Faute de considérer explicitement le cas x = 0, de nombreux étudiants écrivent erronément lim fk′ (x) = 0 k→∞ ∀x ∈ [−1, 1] et concluent donc, à tort, à la convergence des fk′ vers f ′ sur [−1, 1]. 6