Le peintre Claude Viallat à la Bpi

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Le peintre Claude Viallat à la Bpi
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Le peintre Claude Viallat à la Bpi
Publié le 01/09/2016
ARTS peinture 20e siècle 21e siècle
Entre les deux escalators de la bibliothèque, une œuvre de grand format, riche en couleurs accueille le
visiteur.
Ce qui frappe de prime abord, c'est l’aspect monumental (512 x 343 cm), ensuite le motif, une sorte de
haricot ou d’osselet, répété régulièrement, enfin la force des couleurs et la subtilité de leurs associations.
On y distingue dans la partie centrale une
dominante rose violine sur un fond gris où
les tons vibrent du plus clair au plus foncé.
Sur les côtés, une combinaison de paires
colorées qui se répondent : des rose
orangé, framboise, des bleu ciel, mauve,
outremer, des jaune miel, d’or, des vert
tendre… On pense à la musique, aux
Suites de Bach : un même thème aux
variations infinies.
Le support est atypique : la toile est libre,
non contenue dans un châssis, ce n'est ni
un rectangle, ni un carré comme la plupart
des tableaux accrochés dans les musées.
Sa forme évoque un oiseau ou un ange : un
corps avec 2 ailes.
" La Chouette" est une œuvre de Claude
Viallat, réalisée en 1981, une peinture
acrylique sur housse de voiture. Elle fait
partie des collections du Musée national
d'art moderne-Centre Georges Pompidou.
"On s'avance dans la peinture sans savoir.
La main droite poussant la main gauche.
Une toile poussant l’autre à tâtons.
On regarde la peinture un œil mouillé.
La couleur en débord.
Une toile bordant l’autre.
Le débord de l’une tirant la suivante.
La mouillure de l’œil marquant la
méconnaissance.
La réalité physique de la peinture marque le
savoir et la méconnaissance
l’un rejaillit sur l’autre
l’assure et le déstabilise.
On apprend la peinture à tâtons. "
Claude Viallat
L'artiste
Claude Viallat est né en 1936 à Nîmes, pays de culture languedocienne, terre de tauromachie. Il aime lire
des romans, de la poésie et des bandes dessinées. Il suit une formation artistique classique à l’Ecole des
Beaux-Arts de Montpellier puis à Paris.
Au début des années 1960, Paris célèbre le peintre Georges Mathieu et l’abstraction lyrique. Tout jeune
artiste, Viallat ne se reconnaît pas dans cette tradition. Se sentant profondément peintre, il résiste aussi au
courant qui annonce la fin de la peinture. Dans cette période de recherche personnelle, il découvre, dans
quelques galeries parisiennes, la jeune peinture américaine, et regarde, fasciné, les œuvres de Morris Louis
et Kenneth Noland. Petit à petit, il s’oriente vers l’abstraction, renonce à la peinture de chevalet, travaille au
sol, utilise des toiles libres sans châssis et non apprêtées.
En 1966, Viallat met en place un système de travail qu’il
applique encore aujourd’hui : pour lui la forme n’a pas d’
importance, il s’en libère en adoptant une forme née du
hasard, quelconque, abstraite, biomorphe, toujours la
même, une sorte de haricot qu’il applique régulièrement
sur la toile à l’aide d’une éponge ou d’un pochoir. En
évacuant le sujet, il peut se concentrer sur la surface, lui
trouver un rythme. Il expérimente sur des toiles
récupérées, détournées de leur fonction initiale (stores,
bâches militaires, parasols, voiles, tentes…). Il y appose
des couleurs que le support va modifier selon des lois qui
échappent à l’artiste. La couleur demeure l’autre
composante fondamentale de l’œuvre de Claude Viallat,
fidèle admirateur de Matisse et Picasso auxquels il rendra
hommage dans ses œuvres.
A la fin des années 1960, de jeunes artistes se retrouvent
dans une même volonté de déconstruire la peinture
traditionnelle. Leur démarche débouche sur un travail théorique qui sera à l’origine du mouvement Supports
/Surfaces fondé en 1970 entre autres par Claude Viallat, Daniel Dezeuze et Patrick Saytour, ses condisciples.
Depuis près de cinquante ans, tout en développant un rapport intense à l'histoire de la peinture, Viallat
poursuit son travail sur la matérialité du support, avec une grande liberté de création. En parallèle, il continue
sa réflexion sur les composants de la toile (fil, corde…) et les gestes ancestraux régis par des principes d’
équilibre et de tension, de poids et contrepoids, en créant des objets précaires à partir de morceaux de bois
et de ficelles. Dans une veine plus figurative, il trouve encore le temps pour des dessins de tauromachie, sa
passion occitane.
A écouter, à voir
Claude Viallat, "A voix nue", France Culture, 2014, 5 x 28'
En 2014, Arnaud Laporte rencontre Claude Viallat dans son atelier à Nîmes et au Musée Fabre à
Montpellier à l'occasion de sa rétrospective. (1 : Viallat avant Viallat, 2 : Matisse, 3 : Picasso, 4 : Pollock,
5 : Hantaï / BMPT / Supports-Surfaces )
Pour écouter la suite (de 2/5 à 5/5 ): http://www.franceculture.fr/personne-claude-viallat.html
Un jour, une œuvre : entretien avec Claude Viallat, Centre Pompidou, 2011, vidéo, 1h21'
Entretien en 2011 entre Claude Viallat, Bernard Blistène, conservateur au Centre Pompidou et un
groupe de jeunes adolescents autour de "Fenêtre à Tahiti ; Hommage à Matisse, 1976". Le peintre parle
de son travail et de son admiration pour Henri Matisse. A 33'43'' commence un entretien entre Michel
Gauthier, conservateur au Centre Pompidou et Claude Viallat qui retrace son parcours artistique.
Un jour, une oeuvre, entretien avec Claude Viallat
A propos de l'auteur
Danielle Resche, Bpi
par centrepompidou
Bibliographie
Viallat : une rétrospective : [exposition,
Montpellier, Musée Fabre, 28 juin-2 novembre
2014]
Publié le 01/09/2016
ARTS
Composée d'une centaine d'oeuvres, cette exposition retrace le
parcours de l'artiste. Elle explore toutes les techniques et matériaux
employés, des dessins d'étude aux formats les plus monumentaux.
Av...
Ecrits
Publié le 01/09/2016
Publié à l'occasion de l'exposition Claude Viallat au Musée Fabre de
Montpellier, le recueil rassemble des textes écrits par, sur et avec
Claude Viallat sous forme d'anthologie. (Electre) A la Bpi, ni...
Ils ont regardé Matisse : une réception
abstraite : Etats-Unis/Europe : 1948-1968 :
[exposition, musée départemental Matisse du
Cateau-Cambrésis, du 15 mars au 14 juin 2009]
Publié le 01/09/2016
ARTS
L'exposition analyse comment certaines problématiques développées
par Matisse (pouvoir décoratif de la couleur, monumentalité,
simplification du dessin) ont été assimilées dans les œuvres des
expressi...
Les années supports-surfaces : 1965-1990
Publié le 01/09/2016
A la Bpi, niveau 3, 704.408 SUP

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