Kurdes, le «moment historique»
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Kurdes, le «moment historique»
6 POLITIK & GESELLSCHAFT Luxemburger Wort Montag, den 9. März 2015 Les Kurdes à la reconquête en Syrie Abdullah Öcalan Au moins 40 morts dans des combats acharnés contre Daesch Nouvelles destructions La coalition internationale qui mène des frappes contre le groupe Etat islamique en Irak doit protéger les sites archéologiques que les djihadistes veulent détruire, a déclaré hier le ministre irakien du Tourisme et des Antiquités. Ces dernières semaines, l'EI a brisé d'inestimables objets conservés au musée de Mossoul, la deuxième ville d'Irak, avant de viser la cité pluri-millénaire de Nimroud et, selon l'ONU, celle fortifiée de Hatra, fondée il y a plus de 2.000 ans. «Ce que je demande à la communauté internationale et à la coalition internationale c'est de frapper le terrorisme où qu'il soit», a déclaré Adel Fahd al-Cherchab à des journalistes à Bagdad. «Nous demandons un soutien aérien», a-t-il ajouté. Car «le ciel n'est pas contrôlé par les Irakiens, le ciel n'est pas dans nos mains. Donc la communauté internationale doit se servir des moyens qu'elle a», a-t-il ajouté. «Hatra est un site au milieu du désert où l'on peut voir (depuis les Entretien avec Salim Levent INTERVIEW: GASTON CARRÉ La Turquie est une gigantesque passerelle entre Occident et Orient, entre Europe et «Levant». Or face à l'UE la Turquie émet des signaux contradictoires, son action face à la Syrie fut contestée lors de la crise de Kobané et l'on ignore les suites qu'Ankara entend donner à l'initiative d'Abdullah Öcalan, le leader kurde qui de sa prison à Imrali vient de lancer un appel au désarmement du PKK, prélude possible à un réglement de la question kurde qui reste un enjeu majeur pour toute la région. Ankara ainsi suscite de nombreuses interrogations, que nous avons soumises à Salim Levent Sahinkaya, l'ambassadeur de la république de Turquie au Luxembourg. La Turquie est candidate à l'EU. Depuis un certain nombre d'années. Son désir d'Europe reste-t-il intact? n Beaucoup d'années en effet ont passé depuis l'acceptation officielle de notre candidature, en 1999; il y a eu des hauts et des bas depuis lors mais notre volonté est intacte, oui, et l'adhésion reste un objectif stratégique de la politique d'Etat turque. Il s'agit là d'un objectif formulé de très longue date, et qu'on ne saurait remettre en question du jour au lendemain, quels que soient les obstacles qui périodiquement entravent notre marche vers l'Union. Doublement stratégique Les djihadistes veulent s'emparer de Tall Tamer car elle est doublement stratégique. Son contrôle leur permettrait de couper la voie de communication entre l'est de la province et la ville de Hassaké, tenus par les Kurdes. Ils pourraient également s'ouvrir un corridor reliant la province d'Alep (Nord) à la frontière irakienne et à Mossoul qu'ils contrôlent depuis juin. Dans le nord de la Syrie, les combats se sont poursuivis entre djihadistes du Front al-Nosra et forces du régime autour de Handarat et Bashkoy. Selon l'OSDH, un chef local d'Al-Nosra a trouvé la mort et un enfant a été tué par un missile dans la localité rebelle de Hraitane. Selon une source militaire, l'armée a relancé dans ce secteur une offensive dans la nuit de vendredi à samedi avec l'appui de l'aviation, après l'échec d'une première tentative le 20 février. Parmi ces obstacles figurent les réticences exprimées en regard du problème chypriote, par la France notamment. La Turquie est-elle en mesure d'avancer une solution? n La Turquie a d'ores et déjà avancé une solution. Nous avons souscrit au projet d'un Etat fédéral chypriote, c'était le plan Annan de 2004, que nous avons soutenu. C'était une opportunité considérable mais la partie grecque a voté non. Entretemps l'Union européenne a accepté l'adhésion du Sud comme membre à part entière et celui-ci dès lors traîne des pieds. La Turquie ne reconnaîtra pas le Sud chypriote comme Etat... n Le bonheur d'une combattante de l'YPG, la principale force kurde en Syrie, au moment de la reconquête de Tal Hamis, après six jours de combats contre les djihadistes de Daesch (Etat islamique). Les femmes participent activement à la lutte armée des Kurdes. (PHOTO: AFP) airs) n'importe quelle infiltration», a avancé le ministre irakien. La coalition a annoncé avoir mené 12 raids en Irak entre samedi et dimanche matin, dont deux à proximité de Mossoul. Ils ont détruit, selon la coalition, une unité de l'EI ainsi que deux «pelleteuses», sans qu'il ne soit précisé s'il s'agissait d'engins utilisés pour s'en prendre aux sites archéologiques. Les destructions du patrimoine irakien ont lieu dans les zones contrôlées par l'EI dans la province de Ninive (nord), où le gouvernement irakien est incapable d'intervenir, faute de troupes suffisantes. D'autant que des dizaines de milliers d'hommes sont mobilisée autour de la ville de Tikrit, plus au sud, pour tenter de la reprendre aux djihadistes. Cibler les djihadistes marquerait un changement pour la coalition, qui mène jusqu'à présent des frappes visant à affaiblir les capacités militaires de l'EI en Irak et en Syrie voisine. (AFP) appelle le PKK à déposer les armes Kurdes, le «moment historique» La bataille de Tall Tamer Beyrouth. Au moins 40 combattants kurdes et des djihadistes du groupe État islamique (EI, ou Daesch) ont été tués dans de violents affrontements pour le contrôle de Tall Tamer, une localité stratégique du nord-est de la Syrie, a affirmé dimanche une ONG. Par ailleurs, onze civils ont péri hier lors d'un raid aérien du régime contre Erbine, une localité rebelle située à 7 km au nord-est de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). 50 personnes ont été blessées. «De terribles combats se sont déroulés durant les dernières 24 heures autour de Tall Tamer», une localité à 40 km au nord-ouest de Hassaké tenue par les forces kurdes mais «que les djihadistes cherchent à prendre», a affirmé le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane. «L'EI a d'abord réussi à avancer mais les Unités de protection du peuple (YPG, la principale force kurde en Syrie), ont demandé des renforts et réussi à le faire reculer. Les combats ont fait 40 morts de part et d'autre», a-t-il ajouté. POLITIK & GESELLSCHAFT Luxemburger Wort Montag, den 9. März 2015 Non. Ce que nous voulons, c'est l'égalité politique, dans une structure fédérale voire une formule à deux Etats, si véritablement elle suppose cette égalité. Cela demande de la bonne volonté de la part de tous. Voyez la découverte en Méditerranée, au large de Chypre, de pétrole et de gaz. Le Sud le revendique, alors qu'il faudrait le partager. Et ces ressources ne pouvant être acheminées vers l'Europe qu'à travers la Turquie, il faut lever l'embargo sur le Nord. Bien plus que par le dossier chypriote, la perception de la Turquie par les opinions publiques est brouillée par la conduite d'Ankara en matière de droits de l'Homme, plus particulièrement de Recep Tayyip Erdogan, ancien Premier ministre et désormais président... n Certains médias, français, allemands, britanniques, ont mené une Sahinkaya, ambassadeur de Turquie au Luxembourg campagne très défavorable à cet égard. Or le parcours de Tayyip Erdogan atteste largement la confiance qu'il a gagnée auprès des électeurs. Quant à la conduite à laquelle vous faites allusion, il est vrai que des journalistes ont été incarcérés. Mais pas pour délit d'opinion! Ces gens sont poursuivis pour des infractions pénales, pour des actes de diffamation, pour leur appartenance ou leur soutien à des organisations illégales. n Des organisations pro-kurdes? Non, en aucun cas. Et leurs procès sont menés selon les règles de l'Etat de droit. La Turquie n'est pas la Corée du Nord! Quant à la liberté d'expression, jamais M. Erdogan n'a «bloqué Internet». On ne ferme pas Internet. Par contre des mesures ont été prises à l'encontre de dispositifs comme Twitter, dès lors que ceuxci ont violé la vie privée et insulté la dignité d'hommes politiques. Vous seriez surpris par la virulence du débat public en Turquie, basée sur une liberté qui elle-même repose sur des fondations démocratiques très anciennes, qui ne peuvent être balayées au moindre coup de vent. La confiance à M. Erdogan lui serat-elle renouvelée lors des élections législatives du mois de juin? n Oui. Sans doute. Je ne doute pas que le parti AKP au pouvoir remportera ces élections avec une large majorité. Un mot sur la crise ukrainienne. Pourquoi ne pas participer aux sanctions à l'encontre de Moscou? n Parce qu'elles seraient contraires à nos intérêts. Nous recevons 70% de notre gaz naturel de la Russie. Nous avons des liens stratégiques avec l'Ukraine, mais avec la Russie aussi. L'UE ne peut nous imposer la participation à des sanctions qui seraient dommageables pour nous. En même temps nous disons à Moscou: «Ce que vous avez fait aux Tatars de Crimée n'est pas tolérable» [la minorité tatare, musulmane et turcophone, est persécutée par Moscou depuis l'annexion de la péninsule]. La question arménienne continue de peser sur l'image de la Turquie. Votre refus de reconnaître le «génocide» de 1915 est-il irrévocable? n Une résolution des Nations unies en ce sens a été adoptée en 1948. Mais elle n'est pas rétroactive. Et aucune instance internationale n'avait conclu jusqu'alors à un «génocide», qui sur le plan du droit international est une notion très précise. Il y a eu des déportations, il y a eu des morts durant ces déportations, nous reconnaissons qu'en 1915 a eu lieu une tragédie, M. Erdogan d'ailleurs a présenté ses condoléances aux Arméniens, mais nous ne pouvons nommer cette tragédie un «génocide». Reste, au présent, le drame kurde. Tel qu'il fut rappelé à notre souvenir n «Le PKK reste une organisation terroriste armée»: Salim Levent Sahinkaya, ambassadeur de la république de Turquie au Luxembourg. (PHOTO: GUY WOLFF) lors de la crise de Kobané envahie par Daesch. Pourquoi l'armée turque n'estelle pas intervenue, alors que ses blindés étaient alignés sur la frontière turco-syrienne toute proche? On ne pouvait du jour au lendemain se livrer à une intervention militaire, sans concertation avec l'Otan, dont nous sommes Etat membre, et sans résolution des Nations unies. Nous ne pouvions y aller seuls. Nous avons demandé une zone d'exclusion aérienne par contre, et je signale que Kobané aujourd'hui est sauvée, grâce aussi à la Turquie. Nous avons permis le passage des peshmergas kurdes venus du nord de l'Irak, et par ailleurs nous avons consenti une ample contribution humanitaire en acceptant immédiatement d'accueillir 200.000 habitants en fuite. Quant aux blindés, ils avaient pour but aussi d'empêcher que des Kurdes de Turquie ne passent la frontière pour aller se faire massacrer de l'autre côté. « Daesch est un insecte mortel, et le régime syrien le marécage qui l'abrite.» Salim Levent Sahinkaya Le chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, vient d'appeler ses troupes à prendre la «décision historique» de déposer les armes. Un espoir que soit mis fin à la rébellion séparatiste kurde, qui ensanglante la Turquie depuis près de trente ans? n C'est un appel dont Ankara bien évidemment a pris acte avec beaucoup d'intérêt, et nous sommes là à un moment historique en effet. Cela dit, des progrès immenses ont d'ores et déjà été accomplis, si l'on songe qu'il fut un temps où l'existence même de Kurdes en Turquie était niée. Depuis des années déjà le HDP [Parti démocratique du Peuple, représenté au Parlement] assure une fonction d'intercession entre Öcalan et Ankara. Deux ministres sont en charge maintenant d'étudier les dix points du plan présenté par le leader kurde, c'est dire l'intérêt que le gouvernement lui accorde. Mais quelle pourrait être pour les Kurdes la contrepartie d'un renoncement du PKK à la lutte armée? Une autonomie administrative? n Ces mots, «autonomie administrative», ne figurent même pas dans le papier d'Öcalan. Le HDP par contre parle d'«autonomie démocratique», et cette notion-là est désormais à l'examen. Une autonomie au sens fort du terme n'est donc pas à l'ordre du jour... n Non. Ce que l'on peut envisager toutefois, c'est une forme de décentralisation à la française. En fait, les Turcs comme les Kurdes demandent une nouvelle constitution, qui selon les termes mêmes de la partie kurde établirait les principes d'une «démocratie pluraliste» tenant compte de la diversité du pays et des évolutions qu'il a connues. Lors de la crise de Kobané Erdogan déclara que «Le PKK et l'Etat islamique c'est la même chose». Comment accroire une volonté de dialogue de la part d'un homme qui établit une équivalence entre un mouvement autonomiste et une horde de barbares? n Les propos du président avaient pour objectif de souligner le fait que le processus politique pour résoudre le problème kurde ne change point le caractère terroriste du PKK. Celui-ci est classé «organisation terroriste» par la Turquie, mais aussi par l'Union européenne et les Etats-Unis. Si le processus de paix est couronné de succès, ce que nous souhaitons tous, les militants armés du PKK déposeront leurs armes et cela signifiera un pas énorme vers une paix durable. Mais tant que la Turquie et la communauté internationale ne seront pas convaincues que le PKK a perdu complètement son caractère terroriste, il va rester pour nous une organisation terroriste armée. Peut-on imaginer qu'Öcalan soit libéré un jour? n Öcalan a été condamné à mort en 1999 pour avoir fondé et dirigé une organisation armée terroriste, et après l’abolition de la peine de mort en Turquie, sa peine a été commuée en prison à perpétuité, en 2002. C'est une situation juridique très claire. Par ailleurs, la sensibilité populaire en Turquie est très vive face à la question Öcalan. Il est difficile d’imaginer que l’ancien chef du PKK soit libéré un jour. Par-delà la question kurde, quelle est désormais la priorité pour la Turquie au Proche- et au Moyen-Orient? n Soutenir l'opposition modérée à Bachar el-Assad. Il s'agit de combattre Daesch, mais pour ce faire il faut surtout combattre le régime syrien d'El-Assad, qui est à l'origine de tous les maux. Daesch est un insecte mortel, mais pour le détruire il faut assécher le marécage qui l'abrite. Le marécage, c'est le régime syrien. 7 Du PKK aux barreaux, la longue épopée d'«Apo» Abdullah Öcalan: 40 ans de lutte pour le Kurdistan «Nous nous rapprochons du règlement d'un conflit vieux de trente ans, sous la forme d’une paix définitive»: le chef emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, vient d'appeler ses troupes à déposer les armes, laissant advenir un nouvel espoir de sortie de crise, cette crise kurde qui en 30 ans aurait fait 40.000 morts. Face à cet appel qualifié d'historique, voici un rappel succinct du parcours d'Öcalan, figure de proue de la «nation» kurde. L'épopée d'Abdullah Öcalan débute en 1978, quand ce militant de la cause kurde fonde le Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK, d'obédience marxiste-léniniste. C'est une organisation de guérilla, qui très vite contraint Öcalan, que les Kurdes ont surnommé «Apo», à prendre le maquis entre Syrie et Liban. En août 1984, premier moment d'éclat: «Apo» décide d'engager la lutte armée pour obtenir la création d'un Etat kurde indépendant. Aux attaques du PKK répond la répression des forces de sécurité turques. Le sud-est de l'Anatolie va devenir, pour longtemps, le théâtre d'une sorte de guerre civile, une guerre impitoyable, avec ses tueries de part et d'autre, ses massacres parfois, ses villages rasés. Une importante diaspora en Europe (ici à Berlin) ne cesse de manifester son soutien à Öcalan, figure de proue de la cause kurde. (PHOTO: AFP) L'errance et la capture En 1998 la Turquie fait pression sur Damas: Öcalan doit quitter la Syrie. C'est le début de l'errance, quand le leader kurde parcourt l'Europe en quête d'asile politique. Activement recherché par la Turquie (assistée pour l'occasion par le Mossad, les services secrets israéliens), Öcalan est localisé au Kenya et capturé par les services secrets turcs à la porte de l'ambassade de Grèce à Nairobi. On se souvient des humiliantes images que la Turquie fait circuler alors: Öcalan menotté, confus, drogué peutêtre, et contraint à la pose sous le drapeau turc. Jugé et condamné à mort en 1999, il ne doit sa survie qu'à la volonté turque d'entrer dans l'Union européenne et à la suppression de la peine capitale en 2002. Sa peine est commuée en détention à perpétuité dans l'île-prison d'Imrali, non loin d'Istanbul. L'émotion est vive en Europe, où vit une importante diaspora de Kurdes contraints à l'exil, mais les Etats-Unis laissent faire la Turquie, Etat membre de l'Otan qui met à disposition de l'armée américaine des aéroports constituant de précieuses bases opérationnelles pour ses interventions militaires au Moyen-Orient. Sous les verrous, dans une prison où il est l'unique détenu, Apo continue de diriger le PKK, à travers les instructions qu'il livre à ses avocats. Son attitude peut paraître ambivalente: volonté de pacification ou incitation à de nouvelles actions armées? Le fait est qu'il ordonne un cessez-le-feu unilatéral, qui perdure jusqu'en 2004. Surtout, il commande au mouvement de renoncer à un Etat kurde indépendant et de militer pour une autonomie politique au sein de la Turquie. Le gouvernement islamo-conservateur croit pouvoir contourner le chef kurde en engageant en 2009 des négociations secrètes, en Norvège, avec d'autres chefs du PKK, c'est le «processus d'Oslo», qui va échouer. Recep Tayyip Erdogan, désormais président, a renoué le dialogue avec APO. Mais Erdogan aussi est ambigu, oscillant entre volonté de conciliation et déclarations de dénigrement, comme lors de la récente crise de Kobané, où face à la ville assiégée par l'Etat islamique au Kurdistan syrien il déclara que «Le PKK et l'Etat islamique c'est la même chose». (G.C./AFP) Kurdes, les descendant des Mèdes Les Kurdes sont un peuple iranien, descendant des Mèdes, qui compterait environ 40 millions de personnes vivant surtout en Turquie (Kurdistan du Nord), en Iran (Kurdistan de l'Est), en Irak (Kurdistan du Sud) et en Syrie (Kurdistan de l'Ouest). Depuis un siècle, des Kurdes luttent pour leur autodétermination, afin d'avoir leur propre patrie, le Kurdistan. Tous les États qui abritent une communauté non négligeable de Kurdes s’opposent activement à la création d’un État kurde, craignant de devoir abandonner une partie de leur territoire national. Une émigration récente a entraîné l'apparition d'une dia- spora kurde qui est présente dans tous les pays de l'Europe occidentale, aux États-Unis et en Australie. Les Kurdes parlent des dialectes issus du kurde, langue indo-européenne de la branche iranienne. Le kurde utilise des alphabets différents (latin, cyrillique, arabe, persan) et connaît des variantes: le sorani au Kurdistan du Sud et de l'est, le kurmandji dans les quatre parties, le zazaki au Kurdistan du Nord, d'autres dialectes sont parlés au Kurdistan tels que le lori, le laki, le gorani, etc. La majorité des Kurdes sont sunnites (80 %), mais il existe d'autres croyances tels que l'alévisme, le yézidisme, le yarsanisme.