Télécharger
Transcription
Télécharger
FEDERATION DES ENTREPRISES DU COMMERCE ET DE LA DISTRIBUTION Loi de Modernisation de l’Economie REFORMER VRAIMENT POUR LE POUVOIR D’ACHAT Avril 2008 Contact : Muriel Hoyaux (FCD) - Tél : 01 44 43 99 01 - Fax : 01 47 20 53 53 SOMMAIRE 1/ LA NOUVELLE CONJONCTURE MILITE POUR LA REFORME 1.1. La France subit la hausse de l’alimentation, comme toute l’Europe, mais avec un certain décalage 1.2. La situation est d’autant plus sensible pour les consommateurs que les prix avaient plutôt baissé dans la période précédente 1.3. Les conséquences négatives pour les marges des commerçants 1.4. La consommation est dans une phase délicate 2/ LA REFORME DE LA NEGOCIABILITE DOIT NOUS SORTIR ENFIN DE L’ECONOMIE ADMINISTREE 2.1. Depuis la loi Galland, la France est engluée dans l’économie administrée 2.2. Il faut simplifier le mode de négociation et permettre une discussion directe des tarifs de l’industriel sans passer par la vente de prestations de service par le commerçant 2.3. La rédaction actuelle donne de très fortes garanties aux industriels 2.4. Les intérêts du consommateur et des PME sont au centre de la réforme 3/ LA LOI ROYER-RAFFARIN EST A BOUT DE SOUFFLE 3.1. Certains découvrent que les ouvertures de magasins ont été freinées par la loi Royer-Raffarin 3.2. Le projet de loi LME se borne à répondre formellement aux injonctions de Bruxelles 3.3. Une vraie réforme passe par une nouvelle implication des élus 4/ DELAIS DE PAIEMENT ET TAXES : IL NE FAUT PAS TIRER CONTRE LE CAMP DU POUVOIR D’ACHAT 4.1. Ce n’est pas le moment d’augmenter les taxes sur la consommation 4.2. La mesure sur les délais de paiement risque d’avoir aussi un impact sur les prix 2 UNE VRAIE REFORME EN FAVEUR DU CONSOMMATEUR Une crise de confiance s’est installée : mauvaise communication, débat lancinant entre l’industrie et le commerce, retour de l’inflation, discours flottant sur le pouvoir d’achat, jugements contradictoires sur la concurrence. Il faut une vraie réforme dans le cadre de la loi de modernisation pour sortir de ce marasme et recréer une vraie dynamique de confiance et de consommation. Relations industrie-commerce Urbanisme commercial Délais de paiement et taxes Scénario de blocage Suppression de l’obligation de non discrimination en gardant l’encadrement actuel de la négociation Répondre favorablement à la demande de Bruxelles Maintien d’une autorisation spécifique d’exploitation Addition de plusieurs coûts supplémentaires à répercuter Ouverture le dimanche ? Scénario de vraie réforme Créer un espace de négociation, supprimer la facturologie et mettre fin aux marges arrière Aller véritablement vers une logique d’urbanisme de droit commun Moratoire sur tout impôt supplémentaire pour le consommateur A minima rapport du Conseil Economique et Social IMAGE DE LA DISTRIBUTION : HALTE AU BOUC ! Quelques exemples d’injonctions paradoxales adressées au secteur de la distribution : Les prix de la grande distribution sont trop élevés Les distributeurs se partagent le marché Il faut baisser les prix en prenant sur les marges des distributeurs Les fruits et légumes sont multipliés par x dans les magasins. Il faut supprimer le temps partiel Il faut monter le temps partiel à 30 H par semaine Il faut réhabiliter les magasins anciens Il faut multiplier les promotions Il faut réduire l’assortiment pour baisser les prix Les distributeurs font disparaître le petit commerce par une concurrence excessive La France est le pays où il y a le plus de m² - Il faut augmenter les salaires des caissières - Il faut mieux rémunérer les producteurs Il faut interdire la communication sur les promotions de fruits et légumes Il faut augmenter l’emploi dans la grande distribution Cela empêche d’avoir un second emploi Il faut faire du low cost Elles sont illisibles pour le consommateur Il faut vendre les produits du terroir 3 1/ LA NOUVELLE CONJONCTURE MILITE POUR LA REFORME 1.1. La France subit la hausse de l’alimentation, comme toute l’Europe, mais avec un certain décalage Prix harmonisés Alimentation, 12 mois glissants Prix harm onisés Alim entation, Eurostat 12 m ois glissants 16 janv-07 12 8 4 0 -4 nov-06 mars-07 juil-07 nov-07 mars-08 Zone Euro UE 27 A llemagne Espagne France Italie Pologne Royaume-Uni juil-07 janv-08 mars2008 Zone Euro 2,5 2 5,4 6,2 UE 27 2,9 2,6 6,3 6,9 Allemagne 2,6 1,9 6,1 7 Espagne 2,4 2,6 7 6,9 France 1,7 0,8 4,4 5,6 Italie 2,9 2,5 4,5 5,5 Pologne 2,7 4,3 8 6,9 Royaume-Uni 3,9 2,8 6,1 5,5 La hausse des prix alimentaires pour l’année 2008 peut être estimée autour de 4 %. Indice s de s pr ix à la cons om m ation (Ins e e , m ar s 2008) 30 Produits pétroliers 20 Produits f rais 10 0 Logement eau gaz électricité nov-01 nov-02 nov-03 nov-04 nov-05 nov-06 nov-07 -10 -20 Produits manuf acturés A limentation hors produits f rais Services Les hausses de tarifs des industriels ont été diffusées le plus tard possible au cours de l’année 2007. La hausse de l’alimentation a démarré à la fin de l’année. 4 La hausse des matières premières agricoles reste élevée. Evolution du prix du lait pour 1000L payé aux producteurs (Source: Sondage office de l'élevage) 2006 2007 Extrapolation 2008 400 € 382 € 378 € 363 € 350 € 323 € 300 € 278 € 274 € 259 € 240 € 250 € 289 € 307 € 303 € 243 € 304 € 344 € 341 € Octobre Novembre 334 € 308 € 256 € 200 € 150 € 100 € 50 € 0 € Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Décembre Evolution du cours du blé rendu Rouen (Données ONIGC) 300 250 200 150 100 50 11 .0 1. 07 25 .0 1. 07 08 .0 2. 07 22 .0 2. 07 08 .0 3. 07 22 .0 3. 07 05 .0 4. 07 19 .0 4. 07 03 .0 5. 07 17 .0 5. 07 31 .0 5. 07 14 .0 6. 07 28 .0 6. 07 12 .0 7. 07 26 .0 7. 07 09 .0 8. 07 23 .0 8. 07 06 .0 9. 07 20 .0 9. 07 04 .1 0. 07 18 .1 0. 07 01 .1 1. 07 15 .1 1. 07 29 .1 1. 07 13 .1 2. 07 27 .1 2. 07 10 .0 1. 08 24 .0 1. 08 07 .0 2. 08 21 .0 2. 08 06 .0 3. 08 20 .0 3. 08 03 .0 4. 08 0 Hausses des tarifs industriels (moyenne) 2006 4,6 % 2007 8% 5 1.2. La situation est d’autant plus sensible pour les consommateurs que les prix avaient plutôt baissé dans la période précédente Prix de produits de gra nde consom m a tion, Pa ne l/Nie lse n à m a rs 2008 6 Pr e m ie r s pr ix 4 Ma rque s de distribute urs 2 Total 0 f év r-03 f évr-04 f év r-05 f év r-06 f évr-07 f év r-08 Ma rque s na tiona le s -2 -4 -6 La plus faible baisse depuis la fin 2005, puis la remontée des prix des premiers prix et des marques de distributeurs ont certainement eu un impact psychologique fort sur le consommateur. Les consommateurs se tournent plus vers l’offre « discompte ». % Part de marché du Maxidiscompte Source : TNS Global 2000 2004 2007 9 13,2 13,2 Evolution du chiffre d’affaires des marques de distributeur dans l’alimentaire 06/01/2008 4,9% 6,3% MDD standard -3,4% MDD premiers prix Source : ACNielsen-Panel International MDD 02/03/2008 8,2% 9,3% 1,2% Les baisses de prix passent dans une large mesure par les promotions et les réductions de prix particulières. Part Promotions en GMS Source : IRI France 2000 2007 14,40% 17,60% 6 1.3. Les conséquences négatives pour les marges des commerçants Contrairement à ce qui est dit partout, les marges des commerçants sont sous pression. « L’impact de la réduction des délais de paiement qui est annoncée est très conséquent et concerne principalement les affaires de plus de 500 millions d’euros de chiffre d’affaires. Mais les effets de cette mesure devraient aussi se répercuter aux magasins indépendants du commerce organisé ou franchisé. Nos analyses nous conduisent à conclure que le secteur est manifestement amené à se fragiliser et les défaillances devraient continuer à augmenter », conclut Nicolas Delzant, directeur de la recherche et membre du directoire Euler Hermes SFAC. Source Etude SFAC Euler : « Accélération des repositionnements stratégiques des distributeurs mondiaux pour améliorer leur rentabilité dans un secteur globalement fragilisé, notamment en France » - 11 mars 2008 Les résultats opérationnels annoncés en France par les enseignes ne sont pas bons. Résultat net part du groupe Variation annuelle2007/2006 France 962 2299 664 0,8% 1,0% 52,4% -8,8 % (EBITDA) -5,7% (résultat opérationnel) 4,4 % (EBITDA) Auchan Carrefour Casino Millions d’euros A l’inverse, les grands groupes de l’alimentaire s’en tirent plutôt bien : Nestlé (millions de CHF) Danone L' Oréal Fromageries Bel Millions d’euros Résultat net part du groupe Variation annuelle 2007/2006 10150 4180 2656 95 10,30% 209,0% 29,0% 18% Du côté agricole, les céréaliers sourient et les éleveurs pleurent. Du fait de l’augmentation mondiale du prix des céréales, les producteurs (Céréales, oléagineux, protéagineux) ont doublé leurs revenus entre 2006 et 2007. Dans le même temps, les éleveurs qui consomment de grandes quantités de céréales pour l’alimentation de leurs animaux (volailles et porcs notamment), ont vu leurs revenus diminuer de 59 %. Evolution des revenus agricoles entre 2006 et 2007 (Source Agreste) Ensemble des exploitations professionnelles 11% Céréales, oléagineux, protéagineux 98% Ensemble grandes cultures 65% Viticulture d' appellation 21% Polyculture 19% Elevage et culture 17% Eleveurs bovins laitiers -4% Eleveurs bovins viande -23% Eleveurs ovins et autres herbivores -28% Arboriculture fruitière -35% Maraîchage et fleur -55% Hors sol (éleveurs de volailles et porcs) -59% 7 1.4. La consommation est dans une phase délicate Le premier trimestre 2008 a été difficile. 10 Enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages (Insee, mars 2008) Glissem ent annuel de la consom m ation (Insee) Situation financière 0 2005001 2006001 2007001 2008001 12 8 -10 Indicateur résumé -20 -30 Niveau de vie Perspectives -40 4 0 janv-00 janv-01 janv-02 janv-03 janv-04 janv-05 janv-06 janv-07 janv-08 -4 -50 Produits manufacturés Prod. manufacturés champ commerce Des facteurs conjoncturels ont pu jouer (effets calendaires, impact du temps maussade sur les produits de saison, déports vers d’autres consommations : loyers, abonnements, voyages). Pour créer la confiance, il faut : • • - - Recréer une dynamique dans la concurrence : voir les paragraphes 2/ et 3/ Avoir un vrai débat au niveau national et européen sur l’alimentation pour établir un consensus sur les questions suivantes : perspective des cours des matières premières agricoles, opportunité des programmes du bioéthanol en France et aux Etats-Unis, jachère et quotas, reconstitution des stocks, pour peser sur la spéculation, pédagogie des citoyens (éviter les débats du type 60 Millions de consommateurs), solidarité internationale. 8 2/ LA REFORME DE LA NEGOCIABILITE DOIT NOUS SORTIR ENFIN DE L’ECONOMIE ADMINISTREE 2.1. Depuis la loi Galland, la France est engluée dans l’économie administrée On en est à la cinquième réforme sur le sujet depuis dix ans. Juillet 1996 Mai 2001 Loi Galland Loi NRE Lutter contre Encadrement les prix des marges abusivement arrière Juin 2004 Août 2005 Décembre 2007 Printemps 2008 Loi Dutreil Loi Chatel Loi LME Accords Assouplissement Seconde étape Sarkozy du seuil de de la loi Dutreil revente à perte bas Lutte contre les prix prédateurs Lutte contre la hausse des prix des grandes marques 9 2.2. Il faut simplifier le mode de négociation et permettre une discussion directe des tarifs de l’industriel sans passer par la vente de prestations de service par le commerçant. La négociation est aujourd’hui rigidifiée et compartimentée (schéma ci-dessous) Il faut pouvoir simplifier le système pour favoriser une contractualisation efficace d’un « plan d’affaires » entre l’industriel et le distributeur. "Contrepartie globale" Contreparties ligne à ligne - droit commun des contrats - notion de "déséquilibre significatif" Passent à l' avant (dans la LME) CPV Quantitatif Logistique Conditions Taux de Coopération Services détention commerciale distincts particulières (têtes de (statistiques, de vente gondole, service après- catalogues …) vente) 441-7 2° 441-7 3° 441-7 1° avant (modalités de la vente) arrière (prestations de service rendues par l' acheteur) La négociabilité passe par la suppression de l’obligation de non discrimination proposée par le rapport Hagelsteen (février 2008), qui est contenue dans le projet de loi. Elle doit passer aussi par une réelle simplification de la négociation (sortir de la facturologie et de la barémisation), faute de quoi, la réforme serait privée d’effet. Les négociations industrie-commerce sont en France certainement les plus compliquées du monde, pour permettre le contrôle des prix (seuil de revente à perte) et des marges (contreparties de la négociation commerciale). 10 2.3. La rédaction actuelle donne de très fortes garanties aux industriels Garanties demandées par les industriels Les CGV (Conditions Générales de Vente) et les tarifs sont le socle de la négociation La coopération commerciale est maintenue sous forme de prestations de service à l’arrière, avec justification ligne à ligne Un contrôle des engagements contractuels est introduit sur la négociation avant (concept de contrepartie globale) Le droit commun des contrats s’applique (cause, justification) Création d’un abus de position si déséquilibre significatif entre les parties Position des distributeurs Contre Contre Pour Rédaction ANIA La suppression complète des prestations de service facturées par le distributeur dès qu’il y a engagement préalable d’achat serait la solution la plus simple, mais les industriels souhaitent désormais garder les marges arrière. Si la négociation à l’avant devait être justifiée ligne à ligne, comme le souhaitent certains industriels, la réforme serait vidée de toute son efficacité. L’objectif est ni plus ni moins de revenir aux modes de négociation qui existent dans tous les pays d’Europe, souvent d’ailleurs avec les mêmes acteurs. 11 2.4. Les intérêts du consommateur et des PME sont au centre de la réforme * Les PME sont en concurrence avec les grands groupes industriels internationaux sur leurs marques et sur les MDD. Elles jouent un rôle essentiel dans la différenciation de l’offre et l’innovation dans les magasins puisqu’elles représentent 85 % de la production des marques de distributeurs (les MDD ne sont pas couvertes par le dispositif loi Galland et sont négociées en direct en toute transparence). Elles bénéficieront des conséquences de la réforme : o baisse des marges arrière qui déforment la négociation (exemple de la charcuterie), o simplification des obligations juridiques et réduction de la complexité. Les distributeurs ont établi des partenariats structurés avec les PME, qui permettent de favoriser l’innovation et la segmentation de l’offre dans les magasins. * L’avantage concret de la réforme, pour le consommateur, est quadruple : - Eviter les hausses de tarifs tactiques ou injustifiées des industriels. Recréer une concurrence entre les distributeurs, sur les marges avant (définition prix de vente magasin). Simplifier la négociation et les contraintes juridiques (de 0,5 à 1 % de gain). Limiter la place des promotions et déductions qui obscurcissent l’image prix, et remettre dans les prix permanents. 12 3/ LA LOI ROYER-RAFFARIN EST A BOUT DE SOUFFLE 3.1. Certains découvrent que les ouvertures de magasins ont été freinées par la loi Royer-Raffarin Plusieurs études sont sorties pour expliquer que les distributeurs jouissaient de « monopoles locaux » et « s’étaient partagés le marché », alors que toute implantation est sous le contrôle direct des pouvoirs publics depuis trente cinq ans. La France a une densité de m² comparable à celle de ses principaux voisins. Les études évoquées rencontrent des problèmes de méthode : - définition des zones de chalandise, analyse de la situation réelle de concurrence sur les prix, analyse par segments en séparant les hypermarchés des supermarchés, des surfaces spécialisées du reste du commerce, comme s’il n’y avait pas de concurrence entre ces secteurs, mauvaise appréhension des structures d’enseigne. Le principe du marché est qu’un nouvel acteur est incité à rester sur le marché dès que les prix sont un peu élevés et créent une opportunité. Répartition des surfaces autorisées Hypermarchés Supermarchés Maxidiscomptes, autres commerces Equipement de la maison Bricolage-Jardinerie Equipement de la personne Sports-Loisirs Grands magasins Source : DCASPL Total m² accordés (milliers) 2000 7,2% 12,6% 2005 6,5% 9,1% 2,0% 13,8% 34,7% 6,5% 10,0% 13,2% 6,5% 13,5% 26,2% 8,9% 10,3% 19,0% 2821,0 3587,8 2006 7,4% 10,8% 7,8% 15,6% 30,6% 11,4% 12,6% 3,8% 3782,3 2007 7,6% 8,4% 4,9% 14,5% 26,4% 10,0% 9,3% 18,9% 3575,1 13 3.2. Le projet de loi LME se borne à répondre formellement aux injonctions de Bruxelles Le fonctionnement des commissions départementales est revu à la marge : Suppression des tests économiques Remplacement par des tests environnementaux Suppression des représentants des chambres consulaires Remplacement par des personnalités qualifiées nommées par le Préfet La principale modification est instituée par la remontée du seuil à 1 000 m² (seuil de la loi Royer avant la loi Raffarin). Cette réforme ne créera pas de dynamique. Elle risque même de se traduire par des contraintes plus fortes pour tous les opérateurs au-dessus du seuil finalement retenu par le Parlement. 14 3.3. Une vraie réforme passe par une nouvelle implication des élus Deux principes simples seraient retenus : - le maire doit être au centre de la décision au travers du permis de construire, - le permis de construire doit tenir compte du plan local d’urbanisme (compétent notamment sur les aspects d’architecture et d’environnement) et des documents d’urbanisme de zones (SCOT ou schéma de développement commercial. La FCD propose : 1) de maintenir les commissions départementales actuelles à titre transitoire pendant trois ans, 2) de mettre en place pendant ce délai un nouveau dispositif d’urbanisme commercial, passant par de nouvelles commissions permettant d’associer entreprises et élus sur un zonage révisable tous les trois ans. Schéma de la réforme après le retour dans le droit commun de l’urbanisme Intégré au Schéma de Cohérence Territoriale (Scot) S’impose au PLU Commission Départementale d' Aménagement Commercial (CDAC) - Permet la représentation de l' ensemble du commerce - Définit les grands principes de zonage du commerce sur la zone du Scot Schéma de développement commercial (SDC) - essentiellement le zonage commercial - questions environnementales et architecturales (relèvent plutôt de la municipalité) Plan Local d' Urbanisme (PLU) Permis de construire du maire 15 4/ DELAIS DE PAIEMENT ET TAXES : IL NE FAUT PAS TIRER CONTRE LE CAMP DU POUVOIR D’ACHAT 4.1. Ce n’est pas le moment d’augmenter les taxes sur la consommation Après la taxe poisson (coût 90 millions d’euros : 2 % sur tous les produits à base de poisson) instituée en janvier par M. Barnier, le Gouvernement envisage de prélever 120 millions d’euros supplémentaires au titre de la taxe d’aide au commerce et à l’artisanat. Le Gouvernement ne peut pas prétendre s’intéresser au pouvoir d’achat et augmenter les taxes à la consommation dans le même temps, d’autant que le niveau des prélèvements obligatoires est déjà élevé. Taux prélèvements obligatoires % Source : Insee 2000 2001 44,1 43,8 2002 2003 2004 43,1 42,9 43,2 2005 2006 2007 43,6 43,9 43,5 D’autres menaces existent : o bonus malus environnemental, o taxation de certains produits alimentaires. 16 4.2. La mesure sur les délais de paiement risque d’avoir aussi un impact sur les prix La négociabilité commerciale est, en fait, composée de trois éléments : Le prix Les conditions Les délais de paiement Au plan économique, le délai de paiement est relié à celui des rotations des stocks. Dans la distribution, les délais de paiement moyens s’établissent ainsi : 2007 Délai de paiement Rotation des stocks Ecart Nombre de jours, : source FCD Produits alimentaires 45 27 18 Produits non alimentaires 67 99 -32 Tous produits confondus 50 45 5 La réglementation prévoit déjà des limitations (qui représentent 56 % du chiffre d’affaires des grandes enseignes alimentaires). Produits alimentaires périssables : 30 jours après la fin de la décade de livraison. Bétail sur pied : 20 jours nets à compter de la date de livraison. Boissons et alcools > 15° : 30 jours fin de mois à compter de la date de livraison. Boissons et alcools < ou = 15° : 75 jours nets à compter de la date de livraison. Transports routiers de marchandises, location de véhicules, activités de transitaire, commissionnaire en douane : 30 jours nets à compter de la date de facture. Compte tenu des volumes en jeu, les transferts créés par la réduction des délais de paiement atteindraient des montants colossaux : - Si le délai de paiement maximal devait être fixé à 60 jours, on estime ainsi à 7 milliards d’euros le total de la trésorerie transférée vers les fournisseurs, dont 4 milliards d’euros au profit des grands groupes multinationaux. - Si le délai devait être ramené à 30 jours, les transferts totaux s’élèveraient à 11 milliards d’euros, dont 7 vers les grands groupes multinationaux. On estime que l’impact sur les prix du coût de financement et de la restructuration des bilans pourrait atteindre 0,5 %. 17