AMAT Jacqueline, Les animaux familiers dans la Rome antique, Les

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AMAT Jacqueline, Les animaux familiers dans la Rome antique, Les
AMAT Jacqueline, Les animaux familiers dans la Rome antique, Les Belles Lettres, Paris,
2002. X-283 p., 28 fig. ISBN 2-251-33818-7. Collection : Realia. Prix : 20 euros.
CR / Review: Anthropozoologica, 41 (2006), pp. 239-247.
Ci-dessous : sans mise en page d’imprimerie/Hereafter:without printer’s lay out.
Tel qu’il est expliqué par la quatrième page de couverture, le titre du livre de Jacqueline
Amat annonce un travail centré sur les bestiae mansuetae des Romains, thème qu’E. Cougny
et E. Saglio ont, en leur temps, inventorié dans un copieux article du Dictionnaire des
antiquités grecques et romaines, I, 1 (Paris, Hachette, 1877), col. 689 A – 705 B.
L’introduction (p. 1) spécifie que les animaux considérés sont ceux « qui font partie de la
familia, qui vivent ou qui peuvent entrer dans la demeure. Ils tissent ainsi avec leur maître ou
maîtresse de solides liens |240 d’affectivité, quand ils ne déclenchent pas de véritables
passions. » Ne seront retenus, insiste l’auteur, « que ceux qui sont susceptibles d’être
apprivoisés », vu que (p. 2) « seuls les liens affectifs peuvent permettre de distinguer certains
animaux favoris, généralement qualifiés du terme amoureux de deliciae, de ceux que l’on
n’apprivoise pas ou qui sont simplement destinés à la table. » La documentation est
fondamentalement littéraire et empruntée, à de rares exceptions près, aux auteurs latins allant
de Caton l’Ancien à ceux du Ve siècle, y compris des chrétiens. Isidore de Séville est, en outre,
cité quelques fois. Après l’introduction prolongée par le premier chapitre où « Le monde
animal tel qu’il est perçu par les Romains » est caractérisé à larges traits, les chapitres II à X,
tous clairement structurés à l’aide de sections et paragraphes sous-titrés, sont voués à des
catégories animales d’extension variable. « Le chien, compagnon omniprésent », qui (p. 3)
« pourrait fournir un ouvrage à lui seul », vient en tête (pp. 25-92). Deux autres mammifères,
« La belette et le chat, terreur des souris et des oiseaux », sont groupés aux pp. 93-108. Place
est ensuite faite à « Des imitateurs exotiques : le singe et le perroquet » (pp. 109-131),
auxquels succèdent « Les oiseaux parleurs indigènes » (pp. 133-143), « Les oiseaux
chanteurs » (pp. 145-154) et « Les oiseaux de parc et de volière » répartis en « rustiques » et
« autres » (pp. 155-183). « Les animaux sauvages apprivoisés » (pp. 185-197) réunissent le
poney gaulois, les cervidés, sangliers, etc. des parcs à gibier aux grands fauves, éléphants,
gazelles et cochons. « Les poissons » (pp. 199-208) et « Les reptiles » (pp. 209-220), c’està-dire les serpents uniquement, sont envisagés en dernier lieu, avant la conclusion (pp. 221229). Elle est suivie de la « Table des abréviations » (« dans leur ensemble … celles du
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2
Thesaurus linguae latinae »), des « Notes », de la « Bibliographie » et de la « Table des
matières ». Quoique les sources écrites soient privilégiées, des témoignages iconographiques
sont ponctuellement invoqués et 28 illustrations en noir et blanc sont intégrées en hors-texte,
outre celle, en quadrichromie, de la couverture (détail d’une mosaïque pompéienne
anépigraphe, ici légendée « Cave canem »).
Conception de l’ouvrage et méthode. Le contenu du volume ne correspond que
partiellement à ce que promettent le titre et l’introduction. En plusieurs occasions, il les
contredit l’une et l’autre. Les chiens errants (pp. 69-76) n’appartiennent pas ou plus à la
familia. Les indications récurrentes sur les animaux dans l’alimentation humaine, avec les
procédés de production de certains d’entre eux (par exemple, pp. 157-158, l’engraissement
des pigeons ou, p. 172, celui des escargots), sont autant de digressions par rapport au sujet
tel qu’il a été explicitement fixé. Comme elles, celles qui concernent les races et l’élevage des
chiens de berger (pp. 37-44) et de chasse (pp. 50-52), leur hygiène et les soins vétérinaires
(pp. 41-42, 52-55), les remèdes à leurs morsures (pp. 75-76) et, pp. 217-219, à celles des
serpents, les produits extraits des animaux pour la pharmacopée humaine (pp. 76-79 : chien ;
pp. 107-108 : chat ; p. 150 : merle ; pp. 219-220 : serpent) ou pour la décoration (p. 170 :
plumes de paon), les chiens dans l’astrologie (pp. 44-45), les sacrifices et les pratiques
magiques (pp. 88-89), les singes dans des récits de métamorphose (p. 114) et dans la
physiognomonie (pp. 119-120), l’interprétation météorologique du cri de la corneille
(pp. 142-143), la symbolique des colombes (pp. 159-162), les poissons dans l’oniromancie
(pp. 206-207),
etc.,
dépendent
d’un
autre
secteur,
beaucoup
plus
vaste,
de
l’anthropozoologie, à savoir celui qui embrasse les divers rôles des animaux dans la vie et la
pensée des anciens Romains (des notations comme, par exemple, celle de la p. 254, n. 29,
relative à Pison, ne touchant à ce domaine ni de près ni de loin). Perceptibles dès
l’introduction et corroborés par le choix de l’illustration (Musée archéologique national de
Naples, Inv. n° 110666) de la couverture, le glissement et quantité de confusions qui
s’ensuivent tiennent au fait que les notions primordiales « animal de compagnie », « animal
d’agrément », « animal auxiliaire des activités humaines », mais aussi « sauvage » (p. 72, l. 3,
et p. 244, n. 113 : en tout lieu, « les chiens sauvages » sont des animaux domestiques
retournés spontanément ou par abandon à la nature), « domestique », « apprivoisé »,
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« dressé » n’ont pas été définies au préalable (p. 3, sur les pecudes ferae de Varron, voir
« L’acception du | 241 substantif pecus, -udis et sa signification pour l’étude des connaissances
zoologiques dans le monde romain », dans Serta Leodiensia secunda. Mélanges publiés par
les Classiques de Liège à l’occasion du 175e anniversaire de l’Université, Liège, C.I.P.L.,
1992, pp. 21-28). D’un bout à l’autre, l’organisation du livre et sa teneur se ressentent de
cette omission. À l’intérieur des chapitres, dont l’enchaînement n’est nulle part justifié, les
différentes subdivisions s’articulent selon un schéma globalement analogue, mais sans lien
logique ni hiérarchie discernables entre elles. Deux exemples suffisent à le manifester. Eu
égard au projet initial, les chiens de compagnie (pp. 63-68) sont attendus en premier. Ils sont,
en fait, coincés entre les chiens de chasse (pp. 45-63), lesquels sont précédés des chiens de
garde (pp. 26-45 ; p. 31, le titre courant « Communiquer entre cités » ne convient pas), et les
chiens errants (pp. 69-76). Or le statut des chiens de service (chasse et garde) ne peut être
assimilé ipso facto à celui de leurs congénères de compagnie. Si des liens affectifs se nouent
indéniablement, dans un grand nombre de situations, entre les premiers et leurs maîtres,
encore faut-il établir que les motivations et l’expression de ces liens sont identiques à celles
que suscitent catuli et catulae (cf. « Motivations for Pet-Keeping in Ancient Greece and
Rome: a Preliminary Survey », dans A. L. PODBERSCEK, Elizabeth S. PAUL et J. A. SERPELL ,
éd., Companion Animals and Us. Exploring the Relationships Between People and Pets,
Cambridge, Cambridge University Press, 2000, pp. 27-41). Le singe est, lui, dépeint « chez
Plaute » (pp. 109-111) et « vu par Solin » (pp. 116-117), après qu’ont été successivement
effleurés « Les différentes espèces » (avec déjà des renvois à Solin), l’« Utilité du singe » et le
parallélisme entre « L’homme et le singe », « Les singes familiers » n’étant abordés qu’aux
pp. 117-118, avant (pp. 118-121) « L’image », « Une physionomie » de cet animal et les
présages qu’en dégageait l’oniromancie. Les acquis de la zoologie contemporaine et ceux de
l’histoire des connaissances zoologiques (voir aussi ci-dessous « Bibliographie » et
« Iconographie ») sont, dans l’ensemble, méconnus. À quelques reprises, des zoonymes
latins sont signalés. Aucun n’est étudié, avec la conséquence qu’il est impossible, par
exemple p. 111, de déceler en quoi le substantif pithecium, –absent du chapitre « 8,80 »
(= VIII, [§] 215-216 ; sur les références inadéquates et la référenciation de l’Hist. natur., voir
ci-dessous), de l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien auquel le lecteur est renvoyé–, est « plus
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scientifique ». Des divergences d’interprétation sont relevées ici et là (par exemple, p. 152,
sur l’oiseau de Lesbie). Quand des questions d’identification surgissent, elles sont surtout
reléguées dans les notes et y restent ouvertes (par exemple, –je souligne–, p. 254, n. 11 : « Ou
est-ce le gibbon ? » ; p. 256, n. 89 : « choucas… geais » ; p. 260, n. 41 : « roitelet ou loriot » ;
p. 270, n. 43 : « S’agit-il du “chélydre” ou de l’hydre, mieux connue ? » ; voir aussi p. 111 :
« des cercopithèques, sans doute des macaques »). La nomenclature binominale est partout
dédaignée sauf, à ce qu’il semble, p. 150, si merula turdus (sans référence) doit se lire Turdus
merula, avec le corollaire que l’oiseau visé est non pas « la grive », mais le merle (ni le vers
d’Horace « sat. 2,7,11 », p. 259, n. 25, ni aucune des quatre autres occurrences de turdus ni
les deux de merula recensées chez ce poète n’étayent la déclaration qui veut que les Romains
n’aient pas apprécié la chair du merle). P. 3 : la hulotte (Strix aluco) étant une chouette, le
troisième terme de l’énumération « chouettes, hiboux, hulottes » est redondant. P. 159 : « la
columba … toujours blanche dans la littérature » résulte de la domestication du Pigeon biset
(Columba livia ; voir R. O. H AWES , « Pigeons », dans I. L. MASON , éd., Evolution of
Domesticated Animals, Londres et New York, Longman, 1984, pp. 351-356). Pp. 163, 196 et
262, n. 38, les lignes sur les Léporidés sont à réviser au moyen, par exemple, de l’article déjà
ancien Données antiques de zoogéographie. L’expansion des Léporidés dans la Méditerranée
classique, dans Les Naturalistes belges, 59, 1978, pp. 66-81 ; du recueil iconographique de
Michel BOUVIER, Le Lièvre dans l’Antiquité, Lyon, Arppam-Édition, 2000 ; et, désormais, de
la thèse de Cécile CALLOU , De la garenne au clapier : étude archéozoologique du Lapin en
Europe occidentale, Paris, Publications scientifiques du Muséum, 2003 (« Mémoires du
Muséum national d’Histoire naturelle », 189). P. 267, n. 39, remplacer « un poil de lièvre »
par |242 « plumes » aux tarses et aux doigts du lagopède alpin Lagopus mutus. L’apport de
l’éthologie, lui aussi délaissé, aurait permis d’économiser des hypothèses ou d’éviter des
incertitudes comme celle exprimée, par exemple, à la p. 175, à propos des danses « sans
doute nuptiales » des grues. L’exposé se restreint donc, pour l’essentiel, à une suite de
notations et d’anecdotes superficiellement rapportées sous forme de résumés, paraphrases ou
traductions, ces dernières étant (p. 2) « dans l’ensemble, celles de la collection des
Universités de France » avec des aménagements parfois problématiques, par exemple, p. 57,
où le pluriel (« Les chiens trouvent… ») supplante le singulier dans les deux premières
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AMAT J., Les animaux familiers... CR dans Anthropozoologica, 41 (2006), pp. 239-247.
phrases de Pline l’Ancien, Histoire naturelle, VIII, (§) 147 (sur la référenciation de l’Hist.
nat., voir ci-dessous). Les témoignages, issus des genres littéraires et des auteurs les plus
variés, sont alignés dans un ordre aléatoire (voir, par exemple, pp. 29-31, sur le chien de
garde : Properce, Tibulle, Ovide, Horace, Tibulle, Pétrone, Sénèque –sans référence–, Pétrone
–sans référence–, Columelle, Pétrone, Plaute, Ovide, Apulée, etc. ; pp. 169-170, « Le
paon » : Martial, Lucrèce, Pline l’Ancien, Cicéron, Tertullien, Ovide, Properce, Martial). Les
contextes littéraires d’où les données proviennent et les cadres historique et culturel où elles
s’inscrivaient à l’origine ne sont pas ou peu pris en compte. L’analyse critique et
l’argumentation font presque toujours défaut, sans lesquelles, par exemple, la « véritable
opposition », soulignée à la p. 121, entre « la mauvaise réputation du singe et la place » de cet
animal « dans les riches demeures » ne peut être élucidée. Le manque de discrimination se fait
encore davantage sentir là où des œuvres d’obédience chrétienne sont en cause. Couramment
ignorées dans les travaux sur l’Antiquité grecque ou romaine, elles auraient constitué un atout
de celui-ci, si leurs tenants et aboutissants avaient été approfondis en vue d’appréhender et
d’évaluer le degré d’incidence des convictions de leurs auteurs sur la perception qu’ils avaient
des animaux. Ailleurs, des généralisations s’avèrent arbitraires parce qu’elles sont fondées sur
une information inadaptée. Ainsi, p. 140, l’avis que « L’abondance des ossements trouvés
dans les camps suggère qu’il (= le corbeau) était le favori des soldats romains » repose sur
une découverte relayée avec prudence par George Jennison dans Animals for Show and
Pleasure in Ancient Rome, Manchester, Manchester University Press, 1937, p. 120 : (je
souligne) « It is said that the bones of ravens, probably soldiers’ pets, are among the
commonest finds in a Roman camp. » Sauf erreur ou omission, c’est là la seule allusion faite
par Jacqueline Amat à des restes d’animaux. Les trouvailles de l’exploration archéozoologique
font désormais partie intégrante de la documentation requise pour toute recherche portant sur
l’identification et les fonctions des animaux dans les sociétés historiques, qu’elles soient
antiques ou postérieures (cf., par exemple, D’os, d’images et de mots. Contribution à la
réflexion sur les sources de l’histoire des connaissances zoologiques. Journée d’étude –
Université de Liège, 17 mars 2001, Liège, Université de Liège, 2002, « Colloques d’histoire
des connaissances zoologiques », 13). Novatrice en son temps, la référence de Jennison aux
os de corbeau exhumés au cours de la fouille d’un camp romain en Angleterre, il y a plus de
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70 ans, devait être validée pour demeurer significative. De même, faire table rase de plus de
quatre décennies d’investigations fécondes (jusqu’à celles qui ont conduit, en 2003, à la
découverte d’un « chat de compagnie » dans une tombe chypriote néolithique du
IXe millénaire avant notre ère ; cf. J.-D. VIGNE et al., « Early Taming of the Cat in Cyprus »,
dans Science, 9 avril 2004, p. 259), en arrêtant (p. 252, n. 43) « la bibliographie du chat
domestique » à l’article de 1961 de Jacques Aymard (sur la correction de la date et sur la mise
à jour de la bibliographie du chat dans l’antiquité, voir ci-dessous, « Bibliographie »), est tout
aussi malencontreux. En dépit des multiples références aux sources textuelles qui forment
l’essentiel des notes, plusieurs affirmations (par exemple, p. 30 : l’étymologie du nom
Scylax ; pp. 66-67 : le caractère funéraire de l’épigramme I, 112 de Martial ; p. 100 : la
« nourriture raffinée » des chats sacrés égyptiens ; p. 154 : le « poème disparu … consacré au
“Chardonneret” » ; p. 173 : la loi somptuaire interdisant le commerce du faisan ; p. 197 : les
ourses anthropophages de Valentinien ; p. 268, n. 1 : contre Jennison, le goût des serpents
pour le lait et la tradition d’après | 243 laquelle « tous les campagnards trouvaient naguère …
une couleuvre ou une vipère suspendue au pis d’une vache. ») et renvois (par exemple,
p. 163 : « une peinture signalée par S. Reinach ») ne sont pas documentés (voir, en outre, cidessous, « Bibliographie » et « Iconographie »). Quand elles sont produites, des références
sont approximatives (par exemple, p. 252, n. 44 : l’iconographie funéraire gallo-romaine
impliquant le chat est à chercher à la p. 90, et non « pp. 87-89 », de l’ouvrage de Toynbee,
Animals in Roman Life and Art ; cf. désormais, Catherine JOHNS , « The Tombstone of
Laetus’ Daughter: Cats in Gallo-Roman Sculpture », dans Britannia, 34, 2003, pp. 53-63 ;
p. 255, n. 55 : se reporter à la p. 58 de Animals in Roman Life and Art plutôt qu’à la
« p. 89 », qui est celle d’un renvoi interne ; p. 262, n. 40 : « Nem. buc. 2,60-66 », alors que le
seul vers de cet auteur, traduit p. 164, est le 61), ou incomplètes (par exemple, p. 245, n. 128,
et p. 262, n. 38 : ajouter le numéro du livre, soit VII, de l’Anthologie grecque ; p. 258, n. 2123 : le numéro de la pièce doit être intercalé dans chacune des trois références aux Saturnales
de Macrobe et « 99 » corrigé en « 29 », soit « 2,4,29 », « 2,4,29 », « 2,4,30 »), ou hors
contexte (par exemple, p. 245, n. 128 : l’épigramme de Mnasalcès dans l’Anth. pal., VII, 212,
commémore, selon tous les éditeurs, traducteurs et commentateurs modernes, une jument,
non une chienne), ou injustifiées parce qu’elles ne renferment pas les éléments annoncés (par
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exemple, p. 254, n. 8 : « Plin. ibid. », soit « 8,80 » [= VIII, (§) 215-216 ; sur la référenciation
de l’Hist. natur., voir ci-après] ; p. 259, n. 25 : « Hor. sat. 2,7,11 » [voir ci-dessus] ; p. 264,
n. 107 et 109 : « Plin. nat. hist. 10,30 » [= X, (§) 60 ; sur la référenciation de l’Hist. nat., voir
ci-après]), ou coordonnées mal à propos (par exemple, p. 266, n. 34 : « Plin. nat. hist. 8,21
[non « 22 », soit VIII, (§) 55 ; sur la référenciation de l’Hist. natur., voir ci-après] et SHA
Helag. 28 »). L’ars citandi de l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien est hétérogène, passant
(avec un affichage exclusivement en chiffres arabes) de la numérotation antique (en chiffres
romains maigres) ou ancienne (chiffres arabes gras entre parenthèses dans l’édition des BellesLettres)
des
chapitres
à celle, plus
récente et
aujourd’hui
usuelle,
des
p a r a g r a p h e s, laquelle est d’habitude imprimée, en chiffres arabes maigres, dans la marge
des éditions modernes. Ainsi, par exemple, p. 244, n. 104 : « 8,61 », soit LXI, équivaut à
VIII, (§) 147, et, p. 254, n. 7 et 9 : « 8,80 », soit LXXX, à VIII, (§) 215-216 ; p. 252, n. 46 :
« 10,94 », soit (94), équivaut à X, (§) 202, et, p. 264, n. 107 et 109 : « 10,30 », soit (30), à
X, (§) 60, mais, p. 252, n. 48, « 10,179 » s’applique au paragraphe (soit X, 179). La
formulation est, elle-même, plus d’une fois contestable. Ici, elle est au minimum équivoque :
par exemple, p. 173, lorsqu’elle laisse entendre que le faisan (Phasianus colchicus), oiseau
asiatique, aurait été importé (je souligne) « du Phase ou de l’Afrique » (voir aussi ci-dessous,
« Iconographie » : légende de l’illustration 26). Là, elle verse dans l’anachronisme, par
exemple, p. 23, où l’assertion entière est discutable (je souligne) : « Prendre un animal de
compagnie, c’est simplement suivre l’exemple des divinités païennes. » (cf. p. 100 : « Les
Latins, païens et chrétiens,… », avec référence à Cicéron, Pline l’Ancien et Ovide) ; p. 25 :
« Les Romains n’ignorent pas que le chien descend du loup. » ; p. 53 : « En l’absence
d’alcool, qui désinfecterait les plaies, Némésien [sans référence] préconise… » ; p. 149 :
« les horloges qui imitent la voix du merle ou celle du corbeau, apparemment à la façon de nos
modernes “coucous” » ; p. 211 : « le dragon dont parlent Pline et Isidore » et, faute du
recours à l’italique pour transcrire le vocable latin, « boa ». Par ailleurs, dans une publication
que son objet et la collection où elle est accueillie ne réservent pas aux seuls antiquisants, les
désignations techniques (p. 125, etc.) « épicède »
et (p. 191) ekphrasis auraient dû être
assorties d’une définition comme l’est (p. 240, n. 17, où il faut lire « entrouvrir ») le mot
paraklausithyron.
AMAT J., Les animaux familiers... CR dans Anthropozoologica, 41 (2006), pp. 239-247.
Bibliographie. Sans en apporter au moins un début de preuve, l’auteur soutient (p. 237,
n. 1) que « Les études consacrées à l’animal en Grèce sont plus nombreuses que celles qui
traitent des animaux romains. » Elle ne clarifie pas non plus les facteurs qui ont déterminé la
composition et l’exploitation de sa bibliographie. La liste des pp. 273-276 se révèle
exagérément sélective vu |244 l’objectif de départ et, a fortiori, par suite de son élargissement.
S’il est vraisemblable que le volume édité par Wilhelmina Jashemski (voir ci-dessous,
« Iconographie ») soit sorti de presse trop tard pour être utilisé, l’absence de plusieurs
ouvrages et articles depuis longtemps disponibles se comprend malaisément (cf. « Les
animaux dans l’antiquité : un gisement fécond pour l’histoire des connaissances naturalistes et
des contextes culturels », dans Acta orientalia Belgica. Henri Limet in honorem, 14, 2001,
pp. 1-27 ; J. BOUFFARTIGUE, Problématiques de l’animal dans l’antiquité grecque, dans
Lalies, 23, 2003, pp. 131-168). À titre d’exemple, l’article de J. S. ROMM , « Aristotle’s
Elephant and the Myth of Alexander’s Scientific Patronage », dans American Journal of
Philology, 110, 1989, pp. 566-575, a résolu par la négative la question soulevée aux pp. 1-2,
–où elle est strictement étrangère au propos–, de l’appui qu’aurait octroyé Alexandre le
Grand aux recherches naturalistes d’Aristote (la référence oubliée à cet endroit est « Pline
l’Ancien, Histoire naturelle, VIII, [§] 44 »). Le livre de R. S ORABJI , Animal Minds & Human
Morals. The Origins of the Western Debate, Londres, Duckworth, 1993, où sont passés en
revue les thèses et arguments des différents courants philosophiques antiques sur la
conception et le statut de l’animal était indispensable au chapitre I, tout comme celui de
J. M ALEK , The Cat in Ancient Egypt, Londres, British Museum Press, 1993, l’était au
chapitre III (il ne fallait pas non plus en exclure D. ENGELS , Classical Cats. The Rise and Fall
of the Sacred Cat, Londres – New York, Routledge, 1999, mais, dans ce cas, afin d’avertir les
lecteurs de ses failles, cf. recension dans L’Antiquité classique, 70, 2001, pp. 398-401 ; ni
M. D. DONALSON , The Domestic Cat in Roman Civilization, Lewiston, Queenston,
Lampeter, Edward Mellon Press, 1999 [« Studies in Classics », 9], cf. recension mitigée dans
Journal of Roman Studies, 91, 2001, pp. 203-204), et celui de A. TAMMISTO , Birds in
Mosaics. A Study on the Representation of Birds in Hellenistic and Romano-Campanian
Tessellated Mosaics in the Early Augustan Age, Rome, Institutum Romanum Finlandiae, 1997
(« Acta Instituti Romani Finlandiae », XVIII), dans les pages sur les oiseaux. P. 192, le
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AMAT J., Les animaux familiers... CR dans Anthropozoologica, 41 (2006), pp. 239-247.
massacre d’éléphants lors de l’inauguration, à l’été 55 avant notre ère, du théâtre de pierre
construit par Pompée (la référence à nouveau omise est PLINE L ’ANCIEN, Histoire Naturelle,
VIII, [§] 20-22 ; sur la référenciation de l’Hist. nat., voir ci-dessus), a inspiré l’article de JoAn
SHELTON, « Elephants, Pompey, and the Reports of Popular Displeasure in 55 BC », dans
Shannon N. BYRNE et E. P. CUEVA, éd., Veritatis Amicitiaeque Causa. Essays in Honor of
Anna Lydia Motto and John R. Clark, Wauconda, Ill., Bolchazy-Carducci, 1999, pp. 231-271
(voir aussi « The Display of Elephants in Ancient Roman Arenas », dans International
Society of Anthrozoology Newsletter, 21 [2001], pp. 2-6). Les considérations des pages 188189 sur le cerf ne pouvaient se passer des contributions de Jean-Denis Vigne, dont, par
exemple, « Domestication ou appropriation pour la chasse : histoire d’un choix socio-culturel
depuis le Néolithique. L’exemple des cerfs (Cervus) », dans D ESSE J. – A UDOIN -ROUZEAU
Frédérique, éd., Exploitation des animaux sauvages à travers le temps. XIIIes rencontres
internationales d’archéologie et d’histoire d’Antibes, IVe colloque international de « L’homme
et l’animal. Société de recherche interdisciplinaire ». Actes des rencontres, 15-1617 octobre 1992, Juan-les-Pins, Association pour la promotion et la diffusion des
connaissances archéologiques, 1993, pp. 201-220. Quant à la monographie de Jacques André
sur L’alimentation et la cuisine à Rome, nouvelle édition, Paris, Les Belles Lettres, 1981, –
pour se limiter à un classique de l’histoire de l’alimentation antique–, elle s’imposait en raison
de la place finalement accordée par Jacqueline Amat aux usages romains de la table. Les
principes qui ont décidé du sort des publications admises dans la bibliographie sont, à leur
tour, incertains. Moins de la moitié d’entre elles est reprise dans les notes et la rédaction de
tant de celles-là est si défectueuse qu’il est légitime de se demander si elles ont été consultées.
D’autre part, les notes incluent des références (parfois de simples embryons) rejetées de la
liste alphabétique, par exemple, p. 237, n. 1 (où l’ordre chronologique est brouillé) : de
Fontenay ; p. 238, n. 9 |245 (Introduction) : R. Martin, sans titre ni date ; p. 238, n. 6
(Chapitre premier) : Boyancé ; p. 240, n. 11 : Lukas (ni lieu ni date d’édition, renvoi interne
fictif ; il pourrait s’agir de LUKAS Jan et WHEELER Mortimer, Pompeii and Herculaneum –
Pompéi et Herculanum – Pompeji und Herculaneum, Londres, Spring Books, 1966) ; p. 248,
n. 191 : Bonet (non Bonat), dont l’article va de la p. 163 (non 162) à la p. 172 ; p. 252, n. 31 :
Orth (par exception, en capitales) « Katze » (sans date), alors que son article « Hund » (sans
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AMAT J., Les animaux familiers... CR dans Anthropozoologica, 41 (2006), pp. 239-247.
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date) est à la p. 275 ; p. 255, n. 55 : « A. Riesch » est intrus ; p. 255, n. 59 : l’article « Affe »
(sans date) de la Realencyclopädie est laissé anonyme. D’autres travaux se retrouvent in
extenso et dans les notes et dans la bibliographie. La duplication, pour étrange qu’elle soit,
entraînerait peu d’inconvénients, si de fréquentes discordances n’affectaient pas le nom des
auteurs, les intitulés ou les dates de parution, par exemple, p. 237, n. 1 : achever le titre du
livre de A. Sauvage par les mots « Le cheval – Les oiseaux » (idem p. 276) ; lire
J. M. C. Toynbee (comme p. 101 et p. 252, n. 36) et rayer « Animals in Ancient Rome » ; lire
L’homme et l’animal. La philosophie antique, comme p. 274, et, des deux côtés (où est
imprimé soit 1998 soit 2001), savoir que la date de la première édition est 1999 ; lire
G. ROMEYER-DHERBEY,
« Les animaux familiers », dans
Barbara
CASSIN
et
J.-
L. LABARRIÈRE, éditeurs, sous la direction de G. ROMEYER-DHERBEY, L’animal dans
l’Antiquité, Paris, Vrin, 1997, pp. 141-154, biffer les points de suspension et, dans la
bibliographie, déplacer le recueil de la p. 275 à la p. 274, sous le nom de Barbara CASSIN ,
après avoir restauré l’orthographe du nom du directeur (ROMEYER-DHERBEY) et la date
(1997, comme p. 237, n. 1) ; p. 237, n. 5 : l’article attribué à Byl (non Bye) est dû à Bodson,
comme indiqué p. 274, dans la bibliographie où la date de la publication « 1987 » est à
réintroduire et la pagination à corriger « 107-116 » (des deux côtés, lire NH, abréviation
imposée dans le titre par les éditeurs Pigeaud et Oroz), tandis que, p. 275, s. v. PIGEAUD et
OROZ, il faut lire « colloque » (non congrès) de Nantes et « 22-26 oct. 1985 », tout en
observant que, dans le corps des notes, le renvoi est fait par les premiers mots du titre du
recueil ; p. 252, n. 43 : lire « 1961 », comme p. 273 (second titre de Aymard) ; p. 255, n. 55 :
lire « McDermott » et « Baltimore, 1938 », comme p. 274 (où cet auteur est indûment classé
à la lettre « D ») ; p. 260, n. 1, et p. 273 : lire Les noms d’oiseaux en latin et rétablir l’ordre
chronologique des trois publications de Jacques André ; p. 275, s. v. Lazenby : lire Literature
dans le seul titre indiqué, celui de la doctoral dissertation (Université de Virginie),
dactylographiée, de cet auteur qui en a tiré un article « Greek and Roman Household Pets »,
dans The Classical Journal, 44, 1949, pp. 245-252, 299-307, où il annonçait, p. 245, que la
révision de la thèse en vue de la publication était entamée ; selon toute apparence, le projet
n’a pas abouti (le seul et bref article recensé par L’Année philologique après 1949 date de
1951 et concerne un point d’histoire des techniques). En outre, abstraction faite de coquilles
AMAT J., Les animaux familiers... CR dans Anthropozoologica, 41 (2006), pp. 239-247.
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de toutes sortes, p. 232 : lire « Caes. » (au lieu de « Ces. ») dans la colonne de gauche où
noms d’auteurs antiques et titres sont libellés en latin (d’après le TLL) ; p. 234, s. v. Nem. :
joindre l’abréviation « buc. » et faire passer en romain, puisque telle est la règle de la « Table
des abréviations » pour les titres français, « Passion de Perpétue et Félicité » ; p. 235,
s. v. Plaut. : lire « Carthaginois » ; p. 235, dans le développement de l’abréviation PW, lire, en
italique, « Altertumswissenschaft » (noter que, p. 252, n. 31, le renvoi est fait à « PW » et que,
p. 255, n. 59, il l’est à « RE », invisible dans la « Table des abréviations » ; p. 275,
s. v. ORTH : le titre de l’encyclopédie est écrit en deux mots contre un seul p. 235) ; p. 235,
s. v. Sen. : « Lucilius » ; p. 243, n. 74 : « 75-81 » (= 76-82 Capponi, 1972) au lieu de « 7,5 » ;
p. 250, n. 245 : « Méniel … p. 145 », et, p. 275, « MÉ NIEL », l’article couvrant les pp. 145
(non 146)-162 ; pp. 261 et 263 : lire, dans le titre courant, « parc » (et non « cage ») ; p. 262,
n. 48 : « 3,4,3 » et « Laenius » (au lieu de « Laelius » ; cf. Économie rurale, III, 5, 8) ; p. 266,
n. 39, et p. 274 : « Duhoux » (non « Dubeaux ») ; p. 267, n. 6 : « Libyen » ; p. 273,
s. v. Aymard (premier titre) : « 1951 », comme p. 237, n. 3 ; p. 273, dernière ligne :
« Ethnozootechnie » ; p. 274, l. 8 : « L’animal dans l’Antiquité » (voir ci-dessus, CASSIN et
LABARRIÈRE) ; p. 275, s. v. GUSMAN : compléter le titre et actualiser les indications
bibliographiques, soit « Pompéi. La ville – Les mœurs – Les arts, nouvelle édition
entièrement revue et complétée, Paris, Émile Gaillard, 1906 » ; s. v. HIGGINBOTHAM (non
HIGGENBOTHAM) : ajouter « Chapel Hill et Londres, The University of North Carolina Press,
1997 » ; s. v. PRÉCHAC, qui ne se rencontre, comme le précédent ou |246 comme Lazenby, que
dans la bibliographie, l’article complémentaire, paru en 1939, a pris le pas sur « De quelques
animaux dans la littérature et dans l’art », dans Revue des Études Latines, 14, 1936, pp. 102109, avec un « N. B. » dans « Deux notes sur Sénèque », ibidem, 15, 1937, p. 66 ; p. 276 :
lire, comme p. 259, n. 4, « Royds » et « 2e éd., 1918 » (l’éditeur-imprimeur, à Oxford, étant
Blackwell), « Virgil » et insérer, des deux côtés, le sous-titre « A Naturalist’s Handbook to
the Georgics » ; s. v. Starr : lire « Silvia’s Deer (Vergil, Aeneid 7.479–502): … ». Dans les
notes, remplacer, conformément à la « Table des abréviations », « Auian. », « Juu. », « Liu. »,
« Ou. », « Silu. » par « Avian. », « Juv. », « Liv. », « Ov. », « Silv. ». L’incommode
abréviation « op. cit. » (par exemple, p. 248, n. 208 ; p. 250, n. 245) est tantôt superflue,
parce qu’elle accompagne le titre de l’étude citée (par exemple, p. 239, n. 23 ; p. 252, n. 31),
AMAT J., Les animaux familiers... CR dans Anthropozoologica, 41 (2006), pp. 239-247.
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tantôt seule, mais inopportune, lorsque le titre qu’elle est censée représenter est introuvable
dans les pages antérieures (par exemple, p. 251, n. 3). P. 237, le contenu des n. 2-4 est
déconnecté du texte de la p. 1 ; p. 240, n. 11 et 12 : intervertir les contenus ; p. 249, n. 216 :
le renvoi à Apulée « Sup. p. 48 », s’il doit bien s’interpréter comme « voir supra, p. 48 » est
oiseux, l’auteur de L’Âne d’or n’apparaissant pas à cette page.
Iconographie. Parmi les quelques témoignages iconographiques adjoints à la documentation
textuelle, les uns sont seulement mentionnés, d’autres sont, de plus, reproduits. En ce qui
regarde les premiers, les références précises ont, peut-on croire, été jugées inutiles. Elles sont,
pour la plupart, manquantes, par exemple, p. 152 ; p. 241, n. 23 ; p. 244, n. 106 et 109 ;
p. 248, n. 204 ; p. 252, n. 38 ; p. 255, n. 56 (p. 252, n. 31, celle qui est fournie est tronquée et
le renvoi interne à l’illustration 5 [voir ci-après] n’est pas fait). Pas plus que ceux de
l’agencement des chapitres, les critères qui ont régi la sélection des 28 photographies ne sont
énoncés. Il faut donc se borner à constater que certains animaux ne sont pas illustrés du tout,
même s’il en existe des portraits romains (cf. J. M. C. TOYNBEE , Animals in Roman Art and
Life, Londres, Thames and Hudson, 1973 ; réimpression : Baltimore, MD, The Johns
Hopkins University Press, 1996). D’autres, en revanche, sont répétés sans nécessité ni
bénéfice détectables, comme le lièvre (ill. 3 et 16 [Musée archéologique national de Naples,
Inv. n° 8644], cette dernière étant imprimée gauche pour droite), les psittacidés (ill. 7, 8, 14
et 19 [en arrière-plan]), le paon (ill. 15, 17, 18, 19) et le coq (ill. 21-22). Des figurations à
portée symbolique, tantôt satirique tantôt religieuse, sont mêlées aux représentations de type
naturaliste. Ainsi, le numéro 5, puisé non à l’art romain, mais au Livre des morts (p. 100 et
p. 248, n. 204 : Livres des morts ; dans la bibliographie, la référence est à chercher, p. 276, au
nom R OSSITER ), fait voir Rê, sous la forme du chat, tranchant la tête du serpent Apophis
(cf. Michèle BROZE , « Le chat, le serpent et l’arbre-ished [Chapitre 17 du Livre des morts] »,
dans L. DELVAUX et E. WARMENBOL, éd., Les divins chats d’Égypte. Un air subtil, un
dangereux parfum, Leuven, Peeters, 1991, pp. 109-115). Si tant est que l’iconographie
égyptienne devait être préférée, elle n’est pas pauvre en scènes où le chat intervient comme
animal d’intérieur (cf. J. MALEK , The Cat…[voir ci-dessus, « Bibliographie »], 1993, pp. 5764, fig. 32-40). C’est l’une d’elles qui aurait été pertinente dans le chapitre III. De même, aux
deux serpents « à crête » (ill. 27 et 28) auraient été substitués à bon droit, par exemple, le
AMAT J., Les animaux familiers... CR dans Anthropozoologica, 41 (2006), pp. 239-247.
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bracelet d’argent et or en forme de serpent, d’un réalisme exceptionnel, exhumé à Pompéi
(Inv. P 6131 ; A. D ’AMBROSIO et E. DE CAROLIS, I Monili dall’area vesuviana, Rome,
« L’Erma » di Bretschneider, 1997, p. 34, n° 37 et pl. V, n° 37) et, quoique la double ligne
verticale sur la face ventrale soit inexacte, le cobra (Naja haje) de la mosaïque nilotique de la
Maison du faune (VI, 12 ; voir Wilhelmina F. JASHEMSKI et F. G. MEYER , éd., The Natural
History of Pompeii, Cambridge, Cambridge University Press, 2002, p. 429, fig. 352), l’espèce
étant commercialisée à Rome au moins dès le début de l’Empire (LUCAIN, Pharsale, IX, 706707). Le singe, lui, n’est répertorié que dans des scènes caricaturales (p. 120 et p. 255, n. 5556, sauf via la référence à Toynbee, Animals…, p. 58 [voir ci-dessus, « Conception de |247
l’ouvrage et méthode » ; sur la série d’imperfections qui affecte les références de la n. 55, voir
ci-dessus, « Bibliographie »]). Suivant un parti similaire à celui qui a prévalu dans la
bibliographie, la majorité des 28 illustrations n’est appelée ni dans le texte ni dans les notes
(p. 252, n. 42 : corriger « 13 » en « 14 » ; remarquer que l’ill. 10 est déplacée entre les
numéros 12 et 13). Les légendes sont toutes sommaires et dépourvues de crédit
photographique (ill. 27 : si le serpent en bronze, servant de bouche de fontaine, vient bien de
« Herculanum, Villa des Papyrus », il est plausible qu’il ait été fabriqué à partir du même
moule que la pièce Inv. n° 4898 du Musée archéologique national de Naples, recueillie à
Pompéi, dans le jardin de la Maison du Cithariste, I, 4, 5/25 ; cf. Wilhelmina F. JASHEMSKI,
The Gardens of Pompeii, Herculaneum and the Villas Destroyed by Vesuvius. II: Appendices,
New Rochelle, NY, A. D. Caratzas, 1993, pp. 29-30, fig. 28). Plusieurs sont, en outre,
zoologiquement erronées. L’illustration 11 dite « Grive, ou plutôt merle bleu siffleur
mangeant des figues (Oplontis) » montre un t o r q u o l (Jynx torquilla ; en dernier lieu,
G. E. WATSON , Birds. Evidence from Wall Paintings, Mosaics, Sculpture, Skeletal Remains,
and Ancient Authors, dans Wilhelmina F. J ASHEMSKI et F. G. MEYER , éd., The Natural
History of Pompeii, Cambridge, Cambridge University Press, 2002, pp. 382-383, n° 40,
fig. 318) s’attaquant à des p o i r e s. L’illustration 18 comporte, à gauche du paon, non pas
une « caille », mais un c a n a r d . Le bec crochu de l’oiseau de l’illustration 20 n’empêche pas
de reconnaître une p o u l e
s u l t a n e (Porphyrio porphyrio ; en dernier lieu,
G. E. WATSON , Birds..., pp. 391-393, n° 57), qu’il est impossible de confondre avec un
« flamant » rose (Phoenicopterus roseus ; sur la seule représentation peinte, aujourd’hui
AMAT J., Les animaux familiers... CR dans Anthropozoologica, 41 (2006), pp. 239-247.
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effacée, de cet oiseau à Pompéi, voir ibidem, p. 390, n° 53 ; cf. Wilhelmina F. JASHEMSKI, The
Gardens of Pompeii…[voir ci-dessus], p. 344, fig. 399 et, p. 345, fig. 400, pour les copies
faites, au XIXe siècle, respectivement par Niccolini et Presuhn). Deux flamants roses à la tête
et au bec stylisés sont attelés à un char sur une des mosaïques de Piazza Armerina
(A. CARANDINI, Andreina RICCI et Mariette
DE
VOS , Filosofiana. La Villa di Piazza
Armerina. Immagine di un aristocratico romano al tempo di Costantino, Palerme,
S. F. Flaccovio, 1982, p. 283, fig. 174 et pl. XLI, coin supérieur droit). Le tigre (ill. 26, détail
d’une des mosaïques de Piazza Armerina) est un mammifère non pas « africain », mais
i n d i e n.
L’accumulation déconcertante de tant d’anomalies, de méprises et de négligences (les
exemples ci-dessus n’étant pas exhaustifs) discrédite Les animaux familiers dans la Rome
antique, dont les pages induiront en erreur ou embarrasseront plus souvent qu’elles
n’instruiront. À condition d’être scrupuleusement vérifiées, les références textuelles
rassemblées dans les notes pourront être de quelque utilité lors de la préparation des
publications que le sujet continue à attendre en langue française. Pour le servir comme il
mérite de l’être, celles-ci devront impérativement être élaborées sur d’autres bases
conceptuelles, documentaires et méthodologiques.
Liliane BODSON