écosystèmes et habitats sensibles

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écosystèmes et habitats sensibles
ÉCOSYSTÈMES ET HABITATS SENSIBLES
RAPPORT DE 2009 SUR L’ÉTAT DES CÔTES DE LA NOUVELLE-ÉCOSSE
Que pouvons-nous faire pour protéger les zones sensibles
tout en aménageant et en utilisant les côtes?
Le système néo-écossais d’écosystèmes et d’habitats sur les côtes est complexe en raison du nombre de types différents d’écosystèmes
et d’habitats qui s’entrelacent pour former le tissu de notre côte. Dans leur ensemble, ils sont dans un état relativement bon par
rapport à bon nombre d’autres côtes du monde, mais on ne dispose pas de beaucoup d’informations scientifiques sur la situation
réelle. La plupart des travaux de recherches portent sur l’état de santé de types d’écosystèmes bien particuliers. Il faut que nous en
apprenions davantage sur les interactions entre les différents types d’écosystèmes et sur le fonctionnement des systèmes individuels
ensemble en tant que tout. Nous pourrons ainsi nous faire une idée d’ensemble de la santé écologique de la province.
Nous ne pouvons parler des écosystèmes côtiers de la province qu’en termes très généraux dans le Rapport sur l’état des côtes de la
Nouvelle-Écosse. Il est possible de faire certaines évaluations concernant le niveau de risque auxquels ces systèmes sont confrontés,
mais il faut que nous améliorions nos méthodes de surveillance et d’évaluation de leur condition. Ce n’est qu’alors que nous pourrons
mieux comprendre la nature des changements qui sont en train de se produire dans nos écosystèmes côtiers.
La zone côtière de la province compte
13 types d’écosystèmes côtiers (voir
figure 1). Ce sont des systèmes naturels
importants que les gens utilisent également
à des fins résidentielles ou individuelles
ou à des fins de loisirs. Ces systèmes font
vivre les personnes travaillant dans
l’agriculture, l’exploitation forestière,
les pêches et le tourisme.
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Figure 1 – Types d’écosystèmes côtiers en
Nouvelle-Écosse. La plupart des Néo-Écossais sont
conscients de l’importance et de la valeur de la
préservation de bon nombre de ces systèmes.
Les figures 2 et 3 montrent quelques exemples
d’écosystèmes dans la province.
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3
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1
9
Figure 2 – Images (de gauche à droite) : quelques écosystèmes côtiers en Nouvelle-Écosse; îles côtières : îles Great et Selig, dans le comté de Queens; terres arides : Canso, dans le comté de Guysborough; eaux libres / lacs du Bras d’Or, comté de Richmond.
www.gov.ns.ca/coast
FAITS ET DONNÉES
Les écosystèmes côtiers subissent différentes pressions et chaque type d’écosystème relève d’un niveau différent de protection, comme
le montre le tableau 1. Nous avons classé les écosystèmes en fonction de leur priorité pour la protection et la gestion, selon leur
sensibilité et le risque de préjudices. Pour simplifier le tableau, nous les avons regroupés sous huit catégories, correspondant à des
niveaux de sensibilité et des menaces potentielles similaires.
Îles côtières
Sensibilité : modérée
Surface totale : 49 300 ha
Surface protégée : 1 620 ha
• considérés comme uniques mais pas nécessairement sensibles
• considérés comme semblables en plus petit aux nombreux
écosystèmes et habitats du continent
• différents des habitats semblables sur le continent principalement
en raison de leur isolement physique
Rivage rocheux /
Rivage de galets
• considérés comme étant de faible sensitivité parce qu’on en trouve partout dans la province
• on ne connaît pas la surface réelle
Rivage sablonneux /
Système de dunes
• rares dans la province, ne couvrant que 0,6 pour cent des côtes
• 38,6 pour cent de la surface protégée par le gouvernement
• les efforts en matière de protection montrent leur valeur sur le plan écologique, dans les
loisirs et sur le plan culturel
Forêt côtière /
Terres arides
• considérés comme peu sensibles dans la province, mais avec des habitats spécifiques dans
certains endroits qui sont considérés comme cruciaux et sensibles à des types spécifiques
de perturbations
• 15,6 pour cent de la surface de terres arides bénéficie d’un certain niveau de protection
• 3,0 pour cent de la forêt côtière est protégée
Estuaires / Vasières
• considérés comme hautement sensibles en raison des nombreuses activités humaines en
amont qui envoient de la pollution en aval dans les estuaires
• systèmes hautement productifs, avec des échanges de nutriments dans le mélange entre
eau douce des rivières et des ruisseaux et eau salée de la marée
• se trouvent souvent à proximité d’aménagements humains
• 0,01 pour cent de la surface est protégée par des textes de loi fédéraux et provinciaux
Marécages côtiers /
Marais littoral
• les marais salants et les étangs d’eau salée sur la côte sont les plus
sensibles des marécages côtiers
• les marais et les étangs sont des habitats de valeur qui abritent de nombreuses
espèces de plantes et d’animaux
• font partie des écosystèmes les plus productifs sur le plan biologique au Canada
• sont très sensibles à l’érosion des côtes, à la pollution, à la montée du niveau de la mer,
aux dégâts des ondes de tempête et aux aménagements humains
• 3,6 pour cent de la surface est protégée par les parcs et les aires désignées
• il serait peut-être préférable d’avoir une politique gouvernementale pour prévenir la perte
des marécages afin de préserver ces écosystèmes importants
Marais endigués
• sont résistants et pas trop sensibles aux changements du moment qu’ils sont bien gérés
• les Néo-Écossais sont fortement enclins à les préserver en raison d’investissements qui
s’étalent sur des siècles et de la valeur des terres agricoles
• devraient rester en bonne santé en tant qu’habitat pour la faune et en tant que terres
productives pour l’agriculture
Sensibilité : faible
Surface totale : inconnue
Surface protégée : inconnue
Sensibilité : élevée
Surface totale : 6 480 ha
Surface protégée : 2 500 ha
Sensibilité : faible
Surface totale : 649 700 ha
Surface protégée : 25 120 ha
Sensibilité : élevée
Surface totale : 205 500 ha
Surface protégée : 28 ha
Sensibilité : élevée
Surface totale : 76 780 ha
Surface protégée : 2 760 ha
Sensibilité : faible
Surface totale : 17 519 ha
Surface protégée : 17 519 ha
RAPPORT DE 2009 SUR L’ÉTAT DES CÔTES DE LA NOUVELLE-ÉCOSSE
Eaux libres /
lacs du Bras d’Or
Sensibilité : élevée
Surface totale : 26 000 ha
Surface protégée : n.d.
• considérés comme sensibles en raison de la grande surface et de la quantité d’activités
humaines autour des lacs
• uniques et n’existant nulle part ailleurs dans la province
• font l’objet de diverses utilisations dans l’écologie, les loisirs, l’industrie et la culture
• pas formellement protégés
Tableau 1 – Écosystèmes côtiers de la Nouvelle-Écosse : type, sensibilité face aux menaces et aux dangers et surface totale protégée (statistiques sur la surface : ministère des Ressources naturelles, bases de données SIG sur les marécages et les forêts)
Autres faits concernant l’ensemble des zones protégées de la province
La surface totale des zones protégées est de 452 581 ha, soit 8,2 pour cent de la surface de la province.
Il existe des engagements en vue de protéger 33 552 ha supplémentaires (soit 0,5 pour cent), en plus des plans de protection
de la loi sur l’environnement et sur la prospérité durable (Environmental Goals and Sustainable Prosperity Act).
Le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial protègent 223 058 ha de terres situées en tout ou en partie à une distance de moins de 2 km de la côte.
Deux parcs nationaux assurent la protection d’une surface de 135 400 ha.
172 autres sites protégés couvrent 302 018 ha, dont
• 31 réserves intégrales protégées désignées entre 1998 et 2009
• 11 réserves naturelles
• 2 sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO
• 40 000 ha de terres protégées par des organisations non gouvernementales qui achètent
des terres ou utilisent des ententes avec les propriétaires des terres
Figure 3 – Images (de gauche à droite) : autres écosystèmes côtiers en Nouvelle-Écosse; rivage sablonneux / système de dunes : Pomquet, dans le comté d’Antigonish; forêt côtière et terres arides : White Point, dans le comté de Queens; rivage de galets : White Point, comté de Queens (source : CBCL Limited)
Ce que les Néo-Écossais font aujourd’hui
En 2007, le gouvernement provincial a fixé pour but à la Nouvelle-Écosse d’avoir un des environnements les plus propres et à l’avenir
le plus durable dans le monde d’ici à 2020. Il a également fixé pour but de protéger 12 pour cent des terres de la province d’ici à
2015. Ces buts sont énoncés dans la loi sur l’environnement et sur la prospérité durable (Environmental Goals and Sustainable
Prosperity Act).
Autres textes de loi fédéraux et provinciaux protégeant les régions côtières, y compris les habitats, les plantes et les animaux :
• Loi sur les espèces en péril
• Loi sur les pêches
• loi sur les parcs provinciaux (Provincial Parks Act)
• Loi canadienne sur la protection de l’environnement
• Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs
• Loi sur la conservation de la faune
• loi sur les véhicules tout-terrains (Off-Highway Vehicles Act)
• Loi canadienne sur l’évaluation environnementale
• loi sur les plages et les estrans (Beaches and Foreshores Act)
• loi sur les réserves intégrales protégées (Wilderness Areas Protection Act)
• loi sur la protection des endroits spéciaux (Special Places Protection Act)
La loi sur les administrations municipales (Municipal Government Act) et la charte de la Municipalité régionale d’Halifax (Halifax
Regional Municipality Charter) accordent le pouvoir de réglementer l’utilisation des terres. Les décisions prises peuvent avoir un
impact important sur différents écosystèmes côtiers.
Quelles sont les lacunes dans les informations?
• Manque d’informations de base précises sur les écosystèmes côtiers à l’échelle provinciale
• Manque d’informations sur les changements qui se sont déjà produits et ceux qui sont prévus dans les écosystèmes côtiers de la province
L’AVENIR : Ce que les Néo-Écossais peuvent faire pour protéger les écosystèmes côtiers
Pour préserver les écosystèmes côtiers sensibles, il faut
• comprendre et mesurer les changements à long terme dans chacun des écosystèmes
• s’assurer que les régions qu’on choisira de protéger à l’avenir en Nouvelle-Écosse comprennent des éléments relevant
d’écosystèmes côtiers dans la mesure du possible
• s’efforcer de réhabiliter les zones qui comportent des habitats endommagés
• financer les activités de préservation et de réhabilitation dans les écosystèmes les plus sensibles, qui pourraient inclure les rivages
sablonneux, les systèmes de dunes, les estuaires, les vasières, les marécages côtiers et les lacs du Bras d’Or
Lectures complémentaires
Davis D.S. et S. Browne (dir.) (1996), The Natural History of Nova Scotia Volume One – Topics and Habitats, Halifax, Nimbus/Musée de la Nouvelle-Écosse.
Gouvernement du Canada, Ministère des Pêches et Océans (2004), « Identification des zones d’importance écologique et biologique », Rapport sur l’état des écosystèmes 2004/006 du Secrétariat canadien de consultation scientifique.
Gromack A. (2008), Safeguarding Canada’s Ocean Playground: Towards Federal-Provincial Collaboration for Coastal Marine Protected Areas in Nova Scotia, mémoire de maîtrise, Halifax, Université Dalhousie.
Nouvelle-Écosse, Ministère de l’Environnement (2008), Rapport d’étape annuel de 2008 sur la loi sur l’environnement et sur la prospérité durable, Halifax, Ministère de l’Environnement de la Nouvelle-Écosse, http://www.gov.ns.ca/nse/egspa/docs/EGSPA2008ProgressReport-Fr.pdf.
RAPPORT DE 2009 SUR L’ÉTAT DES CÔTES DE LA NOUVELLE-ÉCOSSE
www.gov.ns.ca/coast

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