la formation initiale et continue aux systèmes audiovisuels en réseau

Transcription

la formation initiale et continue aux systèmes audiovisuels en réseau
LA FORMATION
INITIALE ET CONTINUE
AUX SYSTÈMES
AUDIOVISUELS EN
RÉSEAU
Étude établie par
CMDD Consulting et
KERES Technologies
Décembre 2010
Cette étude a été financée par l’Observatoire des métiers de l’audiovisuel, qui est piloté par la CPNEF de l’Audiovisuel et administré par l’AFDAS
FORMATIONS INITIALES ET CONTINUES
AUX SYSTEMES AUDIOVISUELS EN RESEAU
DECEMBRE 2010
Remerciements
Avertissement
La mission
Présentation de l'étude
Représentation simplifiée d'un système audiovisuel en réseau
3
7
8
9
11
Situation actuelle des formations à l'audiovisuel
L’état des lieux
La spécificité de l’enseignement technique audiovisuel
Schéma non exhaustif de la filière de formation
Les classes de remise à niveau
Les BTS des métiers de l’audiovisuel
L’enseignement universitaire LMD
Les grandes écoles
Les instituts privés
La formation continue à l’INA
12
13
14
15
16
17
24
29
33
35
Le métier de documentaliste
Diplôme INA de documentaliste multimédia
38
40
Observations sur la situation actuelle
Les évolutions techniques depuis 1980
Le vocabulaire
Les enseignants n'ont pas bénéficié d'un contexte favorable
L'apport du monde industriel
Une "zone grise" entre audiovisuel et informatique ?
41
42
43
44
45
46
Evolution des activités au vu des technologies en place ou à venir 48
Préconisations
50
Conclusion
55
Bibliographie
Les auteurs
57
58
2
REMERCIEMENTS
Nous tenons tout d'abord à remercier Madame Dominique Trocnet et les
membres de la Commission Paritaire Nationale de l’Emploi et de la
Formation pour la confiance qu’ils nous ont accordée.
De nombreux enseignants et dirigeants des établissements de formation du
secteur audiovisuel ont participé à cette étude. Leurs témoignages sont
essentiels. Les responsables des entreprises de télévision ont bien voulu nous
accorder une deuxième série d'entretiens, afin de nous faire part de leurs
remarques et suggestions. Que tous trouvent ici l'expression de nos
remerciements.
Malika
ANTON
Lycée Léonard de Vinci
à Villefontaine
Directrice
Francis
APPERT
Lycée Léonard de Vinci
à Villefontaine
Professeur de TES et TMO
Venceslas
BIRI
IMAC Université de
Marne la Vallée
Directeur
Christine
BRAEMER
INA SUP
Responsable pédagogique
Diplôme de documentaliste
multimédias
Michel
COTERET
Ecole Louis Lumière
Directeur de la formation
initiale
3
François-Xavier
COUDOUX
Institut des Sciences et
Techniques de
l'Université de
Valenciennes et du
Hainaut Cambrésis
Professeur des Universités,
Directeur adjoint de
l'IEMN-DOAE,
Responsable pédagogique
du Master 2 ISIS,
enseignant en signaux et
systèmes
Alain
FAUSSARD
Lycée Léonard de Vinci
à Villefontaine
TES - responsable
technique
Alain
FERRARI
Lycée Léonard de Vinci
à Villefontaine
Enseignant
Luc
GEOFFROY
SFP
Directeur de l’Exploitation
Thierry
GOMMARD
Lycée Léonard de Vinci
à Villefontaine
Enseignant
Denis
GRISON
ARTE FRANCE
Chef du projet
numérisation
Frédéric
GULIN
3IS
Directeur des études et du
développement
Francis
HERICOURT
France 2
Elisabeth
LEDANOIS
La FEMIS
Conseiller du Directeur
Général
Nouveaux
Médias et Affaires
Internationales
Directrice administrative et
financière
Patrice
LE GRAVEREND
INA SUP
Responsable pédagogique
Coordination de la licence
Systèmes Audiovisuels
Numériques
Jean
LEFEUVRE
Télécom Paristech
Enseignant
4
Jean-François
LERIBLE
Institut des Sciences et
Techniques de
l'Université de
Valenciennes et du
Hainaut Cambrésis
Ingénieur d'études,
Directeur technique,
enseignant en signaux et
systèmes
Pierre
MAILLAT
CANAL +
Responsable technique
Olivier
MARCILLAUD
CANAL +
Directeur de projet
Alain
MAYEUR
Institut des Sciences et
Techniques de
l'Université de
Valenciennes et du
Hainaut Cambrésis
Ingénieur de recherche,
Directeur du service
informatique de
l'université, enseignant en
informatique
Gabriel
MELKI
INA SUP
Responsable filière
informatique
Rémi
MERCIER
FRANCE 3
Pascal
MERCY
Lycée Léonard de Vinci
à Villefontaine
Chef de service de la
diffusion
Professeur de physiques et
TMO son
Sylvie
MERVIEL
Institut des Sciences et
Techniques de
l'Université de
Valenciennes et du
Hainaut Cambrésis
Professeur des universités
Directrice de DREAM et
du laboratoire DEVISU,
enseignante en sciences de
la communication
Christine
NGUYEN
Audiovisuel Extérieur de Directrice des Ressources
la France
Humaines
Marc
NICOLAS
La FEMIS
Directeur
Sylvaine
PETTENS
INA SUP
Responsable pédagogique
Diplôme de documentaliste
multimédia
Stéphane
PIERRAT
3IS
Directeur des relations
entreprises
5
Michel
POMMERAY
Institut des Sciences et
Techniques de
l'Université de
Valenciennes et du
Hainaut Cambrésis
Maître de conférences,
Directeur Adjoint de
l'ISTV, Directeur des
études des formations de
DREAM, enseignant en
signaux et systèmes
Alain
RIESEN
Télécom Paristech
Pierre
SAÜT
Lycée René CASSIN à
Bayonne
Directeur de la formation
continue
Professeur coordonnateur
du BTS
Philippe
THOMIN
Institut des Sciences et
Techniques de
l'Université de
Valenciennes et du
Hainaut Cambrésis
Maître de conférences,
enseignant en informatique
Marc
URTADO
La FEMIS
Directeur technique
Nicolas
VIEVILLE
Institut des Sciences et
Techniques de
l'Université de
Valenciennes et du
Hainaut Cambrésis
Maître de conférences
Enseignant en informatique
Jean- Claude
WALTER
3IS
Président Directeur
Général
Tout au long de cette étude, les ingénieurs de KERES Technologies n'ont
pas ménagé leur temps pour nous faire part de leur expérience, pour nous
apporter les précisions nécessaires pour dessiner les perspectives d'évolution
de ces systèmes. Leurs contributions ont été précieuses.
6
AVERTISSEMENT
Toute reproduction partielle ou totale de cette étude devra obligatoirement
obtenir l’approbation de la CPNEF AV
7
LA MISSION
Cette étude porte sur les formations aux systèmes audiovisuels en réseaux.
Elle a pour objet de présenter l’état actuel de la situation dans les sociétés
éditrices et les organismes de formation initiale et permanente.
La mission a été initiée par la section TV de la CPNEF AV, dans le cadre
des travaux de l’Observatoire Prospectif des Métiers et des Qualifications de
l’Audiovisuel.
Cette étude permet d’établir une cartographie des formations initiales et
continues existantes, et, en parallèle de déterminer le corpus des
compétences nécessaires pour installer, gérer, ou exploiter des systèmes
audiovisuels en réseaux. En concertation avec la section TV de la CPNEF,
nous avons pour cela déterminé un panel d'organismes de formation à
rencontrer.
Elle fait suite à un premier travail sur l’administration des systèmes
audiovisuels en réseaux, réalisé en 2008/2009
8
PRESENTATION DE L'ETUDE
Lors de la précédente étude publiée en 2009, qui avait pour thème
l'administration des systèmes audiovisuels en réseau, nous interrogions les
professionnels du monde de l'audiovisuel. Dans la conclusion, nous
écrivions, à propos des systèmes de production audiovisuelle en réseau :
La connaissance des processus de l’entreprise étant essentielle et la formation si
peu en adéquation avec les besoins que le recrutement a lieu majoritairement
en interne.
(…)
Les entretiens montrent que les formations dispensées aujourd’hui ne
correspondent pas aux besoins des entreprises pour ce type de fonction et qu’une
période d’adaptation de plusieurs mois est nécessaire pour être opérationnel.
(…)
Les études actuelles confirment que malgré la crise, le marché du très haut débit
devrait connaitre une croissance importance. L’ensemble des nouveaux vecteurs de
télévision et de vidéo, à l’exception de la télévision sur téléphone mobile dont le
marché est incertain, va participer à cette croissance.
La présente étude a pour objet d'offrir une vision claire des formations
limitées à ce domaine, de faire état d'observations sur la situation actuelle,
et de préconiser les évolutions souhaitables.
Dans un premier temps, nous avons établi une liste des établissements de
formation susceptibles d'inscrire ces nouvelles techniques dans leur
enseignement. Tous les types de formation ont été pris en compte:
publique-privée, initiale-continue, permanente-en apprentissage, et cela à
tous les niveaux. Ainsi nous avons eu des réunions avec les responsables de
lycées délivrant les BTS des métiers de l'audiovisuel, d'université et de
grandes écoles.
9
Avec les informations recueillies et les pistes envisagées, nous avons repris
contact avec les responsables des entreprises de télévision rencontrés lors de
la première phase. En effet les remarques figurants dans notre première
étude (remarques mentionnées plus haut) ont surpris les responsables de
formations. Il fallait trouver dans le dispositif ce qui ne répondait pas aux
besoins des professionnels.
Tout ce que nous avons lu, entendu et observé nous a conduits aux
préconisations développées à la fin de cette étude. Ces préconisations sont
précédées, non pas par des "fiches métiers", mais, après identifications de
nouveaux savoirs, par un tableau présentant les activités et les fonctions qui
allaient évoluer ou être transformées.
Bien que situées à la marge de notre étude, nous avons développé les
questions de la formation des enseignants et des documentalistes. En effet,
ce sujet est revenu régulièrement lors des entretiens.
10
REPRESENTATION SIMPLIFIEE D'UN SYSTEME AUDIOVISUEL EN RESEAU
Données de et
vers les services
de gestion
Droits d’auteurs
Planification des
moyens
Achats
Production
...
Conducteurs
Grilles de programmation
NRCS
Micro-conducteurs
Postes de
consultation
en vidéo
bas débit
Pour
Les journalistes
Les exploitants
Les monteurs
...
Sources externes
Cellules d’acquisition
Agences
Contribution...
Sources internes
Vidéo mobile
Régies Fixes et post prod vidéo et
audio
Reportage mono caméra
Traitement audio et vidéo
Transcodage
Conformation
Encapsulation...
Réseau Haut Débit
Interne à l’entreprise
Archives (long terme)
Robots
Cassettes ...
Stockage
(court et moyen terme)
Disques durs ...
Acheminement
Broadcast et Broadband
ADSL
Télévision
VOD
Catch up
Internet
Mobile
...
Gestion des assets
MAM – DAM
Catalogage et indexation
Service de communication
Habillage
Création graphique
Diffusion
Mise en forme des émissions
Livraison
Client
11
SITUATION ACTUELLE DES FORMATIONS A L’AUDIOVISUEL
12
L’ETAT DES LIEUX
Toujours très attractifs pour les jeunes générations, le cinéma et
l'audiovisuel restent malgré tout une niche employant 138.000 personnes
dont 50.000 intermittents (chiffres 2009). Le secteur est constitué
d’environ 9.200 entreprises, sociétés de production, de distribution ou de
diffusion, loueurs de matériel et salles de cinéma. Il s'agit surtout de petites
structures, plus de 90% des 5900 sociétés de production (pour le cinéma,
la publicité, la télévision) comptent moins de 10 salariés.
Le secteur géographique est limité puisque 90% des industries du cinéma et
de l’audiovisuel sont implantées en Ile-de-France. 52% des intermittents
résident en région parisienne dont 30% à Paris. Cependant, en région, les
métiers liés, entre autre, à la captation de programme pour diffusion en
direct ou en différé (sports, concerts…) sont présents. Toutes les sociétés
nationales de diffusion sont implantées en Ile-de-France à l’exception, bien
sûr, des antennes régionales de France 3 et de la diffusion d’Arte. Les
sociétés de diffusion télévisuelle sont pour la plupart de petites et moyennes
structures.
Nombre de salariés
de 0 à 4
de 5 à 49
de 50 à 249
plus de 250
Nombre de sociétés
69
85
12
15
(Sources AFDAS- Observatoire des métiers 2008)
Par ailleurs il ne faut pas minimiser l’importance du secteur du spectacle
vivant. Le monde de l’événementiel représente un débouché important
principalement dans le sud de la France.
13
LA SPECIFICITE DE L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE AUDIOVISUEL
Dans l’enseignement technique audiovisuel, compte tenu des compétences à
acquérir, la pédagogie doit garantir les bases obligatoires que sont les
techniques de mise en œuvre (TMO), les savoir-faire opératoires et les
savoirs théoriques. Cette formation axée à la fois sur le savoir technique et
sur le savoir professionnel doit permettre au futur diplômé de réussir son
insertion professionnelle dans un métier identifié. Elle doit donc prendre en
compte les trois acteurs que sont l’étudiant, l’entreprise et l’établissement
de formation. Cet enseignement doit préparer aujourd’hui, non seulement à
l’insertion dans un secteur professionnel mais surtout contribuer à
appréhender les méthodes pour répondre à l’évolution des technologies des
médias. Le corpus des matières enseignées ne peut être assujetti aux souhaits
des industriels ou des employeurs, ce qui explique sans doute la différence
entre le discours des sociétés (qui ne trouvent pas de diplômés répondant à
leurs besoins immédiats) et les choix pédagogiques.
De nombreux enseignements s’effectuent sur des «plateaux techniques».
Cela induit des contraintes liées aux locaux et aux équipements. C'est une
situation singulière et coûteuse dans le système éducatif.
Il faut adapter la pédagogie pour maintenir une adéquation constante entre
niveau de qualification et niveau d’emploi, et pour cela, l’ensemble du corps
enseignant assure une «veille technologique», le plus souvent volontariste,
permettant d’actualiser en permanence les contenus pour être en phase avec
les évolutions techniques et les connaissances demandées dans les emplois
proposés.
Au-delà de l’enseignement des BTS la rareté des cursus universitaires
correspondants à l’objet de notre étude constitue une difficulté
supplémentaire. De plus les élèves et étudiants sortants du système éducatif
redoutent l’absence d’accompagnement.
14
SCHEMA NON EXHAUSTIF DE LA FILIERE PUBLIQUE DE FORMATION
15
LES CLASSES DE REMISE A NIVEAU
Trois classes de remise à niveau option audiovisuel sur l'ensemble du
territoire (Lycée Poincaré de Nancy, R. Doisneau de Corbeil et Pré de
Cordy de Sarlat) sont « réservées aux lycéens n’ayant pas suivi un parcours à
dominante scientifique ou ayant eu un parcours interrompu et souhaitant le
reprendre ». Dédiées à la remise à niveau avant candidature à l’entrée en
BTS des métiers de l’audiovisuel, leur objectif est d’atteindre le niveau
nécessaire pour poursuivre des études supérieures à composante
scientifique.
« Il s’agit d’un enseignement modulaire adapté au profil des élèves […] une
remise à niveau scientifique pour les élèves issus de L, et un niveau
artistique et culturelle pour les élèves issus de S, ES, STI et L n’ayant pas
suivi l’option CAV » (sources IGEN 2006). Afin de ne pas être considérées
comme des classes préparatoires ou des filières complètes les établissements
délivrant les BTS ne peuvent recevoir les classes de remise à niveau.
16
LES BTS METIERS DE L’AUDIOVISUEL
Le BTS métiers de l’audiovisuel créé dans les années 90 ouvre vers les métiers
de la télévision et de l’événementiel. Ce diplôme permet néanmoins d’intégrer
une école supérieure ou une licence ou d’accéder, en évolution de carrière, à
certains métiers du cinéma. Auprès des jeunes bacheliers, l'aspect ludique de
ces métiers doit très vite disparaitre au profit d’un apprentissage de méthodes
rigoureuses pour permettre au futur diplômé de progresser tout au long de sa
vie professionnelle.
L’enseignement porte sur la technologie des équipements et des supports, les
techniques de mise en œuvre, l'environnement économique et juridique,
l'économie et la gestion, les sciences physiques appliquées, l'anglais, la culture
littéraire et artistique.
La scolarité comprend douze semaines de stage sur deux ans pour la formation
initiale.
L’enseignement s’organise autour de structures où cohabitent formation
initiale (sous statut scolaire ou d’apprentis), formation continue et dispositifs
de certification dans le cadre de la validation des acquis de l’expérience et
relève de la compétence partagée entre l’Etat, les collectivités territoriales et
les milieux économiques. Cette particularité est une spécificité de
l’enseignement technique.
Cependant le coût très important des moyens consacrés aux formations à
l'audiovisuel explique le faible nombre d’établissements enseignant les 5
options. Toutes les spécialités ne sont pas accessibles sur l’ensemble du
territoire.
17
Entre les équipements des « plateaux techniques » des établissements et les
outils mis sur le marché par les industriels et ceux des entreprises il existe
un écart de conception technologique d’environ 3 ans, parfois beaucoup
plus. L’évolution technologique de ces dernières années a créé un fossé
entre les équipements des établissements scolaires et ceux des entreprises.
Les lycées, qui ne sont pas donneurs d’ordre uniques pour l’achat des
équipements, doivent tenir compte à la fois des sujets d’examen de fin
d’étude, des demandes des entreprises tout en respectant le référentiel et
leur budget souvent peu en phase avec le marché. Les donations des
entreprises apportent un complément important au niveau des équipements.
Pourtant ce système pédagogique a démontré son efficience pour asseoir les
connaissances de base et la pratique pour acquérir les compétences
nécessaires à un parcours professionnel dans le monde de l’audiovisuel.
Se basant sur un référentiel en cours d’actualisation, les établissements ont
un volant d’heures hors référentiel de 230 heures sur 2 ans. Ils utilisent ces
heures pour mettre en situation pratique l’enseignement théorique, le
temps d’une captation ou d’un montage de spectacle. Les sujets relatifs aux
systèmes audiovisuels en réseaux y sont aussi abordés, et en cela les
établissements reconnaissent qu’il s’agit bien d’une priorité.
18
LES OPTIONS
Métiers de l’image
Il s’agit de la spécialisation cadre, image, lumière, et équipements tels que
caméras (vidéo) et machinerie associée. Les métiers concernés sont :
cadreur (multi caméras), opérateur de prise de vues, assistant opérateur
prise de vues,...
Métiers du son
Il s’agit de la spécialisation prise de son en studio ou en reportage,
sonorisation et mixage son. Les métiers concernés sont : opérateur de prise
de son, ingénieur du son, perchman, mixeur, régisseur son, en audiovisuel
mais aussi en radio, spectacle vivant, enregistrement musical.
Montage et postproduction
Il s’agit de la spécialisation montage vidéo et son, trucages après le tournage
et illustrations visuelles et sonores par logiciels spécialisés. L'exploitant est
responsable du matériel, de sa préparation et de sa vérification, son travail
se fait en collaboration avec le réalisateur. Il est chargé des travaux
préparatoires et consécutifs au montage. Il effectue la synchronisation, le
repérage et le dérushage. Il peut procéder à l'assemblage artistique et
technique des images et des sons, donner au film le rythme et monter la
partition musicale et les effets sonores.
Techniques d'ingénierie et exploitation des équipements (TIEE)
Le technicien d'exploitation audiovisuel est chargé de la mise en œuvre
d'équipements audio et vidéo : technicien vidéo, technicien d’opérations de
captation (mise en œuvre des caméras et équipements associés, chef
d'équipements fixes ou mobiles (car régie - sport, variété, information),
technicien de diffusion (télévision par satellite), technicien d'exploitation
multimédia. Ils participent à la préparation technique du tournage, le choix
des matériels, la mise en place des branchements et les vérifications
multiples en cours de tournage ou de diffusion
19
L'option « techniques d'ingénierie et exploitation des équipements » forme
aussi des techniciens de maintenance chargés d'entretenir, de régler et de
gérer le matériel. Ces techniciens peuvent aussi travailler sur des projets
d'intégration.
Gestion de production
Le chargé de production est présent à toutes les étapes d'une réalisation
audiovisuelle. Il participe au développement et à la préparation du projet,
en chiffre le coût prévisionnel. Le projet lancé, il coordonne la mise en
œuvre des moyens matériels, humains et financiers : il établit les différents
contrats (acteurs, techniciens, location de matériels...), organise le
tournage, les déplacements, le logement, demande les autorisations
nécessaires. Chargé du suivi financier de chaque production, il assure aussi la
gestion du personnel, le suivi des contentieux. Il organise les relations avec
les médias et le public.
LA FORMATION EN ALTERNANCE
En 2008, 3 lycées seulement proposaient un BTS en formation par
alternance. En 2010 au lycée Jacques Prévert de Boulogne Billancourt, 40
élèves poursuivent leur formation répartis dans les 5 options, ce qui est
unique, sur la base d’une semaine de cours, en alternance avec une semaine
en entreprise. Le taux de réussite sur 2008 était de 100%, de 93% en 2009.
Cette formule attire un grand nombre d’étudiants puisque l’établissement
reçoit 700 demandes d’inscription par an. La formation en alternance
requière de la part de l’étudiant un travail personnel important. (1/3 de
cours en moins avec le même examen final)
Au Lycée René Cassin de Bayonne, 12 élèves en Techniques d’ingénierie et
exploitation des équipements sont en formation continue en 2010/ 2011
20
LE CORPS ENSEIGNANT
Le corps enseignant est en grande partie formé de titulaires de
l’enseignement général, issus des disciplines classiques, générales ou
technologiques, ce qui entraine une obligation à s’auto former. Dans
certains établissements, 30% des postes sont occupés par des vacataires ou
des contractuels.
Ceci peut s’expliquer par l’absence de concours de recrutement et le choix
réaffirmé de ne pas proposer de CAPES ou d'agrégation pour les
enseignements techniques audiovisuels, ou de ne plus proposer de CAPET
pour la titularisation. Certains établissements choisissent de recruter après 5
ans de vie professionnelle des anciens élèves pour l’enseignement des TMO.
Cette matière demande une connaissance confirmée des nouvelles
technologiques.
SYNTHESE DES RESULTATS AU BTS CLASSEE PAR OPTION
Statut scolaire
Gestion de production
Métiers de l’image
Métiers du Son
Montage et postproduction
Techniques d’ingénierie
et exploitation des équipements
Nombre
d’établissements
Taux de réussite
%
24
23
26
27
15
83
81
77
83
88
21
LES DEBOUCHES
Synthèse des données recueillies - à horizon 12 / 18 mois après l’obtention du
BTSSecteur
pourcentage
CDI
Intermittent du spectacle
Stage
Poursuite d’étude
Recherche d’emploi ou autre situation
20
20
20
20
20
Ces chiffres sont à mettre en parallèle avec ceux concernant plus
particulièrement les options des jeunes diplômés. En effet, en techniques
d’ingénierie et exploitation des équipements, 100% des élèves du BTS
Jacques Prévert de Boulogne Billancourt trouvent un emploi dans le monde
du "broadcast" dès lors qu’ils entrent dans la vie active, en sachant que 50%
(toutes options confondues à l’exception de celle de chargé de production)
des élèves de ce même lycée poursuivent leurs études. Au lycée de Bayonne
50% des élèves trouvent un emploi dans le monde de l’audiovisuel, et 30%
au lycée de Villefontaine (où les élèves choisissent plus facilement
l’évènementiel qui est actuellement un secteur de haute technologie).
22
LES PRINCIPALES FILIERES DE FORMATION AUDIOVISUELLE APRES OBTENTION
D'UN DIPLOME BAC +2
Après un BTS, DUT, L2 ou classes préparatoires, il est possible d’intégrer
sur concours ou sur dossier, des établissements tels que la FEMIS, l'Ecole
Louis Lumière, l’université de Valenciennes, la licence professionnelle SAN
délivrée conjointement par l'INA et l'Université Paris Est de Marne la
vallée, l’école d’ingénieur IMAC ou une école privée telle que 3IS, laquelle
délivre des titres de certification professionnelle.
Éléments d'information sur les études généralement poursuivies après l’obtention d’un BTS des
métiers de l’audiovisuel
Métiers
l’image
Licence SAN
Licence SIAMN
ENSLL
La FEMIS
Université
Cinéma /Art
IMAC
3IS
X
X
X
X
X
X
de Métiers du son
X
X
X
X
X
X
23
Montage
postproduction
X
X
X
X
X
TIEE
X
X
X
X
Gestion de
production
X
X
X
X
L’ENSEIGNEMENT UNIVERSITAIRE LMD (LICENCE- MASTER- DOCTORAT)
La réforme de 2002 permet aux universités de délivrer trois grades : la licence
répartie sur 6 semestres, le master sur 4 semestres et le doctorat généralement
sur 3 ans ; il s’agit d’une organisation des enseignements en semestres et unités
d’enseignement. Les textes ne fixent plus les intitulés et le programme des
cursus, ceux-ci étant désormais définis par chaque université.
LICENCE PROFESSIONNELLE
La licence professionnelle est un diplôme de l’enseignement supérieur,
habilitée en 1999 par le ministère de l’Education nationale, répondant aux
besoins nouveaux de compétences et de connaissances du monde de
l’entreprise. L’originalité de cette formation réside dans un mode
d’élaboration fondé sur le partenariat avec les entreprises ou les branches
professionnelles.
Accessible après un BTS, DUT ou encore après deux premières années de
licence, la licence professionnelle (LP) se prépare en un an (ou deux
semestres). La formation s’articule autour d’enseignements théoriques et
pratiques et d’apprentissage de méthodes et d’outils. Elle comprend un stage
en milieu professionnel de douze à seize semaines.
Bien que sa finalité soit l'insertion professionnelle immédiate, avec un diplôme
de niveau II, elle peut permettre aux étudiants qui ont le grade de licencié de
s'inscrire dans certains masters ou écoles puisqu’elle s'insère aussi dans le
schéma LMD.
LICENCE PROFESSIONNELLE SAN (SYSTEMES AUDIOVISUELS NUMERIQUES)
En partenariat avec l'INA, l'Université de Paris-Est Marne la Vallée et le
Lycée Evariste Galois de Noisy le Grand, la licence professionnelle SAN est
une formation dans le domaine de l'audiovisuel, de l'électronique ou de
l'informatique après l’obtention d’un diplôme BAC+2 (qui accueille une
promotion de 12 chaque année). Le besoin de professionnels qualifiés en ce
24
domaine part du constat que toute la chaîne de la production et de la
diffusion audiovisuelles est maintenant basée sur des outils informatiques et
réseaux qui nécessitent une maîtrise allant au delà des techniques
audiovisuelles classiques.
1 à 2 élèves par an rejoignent le groupe de la formation initiale sur environ 4
à 5 demandes par an, pour la plupart des CIF.
En 2010 un des élèves a vu sa demande de financement rejeté alors que son
congé CIF et son dossier avaient été acceptés. Il a intégré la promotion en
contrat d’apprentissage.
Remise à niveau
Les diplômés des BTS hors métiers de l’audiovisuel suivent un module de
28h audio et vidéo numérique.
Les diplômés BTS métiers de l’audiovisuel suivent un module informatique
de 28h
Contenu de l’enseignement
Connaissance de la fabrication, du stockage, du transfert et de la diffusion
des médias sous forme analogique et numérique.
Connaissance les aspects concernant l'administration des systèmes
informatiques, l'administration des réseaux, le respect des critères de
qualité, de disponibilité, de sécurité sur ces systèmes.
Réseau Métadonnées Format d’échange
Les normes spécifiques (enseignement qui a pris de l’importance ces
dernières années en passant de 2j/an de formation en 2008 à 6.5j/an en
2010 répartis sur 4.5/j de théorie et 2j lors des stages avec une
augmentation dans les années à venir).
La communication pour « savoir argumenter et présenter » savoir
important dans cette activité.
25
Les débouchés
Elle prépare principalement aux métiers de :
Responsable d'exploitation des équipements informatiques de
production et diffusion.
Responsable de l'administration de réseaux informatiques pour
l'audiovisuel numérique.
Responsable qualité d'une régie de production.
Responsable de la maintenance et de l'amélioration des serveurs
numériques de production et de diffusion.
Les secteurs d’embauche peuvent varier d’une année à l’autre en fonction
du marché de l’audiovisuel.
Pour exemple en 2008 sur 11 élèves diplômés, 10 élèves ont trouvé un
emploi dans le monde la télévision, 1 élève a poursuivi ses études.
En 2009 sur une promotion de 11 élèves (10 reçus)
4 ont rejoint le monde du broadcast
2 sont intermittents DSNG
1 a poursuivi ses études
1 est recruté par une société de stockage/archivage
1 est technicien vidéo informatique
1 est photographe indépendant
Les diplômés qui poursuivent intègrent uniquement le master ISIS de
Valenciennes.
1/3 des stages s’est concrétisé par une embauche dans l’entreprise
d’accueil.
Les diplômes et leurs options ouvrant généralement à la licence pro SAN
Filières
BTS
métiers
l’audiovisuel
BTS
DUT
de TIEE
(50% à 70% des
Effectifs)
Electronique
Options
Métiers du Son
Electrotechnique
Montage et postproduction
Informatique
Industrielle
Génie Electrique et Génie Télécommunication Services et Réseaux
Informatique
et Réseaux
de communication
Industrielle
26
LICENCE SIAMN (SCIENCES DE L’INFORMATION DE L’AUDIOVISUEL ET MEDIAS)
Il s’agit d’un enseignement généraliste délivré sur 3 années par l'Institut des
Sciences et Techniques de l'Université de Valenciennes qui ne forme pas à un
métier précis mais à un spectre large de métiers. Sur les promotions de 50
élèves, 80% trouvent un emploi dans le monde de l’audiovisuel.
Le pré-requis : profil scientifique avec 2 sur les 4 modules de remise à niveau
imposés en en début de première année:
Mathématiques
Image
Son
Informatique
Contenu de l’enseignement
1/3 de modules scientifiques (maths, optique, acoustique...),
1/3 de modules techniques et technologiques (informatique, signaux
et systèmes, codage du signal TV, équipements vidéo et son, montage, web,
PAO,...),
1/3 de modules artistiques et de sciences humaines
(psychophysiologie de la perception, langues vivantes, filmologie, musique,
écriture de chanson, théâtre, arts plastiques...).
Les travaux pratiques représentent 30% de l’enseignement. Des stages en
première et troisième années sont prévus ainsi que des projets en troisième
année. Au cours de la licence, les étudiants voient les étapes de la fabrication
d'un produit audiovisuel, de sa production à sa diffusion, ainsi que
l’environnement technique et humain nécessaire à la réalisation de projets.
Cette démarche permet aux étudiants de définir leur projet professionnel
progressivement au fil de leurs expériences.
27
MASTER ISIS (SYSTEMES IMAGES ET SONS)
12 licenciés titulaires d’une licence rejoignent ce master qui destine aux
métiers de cadre technique et d’ingénieur dans le secteur de l’audiovisuel, des
télécommunications et des médias interactifs. A la convergence de ces secteurs,
la formation intègre dans son enseignement :
Les signaux et les systèmes (théorie du signal, compression,
vidéotransmissions numériques),
L'informatique (programmation et réseaux)
L'audiovisuel (techniques de production, de postproduction et de
diffusion).
Les aspects communicatifs, financiers et de management.
40% des enseignements sont réalisés par des professionnels qui associent
enseignements théoriques et pratiques. Le projet de la formation est de
répondre à l'évolution de la télévision vers le tout numérique ainsi qu’à
l'apparition de nouveaux services associés (guide des programmes en ligne,
choix d'ambiances sonores, publicité interactive, jeux, etc.) qui créent de
nouveaux métiers à la convergence de l'audiovisuel, des télécommunications et
de l'informatique.
MASTER MCAV (MANAGEMENT DE LA COMMUNICATION AUDIOVISUELLE)
Ce master destine aux métiers de l'encadrement et de la production dans le
secteur de l'audiovisuel et des médias interactifs. Les étudiants sont formés
aux techniques de production, de postproduction et de diffusion. Ils sont
sensibilisés aux aspects esthétiques, communicationnels, financiers et
managériaux. A l’instar du master ISIS précité, le master offre une
formation polyvalente. L'étudiant titulaire de la licence SIAMN et ayant
suivi le parcours MCAV intervient depuis la production des images et des
sons, jusqu'à la mise en place et au suivi administratif, juridique et financier.
Il supervise la gestion et la mise en œuvre des moyens matériels, humains et
financiers nécessaires. Dans un secteur où les structures sont de petite taille,
la polyvalence est un atout.
28
LES GRANDES ECOLES
LA FEMIS
La Fondation Européenne des Métiers de l'Image et du Son, désignée par La
FEMIS, relève de la tutelle du Ministère de la Culture et du CNC. Elle
délivre un enseignement technique et artistique destiné à former aux
métiers de l'audiovisuel et du cinéma. Fondée en 1986 pour prendre la suite
de l'Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC), elle est
accessible par concours pour des titulaires BAC+2.
niveaux acquis
BAC+2
BAC+3
BAC+4
Pourcentage de réussite
10
60
20
L’enseignement délivré dans ce cursus de 3 ans permet aux futurs
diplômés, de choisir parmi un panel de technologies (classiques ou
nouvelles) celle qui conviendra le mieux au projet à réaliser. Les méthodes
et technologies précédentes expliquent souvent le comment et le pourquoi
des technologies actuelles. L’apprentissage du film 35mn et 16mn fait partie
intégrante de l’enseignement.
La FEMIS disposera d'une chaine de fabrication numérique en 2011 et
conduira ce changement sous deux axes :
L’intégration, l’organisation et le traitement de la chaîne de
fabrication.
La formation des étudiants impliquant une pédagogie adaptée à cette
mise en place.
Les formateurs sont exclusivement des professionnels, intervenants
extérieurs. Il en est de même pour les directeurs de département.
29
Ecole Supérieure Louis Lumière (ENSLL)
La première école de cinéma publique au monde fut celle des Frères
Lumière. En 1887, ils créaient une école d'opérateur pour promouvoir le
cinéma partout dans le monde. La vocation de l'école est de former des
professionnels, de haut niveau l'image et du son. Placée sous la tutelle du
Ministère de l’Éducation nationale – Ministère de l'Enseignement supérieur
et de la Recherche, l’école est un établissement public d’enseignement
supérieur qui recrute au niveau bac +2 par voie de concours. Elle propose
une formation initiale théorique et pratique, technique et artistique. Elle
dispense en 6 semestres un enseignement sanctionné par un diplôme niveau
BAC+5 qui confère au grade de master. Trois disciplines Image (cinéma et
vidéo) Son et Photographie de 16 élèves par promotion et par section
Les débouchés
Option Son
- 100% intermittents
Secteur
%
Cinéma, audiovisuel
Radio
Spectacle vivant
30
30
30
Option Image/ Cinéma et vidéo - 100% intermittents
Secteur
%
Audiovisuel
Cinéma
70
30
De nombreux stagiaires sont accueillis par les sociétés fabricant
d’équipements qui eux mêmes interviennent dans la pédagogie.
Bien que peu ou pas impactées parles formations portant sur les techniques
d’administration des systèmes audiovisuel en réseaux, En 2011 ces deux
écoles s’inscrivent dans une logique de dématérialisation. Leur pédagogie
sera adaptée à ces nouvelles technologies.
30
ECOLE D’INGENIEUR IMAC – PARIS-EST MARNE LA VALLEE
(IMAGE MULTIMEDIA AUDIOVISUEL COMMUNICATION)
Le recrutement de cette école d’ingénieur repose sur une évaluation des
étudiants de niveau BAC+2 (sur dossier) portant sur les aspects scientifiques
(informatique et mathématiques) et les aspects créatifs (multimédia et
audiovisuel). Cela permet d'associer et de faire travailler ensemble des
étudiants provenant de filières scientifiques (en particulier classes
préparatoires aux grandes écoles), du domaine des arts (écoles d'art) ou du
domaine littéraire (classes préparatoires littéraires).
Une remise à niveau en mathématiques et informatique est proposée aux
élèves en début de 1ère année ainsi qu’un soutien de 12 heures de TD en fin
de trimestre après évaluation.
Contenu de l’enseignement
La formation IMAC se déroule sur trois années, chacune divisée en deux
semestres de 12 semaines. Le dernier semestre de la dernière année est écourté
à 10 semaines pour permettre aux étudiants de commencer leurs stages dès le
mois d'avril. Deux stages obligatoires en entreprises de 2 et 4 mois minimum
ponctuent le parcours en fin de 2ème et de 3ème année.
Les trois domaines prépondérants de la formation sont :
Les mathématiques et l’informatique
Le multimédia et l’audiovisuel
La culture d'entreprise et la gestion de projet.
ème
En 3 année les étudiants choisissent parmi les 3 options :
Programmation web et multimédia
Programmation audiovisuelle
Management web et audiovisuel
L'objectif majeur de l’IMAC est d'apporter aux étudiants ingénieurs une
double compétence en informatique et dans les domaines artistiques,
ouvrant à de plus larges perspectives. Elle est une exception en France.
31
Si les années précédentes, les diplômés trouvaient un emploi dans le monde
du multimédia et du Web, on observe actuellement une tendance pour des
embauches dans le monde de l’audiovisuel.
Tableau de synthèses des principaux secteurs d’emploi
Les secteurs d’emplois
Internet
SSII
Vidéo / développement
Audiovisuel R&D
Art numérique – salles de spectacle
pourcentage
50
15
15
10
5
Un conseil d’études permet d’être au fait des nouvelles technologies et de
proposer une pédagogie adaptée au monde professionnel.
66% des stagiaires sont embauchés à la fin de leur stage de 3ème année dans
l’entreprise qui les a accueillis.
La Formation Continue
Une formation continue est proposée soit en 1ère/ 2ème années, soit en
2ème/ 3ème années. Il s’agit de CIF.
Par ailleurs des modules de 20 heures sont proposés, axés sur le virtuel et
les effets spéciaux, la 3D, ou la programmation informatique liée à l’image.
32
LES INSTITUTS PRIVES
Le Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP)
remplace l’ancien dispositif des titres et diplômes homologués. Il permet
une meilleure lisibilité sur la qualité des diplômes et titres à finalité
professionnelle : activités visées, secteur d’activité, éléments de
compétence acquis, niveau… Les certifications enregistrées dans le
répertoire sont reconnues sur le territoire national.
3IS (INSTITUT INTERNATIONAL DE L’IMAGE ET DU SON)
L’Institut International de l’Image et du Son (3IS) est un établissement
privé qui prépare sur 3 ans (plus une année préparatoire facultative) à des
titres de certification professionnelle pour la plupart de leurs
enseignements.
Basée sur un enseignement commun les 18 premiers mois, elle se poursuit
par une spécialisation dans les domaines précis :






opérateur prise de son
opérateur prise de vue
monteur
assistant réalisateur / script
journaliste audiovisuel
chargé de production
Il s’agit d’un apprentissage destiné à des métiers déterminés à la différence
de la formation généraliste. La formation de « réalisateur » n’est pas
certifiée.
Six mois après la sortie de l’école 89% des diplômés ont intégré la vie
professionnelle, 100% sont intermittents du spectacle. La mise en place
33
d’une politique de stages est intégrée au cursus pédagogique. La quasitotalité des stages se font dans des entreprises de l’audiovisuel et du cinéma.
L’école travaille avec des partenariats dans les sociétés de l’audiovisuel
permettant aux étudiants d’intégrer des projets « broadcast » tel que
l’Académie des Césars. Les techniques d’administration des systèmes
audiovisuels en réseaux sont transparentes pour les étudiants qui, bien
qu’en contact avec ces systèmes, ils n’ont pas vocation à les gérer.
34
LA FORMATION CONTINUE A L’INA
En France, les formations techniques en montage, postproduction et effets
numériques représentent 16% de bénéficiaires de formation continue soit
745 stagiaires. (Sources AFDAS observatoire des métiers 2008)La formation
continue des acteurs de l’audiovisuel fait partie de l'ordre des choses tant
l'évolution des pratiques est importante. Il n’est pas envisageable dans ces
métiers de quitter une formation initiale et de ne plus jamais retourner sur
les « bancs de l’école ».
L’Institut Nationale de l'Audiovisuel a depuis toujours axée ses formation
sur les métiers de l’audiovisuel. C’est leur cœur de métier et leur réflexion
porte sur l’adaptation de leur programme de formation pour répondre au
mieux aux demandes de leurs clients.
La formation INA SUP propose des formations de 3 à 10 jours axées sur
l’audiovisuel mais avec une base informatique de plus en plus importante.
A l’origine, les stages portaient sur l’ordinateur, les réseaux, les bases.
Aujourd’hui bien qu’il y ait toujours les stages de base de type PC/ Mac, les
formations portent surtout sur les problèmes inhérents au monde spécifique
du broadcast, des systèmes audiovisuels numériques ou la télévision sur IP
ou IPTV c'est-à-dire un service de télévision directe, de VOD ou de
rattrapage, diffusé sur un réseau utilisant le protocole IP (Internet
Protocole)
Les problématiques spécifiques du monde broadcast sont mises en avant. Par
exemple une sécurisation classique d’un site audiovisuel ralentit les
processus et des firewalls spécifiques doivent être utilisés.
35
Les formations INA intégrant la spécificité des systèmes audiovisuels en
réseaux.
La Télévision sur IP
A l’origine de la mise en place de cette formation, les stagiaires étaient des
chercheurs-ingénieurs travaillant principalement pour les entreprises des
télécommunications, puis ce fut les chefs de projets et aujourd’hui un
nombre important des stagiaires est issu des équipes techniques des sociétés
de la télévision.
50% des stagiaires viennent des sociétés de télécommunication et des
fournisseurs d’accès, 40% du monde la diffusion audiovisuel de type CDN
(centre de diffusion numérique) et 10% venant de tous les domaines comme
par exemple, les hôtels, les hôpitaux, des sociétés comme France Galop ou
les fabricants de téléviseurs)
Les stagiaires ont tous des bases audiovisuelles avec une connaissance
approfondie en réseaux informatiques.
Les serveurs médias audiovisuels
L’INA propose des formations sur la vidéo informatique type DMAM.
Le pré-requis : avoir au préalable suivi la formation réseaux.
Les sujets traités sont:
Production audiovisuelle
Media Asset Management (MAM)
Administration des serveurs
Windows
Linux
Mac
Streaming
Avid Unity
Serveur audio (type Netia)
Sécurisation (Watermarking)
36
Architecture audiovisuelle et sécurité
Cette formation s’adresse aux profils directeurs et chef de projets
Pré-requis : avoir suivi au préalable le stage Serveurs médias audiovisuels
Il s’agit uniquement de manipulation sur outils dédiés.
Métrologie TV sur IP et Métrologie Radio sur IP (2011)
Pré requis : avoir suivi le stage TV sur IP
Connaissance de base sur les mesures et signaux de supervision
Mobile sur IP (2011)
Avec les protocoles actuels
Stage de connaissance des technologies mies à disposition des journalistes
Sécurisation des données et de leur envoi
Notion de droits
Structurer la manipulation et connaitre des outils traditionnels pour crypter
les images
Avec l’ensemble de ces stages INA SUP bien que restant proche des
demandes traditionnelles, fournit à ses clients un panel de stages
correspondant aux besoins des clients en matière de nouvelles technologies.
L’informatique abordée lors de ces stages est toujours remise en perspective
avec les spécificités de l’audiovisuel.
37
LE METIER DE DOCUMENTALISTE
38
Avec l’arrivée des Technologies de l’Informatique et de la Communication,
les métiers liés à la documentation ont évolué et aujourd’hui, si le métier de
documentaliste existe toujours pour la gestion des fonds audiovisuels et un
passage de gestion de fond manuel à un fond numérique, un nouveau métier
plus proche de la fabrication apparaît entre la fonction d’assistant de
production et de documentaliste, plus lié à la recherche des sujets et souvent
rattaché à une rédaction.
Les nouveaux outils partagés permettent une continuité dans la fabrication.
Mais si un processus n’est pas bien établi, l'enchainement des actions entre
les acteurs peut s’avérer délicat, et cela principalement dans les rédactions
ou les petites structures
La stratégie et surtout la finalité d’une chaîne détermine les fonctions et
actions de ses documentalistes.
Une société éditrice, créatrice de programmes doit gérer l’indexation et la
conservation de son patrimoine. Cette documentation est basée sur une
documentation traditionnelle avec une formation de type INTD (Institut
national des sciences et techniques de la documentation).
Pour chaque document, le ou la documentaliste doit établir une notice
cartographique à l’aide de normes. Après avoir analysé le contenu, il les
traduit en langage spécifique (thésaurus).
Ces fonctions ont été impactées par la mise en place des systèmes
audiovisuels en réseaux. Aujourd’hui le documentaliste audiovisuel a une
implication plus forte dans la production et le travail éditorial, une
responsabilité dans la diffusion en ligne et dans la gestion des droits ce qui
exige des compétences et un savoir être différents.
Les rédactions des chaînes de flux, qui n’ont pas de production propre, font
appel à des documentalistes plutôt tournés vers le multimédia dits
« recherchistes ». Ces fonctions demandent réactivité et disponibilité, et
travaillent conjointement avec l’équipe de rédaction.
Ces deux fonctions ne sont plus les mêmes.
39
DIPLOME DOCUMENTALISTE MULTIMEDIA
L’INA propose depuis la rentrée 2009 un diplôme BAC+3 en apprentissage
sur 12 mois traitant de l’aspect multimédia et de la numérisation des
essences. Documentation de presse, thésaurus, référencement, indexation,
diffusion, recherche, connaissances juridiques) du support physique
analogique au fichier avec données associées, savoir lié à la dématérialisation
des médias (MAM), base d’accès et d’échange, format des essences, pour le
monde audiovisuel et le web, le savoir communiquer avec les techniciens est
fondamental.
Les profils de la première promotion sont plutôt littéraires - aucun élève
n’est documentaliste de formation : Fac de cinéma, d’art, d’histoire, de
sociologie ou de communication. Enfin certains stagiaires sont issus de DUT
informatique ou de BTS audiovisuel. Les 26 élèves de la promotion
2009/2010 se répartissent 50% en contrat d’apprentissage et 50% en
formation continue.
Leur principale motivation est d’acquérir des connaissances métiers.
30%
des
entreprises
d’accueil
sont
des
sociétés
de
l’audiovisuel, principalement des chaînes de flux et des rédactions : TV5,
France 24, Radio-France, Info Vidéo 3, Direct 8.
Le corps enseignants est composé d’intervenants issus du monde
universitaire et professionnel.
De plus, en terme de formation continue l’INA propose des formations sur
catalogue sur la recherche d’images, la valorisation, la gestion du
patrimoine.
40
OBSERVATIONS SUR LA SITUATION ACTUELLE
41
LES EVOLUTIONS TECHNIQUES DEPUIS 1980
La numérisation des signaux analogiques, au début des années 1980, n'a pas
vraiment remis en question les structures des systèmes de production
audiovisuels. Le plus souvent, les machines numériques, dotées d'interfaces
analogiques/numériques et numériques/analogiques remplaçaient au coup
par coup les machines analogiques. Ce n'est qu'au début des années 1990
que les premiers éléments des systèmes de production audiovisuelle en
réseau ont été mis en place lors des évolutions des systèmes de montage non
linéaire. La centralisation du stockage et le référencement associé étaient
proposés dès le milieu des années 1990. A la même période, des chaînes de
télévision équipaient leurs régies de diffusion de petits serveurs destinés à
l'habillage ou à la publicité. Vers la fin des années 1990 sont arrivés les
automates gérant des listes de diffusion (playlist), qui pilotent des
robotiques à cassettes et des serveurs vidéo. Dans les années suivantes, les
serveurs vidéo sont devenus des équipements courants et, secteur par
secteur, la dématérialisation s'est imposée. La véritable dématérialisation de
la production audiovisuelle est très récente, elle est contemporaine de
l'apparition des caméras sans bande (tapeless).
Il convient de souligner l'apport du monde IT qui a mis sur le marché des
équipements capables de supporter les débits vidéo cumulés exigés par un
centre de télévision. Du point de vue économique, l'informatique
représentait environ 10 % du budget global d'un projet il y a 15 ans. Ce
chiffre est aujourd'hui de l'ordre de 50 %, et cela sans oublier les gains en
performances apportés par le monde IT dans l'intervalle. Concrètement,
cela signifie que le monde IT fait aujourd'hui partie intégrante de la
production audiovisuelle.
Les systèmes informatiques audiovisuels sont aujourd'hui banalisés. Tous les
interlocuteurs rencontrés s'accordent sur ce point.
42
LE VOCABULAIRE
Si l'architecture de ces systèmes est stabilisée, il n'en va pas de même pour le
vocabulaire. Invité à intervenir en entreprise, un spécialiste dans les
domaines de l'informatique et de la théorie du signal appliquée à la vidéo
raconte avoir perdu du temps lorsqu'il a dû se faire expliquer les systèmes
en place.
Les générations montantes sont habituées à cet environnement et on sait que
beaucoup ont acquis une adaptabilité que leur envient les ainés. Mais
adaptabilité ne veut pas dire connaissance. Le vocabulaire utilisé, plus ou
moins labyrinthique, est devenu un obstacle à la communication et apparaît
souvent comme une défense face à des systèmes lourds, peu visibles et donc
mal assimilés.. Ce type de vocabulaire est souligné par les enseignants, face à
des élèves de retour de stage.
Gérard Berry (voir la bibliographie) nous éclaire sur ce point :
"La seconde fracture concerne l'éducation. Dans notre pays, l'informatique est
entrée plutôt doucement dans l'enseignement supérieur, qui a longtemps
considéré que ce n'était là qu'une "mode qui allait passer", ou bien "seulement
un outil"; mais elle y est maintenant raisonnablement implantée". (Page 76)
Il ne s'agit donc pas ici de reprocher à quiconque cette situation. Il faut avoir
à l’esprit les progrès considérables fait en quelques années dans ce domaine.
Ces progrès auxquels se superpose une diffusion sans précédent, n'ont pas
permis le recul nécessaire à la maitrise de l'expression verbale.
43
LES ENSEIGNANTS N'ONT PAS BENEFICIE D'UN CONTEXTE FAVORABLE
Les enseignants du secteur de l'audiovisuel n'ont pas bénéficié du contexte
favorable que les ingénieurs et techniciens, en poste dans les entreprises de
télévision ont connu et connaissent, pour se former.
La pression économique et la volonté de maintenir leurs installations au
niveau de celle de leurs concurrents ont engagé les entreprises de télévision
dans une évolution inéluctable mais progressive. Le rythme de
l'amélioration des performances des processeurs, et donc de l'intégration de
la vidéo aux hauts débits, a eu un effet modérateur. Cette évolution sur
plusieurs années convenait à un apprentissage : techniciens et ingénieurs
(en particulier ceux impliqués dans les projets) ont bénéficié de plusieurs
années de pratique pour intégrer les concepts liants audiovisuel et réseaux à
hauts débits.
Il convient d'ajouter qu'ingénieurs et techniciens échangent entre eux au
moment des salons spécialisés ou des voyages professionnels, visitent les
installations des uns et des autres, ont des fournisseurs et des installateurs
communs, et participent éventuellement à la rédaction de "livres blancs".
Ces systèmes sont aujourd'hui stabilisés, les architectures fédèrent des sousensembles comme les équipements d'acquisition, de conduite d’antenne, de
diffusion, d'archivage, de stockage intermédiaire, de transcodage,
d'habillage, …
Dans les écoles et universités, ces systèmes longtemps considérés comme les
prolongements pratiques des enseignements délivrés, peuvent désormais
être enseignés, à la condition que les enseignants eux-mêmes reçoivent les
formations et informations nécessaires.
44
L'APPORT DU MONDE INDUSTRIEL
Interrogés sur leurs relations avec le monde industriel, les enseignants et
formateurs font tous le même constat : le dialogue se cantonne au domaine
technico-commercial. Si les établissements de formation disposent
d'équipements, le contact n'existe qu'à l'occasion de premiers achats ou bien
lors d'éventuels renouvellements. Les entreprises qui fabriquent ces
équipements et développent les logiciels ont des dimensions nationales et
internationales, et sont souvent présentes via des distributeurs. Leurs
représentants ont alors peu de moyens pour intervenir sur le plan
pédagogique.
Il est alors légitime, dans le cadre de cette étude, de poser la question
des ressources auxquelles font appel les industriels eux-mêmes. Sur le
plan des spécifications et des prescriptions, l'échange est régulier avec
les clients du monde du "broadcast". Ces échanges ne se limitent pas à
une zone géographique, ils sont mondiaux, et chaque entreprise de
télévision profite ainsi des avancées des autres. Au niveau interne,
c'est le domaine de la R&D qui prime. Les échanges ont lieu aussi au
niveau des instances de normalisation internationales. Ce champ,
aujourd'hui largement mondialisé, produit non seulement des normes
mais aussi des modèles conceptuels. Les normes ont un caractère de
recommandation. Les industriels peuvent proposer des normes de
fait, qui dérivent des normes proprement dites et qui sont qualifiées
de "standard". Les publications des organismes de normalisation sont
le plus souvent payantes, leurs rédactions abstraites. Les périodes
pendant lesquelles sont élaborées les normes sont dominées par
l'incertitude technologique (est-ce réaliste?) et les enjeux
économiques.
Cette situation est typique de la R&D, et les retours vers la formation peu
envisageables à ce moment.
45
UNE "ZONE GRISE" ENTRE AUDIOVISUEL ET INFORMATIQUE ?
Il y aurait une "zone grise" entre les modes de production de l'audiovisuel et
l'informatique. L'expression de "zone grise" était présente en filigrane dans
le premier rapport. Nous avions relevé des différences de culture
professionnelle. Les uns privilégient la continuité de l'antenne, quelquefois
au prix de procédés dégradés. Pour les autres, c'est le déroulement
rationnel d'une méthodologie qui prime. Mais cette distinction bien réelle
ne doit pas effacer l'essentiel : les uns et les autres travaillent sur le même
domaine et les convergences sont plus importantes que les divergences.
En prenant du recul, on voit trois pôles se dessiner pour les années à venir :
la fabrication des contenus, leurs agrégations et leurs distributions.
Le premier pôle, celui de la fabrication des contenus, est identifié.
C'est celui des éditeurs et des sociétés de production. Les évolutions
technologiques y sont en cours. C'est un pôle structuré et structurant.
L'agrégation est un mot posé sur un ensemble encore indéterminé
d'activités depuis la constitution de multiplex pour la diffusion jusqu'à
la maîtrise de l'interactivité. A ce niveau sont traités tous les formats,
voire même les habillages en fonction des modes de diffusion
(mobiles, IPTV; WEB TV; télévision par câble; Pay TV; télévision de
rattrapage; …). Les acteurs pourront être les sociétés de télévision
actuelles (lesquelles ont en réalité déjà mis en place beaucoup de
moyens), des opérateurs de télécommunications, voire de nouveaux
entrants.
Quant au pôle de la distribution, celui des infrastructures, c'est celui
des opérateurs des télécommunications.
46
A toutes les étapes de la filière audiovisuelle, les systèmes informatiques et
les réseaux sont présents ou appelés à l'être. Cette "zone grise" qui semblait
être à mi-chemin entre l'informatique et l'audiovisuel est en fait une zone
spécifique au monde des médias et l'importance accordée au mot de
"fichier" ne doit pas dissimuler qu'il s'agit d'images et de sons.
Par ailleurs, si nous nous en tenons à l'objet de cette étude, au domaine de
l'informatique et des réseaux numériques dédiés aux processus audiovisuels,
on sait que seulement un faible pourcentage des salariés d'une entreprise de
télévision a les moyens d'engager un dialogue technique argumenté et
constructif, et de prendre part à des négociations avec l'ensemble des
acteurs du secteur.
Il n'y a pas de "zone grise". Il y a surtout un secteur économique autonome
en forte progression qui ne dispose pas à ce jour des ressources humaines
nécessaires à son évolution.
47
EVOLUTION DES ACTIVITES AU VU DES TECHNOLOGIES EN PLACE OU A VENIR
Il est fréquent de distinguer les niveaux de compétences dans un domaine
précis entre pratique, maîtrise et expertise. Nous reprenons ces distinctions
en les appliquant aux activités de l'audiovisuel, telles qu'elles nous
apparaissent dans leur évolution. Le cinéma est inscrit dans les activités
concernées, puisque la post-production des tournages en argentique se fait
en vidéo sur des systèmes de montage non linéaire.
Les diplômes d'entrée sont ceux actuellement préconisés. Ils ne présument
en rien de l'évolution de la carrière du salarié.
Activité
Fonction ou
métiers
Diplôme
d’entrée
Niveau
Assistant opérateur
Opérateur prise de vue
Cadreur
Directeur de la photo
Preneur ou technicien
de son
Sonorisateur
Exploitant de post
production image et
son
Monteur
Chef monteur
Truquiste
Technicien
d’exploitation
Réalisateur audiovisuel
Responsable de
production
Responsable
d'exploitation des
équipements
informatiques de
production
BTS
BTS
BTS
BTS
BTS
Pratique
Pratique
Pratique
Pratique
Pratique
BTS
BTS
Pratique
Maîtrise
BTS
BTS
BTS
BTS
Pratique
Maîtrise
Maîtrise
Maitrise
Licence
Pratique
Maîtrise
Licence
Expertise
La fabrication/la production
48
Activité
Fonction ou métiers
Diplôme
d’entrée
Niveau
Coordinateur technique
Responsable des
échanges commerciaux
Directeur technique
Licence
Licence
Maitrise
Maitrise
Bac+5
Expertise
L’agrégation et la
distribution de
programmes
Activité
Fonctions ou métiers
Diplôme
d’entrée
Niveau
Technicien de diffusion
Responsable
d'exploitation des
équipements
informatiques de
diffusion
Superviseur de diffusion
BTS
Licence
Pratique
Expertise
Licence
Maîtrise
La diffusion
Activité
Fonction ou métiers
Diplôme
d’entrée
Niveau
Technicien de
maintenance
Responsable de la
maintenance
BTS
Maîtrise
Licence
Expertise
Fonction ou métiers
Diplôme
d’entrée
Niveau
Ingénieur
Directeur de projet
audiovisuel
BAC + 5
BAC + 5
Expertise
Expertise
Fonction ou métiers
Diplôme
d’entrée
Niveau
Monteur
Coordinateur
BAC + 3
BAC + 5
Maîtrise
Expertise
Maintenance
Activité
Gestion de projet
Activité
Cinéma
49
PRECONISATIONS
L'étude de l'Institut De l'Audiovisuel et des Télécommunications en Europe
(IDATE) "TV 2010 Markets & Trends - Facts & Figures ", précise à la page
45 que les investissements directs des opérateurs de télécommunication
dans le domaine de l'édition resteront limités, motivés par leur souhait de
détenir des droits exclusifs afin de renforcer cette stratégie d'intégration
verticale. Nous pouvons estimer, au vu de cette étude prospective, que les
métiers des médias d'une part et d'opérateur de télécommunication d'autre
part garderont leurs spécificités.
Pour les préconisations, nous avons utilisé le programme pédagogique
national du DUT informatique comme base de travail. En effet, les métiers
des médias s'appuient, mais seulement en partie, sur l'informatique. Il est
fréquent d'entendre dire que les jeunes générations n'ont pas de problèmes
avec l'informatique, qu'ils sont nés avec. C'est un raccourci facile. Des
enseignants et des professionnels se sont aperçu que cela n'était pas tout à
fait vrai. Deux écueils guettent les étudiants : d'abord l'utilisation
quotidienne d'un ordinateur donne une fausse assurance : la maîtrise des
IHM (interfaces homme-machine) n'est pas toute l'informatique. Ensuite, et
cela concerne les métiers des médias, un postulat : l'expert dans le domaine
informatique, c'est l'"autre".
Si les métiers des médias ont une spécificité, comme nous espérons l'avoir
montré, les connaissances en informatique doivent être confortées. La
difficulté est de repérer parmi l'ensemble des disciplines de cette science
celles qu'il faut mettre en avant, avec quelle méthode, et jusqu'à quel niveau
d'expertise.
50
Nous avons constaté que les systèmes audiovisuels en réseau observés dans
de nombreuses entreprises ont des architectures proches. Un socle
conceptuel existe, et il jouera un rôle majeur dans les organisations à venir.
Un livre, celui d'Al Kovalick "Video Systems in an IT Environment" publié
chez Focal en 2009, un des plus récents sur le sujet, fait état justement des
différents concepts régulièrement utilisés dans la profession. Force est de
constater qu'il est un des rares parmi l'ensemble de la littérature de langue
française ou anglo-saxonne sur le sujet, à faire état des normes.
Les professionnels rencontrés nous ont suggérés de porter notre attention
sur les points suivants :
 Algorithmique : il convient d'insister sur la méthodologie. Il ne s'agit
pas de former des développeurs mais des techniciens et des ingénieurs
capables d'établir des spécifications précises et réalistes. Sur ce sujet,
des enseignants remarquent qu'il faut faire des choix. Des étudiants,
issus de formation en informatique où ils ont reçu un enseignement
très poussé (orientée vers les mathématiques - théorie des graphes)
"ne voient pas" comment passer aux applications pratiques.
 Modélisation des systèmes d'information : la notion de workflow
appliquée à l'informatique est et sera d'une utilisation quotidienne
dans le monde des médias. Cette notion prête à confusion. Il ne s'agit
pas de management mais d'optimiser le système d'information : le
workflow donne une vision technique du système.
 Bases de données : les BDD sont liées à la dématérialisation. En mode
fichier, les métadonnées et les essences sont encapsulées. Ces mêmes
métadonnées se retrouvent dans de nombreuses BDD, par exemple
pour la gestion des droits, ou des archives. Les questions de mise à
jour sont cruciales
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 Traitement du son : le son est plus compliqué qu'il en a l'air :
problématiques de format, de synchronisation, de multilinguisme, ou
de multiplication des canaux de type 5.1.
 Architecture des ordinateurs : elle est considérée à tort comme
connue. (les enseignants d'une université ont remédié à certaines
carences de la façon suivante : ils ont stockés des pièces détachées de
PC, pièces plus ou moins en bon état, plus ou moins complètes, plus
ou moins récentes, plus ou moins compatibles, charge aux étudiants
de construire eux-mêmes la machine qu'ils vont utiliser pour leur
scolarité.)
 Outils de supervision : la dématérialisation entraine de facto un
affaiblissement de la visibilité des processus, cet affaiblissement étant
compensé par des techniques de supervision et de métrologie.
 Interfaçages et normes : il s'agit de maîtriser la multiplicité des offres
du monde industriel et de s'affranchir des systèmes dit propriétaires.
 Stockage et archivage : longtemps réduit à l'alignement de cassettes,
les médias sont aujourd'hui archivés sur des supports numériques. La
facilité d'accès accroit la demande, et le temps de réponse attendu est
très court. Il convient de noter aussi l'importance en ce domaine des
logiciels de référencement et d'interrogation.
 Réseaux : c'est une banalité de citer les réseaux dans cette liste.
Pourtant le sujet est loin d'être épuisé et les problématiques de
surcharge, de workflows insuffisamment définis ne sont pas rares.
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Deux filières d'enseignement sont directement
l'enseignement des techniques des réseaux audiovisuels :
concernées
par
1. En ce qui concerne les BTS, l'enseignement de ces techniques ne fait pas
ou peu partie du référentiel. Les élèves sont cependant sensibilisés à ces
technologies. Dans tous les cas, le nombre d'heures d'enseignement étant
fixe, il faudra décider d'un rééquilibrage des enseignements au profit des
technologies des systèmes audiovisuels en réseau. L'option TIEE
(Techniques d'Ingénierie et Exploitation des Equipements) a retenu notre
attention. C'est à ce niveau que les évolutions importantes sont possibles
et attendues par les employeurs. Cette option débouche sur deux
activités dissemblables. D'une part le mode mise en œuvre des
équipements, orienté vers le tournage et l'exploitation, et d'autre part, le
mode gestion, orienté vers la maintenance et la supervision. Cette
différenciation des déroulements de carrière a été relevée par plusieurs
responsables d'entreprise. La question s'est souvent posée de mettre en
place une troisième année, spécifique au cursus des BTS, pour
approfondir cet enseignement. Pour notre part, nous pensons que les
enseignements de type BAC + 2 sont à même d'atteindre cet objectif.
2. Au delà du niveau BAC + 2, la situation est différente. Ces techniques
sont toujours abordées sur le plan théorique, par les fondamentaux sur
les réseaux. Cette approche est adaptée aux objectifs des établissements,
l'approfondissement n'étant pas le même à La FEMIS ou bien à l'Institut
des Sciences et des Techniques de Valenciennes. L'enseignement de ses
systèmes pose problème, chaque installation étant considérée comme un
cas d'espèce, qui ne peut, pour beaucoup d'enseignants, être appréhender
que sur le terrain. Cette approche, réaliste il y a encore peu de temps,
doit évoluer.
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La formation des enseignants
Il convient de mettre en place des cursus d'information à destination des
enseignants. Des universités comme celle de Valenciennes et du Hainaut
Cambrésis (UVHC) accueillent déjà en formation des enseignants des classes
de BTS au sein l’ISTV. Télécom Paristech et son département "système
audiovisuels et multimédia" propose des stages de formation continue. Il
faut aussi citer l'INA. De telles demandes de formation doivent être
accompagnées d'un cahier des charges, car ces établissements ont eux aussi à
effectuer des mises à jour. Par ailleurs, le rapprochement entre les
enseignants (ceux intervenant en classes de BTS et ceux intervenant aux
niveaux LMD) et les entreprises de télévision doit être poursuivi et
systématisé, avec des formules telles que stages, participation à des réunions
techniques, visites des installations.
L'apport des industriels
L'apport du monde industriel à la formation est perfectible. Le monde
industriel ne peut être surpris par un cahier des charges détaillé et exigeant.
Par exemple, lors des appels d'offres, les "broadcasters" mentionnent une
obligation de formation, que les produits vendus doivent être sérieusement
documentés. Aujourd'hui, les cahiers des charges sont de plus en plus
explicites, précis sur ces questions, et les clauses financières associées
rigoureuses.
Le vocabulaire et la communication technique
Les formateurs sont déjà dans leur rôle en combattant les "jargons". Si on
note qu'il y a en France plus de 200 diffuseurs de programme de télévision,
on comprend bien que cette problématique ne pas être laissée au "terrain".
La convergence du vocabulaire qui découle du socle évoqué plus haut est
possible et doit être soutenue par une intervention extérieure. Cette
intervention extérieure ne peut être que celle de formateurs.
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CONCLUSION
Cette étude est motivée par un constat, celui des évolutions inéluctables
vers la dématérialisation. Nous avons bien sûr été amenés à prendre en
compte l'ensemble des métiers de l'audiovisuel, mais avons toujours veillé à
revenir à notre sujet, les réseaux audiovisuels.
Le concept de "zone grise" a été pour nous un fil conducteur. Au départ,
nous y avons vu une zone floue, entre informatique et audiovisuel, où
chaque acteur ferait ses meilleurs efforts. Ce concept de "zone grise",
appliqué ici, n'a pas de sens. Informaticiens ou spécialistes de l'audiovisuel,
tous doivent avoir la même vocation à travailler dans le monde des médias,
de la télévision, de la création artistique, tous doivent prendre en compte
les difficultés et les particularités de cette activité, ce qui justifie pleinement
les formations spécifiques. Au mot "informatique", nous préférons
l'acronyme S.T.I.C. (Sciences et Techniques de l'Information et de la
Communication), plus précis, fédérateur, et reflétant une réalité, celle de
l'autonomie technique du monde des médias.
L'autonomie de l'ensemble de ce secteur économique est une clé pour les
années à venir. Or, si nous avons constaté que l'enseignement des
techniques des systèmes audiovisuels en réseau est partiel, rare, comme
nous l'écrivons dès le début de cette étude, nous avons aussi mesuré
l'importance de l'ensemble des savoir-faire et des pratiques qui sont transmis
dans les établissements de formation à l'audiovisuel. Il faut préserver ces
acquis bien réels mais les doubler par les savoirs exigés par l'évolution vers
les S.T.I.C.. Il existe en effet un substrat, des écoles et des universités au
sein desquelles cette démarche est considérée comme d'actualité. Si les
formations délivrées ne correspondent pas pleinement aux attentes des
professionnels, il convient de reconnaître que l'enseignement de
l'audiovisuel est aujourd'hui structuré.
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Il est structuré sur plusieurs niveaux de connaissance, du BTS au Master,
voire au Doctorat. Il est aussi organisé en filières différentes : celles
orientées vers la gestion de l'immédiateté et de la continuité de l'antenne,
celles tournées vers les métiers de la création artistique, et celles pour
lesquelles le temps joue un rôle moins critique comme l'encadrement
technique ou la gestion de projets.
La mise en place d'un enseignement des systèmes audiovisuels en réseau est
possible dans des délais acceptables, à la fois pour les BTS, le référentiel
étant en cours d'actualisation, et pour les cursus de type BAC + 2, puisque
ces derniers bénéficient de flexibilité dans la mise en place de leurs
programmes.
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
 Gérard BERRY
Pourquoi et comment le monde devient numérique
Collège de France / Fayard
 Al KOVALICK
Video Systems in an IT Environment
Focal
 Programme pédagogique national du DUT informatique
 BTS des métiers de l'audiovisuel - référentiel
 IDATE - TV2010 - Markets and trends / Facts and figures
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LES AUTEURS
Cette étude à été réalisée conjointement par les sociétés
CMDD Consulting
51, rue de l ’Abyme
77 700 Magny le Hongre
Consultante : Claire Marie Dribault Dujardin
[email protected]
KERES Technologies
9, rue Courtalin
77700 Magny le Hongre
Consultant : Alain Maillet
[email protected]
Pour le compte de la Commission Paritaire Nationale de l’Emploi et de la
Formation – Section Audiovisuel
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