Douglas HUEBLER Douglas HUEBLER

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Douglas HUEBLER Douglas HUEBLER
Douglas HUEBLER
Œuvres acquises en 1990 à l’issue de
l’exposition Douglas Huebler (1989) :
Duration Piece n° 8 (Torino), 1969
Dimensions : environ 40 x 420 cm
N° d’inventaire : 990.1.1
Variable Piece n° 1 (Paris), 1970
Dimensions : environ 60 x 130 cm
N° d’inventaire : 990.1.2
Crocodile Tears II : The Great
Corrector (Mondrian III), 1989
Dimensions : environ 122 x 250 cm
Douglas Huebler, Duration Piece n°8 (Torino), 1969.
N° d’inventaire : 990.1.3
©Blaise Adilon ©Adagp, Paris 2010
Mai 1968
En mai 1968, au Windham College de Putney (Vermont), Lawrence Weiner et Robert Barry
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participent avec Douglas Huebler à une exposition intitulée Situations extérieurs . Leurs
œuvres sont intégrées au paysage et ne sont pas transportables : Barry utilise des
monofilaments de nylon quasi invisibles, Weiner des cordes et des pierres, tandis que Huebler
travaille la sculpture en formica. Il comprend à cette occasion que ses idées ne sont plus en
adéquation avec son œuvre. Au cours de l’été, il travaille avec Seth Siegelaub à l’élaboration
d’un catalogue qui présente une œuvre entièrement nouvelle. De son côté, Kosuth rencontre
Seth Siegelaub par l’intermédiaire de son ami Weiner au début 1968. Tous les quatre, ils
incarnent, avec Siegelaub, marchand d’art et inventeur d’expositions, un moment unique de
l’art conceptuel (le terme est forgé par Henry Flynt et popularisé par Sol LeWitt), auquel le
Musée à sa création souhaite rendre hommage (voir notice Robert Barry).
Décembre 1968
« Le monde est plein d’objets, plus ou moins intéressants, je ne souhaite pas en ajouter : je
préfère simplement constater l’existence des choses en termes de temps et/ou de lieu.
Parce que mon travail est au-delà de l’expérience perceptuelle, il dépend d’un système de
documentation. » Ces phrases figurent pour la première fois dans le catalogue intitulé January
2
5-31, 1969 qui accompagne l’exposition éponyme, organisée par Seth Siegelaub à New York .
Juillet 1969
À l’intérieur de l’enveloppe qui contient les documents de Location Piece #2, New York City –
Seattle, Washington, Douglas Huebler affirme : « J’aimerais définir l’art comme une activité qui
élargit la conscience humaine, à
travers
des
contradictions
qui
transposent ce phénomène naturel aux
qualités indifférenciées que l’on
nomme “vie”, en des concepts objectifs
inhérents à l’art lui-même. »
Septembre 1970
« Mes travaux qui sont apparemment
indéterminés n’ont aucun “contenu”
spécifique et servent en fait d’occasion
à celui qui les perçoit d’être le sujet de
l’œuvre en opérant une relecture en
Douglas Huebler, Variable Piece n°1 (Paris), 1969. ©Blaise retour, jusqu’à la fabrication de la
signification… »
Adilon ©Adagp, Paris 2010
Mai 1989
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Avant 1968, Lawrence Weiner et Robert Barry, qui sont peintres, n’ont aucun lien avec Douglas
Huebler, qui est sculpteur. Barry et Weiner se rencontrent une première fois en février 1968 à Bradford à
l’occasion d’un symposium.
2
Elle rassemble Douglas Huebler, Robert Barry, Joseph Kosuth, Lawrence Weiner.
© Musée d’art contemporain de Lyon - 2010
1
Du 11 mai au 14 juin 1989, aux mêmes dates que l’exposition Robert Barry, le Musée consacre
une rétrospective à Douglas Huebler, à l’issue de laquelle trois de ses œuvres sont acquises.
La première, Duration Piece # 8 (Torino), est créée à partir d’une séquence temporelle donnée,
au cours de laquelle une photographie est prise à intervalles réguliers pour incarner un
parcours donné. La seconde, Variable Piece # 1 (Paris), 1970, est réalisée à l’aide d’un plan de
Paris, sur lequel un parcours est suggéré, qui constitue une « sculpture » implicite.
La troisième œuvre, plus tardive, s’intitule Crocodile Tears II: The Great Corrector
(Mondrian III), 1989. Elle est une extension de Variable Piece # 70 (in Process), Global, pour
laquelle l’artiste s’engage, sa vie durant, « à documenter l’existence de chaque être vivant, afin
de réaliser la plus authentique et la plus complète représentation de l’espèce humaine… » Les
séries de Crocodile Tears s’approprient aussi bien les comic strips que les articles de journaux,
les dessins et les aphorismes à travers un mélange de langages, le journalisme, mais aussi
l’art, associés à des déclarations, des vérités ou des sentiments. Les dix premiers comic strips
sont édités chaque semaine à partir du 30 août 1984.
Le Grand Correcteur est une pièce non dénuée d’humour, grâce à laquelle Douglas Huebler
rectifie quelques chefs-d’œuvre, ici le Broadway Boogie-Woogie de Mondrian, qui est placé, à
titre de compensation, à côté du poster de l’œuvre originale, édité par le MoMA.
Juillet 1989
Douglas Huebler, dans son atelier à Cape Cod, Truro (Massachussetts), nous confirme que
l’humour est une composante de son œuvre, que l’art « conceptuel » est avant tout une
poétique et que, comme l’a dit John Cage : « L’art devient une sorte de condition
expérimentale, dans laquelle on fait l’expérience de vivre. » (Germano Celant, in Arte Povera,
1969.)
Il nous rappelle à cette occasion une pièce formidable qu’on ne pourra acquérir, car elle n’est
plus disponible : « Le 9 janvier 1969, une boîte en plastique transparente mesurant 2,5 x 2,5 x
1,9 cm a été enfermée à l’intérieur d’un
emballage en carton un peu plus grand, qui a
été envoyé en recommandé à une adresse à
Berkeley, Californie. Retourné avec la mention
“Adresse inconnue”, il a été laissé entièrement
intact et enfermé à l’intérieur d’un autre
emballage légèrement plus grand et envoyé à
nouveau en recommandé à Riverton, Utah – et
une fois de plus retourné à l’envoyeur avec la
mention “Adresse inconnue”.
De façon similaire, un autre emballage
enfermant tous les emballages précédents a été
envoyé à Ellsworth, Neb., de façon similaire à
Alpha, Iowa ; de façon similaire à Tuscola,
Mich. ; de façon similaire et, pour finir, à Hull,
Mass., ce qui a permis l’“authentification” d’une
ligne joignant les deux côtés des États-Unis (et
couvrant près de 16 000 kilomètres de distance)
durant une période de six semaines de temps.
Cet emballage final, tous les reçus d’envois en
recommandé et une carte géographique jointe à
ce compte rendu constituaient le système de
documentation qui complète ce travail. »
Douglas Huebler Crocodile Tears II : The Great
Septembre 2005
Corrector (Mondrian III), 1989 ©Blaise Adilon
e
La 8 Biennale de Lyon, intitulée Expérience de
©Adagp, Paris 2010
la durée, consacre une salle complète à l’œuvre
de Douglas Huebler.
Douglas Huebler
Né en 1924 à Ann Arbor (États-Unis), décédé en 1997 à Truro (États-Unis)
© Musée d’art contemporain de Lyon - 2010
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