Sur le trias et la minéralisation des eaux thermo-minérales d
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Retour au menu SUR LE TRIAS ET LA MINÉRALISATION THERMB-MINÉRALES D’HAMMAM-RIGHA par G. CHARLES Chef Chargé de cours Les eaux nombreuses interprétations thermo-minérales études tant ont ét6 de à Travaux l’Institut Agricole d’Algérie INTRODUCTION 1. - de DES EAUX ,d’Hammam-Righa ont médicales qu’analytiques, émises en ce qui concerne fait l’objet et diverses leur origine géologique. vert ’ En prospectant la région quelques pointements d’Hammam-Righa, triasiques associés nous avons découà l’une des failles d’où émergent les griffons thermo-minéraux de cette station balnéaire. Cette découverte étaye, tout au moins en ce qui concerne les sources thermales d’t-lammam-Righa, les observations faites notamment M. Dalloni, par Péron, E. Ficheur, A. Brives, J. Savornin, en Algérie, L. Berthon et L. Pervinquière sur le trias et la liaison sources thermo-minérales dans l’Afrique avec le trias du Nord de gypso-salin. F. Erhmann, en Tunisie, la plupart des Dans une <c Etude géologique des eaux d’tiammam-Rigtla >> (23) présentée 6 la Faculté des Sciences d’Alger en vu,e de l’obtention du Diplôme d’Etudes Supkrieures de Sciences Naturelles, nous avons montré la relation intirne existant entre ces eaux thermominérales et le trias gypso-salin minéralisé. En outre, par une étude géologique détaillée de la r’égion, nous avons mis en évidence que le bassin d’alimentation de ces sources ne peut étre que le mas- Retour au menu sif du Ficheur Zaccar-Chergui, (7) . Le but que!; confirmant de la présente découverts 2% - note et de leur est ments de trias l’affleurement l’hypothèse des émise pointements la minéralisation par triasides eaux. LE TRIAS principal Cette faille cornotés à partir zone avec i Au Nord-Est intrusif jalonnent Nord l’étude relation II. - A. Situation. ainsi du « Grand Hôtel » des pointeune partie de la faille limitant au du Sénonien d’t-lammam-Righa. est orientée sensiblement de 15” vers le Nord, de L’Est et se trouve masquée en partie dans cette par des sédiments colluviaux. Le pointement le plus important est situé au point de jonction de dieux petits ravins, à environ cinq cents mètres au Nord-Est de I’étaYissement tins déposés « Grand Hotel », à l’extrémité par les eaux thermo-minérales. En ce dirigeant de ce pointement Nord-Est dans des traver- la direction ci-dessus pour retrouver dans un ravin la faille le Senonien schisteux et I’Helvétien détritique successivement : mettant en contact rouge, on rencontre -.,w un petit pointement rocheux de trias émergeant présentant un faciès semblable au précédent vrant -.- près du quartz -- dans que quelques sommet bipyramidés le ravin situé mètres d’une carrés butte, des indiquée d’éboulis, et ne cou- ; rnarnes bariolées avec ; à l’Est trias se manifeste par aux schistes Senonien. de cette diverses butte, la présence modifications apportées du Retour au menu La carte schématique ces divers pointements. ci-après _ .- -- -- ._ ---_ indique . _ la situation . - - _ - précise de _ . --y- _-_ -- ._- - - - ._. . ., Fi!;. -_. _ - - __. 1. - Situation B. Description de ces pointements de l’Ouest à l’Est du massif ancien. des pintements et composition. est semblable dans la zone Le premier pointement type du trias en relation tères sent les suivants : triasiqucs - d’Hammnn!-Righa. La constitution à celle littorale du trias tellienne indiqué ci-dessus avec: la faille déjà lithologique classique signalé en bordure sud peut être mentionnée. pris comme Ses carac- 1. II se présente sous forme d’un complexe rocheux perméable de couleur rouge plus ou moins violacée, accompagné de marne bariolée typique. Dans cet agrégat on reconnaît, englobés dans un ciment lie de vin, des débris cle cargneules, des fragments de roches dolomitiques jaunâtres ou grisâtres, des quartz bipyramidés transparents ou opaques et des minéraux divers. Retour au menu -- 228 2. Au point de vue chimique, ce complexe bariolé est essentiellement dolomitique ainsi qu’il ressort des résultats analytiques ci-après, relatifs aux dosages des éléments essentiels le composant. co:‘M!.: . . , . . . . . . Mn . . . . . . . . . , . Ci . . . . . . . . . . . 37,835 28,562 2,291 0,021 0,028 SO4 .“. . , . . . . . . Néant c0w1 .. . . . *. . . .l FC’O~’ . . . . . . . . . . -~-. 35,296 29,131 2,544 0,045 0,032 Nfnnt - -- Qualitativement, Sodium, Potassium, 3. L’examen ciment montre il a été reconnu en outre, Cuivre, Zinc et Aluminium. macroscopique des roches la présence « emballées du » dans le : - des cargneules - de petits fragments de schiste vescence avec HCI, - des jaunes, bleuâtre ne faisant pas effer- fragments plus ou moins volumineux de dolomie jaunâtre ou grisâtre, finement granuleuse ou pulvérulente dont la grosseur peut atteindre celle du poing, et contenant des cristaux d’oxyde de manganese et de quartz bipyramidé. Le dosage du ces dolomies nous fer et des a donné : (:oGl CO”Mg carbonates . .. . .. ,. . . *. . . . ,. Fe’O” . . . . . . . . . . partie ; alcalino-terreux d’une de 3Y,H!L! 34359 0,840 II faut noter qu’en dehors des matériaux de ce complexe on n’observe que des triasiques fragments formant de schiste Retour au menu - 229 - siliceux à faciès paléozoïque susceptibles d’être rattachés au substratum primaire du Zaccar-Chergui, situé à quelque distance à l’ouest et qui constitue le relief dominant de tout le pays. Ces éléments paléozoïques doivent être considérés comme des enclaves énallogènes emballées dans les extrusions triasiques ( 15). En outre, aucune trace de roche éruptive n’a été reconnue ces pointements. Aucun élément ne vient donc ici apporter ment en faveur de l’hypothèse de la relation de ces sources males et des roches éruptives. 4. Il y a lieu - peu rite - - - de noter fréq’uente des et malachite, également deux la présence dans arguther- : hydrocarbonates cuivreux : azu- de pyrite cle fer rencontrée dans un échantillon et qui se présente sous forme de petits cristaux rouillés du type cubique. La forme la plus courante est p, accessoirement on trouve p a’. de Franklinite dont la forme dominante des cristaux est a’, ces derniers étant parfois modifié par b’, et la macle a’ étant fréquente, de dolomie présentant et de quelques sions. Cette concomitante d’hydrocarbure a été siques (25 et 27). III. - rares la forme amas du de bitume rhomboèdre de très simple, petites de sources thermales, de minéralisation signalée comme liée aux phénomènes dimenet tria- RELATION ENTRE LE TRIAS MINERALISE ET LES EAUX THERMO-MINERALES La comparaison entre les éléments chimiques contenus d’une part dans les eaux d’t-lammam-Righa et d’autre part dans le trias intrusif, fournit de précieuses indications sur l’origine de la minéralisation de ces eaux. 1. Les eaux minérales d’t-lammam-Righa sont sulfatées calciques. Cependant il y a lieu.d’y distinguer deux types. Le premier qui est sulfaté calcique nettement caractérisé, accessoirement chloruré sodique, englobe les sources thermo-minérales ayant leurs Retour au menu - 230 émergences dans la zone des établissements balnéaires. Le second, ainsi que l’a défini Mlle S. Guigke (26) est 4: mixte participant à la fois des caractères des sources bicarbonatees calciques et des sulfatées calciques 3. II est représenté par la source ferrugineuse et gazeuse située au Nord du village d’Hammam-Righa qui est surtout remarquable par sa forte teneur en CO’ libre et en fer. Pour plus de précision, il me paralt utile d’indiquer dans le tableau ci-après la composition chimique des eaux de ces deux types de sources, Ces résultats analytiques étant empruntés à l’étude de Mlle S. Guigue sur « les sources thermo-minkrales de l‘Algérie » (26, IOC. cit.) . Type ~Sources des de I In TlJpc Ctal~lisscrnents) Source II zone 1 bis Source ou de 1’Etnblissement ferrugilicusc-brazeusr thermal En Mgr. par litre CO2 1ibrc ......... En Mlg!r. par litre 71,5 2.250,F Na ............... 214,2 273,tl IL ................ 15,n 14,2 Ca. ............... 477,2 590,2 Mg ............... 31,2 65,-t 337,2 2ïB,9 SO” .............. 1.074,9 l.OZ,O CO” .............. 101,3 55,x 53B,2 2X113,0 3.211,ß CI .. .I............. si03 .............. Estrait à 100”. .... Fc ............... / pas dktrrminé 4!),4 18,28 Afin de comparer ce s eaux et fournir quelques éléments complémentnires aux considérations qui vont suivre, nous basant sur ces deux types de sources, nous indiquerons ci-après pour chacun d’eux, les valeurs de réaction en % des iom (caractéristique de StablerI, et des différents sel: associés (représentation graphique do R. Frey 122) 1. Retour au menu - 231 - _.-- ~_---.~ ..--T!ype Valeur de rkction % Source -.....---.-T!ype II I Source 1 bis ferrugineuse-gazeuse thermal I_.- -.------~ ---= 0,37 1‘. Cl = 8,l 1‘. R = 0,5t !r. Cl = 12,90 r. K r. Na = 12,6(j r. SO& = 30,45 1‘. Na = 12,37,r. SO’ = 23.21 ” des ions. . . CO” = 18.5 r. Ca = 32,43jr. CO:’ = 7,30 r. Ca = 31,dr. r. Mg = 5,66 r. Mg = 3,53 011de I’Etablissement _ _..__. ~ .__-_. r. r. r. r. r. r. <s des diffé- rcnts sels . . = KCl = NaCI SO-lNAZ= SO+C:1 z CO:0 = COWg = ---- 1,02 24978 0,54 60,36 41,52 7,06 ~-~ 1’. zz IiC1 0,74 r. N:iCI = 15,48 r. S04Na2 = 9,26 r. SO%I = 3’7,14 r. COGI - 21,86 r. COQlg =I 11,32 _.___~ 2. Pour expliquer l’origine de la minéralisation de ces eaux on a pensé (5,, 7, 19, 26) à des phknomènes de dissolution qui s’effectueraient dans les terrains d’âges secondaire ou encore ci l’action de roches éruptives. sif dans l’une des failles d’Hammam-Righa plus rationnelle de cette montré origine station et dont le bassin d’alimentation ne peut donc être question de lessivages toutes imperméables, d’infiltration. La minéralisation Aux arguments que des eaux Toutefois, mène géologiques il faut qu’on de ces eaux comparée traversés minéralisation. En effet, ainsi que nous l’avons d’Hammam-Righa ont une commune tertiaires, les eaux ou tertiaire La présence de trias intrufournit une explication noter les eaux de cette est le Zaccar-Chergui. des couches cr&ztacées a supposé est liée s’ajoutent à celle (23, IOC. cit.11 liée aux failles ceux être 6 leur tirés traversées origine II ou par triasique. de l’analyse chimi- du trias. deux faits qui montrent que le phéno- est extrusif lisation complexe. Ce sont, d’une part l’absence dans le trias de l’ion (SO”) qui constitue l’élément de base de la minérade ces eaux, d’autre part la présence de CO? en proportion parfois captées élevée dans au griffon. certaines sources, notamment lorsqu’elles sont ” Retour au menu - 232 Nous examinerons successivement nous, perrnettelt d’expliquer l’origine ralisation de ces eaux thermo-minérales. deux hypothèses qui, et le processus de la miné- a) Première hypothèse. La minéralisation solution par les eaux des éléments empruntés En faveur de cette hypothèse nous provient au trias. remarquons d’après de la dis- : -Une nette prédominance du CO”Mg sur le CO”Ca dans les éléments rocheux du trias. Ceci peut s’expliquer aisérnent par la différence de solubilité de ces deux sels. Le second l’étant beaucoup plus que le premier a donc été plus facilement éliminé. L’absence de l’ion tS6’> dans les pointements triasiques pourrait encore être liée à une question de solubilité dans l’eau. Le sulfate de chaux étant beaucoup plus soluble que les carbonates de Ca et de Mg aurait été éliminé par lessivage. La présence de sulfate de chaux dans les eaux pourrait être attribuée à la dissolution du gypse triasique existant dans le Zaccartraversé par Chergui (7, 10 et 11 ) et qui doit être probablement les eaux au cours de leur cheminement vers Hammam-Righa. Deux points demeurent toutefois La présence de rocheux des pointements été éliminés, - L’abondance Cette hypothèse de obscurs chlorures triasiques CO’ non dissous dans les alors que les sulfates à l’état est donc : libre dans éléments auraient les eaux, insuffisante. b) Seconde hypothèse. La minéralisation contact du trias, de phénomènes de dissolution chimiques. est le résultat, au et de réactions Cette hypothèse permet d’expliquer d’une manière satisfaisante l’origine de la minéralisation de ces eaux ainsi que les observations précédemment formulées â son sujet. pour On peut admettre ici la succession des de nombreuses sources thermales : l’eau tes du trias les décompose, qui le carbonate attaque sulfate de chaux. cette de chaux décomposition en donnant phénomènes rencontrant décrits les pyri- libère l’ion (SO’) du CO’ libre et du Retour au menu - 233 En fa,veur de cette hypothèse nous noterons la présence dans le Zaccar-Chergui de gîtes de minerai de fer liés au trias (1 1, IOC. cit. 1 . II ne faut cependant pas exclure la possibilité de dissolution par les eaux du gypse triasique dont la présence plus à l’Ouest a été déjà signalée. II paraît, au contraire, probable que les deux phénornènes : dlssolution et réactions chimiques doivent coexister. dans Les phénomènes les eaux : de 1. D’une partie résultat de réactions 2. Des carbonates 3. Des chlorures, dissolution du sulfate chimiques, expliquent de chaux, donc l’autre la partie présence étant le alcalino-terreux, du fer, de la silice, du sodium et du potassium. Cette dissolution d’éléments triasiques est accentuée par la présence de CO?, ce qui explique que les carbonates terreux sont en quantité trois fois plus forte environ dans la source ferrugineusegazeuse que dans les autres sources, cette source contenant ainsi que nous l’avons vu, une forte teneur en CO’ libre (2,25 gr. par litre). IV. DES SELS - ACTION CONTENUS UTILISEES SUR DANS EN LA LES VEGETATION EAUX MINERALES IRRIGATION II noLIs semble utile de signaler dans cette note que l’utilisation de ces ealux en irrigation (après refroidissement lorsqu’il s’agit des eaux thermales), n’a aucune action dépressive sur les cultures maraîchères, fourragères, arbustives ou florales quelles qu’elles soient. Ceci peut être attribué à la fois : d’une part à la faible concentration de ces eaux en sels nocifs, d’autre part à la coexistence de plusieurs sels dans ces eaux, leur dissociation, leurs actions réciproques réduisant dans ce cas la toxicité (notamment lorsqu’il y a concentration accidentelle de sels dans le sol, par suite d’évaporation) ; enfin, à la perméabilité satisfaisante des sols irrigués. Retour au menu - V. - 234 - CONCLUS ION Les eaux therma-minérales d’Hammam-Righa en provenance du Zaccar-Chergui, sont intimement liées aux failles d’l-lammamRigha et au trias intrusif qui est le siège de phénomènes de dissolution et de réactions chimiques. Ces phénomènes sont à l’origine de la minéralisation de ces eaux et peut-être aussi en partie de leur thermalité. Septembre 1947. Retour au menu BIBLIOGRAPHIE 1 2- 1889 1899 - VILLE les DE et (Service minérales des LAUNAY origine des tL.1. sources 3 - 1900 - Congrès 4 - 1903 - PERVINQUIERE trale. Thès#e, 5 - 19ou - GAUTIER poris (A.). avec FICHEUR l’Algérie tE.1. avec - 7 - 1910 -- FICHEUR CE.). d’Hammam-Righa, - 8 - 1911 - HANRIOT. et Pinot, 9 - 1913 - SAVORNIN Alger. 10 - 1916 - GRIVES fères 11 - 1318 - BRIVES (A.). de l’Algérie. versité Alger. 13 14 15 - - 1922 1922 1922 - - - 16 - 1927 - 17 - 1928 - 18 - 1928 - - Recherche, thermales. des eaux - (A.). de l’Algérie. EHRMANN (F.) . Des les accidents tectoniques Soc. G. 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