Paroles d`une vieille femme d`Acre au temps de saint Louis La Foi
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Paroles d`une vieille femme d`Acre au temps de saint Louis La Foi
Module 5, documents Paroles d'une vieille femme d’Acre au temps de saint Louis Tandis qu'ils se rendaient à leur hôtel, à l'hôtel du Soudan, frère Yves rencontra au milieu de la rue une vieille femme qui portait dans sa main droite une écuelle pleine de feu et dans la gauche une fiole pleine d'eau. Frère Yves lui demanda: «Que veux-tu faire de cela » ? Elle répondit qu'elle voulait avec le feu brûler le paradis, et avec l'eau éteindre l'enfer de telle sorte que ni l'un ni l'autre n'existassent plus. Il lui demanda: «Pourquoi cela? » - Parce que je ne veux pas qu'on fasse le bien pour gagner le paradis, ou par crainte de l'enfer, mais seulement pour l'amour de Dieu qui vaut plus que tout et qui est pour nous le bien suprême. La Foi du peuple C'est en cette année (1145) que les hommes de Chartres commencèrent à tirer avec leurs propres épaules des charrettes chargées de pierres et de bois, de vivres et d'autres choses, pour l'oeuvre de l'église, dont on élevait alors les tours. Qui n'a pas vu cela ne verra jamais rien de semblable, Non seulement là, mais dans presque toute la France et la Normandie et en beaucoup d'endroits ailleurs, il n'y eut qu'humilité et affliction, pénitence et pardon des torts, pleurs et contrition. Chronique de Robert de Torigny La mère de Guibert de Nogent porte le cilice De mes propres yeux j’ai vu, et touché de mes mains, un cilice très âpre qu’elle portait directement sur la peau, alors que, extérieurement, sa mise était souvent assez recherchée ; elle ne le portait pas seulement de jour, mais couchait aussi bien revêtue de ce cilice la nuit, ce qui était traiter fort durement un corps aussi délicat. 1077: le chevalier Guillaume Pantoul, accusé de complicité dans un meurtre, est soumis à l'épreuve par le feu On y décida que l'inculpé devait se soumettre au jugement du fer chauffé, à Rouen et en présence du clergé, afin d'effacer la tache que représentait le forfait. Il s'exécuta: il porta le fer incandescent à main nue et, avec l'accord de Dieu, il apparut sans brûlure; pour ce fait, le clergé et tout le peuple louèrent Dieu à voix haute. Les ennemis de Guillaume Pantoul étaient venus au spectacle, avec l'intention mauvaise de punir le crime sur-le-champ en le décapitant à l'épée, au cas où le jugement du feu l'aurait désigné comme coupable. Au milieu de ces affres, Guillaume et les siens furent benoîtement soutenus par l'abbé Mainier et ses moines d'Ouche, qui les aidèrent de toutes leurs forces auprès de Dieu et des hommes. Module 5, documents La condition des juifs Nous ordonnons que les Juifs portent comme signe distinctif une rouelle bien visible sur l’extérieur du haut de leur habit qui les fasse reconnaître comme Juifs. Ils n’auront ni maîtres ni nourrices chrétiens. Nul ne vendra aux fidèles chrétiens la chair d’animaux tués par des Juifs. 5 Les Juifs eux-mêmes ne mangeront pas de viande au su de tous durant le Carême. Rencontrant sur leur chemin la croix ou le corps du Christ, ils s’effaceront, reviendront vite sur leur pas ou manifesteront le même respect que les Chrétiens. Ils s’acquitteront des décimes et des offrandes envers les églises sur les paroisses desquelles ils séjournent pour les maisons et les biens qu’ils sont connus y posséder. 10 15 Si les Juifs agissent à l’encontre de ces dispositions ou d’un point qui s’y rapporte, on leur refusera le commerce des Chrétiens ; et les Chrétiens seront contraints par contrôle ecclésiastique à ne plus les fréquenter jusqu’à ce qu’ils aient réparé leurs fautes. De plus, nous demandons… de ne pas confier à des Juifs un office public qui leur donne pouvoir sur des Chrétiens. Si certains sont déjà en place, les seigneurs de l’endroit s’appliqueront à les en retirer. Ordonnances de saint Louis contre les vagabonds « s’il se trouve quelqu’un qui ne possède rien, et demeure en ville sans rient gagner, et fréquente volontiers la taverne, on doit le prendre et lui demander de quoi il vit. Et s’il apparaît qu’il mente et qu’il soit de mauvaise vie, on doit le jeter hors de la ville. » Manuel de l'Inquisition Un des inquisiteurs du sud de la France, Bernard Gui, est demeuré célèbre pour avoir rédigé un manuel à l’usage de ses confrères, dans lequel il leur explique comment procéder pour découvrir des hérétiques. « Il est trop difficile d’amener les hérétiques à se découvrir quand ceux-ci, au lieu d’avouer franchement leur erreur, la cachent, ou lorsqu’on n’a pas contre eux des témoignages certains et suffisants. Dans ce cas, les embarras surgissent de toutes parts pour l’enquêteur. D’un côté, sa conscience le tourmente, s’il punit sans avoir obtenu un aveu. De l’autre, il est d’autant plus dans l’angoisse que des expériences renouvelées l’on renseigné sur la fausseté, la ruse, la malice de telles gens. Si ceux-ci échappent au châtiment grâce à leur astuce de renards, c’est au grand dommage de la foi, car ils en deviennent plus forts, plus nombreux et plus rusés encore qu’auparavant. Bernard Gui, « Manuel de l’Inquisition » (vers 1320) 2 Module 5, documents La lèpre « Le juge de l’évêque de Lausanne au curé d’Assens, salut dans le Seigneur. Christine, veuve de Jean Massalier d’Assens, était fortement suspectée d’être malade de la lèpre par plusieurs habitants d’Assens, et elle-même et les autres nous ont demandé de prendre une décision à cet effet, Comme elle est actuellement trop faible pour venir se présenter devant nous et pour être ainsi déclarée atteinte de cette maladie, nous avons, pour en être informés, confié l’examen du corps de ladite Christine à deux barbiers lausannois, Perrod Cottier et Jean Dulieu. Ceux-ci, après un examen attentif de divers endroits de son corps, ont déclaré, par un serment prêté sur les saints Evangiles, que ladite Christine était effectivement atteinte de la maladie et devait être séparée de la société des bien portants. Nous déclarons donc que ladite Christine est atteinte de la lèpre et qu’elle doit être exclue de la communauté des personnes saines. Je vous ordonne donc d’annoncer publiquement que Christine est effectivement atteinte de lèpre et de la mener dans la maladière où on a l’habitude de conduire les lépreux d’Assens. Daté du samedi après la fête de l’Exaltation de la Sainte-Croix (18 septembre) de l’an du Seigneur 1406. » 3