Dosisier de presse

Transcription

Dosisier de presse
Dans le cadre
de la collection
UNE
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EN
CO UR TS
L’Agence du court métrage
présente
CAVALIER
EXPRESS
8 f i l ms co ur ts d ’Ala in Cavalier
/ 1987
/ 1982
/ 1987
/ 2007
/ 2011
/ 2007
/ 1990
Lettre d’ALain Cavalier
/ 2011
CAVALIER
EXPRESS
8 films cou r ts d’Ala in Cavalier
La collection Une mémoire en courts,
lancée par L’Agence du court métrage en 2001, est
un regard sur celles et ceux qui ont œuvré pour
que soit faite sa juste place au film court. Quatre
premiers programmes ont été successivement
consacrés aux producteurs Pierre Braunberger et
Anatole Dauman - découvreurs de Pialat, Resnais,
Godard, Rohmer, Franju, Marker et Ivens, entre
autres - puis au réalisateur-comédien Jacques
Tati, et enfin à Pierre Étaix et ses pairs - Chaplin et
Keaton.
Cavalier Express propose une nouvelle lecture de huit courts métrages d’Alain
Cavalier, pensés et présentés sous la forme d’un
récit unique. Un regard du filmeur sur ses contemporains, mais aussi sur sa propre démarche cinématographique qui, des années 60 à aujourd’hui,
n’a cessé d’évoluer vers un affinement, un dépouillement, toujours dans le plaisir de filmer. Passé et
présent se télescopent, se superposent et se nourrissent mutuellement dans ce nouvel opus de la
collection Une mémoire en courts.
LA MATELASSIÈRE • 1987, 13’
Tant que j’ai la force, je travaille. Mon docteur, il me dit :
«Vous mourrez au travail, Madame Bouvrais». Et je le
crois, parce que c’est ma vie, ça.
LETTRE D’ALAIN CAVALIER • 1982, 14’
Le cinéaste écrit le scénario de son prochain film : Thérèse. La
surface blanche de la feuille de papier avant celle de l’écran.
Film restauré avec le soutien du CNC
ELLE, SEULE • 2011, 11’
Réduire les 100 minutes de son film La Chamade (1968) à 11
minutes composées uniquement de visages de Catherine
Deneuve, que cherche le cinéaste à travers cet exercice ?
LA RÉMOULEUSE • 1987, 13’
Sur un plateau du studio de Boulogne, devant le trompel’œil du film L’Insoutenable légèreté de l’être, Marie Mathis,
rémouleuse, est filmée avec sa machine à aiguiser les
couteaux à l’abri de la pollution sonore et visuelle de la rue,
son lieu de travail habituel.
J’ATTENDS JOËL • 2007, 11’
C’est la finale de la Coupe du Monde de football entre la France
et l’Italie. Il n’y a pas de télévision dans cette chambre d’hôtes en
rase campagne, et Joël n’arrive pas…
FAIRE LA MORT • 2011, 4’
Faire l’amour ou donner la mort devant une caméra, il y a
peut-être un problème…
AGONIE D’UN MELON • 2007, 4’
Brève leçon d’histoire et d’ironie où un melon est aussi un
cerveau. Film tract.
L’ILLUSIONNISTE • 1990, 13’
Antoinette, 86 ans, fait des tours de magie avec une telle joie
de vivre qu’elle chasse les nuages de notre ciel.
ALAIN CAVALIER,
UN CINÉMA
DU CORPS À CORPS
LeprogrammeCavalier
Express concentre le
parcours d’un réalisateur
qui, lassé des artifices d’un
cinéma qui célèbre le corps
glorieux des stars et joue à
figurerlamort,acreusépeuàpeu
d’autrespistesquineressemblent
qu’àlui.Sepasserd’intermédiaires,
filmer seul avec sa petite caméra
numérique, en tâtonnant, attentif au
surgissement de la vie, ne pas craindre
de manifester sa présence de filmeur,
chuchoter directement des mots à notre
attentiondurantlaprise…AlainCavalierne
cessed’inventerdenouveauxrapportsdansce
triangledesubjectivitésquiserejoue,àchaque
plan,entrelecinéaste,ce(ceux)qu’ilfilmeetles
spectateurs.
La saveur de son cinéma, irrigué par le flux
imprévisible de la vie, passe par une apparence
de simplicité. À la légèreté des outils répond la
liberté des gestes avec lesquels il s’en empare et qui
prennent aussitôt force d’évidence en reléguant au rang
des conventions les plus poussiéreuses l’essentiel de la
production cinématographique. Il a su filmer bien mieux
que tant d’autres Romy Schneider, Jean-Louis Trintignant,
Catherine Deneuve, Alain Delon… C’était hier. Aujourd’hui,
sa caméra toujours à portée de main, il invente, à bas bruit, un
cinéma intime, émouvant et jubilatoire. Il est peu d’œuvres qui
approchentd’aussiprèslabeautéetlavéritédeschosesetdesêtres
quenoussommes.
Jacques Kermabon - Bref n°111
CAVALIER, À CONTRE-COURANT
‘‘E
n ce moment, j’ai tendance à me
dire que tout est question de corps,
de place de son corps, dans la vie,
dans l’histoire, par rapport aux autres corps.
Mon corps a commencé par être un spectateur
ébloui par d’autres corps. Je les voyais sur
une surface plane, verticale, ils étaient
disproportionnés par rapport au mien. Des
visages immenses, surtout des visages de
femmes que j’aimais. D’où venaient-ils, ces
corps ? De derrière l’écran ? Travaillés par un
système optique ? J’ai enquêté, appris qu’il
y avait une caméra, de la pellicule, un
projecteur (…).
Je souris tranquillement
aujourd’hui en pensant au
cérémonial qui entourait
la caméra à mes débuts.
Deux
machinistes
costauds
pour
la
hisser en haut du
pied. Un chargeur qui
enclenche un magasin
de trois cent mètres de
pellicule vierge (on disait :
c’est de la vierge). Un
pointeur qui règle à la main
la mise au point de l’objectif.
Un cadreur qui assure le coulé des
mouvements de la caméra. Un électricien qui
visse sur elle un projecteur pour éclairer la
face de l’acteur. Au début de la prise, dès que
la pellicule tourne dans la caméra, on inflige à
l’acteur le claquement d’un clap qui permet de
synchroniser la bande image et la bande-son. Et
la vie devait rouler comme si elle était neuve (…).
Tout ça ne marchait pas trop mal quand même.
Vous travaillez avec les meilleurs, les budgets
augmentent, votre salaire aussi, ainsi que la
hantise de l’insuccès. Votre corps perd de sa
souplesse, de sa finesse et puis, un dimanche,
votre femme se tue en voiture dans un accident.
Vous entrez dans le noir, dans le doute. Qui
filmer ? Comment filmer ? Pourquoi ? En tout
cas, adieu les corps glorieux, le confort, les
équipes, le statut de metteur en scène, tout le
glamour de mon travail (…).
Pendant la guerre j’avais vu un soldat blessé,
je m’en suis inspiré. Le film fut tourné avec une
camera 16 mm, un opérateur, un ingénieur du
son. Sept jours de tournage. Impression nouvelle
d’être à l’intérieur d’un film, de ne pas le regarder
se faire devant soi. Vu le budget si léger, plaisir
de ne pas être loin du peintre, de l’écrivain, du
compositeur. J’attendrai encore quinze ans mon
entrée en vidéo pour aller plus loin dans cette
voie, pour que ma caméra soit à la fois stylo,
pinceau et touche de piano (…).
Je tourne des films de toutes durées,
pour le cinéma et pour la
télévision. Je tourne toujours
seul, sans équipe, pour être
d’égal à égal avec ceux que
je filme. Le montage se fait
à la maison. Comme je
tiens la caméra, je n’entre
pas dans le champ, mais je
guide le film par ma voix
enregistrée en direct avec
l’image ; je filme et je parle
en même temps. C’est ainsi
que je peux organiser à vif tout
l’imprévu qui se présente à l’objectif,
l’imprévu étant ma plus grande raison
d’aimer filmer. La caméra et mon corps ne sont
plus séparés. La caméra, c’est ma main, mon
oreille, mon œil, ma bouche. Quelques fois on
entend dans son micro les battements de mon
cœur. Mes pieds à moi ont remplacé ceux de
la caméra. J’ai l’impression d’avoir un regard
renouvelé. Une illusion peut-être. Un regret en
tout cas de n’avoir pas connu cet outil à vingt
ans (…).
L’avenir est ouvert et il l’est encore aujourd’hui
après vingt années de travail vidéo précédé de
trente ans de pellicule argentique.’’
Propos recueillis par Sylvie Delpech
et Jacques Kermabon, le 20 février 2014
- texte intégral dans le magazine Bref n°111 -
PROGRAMME PROPOSÉ PAR
L’Agence du court métrage
AVEC LE SOUTIEN
du Centre national du cinéma
et de l’image animée (CNC)
de l’Association Française des Cinémas
d’Art et d’Essai (AFCAE)
de l’Agence pour le Développement Régional
du Cinéma (ADRC)
PROGRAMMATION
Fabrice Marquat
[email protected]
01 44 69 26 62
PRESSE
Liza Narboni
[email protected]
01 43 80 28 81
Durée : 1h25 • Tout public • Flat • 5.1 • DCP & DVD
N° d’identification unique : 2014001451
77, rue des Cévennes
75015 Paris
www.agencecm.com

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