Monsieur le Président du réseau WOUSPEL
Transcription
Monsieur le Président du réseau WOUSPEL
Service émetteur : DOS/CABINET Affaire suivie par : Elie BOURGEOIS / Laurence DELUGE FORT DE FRANCE, le 03 Juin 2015 ALLOCUTION DG ARS 1ères Assises des Soins Palliatifs en Martinique Le Mercredi 03 Juin 2015 (Seul le prononcé fait foi) Monsieur le Président du réseau WOUSPEL, Monsieur le Président de la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs, Monsieur le Directeur Général du CHUM, Mesdames, Messieurs, Je tiens à saluer l’initiative de ces assises sur les ouvertes soins à palliatifs l’ensemble en Martinique, des acteurs institutionnels et professionnels de santé. Je remercie l’Association de Soins Palliatifs de Siège Centre d’Affaires « AGORA » ZAC de l’Etang Z’Abricot – Pointe des Grives CS 80 656 - 97263 FORT DE FRANCE CEDEX Standard : 05.96.39.42.43 – Fax 05.96.60.60.12 [email protected] www.ars.rhonealpes.sante.fr www.ars.martnique.sante.fr/ www.ars.rhonealpes.sante.fr 2 Martinique (ASPM) et la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP) d’avoir organisé cette manifestation. Ce mode de prise en charge est d’une utilité incontestable. Vous avez tenu le 17 avril dernier une journée de séminaire sur le sujet, qui a permis d’établir un état des lieux des soins palliatifs et de l’accompagnement des patients et de leurs familles, mais surtout, de faire émerger des pistes de développement, adaptées aux besoins recensés de la population en situation palliative. C’est une réalité locale, nous savons que notre population est de plus en plus vieillissante. En Martinique, la tradition d’accompagnement des séniors, malades ou handicapés, semble de plus en plus 3 menacée par l’évolution de la société. Aujourd’hui, les avancées de la médecine et le vieillissement de la population, sont à l’origine d’une demande de plus en plus importante de soins actifs, évolutifs, délivrés dans une approche globale et humaine de la personne atteinte d'une maladie grave, évolutive ou terminale, que sont les soins palliatifs. Les objectifs du programme national 20082012, étaient articulés autour de plusieurs axes : - Le premier axe de ce plan était le développement de la pratique des soins palliatifs dans les établissements et réseaux de l’accompagnement santé à et de domicile. Ceci répond au souhait de notre population puisqu’une majorité de personnes 4 souhaiterait finir leur vie chez elles. Espérons que cette volonté le leur permettra, dans la sérénité. - Le deuxième axe visait le renforcement de l’approche palliative dans la formation médicale, et dans la formation paramédicale initiale. - Enfin, le troisième axe concernait le soutien des proches et des aidants, la formation des sensibilisation, et bénévoles, la l’information de l’ensemble de notre société quant à cette pratique soignante humaniste. Le Schéma Régional d’Organisation des Soins (SROS) palliatifs que pilote l’ARS de Martinique s’appuie sur ces 5 recommandations nationales pour conforter la politique régionale en la matière. Compte tenu des outils qui existent déjà et qui sont développement compatibles quantitatif avec de un l'offre (notamment grâce au financement en T2A pour les établissements de santé), il apparaît néanmoins que des efforts restent à faire pour développer la culture palliative et assurer l'accompagnement des proches. Pour favoriser coordination, l'accès la aux soins, continuité la ou l'interdisciplinarité des prises en charge sanitaires, il a été créé un réseau de soins palliatifs. Le réseau « WOUSPEL », créé en 2008, intervient sur les quatre territoires 6 de proximité équipes de la Martinique. Avec des pluridisciplinaires, composées chacune d’un médecin et d’une infirmière à qui si besoin s’adjoignent une psychologue et une assistante sociale. Ce sont plus de 323 000€ qui ont été octroyés au réseau pour la réalisation de ses actions en 2014. Mais, comment ne pas citer dans cette organisation, les bénévoles qui ont un rôle important et notamment l’association « Soins palliatifs Ultime acte d’amour Martinique » bénévoles qui forme et guide d’accompagnement. Elle des a formée plus de 62 bénévoles actifs. La Martinique peut se prévaloir de l’existence de l’ensemble des structures de prise en charge en soins palliatifs (USP, 7 LISP, EMSP, Association de soins palliatifs, Association de bénévoles) sur son territoire. Pour autant, beaucoup reste à faire en la matière, ces structures s’avèrent très fragiles car reposant sur un nombre limité de personnes très investies dans le domaine des soins palliatifs et en menace réelle d’épuisement. Ainsi des moyens financiers importants ont été consacrés ces dernières années à ce mode de prise en charge, tant à travers : - les crédits issus de la Tarification à l’activité T2A (pour l’unité de soins palliatifs et les lits identifiés implantés dans des courts séjours), 8 - les dotations MIG (Missions d’Intérêt Général) pour les équipes mobiles (867 693 € par an), - le FIR (Fond d’Intervention Régional) pour le réseau (273 750 € en moyenne par an). Ce ne sont pas moins de 1,141 M€ qui sont consacrés en Martinique à cette activité, auxquels il faudrait encore ajouter le financement T2A annuel pour les séjours hospitaliers. Une nouvelle étape a été franchie en fin 2014 avec la création de l’Espace de Réflexion Ethique Régional placé au CHU de Martinique, qui constituera un lieu de formation, de documentation, de rencontres 9 et d’échanges interdisciplinaires sur des questions d’éthique dans le domaine des sciences de la vie et de la santé. Le champ de recrutement des professionnels demandera à être élargi, et les postes de Praticiens Hospitaliers dévolus aux soins palliatifs devront faire l’objet de publication prioritaire dans les campagnes annuelles auprès du CNG (Centre National de Gestion) La formation des médecins généralistes J’invite les URPS, la CME du CHUM, la communauté des paramédicaux et des aidants, le réseau, les associations… à formuler des plans d’action en ce sens, afin de : 10 - Régler les difficultés pour l’organisation du Diplôme Universitaire (DU) de soins palliatifs, qu’il faut envisager désormais au plan interrégional, et aussi avec d’autres universités au-delà de celle des Antilles, - mieux mobiliser les médecins pour des actions de formation, car la démarche palliative tant chez les médecins traitants que dans les structures hospitalières, les EHPAD et l’HAD, 15 ans après la loi garantissant l’accès à des soins palliatifs, ne s’est toujours pas développée de façon satisfaisante - favoriser le recrutement des médecins en soins palliatifs, notamment pour renforcer l’équipe médicale de l’USP et de l’équipe mobile du CHUM…. et de l’équipe mobile inter hospitalière de 11 Liaison des hôpitaux du sud (EMIL) !!! Les financements dédiés aux postes de praticiens hospitaliers en soins palliatifs demandent aussi à être sanctuarisés dans les budgets des établissements, en dépit des tensions financières et de trésorerie. Au delà de l’état des lieux des soins palliatifs et de l’accompagnement des patients et de leurs familles, nous nous réunissons aujourd’hui afin d’échanger sur le « livre blanc pour le développement des soins palliatifs et de l’accompagnement en Martinique », qui contient des pistes de développement aux adaptées besoins recensés de la population en situation palliative. Certaines de ses propositions ne nécessitent pas de moyens supplémentaires mais une volonté de rendre pérenne et 12 d’améliorer le dispositif soins palliatifs sur la Martinique compte tenu du vieillissement de la population : partenariat avec les EPHAD, développement de l’internet et diffusion de la culture palliative dans les services…. Il contient une recommandation importante : la création d’une équipe mobile (1 médecin et une IDE) dans le nord de la Martinique qui en est totalement dépourvu. C’est à une logique de maillage de l’ensemble du territoire et à un principe d’égalité d’accès aux soins que nous devons collectivement répondre. Oui, il est des cas tout aussi douloureux et aigus qui méritent d’être pris en compte dans le nord, comme dans le sud et partout en Martinique. Cela conforte l’idée d’une plus grande territorialisation de nos politiques en la 13 matière, au plus près des bassins de vie et de la population. Je préciserai néanmoins que beaucoup d’autres propositions ne peuvent être effectives que si les moyens humains (en effectifs et compétences), sont au rendezvous, d’où l’urgence comme je l’ai dit précédemment, de soigner les recrutements et la relève de demain des professionnels dévoués et motivés C’est très naturellement, qu’à l’issue de ces assises, je favoriserai la mise en place d’une commission stratégique avec de pilotage l’ensemble des partenaires. Elle aura pour mission la définition, le suivi et l’évaluation des plans d’action qui seront retenus. 14 Ces assises susciteront, j’en suis sûr, une véritable dynamique régionale pour un développement adéquat des soins palliatifs en Martinique pour les années à venir. Je vous remercie, vous souhaite de bons travaux !