Fanny Smith : « Le skicross, c`est à la fois mon

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Fanny Smith : « Le skicross, c`est à la fois mon
En route pour une médaille
Participation aux Jeux Olympiques, médaille aux X-Games,
championne suisse, victoire en Coupe du monde, déchirure
aux ligaments croisés, retour à la compétition fulgurant…
Et pourtant, Fanny Smith n’en est qu’au début de sa carrière.
A 20 ans, la skieuse cross est athlète d’or de la Fondation de l’Aide
Sportive Suisse. Elle entend décrocher une médaille aux Jeux
Olympiques de Sotchi, dans moins d’une année.
Texte : Daniel Stegmann / Photos : Keystone, Stefan Hunziker
Fanny Smith : « Le skicross,
c’est à la fois mon métier et
ma passion »
Lorsque, voici deux ans, la skieuse cross
Fanny Smith est élue Espoir suisse
2010, elle s’est déjà fait remarquer à
cause de ses performances : à moins
de 18 ans, elle brillait avec une 7e place
aux Jeux Olympiques ; la même année,
elle décrochait le titre de championne
du monde junior et sa première victoire en Coupe du monde au sein de
l’élite. Aujourd’hui, deux ans et de
nombreuses victoires plus tard, l’athlète d’or de l’Aide sportive a dépassé
le stade du jeune espoir prometteur.
A 20 ans, elle a définitivement atteint
l’élite mondiale. Une année après sa
déchirure aux ligaments croisés, qui
l’a rendue encore plus forte sur le plan
mental, Fanny Smith fête son retour
à la compétition en décrochant trois
victoires à la suite en Coupe du monde
dès le début de la saison.
4 zoom 01 /2013
Positive et patiente
La jeune Romande déclare travailler
de façon encore plus professionnelle
et concentrée qu’avant sa blessure.
Elle aime faire ressortir le positif et a
appris à être patiente. Jamais elle n’aurait rêvé faire un retour aussi brillant
en Coupe du monde. Normalement,
explique-t-elle, il faut une année de
compétition pour y parvenir.
Mais Fanny Smith y est arrivée du premier coup. Une année trop vite ? « Non »,
répond la jeune skieuse. « Même s’il
reste encore une année jusqu’à Sotchi,
ce retour réussi me rend plus confiante
en mes capacités et mon corps. » Elle
peut maintenant peaufiner les détails
afin de continuer à coiffer au poteau
ses concurrentes. Elle se prépare déjà à
ses deuxièmes Jeux Olympiques, après
ceux de Vancouver, en effectuant un entraînement mental ciblé. « Cette fois, je
veux ramener une médaille. »
« Une sorte d’amitié » avec l’Aide
sportive
Si l’on demande à Fanny Smith quelles
sont les raisons de son succès, elle
parle de son entourage privé, de sa famille, de ses mécènes. Inévitablement,
le nom de son entraîneur particulier
fait aussi partie de la liste : Guillaume
Nantermod, autrefois champion du
monde et par deux fois vainqueur en
Coupe du monde de … boardercross.
« Sans le soutien de l’Aide sportive, que
ce soit comme Espoir suisse de l’année ou comme athlète d’or, je n’aurais
jamais pu payer mon entraîneur privé. » C’est avec affection qu’elle parle
de l’Aide sportive, comme de tous ses
« Je suis jeune, j’ai la chance de
pouvoir faire plein de choses
qui me plaisent et d’avoir du succès »
Fanny Smith
Date de naissance 20 mai 1992
Domicile
Villars-sur-Ollon (VD)
Succès9 podiums en Coupe du monde (dont 4 victoires),
7 e place aux Jeux Olympiques de 2010, 3e place aux X-Games de 2011, championne
du monde junior en 2010, championne suisse de l’élite en 2011
Loisirs
Grimpe, parapente, sport en général, voir des amis
mécènes : « Après toutes ces années,
j’ai développé une sorte d’amitié pour
la fondation. » Pendant son arrêt pour
cause de blessure, elle a continué à bénéficier d’un soutien financier. « Cette
stabilité était importante pour moi, car
j’ai manqué quasiment la totalité de la
saison. »
« Ce retour réussi me
rend plus confiante
en mes capacités et
mon corps »
Et sans Guillaume Nantermod, la jeune
athlète en est convaincue, elle n’aurait
jamais rencontré le même succès. Celui-ci a recours à des méthodes plutôt
inhabituelles, comme s’entraîner dans
un half-pipe ou avec des snowboarders.
Considérée au début avec amusement
par ses concurrentes suisses et de
l’étranger, Fanny Smith a suivi son petit bonhomme de chemin. Aujourd’hui,
ses concurrentes l’imitent, séduites par
sa façon de choisir une ligne rapide sur
le parcours.
Ces succès entraînent des apparitions
d’un nouveau genre. Après son coup
d’envoi victorieux à Übersee, la jeune
championne a été invitée par la télévision suisse alémanique à participer
à l’émission « sportpanorama ». Sa présence sur le plateau, pleine de fraîcheur
et d’authenticité, lui a permis de se
faire connaître en Suisse alémanique
auprès d’un large public. Le résultat :
en une nuit, le nombre de ses fans sur
Facebook a doublé !
Un métier et un hobby tout à la fois
Vivre sans faire de skicross, c’est actuellement impensable pour la jeune
Romande de Villars-sur-Ollon. « Et
pourquoi donc ? », demande-t-elle. « Je
suis encore trop jeune, je peux faire
plein de choses qui me plaisent, j’ai
du succès. Le skicross est à la fois mon
métier et mon hobby. » Fanny Smith
est souvent en route, c’est pourquoi
elle apprécie beaucoup les relations
familières qu’elle entretient avec ses
concurrentes de la Coupe du monde.
Une profonde amitié la lie à Ophélie
David, la meilleure compétitrice de skicross de tous les temps. Et pourtant,
la Française est de 16 ans son aînée et
donc la plus âgée sur le circuit.
A l’époque où Ophélie David a commencé à faire du skicross, cette discipline en était à ses balbutiements et
Fanny n’était encore qu’une enfant.
« Ophélie a d’emblée marqué le skicross », déclare la jeune Suissesse.
On sent son admiration et son respect pour son aînée. Tout comme elle,
Ophélie David emploie une équipe privée et est également « une personne
très positive ». Les deux athlètes se rencontrent donc régulièrement en dehors des parcours de skicross, pendant
leurs loisirs, et pratiquent ensemble
des activités sportives. D’un côté la
« jeune sauvage », encore au début de
sa carrière, et de l’autre la « grande
dame » du skicross. Et toutes deux ont
le même objectif : dans moins d’une
année, revenir de Sotchi avec une médaille au cou.
Fanny Smith fait partie de la
vingtaine d’athlètes d’or bénéficiant chaque année de 12 000
francs de l’Aide sportive. Ils représentent tous de grands espoirs de
médaille pour la Suisse et ont un
réel besoin d’être soutenus financièrement.
www.aidesportive.ch/talents
zoom 01 /2013 5

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