Histoire terminale ES

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Histoire terminale ES
C ONCEPTION ET MISE EN PAGE :
PAUL MILAN
Étude de cas
« Le bassin des caraïde : interface américaine et
interface mondiale »
Table des matières
1 Une interface américaine
1.1 Un espace entre l’Amérique du Nord et l’Amérique latine . . . . .
1.2 Une mosaïque culturelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
1.3 Le rôle de Miami . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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2 Une interface mondiale
2.1 Panama, passage stratégique et carrefour financier . . . . . . . . . .
2.2 Les paradis fiscaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2.3 Des économies dominées par les EU . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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3 Le bassin caraïbe entre tensions et intégration
3.1 Américains et Européens dans le bassin caraïbe . . . . . . . . . . . .
3.2 Les tensions internes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3.3 Une « Méditerranée américaine » ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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JACQUES EL ALAMI
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G ÉOGRAPHIE T ERM ES
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UNE INTERFACE AMÉRICAINE
Introduction
Le bassin caraïbe est formé de 34 entités : des pays indépendants ou des territoires
appartenant à d’autres puissances. Certains territoires sont situés sur le continent
américain, d’autres sont des îles de taille variable. Tous sont ouverts sur la mer :
Golfe du Mexique ou mer des Antilles. Le bassin caraïbe est une interface c’està-dire une zone de contact entre deux zones au niveau de développement très
différent. Le bassin caraïbe est devenu une interface américaine car il permet les
contacts entre le nord du continent (très riche) et le sud (en cours de développement). Il est aussi une interface mondiale car il est un carrefour des échanges
internationaux. Cette partie du monde peine à s’engager sur le chemin de l’intégration et l’influence des Etats-Unis y est prépondérante.
1 Une interface américaine
1.1 Un espace entre l’Amérique du Nord et l’Amérique latine
Le Bassin caraïbe est une zone située entre le pays le plus riche du monde et des
pays encore largement dominés par la pauvreté de masse. Les écarts de richesse
sont importants. Au Nord, on trouve un IDH supérieur à 0,9. Au Mexique ou à
Cuba, il est de l’ordre de 0,75, mais il est inférieur à 0,5 en Haïti ou au Guatemala.
De tels écarts de richesse entraînent d’importantes migrations de direction SudNord. Les candidats à l’exil se dirigent vers les EU ou vers l’Europe. Les flux
intrazones sont faibles (médecins cubains vers le Vénézuela, travailleurs haïtiens
vers des îles plus fortunées). Les flux de capitaux sont intenses entre le nord et le
sud : remises des expatriés. . .
1.2 Une mosaïque culturelle
La région a connu une histoire mouvementée qui explique la structure des sociétés et la diversité culturelle. En 1492, Christophe Colomb aborde aux Antilles.
Dans son sillage, des milliers d’Européens viennent s’installer dans les îles. Ils
massacrent les Indiens, ouvrent des plantations et font venir des esclaves noirs.
Le commerce triangulaire a fait la fortune des îles des Caraïbes.
Lors de la révolution française, les Noirs de St-Domingue (Haïti) se révoltent
sous la direction de Toussaint Louverture et la Convention abolit l’esclavage. Bonaparte rétablit l’esclavage. Cependant, en 1804, St-Domingue reconquiert sa liberté. L’esclavage est définitivement aboli en France en 1848. De cette époque est
restée une diversité linguitique. Le créole est largement parlé par les populations
mais il ne s’est jamais imposé comme langue principale. Le Français et surtout
l’anglais sont utilisés dans les transactions économiques. Les descendants d’esclaves et de planteurs ont des mémoires différentes du passé et les clivages demeurent vivaces.
1.3 Le rôle de Miami
Miami est la capitale du bassin caraïbe et le hub principal de la région. Son port
est le premier port de croisières du monde. Un tiers de la flotte mondiale de croisières y est basé. Son aéroport est en relation avec 70 villes latino-américaines.
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UNE INTERFACE MONDIALE
Miami est la porte d’entrée des hommes et des capitaux qui viennent d’Amérique latine. La ville est devenue un grand centre financier car elle a adopté une
législation très favorable aux institutions financières. Miami est devenue le second centre pour les transactions financières internationales après New York. Les
retraités américains et les riches latino-américains ont placé leur argent à Miami.
60 % de la population est latino-américaine. La ville a été transformée par l’arrivée des Cubains notamment après 1959. Les Cubains par leur culture ont donné
à la ville une image particulière. Leur poids électoral est déterminant et ils ont
souvent influencé la politique extérieure des EU à l’égard de Cuba. Malgré leur
intégration réussie à la société américaine, ils demeurent attentifs à tout ce qui
se passe à Cuba et s’opposent farouchement à une levée de l’embargo qui frappe
l’île depuis les années 1960.
2 Une interface mondiale
2.1 Panama, passage stratégique et carrefour financier
Le canal de Panama commencé par la France est achevé par les EU en 1914. Des
garnisons américaines ont occupé la zone du canal jusqu’en 2000. Le canal est vital pour les communications américaines car il permet de passer rapidement d’un
océan à l’autre. Le canal a toujours joué un rôle majeur dans les échanges internationaux car c’est un point de passage incontournable. Les autorités ont entrepris
des travaux pharaoniques pour élargir le canal et attirer les plus gros navires.
L’Etat de Panama, grâce au canal, est devenu un espace de premier plan dans le
monde globalisé. Le pays attire la population, les capitaux, les investissements. Il
s’est transformé en paradis fiscal avec la présence de dizaines de banques qui sont
attirées par la faiblesse de la fiscalité. La zone franche de Colon comprend 1500
entreprises et propose 27000 emplois. Enfin, une partie importante de la flotte
marchande mondiale bat pavillon panaméen.
2.2 Les paradis fiscaux
Les paradis fiscaux sont de petits territoires sans ressources qui fondent leur prospérité sur l’accueil de capitaux étrangers. Les paradis fiscaux pratiquent le secret
bancaire. Les établissements financiers ne font aucune enquête sur l’origine des
fonds. Des particuliers fortunés, des FTN, des entreprises « offshore » utilisent
les paradis fiscaux pour réduire leurs impôts. Une entreprise offshore installe son
siège social dans un paradis fiscal.
De nombreuses îles du bassin caraïbe (qui parfois appartiennent à des nations
européennes) sont devenues des paradis fiscaux ; les Bahamas, les Iles Caïman et
les Iles Vierges (R.U.), le Panama abritent 50 % des sociétés offshore de la planète
(soit 1,2 million de sociétés). Les paradis fiscaux sont situés sur le même fuseau
horaire que la bourse de Wall Street et disposent d’une excellente accessibilité
informatique et aérienne. Les paradis fiscaux avec leur hôtellerie haut de gamme
sont aussi devenus une destination touristique très prisée des milliardaires.
2.3 Des économies dominées par les EU
De nombreux pays d’Amérique centrale (Honduras, Nicaragua) ont suivi l’exemple
du Mexique et développé des maquiladoras. Ces usines situées dans des zones
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LE BASSIN CARAÏBE ENTRE TENSIONS ET INTÉGRATION
franches effectuent des tâches de sous-traitance pour des entreprises nord-américaines.
Le Nicaragua dans la zone franche « Las Mercedes » s’est spécialisé dans le textile, le Costa-Rica a opté pour l’électronique. Les Asiatiques s’installent dans ces
zones même si les salaires sont plus cher qu’en Asie car ils peuvent contourner
les barrières douanières mises en place par le Congrès américain. Cependant, les
emplois créés dans les maquiladoras sont instables.
Les capitaux américains sont omniprésents dans la zone. Les groupes pétroliers
américains ont d’importants intérêts dans le Golfe du Mexique ; l’entreprise Chiquita Brands est le producteur mondial de bananes.
Tous les Etats ont développé le tourisme pour attirer la clientèle internationale,
notamment nord-américaine. La station mexicaine de Cancun est très prisée par
les étudiants américains lors du « Spring brake ». L’île Moustique est un paradis
réservé à quelques privilégiés.
3 Le bassin caraïbe entre tensions et intégration
3.1 Américains et Européens dans le bassin caraïbe
Les Européens sont très présents dans la zone. La France possède sur le continent la Guyane mais aussi de nombreuses îles : la Guadeloupe, la Martinique,
St-Barthélémy et St-Martin (avec les Pays-Bas). D’autres îles sont anglaises : Caïmans, Turks et Caicos. . .
Les EU et l’UE sont en compétition même s’ils coopèrent pour lutter contre le trafic de drogue. Mais l’Amérique, principale destination de la cocaïne colmbienne
a déployé des moyens militaires très supérieurs à ceux de la France. Les EU ont
mis en place des programmes d’aide importants ; ils ont installé des bases militaires (Colombie) et renforcé considérablement leur présence navale. L’Europe
qui a durci ses politiques migratoires est en perte de vitesse.
3.2 Les tensions internes
Dans les pays du bassin caraïbe, les tensions sociales sont fortes. Les inégalités sociales sont importantes. Une petite minorité tient les leviers de l’économie
(banque, hôtellerie, domaines agricoles, chaînes de supermarchés). Une partie
importante de la population vit sous le seuil de pauvreté. La corruption est endémique et le souvenir de l’esclavage aggrave les tensions.
La Jamaïque (2,8M d’hab) détient le record de la criminalité avec plus de 1600
crimes par an (règlements de comptes entre gangs, policiers corrompus). Les
maras, gangs ultraviolents dominent le trafic de drogue et terrorisent la population. Les plus riches s’enferment dans des résidences fermées et gardées par
des hommes en armes.
3.3 Une « Méditerranée américaine » ?
Les divergences d’intérêts n’ont pas permis une réelle intégration de la zone. Les
pays membres de la CARICOM font la majorité de leur commerce avec l’extérieur. La domination des EU est écrasante si bien que l’on surnomme le bassin
caraïbe la « Méditerrranée américaine ». Les EU ont pris le relais des anciennes
puissances coloniales et ils sont devenus le premier investisseur dans la zone. La
culture américaine (films, musique, alimentation...) s’est très largement diffusée.
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LE BASSIN CARAÏBE ENTRE TENSIONS ET INTÉGRATION
Seuls deux pays se déclarent hostiles aux EU : Cuba et le Vénézuela dont l’ancien
président Chavez combattait l’influence de l’Amérique en offrant du pétrole bon
marché aux Etats caraïbes.
En 1997, l’ïle de Bermeja a « disparu » et cette disparition a permis aux EU d’agrandir leur ZEE en annexant cette zone riche en pétrole.
Conclusion
L’espace caraïbe a longtemps vécu dans l’ombre de l’Europe. Une culture originale s’est alors formée. L’économie et la société restent toujours marquées par
la période coloniale. Cependant, la situation change avec la mondialisation et
les progrès économiques de l’Amérique latine. La région attire des flux de toute
nature. Cependant, les pays de la Caraïbe ne parviennent pas à créer une zone
économique intégrée et ils demeurent une périphérie dominée par les EU.
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