La Lettre des Amis du Musée de Pontarlier

Transcription

La Lettre des Amis du Musée de Pontarlier
un engouement sans précédent pour les sports d’hiver.
Bien que le ski soit inventé depuis la préhistoire et bien
connu dans les pays scandinaves dès le XVIe siècle, il
faut attendre la fin du XIXe siècle pour qu’il se diffuse en
France. Plusieurs facteurs concourent à son essor : les
débuts du tourisme hivernal, la médiatisation de la
traversée du Groenland à ski par l’explorateur norvégien
Nansen en 1888, la pratique du ski militaire dans les
Alpes, l’organisation des concours à ski dès 1907,
l’amélioration des transports ferrés et routiers et le
développement de la société de loisirs. A Pontarlier, la
première compétition de ski se tient en 1911. Puis, en
1921, le Comité international olympique décide d’organiser
des jeux d’hiver : la première édition se déroule à
Chamonix en 1924.
Robert Fernier, peintre réaliste originaire de
Pontarlier, formé à l’Ecole des Beaux-arts de Paris est
amoureux de sa terre natale au climat rude. Il affectionne particulièrement les paysages de neige qu’il
expose chaque année au Salon des Annonciades de
1924 à sa mort. Lui-même bon skieur, c’est tout naturellement qu’il représente cette scène typique du HautDoubs. Le ski fait toujours partie du quotidien des gens
de la région. Les Pontissaliens s’illustrent régulièrement
aux Jeux Olympiques : Vincent Defrasne et Florence
Baverel ont remporté la médaille d’or de ski nordique en
2006. En 2014, c’est peut-être Anouck Faivre-Picon qui
reviendra de Sotchi avec une récompense.
Entraide
L’association VML, Vaincre les maladies lysosomales
récupère les téléphones portables usagés, les démonte
pour en extraire les différents composants qui sont
ensuite traités par des structures spécialisées dans le
retraitement des matériaux rares. La somme de 1 euro
par téléphone récupéré est ensuite reversée à VML.
Alors, si vous avez des téléphones portables inutilisés,
usagés, ne fonctionnant plus et dont vous ne savez que
faire, merci de bien vouloir les déposer au secrétariat
des Amis du Musée. Ils seront confiés à VML et vous
aurez ainsi participé à la lutte contre ces maladies handicapantes et fatales de l’enfant que la médecine ne sait
pas encore soigner à ce jour. Prés de 3000 personnes
sont atteintes par l’une de ces maladies lysosomales en
France et 150 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque
année. Merci pour eux.
Pour plus de renseignements : 03 81 39 10 41.
L a L e t t r e d e s A m i s AMP
du Musée de Pontarlier
Février-Mars 2014
Aristide MAILLOL
sculpteur (1861-1944)
Pontarlier à la loupe
A ne pas rater en 2014 !
Passe montagne 37 ans déjà !
Hommage à Jean-François STEVENIN, comédien
Exposition du 15 au 30 mars
Chapelle des Annonciades
Hommage
Gilles BASSAND (1945-2013)
Décembre 1981. Une poignée de personnes sont réunies
dans une des salles municipales de la rue du Bastion. En
discussion, la création d’une structure associative susceptible
d’aider et de soutenir les projets et les actions du musée qui
n’ouvrira ses portes au public qu’en 1982. Les bases des
Amis du Musée viennent d’être posées par cette poignée de
personnes. Parmi elles, Gilles Bassand. Dessinateur, architecte d’intérieur, aquarelliste, amoureux de son pays, Gilles
ne pouvait qu’être intéressé par ce musée qui privilégiait déjà
les peintres régionaux lors d’expositions temporaires dans la
chapelle des Annonciades. Pendant presque dix années, de
1981 à 1990, Gilles a été membre du Conseil d’Administration
des Amis du Musée, auxquels il a apporté ses conseils, son
expérience, ses connaissances et sa gentillesse. Gilles vient
de nous quitter à son tour comme d’autres Amis du Musée
avant lui dont nous ne garderons que des souvenirs, parfois
des photographies. Gilles dessinait, peignait, aquarellait. Il a
donc laissé des traces, des traces de papier, des traces de
couleur, ses traces, traces éphémères bien sûr à l’échelle du
temps, mais éternelles tant qu’il y aura des collectionneurs,
des lecteurs et des gens pour aimer ce pays que Gilles a
traduit avec ses images.
J.G.
"Du Jura aux sources du Danube,
voyages en terre celtique"
Exposition (Musée - Amis du Musée)
19 avril - 28 septembre
Musée
85ème Salon des Annonciades
Exposition du 6 juillet au 24 août
Chapelle des Annonciades
14èmes Absinthiades
WWW.ADMDP.COM
Il ne suffit pas d’avoir un modèle et de le copier. Sans doute la nature est la base
du travail mais l’art ne consiste pas à copier la nature.
Laurène MANSUY
Cette œuvre a été présentée dans le cadre des animations Un soir, une œuvre, le mercredi 5 février à 18
heures.
LES AMIS DU MUSÉE
DE PONTARLIER
C’est avec un détail agrandi d’une carte postale ancienne
que s’ouvre le 1er Pontarlier à la loupe de l’année. Au fond
de la vue, la porte qui fermait les casernes Marguet et les
pentes encore vides des Pareuses. La rue de la Gare semble
ne pas être pavée. Les anciens fossés sont toujours occupés
par différents bâtiments dont, sur la gauche, l’hôtel des
Voyageurs face aujourd’hui aux locaux de la Banque
Populaire qui furent jadis ceux des Grands magasins
« Vaxelaire » puis « Les Nouvelles Galeries ». Toutes les
maisons qui s’enracinaient dans la profondeur des fossés
des fortifications ont été rasées au fur et à mesure que
l’automobile gagnait du terrain et affirmait ses exigences.
Plus de fossé, plus de maisons, plus d’hôtel, mais un parking !
Animations - Collections
Dégustations - Expositions
4 - 5 octobre - Musée
Théâtre Bernard Blier
Chapelle des Annonciades
En ouvrant le premier groupe scolaire laïc de Pontarlier la
Ville satisfaisait aux obligations de la loi Guizot de 1833
imposant aux collectivités l’organisation de l’enseignement
primaire. Le bâtiment est imposant et forme avec le collège
voisin (achevé en 1845) un bel ensemble d’architecture
scolaire du XIXe siècle, simple, sobre et équilibré. Jeux,
détente, sports…pour ne pas oublier de prendre soin des
corps, c’était le rôle de la cour de récréation, fermée par ce
grand mur ou plutôt soutenue par ce grand mur. Nous sommes
en effet sur la colline du Mont qui bordait le fossé en
longeant le rempart sur l’actuelle rue Marpaud. L’école et sa
cour sont donc en quelque sorte en terrasse. Et c’est dans
l’épaisseur – inutilisée – de cette colline qu’ont été aménagés
de nouveaux locaux pour l’Office de Tourisme* qui quitte le
rez-de-chaussée de la Mairie en 1993.
La cour de l’école a donc été creusée pour pouvoir accueillir
le nouveau bâtiment ; le mur de soutènement a été remplacé
par des parois en verre dans lesquelles se reflètent tous les
mouvements de la rue. La tour verrière d’angle, hexagonale,
qui fait face et pendant à celle du bâtiment de la Poste,
démultiplie ces images fugitives, créant une sorte de kaléidoscope permanent qui s’anime avec la vie quotidienne.
Exposition Itinérances
15 - 30 novembre
salle annexe des Annonciades
La Lettre des Amis du Musée de Pontarlier
Directeur de publication : Ph.CHAPON
Rédacteur en chef : F.HERARD
est une publication réservée aux adhérents de l'association
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Mais ce qui nous intéresse aujourd’hui ce n’est ni le parking,
ni l’hôtel, ni le fossé, c’est le grand mur qui clôt la cour jadis
ombragée de l’école Cyril Clerc le long des rues Marpaud et
de la Gare. Rappelons, au passage, que cette école a été
baptisée en 1936 du nom de son premier directeur. Les
bâtiments avaient été rachetés en 1845 par la Ville de
Pontarlier aux Frères de la Doctrine Chrétienne qui les
avaient construits quelques années auparavant (1836/37).
Joël GUIRAUD
*le Syndicat d’Initiative de Pontarlier avait été fondé en 1910
sous la Présidence d’Ernest Deniset. Il devient Office de
Tourisme en 1994.
Car François Perrier était peintre - et non des moindres –
et plusieurs de ses œuvres figurent dans les collections
de musées prestigieux.
Histoire
François PERRIER
Tout le monde se souvient de ce brillant acteur à la carrière impressionnante, au théâtre et à l’écran : Hôtel du
Nord de Marcel Carné (1938), Z de Costa-Gavras
(1969), Max et les Ferrailleurs de Claude Sautet (1971)
pour ne citer que ces 3 films parmi les dizaines auxquels
il a participé. Mais il ne s’agit pas de ce Perrier là ! Le
François Perrier qui retient notre attention aujourd’hui
est, à priori, beaucoup moins connu, et pourtant !
François Perrier serait né à Pontarlier il y a environ un
peu plus de quatre siècles. Mais les historiens n’ont pas
toujours été d’accord sur le lieu de sa naissance : ses
premiers biographes (Félibien au XVIIe siècle) le font
naître à Mâcon, d’autres à Saint Jean de Losne, à
Salins ou, d’une façon plus vague, en Bourgogne. La
date de sa naissance est également incertaine : 1590,
pour les uns, 1594, 1603 ou 1604 pour d’autres. Pour
Jacques Thuillier, éminent historien d’art français, spécialiste de la peinture française du XVIIe siècle (19282011) et qui lui a consacré un long article dans La
Revue de l’Art en 1993 puis dans L’Estampille/L’Objet
d’Art en 1997, François Perrier serait né à Pontarlier en
1594 (et mort à Paris en 1646). Mais l’information est
quasiment invérifiable : les registres de naissance des
paroisses de Pontarlier antérieurs au XVIIe siècle ont été
en partie détruits lors de l’incendie de la ville en 1639,
comme l’indique une note de Claude Fourcand, recteur,
en 1648. On trouve bien la trace d’un François Perrier
dit Perrier Brodeur né à Pontarlier le 11 octobre 1603,
« fils d’honorable Richard Perrin Brodeur et de Jeanne
Planchet » (registre des naissances de la paroisse
Notre-Dame conservé aux archives municipales de
Pontarlier). Mais ce F.Perrier là est né en 1603 et le
François Perrier de J.Thuillier serait né en 1594. S’agitil alors du même personnage ? C’est possible mais ça
n’est pas certain. Pourtant, connaissant la rigueur scientifique de J.Thuillier on peut penser que l’information est
sûre. C’est d’ailleurs ce qui figure sur les cartels qui
accompagnent les tableaux de François Perrier dans les
musées.
François PERRIER
Orphée devant Pluton et Proserpine
Musée du Louvre
1
Il réalise la décoration de la seconde chambre des enquêtes
du parlement de Paris, du Château du Raincy, la voûte de la
célèbre Galerie dorée de l'hôtel de La Vrillière, ainsi que le
cabinet des Muses de l'hôtel Lambert, aux côtés d’Eustache
Le Sueur (1616-1655).
Il épouse Catherine Vorron (février 1648) qui lui donne un
fils, César (1648-1660) et, il participe à la fondation de
l'Académie royale de peinture et de sculpture, dont il est l'un
des douze membres. Il est aussi membre de l'Académie de
Saint-Luc à Paris, où il enseignait. Il meurt subitement en
novembre 1649 (ou 1650 ?) à l'âge de 55 ans.
du côté du Musée
Alors que onze athlètes comtois sont en com
pétition aux XXIIe Jeux Olympiques d’hiver à Sotchi, le
Musée de Pontarlier se penche sur l’histoire du ski à
travers une œuvre emblématique de ses collections :
Les Skieurs de Robert Fernier.
François PERRIER
Olinde et Sophronie sur le bûcher 2
Musée des Beaux-Arts de Reims
François Perrier aurait appris le dessin auprès de son
père, orfèvre à Pontarlier et peintre selon d’autres
biographes ! Mais il ne serait sans doute pas resté très
longtemps à Pontarlier puisque ses biographes précisent
qu’il était parti « très jeune à Rome ». Il fait néanmoins
un premier apprentissage à Lyon vers 1620 avant de se
rendre à Rome où il reste peut-être jusqu’en 1627. Il
travaille alors dans l'atelier du peintre Giovanni Lanfranco,
grand décorateur baroque. Puis on le retrouve à Lyon
de 1629 à 1631 où il aurait participé à l'achèvement de
la Chartreuse. Il rejoint Paris en 1631 où il travaille avec
Simon Vouet (1590-1649) à la décoration du château
de Chilly aujourd’hui disparue ; il aurait formé lui-même
des élèves, dont Charles Le Brun (1619-1690) de 1632
à 1634.
A la fin de 1634 ou au début de 1635, il retourne à
Rome, et y demeure dix ans, où il travaille comme décorateur. En 1638, il publie un recueil de cent planches à
l'eau-forte représentant les statues de Rome, puis en
1645 un autre recueil de 55 planches reproduisant des
bas-reliefs romains. Ces deux éditions sont d'une importance fondamentale pour l'histoire de l'art et de l'archéologie gréco-romaine puisqu’elles donnent un aperçu des
sculptures antiques que l'on pouvait voir à Rome à la
Renaissance. Il publie aussi des eaux-fortes d'après les
fresques de Raphaël à la villa Farnesina. Devenu
peintre indépendant il travaille pour les familles Spada,
d'Este, Peretti, Sacchetti et Giustiniani et il est également actif dans le commerce de l'art.
Fin 1645 ou début 1646, il est de retour à Paris, où il est
un peintre recherché : « peintre du Roi » il fait alors
partie des grands peintres qui assurent la décoration
des églises et des hôtels particuliers de la capitale. Son
style est marqué par la manière voluptueuse et délicate
de Vouet et par une nervosité tout italienne.
François PERRIER - La peste d’Athènes
Musée des Beaux-Arts de Dijon
3
Le Musée du Louvre, le Musée des Beaux-Arts de Dijon, le
Musée des Beaux-Arts de Reims, le Musée départemental
des Vosges à Épinal, le Musée des Beaux-Arts de Rennes
et le Musée des Conservateurs au Capitole à Rome conservent
des toiles de ce Pontissalien de naissance, grand peintre
français oublié, voire ignoré, dont on ne connaît plus le
moindre portrait, qui a hésité continuellement entre l'Italie et
la France et balancé entre baroque et classicisme.
François PERRIER
Enée et ses compagnons combattant les harpies
Musée du Louvre
Joël GUIRAUD
Notes
1- Orphée descendu aux enfers joue de la lyre de bras devant
Pluton et Proserpine pour obtenir le retour de sa femme Eurydice,
morte le jour de leur noce.
2- La légende d’Olinde et Sophronie : extraite de La Jérusalem
délivrée ; ce poème épique écrit en 1581 en italien par Le Tasse
retrace un récit légendaire de la 1ière Croisade.
3- La peste d'Athènes : épidémie ayant touché la Grèce antique
de -430 à -426 av. J.-C. causant des dizaines de milliers de morts,
dont celle de Périclès. On pense aujourd’hui qu’il s’agirait plutôt
d’une épidémie de typhus.
Cette huile sur toile, réalisée dans les années
1930, répond à une commande de la Mairie de
Pontarlier. Elle devait s’intégrer dans un décor mural
ornant les locaux de l’Hôtel de Ville. Elle témoigne de
l’enthousiasme pour un sport nouveau : le ski, né dans
les années 1920.
Sur un format vertical, Fernier représente les
portraits mi-cuisse d’une femme et d’un homme en
discussion dans un paysage de neige. La femme, qui
n’est autre que l’épouse du peintre, Bibi Fernier, porte
ses skis sur l’épaule. La ligne diagonale qu’ils dessinent
renforce la pente de la montagne du deuxième plan.
Son corps est entièrement dirigé vers la droite, dans un
mouvement amplifié par ses bâtons de ski. Par contre,
son visage regarde en arrière, un homme quasiment
hors cadre, qui tourne le dos au spectateur. Les deux
corps forment un triangle dans la moitié inférieure de la
toile alors que le paysage occupe toute la partie supérieure. De petites silhouettes de skieurs en descente
ponctuent l’étendue de neige, vers un village comtois
qui pourrait être Les Fourgs. Ce cadrage savant
rappelle les effets de plongée, champ – contre champ
des prises de vue cinématographiques, il accentue
l’effet « pris sur le vif », entre deux descentes de ski.
Le tableau évoque donc le début des sports
d’hiver. Il reprend un thème déjà développé par Robert
Fernier, dans une autre toile plus ancienne, qui porte le
même titre : Les Skieurs. Cette première version de
1930 montre un couple de skieurs en pied sur grand
format, dans une posture assez hiératique. L’homme
qui pose est un peintre suisse amateur, élève de
Fernier : Walter Brugnon. Ce tableau avait été
commandé pour les Jeux Olympiques d’hiver de 1932,
aux Etats-Unis.
En effet, les années 1930 sont marquées par

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