La peur de la piqûre Nous connaissons tous des proches qui

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La peur de la piqûre Nous connaissons tous des proches qui
La peur de la piqûre
Nous connaissons tous des proches qui souffrent d’une anxiété à l’idée d’une vaccination voire d’une
véritable phobie de l’aiguille ; peut-être vous-même y êtes confronté. Comment se manifeste-elle ?
Que faut-il faire pour que ce moment se passe le mieux possible ? Les infirmières du Centre de
vaccinations internationales Air France nous en parlent.
La peur des aiguilles est très répandue mais enfants et adultes, femmes et hommes n’en témoignent
pas de la même manière.
Un enfant qui a peur des piqures crie, se débat, se réfugie dans les bras de ses parents ou fuit dans
un coin de la salle de vaccination. S’il ne parvient pas toujours verbaliser sa peur il s’agit bien de la
crainte de la douleur présumée. Pour dédramatiser la situation on peut alors comparer avec l’enfant
la douleur qu’il a ressenti avec d’autres bobos du quotidien: « Ta chute à vélo de la semaine dernière
t’a fait très mal, la piqure à coté ce n’est qu’un tout petit bobo ».
Bien entendu il faut rassurer l’enfant et à cette fin on demande au parent de le prendre sur ses
genoux ; il pourra ainsi maintenir l’enfant fermement lors de l’injection pour éviter qu’il ne bouge et
ne se fasse plus mal.
Certains parents préfèrent préparer leur enfant à la vaccination. On raconte le moment de la piqure
comme un passage obligé avant le voyage, avant l’avion, avant la rencontre avec les animaux de la
savane ou le retour au pays… Il est important d’expliquer à quoi sert le vaccin : « C’est pour que tu
ne tombes pas malade. Le vaccin sert à te protéger. »
Souvent les parents se voient proposer d’apposer un patch sur l’épaule de leurs enfants avant la
vaccination. En réalité celui-ci n’est pas indispensable. Il peut parfois faire naitre une angoisse qui
n’existait pas auparavant en concrétisant le moment de la vaccination.
Il est important que le parent tente dans la mesure du possible de ne pas transmettre sa propre
angoisse à l’enfant.
En revanche les adultes verbalisent le plus souvent leurs craintes : « Je ne suis pas très à l’aise avec
les piqures », « On ne peut pas faire toutes les vaccinations avec une seule injection ? », « Je fais
toujours un malaise lorsqu’on me vaccine ». Ils usent parfois de subterfuges pour repousser le
moment de la vaccination : multiples couches de vêtements, questions innombrables… Ces adultes
qui ont peur des piqures ont souvent vécu une expérience traumatisante lors d’une injection, d’une
prise de sang, d’une ponction lombaire ou encore d’une suture faite sur eux-mêmes ou un proche.
Le personnel adapte sa consultation en fonction de ces signes. Il faut d’abord déculpabiliser et de
mettre le voyageur en confiance : « Avec deux cents voyageurs en moyenne par jour, nous voyons de
nombreuses personnes qui ont peur de l’aiguille ; nous avons l’habitude de prendre en charge les
malaises ». Ensuite il faut parler et faire parler pour détourner l’attention et ne pas laisser trop de
place à l’anxiété. Si la personne déclare faire régulièrement un malaise nous lui proposons de la
vacciner allongée en abaissant le dossier du fauteuil, elle pourra ensuite rester le temps nécessaire
pour reprendre ses esprits.
Si ce sont plutôt les femmes qui verbalisent leur anxiété, les malaises vagaux semblent plus
volontiers toucher les jeunes hommes.
Quelques recommandations :
 Bien manger avant de venir pour éviter les malaises.
 Préciser au personnel vaccinant si on a déjà fait un malaise vagal. Si c’est le cas, demander à
être vacciné allongé.
 Essayer de se détendre et de ne pas se raidir.

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