DES VOEUX VIENNOIS- HONGROIS TRÈS DANUBIENS. Lorsque
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DES VOEUX VIENNOIS- HONGROIS TRÈS DANUBIENS. Lorsque
DES VOEUX VIENNOIS- HONGROIS TRÈS DANUBIENS. Lorsque François-Joseph et SISSI descendaient le DANUBE, de VIENNE à BUDAPEST, sur une barge d’apparat, ils entendaient autant de musique autrichienne que de musique hongroise. Noblesse obligeait pour ces deux figures mythiques d'un Empire bicéphale austro-hongrois. Un Empire condamné à la poubelle de l'histoire de I'EUROPE sur une dernière valse à trois temps, fût-elle signée par l'un des surdoués de la dynastie des STRAUSS. En invitant, pour fêter l’an treize, le « DONAU PHILHARMONIE WIEN », le président Jean-Paul HOUVION et son équipe des « CONCERTS CLASSIQUES » spinaliens espéraient faire salle comble à la ''ROTONDE'' de THAQN (on a joué à guichets fermés) mais nul ne s’attendait à découvrir un ensemble orchestral de cette qualité et encore moins un programme à tiroirs, faisant part égale entre VIENNE et BUDAPEST. Le cours du DANUBE a réservé quelques surprises aux fidèles abonnés des« CONCERTS CLASSIQUES » ainsi qu'aux adorateurs du Cercle d’ART Lyrique. Car, à travers le florilège des maîtres de l’opérette « viennoise », entre 1860 et 1930, ce sont aussi les compositeurs hongrois qui ont fait les belles heures des rives danubiennes. Ce qui nous a valu la découverte d’œuvres rarement inscrites aux programmes des concerts dits « du Nouvel An ». Ce qui nous a valu aussi la connaissance d'un jeune chef dynamique et communicant Manfred MŰSSAUER, d'un orchestre coloré aux résonnances de l'époque, et d'un couple lyrique d'une rayonnante jeunesse :Heidi MANSER, radieuse soprano, très jolie jeune femme, véritable diva d'opérette, très à l'aise dans les tessitures légères, accompagnée du baryton américain (devenu vrai Viennois) Steven SCHESHEREK qui, en remplaçant un ténor défaillant, a un peu modifié la programmation annoncée. Nul ne s'en plaindra, car ce jeune baryton à l'organe puissant, au timbre agréable et à la tenue scénique irréprochable, a donné l'occasion de renouveler le répertoire straussien habituel. Donc, pas un bout de « DANUBE BLEU » mais une découverte passionnante des compositeurs hongrois: Ferenc ERKEL ou bien Franz LISZT, signataire d'une mélodie française peu connue, (et, de plus orchestrée par Richard WAGNER). Découverte encore de compositeurs peu pratiqués en FRANCE, tel ce Karl MILLÖCKER, qui, avec ses ouvrages populaires en Autriche, (« GASPARONE » ou son « BETTELSTUDENT » (L'étudiant-bohème)) a fait les beaux soirs, jadis, du festival de BREGENZ. Ou encore, cette page de « DIE TOTE STADT » (la Ville morte de BRUGES) du « dégénéré » pour les nazis, E-W KORNGOLD. Mais le charmant couple lyrique a su nous régaler avec des tubes inusables comme les duos de succès mondiaux extraits soit du « BARON TZIGANE » ou de la « CHAUVE SOURIS » signés STRAUSS, sans oublier cette version originale, avec les reprises s.v.p. ! de « L’OR et L’ARGENT » de Franz LEHAR, l'heureux père de « LA VEUVE JOYEUSE ». Une seconde belle époque, celle des années 30-38 qui a connu de beaux jours avec Emmerich KALMAN ou ce Franz LEHAR, dernier grand maître d'un style d'opérette regretté. Mais il n’est de bon concert de Nouvel AN qui ne puisse échapper à la tradition de la revue militaire si chère à François- Joseph. On a donc dû bisser la « MARCHE de RADETZKI » finale, que Manfred MŰSSAUER a scandée avec le concours d'une salle enthousiaste pour une conclusion très festive de cette EPIPHANIE musicale. Mais alors? Pas de DANUBE BLEU? Sachez qu'il est généralement gris avant de franchir les bouillonnantes Portes de FER. Comme quoi, on peut réussir un excellent concert de Nouvel AN sans une seule Valse de STRAUSS ! Donc Bravo et Merci à la « NUIT HONGROISE » du « DONAU PHILHARMONIQUE WIEN ». P.J.