Efficatité de la résection de l`hémivertèbre pour le

Transcription

Efficatité de la résection de l`hémivertèbre pour le
Efficatité de la résection de l'hémivertèbre pour le traitement des scolioses
congénitales
Efficacy of hemivertebra resection for congenital scoliosis: a multicenter retrospective
comparison of three surgical techniques.
Yaszay B, O'Brien M, Shufflebarger HL, Betz RR, Lonner B, Shah SA, Boachie-Adjei O,
Crawford A, Letko L, Harms J, Gupta MC, Sponseller PD, Abel MF, Flynn J, Macagno A,
Newton PO. Spine (Phila Pa 1976). 2011 Nov 15;36(24):2052-60.
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Ce travail rétrospectif multicentrique partagé entre 11 centres américains et un centre allemande vise à
determiner la place de la resection en bloc des hémivertèbres sur scoliose congénitale dans l’arsenal
thérapeutique actuel.
56 rue Boissonade
75014 Paris
R. VIALLE Directeur
I. AUQUIT
M. BACHY
N. BIGA
R. BECCARI
D. CHAUVEAUX
C. COURT
L. DE LEOBARDY
T. DEFIVES
J. DELAMBRE
J. FENOLLOSA
A. FEYDY
F. FIORENZA
F. FITOUSSI
M. GUILLAUMAT
D. HANNOUCHE
B.ILHARREBORDE
T. LENOIR
C. MORIN
L. RILLARDON
C. THEVENIN-LEMOINE
P. WICART
F. ZADEGAN
[email protected]
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com/pages/Centre-deDocumentationOrthopédiqueCDO/341993875881587
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Fiche n°36821
Tous les patients inclus avaient moins de 18 ans et présentaient une déformation rachidienne de type scoliose ou
cyphose sur hémivertèbre (1 ou 2 niveaux). Leur répartition s’est faite en trois groupes selon le traitement dont ils
avaient bénéficié, à savoir : groupe 1 pour fusion in situ ou hémiépiphysiodèse, groupe 2 pour arthrodèse
instrumentée sans résection de l’hémivertèbre, groupe 3 pour la resection en bloc de l’hémivertèbre avec
arthrodèse instrumentée.
Le suivi post-opératoire était d’au moins 2 ans pour tous.
Les stratégies opératoires ont été choisies pour chaque patient au vu de son âge, le niveau de(s) l’hémivertèbre,
l’importance de la courbure (scoliose ou cyphose) et la presence ou non d’une contre-courbure.
Les données pertinentes notes étaient l’âge au jour de l’intervention, le sexe, la position et le type de
l’hémivertèbre, le temps opératoire, le nombre de transfusions et produits derives du sang, abord chirurgical,
complications.
76 patients ont été opérés entre 1991 et 2004. L’âge moyen était de 8 ans.
Les groupes n’étaient pas de taille équivalente (14 patients dans le groupe 1, 20 dans le groupe 2 et 42 dans le
groupe 3).
Les techniques chirurgicales et d’instrumentation étaient hétérogènes (abord postérieur seul, abord combine,
instrumentation par crochets, vis, laçages, montages hybrides).
La grande majorité des patients du groupe 3 ont été opérés par voie postérieure seule. Bien que les angles de
Cobb de ce groupe ne soient pas les plus élevés (35+/- 26° à comparer avec 55+/26° du groupe 2), il apparaît
clairement que cette technique est celle qui présente la meilleure correction (73% avec un angle résiduel à 10°).
Par ailleurs, le temps opératoire était le plus faible, les pertes sanguines inférieures, les montages étaient plus
courts que dans le groupe 2, , sur des patients plus jeunes tous groupes confondus (en moyenne 5 ans contre 9
respectivement 9 et 10 ans dans les groupes 1 et 2).
Ces résultats sont à contrebalancer avec un taux de complications neurologiques non négligeable (5 patients sur
42), ce qui conforte la réputation de nécessité d’une experience chirurgicale importante (centre le plus
expérimenté avec meilleurs résultats radiologiques, à savoir meilleure correction frontale : 84% ± 19% contre 50%
± 25% pour les autres sites).
Commentaire :
Cette étude met en lumière le role primordial de la prise en charge précoce des scolioses et cyphoses sur
hémivertèbres avant l’apparition d’un angle majeur avec contre-courbure rendant la stratégie plus complexe.
La résection en bloc de l’hémivertèbre assure la meilleure correction avec un taux de complications supérieures
(44% toutes complications confondues contre 23% et 17% respectivement pour les groupes 1 et 2). Elle nécessite
une courbe d’apprentissage plus longue.
Par ailleurs, elle appuie la stratégie plus moderne de l’abord postérieur unique (contre l’abord combine
classique).
On notera que le recul n'est pas suffisant (2 ans mijnimum) pour statuer sur l'efficacité de telle ou telle stratégie
en fin de croissance.
Le montage rétrospectif de cette étude est bien entendu un biais important car il est clair que les auteurs
comparent des techniques anciennes avec les techniques de résection "modernes" dont l'efficacité en terme de
correction frontale et sagittale sont bien plus importantes.